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Dépôt légal 188-2012
ISSN 2253-0061
SOMMAIRE
Actualité
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Mars 2015 N° 38
Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé
Edité par Media Pub Santé
Adresse: Cité des 36 logts, les Bananiers, Blida.
Tél./Fax: +213 (0) 25 35 01 37
Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23
Site web: www.santemag-dz.com
Email: [email protected]
Pourquoi est-ce important de connaître la DCI d’un médicament?
Le tabac restera un fléau mondial, avec un nombre accru de fumeurs, en Afrique
Prise en charge des pathologies respiratoires: nécessité de réorganiser les urgences,...
La fièvre boutonneuse Méditerranéenne: Une maladie méconnue
Pr Habib Douagui: Environ, 3 à 5% de la population souffrent du syndrome de l’apnée...
Pr Racim Khodja: Infertilité: Stress... pollution et... téléphone cellulaire...
Hépatite B: 10 à 20 ans, pour gagner la bataille contre la maladie virale (OMS)
Des efforts en vue du dépistage anténatal du xéroderma pigmentosum
Tuberculose, en Algérie: plus de 22.000 cas, en 2014, extra-pulmonaires pour la plupart
Le Conseil de l'Europe appelle à signer la convention contre le trafic d'organes
Dossier
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Directeur de la publication:
Achouri Abdelkader
Directeur de la rédaction:
Achouri Mohamed
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Coordinatrice de la rédaction:
Fortas Nadjia
Directrice technique:
Abdelatif Rabea
Comité de rédaction:
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Nahlil Djaouida | Soltane Hania | Ramzy Chahra
Badredine Sawsen | Hamdi Rania
Pr Messaoud Saïdani: la greffe est le traitement idéal de l’insuffisance rénale terminale
Pr Mohamed El hadj: L’institut National du rein aura le statut de centre de recherche...
Maladies rénales: Un Français sur vingt…
Pr Tahar Rayane: Le recours aux donneurs d’organes en état de mort encéphalique...
Moins de 200 transplantations rénales effectuées, par an, en Algérie
Dr Mustapha Boukhalou: Beaucoup d’espoirs sont autorisés par l’Institut national...
Dr Jean Tort: Dans la pratique du don d’organes, le plus difficile c’est l’organisation
Tizi-Ouzou: Plaidoyer pour l’élargissement, du cercle des donneurs de reins...
Transplantation rénale: La greffe rénale, en Algérie, accuse un retard très important
Recherches médicales
24 Changer de regard sur la Trisomie 21
25 Allergies: L’interaction gènes/polluants
25 Cancer: Un candidat médicament très prometteur
Conception: Brikh Kamel
Correction: Gharnaout Amar
Évènement
Comité scientifique:
BULLETIN D’ABONNEMENT
Pr Salim Nafti
Pr Mohamed Arezki
Pr Karima Achour-Ameur
Pr Mustapha Sadibelouiz
Pr Belkacem Chafi
Pr Adda Bounedjar
Pr Louiza Chachoua
Pr Smaïl Benkaidali
Pr Nabil Benachenhou
Pr Habib Douagui
Pr Messaoud Saïdani
Pr Tahar Rayane
Pr Racim Khodja
Dr Mustapha Boukhaloua
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La télémédecine: une "solution d'avenir"
Au Centre médical Anadolu d’Istanbul: De l’espoir pour les patients algériens
Carcinome neuroendocrine à grandes cellules du sein: À propos d’un cas et revue....
Cancer du sein de la femme jeune
Étude: Votre avis sur l’automédication
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ACTUALITÉ
Pourquoi est-ce
important
de connaître la DCI
d’un médicament?
GRÂCE À LA PRESCRIPTION EN DCI, PLUS
DE PROBLÈME À L’ÉTRANGER
L’utilisation de la DCI permet, en effet, de
se rendre partout dans le monde, avec la
certitude de retrouver son traitement. En
connaissant la DCI des produits figurant sur
votre prescription et à condition que celle-ci
ait été inscrite par le médecin prescripteur
lui-même, vous serez en mesure d’acheter
le bon médicament, où que vous soyez, à
l’étranger.
Le système, mis en place, par l’OMS, en
1953, consiste à donner un même nom à une
molécule, dans tous les pays. Ce qui n’est
pas le cas pour le nom de marque, différent d’un pays à un autre. Connaître la DCI
de ses médicaments c’est, aussi, se protéger
d’éventuelles allergies. Par ailleurs et comme
l’automédication gagne du terrain, il semble
essentiel de davantage parler en DCI. Cela
permet d’éviter, par exemple, de prendre
deux fois la même molécule. Certains médicaments contre le rhume, par exemple,
contiennent du paracétamol et sont en libre
accès. Or, l’association de ces derniers à
une autre spécialité à base de paracétamol
– également, disponible sans ordonnance
– est susceptible de provoquer des surdosages graves. Chacun peut comprendre
le danger qu’il puisse y avoir à associer la
spécialité «X», à base de phényramine et de
paracétamol, à la spécialité «Y» exclusivement composée de paracétamol. Grâce aux
DCI, les patients peuvent identifier la présence du même principe actif dans deux, ou
plusieurs spécialités. Ils peuvent, ainsi, éviter confusions et/ou surdosages; ce qui ne
serait pas possible en utilisant, seulement,
le nom de marque. Cela permet, également,
d’éviter les doubles prescriptions.
Enfin, sachez que, parfois, à une DCI
correspondent plus de 100 marques
de médicaments
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Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
Le tabac restera un fléau
mondial, avec un nombre
accru de fumeurs, en Afrique
L
e tabac continuera d'être un
fléau à l'échelle de la planète,
dans les dix ans à venir, en
raison d'une augmentation
du nombre de fumeurs, dans les pays
pauvres; en particulier, en Afrique,
selon une étude publiée.
Ce travail, réalisé, principalement,
par des chercheurs de l'Université de
Tokyo et publié dans la revue médicale britannique The Lancet, anticipe
un total de 1,1 milliard de fumeurs, en
2025, "si les tendances récentes se
poursuivent".
Le nombre de fumeurs tend à diminuer dans une majorité de pays à travers la planète, avec un recul observé
dans environ les trois quarts des pays
entre 2000 et 2010, indiquent ces
chercheurs. Mais, parallèlement, la
tabagie tend à "migrer" des pays à revenus faibles ou moyens d'Europe et
du Pacifique, vers les pays d'Afrique
et de l'est de la Méditerranée. Si bien
que les chercheurs mettent en garde
contre une "épidémie de tabac", avec
l'explosion du nombre des fumeurs
dans les pays de ces deux zones et
un "fardeau sanitaire supplémentaire
important".
Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS),
environ six millions de personnes
meurent, chaque année, de la cigarette; en majorité dans les pays
pauvres, ou bien, à revenus moyens.
Une personne meurt de la cigarette,
en moyenne, toutes les six secondes
et la cigarette est responsable d'un
décès, sur dix, parmi les adultes.
Le tabac pourrait causer, au total, un
milliard de morts d'ici la fin du XXIe
siècle, dont plus de 80% dans les
pays à revenus faibles, ou moyens, si
les efforts ne sont pas accrus, pour
lutter contre la cigarette, souligne
The Lancet.
Des objectifs adoptés par l'OMS,
en 2013, visent à réduire de 30% la
consommation de tabac, pour les
personnes de plus de 15 ans, d'ici
à 2025 (par rapport au niveau de
2010). Mais, "beaucoup de pays ne
parviendront pas à cette réduction,
si la tendance actuelle se maintient.
Plus d'efforts sont nécessaires, pour
arriver, ou bien se maintenir à un
niveau satisfaisant", en matière de
lutte anti-tabac, insistent les chercheurs dans cet article.
Selon un autre article, publié par The
Lancet, la Chine, qui concentre le
plus de fumeurs au monde, comptera
trois millions de morts, par an, de la
cigarette, d'ici à 2050, si la tendance
actuelle se poursuit
ACTUALITÉ
Prise en charge des pathologies respiratoires:
nécessité de réorganiser
les urgences, dans les hôpitaux
La bonne prise en charge des pathologies respiratoires nécessite de revoir l’organisation, actuelle, des pavillons des urgences,
au niveau des structures hospitalières; de sorte à réduire les cas de décès enregistrés, a affirmé, à Alger, le Pr Salim Nafti, président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie.
I
ntervenant en marge des 24èmes
Journées nationales de pneumo-phtisiologie (JNPP), le Pr Nafti a estimé,
dans une déclaration à la presse,
que le service des urgences demeure le
"point noir" de la médecine, en Algérie;
d’où, l’impératif de revoir l’organisation
actuelle. "C’est le réceptacle du tout- venant, de celui qui souffre d’un petit malaise à celui qui vient de faire un infarctus
du myocarde.
Le service est, souvent, saturé et le diagnostic n’y est pas établi comme il se
doit. A cela, s’ajoute l’absence d’une
formation spécifique de l’urgentiste", a
déploré l‘organisateur de cette rencontre.
D’où, le choix de consacrer une partie
conséquente du programme de ces journées à la problématique des
urgences hospitalières, afin
d’insister sur la nécessité
de "trouver des solutions
le plus rapidement", a-t-il
déclaré.
Le président de la Société
algérienne de pneumo-phtisiologie a indiqué que, faute
de bonne prise en charge
des malades souffrant de
pathologies respiratoires,
le nombre de cas de décès
"est multiplié par 2, ou 3, en période de
grippe saisonnière". "Une fois la pathologie identifiée, le malade est orienté vers
les soins intensifs et là se pose, souvent,
la contrainte liée à la capacité d’hospitalisation, en raison de la saturation du service d’urgence", a encore relevé le spécialiste; citant, par ailleurs, la difficulté,
pour le malade, de bénéficier d’une radiographie thoracique.
"Il est urgent que chaque service débloque 4 à 5 à lits, pour recevoir les urgences; car, plus on intervient vite, plus
on a des chances de sauver des malades",
a-t-il insisté, relevant l’évolution, en
hausse, du nombre de maladies respiratoires; proportionnellement à l’avancée,
en âge, de la population.
En plus de la problématique des urgences,
deux autres thèmes
sont au programme de
ces 24èmes Journées;
à savoir: l’antibiothérapie en pneumologie et
la bronchite chronique
sévère.
Il s’agit pour le premier
aspect, de revoir la pratique de prescription
Pr Salim Nafti
des antibiotiques, pour
traiter les maladies respiratoires, laquelle
se fait, souvent, "à tort et à travers", a
déploré le Pr Nafti. "Lorsque c’est le cas,
les germes deviennent résistants et cette
résistance est la meilleure appréciation
quant à la mauvaise utilisation des antibiotiques", a-t-il poursuivi, soulignant
qu’il s’agit d’un problème de "santé publique", qu’il convient de prendre, sérieusement, en considération.
En choisissant de consacrer le dernier
volet de la rencontre à la bronchite chronique sévère, il s’agit, pour les participants, de sensibiliser, encore une fois, sur
les risques du tabagisme, qui en constitue
la principale cause et sur l’impératif d’en
réduire la consommation.
Faisant remarquer que cette affection
concerne les sujets de 40 ans et plus;
soit, 3, 5% de la population globale, le
Pr Nafti a ajouté que plus le malade prolonge sa dépendance en tabac, plus les
risques pour sa santé s’accroissent, en
même temps que la prise en charge de sa
maladie devient plus "lourde". La grippe
saisonnière de cette année n’a pas été
"dramatique". Interpellé sur les craintes
ayant entouré la grippe saisonnière de
cette année, le Pr Nafti a estimé que l’épidémie n’a pas pris des proportions "dramatiques", ni constitué un problème de
"santé publique", l’attribuant à une faible
"efficacité" du vaccin administré.
"Le vaccin avait été formé cette année
avec trois composants, qui sont le HN, le
H3N 2 et le virus B. Or, il se trouve que
le H3N2 avait muté en août dernier, alors
que le vaccin avait été préparé. Lorsqu’il
avait été administré, sa capacité était devenue, par conséquent, faible», a explicité le Pr Nafti. La panique, qui avait été
suivie d’interprétations erronées, avait
été nourrie par "une succession d’épidémies et une apparition d’affections virales
sévères, pendant des délais rapprochés",
a-t-il poursuivi, regrettant que des cas
de décès aient été enregistrés, durant les
mois écoulés
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
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ACTUALITÉ
La fièvre boutonneuse Méditerranéenne:
Une maladie méconnue
Endémique, dans les pays du pourtour méditerranéen et dans les pays d’Afrique subsaharienne, la fièvre boutonneuse méditerranéenne (FBM) demeure méconnue, malgré sa fréquence.
Par Le DR Sara Mohammedi
E
n Algérie, 200 à 300 cas sont
déclarés, chaque année, par l’Institut national de santé publique.
C’est une maladie infectieuse, due
à une bactérie de la famille des rickettsies,
Rickettsia Conorii. Elle est transmise par
la piqûre, indolore, de la tique du chien.
Rarement, elle peut se transmettre par le
contact des muqueuses conjonctivales;
les yeux, en particulier, après manipulation de la tique infectée. La FBM est, le
plus souvent, une maladie bénigne; mais,
dans 6% des cas, elle peut entraîner des
complications graves.
Qui et quand attrape-t-on la fièvre boutonneuse méditerranéenne ?
La FBM touche les personnes qui ont été
en contact avec un chien portant des
tiques et elle se voit, plus fréquemment,
chez les personnes ayant une profession
exposée; telles qu'un chasseur, un vétérinaire, un forestier, un planteur, ou un agriculteur.
C’est une maladie saisonnière, estivoautomnale, puisque les tiques pullulent
en période chaude et sèche. Elle peut se
rencontrer dans les régions urbaines et
rurales. Les tiques sont transportées par
les chiens; ce qui explique l’émergence
de cas de fièvre boutonneuse méditerranéenne en dehors des zones et/ou des
périodes habituelles. La tique doit rester
attachée à la peau au moins 20 heures,
pour transmettre les rickettsies et provoquer la maladie.
Quelles sont les symptômes ?
Après la piqûre de la tique, le malade ne
développe aucun symptôme pendant au
moins 6 jours. C’est la phase d’incubation,
qui correspond au développement, silencieux, des rickettsies dans l’organisme.
Après cette période, on a la phase de
début, qui correspond à l’envahissement
de l’organisme par les rickettsies. Elle est
marqué par l’apparition, brutale, d’une
fièvre élevée de 39 à 40°C, de frissons,
d’asthénie (fatigue), de maux de tête,
d’arthralgies (douleurs articulaires), de
myalgies (douleurs musculaires).
Pendant cette phase, on peut retrouver
une lésion cutanée, appelée le chancre
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Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
majorité des cas. Même sans traitement,
la guérison spontanée est possible; mais,
avec une longue convalescence. Cependant, la survenue des complications, n’est
pas à négliger.
d’inoculation, ou l’escarre noirâtre, ou
encore, la tâche noire de Pieri. Il s’agit du
point de piqure de la tique. Il a l’aspect
d’une vésicule, ou d’un furoncle, avec un
pourtour rouge érythémateux. Il peut
siéger au niveau des creux axillaires, plis
inguinaux, cuir chevelu, derrière l’oreille,
organes génitaux externes, pli inter-fessier; rarement, au niveau des parties
découvertes du corps et souvent, il est
accompagné d’un gonflement des ganglions locaux (adénopathies).
Le chancre d’inoculation est pathognomonique de la FBM; mais, sa présence est
inconstante. Rarement, il est remplacé par
une conjonctivite unilatérale, traduisant
une contamination, après manipulation
de la tique infectée.
Après 3 à 4 jours du début, on à la phase
d’état, qui correspond aux symptômes
de la maladie proprement dite. Il s’agit
de l’apparition d’une éruption cutanée
caractéristique, associée à une rougeur
de la peau. Les lésions sont, d’abord, maculeuses (tâches rouges et planes) puis,
papuleuses (légèrement surélevées).
L’éruption apparaît, d’abord, au niveau du
tronc; puis, des membres, pour se généraliser à tout le corps en 1 à 2 jours. Elle atteint les paumes des mains et les plantes
des pieds et elle épargne le visage. La
tâche noire de Pieri, la fièvre et les douleurs sont, toujours, présents à cette
phase. L’évolution est bénigne, dans la
Quelles sont les complications?
Malgré leur rareté, les complications de la
fièvre boutonneuse méditerranéenne sont
possibles et redoutables. On peut avoir
des complications cardio-vasculaires
(endocardite, myocardite, artérite, thrombophlébite), des complications rénales
(insuffisance rénale), des complications
neurologiques (méningite lymphocytaire,
encéphalite), des complications hématologiques (thrombopénie sévère, à l’origine
d’hémorragies graves), des complications
pulmonaires (bronchite, broncho-pneumopathie), des complications digestives
(hépatite ou pancréatite), ou encore, oculaires (uvéite, atrophie optique).
Comment confirme-t-on le diagnostic?
Le diagnostic est affirmé, soit par des
techniques sérologiques, qui permettent
d’identifier, dans le sérum du malade, les
anticorps spécifiques des rickettsies; soit,
par la biopsie cutanée de l’escarre d’inoculation, qui permet de visualiser, directement, les bactéries.
Comment soigne-t-on la fièvre boutonneuse méditerranéenne?
La FBM est une maladie causée par des
bactéries. Ainsi le traitement sera par des
antibiotiques adaptés. Des soins locaux,
tels que l’application de vaseline et d’antiseptique, sur la croûte noirâtre, sont recommandés et l’application de collyre, en
cas de conjonctivite.
LA PRÉVENTION:
Surveillez le chien, pour la présence éventuelle de tiques et protégez-le avec des
poudres, ou des colliers anti-tiques. Demandez conseil à votre vétérinaire.
Pour les professions à risque, il est recommandé de porter des vêtements
longs, d’appliquer des produits répulsifs sur la peau exposée et de traiter des vêtements, par des produits
acaricides
ACTUALITÉ
Pr Habib Douagui, à Santé Mag,
Environ, 3 à 5%de la population
souffrent du syndrome de l’apnée
du sommeil
Par Sonia Belaidi
Environ 3 à 5% de la population, soit un
million d’Algériens, souffrent d’apnée du
sommeil, ou interruption de la respiration durant le sommeil, a indiqué le
chef de service pneumo-allergologie,
au CHU Béni-Messous, le Pr Habib
Douagui.
I
nvité du forum du quotidien DK
News, pour s’exprimer d’une problématique de santé publique, le
syndrome de l’apnée du sommeil, le
professeur Douagui a qualifié la maladie
de fréquente et de dangereuse, étant
donné qu’elle a des conséquences, importantes, sur la santé.
S’exprimant sur les phases du sommeil,
le spécialiste a expliqué que le sommeil
est composé de 4 phases, les deux premières représentant le sommeil léger et
les 3e et 4e sont des phases de sommeil
profond. Il a ajouté, à ce titre, que l’apnée du sommeil survient lors des phases
de sommeil léger et que le malade ne
récupère, donc, pas et se réveille le matin, fatigué et épuisé.
Durant cette phase d’arrêt de respiration, les organes principaux ne sont,
donc, pas irrigués en oxygène et une
mort peut survenir durant la nuit, a-t-il
dit.
Pour le spécialiste, d’autres conséquences peuvent être liées à ce syndrome, telles que des maladies cardiaques, pneumologiques et autres;
d’où, l’utilité du diagnostic et du traitement.
