Les Éditions du patrimoine présentent Saint Louis Collection « Catalogues d’exposition… » > Le livre du 800e anniversaire de la naissance de saint Louis, un anniversaire célébré dans plusieurs monuments du CMN. > Une iconographie ouverte à tous les arts. > Une préface de Jacques Le Goff (†), le plus grand médiéviste français. > Le catalogue de l’exposition de la Conciergerie, (8 octobre 2014 au 11 janvier 2015). Contact presse : Éditions du patrimoine : [email protected] - 01.44.54.95.22 Pour l’exposition : Camille Boneu – 0144 61 21 86 –[email protected] 1 Communiqué de presse Petit-fils de Philippe Auguste et grand-père de Philippe le Bel, Louis IX, dont l’histoire se souvient sous le nom de saint Louis, est l’un des grands rois capétiens. L’année 2014 marque la commémoration du 800e anniversaire de sa naissance. À cette occasion, et sous la direction de Pierre-Yves Le Pogam, ce livre publié à l’occasion de l’exposition présentée à la Conciergerie évoque la singularité de ce roi qui a offert à la France médiévale un véritable renouveau politique, économique, intellectuel et artistique. Préfacé par Jacques Le Goff, cet ouvrage – à travers 130 œuvres d’une qualité exceptionnelle – analyse la personnalité de l’homme et l’exercice du pouvoir royal. Il révèle également les richesses de l’art du XIIIe siècle, où culmine le monument phare du règne de saint Louis : la Sainte-Chapelle, reflet de la Jérusalem céleste et écrin des reliques de la Passion du Christ. Sculptures, enluminures, peintures, objets d’orfèvrerie, vitraux, dessins en font la somme que l’on attendait pour un sujet de cette ampleur. Saint Louis Sous la direction de Pierre-Yves Le Pogam Parution : 09 octobre 2014 – Prix : 45 euros 24 x 29 cm – 304 pages – 198 illustrations– relié EAN 9782757703410 En vente en librairie 2 Le sommaire Préface : Et le rire du roi… I. Du saint à l’homme, parcours d’un mythe à rebours Rayonnement de saint Louis L’image de saint Louis dans la peinture au XIXe siècle La canonisation de saint Louis De l’image des rois à l’image du roi La construction du royaume Le sacre de saint Louis Saint Louis et la mémoire royale à Saint-Denis Saint Louis, roi pèlerin, roi croisé – Les pérégrinations de Louis IX dans le royaume de France II. Du royaume terrestre à la Jérusalem céleste Jérusalem sur terre La Sainte-Chapelle : fondation et liturgie La Sainte-Chapelle : architecture et décor Le vitrail à la Sainte-Chapelle La quête de Jérusalem « Pour la garde et pour l’honneur de la foi chrétienne » – Saint Louis et la fortification des villes en Terre sainte III. Le miroir du monde Entre le Livre et l’épée : la Bible du roi tout en images comme expression d’un idéal politique La splendeur de l’art de la cour de saint Louis : une réalité à défaut d’être un concept ? Du dépouillement à l’expressivité Catalogue commenté des œuvres exposées Annexes Chronologie Généalogie Cartographie (le monde de saint Louis, le royaume de France à la fin du règne de saint Louis) Bibliographie Index 3 Les auteurs Docteur en histoire et histoire de l’art, ancien membre de l’École française de Rome, conservateur en chef audépartement des sculptures du Louvre depuis 2005 (encharge de la collection médiévale française), Pierre-Yves Le Pogam est archiviste paléographe. Il est spécialisé dansle Moyen Âge occidental. Frédéric Lacaille, conservateur en charge des peintures du XIXe siècle au musée national du château de Versailles. André Vauchez, historien spécialiste du Moyen Âge et de l'histoire des religions. Patrick Demouy, agrégé et docteur en histoire, docteur ès lettres ; professeur d’histoire médiévale à l’université de Reims Champagne-Ardenne, et professeur associé à l’Institut catholique de Paris. Damien Berné, conservateur en charge de la collection d’ivoires au musée de Cluny. Pascale Thibaut, administratrice des châteaux de Castelnau-Bretenoux, Montal, Assier, Gramont et Puyguilhem, ainsi que de l’abbaye de Beaulieu. Étienne Anheim, maître de conférences à l'université de Versailles-Saint-Quentin-enYvelines. Ghislain Brunel, conservateur d’archives aux Archives nationales. Françoise Perrot, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la Sainte-Chapelle et de ses vitraux. Jean Mesqui poursuit en parallèle de sa carrière d'ingénieur une activité de chercheur sur les patrimoines