Inventaire des GES dans le secteur de l`energie en Guinee

Pr Mamadou Lamarana Diallo,
Enseignant Chercheur
Chef équipe IGES, SCN
M. Joseph Sylla,
Point Focal CCNUCC
MEEF
Plan de communication
Introduction
Secteurs de l’IGES
Méthodologies
Résultats des calculs et analyses
Conclusion
Introduction
En Guinée, le second inventaire des GES a été mené par quatre
groupes de consultants nationaux suite à une formation
préliminaire dans les secteurs de: l’énergie, l’agriculture, le
changement d’affection des terres et la foresterie, les déchets et les
procédés industriels.
Quatre rapports d’études sectorielles ont été produits, discutés et
amendés.
Chaque groupe, en fonction des spécificités de son domaine a
recueilli les données d’activités qui ont été traitées, analysées et
ensuite vérifiées et adoptées par la coordination du projet.
Les groupes ont mobilisé beaucoup d’autres cadres à des fins de
collecte de données réalisée principalement à Conakry.
Quand cela s’est avéré nécessaire, les équipes se sont rendues à
l’intérieur du pays.
Introduction suite
Les méthodes et procédures utilisées sont celles édictées dans les Lignes
Directrices du GIEC, version 1996 et des Guides de Bonnes Pratiques. Les
calculs ont été faits avec le logiciel de la CCNUCC.
En raison de la nature des données , le niveau 1 des Lignes directrices a a
été à cause du manque de données désagrégées recommandée pour les
niveaux supérieurs. Les facteurs d’émission par défaut du GIEC ont encore
été utilisés comme c’était le cas pour la Communication Nationale Initiale.
L’année de référence est 2000 et toutes les données utilisées s’y rapportent.
L’inventaire a couvert les secteurs socio-économiques ci-dessous:
Secteur énergie : les industries énergétiques (EDG, sociétés industrielles et
minières, etc.), le secteur résidentiel (habitats principalement), le
transport (routier, ferroviaire et maritime), les industries manufacturières
et de construction (usines de plastiques, SODEFA, etc.) et les commerces et
institutions (marchés, restaurants, fours à pain, ministères, etc.), le
transport, etc.
Introduction
Secteur procédés industriels : production et utilisation de la soude, d’acide
sulfurique et d’acide nitrique, alimentation et boissons.
Secteur agriculture : riziculture, brûlage des savanes, élevage, gestion des déchets
animaux, etc.
Secteur changement d’utilisation des terres et foresterie : changement
d’affectation des terres, réserves forestières, plantations forestières, etc.
Secteur déchets : décharge de déchets solides, traitement des eaux usées urbaines
et industrielles.
Les gaz inventoriés sont les gaz à effet de serre dits directs (gaz carbonique -CO2,
méthane-CH4, oxyde nitreux – N2O) et les GES indirects (monoxyde de carboneCO, Oxydes d’azote- NOx, Composés Volatils Non Méthaniques – COVNM). Les
résultats de calcul des émissions se présentent comme suit (voir Tableau RD1 et
les détails au Tableau 17/CP.8 page 39).
Pour les besoins de cet exercice, la Guinée présentera le secteur de l’énergie et
celui de l’agriculture.
Les feuilles de calculs sont à l’annexe du documents produit pour tous les
secteurs
Présentation du secteur de l’Energie
La situation énergétique de la Guinée est caractérisée par :
un faible niveau de consommation d’énergie par habitant (moins d’un
Tep/an en moyenne), comparativement aux pays industrialisés (2,4 à 5
Tep/an) ;
l’importance des énergies traditionnelles (bois et charbon de bois) dans
la consommation finale d’énergie (plus de 90% de la consommation
d’énergie des ménages) ;
le poids relatif élevé des hydrocarbures au sein des énergies modernes
ou conventionnelles. La Guinée dépend exclusivement des produits
pétroliers importés ;
un potentiel hydroélectrique important (6100 MW), mais très peu
exploité (2%).
une desserte en électricité très insuffisante: plus de 70% de la
population n’ont pas accès à l’électricité ;
la diversification des Energies Renouvelables (ER), leur dispersion et
une exploitation insuffisante sur l’ensemble du territoire national.
