Communiqué de Presse

13 avril 2015
EXPOSITION ART ET SCIENCE
#Visions épigénétiques
L’exposition #Visions épigénétiques, à découvrir à la Cité internationale des arts à
Paris du 16 au 27 mai 2015, laisse libre cours à l’interprétation d’artistes
contemporains sur la plasticité du vivant. Carole CHEBRON, Laurent DEROBERT, Lia
GIRAUD, Paul L. HARRISON, Nora HERMAN, Diana MARKOZASHVILI, Marie-Luce NADAL
se sont confrontés au monde scientifique afin d’établir un pont entre l’art et
l’épigénétique, une discipline qui s’interroge sur le destin de nos cellules. Cette
exposition s’inscrit dans la démarche Art-Science du réseau d’excellence européen
EpiGeneSys, elle implique plusieurs chercheurs de l’Institut Curie, du CNRS et de PSL.
Epigénétique, au-delà de la génétique
Aujourd’hui, l’épigénétique est un domaine en pleine
évolution. Après avoir décrypté le code génétique de
nombreuses espèces dont l’homme, les scientifiques
ont réalisé qu’ils ne tenaient pas encore la clé pour
expliquer tous les mystères de la vie, des maladies et
de notre évolution… En effet, il existe encore un autre
niveau de complexité qui permet une régulation fine
de l’expression des gènes.
Actuellement, ces phénomènes sont très étudiés pour
comprendre de nombreuses maladies comme les
cancers
ou
pour
savoir
si
nos
comportements
influenceront ou non nos descendants.
Pour que cette thématique d’avenir ne reste pas
seulement
dans
les
laboratoires
de
recherche,
l’exposition présentera de nombreuses œuvres mêlant
l’art et la science pour éveiller l’intérêt du grand public
à l’épigénétique.
Cultures #2 - Festival Images 2014 (Vevey,
Suisse) Cultures retrace l’invention de
l’Algae-graphie, un procédé d’images
vivantes créé par des micro-algues
photosensibles. © Lia Giraud
Quand l’art rencontre l’épigénétique
L’exposition
évoquera
des
aspects
de
l’épigénétique et de la biologie des systèmes
tels que : qu’est-ce que l’épigénétique ? Quels
en sont les principes ? Comment ces principes
sont associés à des questions sociales et de vie
quotidienne ? Quel est le rôle de l’épigénétique
dans la médecine d’aujourd’hui et de demain ?
Les travaux présentés sont le fruit de projets
collaboratifs,
d’interactions
au
cours
de
Marie-Luce Nadal, Aquarium à nuages (detail), Palais
de Tokyo 2015 © Aurélien Mole
workshops et de travaux personnels.
L’imagination, le jeu et la soif de connaissances seront sollicités notamment via des
sculptures, des dessins, des installations, des applications interactives ou des animations pour
éveiller l’intérêt de chacun aux mécanismes épigénétiques responsables de l’évolution de
notre destinée et à leurs retombées dans le domaine médical.
L’exposition s’inscrit dans la démarche Art-Science du réseau d’excellence européen
EpiGeneSys coordonné par Geneviève Almouzni, spécialiste de l’épigénétique, directrice
CNRS du laboratoire Dynamique du noyau (CNRS/Institut Curie)et directrice du Centre de
Recherche de l’Institut Curie.
Le réseau d’excellence européen EpiGeneSys, financé dans le cadre du programme FP7
de la commission européenne, regroupe aujourd’hui plus de 160 laboratoires répartis dans
toute l’Europe. Il a été créé pour favoriser les échanges et ainsi l’efficacité de cette
nouvelle communauté de recherche en pleine ascension. Une de ses nombreuses missions
est de sensibiliser le grand public grâce à des interactions avec des artistes inspirés par les
possibilités de l’épigénétique. Cette activité est coordonnée par Edith Heard, professeure
au Collège de France et directrice d’une unité de recherche à l’Institut Curie.
En pratique
Entrée libre
16 – 27 mai 2015
Cité internationale des arts 18, rue de l'Hôtel de Ville 75004 Paris
Ouvert tous les jours de14h à 19h, sauf le dimanche
CONTACTS PRESSE
Catherine Goupillon-Senghor 01 56 24 55 23 / 06 13 91 63 63 / [email protected]
Marion Fichet 01 73 03 05 20 / 06 85 59 18 62 / [email protected]
LES ARTISTES
Morte Nature - Carole Chebron
L’installation est au cœur de la pratique de Carole Chebron. De la céramique, en passant par la
gravure, la vidéo, le son et l’image, elle élargit ses territoires de recherche au fur et à mesure de ses
projets. Délicate et réfléchie, sa démarche sert un propos
poétique : elle joue avec les symboles, elle les écorche, elle les
égratigne au profit d’une lecture énigmatique et singulière. Son
terrain de jeu favori : les différents niveaux de sens dont les
objets sont porteurs. Chaque création de cette artiste tend à
dévoiler sous des aspects inattendus, loin des évidences une
facette tangible du monde.
