samedi 2 mai 2015 Édition(s) : Sarthe-Loir, Haute Sarthe, Grand Mans Page 2 609 mots DIVERS Accidents du travail en Sarthe : sept morts en 5 ans dans le BTP En Sarthe, le BTP a fait sept morts en cinq ans. À l'occasion de la journée des victimes du travail, Rémi Clavreul, de la CGT, a rappelé le nom de ces travailleurs de la construction décédés sur les chantiers. N atacha LONGERAY « Dans la construction, il y a beaucoup d'accidents du travail par négligence [email protected] des règles de sécurité », témoignent d'anciens ouvriers du BTP. Et de re- Triste énumération que celle faite par Rémi Clavreul de l'Union syndicale construction, bois et ameublement. À l'occasion de la journée gretter qu'on y meure « souvent dans mondiale des victimes du travail et de la prévention le 28 avril dernier, la CGT a voulu rendre hommage aux victimes d'accident du travail. Maçons ou électriciens, ils sont morts sur les chantiers l'indifférence et l'oubli » Des hommes âgés de 18 à 58 ans Dix-huit mois plus tard, le 26 novembre 2011, dans la même entreprise, un autre ouvrier Dominique Lemeunier a été tué alors qu'il était en train de décoffrer un mur, sur le site même de la société.« L'entreprise et sa direction ont été condamnées bien Sur les lieux d'un accident du travail avenue Bartholdi au Mans, là où s'est érigée depuis la résidence « le Vallon des Bois », dans le quartier de l'Université, il a dit le nom de sept ouvriers décédés ces cinq dernières années dans l'exercice de leur profession. Ici, est tombé, le 30 avril 2010, un Portugais de 44 ans Carlos Lopez de Souza. Il était en train de guider le grutier, quand un coffrage très lourd s'est détaché. Carlos Lopez de Souza était juste en dessous. Il n'a pas survécu à ses blessures. En novembre dernier, l'entreprise Fournigault avait été jugée coupable d'homicide involontaire pour mise à disposition d'équipement ne permettant pas la sécurité. ↑ légèrement, comme c'est souvent le cas », regrette Rémi Clavreul. Le 16 avril 2012, Claude Cochin, 56 ans, a été tué par l'effondrement d'un mur à Ecommoy. Enseveli sous deux tonnes de gravats, l'homme est mort sur le coup. Là aussi, une action en justice a été intentée. Le 26 mars 2013, Pierre Monin, un ouvrier intérimaire de 22 ans, est mort écrasé sous un engin de chantier à Mulsanne. Il était dans un regard d'une bouche d'égout quand le conducteur d'un engin chargé de terre s'est déporté pour laisser passer une voiture. Il n'a pas vu le jeune homme qui travaillait en dessous. Plus récemment, ce sont trois électriciens de la SPIE (entreprise d'électricité du Mans) qui sont morts électrocutés : en juillet 2013, Gérard Bariller, 57 ans, a été mortellement blessé alors qu'il intervenait sur une armoire électrique à Sablé-surSarthe. Un an plus tard, Xavier Lemetayer, 58 ans, et Kévin Lochin, 18 ans, sont morts sur un chantier à Laval. Les outils de défense existent Cette liste macabre des accidents du travail en Sarthe est, pourtant, loin d'être exhaustive. Pour Rémi Clavreul, c'est l'occasion de dire son attachement aux outils de défense pour la protection des salariés, à commencer par le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), mis à mal dans la loi Macron. « La réglementation dans les entreprises est très forte mais elle n'est pas toujours respectée », regrette l'ancien ouvrier de chez Heulin, aujourd'hui à la retraite. « Les chantiers pris au rabais, ça suffit. Pour nous, la première prestation, c'est la condition des hommes », conclut-il. ■ Parution : Quotidienne Tous droits réservés Maine Libre 2015 Diffusion : 42 861 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2014 6C98A3377B007306D07D08D55D0851684AE5591733020E1078BE108 23
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