architecturaux. Yves Christe, archéologue et historien de l'art, professeur émérite de l’université de Genève. Les Éditions du patrimoine Les Éditions du patrimoine sont le département éditorial du Centre des monuments nationaux et l’éditeur délégué des services patrimoniauxdu ministère de la Culture et de la Communication. Assurant à ce titre une mission de service public, elles ont vocation, d’une part à rendre compte des derniers acquis de la recherche dans des domaines aussi variés que le patrimoine immobilier et mobilier, l’architecture, l’histoire de l’art et l’archéologie et, d’autre part, à diffuser la connaissance du patrimoine auprès d’un large public. Grâce à une quinzaine de collections bien différenciées – guides, beaux livres, textes théoriques, publications scientifiques –, les Éditions du patrimoine s’adressent aux amateurs et aux professionnels, aux étudiants et aux chercheurs mais aussi aux enfants et aux publics en situation de handicap. Avec près d’une trentaine de nouveautés par an éditées en propre ou coéditées avec le secteur privé, le catalogue offre désormais plus de 500 références, régulièrement réimprimées et mises à jour. 4 Quelques pages du livre Et le rire du roi… Jacques Le Goff E n 1239, Louis IX accomplit l’un des gestes majeurs de son règne : il acheta aux Vénitiens, qui l’avaient obtenue des Byzantins, une insigne relique, la couronne d’épines du Christ (ill. xx). Pour la conserver, il fit construire dans son palais de la Cité une chapelle qui est considérée comme l’un des plus remarquables chefs-d’œuvre de l’art gothique, alors à son point culminant. La Sainte-Chapelle est au fond le cœur de l’exposition proposée à la Conciergerie par le Centre des monuments nationaux. Tout au long du parcours de visite, elle en est comme le terme et le couronnement ; Louis IX s’y efface devant le Christ, l’événement central proposé à la vénération étant, à travers les reliques, à travers les vitraux, la crucifixion. Saint Louis y est présenté comme l’inspirateur, le créateur du monument qui exprime sans doute le mieux ce qu’est devenu à l’apogée du Moyen Âge le Dieu des chrétiens : le Dieu crucifié. Le « Roi Très Chrétien » Dans les premiers siècles du christianisme, c’est le Ressuscité qui l’a emporté dans l’image que le haut Moyen Âge a donnée de Dieu. Puis, l’Église, au second concile de Nicée de 787, autorise les images, contrairement aux tendances iconoclastes qui dominent pendant certaines périodes dans l’Empire byzantin. De ce fait, dans les pays où s’est installé le christianisme latin, l’usage des images a fourni un moyen incomparable à l’Église et à la société chrétienne de rapprocher par la vue Dieu de l’homme et de placer au centre de l’histoire le plus grand événement de celle-ci, l’Incarnation. La Sainte-Chapelle permet l’ostension de la source fondamentale du prestige de la royauté. Le principal insigne du pouvoir est la couronne et, désormais, c’est à Paris qu’on peut admirer et vénérer cet attribut majeur de la royauté : la couronne du Christ qui est une couronne d’épines. Le roi de France, en tant que possesseur 16 terrestre de cette couronne, devient en quelque sorte le roi des rois. Et c’est ce que ressentit la chrétienté du xiiie siècle en voyant la Sainte-Chapelle du palais royal parisien ou en entendant parler d’elle. Actes de dévotion, l’acquisition de la Couronne d’épines et la construction de la Sainte-Chapelle sont aussi des actes politiques. La chrétienté latine a échappé à la théocratie puisqu’elle a partagé le pouvoir entre Dieu et César. Mais l’ostension de la Couronne est le symbole du caractère divin de la royauté chrétienne dans l’incarnation d’un salut qui s’obtient par le sacrifice. Et le roi de France est le possesseur de cet insigne. L’empereur du Saint Empire romain germanique ne possède plus que l’ombre d’un pouvoir terrestre qui s’efface sous l’éclat de la Couronne d’épines de la Sainte-Chapelle. La foi se confond donc pratiquement avec le pouvoir. Ce n’est pas à Rome, lieu du couronnement impérial, mais à Paris, agenouillé devant les reliques du Christ, que le roi de France acquiert un prestige supérieur à celui de tous les autres rois de la chrétienté. La couronne d’épines du Christ fait de Saint Louis le Rex christianissimus, le « Roi Très Chrétien ». Saint Louis a voulu montrer que