En outre, le conférencier a précisé que
cette maladie touche, principalement,
les sujets obèses, ayant une grosse
langue, un petit cou et généralement à
partir de 40 ans.
LA PATHOLOGIE TOUCHE PRINCIPALEMENT LES SUJETS OBÈSES
Cependant, la pathologie peut survenir
chez le sujet jeune et dans ce cas, l’ablation des amygdales est, fortement, indiquée, a-t-il dit.
Ainsi et d’après l’intervenant, la personne sujette à l’apnée présente des
ronflements régulièrement et a un sommeil déstructuré et non réparateur. Les
signes, cités plus haut, doivent alerter
les malades et les inciter à se présenter
en consultation médicale, pour effec-
tuer des tests approfondis et établir le
diagnostic, a préconisé le Pr Douagui.
Parmi les tests cliniques, il a cité le test
des points, qui permet de déterminer
si le patient souffre, ou pas, d’apnées
du sommeil et qui, dans le cas où il est
positif, doit être confirmé par une polygraphie ou une poly-sinographie.
Dans le cas des métiers à risque, comme
les conducteurs de camion, les pilotes,
les conducteurs de train, le Pr Douagui a insisté sur l’importance d’une
visite médicale régulière pour détecter
d’éventuelles atteintes par le syndrome.
A ce sujet, il a ajouté que la somnolence
au volant, due à une conséquence de
l’apnée est forcément liée, dans certains cas, aux nombreux accidents de la
route; d’où, l’obligation de s’arrêter, en
cas de fatigue et de reprendre la route,
après 10 à 15 mn de répit.
INDISPONIBILITÉ DES TRAITEMENTS,
EN ALGÉRIE
Parmi les traitements du syndrome, le
chef de service pneumologie a cité la
ventilation à Pression positive à l’aide
d’un appareil appelé (PPC), ou bien, par
un appareil buccal (languette moulée),
ou encore, via la chirurgie. S’agissant
du PPC, le Pr Douagui a déploré le fait
qu’il ne soit pas disponible, en Algérie et
qu’il ne soit pas remboursé, par la Sécurité sociale, car son coût varie entre 100
000 à 150 000 DA.
Sur le même point, il a appelé à la création de laboratoire de sommeil, en Algérie et à la formation des médecins à la
polygraphie, pour généraliser les diagnostics.
Le spécialiste a aussi, par la même occasion, donné des conseils et recommandations, pour un bon sommeil; à savoir:
dormir sur le côté, ne pas regarder la
télé dans sa chambre, éviter les excitants, ne prendre des somnifères que
sur indication médicale, faire du sport et
faire une sieste, dans la journée
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ACTUALITÉ
Pr Racim Khodja*, à Santé Mag,
Infertilité: Stress... pollution et... téléphone cellulaire:
Pousser la recherche à établir
un état des lieux
La Procréation médicalement assistée (PMA) doit faire l’objet de recherche et d’études approfondies, de la part des autorités
publiques, pour faire un état des lieux des cas d’infertilité et de stérilité, que présentent, environ, 10% des couples algériens, a
indiqué le chef de service gynécologie-obstétrique, à l’EPH de Bologhine (Baïnem), le professeur Racim Khodja.
Par Sonia Belaidi
L
e Pr Khodja, qui était l’invité du
forum du quotidien DK News, a
précisé, dans ce contexte, que
l’Etat algérien gagnerait à investir dans ce domaine médical; car, plus
de 300 000 couples souffrent d’infertilité, en Algérie. Le même spécialiste,
a aussi, spécifié que 60% des causes
d’infertilité sont imputées à l’homme,
30% à la femme et 10% de causes nouvelles (environnement, maladies, stress
et autres).
Parmi les facteurs de risque, le Pr Khodja a cité l’âge avancé de la femme; car,
le taux de fécondité diminue d’environ
25%, à partir de l’âge de 35 ans; notant,
à ce propos, que l’âge de mariage recule, de plus en plus, en Algérie.
S’agissant de l’homme, l’hôte de DK
News, a mentionné que la spermatogenèse de l’homme est altérée, sur le plan
qualitatif et quantitatif, en raison de plusieurs facteurs, à savoir: le stress, la pollution, l’usage fréquent des téléphones
et autres.
LES FACTEURS DE RISQUE DE L’INFERTILITÉ
Dans le même sens, il a cité quelques
métiers à risque, qui exposent les
hommes à une plausible infertilité,
comme les métiers des corps de sécurité (police, gendarmerie, militaire, protection civile...).
Parmi les causes, chez la femme, le
conférencier a parlé des troubles de
l’ovulation, qui représentent 35% des
cas d’infertilité, de l’obstruction tubaire
qui est, aussi, de l’ordre de 35% et de
l’endométriose, qui représente 10% des
cas d’infertilité.
A ce sujet, le chef de service gynécologie a précisé que 7 femmes sur 10, qui
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Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
se plaignent de douleurs de règles, présentent une endométriose et doivent,
donc, consulter un gynécologue. En
outre, les cas d’infection sexuellement
transmissibles, comme les chlamydias,
peuvent, également, être à l’origine
d’une infertilité et ne doivent pas être
minimisées.
Pour ce qui est des examens et bilans, le
Pr Khodja a estimé que le médecin de famille est le premier à recevoir le couple,
qui présente une infertilité et doit, donc,
faire un interrogatoire spécifique; puis,
un examen clinique, pour déterminer les
anomalies morphologiques.
LA PMA DOIT ÊTRE GÉNÉRALISÉE,
DANS LES STRUCTURES PUBLIQUES
Lorsqu’il s’agit d’un trouble de l’ovulation, le médecin peut corriger l’anomalie, en administrant des traitements
adéquats. Cependant, pour les cas
d’azoospermie (absence de spermatozoïdes), de trompes bouchées et d’endométriose sévère, l’indication de la
PMA se pose vivement.
La PMA est un ensemble de techniques
médicales, qui permettent d’aider le
couple infertile à avoir des enfants.
Celle-ci comporte l’insémination artificielle, destinée aux couples, dont
les ovules et les spermatozoïdes sont
incompatibles, de la fécondation in-vitro, que propose le médecin, lorsque les
trompes sont bouchées et de l’injection
intra-cytoplasmique, qui est réservée
aux cas de spermatozoïdes défaillants.
Pour les résultats, le chef de service a
fait savoir qu’ils étaient de l’ordre de 20
à 30% et que les coûts sont, d’environ,
220 000 DA, chez le privé, informant
que la CNAS remboursait, uniquement,
les médicaments et non pas l’acte technique.
Environ 20 centres privés pratiquent la
PMA, en Algérie, qui n’est, malheureusement, pas généralisée dans le secteur public, alors que la technicité est
acquise et que cela ne nécessité pas un
matériel très coûteux.
Par ailleurs, le spécialiste a souligné que
l’infertilité est un véritable problème de
santé publique, car il peut être à l’origine de drames sociaux (divorce....)
ACTUALITÉ
Hépatite B:
10 à 20 ans, pour
gagner la bataille
contre la maladie
virale (OMS)
L
a bataille contre l'hépatite B peut être
gagnée d'ici 10 à 20 ans, a affirmé l'Organisation mondiale de la santé (OMS),
qui recommande d'accroître le dépistage et l'accès aux traitements.
"Il faudra 10 à 20 ans, pour que nous puissions espérer éliminer l'hépatite B", a déclaré
Gottfried Hirnschall, directeur du département
VIH/SIDA à l'OMS, lors de la publication des
premières lignes directrices sur le traitement
de la maladie.
L'hépatite B, qui se transmet, généralement, à
la naissance; surtout, chez les personnes dans
les pays à revenus faibles et moyens, est une
infection virale, qui se transmet par le sang
et les liquides biologiques et qui expose les
sujets atteints à un risque important de décès
par cirrhose, ou cancer du foie.
Quelques 240 millions de personnes vivent
avec une infection, chronique, de cette hépatite. Un vaccin, jugé très efficace, contre cette
maladie, est disponible et il existe plusieurs
traitements, pour éviter aux porteurs du virus
de développer une cirrhose, ou le cancer du
foie.
Malgré tout, 650.000 personnes meurent, encore, chaque année de l'hépatite B. Beaucoup
des personnes infectées ne savent pas qu'elles
sont porteuses du virus, du fait de l'absence de
symptômes, a expliqué le chef du Programme
mondial contre l'hépatite à l'OMS, Stefan Wiktor. Il, a également, pointé le nombre insuffisants de laboratoires capables de faire les
tests de dépistages, ou encore, les difficultés
d'accès aux traitements.
"Nous disposons des instruments (...). Nous
avons juste besoin d'agir", a-t-il dit.
L'OMS recommande, aussi, un contrôle régulier des patients, pour évaluer si le traitement
marche et pour le dépistage, précoce, du cancer du foie. Les experts appellent, aussi, à traiter en priorité ceux qui ont une cirrhose.
L'OMS souligne aussi l'importance de la prévention et recommande de vacciner tous les enfants
contre l'hépatite B, en administrant la première
dose, à la naissance. Moins de 50% des nouveau-nés bénéficient de cette première dose,
actuellement
Des efforts en vue
du dépistage anténatal
du xéroderma pigmentosum
Le président de la Société algérienne de dermatologie pédiatrique
(SADP), le Pr Bakar Bouadjar a
indiqué, à Alger, que des efforts
étaient déployés, au niveau médical,
en vue du dépistage anténatal du
xéroderma pigmentosum, appelant
à la promulgation d'une fatwa licitant l'interruption de la grossesse,
lorsque le diagnostic de la maladie
est établi.
F
ace aux souffrances endurées par les enfants
souffrant du xéroderma
pigmentosum et de leur entourage, les spécialistes multiplient
les efforts; notamment, en matière
de dépistage anténatal, a soutenu
le praticien, qui a lancé un appel à
la promulgation d'une fatwa licitant l'interruption de la grossesse,
lorsque le diagnostic est établi.
Décrit, pour la première fois, en
1870, par Moritz Kaposi, le xeroderma pigmentosum est une maladie
d'origine génétique rare, causé par
des mutations d'enzymes de réparation de l’ADN.
Elle se caractérise par une sensibilité
excessive de la peau au soleil (d'où
l'appellation enfants de la lune), des
troubles oculaires et un risque, très
fortement multiplié, de développer
un cancer de la peau,
ou des yeux. La moitié des personnes
atteintes ont, dès le
plus jeune âge, une
réaction
cutanée,
excessive, à l'exposition solaire.
Une des caractéristiques de la maladie
est la présence de
lentigines solaires,
semblables à des
taches de rousseur, importantes,
au niveau du visage, avant l'âge de
deux ans; alors que celles-ci sont
rares, chez les enfants. En fonction
de sa forme et de l'âge auquel elle
se déclare, cette maladie réduit, significativement, l'espérance de vie
du malade.
Pour le président de la SADP, les
rencontres, dédiées au xéroderma
pigmentosum, sont une opportunité, pour sensibiliser les autorités
publiques au calvaire des personnes
atteintes et leur entourage, du fait
de l'exclusion et de la marginalisation. Il a souligné la nécessité de la
coordination entre représentants
de différentes spécialités pour une
prise en charge efficiente des malades.
Le Pr Bouadjar a, également, appelé les ministères de la Santé et
de la Sécurité sociale à inscrire le
xeroderma pigmentosum parmi
les maladies chroniques, pour permettre, aux patients, de bénéficier
gratuitement des soins appropriés.
Dans ce contexte il a évoqué le coût
onéreux des crèmes solaires et du
film protecteur (2500 à 3000 DA
le tube, pour les crèmes), indiquant
que l'association des malades s'employait à procurer les masques de
l'étranger, avant de révéler un projet
de fabrication
de
combinaisons spéciales,
localement.
Le
spécialiste
a interpellé, en
outre, le ministère de l'Education nationale à
l'effet de garantir une scolarité
normale à cette
Pr Bakar Bouadjar
catégorie
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
13
ACTUALITÉ
Tuberculose, en Algérie:
plus de 22.000 cas, en 2014,
extra-pulmonaires pour la plupart
Plus de 22.000 cas de tuberculose, dont la plupart extra-pulmonaires, ont été déclarés, en Algérie, en 2014, ont annoncé, à
Alger, des représentants du ministère de la Santé, de la population et
de la réforme hospitalière.
S
ur les 22.153 cas de tuberculose, diagnostiqués en 2014,
8.445, seulement, sont pulmonaires contagieux, les 13.708
cas restants, soit 61,9%, sont extrapulmonaires, a indiqué le chargé du
programme national de lutte contre
la tuberculose, Sofiane Alihalassa, lors
d’une rencontre organisée à l’Institut
national de la santé publique (INSP). Il
a relevé que, si l’incidence de la tuberculose pulmonaire contagieuse a baissé
de 10 cas sur 100.000 habitants, depuis
2001, celle de la tuberculose extra-pulmonaire a, par contre, enregistré une
"progression" et a atteint un niveau
relativement En 2001, l’incidence pour 100.000 habitants était de 26,2 cas, pour la tuberculose pulmonaire; en 2014, elle était de
17, 5.
Pour la forme extra pulmonaire, l’incidence, pour 100.000 habitants, était
de 26,9, en 2001; en 2014, elle a atteint
35,4%.
Au total, l’incidence, en 2014 était de
57,2 pour toutes formes confondues de
tuberculose. En 2001, le chiffre était de
60,1 par 100.000 habitants. La baisse,
presque insignifiante, est due à la
"persistance d’un niveau relativement
élevé" de cas de tuberculose extra-pulmonaire.
Avec ces chiffres, l’Algérie se place en
incidence "moyenne", sur le plan mondial, quant à la propagation de cette
infection, a fait remarquer M. Alihalassa.
Pour sa part, le directeur général de
la prévention au ministère de la santé,
Smail Mesbah, a confirmé que, même si
l’Algérie a réussi à inverser la tendance
de la tuberculose pulmonaire vers la
baisse, la tuberculose extra-pulmonaire
est aujourd’hui "un défis criard" à relever. Pour le DG, l’"essentiel" est d’avoir
réussi à maîtriser la tuberculose contagieuse pulmonaire, puisque l’augmentation des cas de la tuberculose extrapulmonaire est enregistrée dans tous les
14
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
pays; qui ont réussi à vaincre la forme
pulmonaire. "Nous pouvons dire, avec
fierté, que les résultats de la stratégie
algérienne, de lutte contre cette maladie, sont satisfaisants", a soutenu
M. Mesbah, qui a rappelé que Le
programme millénaire de développement (PMD), pour la lutte contre
la tuberculose (2006-2015) considère la lutte contre la tuberculose
comme "indicateur" du développement de tout pays.
Il a conclu que cette
infection demeure un
défi mondial, par sa
morbidité, sa mortalité et le développement
des
souches responsables".
La localisation,
la plus fréquente, de la
tuberculose
extra-pulmonaire
est ganglionnaire
et est favorisée par la promiscuité et le
déficit immunitaire, ont relevé des spécialistes, lors du débat sur le sujet.
La tuberculose ganglionnaire cervicale atteint, plus fréquemment, les
femmes; contrairement à la pulmonaire,
qui atteint les hommes, en plus grand
nombre. L’infection touche, majoritairement, l’adulte jeune; c’est-à-dire, la
tranche d’âge entre 20 et 40 ans, est-il
relevé.
A la fin de la rencontre, qui a été organisée, à l’occasion de la Journée mondiale
de la lutte contre la tuberculose, les
spécialistes ont recommandé de consolider les résultats de la lutte, contre la
tuberculose pulmonaire et de faire en
sorte de renforcer la lutte, contre son
autre forme.
Cette lutte doit être "une priorité absolue", puisqu’il s’agit, aujourd’hui,
de "passer à la vitesse supérieure et
d’améliorer le diagnostic de la tuberculose extra- pulmonaire et diminuer
le réservoir des bacilles", ont-ils recommandé.
Le plus important pour l’Algérie, aujourd’hui, est d’améliorer la qualité du
diagnostic de la tuberculose extra- pulmonaire, d’améliorer la coopération
entre spécialistes de différentes disciplines et d’être vigilants, quant aux
arguments diagnostiques, selon ces
médecins spécialistes. Pour être performant, le programme de lutte contre
la tuberculose ne doit pas enregistrer
un taux de décès dépassant 3% des
malades atteints, selon le pneumologue
Noureddine Zidouni.
Outre les représentants du ministère,
des médecins spécialistes et généralistes, ainsi qu’un représentant de l’OMS,
ont pris part à la rencontre
ACTUALITÉ
Le Conseil de l'Europe appelle
à signer la convention contre
le trafic d'organes
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, a appelé les Etats du monde entier à signer la convention
internationale contre le trafic d'organes humains, se disant "confiant" qu'elle puisse, rapidement, entrer en vigueur.
D
ès le premier jour de son ouverture à la signature, 14 Etats
ont l'intention d'y procéder;
ce qui est "de bon augure,
pour une entrée en vigueur rapide",
s'est réjoui M. Jagland, lors d'un point
de presse. Cela sera le cas, dès lors
que cinq pays signataires l'auront ratifiée. Selon une source proche du dossier, les 14 premiers pays prêts à signer
sont l'Albanie, l'Autriche, la Belgique, la
République tchèque, la Grèce, l'Italie, le
Luxembourg, la Norvège, la Moldavie,
la Pologne, le Portugal, l'Espagne, la
Turquie et le Royaume-Uni. La signature est prévue à Saint-Jacques-deCompostelle, dans le Nord-ouest de
l'Espagne.
Cette convention, qui a pour but d'harmoniser l'arsenal juridique, relatif à la
lutte contre le trafic d'organes, a été
négociée par les 47 Etats membres du
Conseil de l'Europe; mais, elle se veut
de portée mondiale, tout pays souhaitant la rejoindre pouvant le faire. "L'Europe, très souvent, peut être le point de
départ" de mouvements d'harmonisation de la législation, dans le monde",
s'est réjoui M. Jagland.
Pour les Etats qui signeront ce texte, à
valeur juridique contraignante, il s'agira,
avant tout, de "combler les lacunes (en
matière de législation sur le don d'organes) et de mettre en place une
protection des victimes". Le texte érige,
notamment, en infraction pénale, le
prélèvement illicite d'organes humains
de donneurs vivants, ou décédés.
Un prélèvement est, notamment, considéré comme illicite dès lors qu'il est
effectué "sans le consentement libre,
éclairé et spécifique du donneur vivant,
ou décédé", ou sans que le prélèvement
sur une personne décédée soit autorisé
par le droit interne d'un pays. C'est également le cas si, en échange du prélèvement, "le donneur, ou une tierce personne se voit obtenir un profit".
La convention prévoit des mesures de
protection et de dédommagement des
victimes, ainsi que de prévention, "destinées à garantir la transparence et un
accès équitable aux services de transplantation".
Elle laisse, toutefois, les Etats libres de
décider s'il faut, ou non, poursuivre les
donneurs d'organes et les considérer,
ou pas, comme des complices; voire,
des instigateurs du trafic.
La pénurie d'organes, les disparités
économiques, accentuées par la crise,
l'inégalité des systèmes de santé et
l'appât du gain ont entraîné, ces dernières années, une expansion du "tourisme de transplantation" et du trafic
d'organes humains.