Morte Nature © Carole Chebron
Carole Chebron décline trois propositions présentées comme des éléments de recherche rappelant
l’univers du laboratoire : lieu d’exploration, et espace de découverte. Le monde animal et le monde
végétal y sont convoqués et offrent de multiples liens possibles avec l’épigénétique. On peut y voir
une métaphore des recherches novatrices conduites aujourd’hui, sur ses champs du possible. Nous
sommes face à l’immensément grand, dans le domaine de l’infiniment petit. Morte Nature nous invite
à travers l’observation d’espèces végétales pétrifiées dans la porcelaine à très haute température à
nous questionner sur une idée centrale de l’épigénétique: la question de la mémoire cellulaire – le
signal initial disparaît, comme la plante trempée dans le kaolin, mais leurs empreintes restent.
Qu’implique la marque de l’empreinte ? A un autre niveau ce travail joue avec l'idée de vernalisation
– les changements de température sont nécessaires à la plante pour fleurir et au kaolin pour se
transformer en porcelaine. Quant à L’envol il fait appel à l’idée d’un paysage ouvert sur l’infini où tout
est possible tout en nous interrogeant sur des systèmes d’organisations possiblement aléatoire. La
dernière proposition sans titre est un espace de circulation - paysage formé de tiges et de balles en
coton et en laine - où la notion de passage est aussi de l’ordre de l’expérience physique, mais
également organique. Ces structures hybrides sont le lien entre l’univers animal de L’envol et le
monde végétal de Morte nature.
Dédale dansé - Laurent Derobert
Docteur en sciences économiques et chercheur (Cité des Arts de Paris et CNRS-GREQAM), Laurent
Derobert développe depuis plusieurs années les «mathématiques existentielles», algèbre poétique
dévolue aux mouvements des êtres. Il utilise l’outil mathématique pour formuler le dédale intérieur de
chacun : émotions, pensées et doutes s’expriment dès lors en équations, conjectures et théorèmes.
Son livre Fragments de Mathématiques Existentielles donne les principes de cette discipline qui tresse
science et poésie.
L’installation qu’il propose évoque la transmission d’énigmes et solutions,
thème dont l’épigénèse semble investie. Il s’agira d’un diptyque, mettant
en tension une équation et une danse, l’une et l’autre projetées, et
questionnant l’héritage par le geste de structures labyrinthiques. La toile
de fond est en effet un projet qu’il conduit avec Marie-Agnès Guillot,
étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, et qui concerne une enquête sur la
danse fondamentale (et perdue) que Thésée aurait initiée à la sortie du
dédale, en donnant ainsi la clé par les mouvements de son corps : le
Prince léguait ainsi, en les dansant, une aporie et sa résolution. Donc
danser un labyrinthe. Ici danser l’équation d’un dédale, instruit des
Laurent Derobert, algébriste
distances entre des êtres et mondes passés, présents et futurs.
Techniquement, seront placées en regard deux images mobiles : le film
© Tito Gonzalez et Florencia Grisanti
de la danse et le déroulé de l’équation qui l’aura occasionnée.
Apprendre à une plante à danser - Lia Giraud
Lia Giraud est une artiste plasticienne basée à Paris. Diplômée de l'ENSAD, sa pratique de
photographe/vidéaste l’a menée à questionner notre rapport à l’image. Depuis 2010, elle s'intéresse
plus particulièrement à l'évolution des liens existant entre vivant et représentation dans le contexte
technoscientifique actuel. Mené en étroite collaboration avec le milieu
scientifique, son travail artistique se traduit par des installations où le
vivant est à la fois sujet, matériau et moteur de l’œuvre. Elle poursuit
actuellement ses recherches dans le cadre du doctorat SACRe (PSL*) et
au sein de DiiP / Reflective Interaction (EnsAD).
Loin d’être un programme fixe, notre génome préserve une certaine
plasticité qui permet aux êtres vivants de s’adapter continuellement aux
variations de l’environnement. Sur ce principe, peut-on imaginer éduquer
Lia Giraud © Lia Giraud
et optimiser notre génome comme le suggèrent déjà les expériences de
neurofeedback ?
