L’HORIZON BRANCHÉ Vol.1 No. 13 Pâques La vie de M. Armand Desgagné 24 mars 2015 Soirée de la femme Chronique économique 1 Éditorial Me voilà assise devant un bon feu de foyer, la plume à la main. La neige tombe doucement dehors mais je ne la vois pas; je suis au sous-sol. Ce serait l’automne, je serais peut-être en-haut à regarder par la fenêtre comme un petit enfant. Pas aujourd’hui. L’hiver a été « rough » et j’en ai « plein mon casque »! Tsé là, ras-le-bol du beau grand tapis blanc-brun! La seule chose qui me console, c’est le soleil qui est levé plus longtemps pendant la journée et l’air doucereux qui annonce le printemps. Ah! Le printemps… Le printemps, c’est le congé des travailleurs forestiers, c’est les bourgeons qui apparaissent sur les branches, c’est la fonte des neiges, c’est les oiseaux qui gazouillent. Le printemps, c’est quand il commence à faire assez chaud pour se déshabiller mais lorsqu’il fait encore trop froid pour avoir un essaim de mouches tout autour de ta tête. Le printemps, c’est la couleur, le renouveau, la résurrection… Nous y voilà donc! Qui dit résurrection, dit Pâques et, bien sûr, j’ai prévu le coup. Par la même occasion, nous vous avons préparé une très belle entrevue avec M. Armand Desgagné qui nous raconte comment se passait Pâques, dans son temps. Vous aurez aussi l’occasion de lire ce qu’a été « sa vie » jusqu’à maintenant. Voilà! Je ne vous retiens pas plus longtemps. Joyeuses Pâques! Dans cette édition, il y aura donc un petit « historique » de quelques traditions de Pâques ainsi qu’une entrevue avec sa vedette; non, pas Jésus mais bien le lapin! Oui, je sais, Jésus est une plus grande vedette que le lapin mais je n’ai pas osé lui demander une entrevue. Je lui demande déjà tellement d’autres choses! 2 Ma Vie… Par Nathalie Dufour Mon père est arrivé ici à 19 ans. Il avait étudié pendant trois ans pour devenir forgeron. Il est venu s’établir à SacréCœur en 1899 dans le but de coloniser et d’établir sa boutique de forge. Il s’est marié deux fois et a eu seize enfants. Comme il en a perdu plusieurs, il y en a six que je n’ai pas connus. Pendant ces années-là, mon père a décidé d’ouvrir un autre commerce. Il était situé dans la grosse maison où mon frère Daniel a habité plus tard. L’établissement avait trois étages : celle du bas, le premier plancher puis le haut. Quand je suis venu au monde, mon père avait déjà son magasin général. Je suis né au mois d’octobre 1925. Nous sommes dix enfants à la maison. J’ai quatre ans quand la crise de 1929 commence. Auparavant, les gens faisaient facturer ce dont ils avaient besoin au magasin. A l’automne, la marchandise arrivait par bateau. Mon père avait alors six mois pour payer. Sachant cela, les gens en général prenaient la même échéance puisqu’ils n’étaient pas riches. Mais quand la crise arriva, l’économie tomba ainsi que les salaires. Or, les clients n’avaient plus la capacité de payer. Alors, les marchands ont failli. Par contre, papa, lui, a reçu l’aide de l’un de ses frères qui était curé. L’ayant beaucoup aidé auparavant, mon oncle étant reconnaissant, lui donna suffisamment pour qu’il puisse racheter le magasin et en obtenir un autre. Celuici se situait dans la maison où Henri Morin a demeuré, en face de chez Pièces d’Autos Deschênes. Ce commerce appartenait à Joseph Bouchard, un frère de Brod. Nous avons apportés la marchandise au magasin de mon père et il a fait une vente « éclair » pour tenter de vendre autant que possible. On s’en est sorti comme ça. Je commence l’école à l’âge de six ans. À l’époque, les classes mixtes existent mais les garçons et les filles ne peuvent pas se parler d’autre chose que ce qui a trait à l’école. Cela ne m’empêche pas de les regarder. L’une d’entre elles attire mon attention. Elle s’appelle Blandine Maltais. Nous avons le même âge et nous sommes les deux plus petits de l’école. J’ai le béguin pour elle, mais on ne peut pas se parler, car c’est interdit. Mon père était un homme religieux. Dans le temps, on disait le chapelet en famille; le père et la mère ensemble avec les enfants. Moi, j’ai toujours aimé aller à la messe. Quand j’étais enfant, on nous disait que la fête religieuse la plus importante, c’était