DOSSIER DE PRESSE UN TRUC COMPLETEMENT FOU, ÇA VA VOUS PLAIRE ! Jerome Cavaliere // Stéphane Déplan Château de Servières - Marseille 13.03 > 30.04.2015 Un truc complètement fou, ça va vous plaire ! Jerome Cavaliere — Stéphane Déplan EXPOSITION DU 14 MARS AU 30 AVRIL 2015 VERNISSAGE LE VENDREDI 13 MARS à 18H30 EXPOSITION DU 14 mars au 30 avril 2015 Vernissage le vendredi 13 mars à 18h30 OUVERT DU MARDI AU SAMEDI DE 14H À 18H ET SUR RENDEZ-VOUS RENSEIGNEMENTS AU 04 91 85 42 78 MÉDIATION SUR RÉSERVATION 30 EUROS LA SÉANCE/ 30 PERS MAX communiqué de presse L’exposition « Un truc complètement fou, ça va vous plaire ! » dont le titre est extrait de la vidéo Désaccords, présente des oeuvres inédites issues de leur collaboration éphémère et spécialement conçues pour l’occasion. L’exposition devient un médium en soit, dont le parcours, les déplacements, les seuils d’entrée, sont pensés comme une expérience globale et sensible. La galerie est utilisée comme un support potentiel aux œuvres, les cimaises comme surface de travail et d’intervention. « Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien. » Jean-Claude Van Damme Bien que les enjeux et les problématiques abordés dans les oeuvres communes de Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan soient éminemment sérieux, le ton donné à leur production est avant tout celui de l’amusement. Tous deux, respectivement régisseur et assistant d’artiste, travaillent déjà à faire de l’art pour les autres. Alors quand ils font de l’art pour eux-mêmes, c’est pour jouer avec leurs oeuvres et parfois même, les saboter. « Bâtir une œuvre contemporaine, c’est poser un regard singulier sur la réalité. Puis dans des gestes minimes, banals, c’est la détourner, la démontrer par l’absurde, faire des rapprochement inattendus et en faire surgir des instants poétiques. » Bertrand Lavier Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan, s’ingénient à perturber les codes du milieu de l’art contemporain, quitte à nous faire grincer des dents. Leurs travaux questionnent à la fois le statut de l’œuvre et celui de l’artiste, mais également le statut des lieux d’art, des endroits qu’ils aiment maltraiter et entacher le caractère sacré du white cube. Les deux artistes ne produisent pas (Stéphane pratique ce qu’il appelle un art aux formes volatiles) ou produisent peu, affichant un minimum de savoir-faire, dans une économie de moyens économiques et techniques, qui place leurs démarches respectives dans une posture réfractaire au marché de l’art, tout en essayant de pénétrer celui-ci, préférant pour y parvenir, passer par la fenêtre plutôt que par la porte… Jouant des décalages sémantiques plutôt que formelles, les œuvres de Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan se posent parfois à la limite du non-art et interrogent les critères d’intronisation de l’œuvre dans le champ de l’art contemporain. Ils prônent une proximité physique avec celles-ci, et une irrévérence difficilement admise par le milieu de l’art. Leurs œuvres puisent leurs références dans l’histoire de l’art, celle des années 60, du minimalisme et du conceptuel, mais également dans une culture populaire, où les pratiques amateurs sont réhabilitées et les stars de kick boxing de véritables maitres à penser... Internet demeure pour les deux artistes, un vivier de documents, d’informations, d’images et de vidéos, mais aussi la toile de fond de toutes les élucubrations intellectuelles et formelles. S’ils utilisent le web pour ses plateformes de communication et de partage, (réseaux sociaux, blogs, forums, dailymotion, youtube…), ils n’en questionnent pas moins la véracité des propos tenus sur le net, de l’identité de leurs auteurs, falsifiables, échangeables, jouant eux-mêmes allégrement du fake, et démontrant de fait les difficultés voir l’impossibilité de remonter à la source d’un post… Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan sont artistes-agitateurs, coutumiers d’attitudes qui frisent avec les limites et les règles, flirtant avec le out of order. Sortir du champ et montrer le hors