Le style gothique à travers la cathédrale de Reims

Histoire
Arts
des
Le style gothique
à travers
la cathédrale de Reims
DOMAINE : ARTS DE L'ESPACE
MATIÈRE : HISTOIRE, ARTS PLASTIQUES
Le sytle gothique à travers la cathédrale de Reims
Introduction
La cathédrale de Reims, chef-d'œuvre de l'art gothique, berceau du sacre des rois de France, est l'un des tout
premiers monuments inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.
Erigée entre 1211 et 1516, selon un programme d'une très grande richesse artistique, la cathédrale de Reims
figure parmi les plus beaux témoignages laissés par l'art gothique.
La cathédrale en chiffres
Date : XIIIe siècle
Dimensions
Longueur
- extérieure : 149 mètres
- intérieur : 139 mètres
- de la nef : 115 mètres
Largeur
- extérieure : 34 mètres
- intérieure : 30 mètres
- extérieure aux transepts : 61 mètres
- intérieure aux transepts : 49,5 mètres
- de la nef (axe des piliers) : 14,65 mètres
- des bas-côtés : 7,75 mètres
Hauteur
- des tours : 83 mètres
- du clocher à l'ange (chevet) : 87 mètres
- de la voûte de la grande nef sous clef : 38 mètres
- des voûtes des collatéraux : 16,40 mètres
Superficie
- hors œuvre : 6 650 m²
- dans œuvre : 4 800 m
Contexte historique
Le 6 mai 1211 est posée la première pierre de la nouvelle cathédrale de Reims, dédiée à Notre-Dame.
Sa construction se déroule pour l'essentiel pendant le règne de Louis IX (Saint Louis. Elle sera achevée deux
générations plus tard, en 1275, conformément aux plans de l'architecte Jean d'Orbais, à l'exception des tours
de façade, terminées au XVe siècle.
Siège des sacres des rois de France (25 de Louis VIII, en 1223, à Charles X, en 1825), Notre-Dame de Reims
demeure l'un des plus beaux témoins de l'art gothique et de la statuaire médiévale, notamment à travers le
fameux «ange au sourire» qui accueille les fidèles au-dessus de l'un des portails de la façade.
Fiche histoire des Arts, collège Pierre Aguiton de Brecey
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Formes
La voûte d'arêtes est au cœur du style gothique. Selon ce principe, la nef est divisée en travées plus ou moins
carrées.
La voûte de chaque travée est supportée par les piliers des quatre angles, grâce à des arcs brisés dont les
pieds reposent sur ces piliers et qui se rejoignent au centre, à la clé de voûte.
Les murs latéraux, entre les piliers, ne supportent de ce fait aucun poids. Cela leur permet d'atteindre de
grandes hauteurs et d'être évidés pour faire place à d'immenses verrières (vitraux ou rosaces).
Dans la voûte, les arcs brisés délimitent des demi-cylindres qui se pénètrent à angle droit. Ces arcs brisés sont
appelés croisées d'ogives, les ogives étant les nervures en pierre destinées à cacher les irrégularités des
raccords aux arêtes de la voûte.
Les arcs-boutants
L'effort qui s'exerce sur les piliers est équilibré par des contreforts extérieurs, rectilignes ou inclinés, avec une
fonction d'étai.
Pour que ces étais ne s'écrasent pas eux-mêmes sous la pression de la voûte de la nef, ils sont supportés par
un arc. C'est l'arc-boutant.
Le triforium
Le triforium, galerie supérieure, a été au départ nécessité pour
cacher la partie opaque des murs de la nef, où s'appuient les
toitures du déambulatoire. Il devient à terme purement décoratif.
Les gargouilles
Les gargouilles évacuent les eaux de pluie en les empêchant de
ruisseler le long des façades.
L'architecture gothique
Les XIIIe, XIVe et XVe siècles sont des périodes de renouveau pour la société médiévale. Les villes grandissent,
les échanges commerciaux s’intensifient et les innovations techniques se multiplient.
Le terme de « gothique » nait à la Renaissance : des artistes italiens, rejetant par l’architecture civile et religieuse des XIIIe, XIVe et XVe siècles, l’assimilent aux modes de construction des barbares demeurant au-delà
des Alpes, les Goths.
La construction gothique marque en fait une évolution des techniques et des canons romans. Des monuments
civils, des palais, des habitations bourgeoises ont été construits dans ce style architectural, mais la meilleure
incarnation du gothique demeure la cathédrale.
L'art gothique se situe donc dans le prolongement de l'art roman. En effet, les bâtisseurs des cathédrales de la
seconde moitié du XIIe siècle ne changent pas profondément de style. Mais ils utilisent de façon systématique
et rationnelle des procédés architecturaux déjà connus, tels que l'arc brisé et la voûte sur croisée d'ogives.
Simple artifice décoratif à l'origine, celle-ci est utilisée à partir de la fin du XIe siècle dans l'architecture anglonormande. L'abbé de Saint-Denis, Suger, est le premier à comprendre l'avantage que l'on peut en tirer : la
croisée d'ogives permet de faire porter le poids de la voûte sur des piliers et non plus sur les murs. Lorsqu'il
entreprend de reconstruire son abbaye, vers 1140, il l'emploie dans tout l'édifice.
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L’architecture gothique a un aspect léger et élancé. Les cathédrales sont à la fois hautes et fines, beaucoup plus hautes que
La voûte d'ogive
les églises romanes.