Pâques. Alors, pendant les quarante jours qui précédaient, nous étions dans une période qu’on appelait le Carême. Donc, les mercredis et vendredis, c’était les jours maigres. Nous ne pouvions donc pas manger de viande. Les gens se nourrissaient de poissons. On nous servait de la morue salée, car nous ne pouvions avoir de la morue fraîche comme maintenant. Les sept jours qui précédaient Pâques, nous appelions ça la semaine sainte. Le jeudi saint, les cloches arrêtaient de sonner jusqu’au dimanche de Pâques. Alors, on nous faisait croire que les cloches s’en allaient à Rome. Moi, je ne croyais pas à ça, parce que des cloches ça ne 3 volent pas dans les airs! Les jeudi, vendredi et samedi saints étaient des jours de jeûne. Nous n’avions droit à aucune viande durant ces trois jours-là. Le dimanche de Pâques, tous les gens allaient à la messe. Après, nous fêtions à la maison en famille. Vu que j’étais enfant lors de la crise, pendant ces années-là, puisque mon père possédait un magasin, on prenait quelques chocolats. Mais en général, les gens étaient trop pauvres pour offrir à leurs enfants des bonbons ou du chocolat. Tellement que, quand j’allais à l’école et que je mangeais une pomme, on me demandait : « Donnes-nous ton cœur de pomme. ». Ça c’était un cadeau qu’on pouvait faire aux enfants. Mais moi, ça me faisait assez pitié que parfois, je leur donnais la pomme au complet. J’aimais autant m’en passer. Chez nous, on en avait tant qu’on voulait, alors qu’eux étaient tellement pauvres qu’ils se contentaient du coeur! Je vais à la messe tous les matins. Bientôt, je deviens servant. Vers l’âge de huit ans, je commence à faire les foins chez mon beau-frère Hector Maltais. Tous les étés, il vient me chercher. C’est dans ces années-là que mon père abandonne son métier de forgeron. Le charbon, à la longue, nuit à sa santé. Comme il s’aperçoit que mon frère Daniel est très habile pour forger, il lui ouvre une boutique. Je continue d’aller à la messe le matin. Je fais souvent des neuvaines. Maintenant, on me demande de faire des lectures. Mon parrain commence à se bâtir une maison d’été. Ma marraine étant à Québec, je suis très souvent avec lui. Comme il est musicien, il joue de la musique à l’église. C’est en sa compagnie que je commence à chanter. J’ai neuf ans la première fois. Je suis d’ailleurs le premier enfant de cet âge qui chante comme soliste à la messe. Dans mes temps libres, je travaille avec mon frère. Je fais des roues complètes, des casseroles, des « porte-ordures » et des boites à pain. On a tout le matériel requis pour faire ça. On soude parfois des sciottes. Comme l’argent est rare à cause de la crise, si un bûcheron casse son sciotte, il doit le faire souder. J’apprends comment faire. Je fais aussi des voitures pour transporter du bois avec Daniel. J’ai maintenant quatorze ans. Depuis quelques temps déjà, j’aide mon parrain car sa santé s’est détériorée. Il a tellement mis d’ardeur à construire sa petite maison qu’il s’est rendu malade. J’en prends soin autant que je le peux mais il nous quitte bientôt pour un monde meilleur. L’été de mes quinze ans, je travaille à la beurrerie. Par la suite, je vais travailler à la PassePierre avec mon père et mes frères. J’ai dix-huit ans quand mon père décède. À partir de ce moment, je décide d’aller travailler en forêt. Je travaille pendant deux ans à Sault-au-Moutons. Je charrie avec un cheval. L’hiver d’après, je fais des chemins et j’en trace. Ensuite, j’ai bûché deux ans à Baie- Comeau. Là, j’ai appris à bûcher comme il faut! Le premier hiver, je scie 260 cordes de pitounes au petit sciotte. Je pèse 125 lbs habillé. Mon jobber, c’est Josaphat « Pit » Brisson. Un jour, il me fait demander à son bureau. Il me dit : « Tu viendras me voir, j’ai affaire à toi. ». Je me pose des questions. Je ne sais pas ce qu’il veut. Je me rends à son bureau. Je lui demande si j’ai fait quelque chose de mal? Il me dit : « C’est le contraire, je veux te féliciter! J’pensais jamais d’avoir un homme de même, pas plus gros que ça et faire 4 autant d’ouvrage! C’est des félicitations que je veux te faire. ». Je suis bien content et je le remercie. Pendant le deuxième hiver, je bûche encore. Ensuite, je fais du transport