champ, sortir du cadre et éclater ce cadre qu’il soit physique comme les cimaises de la galerie, virtuel comme sur le net, ou conventionnels inhérent au milieu de l’art, en narguant les consignes de sécurité, en brisant une certaine forme normée de quiétude sociétale, en disséminant les indices d’une probable et soi-disant mise en danger d’autrui. Le spectateur est l’objet d’un environnement anxiogène, parfois absurde, et toujours drôle. Il peut choisir de se rendre complice des deux artistes, de les suivre dans l’outre passement des règles, dans le décalage des sens, et construire avec eux les bases d’un nouveaux pacte de cohésion social … OEUVRES House music, 2015 Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan Installation Crédit photo : Gilles Pourtier Fail !!!, 2015 Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan Vidéo, 1’41 Crédit photo (gauche) : Gilles Pourtier Tas de foin, 2015 Jerome Cavaliere Record en attente de validation au Guiness Worl Records 1 152 000 allumettes Crédit photo : Gilles Pourtier Masse Critique 2015 Stéphane Déplan 1 152 000 allumettes Crédit photo : Gilles Pourtier Hole painting, 2015 Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan Peinture murale Crédit photo : Gilles Pourtier Désaccords, 2015 Jerome Cavaliere et Stéphane Déplan Installation vidéo Crédit photo : Gilles Pourtier Extraits vidéo visible ICI VUES D’EXPOSITION jerome Cavaliere www.jeromecavaliere.com Faut-il prendre l’art avec des pincettes - ou plutôt avec un Fenwick? Et s’il avait raison? Si les œuvres d’art ne demandaient qu’à être traitées sans déférence? Non pas qu’elles n’en méritent pas, ni que Jerome Cavaliere ne soit un vandale (enfin, pas toujours). Ses projets incitent surtout à penser que l’on entretiendrait avec les œuvres d’art un rapport plus adéquat à leur nature si on les abordait avec plus de familiarité et de proximité. Depuis bientôt un siècle, on nous répète qu’elles ont perdu leur aura, qu’on en finisse pour de bon. Le travail de Jerome Cavaliere simule un monde, sans dispositifs de sécurité ni polices d’assurance, où ce serait possible. Flagrants délits, une série de photos de 2011, le montre dans une mise en scène de cambriolage, occupé à décrocher un tableau d’Olivier Mosset installé au dessus d’un lit, démonter une sculpture en néon de Dan Flavin, soulever avec un Fenwick une pièce en métal de Bernar Venet. Vraies actions avec de fausses œuvres ou vraies œuvres pour de fausses actions? La fiction s’installe tantôt d’un coté tantôt de l’autre pour nous faire envisager, au moins conceptuellement, d’instaurer un rapport franchement tactile aux œuvres. Dans d’autres séries, How to do a masterpiece, 2009, et Art at Home, 2006-2012, il fournit toutes les indications nécessaires pour réaliser soi-même des pièces célèbres ou récemment vues dans des expositions. Ainsi d’un dessin mural de Monica Bonvicini qu’il décrit dans une fiche pratique de type Modes&travaux, incluant une biographie de l’artiste italienne, des références et un modèle pour réaliser le tracé du motif. Apparemment proche de l’Appropriationnisme, la démarche de Jerome Cavaliere s’en distingue néanmoins par une désinvolture affichée. Si les précédents courants manifestaient la prise de conscience d’un monde où tout a déjà été fait et où les œuvres anciennes deviennent un matériel de base - lorsque la «culture est devenue une véritable seconde nature» comme le dit Fredrick Jameson à propos du postmodernisme - ici il s’agit plus de conduire à son terme le processus de désacralisation de l’art dont l’origine peut être fixée quelque part autour du readymade inversé de Marcel Duchamp: une toile de Rembrandt qu’il faudrait utiliser comme table à repasser. Dans son Entretien avec une œuvre d’art, 2012, Entretien avec une oeuvre d’art, 2012 Jerome Cavalière accomplit ce rêve duchampien en tirant à l’arc dans des Vidéo HDV, 16:9, 14 minutes tableaux d’Olivier Mosset. Ce sont bien sûr des toiles «home-made», mais est-il totalement exclut que le peintre n’autorise un jour de tirer réellement dans l’une des