Création d`une coordination Climat 68 - PLANETES68 - Haut-Rhin

RÉGION
17
ENVIRONNEMENT Née le 20 mars 1965
TÉLÉVISION Documentaire
Das Reich : déprogrammé
sur France 3, diffusé sur Arte
« Les mécontentements affluent
de partout », assure l’historienne
Marie-Laure de Cazotte, à l’origine de la levée de boucliers contre
le documentaire de Michaël
Prazan diffusé le 2 mars dernier
sur France 3 (DNA du 11 mars).
Le film, vu par 2,6 millions de
téléspectateurs, évoquait les
terribles exactions de la division
Das Reich, de juin 1944 à
mai 1945 (Tulle et Oradour
notamment).
Or, précisent Marie-Laure de
Cazotte ainsi que 59 autres historiens, incorporés de force auteurs
et chercheurs, dans une lettre
ouverte adressée à Jean-Yves Le
Drian (*), ministre de la Défense,
« ce documentaire présente une
vision erronée et offensante pour
la mémoire de l’Alsace ».
« L’amalgame criant fait entre le
soldat allemand et le soldat
alsacien, l’affirmation répétée de
la présence majoritaire des Alsaciens dans les divisions WaffenSS, l’absence de précisions concernant les conditions de
l’enrôlement des incorporés de
force, aboutit à une vision de
l’Histoire qui met à mal plus de
50 ans de recherches et de publications », écrivent ainsi Lise
Pommois, Nicolas Mengus, Simo-
ne Morgenthaler, Alphonse
Troestler, Yves Muller, Bernard
Wittmann, Daniel Hoeffel ou
encore Christiane Roederer.
Le député du Bas-Rhin Antoine
Herth a adressé hier un courrier
à Rémy Pflimlin, Pdg de France
Télévisions, dans lequel il relaie
le mécontentement de plusieurs
habitants de sa circonscription.
« Ce documentaire semble laisser
entendre ou faire croire que
l’ensemble des Alsaciens ayant
“servi” dans cette troupe l’aurait
fait par engagement volontaire »,
souligne-t-il.
Michaël Prazan avait reconnu
quelques erreurs sur les chiffres
évoqués dans son film et s’engageait à modifier le reportage
avant sa diffusion sur Arte le
21 avril à 20h50. « Le réalisateur
a corrigé les erreurs factuelles
qui avaient été relevées après la
diffusion sur France 3 », confirme-t-on chez Arte.
En revanche, France 3 devait
rediffuser Das Reich le 28 mars à
3h30. Or il ne figure plus sur les
grilles de programmation.
NICOLAS ROQUEJEOFFRE
Q (*) La liste est à retrouver sur le
site de l’historien Nicolas Mengus :
http://www.malgre-nous.eu
TÉLÉVISION Dans « Capital », dimanche
« Google Trekker » depuis le Lac Blanc
Les images du « Google Trekker » tournées au Lac Blanc
pourront être découvertes dans
l’émission « Capital », sur M6,
ce dimanche.
Après la « Google Snowmobile »,
la motoneige qui dévalait les
pistes de ski, le triporteur visitant les musées et les lieux
touristiques, la société a choisi
l’Alsace pour lancer en avantpremière son programme « Google Trekker ». Il s’agit de ce
drôle d’engin qui a permis de
prendre en photo de manière
géolocalisée des kilomètres et
des kilomètres de sentiers de
randonnées.
L’équipe de M6 est venue tourner au Lac Blanc en octobre
dernier. Une partie du sujet de
l’émission de ce dimanche soir
lui sera consacrée. La suite de
l’émission sera une incursion
dans les locaux de l’entreprise,
en Californie.
Q Google : au cœur du géant qui
veut changer le monde – Dimanche
22 mars, à 20 h 50, dans Capital.
POLLUTION Dépassement du seuil d’alerte en Alsace
Q SAMEDI21MARS2015
Alsace Nature fête
50 ans d’engagement
Deux mille adhérents directs, une centaine d’associations fédérées : Alsace Nature
joue un rôle clef depuis un demi-siècle dans l’espace alsacien. Et entend fêter ça.
S
amedi 20 mars 1965. Le
général de Gaulle est à
l’Élysée, Georges Pompidou
à Matignon, Pierre Pflimlin
à la mairie de Strasbourg. Dans un
amphithéâtre de l’Institut de botanique de Strasbourg, un petit
groupe se réunit autour du botaniste et mycologiste Henri-Jean
Maresquelle (1898-1977).
Entre leurs mains, une feuille dactylographiée : un appel du docteur
Henri Ulrich (1911-2005). Il propose la création d’une « association fédérative régionale pour la
protection de la nature » et des
statuts reposant sur 21 articles.
L’AFRPN est née, le doyen Maresquelle en sera le premier président. En 1991, elle devient Alsace
Nature.
