accompagner l`adaptation temporelle de l`enfant - poly

ACCOMPAGNER L'ADAPTATION
TEMPORELLE DE L'ENFANT
L'assistante maternelle, professionnelle de la petite enfance, joue un rôle important auprès de
l'enfant dans son apprentissage du rapport au temps et à l'espace. Comment aider un enfant
dont les parents ont une vie très rapide ? Quelles actions mettre en place pour donner un peu
de temps au tout-petit ?
POUR LES ENFANTS ENTRE 3 MOIS ET 6 MOIS
►Si le parent est trop pressé le matin, la professionnelle peut favoriser la séparation plutôt qu'un déshabillage
rapide.
►L'accueil du matin peut être ponctué par une petite comptine d'accueil quand le parent s'en va.
►La professionnelle peut instaurer un temps calme durant lequel elle berce le bébé.
►Éviter d'entretenir de grands dialogues avec un parent pressé le matin, l'enfant ne comprendrait rien.
►Noter les comportements du bébé sur un cahier de liaison. En parler le soir ou favoriser une fiche
d'observation quotidienne...
►Durant les trois premiers mois d'accueil du bébé, maintenir des temps sans le réveiller afin d'induire
l'assistante maternelle à se calquer sur le rythme biologique de l'enfant.
►Alimenter le bébé « à la carte ».
►Ne pas faire de bruit pendant la prise du biberon. C'est un moment privilégié entre le bébé et l'assistante
maternelle qui n'est qu'à lui.
APRÈS L'ÂGE DE 6 MOIS ET JUSQU'À 2 ANS
►L'assistante maternelle commence à connaître la famille. Leurs « imperfections » émergent.
►La professionnelle connaît des petites astuces et sait prendre du recul pour éviter les conflits. En effet, en
vivant à grande vitesse, les parents oublient des choses. Beaucoup de culpabilité se crée, avec en retour une
certaine forme d'agressivité (certains parents vivent parfois trop à toute « allure »).
►Favoriser le dialogue avec les parents... La communication est primordiale (téléphone, fiche d'observation,
etc...).
►Instaurer un rythme bien construit avec toujours un temps « d'au revoir ». Si l'enfant pleure, il faut bien
notifier son émotion : « Je vois bien que tu pleures, que tu crie... tu es triste... ».
►Privilégier des petits moments rien que pour l'enfant, même s'il y a beaucoup d'enfants dans la maison [par
exemple, avant la sieste / le repas].
►Chanter une comptine dédiée à l'accueil du tout-petit et instaurer un lieu de séparation identique tous les
jours.
►Proposer à l'enfant plus de temps calmes sans « rien faire ».
ENTRE 2 ANS ET 3 ANS
►Le temps commence à s'ébaucher et l'assistante maternelle peut mettre en place des jeux et des
animations comme du jardinage, en plantant par exemple des lentilles dans un pot, un avocat dans un verre et
attendre qu'ils germent.
►Des histoires sur le temps sont un support pour d'autres activités telle « la ligne de vie » que l'on construit
en faisant une généalogie rapide de la famille de chacun.
►Un calendrier à l'entrée de la maison ou de l'espace de jeu avec des croix de couleurs différentes d'une
semaine à l'autre relève les présences et les absences des enfants.
►Adapter son langage à l'âge de l'enfant. À deux ans, il peut tout à fait comprendre ces informations : « À
midi, on mange sans papa et maman », ou « Après le goûter tu vas partir », ou « Après le départ de tel enfant
tu reverras ta maman ». Mais il ne comprend pas si on lui dit : « Tu manges à midi, tu goûtes à 4 h ou tu pars
18 h ».
►Afficher des photos / images sur un mur représentant les différents moments de la journée, en référence au
temps passé chez l'assistante maternelle.
►Proposer à l'enfant des distractions comme le loto de la vie quotidienne avec des saynètes à remettre dans
l'ordre.
►Jouer avec un petit sablier. Pendant que le temps passe, on chante, on fait silence et ensuite on arrête.
►Le temps sur l'horloge est un peu compliqué pour l'enfant, mais la professionnelle peut s'y référer pour
ponctuer des activités (un cadran « maison » avec une seule aiguille peut servir à rythmer la journée...
référentiel du temps qui passe pour les enfants → déplacement manuel de l'aiguille par l'assistante maternelle
ou les enfants).
POUR LES PARENTS
Il ne s'agit pas d'affoler les parents en les informant que travailler et élever des enfants n'est pas
toujours chose facile.
►Quelquefois, des échanges autour du rythme et des besoins de leur enfant peuvent leur permettre de le
lever un peu plus tôt pour qu'il puisse déjeuner, s'habiller, se réveiller à son rythme, sans avoir peur qu'il ne
dorme pas assez (passer directement du lit à la voiture de papa ou maman... imposer un rythme effréné à
l'enfant aura pour effet que d'accroître une nervosité, une anxiété...).
►L'assistante maternelle peut leur préciser que leur enfant peut se rattrapper chez elle en prenant des temps
de repos.
►Elle peut leur suggérer, si les parents font le trajet de leur domicile à chez elle en voiture, d'en profiter pour
parler un peu avec leur enfant et créer ainsi une petite intimité, un instant de complicité.
►Pourquoi ne pas leur conseiller aussi des week-ends où la famille décompresse un peu sans instituer des
activités stressantes ? Lorsqu'il est un peu plus âgé, l'enfant ne peut-il pas aider à la vie de famille qui lui
octrois dix minutes rien que pour lui ?
Le bébé bâtit son présent en fonction de la façon dont sa famille gère ses «exigences ». Il
percoit la façon dont ses parents vivent eux-mêmes le temps et calque sur eux cette
référence.
Ne faisons pas des enfants des adultes en miniature (vite «fatigables» et qui auront du mal à
intégrer les apprentissages, qui se mettront la pression et, comme ils devront tout faire vite,
se retrouveront en « compétition » avec les autres.
Ne rien faire aussi, c'est déjà apprendre à estimer le temps,
à élaborer l'imaginaire et à proposer le rêve
dont les enfants ont tellement besoin.