ÉDITION SPÉCIALE RÉALISÉE PAR LES ÉTUDIANTS DE L’ESC S U P P L É M E N T - L’ E X P R E S S N ° 3 3 24 D U 1 8 A U 24 M A R S 2 0 1 5 DIJON CATHERINE HÉLIE/GALLIMARD - MICHEL JOLY Une ville la nuit La ronde des flics La maraude du 115 Les adresses des noctambules Rencontre avec Hubert-Félix Thiéfaine L’ENTRETIEN Laurens CAMILLE L’interview confidences CIC Lyonnaise de Banque - RCS Lyon - SIREN 954 507 976. Le CIC à vos côtés pour vous accompagner dans vos projets. Rencontrez-nous dans nos agences : CIC Dijon Victor Hugo 98 Avenue Victor Hugo 21000 Dijon 0 820 300 677 (0,12 € TTC/mn) CIC Dijon Rude 3 Place Francois Rude 21000 Dijon 0 820 300 676 (0,12 € TTC/mn) cic.fr Sommaire L’EXPRESS / 3 N° 3324 - Semaine du 18 au 24 mars 2015 WWW.LEXPRESS.FR L’édito Chaque jour l’édito vidéo sur Lexpress.fr EXPRESS’ION de Christophe Barbier/ ÉDITION SPÉCIALE Ce supplément de L’Express a été réalisé par des étudiants de l’Ecole supérieure de commerce de Dijon. C. HÉLIE/GALLIMARD 04 OFFICE DU TOURISME DE DIJON ENTRETIEN Camille Laurens 08 EN COUVERTURE Dijon, la nuit AGENDA Y. ORHAN PORTRAIT Hubert-Félix Thiéfaine Retrouvez l’équipe sur http://defigrandesecoles.lexpress.fr/dijon-esc-2015 AM SPORTS 15 14 EXTÉRIEUR NUIT Réaliser un journal, c’est jouer un match de rugby. Il faut tenir compte de l’adversaire (la concurrence !), il faut affronter les aléas météorologiques (la crise) et compter avec les caprices du ballon (l’imprévisible actualité…). Pour l’emporter, il faut donc composer une équipe comme au rugby, avec des talents variés : les costauds qui poussent en mêlée (ceux qui vont chercher le chiffre d’affaires publicitaire), les demis malins qui distribuent les passes (les journalistes qui réalisent enquêtes et interviews) et les arrières infatigables qui courent sans cesse (les responsables de la vente au numéro) ; sans oublier la préparation scientifique du match (le site Web...). Le Défi M6-L’Express des Grandes Ecoles, c’est donc une aventure collective où chaque domaine est crucial, où il faut sans cesse transformer l’essai. Les étudiants abordent tous les aspects du métier, en explorant l’un des aspects de leur ville. Car le véritable sens du Défi, c’est de parvenir à lever le voile sur un pan inédit de la cité. Ce voile est de ténèbres à Dijon: les étudiants de l’ESC sont partis à la découverte de leur cité quand la lumière s’en va. C’est beau, une ville, la nuit, c’est souvent joyeux, mais c’est aussi triste ou effrayant. Bref, c’est humain. Artistes, fêtards, voyous et travailleurs se partagent le pavé luisant sous les réverbères. Et c’est une part de sa vérité que livre alors Dijon en cet extérieur nuit – sans cinéma. avec Ce magazine a été conçu, écrit et réalisé par les étudiants de l’ESC Dijon, parrainés par Virginie Skrzyniarz. L’ÉQUIPE Coordinatrice : Samia Ayach Rédaction : Militine Brulé, Lisa Guyenne, Fanny Saouter Photo : Anaïs Bouillet Publicité : Gabriel Le Bots, Cassandre Jolivet, Jamila Ennara Promotion des ventes : Jamal Fadiga Web : Emilie Esparon Toute l’équipe du supplément L’Express Dijon tient à remercier Virginie Skrzyniarz, sa marraine de rédaction, Tony Douchet, Stéphane Renault, Didier Révy, Bernard Vermot-Desroches et Anne-Sophie de Miras pour leurs précieux conseils. Un grand merci également à l’ESC Dijon et tout particulièrement à Alexandrine Bornier ainsi qu’à tous les étudiants qui ont participé à la vente. Sans oublier Michel Joly, Studio Liyon, l’office de tourisme de Dijon, les personnes interviewées et tous nos partenaires. Enfin merci à L’Express pour cette belle aventure. GROUPE EXPRESS ROULARTA Directeurs généraux : Corinne Pitavy, Christophe Barbier Directeur de la publication : Christophe Barbier L’EXPRESS Directeur de la rédaction : Christophe Barbier Directeur général adjoint : Eric Matton Editeur délégué : Tristan Thomas Rédaction en chef : Philippe Bidalon Réalisation couverture : Dominique Cornière Réalisation : Cédric Pontes Secrétaire de rédaction : Guillaume Lenormant Photogravure : L’Express Fabrication : Catherine Pégon Publicité : Partenaire Développement Déléguée régionale : Bernard Vermot-Desroches Direction des ventes : Sophie Guerouazel Coordination L’Express : Tony Douchet, Stéphane Renault, Virginie Skrzyniarz CPPAP n° 0313 c 82839 ; ISSN n° 0014-5270 N° 3324 / 18 mars 2015 4/L’EXPRESS L’entretien Elle s’est imposée comme une figure majeure de l’autofiction. Dijonnaise de naissance, Camille Laurens – de son vrai nom Laurence Ruel – travaille actuellement à l’écriture du film adapté de son best-seller Dans ces bras-là (prix Femina et Renaudot en 2000). Agrégée de lettres modernes, la romancière, membre du jury Femina, vient de collaborer à L’Une et l’Autre, un recueil