« L’époque où l’on
voulait rectifier
la Moder »
Un demi-siècle plus tard, c’est
dans ce même Institut qu’ont été
présentées hier les activités de ce
cinquantenaire. « Cinquante ans
après, nous constatons que sans le
travail de l’AFRPN, puis d’Alsace
Nature, de nombreux milieux naturels auraient disparu », note
Maurice Wintz, l’actuel président
régional.
« En 1965, c’était la grande époque de l’essor industriel, de la modernisation agricole ; on mesurait
Maurice Wintz, Arnaud Schwartz, Jean-Paul Hettler, à l’Institut de botanique. DOCUMENT REMIS
mal leurs conséquences sur la nature », rappelle-t-il. « Les milieux
rhénans, les Hautes-Vosges, les
Rieds étaient alors en danger… »
Jean-Paul Hettler, l’un des doyens
parmi les adhérents d’Alsace Nature, se souvient de cette époque :
« J’étais viscéralement attaché à
l’harmonie des paysages. Quand
je suis revenu de Suisse où j’étais
ingénieur, j’ai travaillé au service
des eaux du Bas-Rhin. C’était
l’époque où l’on voulait “rectifier”
la Moder. À mon poste, et dans
l’AFRPN, j’ai alors agi pour la sauver. » Désormais, le biotope de la
Basse-Moder est protégé et JeanPaul Hettler a présidé jusqu’en
QUELQUES RENDEZ-VOUS DES 50 ANS
21 mars : concert de gala de l’orchestre d’harmonie de Mulhouse
(théâtre de la Sinne, 20 h)
u 18 avril : assemblée générale à Mussig suivie d’une soirée festive
ouverte à tous à partir de 16 h
u 14-18 mai : présence à la Foire écobio de Colmar
u 30 mai : colloque anniversaire au Palais universitaire de Strasbourg
u 5-7 juin : journées des groupes locaux dans douze lieux d’Alsace
u 11-13 septembre : présence d’Alsace Nature à Biobernai
u Octobre : colloque transfrontalier sur le climat à Strasbourg
u Novembre : colloque sur la biodiversité à Colmar avec l’association
Odonat, qui fête ses 20 ans
u Décembre : édition d’un livre sur 50 ans de protection de la nature
u
2010 le comité consultatif ad hoc.
Depuis, de nombreux adhérents,
de tous âges, sont venus rejoindre
Alsace Nature. « Parce que je voulais éviter de participer à la dégradation de la nature », explique par
exemple Arnaud Schwartz, qui a
réalisé un film de 17 minutes sur
les combats de la fédération, Résistances.
Ces 50 ans seront marqués tout au
long de l’année (voir ci-contre). En
mémoire du passé, mais aussi
avec l’œil sur l’avenir. « Alsace Nature, née l’année de la mort d’Albert Schweitzer, a une véritable
éthique de respect de la nature et
du vivant, en même temps qu’une
idée de l’avenir des sociétés humaines. » Nature, culture : deux
pôles autour desquels la fédération entend fêter ses 50 printemps.
JACQUES FORTIER
R
Maintien du plan à Strasbourg
L’ASPA prévoit encore aujourd’hui
un dépassement du seuil d’alerte à
la pollution aux particules. Les
mesures de prévention pour limiter le trafic automobile sont donc
reconduites à Strasbourg (limitation à 70 km/h sur les routes
d’accès à l’agglomération, forfait
journalier pour les transports en
commun). Un léger mieux s’annonce pour la journée de dimanche mais les autorités recommandent aux personnes sensibles
d’éviter les efforts physiques.
ENVIRONNEMENT
Création d’une coordination Climat 68
Une Coordination Climat 68
s’est créée, regroupant des
associations du Haut-Rhin. En
tant qu’acteurs de la société
civile, ces militants sont mobilisés pour préparer le contre-sommet des ONG organisé parallèlement à la conférence des Parties
des Nations Unies sur les changements climatiques, dite
COP21, qui aura lieu à Paris en
décembre prochain.
Cette coordination réunit des
associations telles que ACCES
(Action citoyenne pour une
consommation écologique et
solidaire), Alsace Nature, l’Association pour la qualité de la vie
Régio Trois Frontières, Sud
Alsace Transition, Alter Alsace
Énergie, Urgence Welcome, Eco
Bio Alsace, le CCFD-Terre solidaire, l’Action catholique des
femmes, Florival en Transition…
Son but, organiser tous les mois
au moins une conférence, et
participer à des événements
festifs « pour donner une résonance plus grande à leurs initiatives, sensibiliser et mobiliser le grand public et mettre
une pression maximale sur les
décideurs ».
