FICHE TECHNIQUE Thème central : La problématique [Les défis] du transport [des marchandises] par route en zone CEMAC [en Afrique]. I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION Le transport joue un rôle majeur dans le développement des échanges et de façon générale, pour les autres secteurs socio-économiques des pays africains. S’il est vrai que le transport maritime occupe une place de choix dans les échanges mondiaux, les autres modes de transport ne sont pas en reste. C’est ainsi que la route apparaît comme le mode de transport dominant pour les échanges nationaux et intracommunautaires. Elle constitue d’ailleurs un gage pour l’accès à la mer des pays sans façade maritime. Or il se trouve qu’en matière d’infrastructures de transports, les pays d’Afrique connaissent un déficit énorme. L’insuffisance quantitative et qualitative d’infrastructures de transport routier reste un problème pour la croissance des économies africaines. Les causes de ce retard sont certes nombreuses. Si l’on prend le cas du Cameroun, il a traversé une grave crise économique dans le courant des années 80 ayant fortement affecté les capacités d’entretien, de maintenance et de développement des infrastructures du pays. Il en est dès lors résulté une augmentation du coût de l’acheminement des marchandises qui constitue un frein tenace à la compétitivité de l’économie nationale. Des études sont parvenues à établir que le transport représente en moyenne au Cameroun 60% du coût total de la marchandise sur les routes dégradées, contre moins de 40% sur route réhabilitée. C’est dire combien la composante transport pèse dans le coût de revient de la marchandise au destinataire final. Avec des économies en plein essor, les pays de la CEMAC qui pour la plupart aspirent à l’émergence dans un bref avenir doivent définir des stratégies pour le développement de la route afin qu’elle puisse véritablement concourir à la croissance tant des pays côtiers que des pays sans littoral. C’est ce qui justifie l’organisation de ce séminaire qui s’inscrit dans le plan d’actions de l’Association Mondiale de la Route, qui voudrait qu’au cours d’un cycle, chaque Comité Technique puisse organiser deux séminaires internationaux. Le séminaire du Cameroun, comptant pour le deuxième du cycle, se tiendra au Cameroun du 14 au 15 mai 2015. 1 II- OBJECTIFS « Où la route passe, le développement suit ». Or en l’état actuel d’évolution de plupart des Etats africains, assez limités financièrement malgré toute la bonne volonté, l’impression qui se dégage serait celle d’un Continent qui désire croupir sous le poids de la misère tant il est vrai qu’en moyenne moins de 10 % du réseau routier en Afrique soit en bon état, ceci comprend bien évidemment les routes bitumées et les routes en terre. Cet état de choses rend difficile le déplacement des marchandises entre villes d’un même pays et complexifie les échanges Inter-Etats. Pour cette raison, les pays sans accès à la mer payent cher le prix de l’éloignement. L’accession à un mieux être étant une quête permanente pour les pays africains, il est important au cours des assises rassemblant les acteurs majeurs du transport des marchandises par route à l’effet de rechercher les causes et solutions aux problèmes minant le transport dans les Etats africains. Ce séminaire aura entre autres pour objectifs de : - Evaluer l’enjeu économique du transport des marchandises par route en Afrique ; Faire l’état des lieux des corridors de transport des marchandises ; Souligner l’importance de l’entretien des routes et la nécessité d’optimisation du transport des marchandises par route ; Aborder de nouveaux modes de financement des infrastructures routières ; Explorer le cadre juridique existant en matière de transport des marchandises par route. III- RESULTATS ATTENDUS - Au terme de ce séminaire, les participants : Auront appréhendé les meilleures pratiques pour le suivi, l’entretien et le financement des infrastructures routières en Afrique ; Adopteront des attitudes responsables en tant qu’usagers de la route ; Seront sensibilisés sur le cadre juridique existant en matière de transport des marchandises par route ; Cerneront la dimension multimodale du transport des marchandises ; Auront acquis de nouveaux outils d’assistance aux chargeurs intégrant sa dimension multimodale ; IV- INTERET DU SEMINAIRE Le Cameroun, de même que de nombreux autres pays africains, est membre de l’Association Mondiale de la Route (AIPCR), dont l’objectif général est de fournir un réseau mondial d’expertises pour l’échange d’expériences et des 2 pratiques ainsi que pour la formulation de politiques routières de transports et des technologies routières efficientes. Le fonctionnement de cette Association a conduit le Cameroun à mettre sur pied par décision n° 037/D/MINTP/SG/DCP du 02 février 2012 un Comité National pour la coordination au Cameroun des activités de l’AIPCR et de l’Association des Gestionnaires et Partenaires de la Route (AGEPAR) tel que modifiée et complétée par la décision n° 652 D/MINTP/SG/DCP du 21 novembre 2012. Plusieurs membres à l’instar du CNCC font partie de ce Comité devenant de ce fait