œuvres, tant elles jouent parfaitement leur nouveau rôle de cibles ? Un détail est très révélateur de la démarche de Jerome Cavaliere. Lorsqu’il tire dans les peintures de Mosset, il ne le fait pas n’importe comment. Que ce soit à 30, 50 ou 70 mètres, il atteint le cœur de la cible. Cela aurait sans doute plu à Miró, lui qui disait lorsqu’il peignait à la fin de sa vie ses trois Bleus, qu’il s’entraînait comme un archer japonais à la recherche du geste parfait. Ainsi, sa désinvolture face aux œuvres d’art, s’accompagne, de manière a priori paradoxale, d’une grande précision dans la réalisation. On découvre très vite qu’elle a pour fonction de revenir à l’attaque des œuvres par un autre biais, en pointant les ambivalences qu’elles incarnent. La précision est particulièrement évidente dans la série des grands coloriages aux feutres intitulés Bamboccio, 2009, inspirés d’images d’arrestation parues dans la presse. Par rapport à la violence du contenu, l’application quasi mécanique des couleurs nous fait osciller entre le souvenir de faire innocemment un dessin et l’inculcation des règles véhiculée par cette activité (ne dépasse pas les traits noirs!). Le talent de dessinateur devient presque une image de marque lorsqu’il expose comme une œuvre, Abilities, 2011, le certificat l’autorisant à réaliser les dessins muraux de David Tremlett. A travers ce geste, il réalise un autoportrait en simple chaînon au sein d’un processus de réalisation, où l’aptitude au dessin est mise en balance avec l’appartenance au milieu artistique: laquelle des deux donne droit au statut d’artiste? Une série en cours, Knowledge is power, revient sur ce thème d’un monde de l’art à part. Réalisés au rotring sur papier Arche, des dessins reproduisent très fidèlement des posts publiés sur des forums par des non-initiés qui donnent leur avis sur l’art et les artistes. Comme une fenêtre ouverte sur l’extérieur, ces dessins renvoient au monde de l’art sa propre image, le poussant à s’interroger sur sa place dans la société, souvent perçue comme privilégiée. C’est cet espace protégé derrière lequel se cachent encore bien des œuvres et des artistes, que le travail de Jerome Cavaliere s’amuse à saper. Vanessa Morisset, février 2013 Flagrant délit #Dan Flavin, 2011 Tirage pigmentaire monté sur Dibond, encadré 105 x 70 cm Guerre du Golf, 2013 Vidéo HDV, 16:9, 9’38 Tentaives d’accrochage, 2011 Bois MDF peint et aluminium Dimensions variables Collection particulière C.V. Jerome Cavaliere FORMATION 2009 DSNEP (avec mention) - École Supérieure d’Art - Grenoble (France) 2007 - DNAP École Supérieure d’Art - Grenoble (France) EXPOSITIONS (sélection) 2015 _60ème Salon de Montrouge - Le Beffroi - Montrouge _Le confidentiel du YIA Art Fair - Le Bastille Design Center Paris _Un truc complètement fou, ça va vous plaire ! - Château de Servières - Marseille 2014 _Collection type - La GAD/Galerie Arnaud Deschin - Marseille . _Carte blanche à Jerome Cavaliere - Atelier NI - Marseille 2013 _Métamorphose(s) 1883-2013 (Entropia1) Centre d’art contemporain Walter Benjamin Perpignan . _Chez Lorette -Ateliers de la ville de Marseille - Marseille _Romantic Duo (Commissariat : Arnaud Deschin) - Europride / La GAD -Marseille . _Tableau Historique - La GAD/Galerie Arnaud Deschin - Marseille 2012 _À Vendre - Fonds communal d’art contemporain -Marseille _Bon pour une entrée - Ateliers de la ville de Marseille - Marseille _L’enclave (Commissariat : André Fortino) - Galerie Hors Les Murs - Marseille 2011 _Le Salon - Rien de pire pour une toile que de finir dans un salon - Nice _To.counter.proof (Commissariat : Marlène Perronet) Stuttgarter kunstverein - Stuttgart (Allemagne) . _Carte de visite - Ateliers de la ville de Marseille - Marseille Jerome Cavaliere s’expose - College P. Mendes France - SaintAndré (66) 2010 _Supervues 2010 - Hôtel Burrhus - Vaison la Romaine (84) _Action Planning #2 - Winzavod Center for Contemporary Art Moscow (Russie) . _Action Planning #1 - Self - Angle Art Contemporain - SaintPaul-Trois- Châteaux . _Des Montagnes - Galerie Duplex/10m2 -Sarajevo (BosnieHerzégovine) . _Intervilles - Wolstenholme Creative Space - Liverpool (UK) 2009 _Kiss Kiss Bang Bang - Espace Valles - St Martin-d’Hères _Ce qu’il s’est passé - Site sommital de la Bastille - Grenoble 2008 _Exposition de Noël - CNAC Le Magasin -Grenoble . _Happy together - Espace Valles - St Martin¬d’Hères _La semaine du Noir - Université Stendhal Saint-Martin-d’Hères . 