avec une chaloupe sur un grand lac. Je fais ça environ un mois. Par la suite, l’un de ses frères est arrivé et a pris ce travail. Il lui avait promis. Il me dit : « Ça te déranges-tu? Je ne veux pas te fâcher. Voudrais-tu recommencer à bûcher? ». Je lui réponds qu’au contraire, ça me fait plaisir. Alors, je retourne bûcher. Comme j’aime prier et que parfois on est loin, j’ai toujours mon chapelet dans ma poche. Quand je peux m’en aller seul, je dis un chapelet en chemin. Lorsque je reviens, j’en dis un autre. Je bûche finalement cet hiver là 213 cordes. Toujours au petit sciotte car, dans ce temps-là, la scie mécanique n’existe pas. Peu après, je me fais une blessure. Je me prépare à revenir mais le jobber me dit : « Tu t’en vas pas, j’veux te garder. J’ai un show-boy, le deuxième en cuisine. Je l’aime pas. Y fait rien de ben lui… Je le renvoie pis tu vas prendre sa place. ». Je reste donc deux ou trois semaines encore. Je suis avec le cuisinier et j’aime beaucoup travailler avec lui. Il est propre, à l’ordre et il n’a que dix-huit ans. C’est son oncle qui l’a élevé et il était le chef cuisinier de toute la compagnie à Baie-Comeau ce qui fait que notre cuisinier est terriblement habile. Je travaille avec lui jusqu’à la fin du chantier. ouvrir mon propre salon. Celui-ci est situé dans ma petite maison au bord du chemin, celle que mon parrain avait construite. Je l’ai achetée de ma marraine. Puisque c’était une maison d’été, je la finie pour que je puisse y vivre en hiver. Ça fait maintenant deux ans que je travaille comme barbier. Pendant ces deux années, bien que je travaille énormément et que je n’ai pas beaucoup de temps pour faire autre chose. Je fréquente des filles à l’occasion. Comme je reviens toujours à mon amour d’enfance et que pour elle c’est la même chose, Blandine et moi décidons enfin de nous marier. Nous nous marions en été, le 15 juillet 1950. Nous avons tous les deux 24 ans. Nous nous marions à 6 h 30 du matin afin de pouvoir déjeuner, car nous faisons notre voyage de noces à bord du bateau de la Canada Steamship Lines et son départ est à 11 h. Nous avons plusieurs invités, car nous sommes deux couples en même temps. Nous nous marions en compagnie de ma sœur Sophie et de mon beau-frère, Yvan Desmeules. Lorsque j’ai ouvert mon salon de barbier, il est situé en haut. J’ai donc décidé de travailler sur la construction Peu de temps après, je vais étudier à Québec en coiffure pour devenir barbier. Cette idée m’est venue subitement, comme un rêve. À vingt-deux ans, j’installe mon salon. Je ne suis pas aller à l’école pour mon cours car je ne m’étais pas décidé au bon moment. Lorsque l’école me rappelle, je suis barbier depuis un moment déjà. J’ai donc appris mon métier auprès d’un coiffeur qui avait un gros salon. Quand j’ai terminé mon apprentissage, j’ai tout acheté ce qu’il me fallait de lui pour 5 de la salle paroissiale qui venait de commencer. J’avais besoin d’argent pour finir mon sous-sol et nous ne pouvions emprunter à l’époque. Par la suite, j’ai pu installer mon salon au sous-sol. Seize mois après notre mariage, Suzanne naît suivie de Michèle. Puis, c’est le tour de Luc et d’Huguette. Lorsqu’elle était petite, Huguette me suivait partout. Nous étions là-bas, sur la galerie de notre petite maison. Boss Bouchard était venu se faire raser. Je lui ai dit : « Attends-moi sur la galerie. Je vais raser le Monsieur et je reviens… ». Probablement qu’elle est partie pour venir me trouver. Comme la maison était proche du chemin, elle s’est faite heurtée par une moto. Moi, je venais tout juste de descendre en bas. Elle a volé à 75 pieds et je l’ai vue passer dans le châssis. Comme je n’avais pas commencé à raser mon client, je lui ai dit : « Excuses-moi, tu reviendras. Je vais aller ramasser ma petite fille ». Elle avait trois ans. Elle a encore trois ans. C’est encore mon p’tit bébé. Je l’ai aimé cette petite fille-là! Par la suite, Claude, Carole et Charles ont vu le jour. Enfin, ce fut le tour d’Andrée, le bébé. Nous avons donc eu huit enfants. Nous vivons dans notre petite maison que j’aime tout particulièrement. Le docteur Tremblay est un bon voisin. Malheureusement, quelques années plus tard, on m’a exproprié. Nous