La hauteur symbolise l’élévation vers Dieu. Des innovations architecturales, fondées sur les mathématiques, ont permis cette
élévation des murs (arcs-boutants et voûtes d’ogive). Devenus
plus hauts, les murs ont pu être percés de grandes ouvertures
dans lesquelles ont été placés des vitraux. Le vitrail s’éclaire
lorsque la lumière le traverse, et la beauté de ses couleurs doit
émerveiller le fidèle.
Comme un livre d’images, les vitraux racontent l’histoire de
l’Évangile ou montrent le travail des artisans. La rosace est roue
de la vie, rose de lumière, infinie et éternelle.
Beaucoup de décorations sculptées ornent les cathédrales,
telles de la dentelle de pierre. Les sculptures semblent plus vivantes que dans l’art roman. La flèche, sommet du clocher, est
pointue et taillée finement. Le transept coupe à angle droit la
nef principale, d’où la forme de croix de la cathédrale.
Symboliquement, la cathédrale est une ouverture à la lumière,
elle relie le ciel et la terre, l’homme et Dieu. La crypte (caveau)
est le monde sous-terrain (le corps), la nef représente la terre et
l’atmosphère (l’âme), la voûte est l’image du ciel (l’esprit). Le
monde, la cathédrale et l’homme sont construits sur le même
modèle...
Son orientation ne doit rien au hasard : entrer par le portail à
l’ouest, c’est aller vers l’est, là où le soleil se lève ; c’est remonter le temps, de la mort vers la vie. Ainsi la face nord est hiver,
nuit éternelle, mystère des origines. Le côté est symbolise le
printemps, l’aube, la floraison. Le sud est le jour éternel, l’été, la
lumière et la fructification. L’ouest est l’automne, la fin des
temps, la graine qui retourne en terre...
Dès que les bâtisseurs ont souhaité augmenter la hauteur de
leurs constructions, le poids des pierres accumulées a menacé
de faire écrouler les édifices. Les architectes romans ont
commencé à ajouter des contreforts épais à l'extérieur des
églises pour soutenir les murs, particulièrement aux endroits où
se concentrait le poids de la voûte. Dans l'art gothique, ces
contreforts épais sont devenus de fines structures élancées
comme des arcs, qui "boutent" (poussent, en vieux français) la
voûte en place.
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Découverte capitale, la voûte d’ogive a
permis l’élévation des murs en les
allégeant.
Ce sont deux arcs qui se croisent (appelés
aussi « croisée d’ogives »). Moins lourde
que la voûte en berceau ou la voûte
d’arêtes romanes, elle repose sur quatre
piliers, et non plus sur des murs en
entiers
Les arcs sont pointus, ce sont des arcs
brisés. Plus stables, ils permettent
d’harmoniser des arcs d’ouvertures
différentes en portant leur sommet à la
même hauteur. Déjà utilisés dans l’art
roman mais développés dans l’art
gothique.
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Le décor gothique
1. La sculpture
• Dans l'art gothique, la sculpture n'est plus soumise au cadre
architectural. Les statues se multiplient à l'extérieur des églises.
Les plus beaux ensembles se trouvent dans les portails : rois et
prophètes encadrent le Christ et la Vierge Marie. Les personnages s'humanisent : leurs visages ont des traits individualisés ;
leur allure générale contraste avec la rigidité des statues-colonnes de l'époque précédente.
Toutes les cathédrales sont
dédiées à « Notre-Dame »
(la Vierge)
2. Le vitrail et la peinture
• En réduisant l'espace mural, l'art gothique n'est guère favorable à la fresque. En revanche, l'art du vitrail se développe.
Dans la cathédrale de Chartres, on compte 164 ouvertures vitrées. Grâce aux teintes des vitraux, les églises sont inondées
d'une lumière colorée.
• L'activité des peintres se déploie en revanche dans les miniatures qui ornent les livres sacrés et profanes. En Italie, des artistes comme Giotto (1266-1337) font cependant renaître la
peinture murale.
3. Les transformations de l'art gothique
• Si l'art gothique est d'origine française, il connaît à partir du
XIIIe siècle un grand succès en Occident et se répand dans la
plupart des pays occidentaux. En Allemagne et en Angleterre, il
évolue de façon originale en multipliant les éléments décoratifs.
En France même, avec le gothique flamboyant de la fin du XIVe
et du XVe siècle, la profusion des nervures dans les voûtes crée
parfois une impression de surcharge et d'irréalité.
Le plan de la cathédrale est parfois
comparé à un homme les bras en croix et
les pieds joints. Entrer à l’intérieur est
alors comme entrer dans un corps, du
bas vers le haut (l’esprit). L’homme se
retrouve face à lui-même : « Connais-toi
toi-même ».
Ouverture vers d'autres œuvres d'art
D'autres cathédrales
Notre Dame de Paris, La Sagrada Familia de Barcelone (1882)
Des peintres
Giotto (La mort du Christ), Lorenzo Monaco (Courronnement de la Vierge), Matteo di Pacino (Apparition de la
Vierge), Paolo Veneziano (Naissance de Saint Nicolas), Simone Martini (Annonciation)
De la musique
Musique vocale polyphonique avec le chant grégorien, le motet et le chant courtois.
De la littérature
La littérature médiévale est marquée par la chanson de geste et la poésie lyrique.
Les auteurs les plus célèbres : Chrétiens de Troyes (Roman de la Rose, Lancelot, Perceval), Rutebeuf, Dante,
Christine de Pisan.
Œuvres anonymes : Tristan et Iseult, Romans de la Table Ronde, Chanson de Roland, Roman de Renart…
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Recherches personelles
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