Entre sculpture vivante et dispositif expérimental, l’œuvre nommée provisoirement « Apprendre à une
plante à danser » présente une finalité incertaine : le développement de la plante s’élabore de façon
imprévisible, en réponse à son environnement et aux interactions du spectateur, invité à initier la
proposition évoquée par le titre. En bougeant, la plante peut ainsi agir sur son environnement direct
(exposition à la lumière). Lorsqu’il chante ou produit un son, le spectateur peut stimuler un mouvement
qui se traduit par une récompense lumineuse. Desmodium gyrans parviendra-t-elle à se servir de ce
nouvel organe artificiel pour optimiser ses mouvements et développer ses talents de danseuse? Quel
rôle le spectateur choisira-t-il d’occuper dans cette « auto-domestication » ?
Genes, Memes & Time Machines - Paul Liam Harrison
Paul Harrison is an artist with a background and prevailing interest in print,
printmaking and publishing. His practice inherently combines the use of
traditional print methods and materials with new and emerging technologies.
He is currently appointed as Lecturer/Researcher at the University of Dundee,
and is Resident Artist with EpiGeneSys at the Institut Curie, Paris. He has
developed previous projects at the University of Dundee Biocentre, the Human
Genetics Unit, MRC, Edinburgh, the Centre for Economic and Social Aspects of
Genomics (CESAGen), at the University of Cardiff, Cold Spring Harbor
Laboratory (CSHL) New York and the Human Genome Organisation (HUGO),
Singapore.
Paul Harrison © EpiGeneSys
This exhibition will consist of a range of works in various media, many of which have been carried out
in collaboration with other artists, scientists, musicians and craftsmen. Collectively, these are intended
to explore aspects of epigenetics and systems biology and provide a framework for discussion.
Throughout the exhibition there is a strong connection with the work of CH Waddington, particularly his
theoretic model of an Epigenetic Landscape, and with traditional children’s games. These are
intended to function as metaphors for the epigenome and epigenetic relationships to memory and
the physical environment.
Paul will be present in the gallery space at scheduled intervals throughout the duration of the
exhibition and will be available for discussion with visitors. Some of the work will change and evolve
over this period in response to these interactions - a process that will be documented and
incorporated into the book that Paul will also be developing and collating during his time in the gallery
space.
Tissu de Vie-Vive - Nora Herman
Née à Buenos Aires, Nora Herman a vécu et travaillé à Madrid, Burgos et New York avant de s’installer
à Paris, en 1982. Son œuvre, consacrée simultanément à la peinture, la sculpture, la gravure, le dessin
et l'écriture, tisse un discours visuel ininterrompu qui ne se laisse pas
emprisonner en une expression unique. Sculpteur, ses bronzes entre équilibre
et instabilité écrivent la vulnérabilité de notre lien avec la terre. Peintre, elle
exprime cette confusion de la terre et de l’eau, cet “ océan-univers ” dont
naissent ses toiles. Graveur, elle se risque au-delà de la maîtrise technique, au
cœur de la matière, pour créer dans la fragilité. Dessinateur, elle forge une
dentelle subtile transmuant le plan en volume, dans lequel… on songe à se
plonger.
Nora Herman © Robert Schinner
Partant du tryptique gravé Chemin de Vie -Vive, crée dans le cadre d’un projet avec le Labex DEEP
au sein des laboratoires de l’Institut Curie, l'artiste propose de créer pour l’exposition Un Tissu de VieVive en volume. A l’image des différents facteurs gravitant autour d’un gène et leur permettant ou
non de s’exprimer de façon réversible, Nora Herman évoque comment la forme d’une entité, d’un
corps ou d’un élément, influence aussi sa fonction.
Se voulant également, métaphore de l’approche interdisciplinaire du réseau EpiGeneSys, ce Tissu de
Vie-Vive, évoquera la façon dont les synergies entre les disciplines permettent d’apporter des
réponses globales aux différents défis. Il mettra ainsi en évidence l’importance de la maille, de la
trame et du point qui peuvent être réparateurs des éventuelles déchirures que la vie impose aux
différents tissus.
Stability versus Flexibility - Diana Markozashvili
Diana Markozashvili, scientist and visual artist, was born in 1983 in St Petersburg, Russia. When not busy with her
PhD-research in molecular biology, Diana is engaged in photography and visual art, apart from dance
performances and the discovery of life. She participated in several photo exhibitions, was published in photo
magazines and managed series of festival decoration projects. Diana is keen on fluorescent art, which reflects her
magic vision of the balances of life between stability and flexibility.