L'OMS estime que quelque 10.000
transplantations se font, chaque année,
au marché noir
Mr Thorbjorn Jagland
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
15
DOSSIER
Pr Messaoud Saïdani *, à Santé Mag,
la greffe est le traitement idéal
de l’insuffisance rénale terminale
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Quelles sont les perspectives, quant à la greffe du rein ?
Pr Messaoud Saidani: Il faut être optimiste, bien naturellement; d’un optimisme, toutefois, mesuré; c'est-à-dire,
lors des rencontres, comme celle d’aujourd’hui, des objectifs seront fixés, que
nous atteindrons, vraisemblablement
et dans tous les cas, nous avancerons à
grands ou à petits pas; mais, nous irons
dans la bonne direction.
Aussi, nous saisissons l’occasion de
cette journée consacrée au rein, pour
sensibiliser tout le monde; la presse, en
l’occurrence, pour des raisons évidentes
d’information sur le don d’organe; car, la
greffe est le traitement idéal de l’insuffisance rénale terminale.
Nous réitérons, également, notre appel
envers nos confrères, pour la coordination de nos efforts, afin d’atteindre une
plus grande synergie, dans la prise en
charge de cette pathologie.
"Prévenir, vaut mieux que guérir". Comment garder ses reins en bonne santé ?
Nous devons parler de deux types de
préventions; à savoir:
la prévention primaire: c’est celle qui
consiste à passer, chaque année, des
bilans de santé, en général et rénal
en particulier, même lorsqu’on est en
bonne santé. Toujours à ce niveau, il y
a lieu d’avoir une hygiène de vie saine,
d’éviter tout produit alimentaire à l’origine de l’obésité (trop de gras, trop de
sel et de sucre), qui génère elle-même
l’hypertension artérielle et le diabète;
pathologies qui ont des conséquences
néfastes, également, sur les reins, entre
autres.
Il importe, également, de pratiquer une
activité physique régulière et bien entendu, le tabac est à proscrire, pour les
mêmes raisons et d’autres. En outre, il
ne faut pas prendre des médicaments
sans avis médical, même lorsqu’il s’agit
du paracétamol, qu’on a tendance à
avaler comme des bonbons. Par ailleurs, il faut boire beaucoup d’eau; ce
qui est bon pour le fonctionnement
des reins; mais, aussi, éviter les limonades, car l’abus de sucre est nocif
évidemment. Ceci étant- la prévention secondaire concerne le sujet déjà
souffrant de pathologies; aussi, celui-ci
doit surveiller, constamment, sa tension
artérielle et l’équilibre de sa glycémie et
prendre les mesures qui s’imposent, en
conséquence, pour éviter les complications rénales.
Greffe-t-on assez à partir de donneur
vivant apparenté ?
A l’évidence, il y a des donneurs, s’agissant d’aider des malades apparentés.
Le donneur est prêt, le receveur aussi,
son dossier médical finalisé; mais, par
moments, nous buttons sur des problèmes matériels, comme l’absence de
réactifs, ou autres; ce qui nous retarde
d’autant et alors, nous sommes obligés
de reporter le rendez-vous et même
obligés de refaire tous les bilans du
patient. Etant entendu qu’entre-temps
son état de santé à pu évoluer.
Une perte de temps, donc et un impact
négatif sur la psychologie du malade en
attente d’être greffé.
Comment, selon vous, peut-on lever
toutes ces contraintes ?
Nous parlions, tantôt, de la coordination entre médecins spécialistes, qui
interviennent dans la greffe d’organes.
Cette obligation de coordination vaut,
aussi, pour l’aspect administratif; s’agissant d’approvisionnement en produits
et matériels. Aussi, il importe de créer
un comité, le plus vite possible, pour
coordonner l’ensemble
* Professeur Messaoud Saïdani,
président de la Société algérienne
de néphrologie
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
17
DOSSIER
Pr Mohamed El hadj*, à Santé Mag,
L’institut National du rein
aura le statut de centre
de recherche scientifique
Propos recueillis par Tanina Ait
Ce que nous avons proposé n’est pas
encore signé; mais, c’est en bonne voie.
En tout état de cause, dès la signature
du texte y afférent, fixant les missions
de cette structure, un directeur sera
nommé à sa tête.
Les spécialistes de la greffe rénale son
unanimes pour dire, qu’en Algérie, on
ne réalise pas assez de greffes et pourtant, des compétences existent. Comment peut-on améliorer cela ?
Ce qui manque pour la transplantation
d’organes, en général, c’est la coordination entre les professionnels de la
santé et cet Institut, justement, en sera
le fédérateur; autrement dit, la boite focale pour coordonner le travail de tout
un chacun. En effet, jusqu'à présent,
chaque spécialiste travaille de son côté,
sans aucun lien avec ses collègues. Aussi, le rôle de notre Institut sera de créer
une synergie, pour optimiser les efforts
de tous. Cette coordination est d’autant
plus nécessaire pour, justement, répondre avec efficacité et efficience à la
demande, lorsqu’on sait qu’il ya près de
20.000 insuffisants rénaux chroniques
dialysés et environ, 6.000 qui sont en
pré-dialyse et seront, inévitablement,
dialysés dans un avenir proche; ce qui
donnera, donc, 26.000, globalement.
Santé Mag: Quel est le statut de l’Institut du rein ?
Pr Mohamed El Hadj: L’Institut national du rein est une structure de santé
nouvelle, dans notre pays. Nous avons,
en effet, déjà, un Institut de santé publique, qui englobe tous les domaines
médicaux; mais, c’est pour la première
18
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
fois que nous avons un Institut spécialisé, pour un seul organe, qui est le rein.
Nous avons, donc, travaillé, ces derniers
mois, pour élaborer le statut de cet
Institut, à la lumière des textes réglementaires existant et nous avons, ainsi,
assimilé cette structure à un centre de
recherche scientifique; à l’instar de ce
qui existe par ailleurs, dans le monde.
Est-ce que toutes les personnes dialysées peuvent être greffées ?
Tout les malades dialysés ne peuvent
pas, systématiquement, bénéficier
de la greffe; car, certains d’entre-eux
souffrent d’autres pathologies, qui ne le
permettent pas.
Il est question, également, de réaliser la
greffe à partir d’un prélèvement sur une
personne en état de mort encéphalique.
Cette pratique pourrait-elle, un jour, devenir une activité de routine ?
DOSSIER
Maladies rénales:
Il y a des tentatives éparses, en Algérie
et maintenant, nous sommes en train
d’organiser cette pratique. Le ministre
de la Santé a donné instruction aux directeurs des hôpitaux, pour coordonner
entre les différentes spécialités, d’une
part et d’autre part, pour encourager
cette opération. Actuellement, plusieurs hôpitaux se mettent à exploiter
ce créneau des donneurs cadavériques.
Il y a, cependant, beaucoup de travail à
faire; car, ce n’est pas toujours évident
d’approcher les parents, qui viennent de
perdre leur proche.
La loi existe depuis 1986; mais, depuis
des années, cette pratique semble gelée, alors qu’elle se fait dans d’autres
pays musulmans. Pourquoi, chez nous,
n’est-elle pas, encore, développée ?
Lorsqu’on vient de perdre un être cher,
ce n’est pas facile d’approcher les parents, qui n’acceptent pas, d’ailleurs,
qu’on prélève les organes de leur défunt
et donc, il y a, encore, un long travail à
faire, dans ce sens. La communication,
l’information, la sensibilisation avec la
plupart des pays qui sont en retard, dans
ce domaine. Au Japon, par exemple, ils
ne touchent pas au cadavre; c’est sacré,
pour eux. Quant à nos pays voisins, ils
ont réalisé quelques cas et le taux reste
toujours faible, comme dans notre pays.
Je dirais que c’est rattrapable; mais, il y
a, encore, un long travail à faire.
Les moyens humains et matériels sontils disponibles, en Algérie, pour ce genre
d’action ?
Tout est disponible. Mais, là où le bat
blesse, c’est au niveau de l’organisation
et de la gestion. Cette pratique ne demande pas un équipement sophistiqué,
sauf un bloc opératoire et certains produits, qui ne coûtent, d’ailleurs, pas cher,
au demeurant. Monsieur le ministre a,
encore, insisté pour doubler le nombre
de greffes, pour l’année 2015.
Votre message…
Je dirais, justement, qu’il faut casser le
tabou du prélèvement d’organes sur
une personne en mort encéphalique.
Nous sommes un pays musulman et les
organes qui vont en terre vont s’altérer.
Alors, pourquoi ne pas les donner, afin
de sauver d’autres vies: c’est SADAKA
DJARIA
* Pr Mohamed El hadj,
Directeur Général des Services de santé
et de la réforme hospitalière.
Un Français sur vingt…
«Prendre soin de ses reins: c’est vital
pour tous»: cette année, la 10ème édition
de la Semaine nationale du Rein met
l’accent sur la prévention.
D
u 21 au 28 mars 2015, une
vaste opération de dépistage, anonyme et gratuit, des
maladies rénales chroniques
est, même, proposée sur tout le territoire français. Car, ces affections sont
loin d’être rares… Selon la Fédération
nationale d’aide aux insuffisants rénaux
(FNAIR), qui organise cet événement,
3 millions de Français seraient atteints
d’une maladie rénale.
Chaque année, 10 000 d’entre eux
apprendraient qu’ils souffrent d’une
insuffisance rénale chronique (IRC)
terminale, caractérisée par la destruction progressive et irrémédiable des
néphrons, qui assurent le fonctionnement des reins. Pour ces patients, l’issue passe par la dialyse – 40 000 sont
concernés, actuellement, en France –
ou par la greffe. Au total, 32 508 personnes sont porteuses d’un greffon
rénal et surtout, près de 10 000 (9 860)
sont en attente.
SE FAIRE DÉPISTER
Pour la FNAIR, «le constat est alarmant». D’autant plus que, pour un tiers
des patients, qui souffrent d’une IRC,
le diagnostic est posé au dernier moment. Ils doivent, alors, être dialysés en
urgence. Cette situation «pourrait être
améliorée par un dépistage précoce»,
poursuit l’association. Réalisé par bandelette urinaire, il sera proposé, gratuitement, tout au long de cette Semaine
du Rein, partout en France.
Vous êtes intéressé(e)?
La seule condition est d’être âgé(e) de
plus de 18 ans. Et inutile de prendre rendez-vous. Assurez-vous, simplement,
des heures d’ouverture du site d’accueil
le plus proche de chez vous.
Vous trouverez toutes les informations
pratiques à partir de www.semainedurein.fr/htm/le_depistage.htm
«Ces mesures de dépistage visent à
conserver plus longtemps la bonne
santé du rein qui, comme tout organe,
vieillit.
Au-delà de 60 ans, 3 personnes sur 10
perdent le tiers de leur fonction rénale», conclut Roger Charlier, Président
de la FNAIR
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
19
DOSSIER
Pr Tahar Rayane *, à Santé Mag,
Le recours aux donneurs d’organes
en état de mort encéphalique
s’avère indispensable
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: La Journée mondiale du
rein s’articule, cette année, sur «un rein
en bonne santé». Pourriez-vous nous
en dire plus ?
Pr Tahar Rayane: En effet, le slogan,
pour cette année 2015, est «un rein en
bonne santé, pour tous».
Il faut que le citoyen soit conscient qu’il
a deux reins et il doit en prendre soin et
ne pas tomber malade; car, le rein est
un organe des plus précieux, puisqu’il
purifie le sang et s’il est atteint, ce sont
des souffrances handicapantes, pour le
malade.
Une des causes de l’insuffisance rénale, justement, en Algérie, relève de
la transition épidémiologique, laquelle
favorise, de plus en plus, des maladies
20
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
non- transmissibles, comme le diabète et l’hypertension artérielle, qui
sont à l’origine, effectivement, de la
moitié des problèmes rénaux. Ainsi, le
nombre des patients en hémodialyse
ne cesse d’augmenter; en moyenne,
nous avons, presque tous les deux ans,
1.000 nouveaux cas, qui se rajoutent
aux personnes, déjà, dialysées. L’année
dernière, on enregistrait 18.500 cas et
cette année on est passé à 19.500 cas.
La progression s’élève, donc, à presque
1.000 nouveaux malades, par année.
Cela ne peut pas durer ainsi, car, cette
incidence et prévalence vont, probablement, atteindre un seuil où les pouvoir publics ne pourront plus suivre, sur
le plan financier. Il faut, donc, casser
cette courbe ascendante, par le traite-
ment de l’hémodialyse et augmenter le
nombre de patients à greffer.
Quelles en sont les perspectives, pour
l’année 2015 ?
L’année 2014 a connu 166 greffes dans
notre pays. Concernant l’année en
cours, 300 greffes sont programmées
et chaque équipe a son propre objectif
à atteindre. C’est pourquoi, monsieur le
ministre de la Santé nous a réunis, pour
que ces objectifs soient réalisés. Aussi,
il a demandé à toutes les personnes
concernées de créer un comité local,
dans chaque CHU. C’est ce que nous
sommes en train de faire.
Cependant, nous enregistrons un retard
dans la concrétisation de cet objectif.
Ceci est dû au manque de liquide de
DOSSIER
conservation d’organes, produit acheté, l’année dernière, par la Pharmacie
Centrale de l’Hôpital (PCH) sous le
nom commercial de Celsior, auprès de
Sanofi, laboratoire fournisseur. Or, ce
dernier en a arrêté la production; ce qui
a engendré ce retard de trois mois, au
CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet).
Le même problème est constaté pour
les immunosuppresseurs, qui ne sont
pas, toujours, disponibles. Aussi, nous
avons demandé aux autorités concernées de résoudre ce problème en urgence; faute de quoi, les objectifs de
greffe seront compromis.
Souvent, d’autres obstacles se dressent
devant nous et qui retardent, d’autant
plus, la greffe. Parfois, les équipes sont
prêtes, les donneurs et les receveurs,
également; puis, un problème technique surgit, perturbant le tout.
Si on veut réussir un Plan national de
greffe rénale, il faudrait que toutes ces
questions soient résolues. Quant aux
compétences, nous avons assez d’expérience, pour réussir ce plan.
Enfin, il est à noter que, jusqu'à ce jour,
nous faisons les greffes à partir du donneur vivant; opération qui est, du reste,
M
bien programmée; mais, si on doit passer à la transplantion d’organes à partir
d’un prélèvement sur des personnes
en mort encéphalique, ceci, exigera un
travail de plusieurs équipes. En effet,
c’est l’activité d’un hôpital, où le personnel spécialisé doit travailler 24 sur
24 heures. Ce sera, donc, ainsi qu’on va
réussir ce type de programme et non
pas avec une baguette magique. Il faut
une mobilisation permanente de tout
le potentiel humain médical et paramédical et motiver ce personnel, qui travaillera 24 sur 24 heures et le payer en
conséquence.
N’y a-t-il pas de réticences, au sujet du
prélèvement d’organes sur une personne en état de mort encéphalique?
En effet, la réticence de la population
est réelle et nous l’avons remarquée sur
le terrain. Aussi, le message qu’on tente,
régulièrement, de transmettre à la société civile, ne passe pas. Il faut, peutêtre, réfléchir à d’autres méthodes de
sensibilisation et d’information. Il faut,
bien-sûr, faire appel aux professionnels
de la communication; car, c’est un sujet
très important et faire de vraies cam-
pagnes de communications, comme
cela se fait dans d’autres pays.
Si le message est bien perçu, peut-être
le nombre de refus diminuera et on
aura, à l’avenir, plus de personnes, de
leur vivant, faire don de leurs organes,
une fois décédées. Il faut dire que le
nombre de greffes à partir d’un donneur vivant est limité; un tiers, seulement, de nos patients peuvent en
bénéficier.
Aussi, le recours aux donneurs d’organes en état de mort encéphalique
s’avère indispensable, lorsqu’on sait
qu’il y a 9.000 patients en attente
d’être greffés.
Et pour le statut de l’Institut du rein ?
C’est en bonne voie et des statuts sont
en cours d’être élaborés, au niveau du
ministère.
Cet Institut sera composé de deux entités; l’une pour la recherche scientifique
et un établissement hospitalier spécialisé, pour le rein et la greffe
* Professeur Tahar Rayane,
chef de service, au CHU Nafissa
Hamoud (ex-Parnet) Alger.
Moins de 200 transplantations rénales
effectuées, par an, en Algérie
oins de 200 transplantations
rénales sont effectuées,
annuellement, en Algérie, à
partir de donneurs vivants;
ce qui reste en deçà des besoins exprimés en ce sens, nous a indiqué le Professeur Si Ahmed El Mahdi, chef de service chirurgie et transplantation au CHU
de Blida.
"Il y a moins de 200 transplantations
rénales, qui sont effectuées, annuellement, en Algérie et nos besoins sont
autrement plus importants, avec l’incidence de cette maladie, qui se situe
autour de 103 nouveaux cas, par million
d’habitants", a déclaré le Pr Si Ahmed
El Mahdi, lors d’un entretien qu’il a bien
voulu nous donner.
Il a précisé, à ce propos, que "3.500
à 4.000 nouveaux patients viennent
s’ajouter à 19.000 qui sont hémodialysées actuellement", selon les statistiques de la Fédération nationales des
insuffisants rénaux.
"Mais, au-delà, de tout cela, le grand
défi à relever réside dans la sensibilisa-
tion de la population, pour la greffe à
partir d’un cadavre", a insisté ce spécialiste, qui a fait savoir, également,
que "seul 10% des patients peuvent
espérer une greffe à partir de donneurs
vivants".
Evoquant l’intérêt que portent les autorités, pour la greffe rénale, le Pr Si Ahmed a rappelé le projet de réalisation
d’un institut de reins et de greffes, qui
a été inauguré en janvier 2014, à Blida,
par le Premier ministre; mais, qui n’a
rien apporté de concret, depuis.
Le ministère de la Santé a, de son côté,
fait une proposition utopique, qui va
retarder, davantage, l’ouverture de cet
institut qui, pourtant, est le projet du
président de la République.
"L’insuffisance rénale pose un problème
de santé publique, car les chiffres, relatifs aux insuffisants rénaux, ne cessent
d’augmenter assez vite, d’après la Société algérienne de néphrologie, qui
prévoit l’existence d’environ 25.000
insuffisants rénaux, en 2020 ", a relevé
l’intervenant
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
21
DOSSIER
Dr Mustapha Boukhaloua*, à Santé Mag,
Beaucoup d’espoirs sont autorisés
par l’Institut national du rein
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Autour de quoi s’articule le
séminaire d’aujourd’hui ?
Dr Mustapha Boukhaloua: C’est un séminaire qui se place dans le cadre de la
Journée mondiale du rein. Cette année,
l’OMS a retenu le thème «des reins en
bonne santé, pour tous». A cette occasion, la Fédération nationale des insuffisants rénaux et la Société algérienne de
néphrologie, dialyse et transplantation
des reins se sont réunies, dans le but de
renforcer la formation médicale continue et de sensibiliser le public, quant
aux avantages procurés par la greffe
rénale; ce, à partir du donneur vivant
et surtout, du donneur et du donneur
cadavérique.
A cet effet, il y a eu des communications de spécialistes sur l’ensemble des
points de la pathologie de l’insuffisance
rénale: épidémiologie, modalité de traitement, en Algérie et dans le monde.
Quel est l’état des lieux, en Algérie, de
l’insuffisance rénale ?