2007 _En Chantier - Centre d’art Le Vog - Fontaine _Semaine de l’Utopie - Campus Universitaire - Saint-Martind’Hères . _500 signatures - Galerie de la Bastille -Grenoble _XVème Biennale de Paris - Paris 2006 _Sortie - Centre d’Art Le Vog - Fontaine . _Collection Public Freehold (Commissariat : Ghislain MolletVieville et François Deck) _Galerie de l’École Supérieure d’Art de Grenoble - Grenoble _Global Tuning (Commissariat : Bernard Joisten ) - Galerie de l’École Supérieure d’Art de Grenoble - Grenoble PUBLICATIONS / PRESSE 2014 CRASH Magazine // Hiver 2014 // Texte de V. Morisset 2013 Le quotidien de l’art n°392 // Texte de Julie Portier Système DIY // Etienne Delprat // Éditions Alternatives Catalogue de l’exposition Entropia1 69 jours pour l’art contemporain // Centre d’art contemporain de Perpignan 2007 Punitions (Grenoble Universités) // Combe Isabelle et Pianfetti Nicolas Compétences et incompétences (XVème Biennale de Paris) // François Deck. 2006 Collection Public Freehold // Ghislain Mollet-Viéville & François Deck (École Supérieure d’Art de Grenoble) PRIX 2010 Lauréat de la Bourse des Arts Plastiques de la ville de Grenoble RÉSIDENCE 2014 Atelier NI - Marseille 2012-2014 Ateliers d’artiste de la ville de Mars INTERVENTION 2011-2012 FRAC PACA - Projet «Vive mon collège : une architecture à vivre» - Marseille PARCOURS SPORTIF (Tir à l’arc) 2014 Vice-champion de France par équipe D2 2011 Champion Languedoc-Roussillon Tir Olympique Vice-Champion Languedoc-Roussillon Tir en salle 2010 Membre de l’équipe de Perpignan (D1) 1998 4ème année en équipe de France Junior Intégration du groupe France à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) - Paris 1997 N°1 français junior en Tir en Salle et Tir Olympique Vainqueur du 25ème Challenge de Lausanne (Suisse) Champion de France par équipe de ligue 1996 11ème au Championnat du Monde Junior - San Diego (U.S.A.) . Demi-finaliste Coupe d’Europe - Rome (Italie) 1995 Médaille d’argent à la Coupe de France de Tir en Salle et Tir Olympique Médaille d’argent par équipe à la Coupe d’Europe - Munich (Allemagne) 1994 Double champion de France . Vice-champion de France de Tir en Salle stéphane déplan www.lifeasartasattitude.com Infiltré Stéphane Déplan est de ces artistes dont on pourrait qualifier la pratique de discrète, émergeant de temps à autre pour qui sait être attentif. L’espace de visibilité de son travail, sa vitrine en quelque sorte, est son blog. Intitulé Life as art as attitude (1), il annonce d’emblée la posture de l’artiste mêlant étroitement sa vie et sa pratique artistique et se présente comme le kaléidoscope d’une manière d’être au monde, une porte donnant accès à une pratique qui n’est envisagée ni en fonction de lieux d’exposition, ni déterminée par un événement ou une médiatisation. Tout ici a lieu dans la réalité pour la réalisation personnelle de l’artiste, gouverné par le principe de plaisir, mais aussi pour les autres, pour des passants, pour des amis, pour des spectateurs par hasard. Sur Life as art as attitude se succèdent de liens en liens beaucoup de projets différents. Parfois ils résonnent entre eux, les images légendées ouvrent sur d’autres blogs, des notions précises sont données pour saisir un travail singulier à un moment donné. Et peu à peu, la manière dont est construit l’espace virtuel met en exergue la façon dont l’artiste envisage ses pièces : émergeant d’une constante activité, elles sont le produit d’informations, de sensations, de désirs et de pensées qui se tissent au gré des rencontres autant artistiques que triviales. En ce moment, la première image que l’on voit sur le blog de Stéphane Déplan est très esthétique : le ciel occupe les deux