avons dû déménager. Le plus triste dans tout ça, c’est qu’ils ont dû démolir notre maison, car elle n’était pas transportable. Heureusement pour nous, j’avais déjà entendu des rumeurs d’expropriation. Puisque je me doutais que ça puisse arriver, je m’étais acheté un terrain. Si la maison aurait été plus éloignée du chemin, nous ne serions jamais partis. J’étais près de l’église, j’étais près de tout. J’aimais ça! J’ai été barbier quarante-deux ans et demi. J’ai travaillé terriblement làdedans. C’était de douze à quatorze heures par jour tout le temps. J’ai fait entre 180 à 190 000 têtes à part des massages facials. À l’époque, on en donnait beaucoup. Il y avait aussi les traitements capillaires. Pendant une certaine période, je coupe autant de cheveux chez les femmes que chez les homes. C’est la mode de la coupe à la « garçonne ». J’en ai fait terriblement. Surtout quand les petites filles allaient à l’école. Elles venaient se faire couper les cheveux le midi. Ici, je devais avoir 80 à 85 % de la population des hommes comme clientèle. J’avais aussi au moins 50 % des hommes de Tadoussac et à peu près pareil à Baie-Ste-Catherine. Je les ai presque tous perdus, car plusieurs sont décédés. Quand j’étais jeune, on essayait de nous faire croire bien des choses. Mais moi, c’est en Dieu que je croyais. J’ai toujours cru en lui. Les autres peuvent avoir les croyances qu’ils voudront, ça ne m’intéresse pas. Moi, c’est Dieu qui m’intéresse. Ma femme et moi, on a toujours dit le chapelet avec nos enfants quand ils étaient petits et on le dit encore tous les deux. J’aime bien les prêtres quand ils sont à leur place et qu’ils se mêlent de leur religion mais pas ceux qui se mêlent des affaires personnelles des gens. J’aime terriblement M. le curé Bradette. Ça, c’est un saint! C’est terrible qu’il est bon. 6 Les années ont passé. Suzanne est mariée à Luc Morin. Ils ont trois enfants. Elle est à sa retraite. Michèle s’est mariée, puis s’est séparée. Elle est maintenant avec un ingénieur. Ils sont tous les deux à la retraite. Elle vit près de Sherbrooke dans une vieille maison. C’est assez beau! Elle a eu deux enfants avec son premier mari. Luc est marié à Monique Dufour et ils ont trois enfants. Ils viennent faire un tour tous les dimanches. Claude est marié à une femme de Québec. Ils demeurent à Terrebonne. Il a été contremaitre longtemps pour la ville. Ils ont deux enfants. Carole est mariée à Yvan Tremblay. Elle a trois enfants. Charles est marié à une femme de Montréal. Il demeure à Ville d’Anjou. Il travaille en hôtellerie. Ils ont deux enfants. Andrée est mariée à Luc Duchesne. Elle a deux enfants. Elle est infirmière et demeure aux Escoumins. C’est notre bébé. Quand elle m’écrit une carte, elle signe toujours : « ton bébé ». Aujourd’hui, je fais le ménage, je suis infirmier, je fais la cuisine et j’entretiens la maison en-dedans et en-dehors. Ça demande des efforts mais j’aime ça car j’aime travailler. Moi, mon passe-temps, c’est de travailler. Quand j’étais jeune, moi, des vacances, je n’ai pas connu ça. J’étais pas obligé, mais j’aimais travailler donc j’ai toujours travaillé. Depuis peu de temps, j’ai perdu mes deux meilleurs amis : Joseph-Eugène Dufour qui était mon cousin et mon grand chum quand j’étais jeune. C’était aussi mon beau-frère. Ensuite, c’est Édouard Dufour qui part à son tour. Il était mon grand chum quand on allait à l’école. On était du même âge et du même mois. Je l’aimais car il était drôle et toujours de bonne humeur. On avait bien du plaisir ensemble. On a commencé l’école en même temps. Il est resté à Sacré-Cœur jusqu’à ce qu’il se marie. Après son mariage, il est parti à Portneuf et il est toujours demeuré là. Sa femme était très belle. Elle est partie il y a longtemps déjà. Cet été, ça va faire 65 ans que Blandine et moi sommes mariés. On a toujours été ensemble. J’ai marié la plus belle femme de Sacré-Cœur et je suis aussi amoureux d’elle qu’à nos vingt ans.1 1 Merci à Mme Rosy Deschênes pour les photos servant à agrmémenter cet article. 