Présentation du secteur de l’Energie
Le bilan énergétique de la Guinée indique que:
le bois et le charbon de bois constituent les principales
sources d'énergie (78%) consommés par la population,
contre 20% de produits pétroliers et 2% de production
hydro-électrique.
La faiblesse de l’utilisation des énergies modernes est
due à un manque chronique d’investissement dans le
secteur et l’état de pauvreté des populations.
Les Orientations transversales de
développement du Secteur de l’énergie
Les orientations identifiées sont :
a) Sur le plan économique :
la réorientation de la stratégie énergétique de manière à
rendre disponible l’énergie pour les principaux centres
urbains du territoire (villes de plus de 50 000 habitants)
et au niveau des sites les plus importants de production
de biens et de services.
l’implication du secteur privé dans la production de
l’énergie décentralisée qui constitue une des principales
clés du développement énergétique notamment pour les
zones non connectables au réseau national.
Les Orientations transversales de développement du
Secteur de l’énergie
b) Sur le plan environnemental :
Le Gouvernement guinéen est signataire des principaux
accords internationaux particulièrement ceux portant
sur
l’atténuation des impacts du changement
climatique. Cela implique la réalisation d’objectifs précis
en matière de gestion des ressources, à des délais
identifiés et des moyens appropriés.
Le décalage en matière de réalisation des objectifs de
développement énergétique de la Guinée, reporte tout le
poids des effets de ce dysfonctionnement sur l’état des
écosystèmes, qui subissent ainsi des impacts néfastes et
dangereux pour l’avenir.
Les Orientations transversales de
développement du Secteur de l’énergie
Sur le plan institutionnel et réglementaire : Trois objectifs importants
sont visés :
La réforme institutionnelle d’EDG dont dépend tout l’avenir de la
composante énergie électrique.
La mise en place de mesures institutionnelles permettant d’assurer la
cohérence entre le développement énergétique et celui des activités
fortement liées à l’énergie, telles que celles du secteur minier ou des
industries de transformation qui lui sont rattachées.
La mise en place des cadres institutionnels et organisationnels des
activités liées aux énergies renouvelables, à la desserte énergétique
rurale, au développement des biocarburants.
Les principales sources des émissions de GES dans le secteur de
l’énergie sont:
la production d’énergie électrique à partir des centrales thermiques
(société Electricité de Guinée et Sociétés Minières) et
le transport.
METHODOLOGIES UTILISEES POUR LES
IGES
EN GUINEE
Conformément
aux TDR les groupes sectoriels ont suivi les
étapes ci-dessous :
Revue des TDR par les consultants et de la CNI par rapport
aux sources clés établies ;
Elaboration d’un questionnaire d’enquête conformément aux
sources clés d’émission;
Identification des structures dépositaires d'informations;
Collecte de données auprès des services détenteurs;
Analyse de données d’enquête et conversion en unité
commune ;
Identification des méthodes de calculs appropriées et calcul
des émissions de GES;
Présentation des résultats sectoriels de l’inventaire des
émissions des gaz à effet de serre.
Collecte des données d’activités dans le secteur
de l’énergie
Les enquêtes ont été menées auprès des services suivants :
l’Electricité de Guinée en tant que seule industrie énergétique et
les sociétés minières (CBG à Kamsar) et (RUSSAL à Fria);
les industries manufacturières et de construction (SODEFA et
Ciments de Guinée) ;
le secteur de l’agriculture et de la pêche (DNA, DNP) ;
le secteur des transports (DNTT, DNAEM) et
le secteur résidentiel (biomasse énergie à la DNE, DNEF, etc.).
Les données sur l’importation des produits pétroliers ont été
recueillies au niveau de la Direction Nationale de la Douane, la
Société Guinéenne des Pétroles, la Direction Nationale des
Hydrocarbures, la Société Guinéenne des Lubrifiants, etc.
Les consommations d’énergie du secteur Commercial et des
Institutions ont été estimées par jugement d’expert.
Produits pétroliers
Tous les produits pétroliers consommés en Guinée sont importés (DNE, 2005).