Actuellement, en Algérie, nous enregistrons plus de 18.000 malades dialysés
et répartis sur plus de 300 centres de
dialyse. La greffe, pour l’heure, est, encore, au stade de balbutiement; aussi,
M. Abdel Malek Boudiaf, ministre de
la Santé, a regroupé, récemment, tous
les acteurs de la greffe; notamment,
les chirurgiens, les immunologistes, les
néphrologues, médecins légistes, anesthésistes, chirurgiens... C'est-à-dire, une
équipe pluridisciplinaire, pour essayer
de préparer le point de départ, réel, de
cette technique.
Nous avons, donc, été invités à cette
réunion, au niveau l’Institut National de
Santé Publique (Alger). M. le ministre a
été clair et a demandé à tous les Professeurs et directeurs d’hôpitaux de lister
leurs besoins, en matière de greffe et en
parallèle, il leur a demandé de lui rendre
compte du nombre de greffes qu’ils
auront, ainsi, arrêtées ensemble. En
conséquence, le nombre de 30 greffes
22
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
mensuelles, par CHU habilité, a été
retenu; étant entendu que nous avons
13 CHU spécialisés en la matière; ce qui
nous donne 140 greffes par mois. C’est
un nombre, tout de même, important.
Peut-on connaitre le nombre de dialysés et les problèmes rencontrés à ce
niveau ?
Chaque année, nous avons, dans notre
pays, environ 3.000 nouveaux cas qui
arrivent au stade d’insuffisance rénale
terminale et doivent, donc, être dialysés. Il faut reconnaître, par ailleurs, que
l’Etat a énormément investi, pour la
prise en charge de ces malades; mais,
beaucoup reste à faire, dans le sens de
la qualité de la dialyse. Nous sommes,
certes, dans les normes de la prise en
DOSSIER
charge de la quantité des malades;
mais, la qualité du traitement repose,
beaucoup, sur les techniques d’épuration, les variances de technique de
dialyse et surtout, la formation du personnel médical et paramédical spécialisé. A ce niveau, des efforts doivent
être déployés, afin d’améliorer qualitativement les soins.
Environ, 300 centres de dialyse, repartis à travers le territoire national,
prennent en charge quelques 20.000
malades. Il y va sans dire que cette
demande nécessite une ressource humaine compétente. Or, actuellement,
on constate que dans les localités éloignées de 40 ou 50 Km des grandes
villes, il n’existe pas de service spécialisé en néphrologie et par conséquent,
ce sont des médecins généralistes,
sans spécialisation dans la pratique
de la dialyse, qui s’occupent de ces
malades.
Ce manque de formation médicale
continue se posera, également, lors
de la relance de la greffe.
En tout état de cause, il y a lieu de
souligner, à toute fins utiles, que,
depuis 1986, nous avons enregistré,
environ, 1.000 greffes, dont la grande
majorité à partir de donneurs vivants
apparentés et à Constantine et Blida,
sur le prélèvement des personnes en
état de mort encéphalique.
Dans quoi active votre association ?
Notre association a été créée en 2002.
Dès lors, nous avons tracé des objectifs à court, moyen et long terme, en
matière de greffe rénale. Il faut dire
que beaucoup de nos malades, de
tout sexe et de tout âge, nécessitant
une greffe, sont en attente et souffrent
énormément. Pour l’heure, ils sont tributaires de la machine et lorsqu’il se
trouve qu’une maman est dans ce cas,
cela se répercute encore plus sur la vie
sur la famille; car, c’est elle qui en est
le noyau central. Aussi est-il important
de se pencher sur ce problème; d’où,
l’urgence de lancer le programme de
la greffe.
Nous comptons beaucoup sur cette
nouvelle structure, qui est l’Institut
national du rein. C’est un bijou, initié
par le président de la République et
qui a été inauguré, en 2011, par M. le
ministre de la Santé
* Docteur Mustapha Boukhaloua,
président de la Fédération nationale
des insuffisants rénaux (Fnir).
Dr Jean Tort*, à Santé Mag,
Dans la pratique
du don d’organes,
le plus difficile c’est
l’organisation
Par Tanina Ait
L
e Dr Jean Tort, invité de la
journée mondiale du rein,
tenue à l’Institut national du
rein, à Blida, fera savoir que,
dans son pays, en Catalogne, le don
d’organe à partir du cadavre est limité et de très nombreux patients sont
en attente d’être greffés. Aussi, pour
pallier cette insuffisance, il y a lieu de
mettre en place une organisation efficiente. Cette situation, ajoutera-t-il,
est la même, de par le monde: «vous
trouverez des hôpitaux modernes,
dotés d’équipement de pointe, avec
de bons médecins et chirurgiens;
mais, souvent, leur organisation
reste insuffisante».
Aussi, pour l’invité, venu de Catalogne, l’organisation est une condition sine-qua-non, pour l’optimi-
sation des moyens mis en œuvre.
L’organisation suppose, en effet, une
volonté politique; c'est-à-dire, un
engagement à œuvrer dans l’intérêt
de tous, en mettant entre parenthèse
son ego.
«Lorsque je dis volonté politique,
c’est la volonté de tous: administration, spécialistes, laboratoire, paramédicaux», affirmera le Dr Jean Tort,
qui conclut en précisant que l’organisation est une culture; c’est pourquoi,
cette journée est intéressante, car
elle permet l’échange d’expériences;
donc, de trouver des solutions à nos
insuffisances
* Docteur Jean Tort,
néphrologue, responsable de la
greffe, en Catalogne.
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
23
DOSSIER
Tizi-Ouzou:
Plaidoyer pour l’élargissement,
du cercle des donneurs de reins,
aux conjoints
Par Tanina Ait
Des participants à la Journée de
sensibilisation à la promotion
du don de rein, organisée, par le
centre
hospitalo-universitaire
(CHU) de Tizi-Ouzou, ont plaidé
en faveur de l’élargissement du
cercle des donneurs de reins aux
conjoints.
L
ors de cette rencontre,
placée sous le thème
"Don de rein: don de
vie", qui a regroupé des
spécialistes des hôpitaux de TiziOuzou, Blida et Alger, plusieurs
intervenants ont relevé que, de
plus en plus de conjoints souhaitent donner leur rein à leur
partenaire.
Toutefois, "la loi n’étant pas très
précise sur ce sujet", des équipes
de greffe refusent ce type de
donneurs.
Les Dr Hamouche, Saïdani et Badaoui, ont souligné que la Loi 8505 du 16 février 1985, relative à la
protection et à la promotion de la
santé, "ne définit pas, clairement,
la catégorie des donneurs", observant que ce sont les praticiens qui
se sont, eux-mêmes, mis des barrières,
en limitant les donneurs aux personnes apparentées au premier degré;
c’est-à-dire, les parents et les frères et
sœurs.
Le Pr Messaoud Saïdani, néphrologue
au CHU de Béni Messous (Alger), a
informé que cet établissement pratique, depuis un certain temps, le
prélèvement-transplantation de reins
sur conjoints, puisque le développement de la médecine et la maîtrise de
l’immunosuppression, a permis, aujourd’hui, de réduire, de manière considérable, les cas de rejet du greffon.
Ce spécialiste a, toutefois, souligné que
cette pratique "doit être cadrée par
24
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
une législation, afin d’éviter d’éventuelles dérives".
Concernant le CHU de Tizi-Ouzou, le
Dr Lynda Badaoui, qui a présenté les
résultats de la transplantation rénale
au niveau de cet hôpital, depuis son
lancement, en 2006, a fait savoir
qu’un cas de prélèvement-greffe
sur conjoints a été a pratiqué, en
2014. Ce même CHU se penche,
actuellement, sur le cas d’une
femme admise en hémodialyse,
qui nécessite une greffe et dont
le mari s’est porté donneur, a informé cette même spécialiste.
Le Pr Ziri Abes, DG du CHU de Tizi-Ouzou, a informé, à l’ouverture
de cette rencontre que, depuis le
lancement de la greffe rénale, en
2006, un total de 95 transplantations rénales a été pratiquées,
dont 9, en 2014.
Depuis le début de l’année en
cours, 4 greffes du rein ont été
réalisées et 10 couples sont en
attente, sur une programmation de 20 greffes; pour 2015. La
tranche d’âge des receveurs se
situe entre 10 et 59 ans et celle
des donneurs entre 23 et 75 ans.
S’agissant du prélèvement d’organes sur cadavres, des spécialistes; qui ont pris part à cette
journée; ont souligné, en se basant sur des études faites dans
des pays étrangers, que la greffe,
effectuée à partir d’un donneur vivant,
offre de meilleurs résultats que celles
pratiquée à partir d’un donneur en état
de mort encéphalique, en terme de
durée de vie du rein transplanté
DOSSIER
Pr Tahar Rayane:
La greffe rénale, en Algérie,
accuse un retard très important
La greffe rénale, en Algérie, accuse un retard très important; du fait, notamment, d’une insuffisance de dons. Et le problème n’est
pas que médical. Explications.
A
ttendre, encore et toujours.
Le quotidien d’un insuffisant
rénal, en Algérie, se résume à
une attente, prolongée, interminable. Au cours des dix dernières
années, le nombre de malades a triplé,
passant de 3.000 cas à plus de 10.000
personnes inscrites, sur liste d’attente.
Parmi eux, 20% attendent un donneur
apparenté, tandis que les 80% espèrent
une "greffe providentielle", a affirmé,
ce jeudi 26 mars, le professeur Tahar
Rayane, chef de service néphrologie,
dialyse et transplantation rénale, au CHU
Nafissa Hamoud (ex-Parnet), au micro
de la Chaîne III, de la radio algérienne.
Pessimiste, quant à la réussite du programme national de transplantation
rénale, le professeur a souligné: "chaque
année le fossé entre l’offre et la demande se creuse." Certes, le nombre
d’interventions chirurgicales, sur des
insuffisants rénaux, a augmenté, depuis
2007, passant d’une soixantaine de
greffes, par an, à presque 200, chaque
année; mais, cela reste, encore, trop
peu, pour venir en aide aux milliers de
patients algériens.
À raison de 170 à 200 greffes rénales, par
an, "il nous faut 60 ans, pour éponger le
nombre de patients, qui attendent; sans
oublier que le nombre d’insuffisants rénaux progresse de 10%, chaque année",
prévient le Pr Rayane.
FLOU LÉGISLATIF
Selon ce praticien, le rythme des interventions chirurgicales, en Algérie, sur
des insuffisants rénaux, est ralenti par
des contraintes autres que médicales. Et
de citer, d’abord, le cadre législatif algérien, trop ambigu sur la réglementation
des transplantations rénales, d’après ce
chef de service. La loi 85-05, réglementant les dons d’organes, est trop "permissive", selon lui, puisqu’elle n’interdit
pas, formellement, aux donateurs non
apparentés de léguer, de leur vivant, un
organe.
Pour éviter la commercialisation et le
trafic d’organes, les chirurgiens refusent
d’eux-mêmes, par prudence, un don
d’organe d’une personne vivante, qui
ne fait pas partie du cercle familial du
patient à opérer, au moins au 2ème
degré, explique le Pr Tahar Rayane. Ce
texte législatif devrait être modifié, listant, de façon explicite, les individus
habilités à donner un organe (membre
de la famille, conjoint, etc…); ce qui encouragerait les procureurs à signer les
documents autorisant la transplantation
rénale, souvent réticents, lorsqu’il s’agit
d’un don d’organe du conjoint, estime le
Pr. Rayane…
… ET "PROBLÈME DE MENTALITÉ"
Si le don d’organes n’est pas, encore,
démocratisé, en Algérie; c’est, aussi, en
raison d’un "problème de mentalité".
Les Algériens demeurent "plus sensibles au discours religieux qu’aux arguments scientifiques", avance le chef de
service néphrologie et dialyse et transplantation
rénale, au CHU Nafissa Hamoud.
Or, notre religion est incitative. Dans
l’Islam, "sauver une vie c’est comme
sauver toute l’humanité entière". Les
Algériens n’hésitent plus à faire don
d’un organe à un membre de leur famille
dans le besoin; mais, lorsqu’il s’agit d’un
don anonyme, ils restent définitivement
plus frileux. Il reste, encore, difficile de
convaincre une famille de prélever un
organe, dans le corps d’un proche, en
situation de mort encéphalique.
Seuls 5 patients algériens, en insuffisance rénale, ont pu bénéficier d’une
greffe de rein, prélevé sur des personnes
en situation de mort encéphalique, ces 5
dernières années, précise le Pr Rayane,
qui préconise une Campagne nationale
de sensibilisation à la transplantation
rénale offensive. Encore faut-il que la
volonté politique suive.
Pour 2015, le ministère de la Santé avait
tablé sur 300 greffes. Or, trois mois,
seulement, après le début de l’année, les
11 équipes médicales, mobilisées en Algérie, font, déjà, état d’un retard. "Malheureusement, il y a un retard à cause
de problèmes bureaucratiques concernant, par exemple, l’importation de liquide de préservation des organes, qui
a été retardée pendant plus de 3 mois",
a révélé, ce jeudi, l’invité de la Chaîne 3.
À cela, s’ajoute le retard dans l’installation de l’Agence nationale de greffe
d’organes et de tissus. Trois ans après sa
création légale, en 2012, cette Agence
est toujours une coquille vide. "Le ministre de la Santé s’est engagé à nommer un responsable à sa tête, en 2015",
révèle le Pr. Rayane, qui espère que cet
organisme permettra d’encadrer, en
Algérie, une "médecine de solidarité"
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
25
RECHERCHES MÉDICALES
Changer de regard sur la Trisomie 21
décidé de donner la parole aux patients.
«Le Président de la République recevra,
ce jour même, une délégation de 21 personnes, qui lui présenteront, chacune,
une proposition concrète favorisant leur
inclusion dans la société».
Pour inciter à la participation de tous,
vous trouverez, également, sur internet:
La campagne «Chaussettes dépareillées», à l’initiative de l’association Down
Syndrome International (DSI), pour
valoriser la diversité. L’idée, inciter à
porter des chaussettes différentes, «on
marche, aussi bien, avec deux chaussettes dépareillées qu’avec deux chaussettes semblables». La DSI diffuse,
également, une vidéo intitulée: «Laissez-nous entrer – je veux avoir accès à
la santé», réalisée grâce à la participation de 50 pays; un web-documentaire,
mis en ligne par la Fédération Trisomie
21 France, s’adresse aux personnes avec
une déficience intellectuelle, à travers
des questionnements et thématiques
(comment s’organiser en association ?
Pourquoi s’engager ?…).
La Fondation Lejeune a mis en ligne le
clip-vidéo «Etre différent c’est normal».
Pour participer à cette Journée mondiale, sachez que des informations et
partages d’expériences sont relayés, sur
la chaîne You tube, sur Facebook et sur
Twitter.
Aujourd’hui, plus de la moitié des patients porteurs de trisomie 21 dépassent
l’âge de 55 ans. Principale maladie
génétique, facteur d’un déficit mental, la
trisomie 21 touche 70 000 Français.
A
insi, chaque jour, plus d’un
enfant naît porteur de cette
malformation
congénitale.
En grandissant, les patients
concernés sont, encore, trop sujets à la
discrimination, souligne le Collectif des
"Amis d’Eléonore" à l’occasion de la
Journée mondiale; laquelle a pour slogan: «C’est ma vie. Je la choisis !».
Depuis 2011, l’Organisation mondiale
de la Santé (OMS) reconnaît le 21 mars
26
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
comme Journée mondiale de la Trisomie
21. Et cette date n’est pas le simple fait
du hasard: «le chiffre 21, en référence
à la Trisomie 21, le mois de mars, car
c’est le 3ème mois de l’année»; ce qui
correspond aux 3 chromosomes anormalement présents dans le programme
génétique des patients.
SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Mais, dix ans après la loi de 2005 sur
l’inclusion des personnes handicapées,
en France, «le regard porté sur la Trisomie 21 reste, encore, stigmatisant et parfois, trop compassionnel», souligne le
Collectif des Amis d’Eléonore. Ce samedi 21 mars, cette association a, donc,
LA TRISOMIE 21, QU’EST-CE-QUE
C’EST?
Les patients touchés par la Trisomie 21 –
également connue sous le nom de Syndrome de Down – présentent «un retard
mental, une physionomie particulière
et des complications physiologiques».
Par ailleurs, leur état de santé est fragilisé par un risque accru de «troubles
oculaires et auditifs, de leucémies, de
malformations cardiaques et digestives,
ainsi qu’une prédisposition précoce au
syndrome d’Alzheimer», décrit l’Association Française de Recherche sur la
Trisomie (AFRT).
Grâce à la recherche, «la connaissance
des gènes du chromosome 21 est très
avancée», confirme l’AFRT. Ainsi, dans
les années 90, on estimait à 1 000 le
nombre de gènes impliqués dans le
développement de la Trisomie 21. Aujourd’hui, la recherche a su isoler 300
à 365 gènes, «dont la surexpression
entraîne des altérations du développement et des apprentissages»
RECHERCHES MÉDICALES
Allergies:
L’interaction gènes/polluants
Cancer:
Un candidat
médicament
très prometteur
Un nouveau concept thérapeutique pourrait
voir le jour, contre les cancers.
Dans trente-cinq ans, 50% de la
population mondiale sera affectée
par, au moins, une maladie
allergique.
A
près le cancer, les pathologies cardiovasculaires
et le VIH/SIDA, l’allergie
est, aujourd’hui, classée
au 4ème rang mondial des maladies les plus fréquentes. L’incidence
est telle que depuis les années 90,
le nombre de patients concernés,
dans le monde, a doublé. Comment l’expliquer ? La prédisposition
allergique est-elle inscrite dans nos
gènes ? Comment protéger notre
environnement ?
Les précisions du Pr Annesi-Maesano, directrice de recherche en
Epidémiologie des maladies allergiques et respiratoires (INSERM, à
l’Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et Santé Publique).
D’origine génétique, la plupart des
allergies sont, fortement, impactées
par notre environnement et plus
précisément, par nos modes de
vies. «Ce que nous mangeons, ce
que nous respirons et même notre
comportement peuvent influencer
l’expression de certains gènes dans
l’organisme», confirme le Pr Isabella Annesi-Maesano, à l’occasion de
la 9ème Journée française de l’allergie, organisée ce mardi 17 mars et
relayée par l’association Asthme &
Allergies.
POLLEN, MOISISSURES, TABAC…
Ainsi, la pollution – intérieure
comme extérieure – est considérée comme l’un des principaux
facteurs de risque allergique. Dans
les espaces publics, des particules
toxiques circulent dans l’air ambiant. En première ligne ? «Le pollen et les moisissures, principaux
allergènes extérieurs, présentant
la particularité de pouvoir infiltrer
l’air, en intérieur».
Les changements climatiques «et
plus précisément, l’allongement
des saisons polliniques sont, également, à l’origine de l’augmentation
des complications respiratoires».
Enfin, la fumée du tabac est considérée comme l’un des premiers
facteurs aggravants de l’allergie.
Comment alors renouveler l’air de
votre habitat, en présence de polluants ? «La fumée de cigarette
s’imprègne si fort dans les tissus
qu’on n’en retrouvera, toujours,
des traces, mêmes infimes». Mais,
l’aération reste la solution la plus efficace, pour évacuer au maximum,
de votre intérieur, les polluants
chimiques, gazeux, les irritants, ainsi que les bio-contaminants. Par ailleurs, privilégiez les sols lisses, type
carrelage, parquet ou lino, bien plus
faciles à entretenir, que les véritables nids à poussières, que sont
les moquettes, ou encore, les tapis.