7 Suzanne Desgagné Michèle Desgagné Luc Desgagné Huguette Desgagné Claude Desgagné Armand Desgagné Blandine Maltais Carole Desgagné Charles Desgagné Andrée Desgagné 8 Noémie Duchesne Alexandra Duchesne Dominique Desgagné Roxanne Desgagné Stéphanie Tremblay Charles Tremblay Annick Tremblay Frédéric Desgagné Marc-André Desgagné Martin Desgagné Pierre-Luc Desgagné Jocelyn Desgagné Véronique Dufour Gabriel Gauthier Geneviève Morin Valérie Morin David Morin Alexann Tremblay Louanne Desgagné Emmeric Desgagné Jonathan Desgagné Esthéban Desgagné Élisabeth Desgagné Alexis Dufour Mathéo Gauthier Sarah-Maude Gauthier Thomas Gauthier Jacob Gauthier Xavier Gauthier Philippe Boulianne Florence Boulianne Zoé Therrien Ève-Lorie Morin Étienne Morin Sara Bonjour Gontrand! Gontrand Bonjour Mme Brisson. Sara Je suis enchantée de vous avoir aujourd’hui en entrevue. Je suis vraiment surprise. Comment faitesvous pour parler? Gontrand Et vous? Sara … Vous devez quand même avouer que les lapins qui parlent, ce n’est pas courant… Gontrand Tous les lapins de Pâques parlent! Sara Oui mais les lapins… Gontrand Nous ne sommes pas que de petits lapins qui courent partout et qui font des crottes! Nous sommes des lapins de Pâques! Nous sommes des lapins magiques. Sara Ah! Et vous habitez dans la forêt? Gontrand Non. Tous les lapins de Pâques habitent à Rome. Nous sommes des maîtres confiseurs. Nous faisons BEAUCOUP de chocolat de toutes les formes, de toutes les saveurs. Sara Bien. Et comment le chocolat se rend-t-il dans notre cour? Gontrand Le jeudi avant Pâques, les cloches de toutes les églises du monde arrêtent de sonner. Ce qu’elles font? Elles partent à Rome. Là-bas, nous les remplissons de chocolat. Quand on a fini, les lapinsdistributeurs embarquent sur leurs vélos magiques et ils suivent les cloches. Ils pédalent deux jours sans s’arrêter. Les lapinsdistributeurs, ils pédalent en chocolat! Ça prend de l’énergie pour faire ce métier. Ils s’entraînent toute l’année. Ce qui est vraiment bien c’est qu’ils ont droit à du chocolat tout le long du voyage! Arrivés à destination, les lapins cachent les chocolats à des endroits stratégiques de toutes les cours où il y a des enfants. Sara Des endroits stratégiques? Gontrand Oui. Ils ont des cartes faites par ordinateur par les lapins-informaticiens. Ceux-ci ont des cartes bien précises fournies par nos lapins-géographes et ils inscrivent les endroits où cacher le chocolat. 9 Sara Et comment savent-ils qu’il y a des enfants dans les maisons où ils déposent leurs « trésors-sucrés »? Gontrand Ça, c’est grâce aux lapinsmouchards. Les lapinsmouchards, ils vivent parmi les lapins domestiques dans les forêts ou les maisons. Ils savent tout mais ne parlent que très peu et que dans un seul langage : le « Mok! Mok! ». Ça, c’est le langage universel des lapins du monde entier. Ils sont munis de puce installée dans leur pelage. Les lapins-mouchards n’ont qu’à s’asseoir d’une manière stratégique pour nous signifier qu’il y a un ou des enfants à cette adresse. Sara Merci beaucoup, Gontrand. Cette entrevue a été très instructive! Gontrand Vous êtes la bienvenue. LLaappiinn ddee PPââqquueess Cette légende tient son origine d’Allemagne. Elle raconte l’histoire d’une femme très pauvre qui n’avait aucun présent à offrir à ses enfants, le jour de Pâques. Elle décida donc de décorer des œufs et de les cacher un peu partout dans son jardin. Lorsque les enfants sortirent, ils eurent la surprise de voir plusieurs lapins près des œufs. Le hasard leur a donc fait conclure que les lapins pondaient des œufs dans la nuit précédant Pâques. C’est alors que les enfants se sont mis à construire des nids qu’ils mettaient dans leur jardin dans l’espoir que les lapins les rempliraient d’œufs la veille du grand jour. Œ Œuuffss ddee P Pââqquueess L’œuf représente plusieurs choses. Tout d’abord, dans la religion chrétienne, celui-ci symbolise la résurrection du Christ. Le Sauveur serait sorti du tombeau comme un poussin sort d’un œuf. Une légende orthodoxe raconte que le jour de Pâques, Marie de Magdala serait allée voir l’empereur Tibère pour lui reprocher la mort de Jésus et lui annoncer sa résurrection. Face au scepticisme de celui-ci, l’œuf que Marie tenait à la main se serait teinté de rouge, 10 petits enfants que les cloches ne sonnaient plus parce qu’elles étaient parties à Rome. Elles reviennent dans la nuit de Pâques