Les enquêtes menées auprès de la Direction Nationale des Douanes, de la
Société Guinéenne des Pétroles, de la Direction Nationale des Hydrocarbures
ont donné des résultats très divergents d’une structure à l’autre.
Pour la même période, la même année et le même produit des valeurs
différentes ont été fournies çà et là. Les données utilisées pour l’inventaire sont
issues principalement de la direction nationale des hydrocarbures.
Selon la DNE (2005), c’est le secteur des transports qui domine la
consommation finale de produits pétroliers, avec 52,2% de la consommation
totale. Cette consommation est repartie comme suit : essence - 54%, gasoil 36% et kérosène -10%.
En second lieu vient le secteur minier, avec une consommation dont plus de
80% sont constitués de mazout pour la production d’énergie électrique. La liste
des différents fournisseurs des données d’inventaire utilisées est présentée
dans le tableau 2.
Energie de la Biomasse
La biomasse en Guinée est constituée de bois énergie
(bois et charbon de bois), de résidus agricoles et agroindustriels, de déchets de l’industrie du bois, de
déchets végétaux, etc.
En Guinée les statistiques sur l’utilisation des résidus
agricoles et des déchets de la transformation du bois
sont inexistantes.
Sources de données pertinentes pour les IGES
Secteurs
d’activités
Industries
énergétiques
Industries
manufacturièr
es et de
construction
Commerce et
institutions
Résidentiel
Transport
Agriculture,
Foresterie et
Pêche
Dépositaires de données
Entreprises ou sociétés qui utilisent les différents
combustibles à des fins de production d’énergie :
EDG, CBG, RUSSAL, SAG, SEMAFO, etc.
Usines à vocation manufacturières, entreprises de
construction : ciments de Guinée, SOBRAGUI,
SODEFA, BONAGUI, MAGUI, SAVONNERIE
ALPHA, etc.
Etablissement de commerce (les hôtels, restaurants,
etc.), les établissements publics (les hôpitaux, les
écoles secondaires avec internat, les universités), les
ambassades, les institutions internationales
Ménages, Ministères (Développement local et
Décentralisation, Administration du Territoire et
Affaires Politiques, Plan, Energie et Hydraulique).
Transport routier, maritime et aérien
Usines agricoles, entreprises avec des engins agricoles,
activités de pêche : Ministères Agriculture/Elevage,
Pêche et Aquaculture, etc.
Combustible
concerné
produits pétroliers
produits pétroliers
produits pétroliers et
bois énergie
Produits pétroliers ;
bois et charbon de
bois
Produits pétroliers
Produits pétroliers,
Analyse globale des données dans le secteur de l’énergie
Dans le sous-secteur du transport routier, les données relatives à la
classification par âge des véhicules du parc automobile n’étaient
pas disponibles. Les consommations de gasoil et d’essence dans ce
sous-secteur ont été plutôt estimées. Il en est de même pour les
lubrifiants qui ont été calculés par la même méthode tout en se
référant aux quantités de lubrifiants importées et celles
consommées dans d’autres secteurs enquêtés.
En ce qui concerne le transport aérien, plus précisément l’aviation
internationale, les données sur les consommations en phase
d’atterrissage et décollage par type d’avion ne sont pas disponibles.
L’équipe des experts a été obligée de procéder au modèle de calcul
de niveau 1.
En s’appuyant sur les importations de jet kérosène, la quantité
utilisée par l’aviation intérieure a été estimée et le reste a été affecté
aux soutes internationales, car les statistiques des ravitaillements
des vols extérieurs ne sont pas tenues.
Analyse globale des données dans
le secteur de l’énergie
La ventilation des produits pétroliers en fonction des différentes
activités n’a pas toujours été obtenue à partir des enquêtes. Des
estimations ont permis de surmonter cet obstacle. Par ailleurs, des
difficultés pour l’obtention des données ont été rencontrées dans
certaines sociétés de la place comme ciment de Guinée, Moulins de
Guinée et autres.