le roi est l’image de Dieu, rex imago Dei, et aux insignes du pouvoir, couronne, trône, sceptre, il a comme ajouté cette couronne portée par l’HommeRoi qu’a été Jésus incarné. L’une des grandes nouveautés qu’apporte à l’humanité le christianisme, c’est ce personnage exceptionnel : le saint. Le saint se manifeste après sa mort par ses miracles. Or la plus puissante des reliques est celle qui provient de celui qui fut bien plus qu’un saint, à savoir Jésus incarné. La relique est objet de dévotion, tout en étant aussi source de pouvoir. Et Louis IX parvient à acquérir la relique suprême, celle de la couronne de la crucifixion. Saint Louis n’est pas le premier chrétien puissant qui ait acquis des reliques pour renforcer son pouvoir. Mais à cette recherche il est le grand gagnant, et cette exposition le démontre par nombre d’objets exposés. Outre la Sainte-Chapelle, il est d’autres lieux sacrés de la monarchie capétienne, comme l’abbaye de Page de gauche Ill. 1 Maurice PoussielgueDurand, d’après Jules-Godefroy Astruc, Couronne d’épines dans son reliquaire, 1896 Or, cristal de roche, diamants, pierres fines, d. 28,5 cm Paris, trésor de Notre-Dame et le rire du roi… 17 Saint-Louis_v3_2.indd 16-17 08/07/14 09:14 L’Héroïque Fermeté de saint Louis de Guillaume GuillonLethière21. Le second montrait un sujet rare, quand « le prisonnier de Damiette, menacé par l’émir Octaï à qui il a refusé de vendre l’ordre de chevalerie, au prix de la liberté et d’une couronne, défie le sabre de l’assassin de Moadan22 ». D’inspiration antiquisante et d’un style noble, il était sans doute le meilleur de tous les Saint Louis commandés par le régime. Saint Louis comme figure historique Monté sur le trône à la faveur des journées révolutionnaires de juillet 1830, Louis-Philippe, quoique lui aussi « fils de saint Louis », fit peu de place à son aïeul, du moins dans les premiers temps de son règne. Sans doute voulait-il se démarquer de ses prédécesseurs en évitant la référence à une figure royale, certes incontestable mais tout de même très liée à l’Ancien Régime et aux Bourbons de la branche aînée, qui n’étaient pas parvenus à conserver leur trône. Et, lorsque saint Louis fit son retour dans les programmes officiels, ce ne fut plus comme une figure de référence, une caution de vertu et de piété pour le régime, mais comme une véritable figure historique, jalon de cette histoire de France qui revivait au gré des travaux des historiens, soutenus par un Roi-Citoyen passionné d’histoire. Et, tout naturellement, c’est dans le cadre du projet des Galeries historiques de Versailles, commencé en 1832-1833, que saint Louis effectua son vrai retour dans les commandes officielles. Le premier lieu où l’on retrouvait saint Louis était la galerie des Batailles, où La Bataille de Taillebourg d’Eugène Delacroix23 fut installée en 1837. L’événement était un épisode passablement oublié de l’histoire médiévale, mais devait illustrer la participation du roi aux combats pour la consolidation de son royaume, selon le thème général de la galerie. On y voit saint Louis franchissant le pont de Taillebourg, sur la Charente, à la tête de ses troupes, pour mater la rebellion des barons du Poitou, passés au service de son Ill. 9 Eugène Delacroix La Bataille de Taillebourg, 21 juillet 1242, 1837 Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon 28 Saint-Louis_v3_2.indd 28-29 du saint à l’homme, parcours d’un mythe à rebours 29 08/07/14 09:14 5 De l’image des rois à l’image du roi Pierre-Yves Le Pogam A u cours du règne de Louis IX et plus généralement tout au long du xiiie siècle, on rencontre d’innombrables représentations royales dans l’art français, ce qui n’est d’ailleurs ni une nouveauté, ni l’apanage du seul royaume de France. Pourtant, on peut déceler dans cet épanouissement deux ou trois traits saillants qui montrent qu’il s’agit bien d’un phénomène spécifique. D’abord, on assiste à un accroissement remarquable des effigies royales présentées en série ainsi que des cycles consacrés à des thèmes royaux ; deuxièmement, l’accent est mis progressivement dans les images sur un roi spécifique, saint Louis, un peu au cours de son règne et surtout bien sûr à partir de sa canonisation, en 1297 ; enfin, on ne peut que souligner l’importance des stratégies ou du moins des intentions à l’œuvre derrière