Sont d’ores et déjà annoncées
une “Musico-soupe solidaire” le
10 avril à Lauw, dans la vallée
de Masevaux ; une conférence
de Susan Georges, « Face aux
multinationales, quel pouvoir
reste-t-il aux citoyens ? », le
21 avril à Cernay ; la projection
du film de Marie-Monique Robin
« Sacrée Croissance » à St-Louis
le 11 mai ; une conférence de
Maureen Jorand, lors de la foire
Ecobio de Colmar, « Comment
l’agro-écologie répond au dérèglement climatique », le 15 mai ;
une conférence de François
Léger, « Climat et alimentation,
quels liens ? », à Thann le
3 juin…
M.M.
LE CARNET
DISTINCTION. – Le Dr François-Xavier Ley, président du
conseil régional d’Alsace de
l’ordre des médecins, sera fait
chevalier dans l’ordre national
du Mérite aujourd’hui à 15 h à la
Société industrielle de Mulhouse. Il recevra son insigne des
mains du Dr Patrick Bouet,
TTE-RTE 05
président du Conseil national de
l’ordre des médecins, chevalier
de la Légion d’honneur. D’abord
médecin généraliste à Mulhouse, le Dr Ley s’est tourné vers la
médecine du travail, notamment
aux Mines de potasse d’Alsace
où il a défendu les conditions de
travail des mineurs.
UNGERSHEIM L’Écomusée rouvre le 28 mars
La nouvelle ère
Avec 196 000 visiteurs l’an
passé, soit 9 % de hausse
de la fréquentation, le village reprend confiance. Suffisamment pour présenter un
projet ambitieux : conjuguer
le passé au futur. Ce projet
dit « de la nouvelle ère »
prévoit la construction d’espaces dédiés au futur.
« SUR LA BASE DES SAVOIRS ac-
cumulés à l’Écomusée, nous allons nous projeter vers demain.
Comment ces savoirs peuventils nous servir aujourd’hui,
dans la manière de construire
un village, une maison, un vivre-ensemble ? Comment allons-nous habiter le XXIe siècle ? », interroge Eric Jacob, le
directeur.
L’Écomusée va décliner cette
nouvelle thématique. Pour cela,
Eric Jacob veut rassembler architectes, visiteurs, bénévoles
pour les inviter à réfléchir ensemble à la question. « Nous
menons un projet d’intelligence
sociétale », souligne-t-il.
Ces mots recouvrent des réalités bien tangibles. L’Écomusée
est déjà en train de construire
une maison du XXIe siècle. Il va
accueillir de nouvelles expressions architecturales qui seront
des cabanes, de l’habitat mobile… Elles prendront place à
l’entrée du village, à l’emplacement de l’ancien quartier forain. Une passerelle va relier ce
nouveau village qui devrait
abriter à terme 20 à 25 maisons.
Eric Jacob évoque aussi l’idée de
Eric Jacob, pour sa deuxième saison à l’Écomusée, s’est entouré d’une toute jeune équipe de
médiation. PHOTO DNA – FZ
construire un centre de ressources pour élus et décideurs, pour
des formations et des débats
sur l’habitat participatif.
« Rester un musée vivant »
Sur tous ces sujets, l’Écomusée
recherche des partenaires et
des financeurs. Le premier à se
lancer dans cette aventure sera
le collectif d’architectes strasbourgeois « Etc. », dont le travail est d’interroger l’espace
commun. « L’Écomusée doit
conjuguer le passé au futur
pour rester un musée vivant, un
musée d’aujourd’hui, un lieu
d’échanges », insiste Eric Jacob,
qui recherche cet équilibre
idéal, entre passé et futur, qui
rêve d’un village éveilleur de
consciences et donneur de perspectives.
Échanges, travail collaboratif,
jardins partagés, tout un nouveau vocabulaire fait donc son
entrée à l’Écomusée. Mais sans
rien enlever au souci de
l’authenticité sur lequel s’appuie Eric Jacob. Ce goût du juste
et de l’humain qui l’a conduit,
avec sa toute jeune équipe de
médiation, à revenir à des essentiels. Dont cette thématique
agricole qui sera développée et
illustrée par une nouvelle animation : la promenade de fin de
journée pour dire bonsoir aux
animaux. Une tournée d’une
demi-heure avec le paysan pour
des soins auprès des vaches,
des lapins, des cochons, des
chèvres, des poules, des cigognes.
Le même goût de la simplicité
paysanne sera la marque
d’autres animations inédites,
comme le défournement du
pain pour les visiteurs du matin, la promenade avec le jardinier, les recettes d’hier avec les
produits de saison… la création
d’un jardin idéal avec l’aide des
naturalistes de l’Écomusée.
Enfin, l’Écomusée poursuit sa
politique d’acquisition. En ligne de mire, le séchoir à tabac
du XVIIIe siècle en provenance
de Lipsheim. Et puis, avec les
pharmaciens, la création d’une
pharmacie à l’ancienne dans la
maison d’Illkirch.
F.Z.
R
Q L’Écomusée rouvre ses portes le
samedi 28 mars. Premières
animations de Pâques les 5 et
6 avril. Rencontre du cheval de
trait et de travail les 18 et 19 avril.