publié en janvier chez Iconoclaste, dans lequel six écrivaines racontent six auteures d’hier. Elle a choisi d’y évoquer Louise Labé, « parce que la poétesse a su mieux que personne parler d’amour ». Alors qu’elle s’attelle à un nouveau roman, dont elle ne veut rien dévoiler, Camille Laurens revient sur son parcours et sur son attachement ambigu à Dijon. Propos recueillis par Emilie Esparon, Gabriel Le Bots et Virginie Skrzyniarz CAMILLE LAURENS Dijon, à la vie à la mort Vous êtes née et avez vécu près de vingt ans à Dijon. Y avez-vous eu une enfance heureuse ? a Je ne dirais pas cela. Je ne me suis jamais sentie malaimée, mais le contexte familial [NDLR : elle évoque cette période dans son roman Dans ces bras-là] était loin d’être simple pour une petite fille. J’aimais rire et m’amuser et, cependant, je me sentais souvent triste. C’est à cette époque que vous avez voulu devenir écrivain ? a J’ai dit un jour : « J’écris, parce qu’ils se taisent. » Dans ma famille, on ne parlait pas, alors écrire m’a permis de mettre des mots sur le silence des autres. Pourtant, je n’ai jamais pensé devenir écrivain lorsque j’étais enfant. Au risque de paraître naïve, je n’avais qu’un rêve : celui de rencontrer le prince charmant. Etre écrivain ou présidente de la République ne m’intéressait pas du tout. Je voulais juste connaître le bonheur en amour, même si cela me semblait terriblement compliqué. C’est à Dijon que vous avez découvert les livres… a J’avais un grand-oncle mécanicien qui habitait Mâcon. Il était si passionné de littérature qu’il est devenu bouquiniste. Quand je lui rendais visite, il me montrait ses livres. Je me souviens avoir vu chez lui une édition originale des Essais N° 3324 / 18 mars 2015 de Montaigne, annotée par l’auteur. J’étais fascinée, d’autant qu’à la maison on ne lisait pas beaucoup. A l’école primaire, j’ai découvert la poésie. Cela peut sembler prémonitoire, mais les poèmes de Victor Hugo à sa fille décédée, Léopoldine, me bouleversaient. Pour récompenser nos efforts, l’instituteur nous autorisait à imprimer quelques phrases de notre composition. Je crois que ma vocation d’écrivain est née à cette époque, quand j’ai vu mes mots se graver sous mes yeux. Quelle émotion ! Plus tard, au collège Marcelle-Pardé, ce sont les vers de Racine qui m’ont encore hypnotisée. Dijon est la ville de mon épanouissement littéraire. Pourtant, vous avez quitté votre ville natale… a L’année du bac, mon prof de philo m’avait dit tout de go qu’il fallait quitter Dijon et aller étudier à Paris. « Les Scènes de la vie de province, c’est bien chez Balzac, pas dans la vraie vie », avait-il ironisé. Sur le moment, cela m’avait agacée et, pour tout dire, je le trouvais même snob. Je suis partie à Paris deux ans plus tard, pour entrer en khâgne à Fénelon, parce que mon petit ami avait intégré Normale sup. Vous l’avez regretté ? a Pas du tout. J’ai, bien sûr, conservé quelques bons souvenirs de ma ville natale : les fêtes de la vigne et ses L’EXPRESS/5 C. HÉLIE/GALLIMARD L’entretien SOUVENIR « Dijon est la ville de mon épanouissement littéraire. » groupes folkloriques venant du monde entier ; « Cela peut sembler prémonitoire, les tournois de tennis où j’accompagnais ma mais les poèmes de Victor Hugo mère, championne de Bourgogne ; les balades avec mes amis près du lac. A Dijon, j’ai découvert à sa fille décédée, Léopoldine, l’amour, l’amitié et plein d’autres choses. Je suis fière d’être née dans la ville de grands auteurs me bouleversaient. » tels que Rameau et Bossuet et j’avoue même avoir un petit faible pour le blanc-cassis de notre brave publié, mais il m’a libérée de la forme courte. J’ai ensuite chanoine Kir ! Pourtant, avec le recul, je me rends compte continué l’écriture de romans en solo. que j’étouffais à Dijon. Comme j’habitais en plein centreville et que mon père était pharmacien, tout le monde nous Vous avez très vite choisi d’écrire sous connaissait. Du coup, je me sentais sans cesse épiée. un pseudonyme. Etait-ce une façon de tirer un trait A Paris, j’ai découvert l’anonymat d’une grande ville et sur votre passé ? cela m’a beaucoup plu. a Quand mon troisième manuscrit a été publié, prendre un pseudonyme s’imposait. Index raconte en effet l’histoire Vous êtes ensuite partie au Maroc, où vous avez d’une femme qui achète un roman, dont le titre et le nom commencé à écrire… d’auteur sont ceux du livre que le lecteur a entre les mains. a Au début de notre mariage, mon mari et moi étions pro- Elle réalise ensuite que le livre raconte sa propre vie et fesseurs. Lui, en région parisienne, moi au Havre. L’idée part à la recherche de celui qui l’a écrit. Comme je ne voulais nous est alors venue de demander deux postes au Maroc. pas