Enfin, évitez d’utiliser les parfums
d’intérieurs (bougies, aérosols)
N
ouvel espoir dans la lutte contre
toutes les formes de cancer. Une
équipe française a mis au point un
candidat médicament, qui permet
de bloquer le développement des tumeurs.
Ce dernier devrait par, ailleurs, réduire, considérablement, les effets secondaires. «Nous
avons découvert qu’en s’associant dans les
cellules cancéreuses, deux protéines (PP2A et
Caspae 9) participent au développement des
tumeurs», explique Angelita Rebollo, directrice du centre d’immunologie et des maladies
infectieuses (CIMI, UMPC/INSERM – Paris).
«Elles sont, par ailleurs, impliquées dans la
mort cellulaire. Notre objectif est, donc, d’empêcher qu’elles se rencontrent».
Pour cela, les scientifiques se sont appuyés
sur un peptide – une petite molécule – qu’ils
ont, récemment, identifié. «En imitant une
partie de PP2A, celui-ci se fixe à Caspae 9.
Il empêche, alors, la formation du complexe
protéine-protéine et entraîne les cellules cancéreuses vers la mort».
Ce candidat médicament est particulièrement innovant et agit de manière très ciblée.
Contrairement à la chimiothérapie, il ne s’attaque qu’aux cellules malades, ce qui devrait
réduire, considérablement, les effets secondaires. Autre avantage, les quantités de produit utilisées, dans le cadre d’un traitement,
pourraient être réduites.
Les scientifiques ont obtenu des résultats particulièrement encourageants, sur les modèles
animaux. «Nous avons breveté nos molécules,
pour pouvoir développer notre candidat médicament et procéder aux essais cliniques».
Prochaine étape: finaliser la phase préclinique,
pour lancer les essais sur l’Homme
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
27
ÉVÈNEMENT
La télémédecine:
une "solution d'avenir"
La télémédecine devrait être envisagée comme une "solution d'avenir", a plaidé, à Alger, le secrétaire général de la Société algérienne de télémédecine, le Pr Mohamed Zeroug, soulignant les avantages que présente cette option, qui s'appuie sur les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic).
"Considérant l'immensité de notre
territoire, la télémédecine devrait être
envisagée comme une solution d'avenir;
et ce, en rapport avec les moyens
humains et technologiques mis en place,
par les pouvoirs publics", a déclaré
le Pr Zeroug. Egalement, professeur
de gastroentérologie, il s'exprimait
en marge d'une rencontre, organisée
sur cette thématique, par le Catel, un
réseau français multidisciplinaire de
compétences en télésanté et ce, en
partenariat avec le Centre de recherche
sur
l'information
scientifique
et
technique (Cerist) et en présence d'un
panel de participants étrangers.
"La télésanté est en mesure d'offrir
une qualité de soins à l'ensemble des
citoyens, là où ils se trouvent", a explicité
le spécialiste, citant le cas des patients
résidant dans des régions enclavées du
pays et qui, en raison de l'éloignement
et de l'absence de structures de santé,
pourraient se faire suivre, au moyen
de la télémédecine, depuis chez eux.
"Il suffirait que son médecin traitant
communique, grâce aux Ntic, des
données médicales statiques, ou
dynamiques, à un confrère, qui se
trouverait au nord, pour obtenir son avis
et accéder à son expertise", a poursuivi
le Pr Zeroug.
Considérant que l'Algérie est "en
mesure" de développer cette alternative
à la médecine traditionnelle, le
spécialiste a recommandé que soit mis;
au service de cette dernière; le réseau
conséquent de fibres optiques; dont
dispose le pays. Il a fait savoir, à ce
propos, que la Société algérienne de
télémédecine, nouvellement agréée,
s'attèle à contribuer à la "promotion" et
au "développement" de la télémédecine,
en s'appuyant sur les expériences des
pays étrangers.
"Les pouvoirs publics devraient être
conscients de l'importance de cette
discipline et de faire l'effort nécessaire,
afin de l'organiser; car, si les moyens
existent, il reste à coordonner les
actions, pour faire de la télémédecine
l'alternative, qui offrirait des soins
de qualité", a souligné, de son côté,
le représentant du Cerist, Abdelkrim
Meziane. Il a fait savoir, à ce sujet, que des
expériences avaient été tentées, depuis
une dizaine d'années, par le Centre
de développement des technologies
avancées (Cdta) d'Alger, avec un
nombre de structures hospitalières; mais
qu'elles sont demeurées "ponctuelles".
"Outre ces bribes d'expériences,
d'autres sont, également, menées,
à titre individuel, par des praticiens,
qui s'échangent des données et des
expertises; mais, pour développer,
réellement, la télémédecine, il faut des
moyens technologiques importants,
comme ceux qu'offre le Cerist",
a-t-il observé.
Pour
inscrire,
véritablement,
la
rencontre dans l'esprit de son contenu,
les organisateurs ont fait connecter 27
villes algériennes, de sorte à en suivre
les travaux, en temps réel. D'autres
villes de France et à l'étranger sont,
également, reliées à l'événement
ouvert; parallèlement, aux questions
des internautes, où qu'ils se trouvent
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
29
ÉVÈNEMENT
Au Centre médical Anadolu d’Istanbul:
De l’espoir pour les patients
algériens
Anadolu Medical Center offre des soins basés sur une ressource humaine expérimentée et des équipements de haute technologie.
Toutes les spécialités médicales sont pratiquées, dans cette enceinte de 50 000 m2.
De notre envoyée spéciale, en Turquie, Fortas Nadjia
10% des patients étrangers, de cet établissement, sont Algériens. La demande
des Algériens est focalisée sur les départements d’oncologie (surtout la radiothérapie) et de cardiologie; notamment,
la chirurgie cardiaque pédiatrique.
"Puisque nous ne sommes pas, encore,
connus en Algérie, les patients arrivent,
généralement, à un stade avancé de la
maladie. Ils découvrent le centre quand
ils n’ont plus de solutions et commencent à chercher sur Internet. Nous
n’avons pas, encore, mis en place de réseaux organisés", explique Murat Ercan,
responsable du service international.
Aucune convention n’est conclue,
jusqu’alors, avec la CNAS, pour le transfert des malades, pour soins, en Turquie.
De son côté, la directrice du service international, Melle Asli Akyavas, nous a
30
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
confirmé qu’une convention vient d’être
signée avec les autorités militaires,
pour la prise en charge des malades, en
chirurgie cardiaque pédiatrique.
Le directeur médical, Yalçin Ilker mettra
l’accent, lors de son discours de bienvenue et présentation d’Anadolu Medical
Center, devant une vingtaine de journalistes algériens, qui ont séjourné entre le
9 et 12 mars 2015, sur les avantages du
centre médical d’Anadolu, qui offre des
soins aux standards internationaux.
"Pour l’année en cours, Anadolu Medical Center veut renforcer davantage sa
position, en Algérie, en augmentant le
nombre de patients de chirurgie cardiovasculaire (infantile et adulte) et
le nombre de patients oncologiques",
selon Melle Asli. L’intérêt de cet hôpital,
fondé avec un capital privé évalué à 250
millions de dollars américains, réside
dans le fait qu’il offre des prestations
médicales pointues, à des prix inférieurs
à ceux pratiqués par des infrastructures
de même standing, de par le monde.
De surcroît, la structure est affiliée, en
exclusivité, avec le prestigieux hôpital
américain Johns-Hopkins. "Des Américains et des Anglais choisissent Anadolu Medical Center, car ils ont des soins
aux standards de leur pays, dix fois
moins cher", laisse entendre M. Hacim,
du département international. Les prix
des traitements et d’examens sont de
20 à 30% plus bas qu’en Europe.
Le groupe Anadolu a, toutefois, investi
lourdement dans les équipements et
dans l’expertise médicale de professeurs en médecine, de rang mondial.
Le centre hospitalier a pris en charge,
ÉVÈNEMENT
depuis 2006, environ 14 000 patients
étrangers; essentiellement, d’Europe
de l’Est, des pays du Golfe, d’Afrique du
Nord… Mais, aussi, d’Angleterre et des
États-Unis; soit, une moyenne annuelle
de 6 500.
Un gros effort est mis sur l’accompagnement de ces malades, avant même
leur déplacement, en Turquie. Sur
simple contact à distance, par mail, un
deuxième avis médical leur est donné
gratuitement, ainsi qu’une estimation
du coût de l’intervention, ou du traitement. À partir de là, des coordinateurs
spéciaux, parlant la langue du pays
d’origine du patient, l’assistent dans les
démarches, pour le visa et le voyage, le
choix de l’hôtel à proximité de l’hôpital
et durant toutes les étapes de la prise
en charge.
Lors de notre passage à Anadolu Medical Center, nous avons rencontré une
dame, âgée de 50 ans, qui se fait soigner depuis 3 ans, dans cet hôpital, pour
un cancer du sein. Très enchantée, cette
puéricultrice nous annonça: je me porte
très bien, surtout que je viens d’avoir,
ce matin, de bonnes nouvelles. Mon
examen de Pet Scan est normal; ce qui
veut dire que je n’ai pas de métastases
et que mon cancer es bien contrôlé. Je
peux rentrer, en Algérie tranquillement
et poursuivre mon traitement.
Un autre cas d’un Algérien, âgé de 20
ans, souffrant d’un cancer de la mâchoire. C’est suite à la publication d’un
article, sur un quotidien national, qu’il
est venu, sans tarder, en Turquie. A son
avis, il se porte, nettement, mieux. Il a
tenu à remercier le personnel, médical
et paramédical, ainsi que le service international des patients du centre médical d’Anadolu.
Il faut croire que le centre médical Anadolu est équipé de machines de haute
technologie, en matière de radiothérapie; soit, le Cyberknife et le Truebeam.
Le Cyberknife est un système de radiochirurgie robotisée, qui permet de traiter la tumeur, quelle que soit sa localisation dans le corps, par l'administration
d'une dose élevée de rayons, sous
forme de faisceaux, avec une grande
précision. Une autre algérienne, âgée de
48 ans, souffrant d’un cancer du cavum,
nous dira: je souhaiterais que tous les
algériens puissent bénéficier des soins
du centre médical d’Anadolu.
Le Truebeam est "un accélérateur linéaire de particules" qui traite les tissus
cancéreux, tout en préservant ceux qui
sont encore sains. Le schéma thérapeutique est décidé au cas par cas, précise
le professeur Kayihan Engin, chef service
de radio-oncologie. 250 à 300 patients
sont soumis, chaque année, aux radiations du Cyberknife.
M. Murat Ercan rassure "nous prévoyons
des tarifs réduits, pour les algériens", insistant, néanmoins, que les rendez-vous
sont donnés dans les délais fixés par les
médecins traitants. Il a semblé, en faisant
cette précision, parfaitement édifié sur le
gros déficit de l’Algérie, en radiothérapie.
En l’absence d’une possibilité de prise en
charge, assurée par la
caisse nationale de Sécurité sociale,
l’offre des Turcs est réservée, pour
l’heure, aux nantis, qui ont la capacité de
financer leurs soins, dans le centre médical Anadolu.
Ils représentent 10% du nombre global
des patients étrangers. "Les Algériens se
soignent, généralement, dans ce centre,
pour les cancers des poumons, du sein et
du colon", informe le professeur Serdar
Turhaf, chef du service d’oncologie médicale; contrairement aux libyens et aux
irakiens qui, eux, bénéficient d’une prise
en charge gratuite, par les autorités de
leurs pays respectifs.
Toutes les sous-spécialités de la cancérologie sont réunies dans un même
bâtiment, accessible par une entrée
particulière, pour "préserver l’intimité
et l’anonymat des malades", comme
l’explique Murat Ercan. Le bloc est conçu
dans la vision moderne d’un hôpital,
dans l’hôpital. "C’est la seule structure
accréditée par la Société européenne
d’oncologie médicale", souligne-t-il. Le
département de cardiologie vasculaire,
dirigé par le professeur Sertaç Ciçek, a
pris en charge, ces cinq dernières années, 150 Algériens et nettement plus de
cardiopathies.
"Nous assurons plus de 1 000 opérations,
par an. Ce sont des chiffres qui nous positionnent au top des centres médicaux,
au monde", avance le Pr Ciçek, également président de l’Association mondiale
des chirurgiens cardiaques et cardiologues pédiatriques. Dans ce service, les
personnels médical et paramédical interviennent aussi bien sur des nouveau-nés,
de petits poids (800 grammes), que sur
des personnes âgées de 90 ans. "Nous
avons des taux de réussite très élevés.
La proportion de la mortalité dans le service est de 0,48, alors que la moyenne
mondiale, pour une qualité de soins
similaires, se situe aux alentours de
0,7%", poursuit-il
Turkish Airlines fait la
promotion du tourisme médical
La compagnie aérienne, Turkish Airlines Algérie, a invité un groupe de journalistes
à effectuer un voyage vers Istanbul, sous le thème: "Le tourisme médical en Turquie".
Cet éductour s’est étalé du 9 au 12 mars derniers, en partenariat avec Anadolu
Medical Center. La Turquie met en place une stratégie de tourisme médical à plusieurs volets, en vue d’attirer plus de visiteurs étrangers.
Le ministère turc de la Santé, qui prévoit la mise en place de structures médicales
exemptes d’impôts et destinées, exclusivement, à l’usage des patients étrangers,
envisage de porter le nombre de touristes médicaux à 500 000, en 2015 et à 2
millions, à l’horizon 2023.
Dans ce cadre, la compagnie Turkish Airlines propose, aux patients algériens, des
réductions sur les prix des billets, variant entre 30 et 40%, nous a déclaré M. Aamani Abdellah, responsable au sein de la compagnie aérienne turque
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
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ÉVÈNEMENT
Carcinome neuroendocrine à grandes cellules du sein:
À propos d’un cas et revue de la littérature
Par Pr Mohammed Medjdoub, Nassima Menhaouch-Kerroub, Ghania Larbi, Pr M. Semmar *
RÉSUMÉ
Le carcinome neuroendocrine (CNE)
primitif du sein est une pathologie très
rare: la variété à grandes cellules est peu
différenciée et de haut grade de malignité. Nous rapportons un nouveau cas
de CNE primitif du sein et à travers une
revue de la littérature, nous détaillons
son profil épidémiologique, clinico-iconographique, histologique et immunohistochimique, ainsi que les différentes
modalités diagnostiques et thérapeutiques
Mots clés: carcinome neuroendocrine à
grandes cellules, cancer du sein rare.
INTRODUCTION
Les tumeurs neuro-endocrines (TNE)
sont définies par un phénotype commun, caractérisé par l’expression de
marqueurs généraux (neurone spécifique énolase, chromogranine, synaptophysine) et des produits de sécrétions
hormonales. Cette définition regroupe
des tumeurs dispersées sur l’ensemble
de l’organisme, dont les circonstances
de découverte sont, le plus souvent, non
spécifiques; c'est-à-dire, rarement évocatrices d’une TNE.
On distingue les formes d’origine endodermique (de siège broncho-pulmonaire, tractus digestif) et celles d’origine
neuro-ectodermique (paragangliome,
cancer médullaire de la thyroïde, phéochromocytome). [1]
Les CNE sont rares. Le Pr Cadiot de l’IGR
[2] estime l’incidence à 2- 5 nouveaux
cas/105personnes/ an, et l’âge de survenue entre 40 et 60 ans, le plus souvent. D’autres auteurs rapportent une
incidence faible: 0.7 [3] et un âge plus
avancé (6 - 7ème décade). [4, 5, 6, 7]
La localisation mammaire est rare (<1‰
des cancers du sein et <1% des TNE). [3, 8]
Ils sont inclus dans la classification OMS
des cancers du sein, depuis 2003. [9,10]
La présente observation et une revue
de littérature ont pour but de relever les
difficultés du diagnostic de ces tumeurs,
biologiquement silencieuses, de détailler leurs aspects épidémiologiques, cliniques, morphologiques et immuno-histologiques.
34
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
OBSERVATION
Mme A.S, 49 ans, hypertendue connue,
mère de 4 enfants vivants, bien portants, s’est présentée en consultation,
pour une masse du sein gauche, dont
l’apparition remonte à 5 mois.
À l’examen: masse à limites floues du
quadrant supéro-externe (QSE) de 3 X
3cm, mobile par rapport au plan superficiel et profond, indolore, sans signes
inflammatoires, ni écoulement mamellaire, sein controlatéral et aires ganglionnaires sans particularités.
À la mammo: densité mammaire de
type I et opacité irrégulière spiculée de
21 mm (fig.1).
A l’écho: nodule hypo-échogène irrégulier suspect, sein droit et aires axillaires
sans anomalies (fig.1). Au couple échomammo: nodule suspect, classé ACR5.
À la micro-biopsie écho-guidée: prolifération de cellules épithéliales à cytoplasme abondant et à noyau arrondi,
discret pléiomorphisme, agencement
en cordons et rares formations canalaires. Certaines cellules tumorales sont
noyées dans de grandes flaques de mucus (5%),
Conclusion: carcinome canalaire infiltrant (CCI), grade 2, avec composante
colloïde muqueuse, 2 mitoses par
champs et sans emboles vasculaires
(EV).
Bilan d’extension négatif: examen clinique, radiographie du thorax et écho
abdomino-pelvienne.
Au total: CCI du sein gauche, classé
T2N0M0, stade IIA, selon la classification cTNM, 7ème édition, 2010.
On a pratiqué, chez elle, une mammectomie avec curage axillaire, selon MADDEN.
Figure 1:
Mammographie: opacité du QSE du sein gauche, de contour irrégulier, spiculé.
A droite: image d’agrandissement
Echographie: nodule hypo-échogène, irrégulier.
ÉVÈNEMENT
L’étude de la pièce opératoire a objectivé une formation néoplasique de 5 x
3.5 cm blanc grisâtre, avec des remaniements hémorragiques, de nature
neuroendocrine agencée en nids, en
lobules de cellules tantôt globuleuses,
tantôt fusiformes, au cytoplasme clair,
de moyenne abondance et dotées d’un
noyau anisocaryotique; le plus souvent,
avec nucléole à chromatine poussiéreuse, ainsi que des atypies cyto-nucléaires modérées, des mitoses à plus
de 2/champs, des EV péri tumoraux,
une base de résection infiltrée (BDR à
ras de la tumeur), un mamelon et une
peau indemnes de prolifération.
Le parenchyme mammaire adjacent a
été le siège de mastose fibro-kystique.
La dissection du curage a permis de retirer 10 ganglions, dont 02 infiltrés.
L’étude immuno-histochimique a objectivé un marquage cytoplasmique diffus
positif aux anticorps (Ac) anti-chromogranine, faible et focale aux Ac anti-synaptophysine.
Le Ki 67 a été estimé à 70%.
Les récepteurs hormonaux ont été scorés comme suit: œstrogène à 6, progestérone à 0, Her2 à 0.
Conclusion: CNE à grandes cellules de
grade 3, classé pT2 N1a Mx, avec EV et
BDR infiltrée.
La patiente a été adressée en oncologie,
après réalisation d’un octréoscan confirmant la nature primitive mammaire de
la lésion.