tiers haut d’une composition horizontale, le bas déployant un champ de blé coupé en diagonale par un chemin. Et sur ce chemin, un personnage (l’artiste) marche énergiquement avec des bâtons de randonneur, un chapeau de cow-boy sur la tête, des lunettes de soleil et surtout vêtu d’un costume de squelette. Le ciel parsemé de nuages est traversé par la lumière et l’image en est presque romantique. Il s’agit du projet Compostela Skeleton. La légende indique que c’est une marche effectuée à l’automne 2010 au cours de laquelle Stéphane Déplan a parcouru 1710 km en soixante-deux jours, de Santiago de Compostela en Espagne à Échirolles dans l’Isère, où il vit. En ce qui concerne l’art, cette pièce est une marche et une édition. Et puis, plus étrangement, un blog lui est consacré (2) comme c’est le cas pour la plupart des Don’t feed the animals, 2013 activités de l’artiste : une série d’images le présentent marchant au Photographie digitale milieu de nulle part, posant fièrement à côté du panneau de la ville de Montcuq, ou encore devant la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle illuminée par des couleurs surnaturelles – son costume de squelette tout neuf à ce moment du départ du projet, comme pour une invitation à la fête d’Halloween. Les images sont là, jamais retouchées, brutes, et elles permettent de reconstruire, d’attraper une partie du travail, des histoires, des aventures, et autres interventions de Stéphane Déplan. Ouvrant sur un autre aspect de la démarche, l’image suivante est titrée Brickhead (2010) (3). Un cheveu est hermétiquement rangé dans un sachet transparent et numéroté. Ici, il s’agit du 121512/ 121512 cheveu. Pendant un an, après s’être rasé la tête, l’artiste s’est laissé pousser les cheveux se prenant en photographie tous les jours, puis a réitéré son geste initial, s’est rasé les cheveux qu’il a ensuite compté, numéroté, ensaché et l’on peut maintenant acheter chaque cheveu pour un euro, et ainsi participer au financement de la vie de l’artiste et donc de son œuvre. Cette œuvre protocolaire a également donné lieu à une vidéo composée des trois-cent soixante cinq photographies. Le projet comporte une production d’objets multiples, à vendre, ce qui est rare au sein de cette démarche toujours éloignée de l’oeuvre pensée comme objet. Stéphane Déplan ici comme ailleurs donne les références historiques qui l’on accompagnées dans ce projet : Roman Opalka se photographiant tous les jours (Detail, 1965), mais aussi Gordon-Matta Clark se laissant pousser les cheveux sans les laver jusqu’à obtenir des dreadlocks (Hair, 1972), l’artiste coréen Teching Hsieh, adepte des performances d’une durée d’une année (4). Tout à la fois légère et ludique, Brickhead renvoie à l’économique de la vie de l’artiste, et souligne dans cette pratique inventée dans le quotidien que rien n’est sérieux mais rien n’est plus sérieux, faisant écho aux formules de Robert Filliou. Et l’on voit que l’artiste n’hésite à pas à piocher dans l’histoire de l’art : pour réactualiser certains gestes, pour se les réapproprier, mais aussi pour leur rendre une forme d’hommage. Cette pratique a lieu principalement hors du monde de l’art et de ses espaces car Stéphane Déplan est souvent critique à l’égard des espaces normés de notre contemporanéité, mais il ne refuse pas pour autant les invitations. Et c’est souvent l’occasion de gestes furtifs, réactifs et joueurs. Invité à l’exposition Tout au centre d’art OUI durant l’hiver 2010 (5), il propose une action intitulée Not a business card, not not a business card, et durant toute l’exposition sa seule présence formelle est celle de ses cartes de visite à disposition des visiteurs : un simple renvoie au blog principal Life as art as attitude. Les interventions en espaces d’exposition, toujours de l’ordre de la discrétion, sont en quelque sorte des avis de passage (6) laissés par l’artiste, témoignant de sa présence brève, mais aussi et surtout invitant à aller voir ailleurs, à sortir. L’artiste ne souhaite pas proposer de représentation de son activité mais il préfère tout