qu’elle connaisse l’identité sexuelle de l’auteur, j’ai J’y ai passé les douze plus belles années de ma vie. Un soir modifié l’orthographe de Laurence pour le transformer où nous ne savions trop que faire, nous avons décidé d’écrire en nom de famille et j’ai choisi Camille, un prénom mixte. un polar à deux mains, inspiré du film Casablanca. Un sacré J’ai ensuite conservé ce pseudonyme, mais Laurence Ruel exercice de laboratoire pour moi qui n’avais jamais écrit apparaît comme nom de personnage dans tous mes livres que des petits poèmes en prose. Le livre n’a jamais été dès le troisième roman. ••• N° 3324 / 18 mars 2015 L’entretien 6/L’EXPRESS CAMILLE LAURENS EN 8 DATES 1957 Naissance, le 6 novembre, à Dijon. 1984 Part vivre au Maroc. 1991 Livre son premier roman, Index. 1995 Publie Philippe, qui évoque le décès de son fils. 2000 Prix Femina et Renaudot pour Dans ces bras-là. 2003 Publie L’Amour, roman, récit de sa séparation d’avec son mari. 2010 Dans Romance nerveuse, elle revient sur la polémique liée à Tom est mort, de Marie Darrieussecq. 2015 Publie L’Une et l’Autre. Travaille au scénario du film adapté de Dans ces bras-là et prépare un nouveau roman. ••• Alors que vous habitiez au Maroc, vous monde l’a commenté et des avocats ont même écrit que j’avais porté plainte. C’est complètement faux. Le flou a été entretenu par Marie Darrieussecq qui, au début de l’un de ses ouvrages (Rapport de Police, 2010) dit «DNon, monsieur le juge, aucun de mes enfants n’est mort.D» Je trouve cette histoire honteuse et j’aimerais tourner la page. êtes revenue à Dijon, en 1994. L’image de la ville s’est alors à jamais écornée… a Je devais aimer Dijon, puisque vingt ans après l’avoir quittée, j’ai choisi d’y revenir pour accoucher de mon premier enfant. Las, deux heures après sa naissance, dans une clinique, mon fils est mort des suites d’une erreur médicale. C’est injuste pour Dijon, mais je ne peux désormais m’empêcher d’associer la ville à ce drame. On me l’a souvent reproché, mais j’ai maintes fois dit que Dijon était une ville morte et que je n’aimerais pas y mourir. Une chape de plomb pèse pour moi sur la ville. C’est comme ça, je n’y peux rien. C’est pour cette raison que Tom est mort, le roman de Marie Darrieussecq, publié en 2007, vous a agacé ? Parce qu’elle y raconte, à la première personne, la mort d’un enfant, une expérience qu’elle n’a pas vécue ? a A la sortie de ce livre, j’ai écrit un article, certes critique, dans une revue confidentielle tirée à 400Dexemplaires. C’est tout. Rien à voir avec les insultes lourdes et grasses autrefois en vogue chez les écrivains. Personne n’a lu ce papier, mais tout le N° 3324 / 18 mars 2015 Dans vos livres, vous abordez souvent le sentiment amoureux, surtout celui de la femme. Est-ce si important pour vous ? a Je ne vois rien de plus important que l’amour. il s’agit d’une question politique largement sousévaluée, car pour vivre ensemble, il faut beaucoup d’amour. C’est le sujet de la vie et aussi celui de la littérature par excellence. Mais curieusement, si une femme parle d’amour, cela semble moins important. C. HÉLIE/GALLIMARD Philippe, publié en 1995, est justement le récit de votre accouchement et de la mort de votre bébé, tandis que L’Amour, roman, paru en 2003, raconte la séparation d’avec votre mari… Ne pouvez-vous donc écrire que sur les grands moments de votre vie ? a Je pense qu’il est compliqué d’écrire des choses que l’on n’a pas éprouvées soi-même. L’écrivain est un observateur du monde qu’il filtre à travers ses propres émotions. Le monde extérieur fait impression sur lui et il l’exprime ensuite à travers l’écriture. En ce qui me concerne, je n’ai pas du tout envie d’écrire un récit qui se passerait dans l’Arctique au xve siècle. J’aurais l’impression de me tromper. Qu’estce qu’un trappeur du pôle Nord éprouve lorsqu’il est sur son traîneau ? Franchement, je n’en sais rien et l’imaginer ne m’intéresse pas. Vous êtes aujourd’hui l’une des figures majeures de l’autofiction en France. Cela vous fait-il plaisir ? a C’est une étiquette, à mon sens très négative, que les autres m’ont collée. On dit que les auteurs d’autofiction racontent leur vie, parce qu’ils n’ont pas d’imagination. Moi, j’écris des romans avec un matériau autobiographique – selon la définition de Serge Doubrovsky – plutôt que d’écrire sur les princesses du xviie siècle, mais j’invente aussi beaucoup de choses, dans le style, la forme. Vous associez le mariage aux disputes, à la jalousie et à l’adultère. Vous ne croyez donc plus au prince charmant ? a Le prince charmant existe, mais le prince charmant qui reste charmant… c’est plus rare. Je crois que la rencontre amoureuse est irrationnelle. On projette sur quelqu’un des désirs et des fantasmes provenant de l’enfance. Passée l’euphorie de la rencontre, l’affaire évidemment se complique… Dilemme cornélien : votre appartement prend feu et vous ne pouvez conserver qu’un seul de vos ouvrages, lequel choisissez-vous ? a Philippe, bien sûr. Mais je crois que je ne résisterais pas à l’envie d’emporter aussi A la Recherche du temps perdu, de Proust… histoire d’être rassasiée un bon moment.