Systèmes alimentaires innovants pour des productions animales

Systèmes alimentaires innovants
pour des productions animales
durables au Maroc
14 Avril 2015
El Housni A.
UR Productions animales et Fourrages
CRRA Rabat
INRA
Un système durable: Définitions
1. Un système bien intégré et capable de fonctionner sur lui-même et par
lui-même (Coléou , 1984): l’exploitation doit lui fournir le maximum
possible les facteurs de productions et surtout l’alimentation pour sa
bonne marche.
2. Le concept de durabilité signifie : Un développement qui répond aux
besoins du présent sans pour autant compromettre les capacités du
futur (Rio,1992)
Quelle est la situation de l’élevage au Maroc?
Atouts :
La Maroc dispose d’une grande diversité d’écosystèmes lui confère
une grande diversité génétique animale:
Bovins (3 millions): Oulmès Zaer, Brune de l’Atlas, Santa Gertrudis, Races importées
(laitières, à viande)
Ovins (17 millions tètes) : Timahdit, Sardi, Beni Guil, Boujaâd, D’man, Béni Hsen,
Races de l’Atlas
Caprins (5 millions) : Races de montagne et des plateaux
Dromadaires: (200 000).
Orientation pour l’élevage a été conditionnée par :
Changements démographiques:
de 11 millions (1960) à près de 34 millions (2010) et
urbanisation massive,
Souci pour garantir sa sécurité alimentaire
Intensifier ses productions animales à travers :
1960: Développer un élevage avicole moderne,
Mi 1970: Instaurer et lancer des plans sectoriels: le plan laitier, (1975), le plan
moutonnier,(1978)
2008: Le plan Maroc vert (lait et viande) (avec ses deux piliers) .
1. Aviculture intensive
Émergence de l’aviculture moderne a permis:
Un accroissement de la disponibilité en protéines
animales: 50 % des viandes totales et plus de 85
% des œufs.
Conséquences sur le système avicole:
a marginalisé l’aviculture fermière,
a crée une dépendance totale vis a vis des
intrants: Importation des aliments (maïs grain, soja
additifs) et substances médicamenteuses, et
souches de poussins sélectionnées.
2. Elevage intensif:
2.1. Elevage bovin laitier: Plan laitier: 1975/ PMV/ 2008)
Objectif: Augmentation rapide des volumes de lait
Actions:
Importation des races bovines laitières
Subvention des infrastructures
promotion de la production de fourrages irrigués (périmètres
irrigués)
constitution d’une infrastructure de collecte.
Caractéristiques:
Concerne 30% du cheptel bovin et 71% de zones irriguées
La pratique du fourrage est importante (90% sous forme de
luzerne, bersim, maïs fourrager),
Le cheptel utilise des sous produits agricole et de l’agro
industrie et des céréales en majorité achetés (son, PSB,
aliments composés et tourteaux).
La part du concentré dans la ration est d‘au moins de 50%.
Elevage laitier (suite)
Impacts positifs:
Approvisionnement des populations en protéines,
soit : augmentation de la production annuelle
(400 000 tonnes litres à litres à 2,4 milliards
litres.
Emergence de l’activité production de viande
bovine qui a impacté les laitiers
Création d’emploi : 460.000 emplois
permanents
Economique : génère un chiffre d’affaires de 8
milliards de dirhams par an
Constats:
Dépendance des élevages vis-à-vis:
des importations animales: plus de 350 000
génisses pleines
des concentrés: surtout protéiques
(tourteaux de soja ou de tournesol)
Niveau de productivité en deçà de
potentialités génétiques, (nombreuses lacunes
de gestion surtout alimentaires: insuffisance
et déséquilibre alimentaire.
Cultures fourragères basés sur luzerne et
maïs, a impacté les nappes et compromis les
élevages dans les zones Sud
La recherche de la durabilité imposera:
D’orienter l’activité laitière vers les zones qui offrent des potentialités d’irrigation (Nord et Gharb)
De Produire des génisses localement (réalisation de 2009/14 PMV n’a été que de 36% vs 95% pour
l’importation de génisses)
D’Instaurer un calendrier alimentaire adapté (quantité et qualité): mettre en place une carte fourragère
(vs l’économie de l’eau)
2.2. Bovin viande
a pris de l’ampleur à partir de 2010 (500 000 tonnes) car
activité attractive grâce à la prime instaurée en 2010 et aux
facilités accordées aux éleveurs pour y adhérer aux
associations vs celles laitières.
a eu un impact sur les systèmes d’élevage laitiers dans
certaines régions: Erosion dans cératines régions: Chaouia
et Doukkala: Elevage laitier est support pour de croisement
avec race à viande,
Conséquence: Indisponibilité des génisses vis-à-vis des
importations.