Un manque total de coopération de la part des directions de ces
sociétés a fait que l’équipe de consultants a procédé à des estimations
sur la base des données du premier inventaire par endroit. Le même
problème a été rencontré dans certains services publics comme la
Direction Nationale des Transports Terrestres, l’aviation civile, etc.
De plus, l’absence d’une enquête systématique sur la biomasse
constitue aussi une contrainte majeure. Cette situation est
certainement à la base de beaucoup d’incertitudes sur les données
d’activités dans le secteur de l’énergie.
Analyse globale des données dans
le secteur de l’énergie
Au niveau structurel, on relève :
l’insuffisance de base de données dans les différents secteurs sensés
d’en disposer et l’irrégularité de leur production pour des secteurs qui
en recueillent;
les données sur la consommation de la biomasse solide (bois et ses
dérivés) à des fins énergétiques dans le secteur résidentiel sont souvent
estimées faute de données d’enquêtes systématiques ;
les consommations des produits pétroliers dans le secteur des
transports ne sont pas connues en fonction de la marque du véhicule,
de l’âge et du type de carburant consommé. Des estimations par
jugement d’expert ont été faites.
la consommation finale du mazout par les entreprises minières et EDG
n’est pas bien connue ;
Analyse globale des données dans
le secteur de l’énergie
Une analyse sommaire des données recueillies permet
de relever les contraintes suivantes par rapport aux
données d’activités.
Au niveau institutionnel, on note les lacunes
suivantes:
l’absence de la mise en application du manuel de
procédures;
l’absence de cadre de collaboration permanent entre
les principaux intervenants du secteur ;
l’absence de politique claire en matière d’énergie de
substitution aux énergies classiques polluantes.
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
Le calcul des émissions de GES a été effectué à l’aide du logiciel de
l’CCNUCC. La méthode utilisée est le niveau 1 compte tenu du manque
de données désagrégées dans tous les secteurs qui ont fait l’objet
d’inventaire. Les coefficients et facteurs d’émission utilisés sont ceux
fournis par défaut par les Lignes Directrices du GIEC version 1996.
Des études, encore non validées sont en cours au niveau de l’Université
de Conakry, sur les facteurs d’émission de méthane des déjections
animales (bouse de vache, fiante de poule, etc.). Les études faites au
Sénégal sur le brûlage des résidus agricoles ne sont pas applicables
dans le contexte guinéen à cause des conditions écologiques différentes
et le manque en Guinée de statistiques fiables sur ce genre de données.
Le choix de la méthode est spécifique au pays et est déterminé par le
niveau de détail des données sur les activités. C’est la raison pour
laquelle le niveau 1 a été utilisé en Guinée.
Méthodes de calculs des émissions dans le
secteur de l’énergie
Choix du niveau de la méthode
Trois méthodes sont envisagées pour le secteur Énergie dans les Lignes
directrices du GIEC (1996 et 2006), à savoir deux méthodes de Niveau 1 (la «
Méthode de référence » et la « Méthode sectorielle ») et une méthode de
Niveau 2/Niveau 3 (une méthode détaillée, basée sur la technologie, dite
également méthode « ascendante »).
La méthode de référence estime les émissions de CO2 imputables à la
combustion en plusieurs étapes :
Estimation de l’approvisionnement en combustibles fossiles du pays
(consommation apparente);
Conversion en unités de carbone ;
Soustraction de la quantité de carbone contenue dans les matériaux à longue
durée de vie dérivés des combustibles ;
Multiplication par un facteur d’oxydation pour la prise en compte de la petite
quantité de carbone non oxydé ; (e) Conversion en émissions de CO2 et
totalisation pour tous les combustibles.
Pour la Méthode sectorielle, de Niveau 1, le CO2 total est ajouté pour tous les
combustibles (sauf pour la biomasse) et tous les secteurs.
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
a) Calcul des émissions de CO2
La méthodologie proposée par le GIEC répartit le calcul des
émissions de dioxyde de carbone issues de la combustion par des
actions anthropiques en 6 étapes:
Etape 1: Estimation de la consommation apparente de
combustibles, exprimée en unités d’origine ;
Etape 2: Conversion en une unité énergétique commune ;
Etape 3: Multiplication par les facteurs d’émission pour le calcul
de la teneur en carbone ;
Etape 4: Calcul du carbone stocké ;
Etape 5: Prise en compte de la combustion incomplète ;
Etape 6: Conversion du carbone oxydé en CO2.