simplement organiser des rencontres, des confrontations directes, et c’est pour cela que chaque situation est l’occasion d’un retournement – d’une reformulation en action. Par exemple, quand la ville de Grenoble, suite au versement d’une bourse, lui demande de faire figurer son logo officiel sur les documents produits par l’artiste grâce à la bourse, il choisit d’utiliser l’argent pour se faire tatouer le dit logo sur la fesse droite, se retrouvant ainsi marqué du sceau à vie, juste le temps de la vie. Stéphane Déplan négocie donc son rapport au monde en trouvant des formes d’occupation de l’espace (par le biais du déplacement, du voyage) et du temps (en mettant en place des protocoles tels que Brickhead ou Beautifood (7)). Elles sont parfois impressionnantes, s’étalant sur de long mois. Elles sont parfois minuscules, simple brèche dans la planéité des choses. Comme lorsqu’à San Francisco, en 2008, il abandonne malicieusement dans la rue un billet d’un dollar sur lequel il avait pris soin d’écrire : « this is not a gift from god but a gift from me », geste qui pourra devenir magique pour qui trouvera le billet. Cela peut être perçu comme de l’art ou pas, cela peut être perçu comme rien. Il s’agit de s’émanciper. Prendre au sérieux les mots de George Maciunas : « Si l’homme pouvait de la même manière qu’il fait l’expérience de l’art faire l’expérience du monde, du monde concret qui l’entoure (des idées mathématiques à la matière physique), il n’y aurait nul besoin d’art, des artistes, et d’autres éléments improductifs » (9). Life as art as attitude. Tout était dit depuis le début. Éleonore Pano-Zavaroni Cf. http://www.lifeasartasattitude.blogspot.com/ Cf. http://compostelaskeleton.blogspot.com/ Cf. http://brickheaded.blogspot.com/ Cf. le site internet de l’artiste sur lequel sont visibles les performances http://www.one-year-performance.com/ TOUT, exposition du 14 février au 21 mars 2010, centre d’art OUI, Grenoble. L’expression « Avis de passage » est empruntée à Nicolas Thély, qui dans un texte intitulé « Avis de passage » revient sur les pratiques dites discrètes ayant lieu hors des circuits habituels du monde de l’art. Cf. Pratiques n° 21, L’ardeur de l’art même, Pratiques discrètes de l’art et leurs non-lieux, Presses Universitaire de Rennes, Automne 2010. http://lifeisbeautifood.blogspot.com/ Cf. Interview de Stéphane Déplan en janvier 2011. George Maciunas cité par Bertrand Clavez dans son ouvrage George Maciunas, une révolution furtive, les Presses du Réel, Collection l’écart absolu, Dijon, 2009. (page 74). Good job, 2012 Action Freedom is not free, 2012 Action Compostella Skeleton, 2010 Marche Buy me if you can, 2012 Action C.V. Stéphane Déplan Diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art de Grenoble en 2007, Stéphane a également étudié les sciences de l’éducation. Il travail depuis sa sortie de l’école comme régisseur en centre d’art. Par un bancale équilibre entre activité professionnelle et pratique artistique amatrice, il expérimente les conditions sociales intrinsèque au statut d’artiste. Sa pratique fruit d’une créativité quotidienne prend effet la plupart des cas hors du champs de l’art avec comme terrain de jeu, le monde réel. Depuis 2010, il mène Museum of Museum avec Eleonore Pano Zavaroni et Jéremy Glatre, projet curatorial autour de la pratique muséale. Depuis 2014, il abandonne petit à petit son nom pour travailler sous le pseudonyme LIFE AS ART AS ATTITUDE Stockholm, Suède. 2012 - Typologie, Galerie Showcase, Grenoble. - Cob#2, Centre d’Art Plastique, SaintFons. 2011 - Exposition de Nöel, Cnac le Magasin, Grenoble. 2010 - A simple Story, Galerie Mladých, Brno, Czech republic. - Des Montagnes, Duplex/10m2, Sarajevo. 2009 - Do it itself, Loop gallery. 2008 - Beaujolie, Chantier publique, Lyon. - Festival l’art des corps Lagorce, France. - Michel de Certeau, centre d’Art OUI, Grenoble. 2007 - Exposition de Noël du Magasin, Grenoble. -Manuel à l’usage des artistes débutants et amateurs, Alexis Argyroglo, éditions Eyrolles. ETUDES PUBLICATIONS / PRESSE 2007 -DNSEP à l’Ecole Supérieure d’Art de Grenoble. Félicitation du jury. - Résidence / Atelier / Conférences 2014 -Résidences Hellebou/Katla, Norvège. 