La recherche de la durabilité impose:
Orienter l’activité du croisement industriel principalement vers
des zones à vocation non laitière.
Adapter la conduite aux exigences d’un élevage à viande, par la
mise en place de nouveaux calendriers alimentaires,
Constats:
S’est implanté en zones d’élevage
laitier avec ses pratiques et mode de
conduite: soit:
Alimentation basée sur cultures
fourragère irriguées (luzerne, maïs et
bersim) et concentrés achetés
Contraintes et limites identiques que
le laitier
2.3 Engraissement des ovins: traduit l’évolution
par la production de produits spécifiques:
Evolution récente pour le secteur ovin:
Emergence des ateliers d’engraissement et des
élevages hors sols
s’approvisionneraient en agneaux des régions
berceaux à élevages extensifs : deux objectifs:
Fête du sacrifice:, Effectif concerné: 5 millions tètes,
soit 50% des abattages annuels et 90% de la
production mâles,(un mâle âgé avec des spécificités
bien déterminées)
Pendant les fêtes privées (le mouton rôti males plus
jeunes),
l’alimentation repose partiellement ou totalement sur
des ressources alimentaires fourragères et concentrés
achetées (88%) souvent déficitaire en protéique et riche
en amidon (maïs et aliment composé) favorisant la
production des agneaux gars.
F ig 4. C om pos ition de la ration alim entaire m oyenne
1%1% 2%
12%
C ica lim
Org e
46%
Ma ïs
F ourra g e
19%
PS B
SB
TT S
19%
Elevage intensifs:
Constat: Les choix opéré de l’intensification:
Amélioré la production des protéines animales, mais
Accentué l’érosion de la durabilité des élevages pour:
Les laitiers: déficit hydrique (Régions du Sud) en
liaison avec développement rations à base luzerne et
ensilage maïs
les engraisseurs bovins: Rations à base d’ensilage
maïs (exigeante en eau) et concentrés achetés en
majorité).
Les engraisseurs ovins: Productions à cout de
concentrés
Plus dépendant et plus vulnérable
Ces élevages présentent une fragilité de
l’autonomie fourragère devant les variations climatiques et
ont une faiblesse de l’autonomie en concentrés surtout
protéique devant les achats dominants.
Généralement:
l’intensification impacte
négativement la durabilité
des systèmes de
production:
L’autonomie alimentaire,
véritable enjeu de la viabilité
de ces élevages, est
vulnérable si non très faible.
Quelques propositions pour améliorer l’autonomie fourragère dans les exploitations:
Eviter le gaspillage par l’instauration de rationnement par production
Produire plus de fourrages de bonne qualité en vue de diminuer l’emploi de concentrés.
Envisager la production à l’exploitation des céréales
Intégrer dans l’assolement des cultures protéiques : pois, lupin, luzerne, féverole pour
substituer les protéines achetées comme les tourteaux (tournesol et soja)
Dans le cas des rations à base de maïs ensilage : Pour maximiser l’autonomie :
on substituer partiellement l’ensilage de maïs par l’ensilage des mélanges fourragers
céréales/légumineuses (avoine, triticale/pois, vesces)
On introduit de lupin (40% MAT), du pois ou de la Féverole.
Promouvoir l’ensilage de céréales. C’est donc une autre source d’énergie possible, avec un
rendement assez constant, moins exigeantes en eau. L’intérêt pour le producteur réside dans la
réduction des complémentations énergétiques
Rendement des mélanges triticale/vesce et triticale/pois fourrager
12
1.2
Dry matter (T/ha)
Protein Yield (t/ha)
10
8
6
4
0.8
0.4
2
0
0
Triticale/Pea
14
1.4
12
1.2
Protein Yield (t/ha)
Triticale
Dry matter (T/ha)
Pea
10
8
6
4
2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0
Vetch
Triticale
Triticale/Vetch
Potentiel de production de différents mélanges fourragers à
base de céréales et légumineuses annuelles
12
1
Dry matter (T/ha)
Protein Yield (t/ha
0.8
8
4
0.6
0.4
0.2
0
0
Rye/Pea
1.4
Triticale/Pea
1.2
12
8
4
Protein Yield (t/ha
Barley/Pea
Dry matter (T/ha)
Oat/Pea
16
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0
L’ensilage du maïs présente des indicateurs
nutritionnels faibles:
89
superiorité (%)
Niveau de matière sèche faible (25 %);
Faible teneur en MAT (8,8 % MS);
Digestibilité MS très modeste (40%);
Bilan azoté négatif;
Coefficient d’absorption minérale négatif.