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
La première étape consiste à introduire la consommation
apparente de chaque combustible qui est la base sur
laquelle s’effectue le calcul de l’offre en carbone du pays.
L’estimation de la consommation apparente se traduit par
la formule :
CA=P+I-E-VS ; avec : CA- Consommation apparente ; P –
Production ; I- Importations ; E- Exportations et VS Variations des stocks.
Pour chaque combustible, on entre les données relatives
aux combustibles primaires (ceux que l’on trouve à l’état
naturel). On considère à ce niveau, la production et les
variations de stocks (la situation au début de l’année)
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
Après introduction des données sur les importations des combustibles
secondaires ou des produits dérivés , on calcule la consommation
apparente pour chaque combustible en utilisant la formule indiquée ci haut.
Les quantités de combustibles solides et liquides peuvent être exprimées
en milliers de tonnes (kt) tout en s’assurant que ces quantités sont
calculées à partir des pouvoirs calorifiques inférieurs (PCI) des
combustibles concernés.
La consommation apparente ainsi trouvée sera multipliée par le facteur de
conversion approprié (PCI ou facteur d’échelle) pour obtenir la
consommation apparente en TJ.
Il est à signaler que les facteurs de conversion consignés dans le modèle
IPCC ne sont pas propres au pays. De plus, les facteurs de conversion de
certains gaz ne sont pas disponibles.
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
Conversion en unités énergétiques communes
Ce sont les PCI proposés dans les Lignes directrices
du GIEC qui sont utilisés (à défaut d’avoir ceux
spécifiques au pays) qui ont utilisés.
Produits pétroliers raffinés Pouvoir Calorifique (TJ/millier de tonne)
Essence
44.80
Kérosène pour carburéacteurs
44.59
Gasoil/Diesel
13.33
Bitume
40.19
Lubrifiants
40.19
Source : Manuel de référence pour les inventaires de gaz à effet de serre, IPCC, 1996
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
Calcul de la teneur en carbone
La consommation apparente exprimée en TJ est
multipliée par le coefficient d’émission de carbone
pour convertir cette consommation apparente en
teneur en carbone, exprimée en tonnes de carbone.
A défaut des données locales, les valeurs utilisées sont
celles du Tableau 5 du document.
La teneur en carbone, exprimée en tonnes de carbone,
est divisée ensuite par mille afin de l’exprimer en
gigagramme de carbone (Gg).
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
Calcul du carbone stocké
Pour calculer le carbone stocké, il est nécessaire de travailler à un niveau plus
détaillé des produits dérivés des combustibles. Ce cas pour notre pays concerne
la quantité de bitume et de lubrifiants importés qu’il faudra ajouter à la
consommation apparente. Il faut à ce stade ajouter également les quantités de
pétrole lampant et d’essence importés qui ne sont pas brûlées.
Ensuite il faudra convertir ces données en TJ par les facteurs de conversion
appropriés, multiplier les quantités estimées de combustibles par le facteur
d’émission (exprimé en tonnes de carbone par TJ) pour obtenir le contenu en
carbone exprimé en tonnes de carbone; diviser le résultat ensuite par mille
pour exprimer la quantité en gigagrammes de carbone.
La teneur en carbone est par la suite multipliée par la fraction de carbone
stocké (0,5 pour le cas des lubrifiants) pour obtenir le carbone stocké et enfin
soustraire les valeurs de carbone stocké de la teneur en carbone pour obtenir les
émissions nettes de carbone.
METHODES DE CALCULS DES EMISSIONS
Prise en compte de la combustion incomplète et conversion du carbone
oxyde
Les émissions nettes sont multipliées par la fraction de carbone oxydé (voir le
tableau des fractions de carbone oxydé) pour obtenir les émissions réelles du
carbone qui seront à leur tour multipliées par 44/12 pour avoir le total de
dioxyde de carbone (CO2) émis lors de la combustion. La somme ainsi obtenue
pour tous les combustibles représente le total des émissions nationales de
dioxyde de carbone provenant de la combustion.
