P AUL S IMON & J OSEPH S HABALALA 1986 HOMELESS L’album de Paul Simon, « Graceland » dont est issu « Homeless » est sorti en 1986 aux Etats Unis (Warner Bros); son enregistrement eut principalement lieu à New York et Los Angeles par des artistes américains et à Johannesburg par des artistes sud-‐africains. Le gouvernement d’Afrique du Sud dirigé par le président PW Botha poursuivait alors sa politique ségrégati-‐ onniste, l’apartheid, (mot afrikaans qui signifie « séparation »), lois en vigueur depuis 1948. Homeless est une chanson engagée ; elle fait partie du premier album de world music. Homeless comme l’album dont il est issu est le fruit de la collaboration de musiciens africains et d’un musicien américain soucieux de renouveler son langage, curieux de la culture d’Afrique du sud. Le chœur « Ladysmith Black Mambazo » comporte dix chanteurs vivant dans une banlieue noire (township) « Ladysmith » de la ville portuaire (océan indien). . Ce chœur fait partie des nombreux groupes noirs engagés politiquement, dénoncant l’apartheid. La chanson engagée est une chanson dont le texte est porteur d’un message politique (protestation, révolte, éloge d’une doctrine... par exemple). Elle est pratiquée dans le monde entier dans divers styles (reggae, rock, folk song...) La world music (ou musique du monde) désigne un style consistant en un métissage d’él-‐ éments de musiques traditionnelles et populaires propres à chaque région du monde avec des éléments de styles existants, actuels tels que le rock, le jazz. ANALYSE DE LA CHANSON Homeless est chanté par un chœur a capella et un soliste en deux langues ; l’anglais et le zulu. Il est structuré en 2 parties ; la première a un caractère plaintif, répétitif, mélodique ; la deuxième est plus rythmique, dansante, optimiste. Le sens du texte est dissimulé ; le vent fort qui détruit les maisons et cause de nombreux morts représente le système économique et social qui crée la paupérisation d’une partie de la population et des sdf aux Etats Unis (et en Europe) et le régime nationaliste autoritaire, le ra-‐ cisme, l’apartheid en Afrique du Sud. Les échanges entre un soliste et un chœur (chant responsorial), entre plusieurs groupes au sein d’un chœur sans qu’il y ait réellement de polyphonie préétablie et agencée (chant anti-‐ phonique) sont les principes techniques spécifiques au chant traditionnel africain (chant de travail par exemple) et que l’on retrouve également dans des chants religieux. La première partie garde l’idée de refrain de la chanson occidentale sur les vers « Homeless, moonlight sleeping on a midnight lake » Dans la deuxième partie plus antiphonique la puissance des voix présente davantage d’enri-‐ chissements du timbre et l’exploration des registres voisés et non voisés : on y entend des cris, des roulements et des claquements de langue, des onomatopées, des sons guttu-‐ raux. Oeuvres liées : Manu Chao Clandestino, Picasso Guernica, Charlie Chaplin Modern Times, Beethoven L’hymne à la joie, Miossec La guerre, Mickey 3D Respire... Pour écouter : https://www.youtube.com/watch?v=x__kcVB1DxU 2
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