cette prolifération d’images royales, qui sont loin de posséder une signification univoque. Depuis ses origines, l’art médiéval abondait en représentations royales, car celles-ci étaient doublement justifiées. D’un côté, attachée comme elle l’était aux modèles du passé, la société du Moyen Âge puisait dans le réservoir que lui offraient l’Ancien Testament et, dans une moindre mesure, l’Antiquité païenne pour y recueillir tous les prototypes de rois ou de souverains, bons ou mauvais, susceptibles d’offrir un miroir ou une leçon à ses princes (David, Salomon, Hérode, mais aussi Alexandre ou Auguste). D’autre part, même si cela était moins fréquent, ces monarques médiévaux pouvaient se faire représenter eux-mêmes, dans des œuvres de propagande ou du moins de commande. 46 Saint-Louis_v3_2.indd 46-47 Mais cette pléthore d’images royales connaît un développement encore plus important à partir de ce que nous définissons comme l’art gothique, à savoir, selon les régions, depuis le milieu du xiie siècle ou depuis le début du xiiie siècle, aussi bien dans des édifices ou dans des manuscrits directement liés au pouvoir royal (la cathédrale de Reims ou les Bibles moralisées, par exemple) que dans des œuvres où ce rapport n’est pas assuré, voire inexistant (on songe ici aussi bien à la Bible Maciejowski qu’aux têtes couronnées qui ornent les clefs de voûte d’innombrables églises du nord de la France). Ces effigies royales peuplèrent d’abord les ébrasements des portails des cathédrales et autres églises touchées par le nouveau style gothique (portails qu’on nomme justement, par simplification et généralisation, « portails royaux », comme à Chartres ou SaintDenis) ; puis, à partir des années 1200, cette foule prend plutôt la forme d’une galerie de personnages, souvent en partie haute des façades (Chartres, Paris, Amiens, etc.), parfois dispersés sur tout l’extérieur du monument (Reims) ; enfin, on voit aussi un grand nombre d’effigies de rois fondateurs ou bienfaiteurs apparaître au cours du xiiie siècle, tantôt sous la forme de statues en pied, tantôt sous celle de tombes à gisant – et l’on pourrait encore citer bien d’autres formes que prend cette profusion d’images royales. On a souvent dit que cette multiplication des représentations de rois coïncidait avec la montée en puissance des monarchies occidentales – et tout particulièrement de la monarchie française – par rapport au pouvoir des aristocraties locales et régionales qui avait prévalu jusqu’alors. Ces images participeraient en quelque sorte d’une mise en valeur de la royauté Ill. 23 (cat. 47) Tête d’un roi, deuxième quart du XIIIe siècle Paris, musée du Louvre de l’image des rois à l’image du roi 47 08/07/14 09:14 6 « Pour la garde et pour l’honneur de la foi chrétienne » LA QUÊTE DE JÉRUSALEM Saint Louis et la fortification des villes en Terre sainte Jean Mesqui «E t lors de son premier passage en Terre sainte, après qu’il eut été délivré de la prison des Sarrasins, le roi fit, pour la défense des chrétiens, pour la garde et pour l’honneur de la foi chrétienne, fermer à ses propres dépens une ville appelée Césarée de murs si hauts et si larges que l’on peut y faire rouler un char ; il dota l’enceinte de tours, de bretèches, et de défenses très épaisses. Et il fit aussi fermer une ville nommé Jaffa, une autre nommée Sidon, le château de Haïfa et un faubourg de la ville d’Acre qu’on appelle communément Montmusard1. » Ainsi s’exprimait Guillaume de Saint-Pathus, le confesseur de la reine Marguerite de Provence, veuve de saint Louis, celle-là même qui demandait au vieux chevalier lui servant d’escorte à Damiette de lui trancher la tête si les Mamelouks tentaient de s’emparer d’elle, celle aussi qui accoucha là d’un fils nommé Tristan, avant de donner naissance à son fils Pierre au château de ChastelPèlerin, la forteresse templière d’Athlit construite à partir de 1218 au nord de Césarée. Page de gauche Ill. 99 (cat. 90) Ci-dessus Ill. 100 (cat. 88) Benoît de Sainte-Maure Roman de Troie, f. 17 vo, 1264 Guillaume de Tyr Livre d’Éraclès, f. 16 vo, vers 1245-1248 Paris, Bibliothèque nationale de France Paris, Bibliothèque nationale de France « p our l a garde et p our l’honneur de l a foi chrétienne » Saint-Louis_v3_2.indd 130-131 131 08/07/14 09:16 7
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