chargées d’œufs en chocolat qu’elles déversent dans les jardins. Le lendemain, les enfants vont chercher les sucreries qu’elles ont dissimulées. prouvant ainsi à l’empereur la véridicité de ce que lui racontait sa compagne. Par ailleurs, le symbole de l’œuf date de bien avant l’ère chrétienne. En effet, des œufs d’autruche ont été retrouvés dans des tombes en Afrique australe. Ces œufs, datant de 60 000 ans, étaient peints avec des formes géométriques, des motifs animaliers ou végétaux. Dans la religion celtique, on offrait des œufs peints à la déesse Eostre qui a d’ailleurs donné son nom à Pâques (Easter). LLeess œ œuuffss eenn cchhooccoollaatt Certaines communes organisent des chasses aux œufs pour les adultes la fin de semaine de Pâques. Dans un bois ou un endroit restreint donné, les participants doivent découvrir le maximum d’œufs avant une heure donnée. Tous les œufs ont une valeur différente et certains permettent de gagner des lots intéressants. LLaa bbaattaaiillllee dd’’œ œuuffss Cette coutume est plus répandue dans les pays orthodoxes. Après la célébration du samedi saint à l’église, lors du repas familial, chacun frappe son œuf contre celui de l’autre. Le gagnant est celui qui garde son œuf intact. L’œuf vainqueur est synonyme de chance. Jusqu’au XIXe siècle, les œufs étaient naturels et décorés par des enfants. À partir du XVIIIe siècle, les œufs frais se sont vidés pour les remplir de chocolat liquide. En 1847, les frères Fry inventent un mélange « sucre, beurre de cacao, chocolat en poudre » qui permet d’obtenir une pâte molle que l’on peut verser dans des moules. Le chocolat qui était bu jusque là, peut désormais être croqué et façonné de forme multiple par les confiseurs. LLaa cchhaassssee aauuxx œ œuuffss Pâques s’écrit avec un « s » parce que c’est une fête qui commémore plusieurs événements à la fois. Ainsi, Pâques rend hommage à la dernière Cène, à la Passion du Christ et à sa résurrection. Chez les catholiques, les cloches cessent de sonner à partir de la messe du jeudi saint en signe de deuil. On ne les réentend qu’à la fin de la veillée de Pâques (précédant le jour de Pâques). Pour expliquer cela, on racontait aux 11 Les 7 et 14 mars derniers, Sacopan, en collaboration avec le Club Chasse et Pêche de Tadoussac, a organisé des activités pour ses travailleurs. La première fin de semaine, une quarantaine de personnes se sont déplacées. La deuxième, c’est une trentaine de personnes qui ont pris part à l’événement. Si, le 7 mars, le patin et la raquette furent les plus populaires, c’est la glissade en chambre à air qui a connu le plus grand engouement le 14 mars. Cependant, dans les deux fins de semaine, c’est la pêche qui a connu le plus grand succès. Plusieurs pêcheurs ont été très heureux d’attraper leur quota. Comme l’événement se voulait familial, des cabanes chauffées étaient mises à la disposition de ceux qui avaient froid. De plus, un petit lunch était servi sur l’heure du dîner. Tout le monde a bien apprécié cette activité. Les organisateurs ont été plutôt satisfaits de l’événement et il y a de bonnes chances pour que ceux-ci renouvellent l’expérience l’an prochain.2 2 Merci à Gino Tremblay pour l’envoi des photos de ses petits moussees, Jasmin et Maxime. 12 T Tyyppeess ddee llooggeem meennttss • • • • 3 ½ (logement pour personne seule ou couple); 4 ½ (logement pour couple avec 1 enfant ou 1 adulte et 1 enfant ou pour 2 personnes nonconjointes) 5 ½ (logement pour couple ou personne seule AVEC deux enfants ou plus); 6 ½(logement pour couple ou personne seule AVEC trois enfants ou plus). C Crriittèèrreess dd’’aaddm miissssiibbiilliittéé • Personne ou famille à faible revenu (- de 25 000 $ / an); • Personne ayant résidé à SacréCœur au moins 12 mois au cours des 24 derniers mois. * Ce dernier critère n’est pas pris en compte s’il n’y a pas de liste d’attente. les données d’adultes, d’enfants, de revenus, du montant des biens et de lieu de résidence au comité ainsi que les preuves. Aucun nom n’est mentionné .Comme nous sommes dans un petit village, cette procédure assure au demandant que sa demande soit traitée de façon impartiale, sans préjugés. R Rôôllee dduu ccoom miittéé ddee sséélleeccttiioonn Le comité