• ADEQUAT, votre partenaire emploi depuis 28 ans Adéquat vous accompagne dans la ƌĠĂůŝƐĂƟŽŶĚĞǀŽƚƌĞƉƌŽũĞƚƉƌŽĨĞƐƐŝŽŶŶĞů RECRUTEMENT TRAVAIL TEMPORAIRE, CDD et CDI CONSEIL RH & JURIDIQUE FORMATION PRÉVENTION DES RISQUES INSERTION PROFESSIONNELLE Rendez-vous dans votre agence dijonnaise: 20, Avenue de la 1èreĂƌŵĠĞĨƌĂŶĕĂŝƐĞ 21000 DIJON dĞů Ϭϯ Ϭϱϰϭϭϭϭ ĂŐĞŶĐĞ ĚŝũŽŶΛŐƌŽƵƉĞĂĚĞƋƵĂƚ Ĩƌ En couverture OFFICE DE TOURISME DE DIJON 8/ N° 3324 / 18 mars 2015 L’EXPRESS / 9 DIJON, LA NUIT C’est beau une ville, la nuit. Autrefois, la fin du jour était le moment où l’on cessait toute activité. Dans les cités du Moyen Age, on fermait même les portes des remparts pour signifier ce temps d’arrêt. Les temps ont changé. Certaines métropoles, comme New York ou Tokyo, vivent désormais la même frénésie de jour comme de nuit. Qu’en est-il de Dijon ? Fidèle à son image, elle garde un juste milieu. Pendant qu’une partie de la ville goûte un repos mérité dans les bras de Morphée, l’autre s’organise pour assurer la sécurité, contenter les fêtards et aider les plus démunis. Reportage Samia Ayach, Emilie Esparon, Gabriel Le Bots, Elise Lingelser, Fanny Saouter N° 3324 / 18 mars 2015 10 / En couverture /Reportage La ronde des flics Six à sept patrouilles de police sillonnent Dijon du coucher du soleil au petit matin. Plongée du côté sombre de la nuit. « elta Charlie Delta »... Il est 21 heures, ce mercredi soir frisquet de décembre. Talkie-walkie vissé à l’oreille, Angélique, la trentaine dynamique dans son uniforme, pénètre le bureau du Service de commandement de nuit (SCN), place Suquet et se dirige aussi sec vers la machine à café. « Décé-dé », décode-t-elle pour les néophytes. Voilà tout juste une heure que la jeune capitaine a pris son service et la soirée démarre sur les chapeaux de roues. « Le troisième cadavre de la journée, soupire-t-elle en étalant sur le bureau les photos prises au domicile de la victime. Espérons que ce ne sera pas le thème de la nuit ! » Le corps à peine recouvert d’un plaid grisâtre, un quinquagénaire gît sur le flanc, dans son canapé, au milieu d’un capharnaüm sans nom. « Le légiste nous confirmera sans doute demain qu’il est mort depuis plusieurs jours. » Un nouveau drame de la misère humaine. La mort, c’est ce qu’il y a de pire dans le métier. Angélique se souvient de ce nouveau-né découvert dans un sac plastique, en janvier, sur un tapis roulant de la déchetterie du Grand Dijon. Elle n’a rien oublié de cette soirée. «GOn ne s’habitue jamais à ces choses-là, confirme-t-elle en hochant tristement la tête. Le plus terrible est le moment où il faut prévenir les proches.G» Les insultes à l’occasion des contrôles – le lot quotidien des policiers – seraient presque peu de chose en comparaison. La nuit, c’est quasiment la moitié de l’activité. Un monde à part… Il faut être solide pour tenir.Ancienne officier de la police judiciaire à Paris, elle était N¡ 3324 / 18 mars 2015 ALERTE Les véhicules Lapi attendent de partir en intervention. LA SÉCURITÉ EN CÔTE-D’OR EN 2014 - 6 ou 7 patrouilles chaque nuit sur la zone Dijon, Chenôve, Longvic, Talant et Fontaine-lès-Dijon ; - 1 patrouille chaque nuit à Beaune ; - une vingtaine de policiers au total, chaque nuit ; - 75 000 appels au 17 (police-secours) ; - 17 700 interventions ; - Principaux motifs : 1. nuisances et troubles à l’ordre publique ; 2. crimes et délits ; 3. différends familiaux ; 4. accidents de la circulation. loin de l’imaginer lorsqu’elle a rejoint sa ville natale, il y a quatre ans, en acceptant ce poste à la brigade de nuit. HorairesG: 20 heures-7 heures le matin, deux à cinq fois par semaine. De quoi en refroidir quelques-uns. Pas Angé- EXPRESS'ION D lique. Ironie du sort, l’une de ses premières interventions fut la plus mémorableG: l’incendie d’un foyer de travailleurs migrants Adoma, en novembre 2010. Sept morts, une centaine de blessés et autant de pompiers mobilisés. «GMoi qui pensais Dijon tranquille, je me suis demandé un instant où j’avais mis les pieds !G», se souvient-elle. 22 h 15G: la radio crépite et signale une fumée suspecte dans la cave d’un immeuble du centre-ville.A peine le temps d’enfiler le gilet pare-balles qu’Angélique et le brigadier Sébastien, son équipier de la nuit, ont pris place dans le véhicule Lapi – un bolide qui scanne