2013 -Conférence, les Arcades, IssylesMoulineaux. -Ouvertures d’Atelier d’Artistes, Ateliers Lorette, Marseille. 2011 -Workshop, Muhu island. Academy of Art Tallinn, Estonie. -Résidence Marine de Manichino, Solenzara, Corse. -Résidence Véranda, Université de Grenoble. - Conférenceworkshop, EAAA, Annecy. 2010 - Workshop T.A.Z. ESAG, Grenoble. 2008 - Association Les Mauvaises herbes, groupes d’art vivant. 2005/2008 - Membre d’Ütopia 182, résidence et atelier d’artistes, Grenoble. 2015 -Compostela Skeleton, Croatan édition.2014 -Phoenix, Lendroit édition, Mains d’oeuvre. Revue Correspondance, Paris. 2012 -Manuel à l’usage des artistes débutants et amateurs, Alexis Argyroglo, éditions Eyrolles. EXPOSITIONS (sélection) 2015 LIFE AS ART AS ATTITUDE, De La Charge, Bruxelles 2014 - The Galerist, Galerie Nadine Feront, Bruxelles. - Là où il pleuvine, Saulieu, France. - Everything must go, Galerie Nadine Feront, Bruxelles. 2013 - Side Effects, Ekkm, Tallin, Estonie. - Stewi 3000, QQCH, Genève, Suisse. - You are cordially invited, Supermarket independent art fair, PRIX 2010 Lauréat de la Bourse des Arts Plastiques de la ville de Grenoble PROFESSIONNEL 2013/2015 - Régisseur, Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles. 2011/2012 - Régisseur, Musée GéoCharles, Echirolles. 2009/2010 - Régisseur centre d’Art OUI, Grenoble. 2007/2009 - Installateur CNAC Le Magasin, Grenoble. 2008 - Association Les Mauvaises herbes, groupes d’art vivant. wiaoba ? 2012 noël ravaud cocotrope 2011 Caroline Le Méhauté le puit des mondes 2010 élodie moirenc Château de Servières Lieu unique en France, la galerie d’art contemporain du Château de Servières, rattachée au Centre Social Servières, était implantée depuis dix-huit dans les quartiers nord de Marseille et s’est imposée comme un lieu de partage de l’art contemporain. Après l’arrêt du centre social en 2006, l’association prend une nouvelle impulsion en integrant ses nouveaux locaux aux ateliers d’artistes du boulevard boisson et bénéficie ainsi d’un espace d’exposition de plus de 300 m2 dans le 4éme arrondissement. Elle y développe encore son travail d’initiation à l’art pour le plus grand nombre habitants du centre ville et des territoires non irrigués par l’offre culturelle. Le Château qui a gardé son nom et sa singularité, œuvre depuis cette implantation, à la monstration de la création contemporaine à travers une programmation notamment dirigée vers la jeune création qui est encore une image identifiable de sa spécificité. Elle produit, co-produit et diffuse depuis 1988 les travaux de plus de 400 artistes et présente au public quatre à cinq expositions annuelles ainsi qu’un évènement hors les murs, les ouvertures d’ateliers d’artistes qui se deploie désormais à l’échelle européenne en favorisant la mobilité des plasticiens de notre ville. Marc Etienne / Marc Etienne 2014 Lent Dehors 2013 Emilie Perotto Le Château de Servières organise le salon international du dessin contemporain à Marseille, Pareidolie tous les ans, pendant le dernier week-end du mois d’Août. Cet évènement, imaginé dans la dynamique de MarseilleProvence 2013, réunit une dizaine de galeries d’art internationales, sélectionnées par un comité d’experts. Il marque aux côtés d’Art-O-Rama, et de la nuit des galeries (marseilleexpos) un temps fort de la rentrée culturelle de notre ville. Autour de ce salon se développe la « saison du dessin », du réseau des galeries et des lieux d’art contemporain de Marseille-expos. pratiques Château de Servières 11-19 boulevard boisson Espace d’exposition des Ateliers d’Artistes de la ville 13 004 Marseille Horaires d’ouverture de l’exposition Du mardi au samedi de 14h à 18h et sur RDV Contacts : Martine Robin, directrice Céline Ghisleri, médiatrice Matthieu Weil, régie Réservations groupes / médiation au 04 91 85 42 78 Séance 2h / 30 euros [email protected] www.chateaudeservieres.org
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