doit attribuer le pointage selon les critères établis par la SHQ et ensuite classer votre demande selon le nombre de chambres requis et le nombre de points obtenus. Ainsi, si vous êtes une personne seule avec deux enfants, vous ne serez pas classé dans la même catégorie qu’un couple et un seul enfant. LLeess ccrriittèèrreess ddee ccllaasssseem meenntt • • • P Poouurr ffaaiirree uunnee ddeem maannddee Dans un premier temps, vous devez contacter Mme Christianne Tremblay. Vous pouvez le faire par courriel à l’adresse suivante : [email protected] ou par téléphone au 581-234-9382. E Ennssuuiittee?? Mme Tremblay vous donnera rendezvous à son bureau situé dans le haut de l’établissement pour personnes âgées autonomes, les Pignons Populaires (56, rue Jourdain). Vous devrez lui fournir votre avis de cotisation provincial. Par la suite, elle vous donnera un numéro et vous expliquera le processus de sélection. Elle apportera ensuite ladite demande au comité de sélection dont les membres ont signé l’accord de confidentialité tel qu’exigé par la SHQ. Mme Tremblay n’apporte cependant que Nombre d’enfants; Revenu; La date de votre demande. Le conseil d’administration devra ensuite accepter la liste d’admissibilité. Cette liste est toujours confidentielle. Ensuite s’il y a un logement de libre dans votre catégorie, Mme Tremblay communiquera avec la personne et si elle est toujours intéressée elle sera ensuite invitée à venir le visiter et signer le bail. À l’heure actuelle, il y a trois logements familiaux disponibles sur la rue Pineault. Pour toutes informations ou pour remplir une demande, vous pouvez contacter Mme Christianne Tremblay au numéro de téléphone ou à l’adresse électronique ci-hauts mentionnés.3 3 Un grand merci à Mme Christianne Tremblay pour se collaboration à l’éclaboration de cet article. 13 4 4 Merci à Mme Rosy Deschênes pour l’envoi des photos servant à la rétrospective photographique de cet événement. 14 NOTRE DÉVELOPPEMENT SOCIOÉCONOMIQUE. Un peu d’histoire (suite 8) C’était effectivement le syndic qui nous annonçait que notre offre d’achat avait été retenue mais, à la condition que tous les documents liés à la vente, au paiement et à la prise de possession soient signés le 28 mars 1985. Cette bonne nouvelle nous enthousiasmait mais en même temps, elle commandait une multitude de procédures et surtout, très peu de temps pour en assurer l’exécution et le bon fonctionnement. Nous avons d’abord trouvé un nom à la compagnie qui agirait à titre d’acheteur. Le 25 mars 1985, donc il y a maintenant 30 ans, nous avons procédé à l’incorporation de BOISACO. Cette appellation signifiait : BOIS pour bois; SA pour SAcré-Cœur; CO pour Sacré-COeur, ou COmpagnie ou COeur (celui qui bat en chacun(e) de nous). Nous devions nous assurer d’avoir l’argent (prêt temporaire de Rexfor) pour payer comptant à la signature et avec le ministre délégué aux Forêts M. JeanPierre Jolivet, procéder à l’annonce de cette nouvelle. Celle-ci a eu lieu à la Salle paroissiale (Sacré-Cœur) le 28 mars 1985 à 14 :00 heures et c’est M. Jolivet qui est venu lui-même communiquer cette primeur à la communauté. Pendant ce temps, M. Marc Gilbert et le soussigné étaient à Montréal, au 41e étage de l’édifice de la Banque Impériale de Commerce, afin de procéder pour et au nom de BOISACO, Inc., à l’acquisition de tous les actifs en faillite de Produits Forestiers Saguenay, Ltée. L’opération était impressionnante car il y avait là toute une batterie de professionnels composée principalement d’avocats et de notaires et qui représentaient les nombreux intervenants concernés par cette transaction. Nous en avons certainement compté plus d’une trentaine et encore, certains étaient confinés à titre d’expertsconseils dans des antichambres un peu partout sur tout l’étage. Personnellement, je n’avais jamais vu un tel déploiement de spécialistes et ça faisait drôle, bizarre et inhabituel tout à la fois. Permettez-nous de vous raconter cette petite anecdote particulièrement suave : alors que nous procédions par étape et en conformité avec l’ordre du jour de clôture de la transaction, voilà qu’on nous annonce une paralysie de la suite des événements. En effet, on nous indique que la banque ne