les plaques d’immatriculationG: on ne fait pas mieux pour identifier les voitures volées. Leur collègue Guillaume, brigadier-chef de 42 ans, reste au poste. Sa mission de la soirée ? Retrouver la famille du défunt pour lui annoncer la nouvelle. Cinq minutes après l’appel, on y est, L’EXPRESS / 11 cours Fleury. Les pompiers ont maîtrisé le sinistre, un monticule d’objets calcinés (un aspirateur, un vélo d’enfant, une caisse de livres…) jonche le trottoir. Angélique se fraye un passage. Le nuage de fumée noire qui s’échappe du hall d’entrée interdit de relever le moindre indice pour le moment. Ils reviendront enquêter demain. La plaie, ici, ce sont les rodéos à moto Du coup, la voiture met le cap sur les Grésilles, l’un des hauts lieux dijonnais des incivilités et de la petite délinquance. Dans ces quartiers où les « caillassages » sont fréquents, la patrouille roule vitres fermées et ne s’attarde pas. La plaie, ici, ce sont les rodéos à moto qui, l’été, exaspèrent les habitants. Cette nuit, rien ne bouge, hormis quelques frêles silhouettes cagoulées qui prennent la poudre d’escampette à la vue du véhicule. « Ceuxlà ont, à coup sûr, quelques petits trafics à se reprocher », commente Sébastien, un brin blasé. Et de tempérer aussitôtE: « Dijon n’est pas Chicago.E» Il en sait quelque chose, lui qui a longtemps servi à Melun, une ville de Seine-et-Marne beaucoup moins tranquille. Détour par le centre-ville, histoire de lever les compteurs dans le quartier des bars et des boîtes de nuit. Mais le gibier est maigre. Même constat, de retour au commissariatE: mis à part un contrôle d’identité et le vol d’une Panda POLICE NATIONALE EXPRESS'ION EXPRESS'ION VEILLE Au Centre d’information et de commandement, qui centralise les appels d’urgence du 17, on peut localiser en temps réel toutes les patrouilles en activité. verte avec galerie, rien à signaler. Les douze cellules de garde à vue et de dégrisement resteront vides cette nuit. Une exception. Direction le Centre d’information et de commandement. Dans cette vaste salle tapissée d’écrans géants, sur lesquels on peut localiser en temps réel les patrouilles en activité, sont centralisés tous les appels d’urgence du 17 (police-secours). Les nuits dijonnaises ne sont pas une sinécure. Comme dans toutes les villes, elles ont leur lot de misères – violences conjugales, rixes sur fond d’alcool à la sortie des discothèques, fugues d’adolescents et autres tracas de la vie. Et aussi de véritables drames, comme ce père de famille qui s’est défenestré, l’an dernier, avec son fils de 3Eans dans les bras, après avoir immolé sa compagne. Certains coups de fils sont pourtant déconcertants. Thomas, jeune brigadier-chef, dégaine un carnet et égrène quelques perlesE: «EMon chauffe-eau est en panneE», «EQuel temps fera-t-il demain?E», «EJe vous appelle pour savoir si mon téléphone fonctionneE», «EPouvez-vous venir me chercher chez Ikea pour transporter mon armoireE» ? Et mêmeE: «EUn lion attaque les DijonnaisE» [sic]. Que répond-on dans ce dernier cas ? «EAucun problèmeE: les brigades du Tigre s’en chargentE» ? Euh… non, bien sûr. On garde son sérieux et son professionnalismeE: «EOui, madame, nous allons envoyer une patrouille.E» Hurluberlus, ivrognes et concitoyens au bout du rouleau… Ici, on est vacciné. Mais Angélique et Sébastien n’ont pas le temps de philosopher. Encore moins celui d’avaler le petit salé aux lentilles et le sandwich préparés l’après-midi en prévision du petit creux du milieu de la nuit. Il est un peu plus de 1 heure du matinE: un nouveau départ de feu vient d’être annoncé dans le même immeuble... • Fanny Saouter 22 h 15 : la radio crépite et signale une fumée suspecte dans la cave d’un immeuble du centre-ville. N° 3324 / 18 mars 2015 12 / En couverture /Reportage Entre habitués, au Samu social Autour d’une soupe de lentilles fumante, alors que le thermomètre frôle 0 °C. Une nuit avec le Samu social, c’est plus que du secours d’urgence. I RÉCONFORT Place Grangier, « père Noël », comme on le surnomme, est le premier au rendez-vous. Carnot. Pendant qu’il gagne sa voiture, Kevin, pantalon de treillis, piercings aux oreilles, s’approche de la camionnette. D’une voix pâteuse, il menace son molosse, tandis que Claudine, sa compagne d’infortune, sort un sac plastique et distribue à la tablée les sandwichs offerts par quelques boulangers. On échange quelques tuyaux et cigarettes C’est un soir ordinaire. On est entre habitués, presqu’entre amis. Le nez sur l’écran de son portable, Charlie commente le match PSG-Barcelone avec Loïc, le benjamin, qui vient d’arriver. Doucement, Françoise sort une photo et la montre à Pascale. C’est sa petite-fille. Elle dit avoir hâte de la retrouver pour