Elle est à sa 5ème cures (protocole: 3
FEC 100-3 TXT).
DISCUSSION:
L’existence de cellules neuroendocrines
dans le tissu mammaire est décrite, en
1947, par Volger [11] et le premier cas de
CNE du sein a été rapporté par Cubilla
et al. en 1977. [3,6] Depuis, 50 cas ont été
colligés, dont 30 publiés jusqu’à 2005
[12]) et ont concerné des sujets âgés, y
compris les hommes) [13]. Des cas plus
jeunes ont été rapportés [2, 13, 14], comme
celui de notre patiente de 49 ans.
La présentation clinique de ce CNE est
similaire aux autres cancers du sein,
sans aucun signe spécifique en leur
faveur. Ces tumeurs se caractérisent
par une évolution lente et le motif
de consultation, le plus fréquent, est
un nodule du sein isolé, ou associé à
d'autres signes. [12, 15, 16] Notre cas vient
appuyer ces données, car il s’agit d’un
nodule ayant évolué sur 5 mois, classé
T2N0M0 selon cTNM, 7ème édition. Rarement, elles se manifestent par un placard érythémateux, violacé cutané bien
limité [15], posant un problème diagnostic avec les TNE cutanées primitives de
la plaque aérolo-mamelonaire et envahissant la glande mammaire, comme le
cas rapporté par Mecca et Busam. [14]
Il y a peu d’articles qui décrivent les
traits radiologiques des TNE du sein et
ceux rapportés concernaient, essentiellement, les formes à petites cellules. [7]
Parfois, elles ont les mêmes aspects
écho-mammographiques que l’adénocarcinome. [5]
Elles se présentent, souvent, sous forme
d'un nodule dense multi-lobulé, bien
circonscrit ou à contours irréguliers;
rarement, opacité stellaire ou spiculée,
ou micro-calcifications à la mammographie, hypo-échogène et homogène
à l’échographie. [4, 7, 15, 16, 17]
Pour certains auteurs, cet aspect échomammographique est fortement évocateur d'une TNE. [7] Notre aspect lésionnel est celui décrit, habituellement,
dans les autres carcinomes du sein.
Sur le plan anatomopathologique,
elles ont des aspects identiques aux
TNE pulmonaire et digestive [5, 6, 18],
Macroscopiquement, les CNE du sein
se présentent sous forme d'une tumeur
ronde, ou polylobée, jaunâtre, ferme,
ou rarement gélatineuse, en cas de
composante mucineuse associée. [7,9]
Seule l’histologie permet d'évoquer la
TNE. [15,16] Elle se définit comme une
néoplasie épithéliale, avec différentiation neuroendocrine prédominante et
peut varier, depuis le carcinome non
agressif jusqu’au carcinome à petites
cellules, de très haute agressivité. [18]
La classification OMS 2003 exclue,
ainsi, de cette définition les carcinomes
mammaires avec différenciation neuroendocrine focale, rapportée dans
environ 2-5% des cancers du sein [19]
et révélée par l'expression d'un marqueur neuroendocrine par des cellules
éparses. [20,21]
La plupart des TNE du sein se présentent sous forme de structures alvéolaires, ou d'amas cellulaires solides,
d'aspect palissadique, en périphérie.
Par ailleurs, la certitude de l'origine primitive mammaire repose, surtout, sur
la mise en évidence d'un contingent insitu. [5, 7, 10, 18, 22]
Ces TNE sont classées (selon: production de mucine, degré de différenciation, grade et type cellulaire) en:
carcinome solide, carcinome à petites
cellules (similaire au poumon) et carcinome à grandes cellules. [5, 7, 13,18] et les
carcinoïdes atypiques. [10]
Sapino et al. [13] ont proposé une classi-
fication en cinq types: la variante solide
cohésive, la forme alvéolaire, la forme
à petites cellules, la variante solide papillaire et le carcinome mucineux. Ces
deux dernières se distinguent par la
production du mucus et l'association,
fréquente, d'un contingent in-situ, de
type endocrine. [13] Dans notre observation, on n'a pas de composante insitu; mais, il s'agit d'une TNE solide à
grandes cellules; tumeur peu différenciée, de haut grade de malignité. [23]
L’étude
immuno-histochimique
et
l’expression des marqueurs neuroendocrines; particulièrement, la synaptophysine, la chromogranine A et le
CD56, dans plus de 50% de la tumeur,
confirment la nature neuroendocrine
Figure2:
Histologie: prolifération carcinomateuse, faite
de massifs et de travées. Les cellules tumorales
sont atypiques, munies d’un noyau irrégulier et
hyperchromatique et d’un cytoplasme basophile.
Les mitoses sont nombreuses.
Figure3:
Immunohistochimie: marquage cytoplasmique
des cellules tumorales à l’anticorps antisynaptophysine.
Figure4:
Immunohistochimie: marquage des cellules
tumorales à l’anticorps anti- chromogranine.
Figure5:
Immunohistochimie: marquage des cellules
tumorales à l'anticorps anti-CD56.
Figure6:
Immunohistochimie: marquage diffus des cellules
tumorales à l’anticorps anti-progestérone.
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
35
ÉVÈNEMENT
et permettent d’éliminer un
autre carcinome avec une composante
neuroendocrine. [5]
Dans la majorité des cas, la mise en évidence d'une hormono-sécrétion plus
spécifique du site tumoral n'est pas
nécessaire, car il s’agit de forme non
fonctionnelle, comme le cas de notre
malade.
L’expression des récepteurs hormonaux, dans le CNE du sein, n’est pas une
preuve de son caractère primitif, car ils
sont exprimés, aussi, dans d’autres sites
de CNE; notamment, le poumon. [10]
Leur expression dans le sein, bien que
rare, rend le pronostic plus favorable. [10]
[4, 7, 10, 13, 22]
Dans notre cas: La surexpression d’Her2
est absente, comme dans la littérature
[4]; seuls les récepteurs œstrogéniques
sont présents, contrairement à d’autres
séries [10, 22], où existe une surexpression de progestérone.
Enfin, la TNE mammaire primitive est
un diagnostic d'exclusion; présence de
composante in situ et/ou absence de
localisation extra-mammaire. [4] L'octréoscan et le PET-scan éliminent tout
autre site extra-mammaire: poumons,
sphère ORL, digestif, cutané. [5, 7, 18, 22,
24]
Notre cas présente un marquage diffus
positif aux Ac anti-chromogranine et
l'origine mammaire a été retenue, après
élimination de métastase d'autres sites
tumoraux, au bilan d'extension.
Le standard thérapeutique de ces TNE
est, toujours, sujet à controverse. Il est,
surtout, chirurgical combinant: mastectomie, curage axillaire et métastasectomie. [4, 5, 10]
Le rôle de la chimiothérapie et de la
radiothérapie est inconnu [5]; cependant, leurs indications sont les mêmes
que pour les autres cancers du sein.
[4,10] L’hormonothérapie et l’immunothérapie ne sont pas codifiées, du fait
de leurs effets incertains. [5, 10, 23]
La
composante
neuroendocrine
échappe, généralement, en quelques
mois; mais, peut être contrôlée par les
anthracyclines. [14]
Ces tumeurs répondent au traitement
conventionnel des formes classiques de
carcinome mammaire et ne doivent, actuellement, pas faire l’objet d’une entité
clinico-pathologique particulière. [15]
En conséquence, plusieurs auteurs
confirment que le dosage sérique de la
chromogrannine A pourrait être un élément de surveillance. [10]
Le pronostic demeure difficile à déter36
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
miner, vu leur rareté, l’absence de standard thérapeutique et l’insuffisance des
données de survie, à long terme. [5, 23]
Les facteurs pronostiques admis sont:
l'âge, le terrain, le pouvoir de sécrétion tumorale, la taille, le grade histologique, le stade et l'existence, ou non,
de métastases. [4, 5, 8, 10]
Leur évolution est lente; la survie à
cinq ans dépasse 80%, toutes formes
confondues. Cependant, les études
récentes précisent la fréquence de récidives locorégionales et de métastases;
ce qui rend le pronostic redoutable,
dans l'ensemble.
Le pronostic semble meilleur pour les
petites tumeurs de variante solide et
atypique, sans métastases ganglionnaires à récepteurs positifs, que pour
les formes à petites ou à grandes cellules. [4, 5, 10]
CONCLUSION:
Les CNE du sein sont rares et peuvent
être primitifs, ou secondaires. Ils ont
une présentation clinico-iconographique identique aux CCI et un aspect
morphologique similaire à celui du CNE
pulmonaire et digestif. La certitude
diagnostique repose sur l’histologie
et l’immunohistochimie. Le diagnostic
implique l’exclusion des localisations
extra-mammaires. Le traitement est
comparable aux autres cancers du sein
et le pronostic reste redoutable, dans
l'ensemble et difficile à déterminer.
Une étude de séries plus larges permettra de mieux connaître leur histogenèse, leur profil évolutif et d'adapter
le bilan d'extension et la stratégie thérapeutique
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cellules du sein: à propos d’un cas et revue de la littérature. Cancer/Radiothérapie 13 (2009) 775–777.
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Neuroendocrine carcinoma of the breast - Our experience and a proposal of a therapeutic algorithm for a
rare tumor. G Chir. 2008 May; 29(5):203-6.
* Mohammed Medjdoub,
Nassima Menhaouch-Kerroub,
Ghania Larbi,
M. Semmar,
Centre Anti-Cancer – Blida
ÉVÈNEMENT
Cancer du sein de la femme jeune
Par Pr Mohammed Medjdoub, Pr M. Semmar *
cette série, ne permettent pas de mettre
en évidence les paramètres pronostiques
discriminants.
Le cancer du sein chez les jeunes se distingue par des caractéristiques biologiques souvent plus agressives, par une
plus grande prédisposition génétique et
par un retard diagnostic. Il se présente
sous formes plus évoluées et de pronostic
plus défavorable que chez les femmes plus
âgées.
Une amélioration du pronostic est possible, par un traitement adapté aux facteurs pronostiques.
RÉSUMÉ
Le but de cette étude rétrospective est de décrire le profil épidémiologique, clinico-pathologique, évolutive et facteurs pronostiques du cancer du sein de la femme jeune, de 35 ans et
moins.
Durant l'année 2013: 85 jeunes patientes ≤ 35 ans, sur une série
de 440 cancers du sein, ont été traitées, au service de chirurgie
du CAC de BLIDA.
La fréquence du cancer du sein, chez la femme jeune, dans
notre étude, a été de 19% du nombre global du cancer du sein.
73% avaient un âge >30 ans. La moyenne d’âge a été de 32 ans.
Le délai moyen de consultation a été de 6 mois et le nodule
auto-palpable était révélateur dans 94% des cas, de taille
moyenne de 3,75 cm.
Il s'agissait cliniquement de 7, 51,11,13 et 3 cancers classés en T1,
T2, T3, T4 et Tx, respectivement et 2 cas étaient métastatiques
d’emblée.
Le sein a pu être conservé dans 20% des cas. Il y avait 86% de
carcinome canalaire infiltrant, 53 et 40% de grade II et III, respectivement, 27% de T3T4,16.5% de poussées évolutives, 60%
d’envahissement ganglionnaire, 41.2% d’emboles vasculaire,
8% d’infiltration de la base de résection, 32% de triple négatif,
64.7% d’HER2- et 41% de RH-. Le Ki 67 a été surexprimé dans
les 22 cas où il a été recherché (26%).
La chimiothérapie, dont 13% en néo-adjuvant et la radiothérapie, ont été instituées en dehors des 4 formes intra-canalaire.
L’hormonothérapie et la thérapie ciblée étaient fonction de
l’immunohistochimie.
Les récidives locorégionales et à distance sont survenues dans
9.4% des cas, dans un délai, très court, de 2 à 6 mois.
Le recul, trop court et le nombre limité d’évènements, dans
INTRODUCTION:
Le cancer du sein (CDS) est, de loin, le plus
fréquent des cancers de la femme, représentant plus de 30% de tous les cancers
féminins. Il touche 12% des femmes, tout
âge confondu, en occident (1 femme sur
huit) et 11% des femmes de moins de 35
ans. Les données de la littérature sont
pauvres, en raison du faible nombre de
séries et de la définition de l’âge jeune
(< 40, <35, <30 ans ?). La prévalence et
l’incidence dans le groupe 30-40 ans, stables de 1975 à 2000,
augmentent. C’est la première cause de décès (7%), chez les
moins de 30 ans.
Le contexte familial et génétique joue un rôle, majeur, dans la
survenue de ce cancer.
Ces CDS sont réputés agressifs, avec un profil épidémiologique,
diagnostic, pronostic local et général moins favorables et une
survie, à 5 ans, inférieure à celle la population générale.
Objectif: Cette étude descriptive rétrospective a pour but de
décrire le profil du CDS de la femme jeune: épidémiologie, clinique, pathologie, évolution et pronostic.
Patients et méthodes: l’étude concerne 85 jeunes patientes ≤
35 ans, sur une série de 440 CDS pris en charge, durant l'année
2013, au service de chirurgie - CAC BLIDA. Tous les cas ont été
confirmés histologiquement. L’âge n’ayant pas fait l’objet de
consensus, celui de 35 ans a été arrêté, arbitrairement. Le traitement postopératoire a été fonction de la taille tumorale, des
résultats histologiques (envahissement local, lympho-vasculaire
et statut ganglionnaire).
Résultats: L’âge moyen était de 32 ans (la plus jeune avait 23
ans). 73% avaient un âge >30ans. Il y avait 7% de ménarchie
précoce, 29.4% de célibataires, 79% de gestantes pauci ou nullipares et 28% d’obèses, ou en surpoids. La contraception a été
orale et dans 40% des cas, pour une durée moyenne de 2 ans.
Des ATCD personnels (1.2%), familiaux (7%) de CDS, et d’autres
cancers ou de lésions pré-néoplasiques ont été rapportés; mais,
la mutation BRCA 1 et 2 n’a pas été recherchée.
Clinique: Le délai moyen de consultation était de 6 mois et le
nodule palpable était le signe révélateur dans 94% (un cas de
mastodynie, d’écoulement et de mastite, deux cas de signes
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
37
ÉVÈNEMENT
associés), de taille moyenne de 3,75 cm, dont 16.47% en poussée évolutive (PEV). Un cancer était bilatéral et quatre ont été
découverts, au décours d'une grossesse.
Paraclinique: Le couple écho-mammographie était concluant,
dans la majorité des cas, avec 83.5% d’ACR 4 et 5 (2: 5.9%, 3:
10.6%, 4: 14.1%, 5: 69.4%) et 83.5% de tumeur mono-focale (13%
bifocal, 3.5% multifocal). L’IRM n’a été utile que dans quatre
cas. Le dosage du CA15.3 a été réalisé dans 32% des cas.
Au total, nos malades ont été classées selon la classification
TNM 2002, comme suit:
T
Nb
%
T1
7
8.2
T2
51
60
T3
11
13
T4
Tx
13
3
15.3 3.5
N0
41
48
N
40
47
N2
4
5
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
DISCUSSION:
L’incidence du cancer du sein, chez la femme jeune (F.J), est
diversement appréciée. Certaines études ne montrent aucune
modification (incidence stable), alors que d’autres études
concluent à une augmentation d’incidence. En l’an 2000, elle
était de 26,7 (tranche 30-35 ans) Vs 220 (tranche 50-55 ans)
[1]. Les résultats, aux États-Unis, restent encore débattus.
M1
2
2.3
Traitement: il est majoritairement multimodal, à l’exception
des cas de CIC. 87% des malades
France
ont subi une chirurgie première (19%
de traitement conservateur et 81%
de mastectomie complète, dont 3 Fréquence 3% <35 ans
[1, 2, 3]
cas de propreté), 13% ont bénéficié
(10%<40ans)
d’une chimiothérapie néo-adjuvante
(73% de chirurgie radicale, contre
27% de conservateur) et enfin, 9 cas
de reconstruction (1 lambeau musculaire, 3 prothèses siliconées et 5 oncoplasties).
La radiothérapie et la chimiothérapie adjuvantes ont été réalisées dans 95 et 82% des cas respectivement. Le protocole le
plus utilisé est le 4 FEC/4 TXT. L’hormonothérapie adjuvante
est indiquée dans 60% des cas (TAMOXIFENE 20 mg).
Anatomie pathologie: Dans notre série, le carcinome canalaire
infiltrant a été le plus fréquent. Il représentait 86% des cas
[pure: 75%, avec composante (intra-canalaire 7%, colloïde 2
cas, lobulaire infiltrant 1 cas)]. Les autres carcinomes retrouvés
étaient: lobulaire infiltrant 4.7%, intra-canalaire 6% (4.7% pur
et 1 cas de Paget associé), 1 cas de colloïde muqueux et 1 cas
de tubuleux.
Au total, selon la classification p TNM, on a eu: T0, T1, T2,
T3, T4, N0 et N1 au nombre de 01, 08, 53, 09, 14. 34 et 51,
respectivement.
Le grading SBR a été majoritairement élevé (II: 53%, III: 40%),
il a été retrouvé 60% des cas d’envahissement ganglionnaire
N+ (dont 60% avaient plus de 3 N+), 37% de rupture capsulaire
(RC) et 41.2% d’embols lympho-vasculaires (E+).
L’étude immuno-histochimique a conclu à 35.3% de HER 2+ et
59% de RH + (RO isolé: 55%, RP isolé: 52%), d’où la classification type en: Luminal A = 33%, HER2+ = 9%, Luminal B = 26%
et Triple négatif = 32%.
Évolution: la survie globale est de 100%, à ce jour; cependant
des rechutes ont été observées dans 9.4% (métastase: 3.5%,
récidive loco régionale: 2.4% et les deux associés: 3.5%), avec
un délai moyen de 5 mois (marges: 2 – 6 mois).
Les rechutes étaient les suivantes:
M+ Foie: Pte 35 ans, T2N1M0, PEV 0, SBRIII, 10N+/10 _1RC,
E-, triple+, délai de 4mois.
M+ Os: Pte 33 ans, T4dN1M0, Pev 2, SBR III, 11N+/16_ 3RC, E+,
triple+, délai < 6 mois.
M+ Os: Pte 29 ans, + Gross, T4bN1M0, SBRIII, 6N+/15_1RC, E,
Her2+, délai de 2 mois.
Récidive locale bifocale: Pte 28
ATCD sein-ovaire [ ]
ans, T3N0M0, CLI, SBR II, 0N+/8,
[31,32] [33] [24]
E-, RH+,
Récidive axillaire: Pte 32 ans,
%
50
29
11.4
T3N1M0, CCI, SBR III, BDR+, E-,
RH+, délai de 5 mois.
38
Lymphangite pulmonaire carcinomateuse + Nodule S/pectoral: Pte 27 ans, T2N1M0, Pev0, SBRIII 7N+/9- 3RC, E-, triple-,
délai de 6 mois.
M pulmonaire et axillaire droite: Pte 32 ans, T3N1M0, SBR II,
10N+/30 – 3RC, E+, triple - délai de 6 mois.
Récidive locale à 3 mois et Troisier à 5 mois: Pte 34 ans,
T4bNM, SBR III, 3N+/8 -1RC, E+, Her2+.