membre de l’AIPCR. La motivation première du CNCC, qui jusque là avait un champ de compétence beaucoup plus maritime, en intégrant l’AIPCR était de rétablir ses lettres de noblesse dans tous les modes de transport en démarrant par la route. La route représente un enjeu de taille pour le transport des marchandises au Cameroun. Elle permet non seulement la desserte de l’arrière pays, mais aussi l’acheminement du trafic de transit qui correspondait en 2011 à 850 000 tonnes (voir graphique) soit 12 % du trafic au long cours du port de Douala, qui se chiffrait pour l’année 2013 à un trafic de 10 564 280 tonnes. S’agissant du trafic de transit, il est constant que la RCA évacue 95 % de son trafic par le Cameroun contre 90 % pour le Tchad. Dans un tel contexte, seuls des réseaux routiers intégrateurs en bon état et dénués de tracasseries pourraient permettre de parvenir à des échanges équitables entre les pays africains. 3 V-PUBLIC CIBLE Sont attendus pour ces assises, des participants et intervenants issus de divers secteurs concernés par la chaîne des transports et du commerce international, et notamment : - Les chargeurs issus des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (importateurs et exportateurs) ; - Les Conseils Nationaux des Chargeurs ; - - Les membres de l’Association Mondiale de la Route ; Les membres de l’Association des Gestionnaires et Partenaires de la Route (AIPCR) ; Les administrations impliquées dans les opérations du commerce extérieur le long des corridors (Finances, commerce, santé, phytosanitaire, vétérinaires, planification, économie, transport, etc. ; Les Forces de maintien de l’ordre ; - Les observatoires des corridors, des transports et des pratiques anormales ; - Les transitaires, les Commissionnaires agréés en Douane et les entreprises de manutention etc. ; - Les entreprises publiques et privées du secteur des transports de marchandises ; - Les assureurs et banquiers ; Les Organisations et Institutions Africaines et Internationales (UA, CEMAC, UEMOA, OMAOC, Global Shippers Forum (GSF), European Shippers Council (ESC), Asian Shippers Council (ASC), CNUCED, etc.). VI- THEMATIQUE La Thématique centrale de ce séminaire sera déclinée en plusieurs thèmes qui seront développés par des panélistes divers en raison de leur expertise dans le domaine. Il sera donc fait recours aussi bien aux experts internationaux notamment ceux ayant travaillé sur les questions de développement des infrastructures routières que des experts nationaux etc. Ce projet de programme thématique est d’ores et déjà proposé pour réflexion. 1. Exposé de cadrage : o o o Présentation des réseaux routiers intégrateurs africains ; Etat du réseau routier africain ; Une nouvelle approche de l’assistance aux chargeurs. 4 2. Enjeux économiques du transport des marchandises par route La surcharge, principale cause des maux causés aux routes Les tracasseries vécues par les transporteurs sur les corridors La part du transport par route dans le transport des marchandises (CNUCED, IRU) o o o 3. L’importance de la maintenance des infrastructures routières 4. Le financement de la route (MINEPAT, Banque Mondiale, SSATP, Banque Africaine de Développement, Fonds routier) o o o Le rôle des Fonds routiers dans le développement de l’infrastructure routière Le recours à l’emprunt public à l’épargne (MINFI, MINEPAT) Le recours au partenariat public - privé 5. La planification, un outil de premier plan pour le développement de la route (SSATP, MINEPAT, MINTP, CUD, CUY) 6. Optimisation du transport des marchandises sur les corridors (Banque Mondiale, …) o o o Par la sécurité routière Par la facilitation des échanges Le Système de Grille Plombé de l’OMAOC Le GPS de la Douane camerounaise Par l’aménagement des infrastructures appropriés Les plateformes multimodales ; Les ports secs ; Les magasins et entrepôts. 7. Le cadre juridique du transport des marchandises par route : o Le contrat de transport des marchandises par route Au niveau sous-régional et régional Prenant en compte l’harmonisation o Les procédures de transit VII- PARRAINAGE, ASSISTANCE ET FINANCEMENT Le séminaire sera placé sous le Haut Patronage du Président de la République (Premier Ministre). Il sera abrité par le Comité National de l’AIPCR/AGEPAR pour le Cameroun en partenariat avec le Conseil National des Chargeurs du Cameroun. 5 Le financement sera supporté pour partie par le Secrétariat Général de l’Association Mondiale de la Route conformément au Guide Bleu et par les membres du Comité National, dont le Conseil National des Chargeurs du Cameroun qui sollicitera l’expertise des partenaires internationaux pour la mise à disposition de certains experts. Le financement supporté par l’AIPCR sera arrêté après que le Cameroun lui aura présenté le budget afin qu’elle puisse déterminer le montant de l’aide financière à supporter. VIII- ORGANISATION TECHNIQUE Pour l’organisation technique de ces assises, le Guide Bleu de l’Association Mondiale de la Route requiert la mise en place d’un Comité d’Organisation qui sera assez léger compte tenu des contraintes de divers ordres. 6
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