La Sharka des Prunus et son agent causal, le

La Sharka des Prunus
et son agent causal,
le Plum pox virus
Thierry CANDRESSE
UMR 1332 BFP
INRA & U. Bordeaux
[email protected]
La Sharka
• Maladie virale affectant les Prunus
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–
Prunier et Prunier japonais
Abricotier (et abricotier japonais, P. mume)
Pêcher
Portes-greffes
Nombreux Prunus ornementaux
(Amandier, Prunelier)
(Cerisier) [seulement souches C et CR adaptées aux cerisiers]
• Causée par le Plum Pox Virus (PPV)
• Maladie virale la plus grave chez les Prunus au
plan mondial (dégâts + lutte estimés à 10 milliards d’euros
sur 30 ans au plan mondial)
• Maladie réglementée au niveau européen
– PPV agent de quarantaine
– Lutte obligatoire
Le virus
• Le PPV est un membre du genre
Potyvirus, qui est à la fois le plus
nombreux et le plus dommageable
des genres de phytovirus
• Les Potyvirus en général et le PPV en particulier sont
des virus généralement bien connus, mais sur lesquels
on continue à faire des découvertes…
• Transmis par de nombreuses espèces
de pucerons sur le mode non
persistant
Transmission et épidémie
• Virus transmis par les pucerons
– Une vingtaine d’espèces communes sont vectrices
– Transmission sur le mode non persistent
• Acquisition et transmission rapide (secondes/minutes)
• Rétention relativement courte (heures)
– Vecteurs non nécessairement inféodées aux Prunus hôtes
(>> effets limités de la lutte insecticide)
– Transmission majoritairement aux arbres proches
– Transmissions rares mais possibles sur qques centaines de
mètres (80-90% < 200m)
• Développement épidémique
– Vitesse de développement de l’épidémie variable et
influencée par de nombreux paramètres (souche/isolat,
hôtes, vecteurs, lutte…)
Sharka et matériel végétal
• Transmission par la multiplication de matériel
végétal infecté
• Toutes pratiques de multiplication
– Bouturrage, marcottage, greffage et surgreffage...
• Transmission a longue distance (> 1 km)
• Pas de transmission connue par
– Graine / pollen
– Pratiques culturales (taille…)
Pourquoi le PPV est il si important?
• Efficacement transmis sur le mode non persistent
par plus d’une vingtaine d’espèces
de pucerons communes
• Cause une maladie épidémique
• Plusieurs espèces hôtes
• Hôtes à multiplication végétative
• Symptômes sévères chez certains hôtes
• Difficile à contrôler ou éradiquer
• Agent de Quarantaine dans de nombreux pays
• Largement distribué et en extension
• Lutte difficile, encore peu de variétés résistantes
Symptômes de la maladie
• Essentiellement sur feuilles et fruits
– (Noyaux) [abricot]
– (fleurs et rameaux) [pêcher, seulement certaines variétés]
• Sévérité des symptômes variable
– selon l’espèce hôte considérée
– Selon les variétés
– Selon la saison et les conditions environnementales…
Symptômes sur abricotier
P. Gentit, CTIFL
Symptômes sur pêcher
Symptômes sur prunier japonais
Symptômes sur prunier
Distribution mondiale du PPV
Abandon de la politique d’éradication
programme
d’éradication
Deux Etats
assainis,
éradication se
poursuit pour
l’Etat de
New York
Trois grands pays
producteurs restent
encore indemnes
Les souches du PPV
• La diversité du PPV est structurée en souches
– Ensembles d’isolats formant des lignées évolutives
cohérentes et partageant des propriétés biologiques,
sérologiques et moléculaires
• Des tests de détection polyvalent et des tests de
typage sont disponibles, ainsi que des protocoles
internationalement validés
• Aujourd’hui 9 souches de PPV sont connues, dont 5
identifiées durant les 10 dernières années…
• Les trois souches majeures, PPV D, M et Rec sont
présentes en France (Rec = Alsace)
• Seulement D et M en Aquitaine, mais 4/5 introductions
différentes
Souches du PPV et biologie
PPV-An
Epidémies plus rapides?
Infecte le pêcher très
efficacement
PPV- M
PPV-T
PPV- EA
PPV- W
100
100
100
Infection très peu
efficace des pêchers
PPV- Rec
100
100
PPV- CR
100
100
100
Infections sur cerisiers
100
PPV- C
0.02
100
100
PPV- D
Epidémies
généralement
peu efficaces
sur pêcher
0.1
Lutte
• Maladie incurable
• Efficacité limitée de la lutte contre les vecteurs
• A ce jour très peu de variétés résistantes
– Abricot : des sources de résistance identifiées et en cours
d’exploitation, de premières variétés résistantes
– Prunier domestique : des variétés tolérantes identifiées,
une variété hypersensible en cours d’exploitation
– Pêcher : pas de variétés résistantes au sein des variétés
cultivées, exploitation d’hybrides interspécifiques en cours
• Mise en œuvre d’approches prophylactiques
– Plantation de matériel certifié
– Prospection (2-3 passages/an)
– Élimination la plus précoce possible des arbres atteints
(arrachage, dévitalisation…)
– Arrachage complet des parcelles trop atteintes
– Action collective !!!
Ce qu’il ne faut pas faire…
• Eliminer les parties symptomatiques des
arbres atteints (le reste est toujours
infecté…)
• Utiliser du matériel de plantation « tout
venant »
• Ralentir/affaiblir les opérations
d’erradication
– Manque d’action collective
– Prospections tardives
– Retard à l’arrachage
– Non contrôle des repouses
– Non contrôles des fruits infectés
Merci de votre attention !