GB
SZ
USA
Canada
4 [4]
2 [5]
20 [6]
6.7 [7]
5.4 [8]
Afrique
Asie
>10 [18]
Pays d’Asie
2-24
[9,10]
6.9
[11]
6-8
[12]
S. Corée
autres
9.6 [13]
0.2 [14]
3.2 [15]
6.2 [16]
7.5 [17]
Maghreb
Tunisie
Maroc
Algérie
NS
10.9 [19]
5.37 [20]
7.60 [21]
15-25.4 [22]
24 [23]
12 [24]
17 [25]
19.3
Les fréquences rapportées, dans la littérature, varient de 0.2
à 25% et peuvent s’expliquer par la disparité des populations.
L’augmentation de l’incidence, en général et de la fréquence,
dans notre série, s’expliquent par la recrudescence du tabagisme, chez la femme, l’obésité et le changement des modes
alimentaires (gras). L’augmentation peut, aussi, être imputable
au sous-diagnostic de ce cancer, chez les femmes âgées.
Facteurs de risque: ils sont communs aux deux groupes d’âges
[4, 19, 26, 27, 28, 21, 24, 29, 30,...]. Il s’agit de: puberté précoce,
âge tardif de la première grossesse, nulliparité, allaitement,
contraception orale, alcool, irradiation, ATCD d’hyperplasie
atypique, de néoplasie lobulaire in-situ et de CDS familial. Cependant, il existe une controverse, pour l’obésité et le tabac.
Pour certains, le tabagisme augmente le risque de cancer; surtout, si association d’ATCD familial de CDS [21]; d’autres rapportent l’effet protecteur du tabac, contre ce cancer. En effet,
dans une étude cas-témoins de BRUNET, sur les femmes avec
BRCA1 ou 2 muté, les non-fumeuses ont développé plus de
cancer que les fumeuses [21]. L’effet protecteur serait dû à une
chute d’œstrogène circulant et à l’action anti-œstrogène du
tabac.
ATCD: De nombreux auteurs rapportent des ATCD de CDS et/
ou d’ovaire (6.25 à 55%), tandis que, pour certains, ce cancer
est une maladie fréquente et l’existence de CDS familial peut
être une simple coïncidence, car 80% ne développeront pas de
cancer [40]. L’augmentation de la fréquence de ces ATCD, peut
être expliquée par les faibles séries, le nombre de mariages
consanguins et enfin, le risque accru d’une mutation BRCA.
[27]
[22]
[34]
[35]
[28]
[21]
[36]
[37,38]
[13]
[39]
NS
20
20.6
S+At
13.3
8.5
9
21
6.25
55.5
1er °
22
20- 30
8.7
13.23
7
ÉVÈNEMENT
Les formes héréditaires rares représentent moins de 10% des
F.J. Trois gènes, actuellement reconnus: BRCA 1 +++ BRCA 2
et aussi TP53, dans le syndrome de Li et Fraumeni [48].
Le CDS, dit héréditaire, est rare chez la femme âgée. En effet,
il survient à un âge moyen de 43 à 47 ans, alors que le cancer
sporadique survient à un âge moyen de 63 ans.
Cette association fréquente confirme le rôle de la génétique
dans la distribution de l’affection.
Du fait de
Taille
my
Focalité Bilatéral
la
difficulté
[28] < 3cm - 36.5% 5.2 cm
clinique
et
[19]
4.9 cm
1.5
mammographique (densi- [29]
5.7
té mammaire)
7.8 cm
2
d'affirmer un [21] >5cm - 58%
syndrome tu- [27]
3.5 cm
moral chez la
[33] >2cm - 56%
F.J, l'échographie constitue [58] >2cm - 37.8%
un
complé- [4] >2cm - 59%
3.8 cm
ment
indis[24]
5 cm
1.5
pensable.
D’après la lit- [22]
4 cm
X=7.2
5.4
térature,
le
[36]
2.5 cm
X= 55.5 11.1
cancer inté3.75 cm X= 16.5 1.17
resse, le plus NS
souvent,
le
sein gauche. Cependant, il n’y a pas d’explications aux variations de siège, qui pourraient être attribuées au hasard.
Prédispositions génétiques
%
Age
moy.
[41]
[31]
[24]
[42]
[43]
[2, 6,44,45,46,47,48]
[49]
40
25
13.5
33
9.8
Atcd: 36.4
5 -10
10 -19
[22] litérat.
[4,35,53]
[33,54]
[20]
[21]
[24]
[25,28]
[11]
NS
31-31-32
32
32.1
32.4
29.5
30.4
31.5
35.2
32
Age: La définition du CDS de la F.J n’est pas univoque. Différentes études ont défini une F.J comme correspondant à une
femme de moins de 30, 35, 40, 45 ans; ou, simplement, non
ménopausée [9, 50, 51, 52]. L’âge le plus bas rapporté, dans la
littérature, est de 14 ans [55].
Nodule%
Gche
Dte
Bil
Selon plusieurs auteurs, l’âge est reconnu comme un facteur
[22, 27,35]
90
[29]
60.3% 37.9
1.7
de risque du cancer, en général et du CDS, en particulier. Le
[36]
100
[19]
52
46.5
1.5
jeune âge semble être, en lui-même, un facteur pronostique
[33]
83
péjoratif indépendant, avec un risque, accentué, de récidive
[21]
52.08 45.83 2.09
locale et une survie diminuée.
[19]
80
[24]
1.47
Le jeune âge est corrélé à: fréquence de prolifération tumo[52]
72
rale plus rapide, haut grade histologique, envahissement ganSP
56
44
1.17
glionnaire N+ et lympho-vasculaire E+ et des récepteurs oes[59]
87
trogéniques RO, volontiers négatifs.
[58]
majorité
Dans notre série, l’âge moyen est de 32 ans, avec 73% de pa[60]
77.9
tientes âgées entre 30 et 35ans.
Les métastases sont fréClinique: on constate que nos patientes ont consulté dans un
[28]
94
quentes, en cas de F.J et les
délai supérieur, par rapport à quelques séries de la littérature.
formes évoluées (T4, T3N1,
[21]
Le délai moyen long (6 mois) s’explique par l’augmentation de
M1) sont, aussi, considérables:
fréquence et de l’incidence du CDS et le manque de centres
NS
94
36,5% [28], 34% [25], 32,8%
spécialisés; mais, il reste toujours inférieur à celui des femmes
[29] et 65% [21]. Dans notre
âgées. Ceci s’explique par l’indépendance de la F.J, l’informa- série, on a, respectivement, 2.35 et 26%; ceci est dû au stade
tion de celle-ci sur l’utilité du dépistage et du diagnostic préévolué des cancers, lors du diagnostic.
coce et aussi, l’amélioration économique.
Ce retard de diagnostic pourrait expliquer le stade avancé, Méta [28] [61,62] [63] [22] [3,64] [27] [29] [65] [21] NS
au moment du diagnostic.
Délai moyen
[19]
[22.28]
[33]
[4]
[56]
[21]
NS
mois
6.5
5
3.5
4
6.5
8.4
6
D’après plusieurs auteurs; les formes en PEV prédominent
chez les F.J et elles sont réputées plus agressives, de pronostic péjoratif, en rapport avec la fréquence élevée de N+.
Pev
[20]
[29]
[57]
[21]
NS
%
26.9
28
4
40
16.47
Même dans notre série, aucune particularité clinique n’est décrite chez la F.J, sauf pour la taille tumorale, où l’on observe
une fréquence plus élevée de lésions volumineuses, dans de
multiples séries.
La découverte d’un nodule du sein a été le motif de révélation
le plus fréquent.
L’autopalpation des seins est plus fréquente chez les F.J. En
Tunisie, elle est de 41,5%, à 30 ans, contre 0%, après 60 ans.
%
7
8-16
11.3
11
2.4-30
6.7
6
3.2
25
2.35
La survenue du CDS, sur grossesse, présente une entité rare,
non négligeable; mais, possible.
Aucune spécificité anatomopathologique n’est décrite, pendant la grossesse. Toutefois, cette dernière semble être un
facteur pronostic péjoratif indépendant [66,67]; car, en général, il existe un retard diagnostic, des cancers évolutifs et
des facteurs pronostic péjoratifs, avec près de 50% de stade
avancé, 50 à 80% de N+, SBR plus élevé (I: 10%, II: 40%, III:
50%), des formes inflammatoires plus fréquentes à 20% (4%
en dehors) et des métastases à 11% (2,5% en dehors). Le pronostic est mauvais, avec une survie globale diminuée.
Kc/ Grs
[24]
[27]
[68,69]
NS
%
8.5
17
6
5
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
39
ÉVÈNEMENT
Histologie: Le carcinome canalaire infiltrant (CCI) est la
forme prédominante (73 à 95%). Les stades ≥T2 sont les plus
retrouvés. Nos chiffres rejoignent ceux d’Occident.
SURVIE GLOBALE
Femme jeune
Femme
Âgée
5ans
5ans
5ans
3ans
[18]
10-40%
Plus péjoratif si N+
68%
31% si N+
77%
63% si N+
[67]
43%
57%
64%
74%
[70]
Contrairement à certaines idées préconçues, la grossesse
ne semble pas influencer le pronostic d'un CDS traité. Cependant, la procréation médicalement assistée est contreindiquée, si on utilise des thérapies de stimulation. En cas
de cancer de bon pronostic, il n’y a pas de délai à respecter
entre la fin du traitement et la conception. A l’opposé, l'évolutivité reste péjorative, avec ou sans grossesse et il semble
raisonnable de conseiller un délai de 2 ans, minimum et un
bilan d’extension négatif. En l'absence de désir de grossesse,
une contraception est conseillée.
TRAITEMENT:
La chirurgie est fonction des caractéristiques cliniques de
la tumeur et du rapport taille tumoral / volume du sein.
Ses indications sont classiques et l'âge n’est pas synonyme
de mammectomie, malgré qu’il soit un facteur pronostic
péjoratif.
Le souci esthétique est important. Pour cela, de nombreux
auteurs privilégient le traitement conservateur, facilité grâce
à l’oncoplastie et la chimiothérapie néo-adjuvante. Cependant, le risque de récidive locale est plus élevé chez les F.J,
que chez les femmes plus âgées.
La chimio est bénéfique, même chez les N-. Elle entraîne une
aménorrhée, chez 30% des F.J. La fréquence de prescription
des agonistes de LHRH durant 2 ans, pour suppression de la
fonction ovarienne, retarde d'autant plus la survenue d'une
grossesse ultérieure.
La radiothérapie constitue une composante thérapeutique
essentielle du CDS. Elle n’a pas de particularités liées à l’âge.
L’efficacité de l’hormonothérapie est indépendante de l’âge
et du N. Des études randomisées ont rapporté une diminution
des taux de récidives de 6%, et du risque de décès de 6.3%.
TRT
[11]
Chir
MC
TC
95
Chimio
Adjuv
NADj
47.4
21.2
[13]
82.4
17.6
68
30
[35]
70
30
73
27
[19]
[63]
RTE
39.3
80
93
30.4
89
[65]
48
44.6
65.2
[21]
72.2
27.8
55.5
[27]
82
92
37
25
70
40.8
25
38.9
35.4
37
[28]
41
[24]
85
[71,72,73]
Santé-MAG
14
95.9
36.1
Major
[22]
40
39.5
70
62.6
NS
Hormono
100
77
18.8
80
20
N°38 - Mars 2015
82
7.3
91.5
18
13
95
59
CCI%
Stade pT
[23]
Prédom
[63]
T2: 49.2
[19,27]
90
[27]
> St II: 63
[25,63]
95
[9]
T2: 40-50
[24]
82.9
[22]
T2: 52
[22]
73
[21]
T4: 52.08
[36]
89
[24]
T3,4: 44
[2,32]
80
[3]
T3,4: ↗
[52]
85.1
[80]
T3,4: 11
[74]
74.3
[14,15]
T3,4: 13
[75]
92.9
NS
[76]
94
T2: 62.35
T3.4: 27
[21]
75
[35,77]
83
De multiples auteurs rapportent la
prédominance des hauts grades SBR
chez les F.J, Ils sont source d’agres[78]
78.3
sivité tumorale dans cette tranche
[79]
82.4
d’âge, corrélés à un haut risque métastatique vers des sites de mauvais
NS
100
pronostic, comme le foie et le poumon. Ils influencent, significativement, la survie globale. Nos
résultats concordent avec ceux de la littérature.
Le N+ est plus fréquemSBR
I
II
III
II+III
ment observé, chez la F.J
[11]
41
[27,52], c’est un facteur
[39]
0
37
important, qui explique, en
partie, le mauvais pronos[28]
62.9
37
tic, lié à l’âge. L’envahisse[81]
67.1
ment axillaire est lié à un
[23]
Pred
taux de survie significativement plus bas, chez la
[27]
48.2
F.J (la survie =1/ nombre de
[63]
41.1
37.1
N+). Le pronostic est plus
péjoratif, si N+>3 [41].
[24]
4
61
35.4
Des analyses multivariées
[22]
10.5 62.3
27.2
ont confirmé la faible
[82]
60
hormono-sensibilité
des
tumeurs [récepteurs hor[58]
61.9
monaux (RH) volontiers
[2,32]
30
60
négatifs], la réaction stro[36]
11
56
33
male lymphocytaire plus
prononcée et la surexpres[83]
51.5
sion fréquente de l' HER2
[52]
62.2
réduisant, ainsi, l’arsenal
[57]
55
thérapeutique et aggravant le pronostic [12, 58].
[21]
4.4 42.44 53.34
La présence simultanée
[79]
53.4
des récepteurs à œstro[78]
55.1
73.8 gène et à progestérone
donne un meilleur pronos[77]
70
tic qu’en leur absence (isoNS
7
53
40
93
lée, ou associée) [87].
Les lésions sont, souvent,
indifférenciées: RH-, Her2+, E+ élevé, Ki67>50% et mutation
p53 plus fréquente.
ÉVÈNEMENT
N+
E+
N+
E+
Survie (ans)
2
3
5
[28]
45
[54]
32.2
[39]
55 (31*)
[4]
35
[39]
30
[27]
40– 78
67.7 (SSM: 58.2)
[84,85]
↗
[27]
50
[63]
36
[50]
40
[24]
72
[35,58]
26.6
[71,72]
[22]
[3]
[63]
[52]
45.1
[24]
[57]
54
[65]
43.5
28-34
[86]
37
[21]
61.1
NS
6o (60*) 41.2
↗↗
[11]
OE+
P+
68.7
53
[27]
HER2+
55.6
[24]
72.2
17.5
4.3
[72,73]
11
[22]
59
[2]
73.5
[65]
10
7.4:
contro: 1.2
6.6 Patey
12.9 MP
8.9 Grs
21.5
27,63%
7.4 MP
71.5
[90]
7.5 -35 MP
86.3
76.1
25.6
plus ↗
[84]
↗ même pour in-situ
26
19
[46]
30 (Vs 3 F âgée)
24.3
18.5
[70]
50
[22]
pas de ≠ F âgée
[78]
50.9
[91]
70
[92]
91
P53 ↗, Ki67 > 50%
↗↗
[28]
15
6.1
Survie brut significativement ↘
[41]
61.2
56.7
79
47.9
contro: 13
15.4
Abst
[36]
48.27
47
20
[79]
10-17
57
60,48
meta
Triple -
[88]
[32]
59.1
82.5
49.9
[11]
19-34
[58]
Locale
65
N-:
N+:
[35]
25
58
[63]
[3,89]
[21]
*: N+ > 3
50
RH+
[23]
52.2
29
65
[32]
[74]
88
Récidive
10
52 (15: BRCA mut)
75
70
57
47
[52,93,94]
plus ↗ après MP
[95]
6 – 19 (M sans Rthpie)
15-35 (MP)
57
[96]
X9 si MP
[54]
61.3
[97]
[39]
59.2
[65]
66.9
33
45.2
47.7
48.3
41
63.6
Evolution: Vu
le recul court,
la survie de
[21]
78.4 67
56.8
nos malades
[77]
19
est de 100%.
[78]
60.9
23.5
24.1
En revanche,
la survenue
NS
59
55
52
35.5
32
des rechutes
est retrouvée
dans 9.5%. C’est bien ce que traduit la littérature, en général, avec des survies à 5 ans diminuées et des récidives élevées. Cependant, les récidives fréquentes, après tumorectomie, justifient-t-elles une mastectomie secondaire?
Notre étude confirme l’existence des caractéristiques, plutôt
défavorables, des CDS (facteurs histo-pronostiques, immunohistochimiques et présentation clinique) et de son pronostic péjoratif, chez les jeunes algériennes.
Les conditions de prise en charge de cette population
doivent, donc, être spécifiques.
Ce pronostic peut être amélioré par un diagnostic précoce et
une prise en charge rapide et adéquate, surtout avec l’avènement des thérapies ciblées.
A la fin de cette étude: doit-on, pour autant, proposer un
dépistage systématique chez les FJ, de moins de 35 ans ? Ce
sujet suscite des controverses et actuellement, on privilégie
↘ au moins de 10%
Stade I "88 ", Stade II "71 "
le dépistage individuel et une consultation d’oncogénétique,
qui ciblent, essentiellement, les femmes avant 40 ans, dites
à risque.
CONCLUSION:
L’incidence du cancer du sein de la femme jeune est en
hausse constante, en Algérie, ces dernières années. Ses
causes sont multifactorielles: existence de cas familiaux, de
formes génétiques, occidentalisation du mode de vie, prise
de poids et recul de l’âge du mariage...
Ce cancer se distingue par des caractéristiques biologiques
plus agressives, une grande prédisposition génétique et un
retard diagnostique. Il se présente sous des formes plus évoluées et de pronostic défavorable.
Ce dernier pourrait être amélioré par un traitement adapté
aux facteurs pronostiques, avec une attention accrue à la
castration hormonale.
Ce cancer requiert une attention particulière dans sa prise en
charge; surtout, psychologique.
On est confronté à un véritable dilemme, dans la mise en
œuvre d'un traitement, devant trouver les meilleurs compromis entre la limitation des séquelles, la préservation de
la fertilité et la réduction maximale du risque de rechute, afin
d’aider ces femmes à rester "jeunes", le plus longtemps possible. Cela reste une tâche difficile; mais, possible
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
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ÉVÈNEMENT
Étude:
Votre avis sur
l’automédication
Par le Docteur Derkaoui Yahia, Dr Cherif Safi, Dr Benhamed Chems-eddine Mohamed
Ce travail a été distribué à plus de 206
personnes (un nombre qui représente un
échantillon réduit de la population de la
wilaya d’Ain-témouchent puisque l’automédication est pratiquée dans les pharmacies, de l’ouverture à la fermeture);
remplis illico presto, par le patient, dans
la salle d’attente du cabinet de groupe Dr
Derkaoui, ou au niveau de la pharmacie
Benhamed; sans que le pharmacien, ou le
médecin, lise ou interprète le contenu du
questionnaire, pour ne pas influencer la
personne, dans sa réponse.
I/ INTRODUCTION:
Le client, en pharmacie, est considéré
comme un acteur de sa santé qui, par
son savoir, son expérience personnel pratique l’automédication sur le symptôme
ressenti et sur le remède utilisé, jugé sans
danger et efficace.