Fig 6 Effet de la complémentation sur le GMQ
90
80
67
61
70
60
50
36
40
25
30
18
20
10
0
0
R1
R2
R3
R4
régime
R5
R6
Complémentation azotée
de l’ensilage du maïs
R7
Substitution partielle des concentrés commerciaux par l’orge
indice ponderal carcasse (g/cm)
indice ponderal
54
53,5
53
52,5
52
indice carcasse (l/L) *1000
294
288
288
282
282
276
276
270
270
264
Rations
51,5
Aliment compose 20%F
orge 30%F
Aliment compose 30%F
Orge 20% F
Effet du regime alimentaire sur le rendement carcasse
GM en % du 4,400
poids
4,200
carcasse
4,000
4,290
orge 30% F Aliment compose
30% F
Developpement de la carcasse
cout kg vif
4,358
3,647
3,600
3,400
3,200
Orge
Aliment orge
Aliment ration
20% F compose 30% F compose
20% F
30% F
Depot du gras mesenterique
16,00
cout kg carcasse
30,91
20,00
C out Kg v if
3,800
4,167
Aliment compose
20% F
29,69
30,00
20,31
19,82
24,00
12,00
8,00
16,07
16,33
10,45
36,00
10,98
18,00
12,00
4,00
6,00
0,00
0,00
Orge 20% F Aliment compose orge 30% F Aliment compose
20% F
30% F
Effet du regime alimentaire sur le prix de revient de la viande
diminue la proportion du gras sans effet négatif sur la production de viande;
Améliore le coût de production: 13,14 vs 17,85 dh.
C out Kg c arc as s e
Orge 20%F
indice carcasse
54,5
Rations
2. Elevages extensifs: naisseurs
Caractéristiques :
Zone concernée : zones pluviales (sans possibilité d’irrigation),
Dispose des races locales ou croisé et implique une grande diversité
génétique (atout)
Repose sur une espèce animale conditionnée par des ressources
alimentaires dictée par des conditions et des potentialités climatiques
Alimentation :
Ressources pastorales, jachère,
sous-produits de céréaliculture (paille, chaumes, surplus de grains)
En périodes de disette (fin de l’été jusqu’à la première pousse
d’herbe qui dépend de la précocité des pluies automnales): une
complémentation avec des concentrés achetés.
2. Elevage extensif: naisseur
‫‪Répartition géographiques des ovins‬‬
‫ساللة بني كيل‬
‫ساللة مرينوس بريكوس‬
‫بني كيل‬
‫‪34‬‬
‫‪Tetouan‬‬
‫ساللة تمحضيت‬
‫‪Tanger‬‬
‫‪42‬‬
‫‪40‬‬
‫‪9‬‬
‫‪25‬‬
‫‪Oujda‬‬
‫تمحضيت‬
‫‪2‬‬
‫ساللة ايل دو فرنس‬
‫‪32‬‬
‫‪18‬‬
‫‪36‬‬
‫‪39‬‬
‫‪14‬‬
‫‪24‬‬
‫‪Fès‬‬
‫‪Meknès‬‬
‫‪28‬‬
‫‪Rabat 29‬‬
‫‪Casablanca‬‬
‫‪19‬‬
‫‪8 5‬‬
‫‪7‬‬
‫‪31‬‬
‫‪21‬‬
‫‪Settat‬‬
‫‪10‬‬
‫‪15‬‬
‫ساللة بوجعد‬
‫‪4‬‬
‫‪X X X‬‬
‫‪X‬‬
‫بوجعد‬
‫ساللة سردي‬
‫‪X‬‬
‫‪11‬‬
‫‪3‬‬
‫‪12‬‬
‫‪X‬‬
‫‪30‬‬
‫‪X‬‬
‫‪X‬‬
‫‪26‬‬
‫‪X‬‬
‫‪X‬‬
‫‪X‬‬
‫‪Marrakech‬‬
‫‪X‬‬
‫‪X‬‬
‫‪13‬‬
‫‪1‬‬
‫‪X‬‬
‫‪X‬‬
‫ساللة الكون‬
‫‪37‬‬
‫‪38‬‬
‫‪Agadir‬‬
‫‪41‬‬
‫‪Guelmim‬‬
‫سردي‬
‫ساللة كوس دو لوت‬
‫‪16‬‬
‫‪35‬‬
‫‪22‬‬
‫‪Laayoune‬‬
‫ساللة دمان وابيضاء‬
‫دمان‬
‫‪Dakhla‬‬
2.1 Elevage ovin :
Constats:
Alimentation: des systèmes d’élevage ovin:
Pastoral: alimentation à base de ressources
issues des parcours (végétation naturelle quasi
gratuite)
Sylvo pastoral : parcours forestiers supportent 6
à 12 mois et apportent plus de 50% des apports.