Stability of genetic information ensures the conservation of the species features, whereas flexibility provides the
ability to adapt to changes in the surrounding environment. The interplay of these two opposite forces is notably
revealed in the epigenetic changes, which are flexible and stable at the same time. Being sensitively responsive
to the external signals they modify genetic information but keep the genetic code unaltered. In her set of artwork
she expresses this very flexible equilibrium between stability and plasticity. How supple should plasticity be to stay
alive and how strong should stability be to keep the form ? She addresses a question of the constant conversation
and exchange between the surroundings of the outer and the inner world and an organism, which are deeply
intertwined and meet each other on the level of epigenetics.
La Grâce et la Nature - Marie-Luce Nadal
En
recherche
permanente
de
nouveaux
terrains
d’expérimentations, Marie-Luce Nadal tire ses inspirations dans
l’exploration d’espaces naturels comme dans l’immersion en
laboratoires scientifiques. Actuellement en thèse SACRe à PSL,
au sein d’EnsADLab et du PMMH (ESCPI), ses recherches
consistent à interpréter et construire des paysages artificiels à
partir de l’observation d’environnements. Elle s’intéresse à
Marie-Luce Nadal © Pauline Nadal
l’impact
que
peut
avoir
toute
matière
fluide
sur
un
environnement choisi. À travers des dispositifs sensibles, elle
s’attache à créer de nouveaux rapports d’échelles à notre environnement pour solliciter, sans
moralisation, la conscience de chacun et rendre compte de l’existence de ce qu’on ne voit pas.
La Grâce et la Nature est une création spécifique proposée dans le cadre d’EpiGeneSys, une
tentative de domination et de contrôle d’une génération de mouches** donnant à voir le théâtre
d’une expérience inédite et probablement mortelle pour les mouches libres. Cette expérience
esthétique rejoint, de manière sensible, les recherches expérimentées sur la mémoire et
l’apprentissage de la mouche.
L’œuvre fait référence à l’atmosphère comme métaphore de l'environnement qui orchestre
l’expression de nos gènes en agissant sur notre épigénome. L'atmosphère est vu sous ses différentes
acceptions : L’atmosphère, comme bulle, sphère qui nous permet de respirer ; l’atmosphère libre, à
la fois lointaine et commune; et enfin, l’atmosphère spécifique dans le contexte de la recherche
scientifique.
La génération de mouches**: Dans la mythologie romaine, Belzebuth, est le roi des mouches, le démon et le
prince couronné de l’enfer. La mouche est également une espèce indispensable au progrès de la recherche en
Epigénétique. Enfin, la mouche est une espèce indispensable à l’équilibre de notre écosystème.
*********
Paris Sciences et Lettres (PSL) est l’université de recherche qu’ont créée ensemble l’Ecole
normale supérieure, le Collège de France, l’ESPCI ParisTech, Chimie ParisTech, l’Observatoire de Paris,
l’Université Paris-Dauphine et l’Institut Curie. Paris Sciences et Lettres a l’ambition de devenir
rapidement l’une des plus remarquables universités au monde avec une présence internationale
forte. PSL a été sélectionné comme Initiative d’excellence en juillet 2011 et a reçu une importante
dotation de l’Etat. Les institutions qui ont fondé PSL, auxquelles se sont joints récemment Mines Paris
Tech ainsi que le Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris, le Conservatoire
national supérieur d’Art dramatique, l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, l'Ecole nationale
supérieure des Arts Décoratifs, La Fémis, le Lycée Henri-IV, la Fondation Pierre-Gilles de Gennes,
l'Institut Louis-Bachelier et l'IBPC Fondation Edmond de Rothschild, sont prestigieuses.
SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche) est une formation doctorale innovante de Paris
Sciences et Lettres destinée aussi bien aux artistes et créateurs qu'aux scientifiques.
Elle résulte de la coopération de six de ses établissements membres :
• le Conservatoire national supérieur d'Art dramatique (CNSAD)
• le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP)
• l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs (L'École des Arts Déco)
• l'École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA)
• l'Ecole normale supérieure (ENS), qui a pour originalité de réunir des étudiants en sciences exactes et
des étudiants en sciences humaines et sociales.
• L'Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son (La Fémis)
CONTACTS PRESSE
Catherine Goupillon-Senghor 01 56 24 55 23 / 06 13 91 63 63 / [email protected]
Marion Fichet 01 73 03 05 20 / 06 85 59 18 62 / [email protected]