Ces pratiques de l’automédication sont
jugées, souvent, sérieuses par ces acteurs
du fait qu’il y a un minimum du savoir
médical et de l’expérience personnel, ou
familiale. Ce savoir médical est acquis
par les nouvelles sources d’informations,
le rendant plus facilement accessible;
car, par un simple clic, sur un moteur de
recherche, l’utilisateur aura les informations voulues sur un terme médical, sur
une maladie ou sur un médicament; ainsi
que la médiatisation et la publicité vue à
la télévision, lue sur un journal, magazine
ou revue scientifique, jouent un rôle dans
le comportement de l’automédication.
Donc, le savoir médical ressenti et
l’expérience justifient les pratiques de
l’automédication; généralement, bien
assumées par ces acteurs, en matière de
responsabilité.
S’appuyant sur un avis médical, ou une
consultation médicale antérieure, ces
acteurs de l’automédication choisissent
de reconduire un médicament, ou toute
l’ordonnance faisant responsabiliser le
praticien et le pharmacien, à leur insu .
Déontologiquement, le pharmacien préfère, toujours, dispenser les médicaments
sur ordonnance mais malheureusement,
les mauvaises pratiques de l’automédication prennent le dessus, malgré tous les
conseils prodigués, en pharmacie.
II/ BUT DU TRAVAIL:
Nous, en pharmacie et le médecin, en
cabinet; avons constaté que l’automédication a pris une autre tournure, dans
la pratique des patients/clients, ou tous
les médicaments sont à leur porté; que
ce soit dans leur foyer (accès facile à la
pharmacie familiale), ou au niveau de
la pharmacie (facilité de délivrance des
médicaments, par le pharmacien, ou le
vendeur en pharmacie).
Donc, le but de ce travail consiste à voir:
la part de l’automédication, dans les dépenses globales de santé (1) (médicament
+ soins);
Algérie
(300 à 500 dollars par habitant / an)
= 242 à 403 Euro = 25241 à 42100 DA.
III/ DÉFINITION DE L’AUTOMÉDICATION:
Avant de définir l’automédication il faut
qu’on définisse l’ordonnance et le médicament.
A- Définition de l’ordonnance:
Cette ordonnance, qui garde, toujours,
ses lettres de noblesse et qui représente
un genre de contrat, reliant le malade au
médecin; car, la relation médecin-patient,
nouée lors de la consultation, se conclut
par la rédaction d’une ordonnance ; laquelle peut faire l’objet de commentaires
plus ou moins étendus, portant, de manière variable, sur la pathologie, sur les
mécanismes d’action du médicament, sur
la prescription elle-même, sur le suivi du
traitement et ses éventuels effets. L’ordonnance, exécutée par le pharmacien,
peut être encore répétée, commentée ;
voire, réinscrite sur les em- ballages des
médicaments. (2)
La relation médecin-patient a beaucoup
évolué, au cours de ces dernières années,
ou l’on constate que même le pharmacien oriente le malade, chez le médecin
(art 143) du code de déontologie médicale de la République algérienne démocratique et populaire (3) chaque fois qu’il
est nécessaire, le pharmacien doit inciter
ces clients à consulter un médecin.
La prescription médicale est un acte médical, consistant à donner un ordre formel
et détaillé de délivrer un médi- cament,
ou d’administrer un traitement, nécessaire à une personne. Elle fait, tou- jours,
suite à une consultation et vise le soin, ou
la prévention.
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
45
ÉVÈNEMENT
La prescription médicale engage la responsabilité du médecin; elle doit être
aisément exploitable par le pharmacien, l’infirmier(ère) et le patient ou ses
proches. Aussi, obéit-elle à des règles
précises de rédaction.
Art47 du code déontologie médicale (3)
de la république algérienne démocratique et populaire:
Le médecin, le chirurgien-dentiste doit
formuler ses prescriptions avec toute la
clarté nécessaire. Il doit veiller à la bonne
compréhension des prescriptions par
le malade ou par son entourage. Il doit
s’efforcer d’obtenir la bonne exécution du
traitement.
Art 56 du code déontologie médicale (3)
de la république algérienne démocratique et populaire:
Toute prescription, certificat, attestation ou documentation, établi par un
médecin, un chirurgien-dentiste doit être
rédigé lisiblement et permettre l’identification du signataire et comporter la date
et la signature du médecin, ou du chirurgien-dentiste.
B- Définition du médicament:
Art 170 du code de la santé de la république algérienne démocratique et populaire
(Belkeise Edition Dar el beida Alger).
On entend par médicament, au sens de la
présente loi:
Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives, ou préventives, à l’égard
des maladies humaines ou animales; et
tous produit pouvant être administrés à
l’homme, ou à l’animal, en vue d’établir
un diagnostic médical ou de restaurer;
corriger et modifier ses fonctions organiques;
Toute préparation magistrale de médicament préparé extemporanément;
Toute préparation hospitalière préparée sur prescription médicale et selon
les indications d’une pharmacopée, en
raison de l’absence de spécialité pharmaceutique, ou médicament générique
disponible ou adapté; dans la pharmacie d’un établissement de santé et destiné à y être dispensé à un ou plusieurs
patients;
Toute préparation officinale de médicament préparé en officine selon les
indications de la pharmacopée ou du
formulaire national des médicaments
et destinée à être dispensée directement au patient;
Tout produit officinal divise défini
comme étant toute drogue simple; tout
produit chimique ou toute préparation
46
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
stable indiquée dans la pharmacopée;
préparée à l’avance par un établissement pharmaceutique qui assure sa
division au même titre que l’officine ou
la pharmacie hospitalière;
Toute spécialité pharmaceutique préparée à l’avance; présentée selon un
conditionnement particulier et caractérisée par une dénomination spéciale;
Tout générique qui a la même composition qualitative et quantitative en
princeps actif la même forme pharmaceutique sans indications nouvelles et
qui est interchangeable avec le produit
de référence du fait de sa bioéquivalence démontrée par des études appropriées de biodisponibilité;
Tout allergène qui est tout produit
destiné à identifier ou provoquer une
modification spécifique et acquise de
la réponse immunitaire à un agent allergène;
Tout vaccin; toxine ou sérum qui sont
tout agent destiné à être administré à
l’homme dans le but de provoquer une
immunité active ou passive ou en vue
de diagnostiquer l’état d’immunité;
Tout produit radio pharmaceutique
prêt à être administré à l’homme et
qui contient un ou plusieurs radionucléides;
Tout produit stable dérivé du sang;
Tout concentré d’hémodialyse ou solutés de dialyse péritonéale;
Les gaz médicaux
C- Définition de l’automédication:
Automédication: (nom féminin):
D’après le dictionnaire HACHETTE c’est:
La prise de médicaments sans avis médical.
D’après le dictionnaire de français Larousse c’est l’utilisation par un malade de
médicament en dehors d’un avis médical.
Mais en réalité l’automédication est pratiquée sous plusieurs formes (4):
1- Achat de médicaments sans ordonnance de chez la pharmacie.
2- Prélever des médicaments dans la
pharmacie familiale: réutilisation des
médicaments déjà prescrit par un médecin et conservés à domicile
3- Recourt de la propre initiative de
cet acteur à un médicament sans qu’il
demande conseil à des professionnels
de la santé.
4- Ajustement par le patient d’une
prescription médicale en augmentant
ou en diminuant les dosages des médicaments prescrits.
III/ MATERIELS ET MÉTHODES:
A- Auteur et lieu du questionnaire:
1. Cabinet de groupe Dr Derkaoui Yahia et Dr Derkaoui Sid ahmed, Cabinet
équipé pour les soins d’urgence et service de permanence 7 jours / 7 y compris les jours fériés.
2. Dr Cherif Safi, Pharmacien, chimiste,
Dr en biochimie fondamentale titulaire
de la pharmacie CHERIF.
3. Dr. Benhamed Chems-eddine Mohamed, Pharmacien d’officine.
B- Questionnaire:
Ce questionnaire a été:
Remplis par les patients/clients au niveau de la salle d’attente du cabinet de
groupe Dr Derkaoui ou au niveau de la
pharmacie Benhamed.
Edité en arabe et en français pour permettre à un grand nombre de patients/
clients de comprendre et répondre à ce
questionnaire.
V/ ANALYSE:
A- Femme: (Tableau 1)
B- Homme: (Tableau 2)
L’analyse des pratiques de l’automédication relève bien de la capacité de l’individu à se soigner par soimême, sans négliger quelques bonnes
habitudes, même en pratiquant de
l’automédication:
la demande des conseils du pharmacien, avant l’achat des médicaments
sans ordonnance.
Prendre en considération des conseils
du pharmacien.
informer son médecin traitant des
médicaments achetés sans ordonnance.
On constate aussi que:
La sous estimations des symptômes;
Le manque de temps;
Le rendez-vous non pris, ou raté;
Favorisent énormément l’automédication.
Mais l’analyse des deux tableaux nous
montre que le patient/client est d’un
certain niveau de connaissance et de
savoir médical assez élevé, car à n’importe quelle question, on a une réponse
logique.
Exemple:
La question 3 (est ce que tous les médicaments peuvent être achetés sans
ordonnance): on a plus de 88% de NON
(homme et femme).
La question 4 (est-ce que vous savez
qu’il ya des médicaments qui ne sont
délivrés que sur ordonnance: on a plus
de 90% de OUI.
ÉVÈNEMENT
Pour nous ce sont des réponses logique
mais ne reflètent pas la réalité de ce
patient/client qui, pour lui, les 10%
concernent uniquement les médicaments dangereux; exemple: Les psychotropes; et tout le reste, c’est possible de
les acheter sans ordonnance.
C’est pour cette raison qu’on trouve que
ce patient/client à une main facile et
pratique l’automédication sur tous les
médicaments, sauf les psychotropes.
A- Réponse concernant la 1ère question
par tranche d’âge
D’après les histogrammes de la page 11
et 12.
On remarque qu’il ya un abus d’automédication prédominant chez les hommes
de 20 à 79 ans. Ce phénomène peut-être
expliqué par le fait que ce patient/client
a un savoir médical et il veut le montrer, prouver sur terrain; c'est-à-dire,
en pharmacie.
B- Responsabilité Homme + Femme
Le patient/client (H+F) décline nettement sa responsabilité envers l’automédication.
Le pourcentage élevé de 90% (9 patients sur 10) est important. Ceci est
expliqué du côté du:
a- Patient/client:
négligence du tuteur.
a une main facile sur les médicaments.
rôle des médias et internet.
b- Professionnel de la santé:
rôle passif d’une minorité de praticiens et pharmaciens.
Diminution du temps d’écoute
consacré au malade, par le médecin.
c- l'administration:
Absence d’une règlementation
pour cerner de pareils comportements.
C- L’Automédication concernée:
Le pourcentage élevé des médicaments
achetés pour les Céphalées est expliqué par le fait que c’est un symptôme
accompagnateur de beaucoup d’affections.
Et ce, quel que soit le degré de la douleur céphalée, abdominale ou dentaire
le patient/ client pense qu’il peut se
faire soulager par la prise du médicament, que d’aller prendre un avis
médical.
IV/ DISCUSSION ET CONCLUSION
Les patients/clients sondés, tout en sachant qu’il ya des médicaments qui ne
sont délivrés que sur ordonnance (Liste
I et II) persistent à faire de l’automé-
dication; en achetant par exemple des
antibiotiques à usage pédiatrique, ou
adulte, croyant que ces médicaments
ne sont pas concernés par le type de
médicaments, dont la délivrance se fait,
uniquement sur ordonnance.
Il existe plusieurs types de risques, liés à
l'automédication:
Les risques, pour le patient, sont bien
réels et une vigilance à tous les niveaux s'impose.
les risques sans mésusage du médicament: par exemple, l'hémorragie
digestive, après la prise d'un médicament anti-inflammatoire, pour une
douleur.
les risques par mésusages médicamenteux: le médicament est détourné de son objectif principal (par
exemple les laxatifs, ou médicaments
à visée amaigrissantes), parfois à visée dopante (sportifs et autres...).
les risques par interactions médicamenteuses (comme les anti-vitamines K, associés à de l'Aspirine°
prise à visée antalgique) ou par
prises répétées d'une même molécule, commercialisée sous différents
noms, jusqu'au surdosage.
les risques de retarder le diagnostic
et la prise en charge de la maladie
sous-jacente.
Les Solutions envisageables:
Cette étude nous apportera un certain
nombre d’éclaircissements, sur un sujet
médical qui devient, de plus en plus,
un sujet de société sur lequel nous devons apporter nos réflexions et, dans la
mesure du possible, suggérer des solutions, pour le bien de la Santé publique.
Cette solution sera
1 – Concrète:
Pour l’autodiagnostic, avec l’intervention du ministère de la Santé et le
Conseil de l’ordre des médecins.
Et pour l’automédication, avec l’intervention du ministère de la Santé et le
Conseil de l’ordre des pharmaciens.
2 – Corporatiste:
a- Les professionnels de la santé (médecin; pharmacien) doivent accompagner, tout en respectant leur autonomie et le patient, qui représente
le maillant fort dans cette équation.
b- Travailler, pour rendre la relation
médecin-patient et celle du pharmacien-patient, une relation de
conscience et de confiance.
c- Trouver du temps; du temps médical; du temps d’écoute; du temps
de l’éducation à la santé; sans ça, le
patient pratique de l’autodiagnostic
et l’automédication:
Pour le médecin: temps nécessaire,
pour une consultation efficace.
Pour le pharmacien: temps nécessaire, pour une bonne explication.
Pour le malade: temps nécessaire,
pour assurer un bon dialogue avec
le médecin et le pharmacien et pour
une bonne écoute des informations
et des conseils donnés par le médecin et le pharmacien .
d- Éduquer le patient/client à lire et
observer l’emballage, pour repérer
les signes de dangerosité (tableau
rouge, ou vert).
e- Savoir renoncer à l’automédication. (5)
Se soigner, sans consultation médicale,
n’est valable que pour des affections
connues et bien définies. En présence
de certaines maladies chroniques, par
exemple un diabète, une affection cardiaque, un système de défense affaibli,
ou des troubles connus du foie, ou des
reins, le médecin devrait être consulté
au préalable; même s’il s’agit de petits
maux. Ceci est, également, valable lors
de la survenue, subite, de troubles non
explicables.
CONCLUSION:
L’automédication existe dans les pratiques de cet acteur et donc, on ne
peut pas la négliger; mais, à notre avis,
il faut qu’elle soit accompagnée, orientée, contrôlée et sensibilisée sur les
risques potentiels et veiller à écouter
les conseils des professionnels
Références
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d’ombre nécessitant d’être clarifiées (rencontre)
[Internet]. vitaminedz.com. [cited 2014 Nov 8]. Available from: http://www.vitaminedz.com/l-avant-projet-de-loi-sanitaire-comporte-des-zones-d-ombre-n/
Articles_18300_2857631_31_1.html
[2] Akrich M. Le médicament comme objet technique.
Revue internationale de Psychopathologie, Revue
internationale de Psychopathologie [Internet]. 1996
[cited 2014 Sep 13]. p. 135–58. Available from: http://
halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00081737
[3] Code de déontologie médicale algérien - ciopfcode-de-deontologie-algerie.pdf [Internet]. [cited
2014 Apr 19]. Available from: http://www.ciopf.org/var/
ciopf/storage/fckeditor/File/ciopf-code-de-deontologie-algerie.pdf
[4] Trois types d’automédication [Internet]. 2011 [cited
2014 Oct 3]. Available from: http://www.youtube.com/
watch?v=9IqJndxeP7Q&feature=youtube_gdata_
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[5] Les dix commandements de l’automédication
[Internet]. Eurekasante.fr par Vidal. [cited 2014 Aug
6]. Available from: http://www.eurekasante.fr/medicaments/automedication/dix-commandements-automedication.html
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
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ÉVÈNEMENT
Questionnaire
48
Santé-MAG
N°38 - Mars 2015
ÉVÈNEMENT
Tableau 01
N°
1
2
3
4
Question
Est-ce que vous achetez les médicaments sans ordonnance?
Qu’est-ce qui vous pousse à acheter les médicaments sans
ordonnance?
- Difficultes d’accéder aux soins (8)
- RDV non pris, ou raté (2)
- Sous-estimation des symptômes (9)
- Conseil familial (3)
- Conseil d’amis (4)
- Reprise d’un TRT, déjà prescrit par votre médecin (20)
- Publicité TV (1)
- Publicité presse, ou revue (2)
- Manque de temps, pour aller chez le médecin (11)
Est-ce que tous les médicaments peuvent être achetés sans
ordonnance?
Est-ce que vous savez qu’il ya des médicaments qui ne sont délivrés
que sur ordonnance?
OUI
50
NON
51
%Oui
49%
%Non Âge
51%
Fonction
50+51=101
12
89
12%
88%
F
91
19
90%
10%
E
5
Est-ce que vous informez votre médecin des médicaments achetés
sans ordonnance?
67
34
66%
34%
M
6
En achetant les MDT sans ordonnance; êtes-vous conscient de la
gravité de cet acte?
Est-ce que vous demandez conseils à votre pharmacien, avant l’achat
des MDT sans ordonnance?
Est-ce que vous tenez compte des conseils du pharmacien?
83
18
82%
18%
M
87
14
86%
14%
E
85
16
84%
16%
27
73%
27%
7
8
9
10
11
L’automédication est la responsabilité:
- De l’interéssé (89)
- Du pharmacien (27)
- Du médecin (3)
Est-ce vous savez que l’automédication peut influencer, négativement, 74
sur un TRT, déjà en cours?
L’automédication concerne:
- Céphalées (71)
- Rhinites (15)
- États grippaux (52)
- Douleurs abdominales (16)
- Douleurs dentaires (35)
- Infections urinaires (4)
Tableau 02
N°
1
2
OUI
68
NON
37
%Oui
65%
%Non Âge
35%
11
94
10%
90%
99
06
94%
6%
5
Est-ce que vous informez votre médecin des médicaments achetés sans 71
ordonnance?
34
68%
32%
6
En achetant les MDT sans ordonnance; êtes-vous conscient de la gravité 83
de cet acte?
Est-ce que vous demandez conseils à votre pharmacien, avant l’achat
94
des MDT sans ordonnance?
Est-ce que vous tenez compte des conseils du pharmacien?
99
22
79%
21%
11
90%
10%
06
84%
6%
17
84%
16%
3
4
7
8
9
10
11
Question
Est-ce que vous achetez les médicaments sans ordonnance?
Qu’est-ce qui vous pousse à acheter les médicaments sans ordonnance?
- Difficultes d’accéder aux soins (7)
- RDV non pris, ou raté (2)
- Sous-estimation des symptômes (9)
- Conseil familial (7)
- Conseil d’amis (6)
- Reprise d’un TRT, déjà prescrit par votre médecin (30)
- Publicité TV (4)
- Publicité presse, ou revue (2)
- Manque de temps, pour aller chez le médecin (22)
Est-ce que tous les médicaments peuvent être achetés sans
Ordonnance?
Est-ce que vous savez qu’il ya des médicaments qui ne sont délivrés
que sur ordonnance?
L’automédication est la responsabilité:
- De l’interéssé (91)
- Du pharmacien (36)
- Du médecin (6)
Est-ce vous savez que l’automédication peut influencer, négativement,
sur un TRT, déjà en cours
L’automédication concerne:
- Céphalées (64)
- Rhinites (36)
- États grippaux 71)
- Douleurs abdominales (33)
- Douleurs dentaires (57)
- Infections urinaires (7)
88
Fonction
50+51=101
N°38 - Mars 2015 Santé-MAG
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