Noël. Jérôme tente une approche auprès de ClaudineJ: «JTu n’aurais pas un peu maigri, ma jolie?J» Elle, empoignant son jean trop grandJ: Claudine sort un sac plastique et distribue à la tablée les sandwichs offerts par quelques boulangers. N¡ 3324 / 18 mars 2015 EXPRESSÕION l est 19 h 30, dans le sous-sol éclairé au néon du foyer de la Croix-Rouge, rue des Ribottées. Penché sur la longue table de bois, Richard tourne les pages du registre – rien de particulier la nuit dernière – tout en scrutant machinalement l’écran de son téléphone. Ce soir, le sexagénaire est référentbénévole : il réceptionnera les appels du 115. Dans un coin de la pièce, Charlie, étudiant en école d’ingénieur, étale du pâté sur le pain de mie, tandis que Claude, son coéquipier en cuisine, verse une soupe de lentilles fumante dans les thermos. La tête dans les rayonnages, Pascale, pimpante retraitée, s’empare de vêtements chauds qu’elle empile dans une caisse. S’ensuit un ballet de va-et-vient entre le local et la camionnette garée dans la cour. Trente minutes plus tard, tout le monde est prêt. Direction la place Grangier. Comme toujours, Paul est le premier au rendez-vous. Longue barbe blanche, bonnet vissé sur la tête, « père Noël », comme le surnomment affectueusement les bénévoles, patiente à l’abri d’un porche. En cette nuit de novembre, le thermomètre frôle 0 °C. A la vue du véhicule, le vieil homme affiche un sourire édenté et se met à mouliner des bras. La cantine roulante à peine garée, le voici assis à la table de fortune. Françoise, la cinquantaine perdue, et son fils Jonathan, un brin taiseux, le rejoignent. Eux aussi connaissent le lieu, même s’ils ne vivent pas dans la rue. Arrive Jérôme, un ancien caïd, le pied gauche enrubanné dans du papier journal. Il ne se souvient plus de ce qui lui est arrivé, mais il voudrait une paire de baskets pointure 45 pour être au sec. Richard s’occupe de l’affaire. Un appel vient contrecarrer ses plansJ: il doit emmener deux femmes au foyer Sadi- «JTu as remarqué ?J» Le dur à cuire est d’humeur taquine. Il enquille une boutade sur la crête de Tom, qui monte dans le camion en lui lançant un regard noir. Claude se marre, mais met en garde Jérôme. On échange quelques tuyaux et cigarettes. Soudain, on frise l’incident diplomatiqueJ: Paul veut une autre soupe. Charlie refuseJ: «JIl faut en garder pour les autres.J» Kévin surenchéritJ: « C’est à cause de types comme toi qu’on n’a rien à bouffer.J» Et de vociférerJ: «JDéjà que mon chien crève la dalle, parce qu’ils n’ont pas de gamelle pour lui.J» Charlie est dans ses petits souliers. Paul toise les deux hommes, l’air mauvais, et quitte le lieu sans un mot. Comme chaque nuit, il ira rejoindre le wagon désaffecté qu’il squatte à la gare et reviendra demain. Fin de l’anicroche. Bref, une soirée de gens (presque) comme tout le monde. Des hommes et des femmes juste un peu plus frappés de solitude. Il est 22 heures, l’heure de fermer boutique et de partir en maraudeJ: encore deux heures à explorer les recoins brumeux de la ville et à côtoyer les bas-fonds de la détresse humaine. • Samia Ayach et Gabriel Le Bots L’EXPRESS / 13 3 QUESTIONS À THIERRY KOENIG, RÉDACTEUR EN CHEF DU MAG DE LA NUIT Dijon a la réputation d’être triste la nuit. Pourquoi une telle image ? quent pas. Je vous mets au dŽfi dÕen faire lÕexpŽrience : commencez par exemple la soirŽe dans un pub (le Beer Country ou le Brighton), encha”nez par un concert sur la place du MarchŽ (au Mac Callaghan), allez ensuite siroter un cocktail pr•s de la RŽpublique (au Salsa Pelpa ou au Casa Del Mojito) et finissez par danser jusquÕau petit matin au Beverly. Il y a fort ˆ parier que vous aurez une autre vision des nuits dijonnaises ! a La principale raison est la configuration de la ville. Comme le campus est en pŽriphŽrie, on ne croise pas souvent de groupes de jeunes dans le centre, ce qui peut laisser penser quÕon ne sÕy amuse pas. Avec le renforcement des rŽglementations sur lÕalcool au volant, les noctambules prŽf•rent aussi limiter leurs dŽplacements. En dehors de certains lieux tr•s animŽs, comme le quartier de la RŽpublique, la ville peut donc sembler atone. Et puis, il faut reconna”tre que les dŽbordements sont rares ˆ Dijon, ce qui contribue ˆ donner ˆ la ville ce c™tŽ sage, limite ennuyeux. a Loin sÕen faut ! Les Dijonnais savent o• aller pour sÕamuser et les endroits ne man- a Pas du tout. Il se passe toujours quelque chose ˆ Dijon. Il suffit de jeter un Ïil ˆ la programmation des spectacles des prochaines semaines pour sÕen convaincre. LorsquÕun lieu ferme, un autre ouvre. Ne manque ˆ la ville quÕun cafŽ-concert. LÕancien cinŽma LÕAlhambra serait le lieu idŽal pour lÕaccueillir.