Agro-pastoral: Régions céréalières : Ressources
alimentaires sont variées et diversifiées :
résidus des cultures, paille et chaumes,
50%,
parcours, 20 à 36%,
aliments concentrés 8 à 40% des apports.
Oasien: Zones sahariennes:
Conduite en zéro pâturage intégral, étant
donné l’exiguïté de l’espace et les limites du
disponible fourrager
Aliments spécifiques: résidus de dattes et
luzerne irriguée.
Alimentation basée sur parcours: aléatoire
Incorporation de plus d’aliments achetés,
particulièrement en périodes de sécheresse:
dépendance de plus en plus du marché et du
climat
Emergence de changements de
comportements de consommation vis-à-vis
de produits des ruminants et général et celui
de ovins en particulier: montée de la volaille,
suivie du bovin, Le goût marqué de la viande
du mouton ne serait plus apprécié par une
majorité de consommateurs : On lui attribue
un taux élevé en cholestérol : à considérer
dans les perspectives de développement de
ce système.
2.2 Elevage bovin allaitant : 45% de l’effectif
Constat:
Dégradation des parcours forestiers: La ressource
fourragère disponible au niveau de la région est la
forêt exploitée durant toute l’année.
Ces systèmes allaitants se distinguent par une
autonomie alimentaire de 60% et une autonomie
fourragère aléatoire et qui connait une érosion récente.
60
MAT
CB
MM
50
10,50%
4,50%
2%
Avoine
23%
Son de blé
6%
40
Orge
Fourrage
% M S 30
20
Paille
PSB
15%
11%
28%
10
Mais
Aliment composé
0
1
2
3
5
6
7
8
9
11
plante
Composition chimique des plantes des parcours
Fig. 3 Composition moyenne des rations
CP<10%
CB 25/50%
Dig: modeste
Moy
La recherche de la durabilité des systèmes naisseurs implique:
Amélioration des systèmes fourragers: basé sur les pâturages
contrôlés en terme de production:
•L’installation des pâturages à base de graminées ensilée et
fanée: Ray-grass, mélange temporaire avec du trèfle blanc
•Mieux gérer et valoriser les jachères en ensilage
Promouvoir et Certifier les produits de ce système selon les
races et les terroirs spécifiques: valeur ajoutée
Pour l’ovin: Recentrage sur les caractéristiques désirées par
les consommateurs:
•aspect extérieur des animaux (cornes, toison, queue, etc.)
•qualité de la viande (types de graisses, saveur, etc.) et
•formats (taille et poids de carcasse) prisés.
Potentiel de production de graminées pérennes
Jachère améliorée
Grand potentiel en biomasse: de 13,9 et 10,7
tonnes MS/ha.
14
Dry matter (T/ha)
12
16,4% CP
Peut atteindre 30t en cas dune fertilisation
azotée
10
8
6
15,5% CP
Ses attributs nutritives pour le cheptel sont
importants (14,6% en MAT).
4
2
0
Cocksfoot
Tall Fescue
Phalaris
Amélioration de la valeur nutritive des jachères
Rdt
MS
Rdt MS
% MAT
Rdt MAT
Charge
15,5
15,7
16,3
21,7
16,5
13,7
16,6
2,152
1,695
3,515
3,837
1,769
2,264
1,623
13
16,14
9,88
10,47
11,64
17,42
14,66
0,280
0,274
0,347
0,402
0,206
0,394
0,238
3108
3040
3859
4464
2288
4382
2643
totale (brebis jour/ha)
Z1
Z2
D5
D6
T1
T2
T3
13,9
10,77
21,54
17,69
10,73
16,5
9,77
Merci