veut pas céder les actifs avant d’avoir été payée, que Rexfor ne veut pas débourser son prêt à moins que lesdits actifs ne lui soient offerts en garantie et que BOISACO n’étant pas encore propriétaire, est dans l’impossibilité de garantir le prêt de Rexfor. Nous étions donc carrément dans un cul-de-sac et malgré toute l’expertise, le savoir, les connaissances et l’expérience de ces nombreux professionnels, personne ne réussissait à dénouer cette impasse. L’affaire risquait donc subitement d’avorter et dire que pendant ce tempslà, le ministre Jolivet proclamait devant toute la presse et les gens de SacréCœur (paraît-il que la salle n’avait pu contenir tout le monde…) que notre rêve était devenu une réalité. Alors que la tension montait, que les positions se raffermissaient et que le temps passait, nous avons osé suggérer une procédure toute simple, 15 en posant à tout ce beau monde, la question suivante : « Et si chacune des parties comparantes et concernées s’engageait par écrit à poser ultérieurement les gestes et les signatures requis pour donner suite et effets à l’opération, telle que définie dans l’ordre du jour de signature (« Closing »)? Dans les minutes suivantes, un document contenant cet engagement était signé et la suite des procédures reprenait. À suivre…. Guy Deschênes C’est à Québec, le 19 septembre dernier, que les cercles des fermières du Québec annonçaient sa programmation en l’honneur du centième anniversaire de l’organisation. Tricot graffitis « L’activité phare de cette programmation du centenaire sera certainement l’événement Tricot graffitis, auquel participeront tous les Cercles. »5, peut-on lire sur le site Internet de l’organisation. Cette activité consiste donc à faire une gigantesque courtepointe symbolisant la diversité ainsi que l’union de toutes « ces femmes, qui partout à travers le Québec, année après année, ont transmis et transmettent encore leur savoir. »6. Pour célébrer le centenaire de l’Association, les cercles de toutes les régions devront organiser diverses activités manifestant leur fierté d’appartenir à l’organisation. Courtepointe du cercle des fermières de l’ÎleBizard « Les Cercles de Fermières sont une Association de femmes vouées à l’amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille ainsi qu’à la transmission du patrimoine artisanal et culturel ».7 5 http://cfq.qc.ca/nouvelles/lancement-activitesdu-100e-anniversaire-cfq/ 6 Idem 7 Idem 16 INVITATION À UN PARTAGE AUTOUR D'UN DOCUMENTAIRE : « HEUREUX NAUFFRAGE ». L'ÉVÊQUE DE NOTRE DIOCÈSE, MGR JEAN-PIERRE BLAIS, NOUS INVITAIT RÉCEMMENT À L'ÉCOUTE ET AU PARTAGE AUTOUR DE CE DOCUMENTAIRE D'UN JEUNE CINÉASTE DU SAGUENAY. IL NOUS INVITAIT APRÈS COUP, À FAIRE LA MÊME DÉMARCHE DANS NOTRE COMMUNAUTÉ AFIN DE RECUEILLIR DES POINTS DE VUE DANS CE RAPPORT DE MODERNITÉ ET D'ANNONCE DE LA FOI DANS LA SOCIÉTÉ ACTUELLE. VOUS Y ENTENDREZ LES COMMENTAIRES DE NOMBREUX ARTISTES, GENS DE FOI, NON CROYANT, JEUNES ET AINÉS... VOUS Y ÊTES INVITÉ MARDI LE 31 MARS PROCHAIN À 19 H 00 À LA SACRISTIE. VOUS POURREZ EXPRIMÉ LIBREMENT ET SANS OBLIGATION VOS RÉPONSES À QUELQUES QUESTIONS LIBRES. Le tout devrait se terminer autour de 20 H 15 20 H 30. BIENVENUE À TOUS. Jeudi Saint, 2 avril: Messe à 19 h 00 nous invitant à vivre ce repas avec Jésus et ses Apôtres et à partager avec LUI son CORPS ET SON SANG. Suivra, Une HEURE DE PRIÈRES et d'ADORATION libre avec LUI. Vendredi Saint, 3 avril: 15 h 00. Office nous invitant à LE suivre dans sa PASSION ET SA MORT POUR NOUS. Suivra à 19 h 00 en soirée UNE PRIÈRE EN MARCHANT AVEC LUI vers CE "CHEMIN DE LA CROIX". Samedi Saint, 4 avril 22 h 00: Messe ou Veillée Pascale dans la prière où nous passerons de l'obscurité à la lumière d'une nouvelle vie... Dimanche de Pâques, 5 avril à 9 h 00: Célébration de la Parole où nous partagerons sur ce RENOUVEAU nous conduisant à notre propre résurrection. VOUS ÊTES LES BIENVENUS À VIVRE CES MOMENTS INTENSES AVEC LUI. Votre équipe locale et son pasteur, l'abbé Jean-Baptiste Bradette (qui sera secondé pour nos cinq paroisses, par l'abbé Job que vous connaissez déjà). Claude Deschênes, animateur zone 1. Crédit photo : Gina Dufour 17
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