• FæTE « Les Dijonnais savent où aller pour s’amuser ». DR Vous pensez donc qu’on ne sait pas s’y amuser ? Vous dirigez depuis treize ans le Mag de la nuit. Ne craignez-vous pas de finir par tourner en rond ? Propos recueillis par Emilie Esparon Itinéraire d’un chauffeur de nuit D e juin à septembre, ses fins de semaine sont réglées comme du papier à musique. Chaque soir, du jeudi au dimanche, Georges – alias Jojo – grille une dernière cigarette au terminus Université avant de prendre son service, à 0 h 45.Trois nuits sur sept, il transporte les passagers (des étudiants, surtout) des lieux de vie nocturne au centre-ville et au campus. Et vice versa. Au total, sept aller-retour par nuit, entre 1 heure et 6 heures du matin, pendant l’interruption de la circulation du tramway. Cela fait maintenant quatre ans que ça dure, depuis la mise en place de la ligne de bus Pleine lune. Retraité, Jojo n’a pas eu d’autre choix que de reprendre du service quand sa femme est tombée malade. Il fallait bien arrondir les fins de mois. Cet humide jeudi d’automne, à 1 heure pétante, donc, notre homme est prêt à partir. JeanYves, l’agent de sûreté, la cinquantaine taciturne, est déjà dans le bus. Du coin de l’œil, il scrute les premiers arrivants. La sécurité, c’est primordial sur cette ligne où les dérapages sont fréquents. Les fêtards qui chantent à tue-tête ou ceux qui vomissent sur les banquettes, Jean-Yves ferait (presque) mine de ne pas les entendre, ni de les voir. Mais si un danger surgit, cet ancien maître-chien dans l’armée de terre devient intraitable. Comme ce jour où notre chauffeur a failli recevoir une canette de bière en pleine tête. Sans la vitre à l’arrière du siège et l’intervention mus- TRANSPORTS Quand le tram s’arrête, Pleine Lune entre en piste. clée de Jean-Yves, l’affaire aurait à coup sûr dégénéré. Jojo attrape sa thermos et se verse un ultime café avant d’appuyer sur le champignon. Aujourd’hui, c’est soir de concert à La Vapeur. La nuit promet d’être intense. • Gabriel Le Bots N° 3324 / 18 mars 2015 EXPRESS’ION Trois fois par semaine, Georges raccompagne les noctambules en toute sécurité, dans le bus Pleine Lune. 14 / En couverture /Portrait Hubert-FÉlix tHiÉFaine « C’était une cité de vieux bourgeois » Rocker-po•te ˆ la plume acide, révélé au grand public par la mythique Fille du coupeur de joints, Hubert-Félix Thiéfaine évoque sa ville d’adoption. Par Anaïs Bouillet et Cassandre Jolivet N° 3324 / 18 mars 2015 INSTALLÉ Le chanteur vit entre Dijon et la campagne doloise. Y. ORHAN U n pied près de Dole, un autre à Dijon, et toujours une valise à portée de la main. ainsi va la vie d’Hubert-Félix thiéfaine. 2015 ne saurait faire exception à la règle : l’artiste sera en tournée à travers la France à partir du 24 avril. l’occasion de prouver à son public qu’il a retrouvé la sérénité après son burn-out, survenu voilà sept ans, mais aussi de lui présenter son 17e opus, StratŽgie de lÕinespoir, un nouveau grand cru coréalisé avec son fils lucas. C’est sur les bancs du petit séminaire que débute la trajectoire de l’éternel enfant blessé. le jeune Hubert a 12 ans, un intérêt limité pour les études et, surtout, un voisin de classe fan de Salut les copains qui l’initie au yé-yé. l’adolescent se met à rêver : Johnny est issu d’un milieu modeste et pose devant des Ferrari… alors pourquoi pas lui ? trois semaines après son arrivée à l’école, il monte son premier groupe. Dix ans plus tard, après avoir étudié le droit et la philosophie à besançon, il part tenter sa chance à Paris. S’ensuivent quelques années de galère, pendant lesquelles il connaît la dèche, touche à l’alcool et aux drogues. Son premier album, Tout corps vivant branchŽ sur un secteur est appelŽ ˆ sÕŽmouvoir, sort en 1978. l’univers noir du chanteur enflamme rapidement un public de jeunes (mais pas seulement). C’est le début d’une histoire d’amour de bientôt quarante ans, en marge du show biz. Grâce au tabac que fait Lorelei Sebasto Cha, en 1982, il s’offre une ferme perdue dans la forêt, non loin de Dole, sa ville natale. «Slorsque j’ai commencé à griffonner des arbres sur mes blocs de téléphone, explique-t-il, j’ai compris qu’il était temps de prendre le large.S» Quand son fils aîné fête ses 3 ans, en 1989, le besoin d’une vie plus citadine se fait sentir. la famille acquiert un appartement à Dijon. « Dijon est une plateforme. Y habiter, c’est être déjà à Paris. Je peux me nourrir de l’inspiration de la ville, tout en étant à deux pas – trois quarts d’heure d’autoroute – de l’endroit où j’aime vivre. Je peux ainsi retourner le week-end près de mes chevreuils – et même plus souvent, maintenant que les enfants ont quitté le nid – pour retrouver le silence dont j’ai besoin pour écrire.S» De la