Question – Les mains libres Terminales L 2014‐15 Sade (Donation Alphonse François comte de Sade, dit marquis) Personnage très présent dans le surréalisme, qui, selon le Manifeste de 1924, pratique le « Surréalisme sadique ». Man Ray a déjà illustré un calendrier autour de Sade avec Péret et Aragon, qui ont rédigé des poèmes autour de DAF, ainsi qu’une édition (sans date parce que nécessairement illégale) des 120 Journées de Sodome, dont le cliché suivant fait partie : Donatien Alphonse François de Sade (1740 – 1814) Dès l’âge de 4 ans, il est confié à son oncle l’abbé de Sade, qui est ami avec Voltaire, et lui offre une éducation riche et hors normes. D7s son retour de la guerre de 7 ans, il vit une vie qui lui vaut diverses incarcérations , de la première le 29 octobre 1763 pour « sacrilège libertin », à la plus sérieuse an 1768 : le « scandale d’Arcueil » (Sade ets accusé d’avoir enlevé et torturé Rose Keller, une jeune veuve qui mendiait). Il se trouve à la Bastille jusqu’au 4 juillet 1789 (la légende veut qu’il n’ait pas voulu en sortir car tous ses manuscrits étaient nichés dans les murs. Justine ou les malheurs de la vertu, 1791 Les 120 journées de Sodome et Gomorrhe (1782, perdu en 1785, publié en 1902). Après la saisie en 1801 de la Nouvelle Justine, il est enfermé à Charenton où il est approché par le directeur Coulmier, qui souhaite traiter la folie par le théâtre, et lui confie l’écriture de plusieurs pièces et ballets. Il demande dans son testament à êtreinhumé « sans aucune espèce de cérémonie », et que « les traces de ma tombe disparaissent de la surface de la terre comme je me flatte que ma mémoire s’effacera de l’esprit des hommes. » Remise en cause de toute autorité au profit de la seule volonté de puissance primitive. Libertinage dans la violence, et non le plaisir Athéisme définitif (même si sa famille, contre sa volonté, l’a fait enterré religieusement. Quand Man Ray décide‐t‐il de se pencher sur son portrait ? Alors que Marcel Heine, voisin de Man Ray à Paris, préparer une édition des œuvres de Sade, il déclare dans une discussion à Man Ray qu’il est dommage qu’il n’existe aucun portrait de Sade, si ce n’est un peitti pastel de de Sade âgé de 12 ans. Man Ray déclare alors « Ne vous inquiétez pas, je vous ferai un portrait » (in Autobiographie). Il se sert alors des œuvres de Sade, des explications qu’en donne Apollinaire et des minutes de la police de Marseille pour forger un portrait certes imaginaire, mais documenté. Les dessin des Mains Libres sont des esquisses en vue du tableau de 1940. Quels traits en sont retenus ? Comment est‐il présent dans le reste du recueil La liberté totale, le pouvoir infini de l’imagination, aucun frein, la main comme organe pour saisir, arracher Une certaine jouissance de la violence et de l’appropriation : Le mannequin comme statut universel de l’individu qui n’est pas moi et que je veux… Le motif de Pygmalion, qui sculpte la femme objet à l’image de ses désirs. Qu’est‐ce que la section Sade comme œuvre commune ? quel est y le rôle d’Eluard : introduire, gloser, se taire, montrer un au‐delà des mots ? [c’est sans doute un rôle qu’il assume par ailleurs] Le goût pour la révolution : la structure des différents plans des portraits sont ceux de « Liberté », et le drapeau noir y est plus celui de l’anarchie que de la république. Le recueil regorgent de vers qui renversent la tradition, les convenances, la raison. Eros et Thanatos (muses de la psychologie freudienne) : les victimes de la mort inutile, le goût – dans les dessins – pour la strangulation à valeur érotique.
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