La fraction oxydée est de 0,99 pour les produits pétroliers et de 0,5 pour les
lubrifiants.
On estime qu’environ la moitié des lubrifiants utilisés est oxydée sous forme de
CO2 au cours de la disparition finale de ce produit. Pour chaque secteur où les
lubrifiants sont utilisés, le chiffre de 0,5 est pris comme valeur par défaut de la
fraction de carbone stocké.
A ce stade, il est nécessaire de procéder à une analyse sectorielle des émissions
nationales de CO2 selon les catégories de sources en vue d’établir un suivi et une
discussion des politiques de réduction des émissions. Les émissions sont ensuite
Méthodes de calcul des émissions autres que le CO2
dans le secteur de l’énergie
Les données d’enquête [1] ont été converties en unités
énergétiques, notamment en tonne équivalent pétrole
(tep), pour avoir les données harmonisées d’inventaire
(pour l’année 2000) présentées dans le tableau 9.
Le calcul des émissions de CH4, N2O, NOx, CO et COVNM
compte trois étapes :
L’estimation de la consommation annuelle de combustible par
secteur, exprimée en unités énergétiques
L’estimation des facteurs d’émission pour chaque combustible
par secteur
L’estimation des émissions
Tableau d’équivalence entre les unités
Produits
Unité physique
Unité
énergétique
Giga Joule (GJ)
Gasoil
Tonne
1
42
GPL/Butane
Tonne
1.095
46
Mazout
Tonne
0.952
40
Essence
Tonne
1.048
44
Bois
Mètre cube
0.147
6.17
Source: IEPF 2007
Émissions par activité
Les émissions de CO2 suite à l’utilisation des combustibles
fossiles se présentent comme suit : la moitié (50%) provient
de l’utilisation du mazout, 30,4% du gasoil, 17,5% de
l’essence, 1,3% du pétrole et 0,9% des lubrifiants.
Pour les émissions à partir de tous les combustibles
(fossiles liquides et solides): 66,57% proviennent de la
biomasse contre 33,43% des produits pétroliers.
Les émissions à partir des bunkers internationaux s’élèvent
à 104,89 Gg. Comme indiqué dans le tableau des données
d’inventaire, c’est le gasoil utilisé par les navires et le jet
kérosène au niveau des avions qui en sont les responsables,
avec 5,3% et 94,7% respectivement.
Émissions par activité
Le mazout est à la base de 91,2% des émissions dans le
secteur de production électrique (EDG et autres auto
producteurs).
Les émissions dans l’industrie manufacturière et de
construction proviennent de la production d’énergie
(autoproduction) à partir du gasoil (23,6%) et du mazout
(calcination de la bauxite à CBG et à RUSSAL -FRIA) pour
75,2%.
Dans le secteur transport, l’essentiel des émissions (environ
95%) sont dues au transport routier. Le transport
ferroviaire (les trains minéraliers de la CBG et RUSSAL)
font un peu plus de 5% des émissions.
Émissions par activité
Dans le secteur commerce et institutions, les émissions
sont dues à l’utilisation du gasoil pour la production
d’énergie à partir de groupes électrogènes. Les
émissions totales sont de 200,96 Gg.
Le gros des émissions provient des ministères, des
ambassades, des organisations internationales
présentes à Conakry.
Les émissions du secteur commercial sont
relativement faibles, à l’exception de certains
supermarchés souvent alimentés par le réseau
d’Electricité de Guinée.
Émissions par activité
Dans le secteur résidentiel, les émissions sont quasi-équitablement
réparties entre les sources principales essence et gasoil (utilisés dans les
groupes électrogènes) et pétrole (utilisé pour l’éclairage domestique
principalement en campagne).