cité ducale, thiéfaine admet qu’il ne connaissait pas grand-chose. Hormis les hôtels en face de la gare, où il avait souvent passé la nuit quand il se retrouvait coincé après avoir pris le dernier train de Paris. «SJ’avais quand même lu ce qu’en racontait Henry Miller dans Tropique du Cancer, alors qu’il enseignait l’anglais au lycée Carnot. Ça ne donnait pas franchement envie de s’y installer !S» Quand il emménage à Dijon, il n’est pas loin de penser que le romancier américain dit vrai. «SC’était une cité de vieux bourgeois, avec des clubs de bridge, mais ni crèches ni piaules pour étudiants.S» tout cela n’est plus vrai. le Dijonnais d’adoption se réjouit de «Sregarder la ville vivre et évoluerS». et de citer, en vrac, le rajeunissement de la population, la multiplication des équipements sportifs et l’embellissement du centre-ville. Sans oublier les efforts déployés dans le domaine culturelS: «SJe me souviens avoir vu bob Dylan en concert au Forum, en 1998, et d’avoir eu honte parce que, comme on y exposait des vaches pendant la foire, ça sentait la ferme.S» Parmi les «Sformidables salles que Dijon abrite désormaisS», dit-il, mention spéciale à l’incontournable Zénith. il s’y produira le 21 novembre prochain. • L’agenda LÕEXPRESS / 15 Bach à Pâques AM SPORTS ROLLER Chaque année, les plus grands pros du monde sont là. Roulez champions! Avis aux amateurs de glisse : la 15e édition du Roller Marathon de Dijon se tiendra les 14 et 15 juin. Cette compétition – étape de la Coupe du monde, de la Coupe de France et des Championnats du monde Masters (excusez du peu!) – rassemble chaque année les plus grands professionnels internationaux de la discipline, mais aussi des débutants qui dé,lent sur environ deux kilomètres entre la place Wilson et les allées du parc, devant une foule enthousiaste. A ne pas manquer : le village, ses nombreuses animations et son atmosphère bon enfant. • Les 14 et 15 juin. www.rollermarathondijon.fr Il nÕy a pas quÕen Thuringe et en Saxe que lÕon apprŽcie et cŽl•bre Jean-SŽbastien Bach. Ce printemps encore, Dijon mettra ˆ lÕhonneur lÕillustre compositeur allemand le temps dÕun long week-end pour mieux comprendre lÕhomme, sa vie et son Ïuvre. Au menu de ce Bachfest 2015, le th•me de la mŽlancolie et une sŽlection de sonates Ð lÕartiste en a laissŽ pr•s de 200. • Du 25 au 29 mars, à l’opéra de Dijon. De 5,5 à 44 €. http://www.opera-dijon.fr Jardin extraordinaire Tous les cinq ans, cÕest lÕŽvŽnement floral du printemps. Pour sa 10e Ždition, Florissimo reprend ses quartiers au Parc des expositions, avec pour th•me Ç Symphonie de la lumi•re et du vŽgŽtal È. LÕoccasion de dŽcouvrir une incroyable biodiversitŽ et de sÕŽmerveiller devant un son et lumi•re Žpoustouflant. Quelque 200 000 visiteurs sont attendus. Du 19 au 29 mars, 9 h-21 h, au Parc des expositions. De 5 à 20 €. www.florissimo.fr FESTIVAL La fête du théâtre CÕest reparti ! ThŽ‰tre en mai f•te sa 26e Ždition et investit, ce printemps encore, la plupart des lieux culturels dijonnais en faisant le pari de la dŽcouverte, de la jeunesse et de la crŽation. Au programme : 10 jours de festival, une quinzaine de spectacles et ˆ peu pr•s autant de compagnies. Un ŽvŽnement dŽsormais majeur, parrainŽ cette annŽe par le metteur en sc•ne Jean-Pierre Vincent, qui prŽsentera ˆ cette occasion sa derni•re crŽation : En attendant Godot, de Beckett. • Du 22 au 31 mai. http://www.tdb-cdn.com Par Militine Brulé et Cassandre Jolivet Apr•s le St PŽtersburg Ballet Theatre, venu ˆ Dijon le mois dernier pour interprŽter le cŽlŽbrissime Lac des cygnes, cÕest au tour des danseurs du non moins prestigieux Bolcho• de Minsk de nous faire vivre le fol amour du prince Siegfried pour la princesse Odette, condamnŽe ˆ se transformer en cygne au lever du jour. Un joyau du rŽpertoire classique signŽ Tcha•kovski. A voir ou ˆ revoir en famille. • Le 29 mars, au Zénith. De 39 à 62 €. www.zenith-dijon.fr SALON Des pros de l’immobilier à votre écoute Investissez dans la pierre Vous cherchez un nouveau nid douillet ou un pied-ˆ-terre au Portugal pour votre retraite ? LÕidŽe dÕinvestir ou de dŽfiscaliser vous trotte dans la t•te ? Foncez au salon de lÕimmobilier. La 12e Ždition rŽunira des promoteurs, des architectes, des conseillers en gestion de patrimoine et bien dÕautres professionnels du secteur pour accompagner vos projets. Pour que le r•ve devienne rŽalitŽ. • Du 9 au 12 avril, au Parc des expositions. Entrée gratuite. www.jbc-organisation.com N¡ 3324 / 18 mars 2015 JBC ORGANISATION BAROQUE Le violiste Jordi Savall est à l’affiche. D. IGNASZEWSKI Entrez dans la danse 100% INTERNATIONAL EXCELLENCE PROXIMITƒ Les Grands Destins se mŽritent. Rejoignez-nous sur www.escdijon.eu
© Copyright 2024