Les émissions dues à la biomasse, quoi que n’étant pas considérées
dans le bilan des émissions du pays, car supposées être entièrement
stockées lors de la croissance de la biomasse, sont très importantes et
pour le secteur résidentiel. Elles font 98,3% contre 1,7% à partir des
produits pétroliers. Ceci est dû à la faiblesse de la cuisine par d’autres
sources d’énergie comme le gaz et l’électricité ainsi que la
prépondérance dans le bilan énergétique de la biomasse (plus de 80%
selon la Direction Nationale de l’Energie).
Dans le secteur agriculture/pêche, les engins mobiles (agriculture et
pêche) sont à la base de 87% des émissions dans le secteur contre 13% à
partir des engins stationnaires.
Émissions par activité
Pour ce qui est des gaz non CO2, la situation se présente comme suit :
Le méthane provient de l’agriculture et de la pêche.
La quasi-totalité des émissions d’oxyde nitreux provient du secteur
résidentiel – utilisation de la biomasse.
Le secteur résidentiel est responsable de près de 55% des émissions des
oxydes d’azote, suivis du transport à hauteur de 36% et les industries
manufacturières pour 7% et agriculture/pêche pour 3% dus aux engins
mobiles.
Plus de 98% des émissions de monoxyde de carbone proviennent du
secteur résidentiel, environ 2% du transport.
Plus de 75% des émissions de composés volatils non méthaniques
proviennent du secteur résidentiel et douze pourcents du secteur
transport particulièrement le transport routier.
Émissions par activité
Dans le cadre de l’élaboration de la SCN, l’inventaire des
GES en Guinée a été fait malgré un contexte national
particulièrement difficile. Cependant, comparativement à
la CNI, des données d’activités plus détaillées ont été
recueillies dans tous les secteurs qui ont fait l’objet
d’inventaire
:
énergie,
agriculture,
changement
d’affectation des terres et foresterie, déchets et procédés
industriels.
Le manque de données d’activités désagrégées et de
coefficients d’émission propres à la Guinée dans les
différents secteurs n’ont permis que d’utiliser la méthode
de niveau 1.
Conclusion
•
Dans le secteur énergie, les émissions de CO2 suite à
l’utilisation des combustibles fossiles se présentent
comme suit : la moitié (50%) provient de l’utilisation
du mazout, 30,4% du gasoil, 17,5% de l’essence, 1,3%
du pétrole et 0,9% des lubrifiants.
Le mazout est à la base de 91,2% des émissions dans le secteur de
production électrique (EDG et autres auto producteurs).
Les émissions dans l’industrie manufacturière et de construction
proviennent de la production d’énergie (autoproduction) à partir
du gasoil (23,6%) et du mazout (calcination de la bauxite à CBG
et à RUSSAL -FRIA) pour 75,2%.
Dans le secteur transport, l’essentiel des émissions (environ
95%) sont dues au transport routier. Le transport ferroviaire (les
trains minéraliers de la CBG et RUSSAL) font un peu plus de 5%
des émissions.
Conclusion
Dans le secteur commerce et institutions, les émissions
sont dues à l’utilisation du gasoil pour la production
d’énergie à partir de groupes électrogènes.
Le gros des émissions provient des ministères, des
ambassades, des organisations internationales présentes à
Conakry. Les émissions du secteur commercial sont
relativement faibles, à l’exception de certains supermarchés
souvent alimentés par le réseau d’Electricité de Guinée.
Dans le secteur résidentiel, les émissions sont quasiéquitablement réparties entre les sources principales
essence et gasoil (utilisés dans les groupes électrogènes) et
pétrole (utilisé pour l’éclairage domestique principalement
en campagne).
Conclusion
Les émissions dues à la biomasse, quoi que n’étant pas considérées
dans le bilan des émissions du pays, car supposées être entièrement
stockées lors de la croissance de la biomasse, sont très importantes
et proviennent essentiellement du secteur résidentiel.
Dans le secteur agriculture/pêche, les engins mobiles (agriculture et
pêche) sont à la base de 87% des émissions dans le secteur contre
13% à partir des engins stationnaires.
Pour ce qui est des gaz non CO2, la situation se présente comme suit:
le méthane provient de l’utilisation des engins agricoles et de pêche
et la quasi-totalité des émissions d’oxyde nitreux provient du secteur
résidentiel – utilisation de la biomasse.