bulletin #2 - Festival Passages

Les
n°
COULISSES
Festival avec
du
2
Sarah, le stress pugnace de la motivée
Sarah Grandjean est sur le pont depuis déjà 4 mois. Pas le temps de chômer pour la jeune stagiaire
de 22 ans. Sa mission ? Permettre aux plus “éloignés de la culture” d’assister au festival.
Dans les locaux de Passages, place des Trinitaires,
Sarah semble déstabilisée quelques minutes avant
l’entretien. C’est une “stressée”. Pourtant, elle connaît
sur le bout des doigts son travail. Ces derniers mois,
elle est allée à la rencontre de nombreux publics.
Et La liste des associations est longue. “
On a fait des partenariats avec le comité de gestion
des centres sociaux de Metz-Borny, le CCAS (centre
communale d’action sociale), la mission locale, l’Afev
une fondation étudiante qui s’occupe de gamins de la
Patrotte, le foyer Sainte-Constance, le centre
médico-psychologique de Jury et pour finir
l‘association Carrefour dont l’objectif est l’insertion
sociale et professionnelle des jeunes”.
“Pour cette édition, pas moins de 300 places de festival
ont pu être distribuées gratuitement grâce aux
partenaires. “On a eu beaucoup de chance car il y avait
vraiment plus de tickets cette année” précise Sarah.
Donner accès au festival n’est pas sa seule tâche.
Son travail c’est aussi les rencontres.
:
PRATIQUE ces Infos !
le 08.05.2015
Passe un père et manque
Ce public insaisissable est une véritable mosaïque.
Sarah en a d’ailleurs fait partie. “J’avais vraiment
envie de travailler pour Passages parce que j’en suis
spectatrice. C’était une belle aventure et maintenant
je sais que ça l’est aussi en tant que membre de
l’équipe.” C’est la même chose vu de l’intérieur.
Dans le milieu associatif, Sarah est dans son élément.
Comme un poisson dans l’eau. Elle aspire à
continuer dans cette voie, celle des publics dont
l’accès à la culture ne coule pas de source.
Le
marabout
Charles
(l’un
des
héros
du
spectacle « Le jour du grand jour ») vivra-t-il aussi
longtemps
que
Charles
de
Gaulle
?
Lily qui veille sur lui avec Igor, couple
moteur du théâtre Dromesko, s’étaient dit qu’ils
mettraient sans doute un terme à leurs spectacles avec animaux le jour où Charles disparaitrait. Lily croyait savoir qu’un
marabout
ne vivait pas plus d’une quarantaine d’années. Erreur. Un marabout peut vivre jusqu’à
70 ans voire plus. Charles est-il immortel ?
Seul
son
long
bec
connaît
la
réponse.
au Sphinx retrouvez :
l’espace d’accueil et la billetterie (à partir de 12h)
le Bistrot Passages (de 14h30 à minuit)
la librairie (à partir de 14h30)
au 421 retrouvez :
la radio ZKM-Passages en live de 17h à 19h
Retrouvez sur le
campement de Passages
le Studio PHOTO de
18h à 20h!
Tous les jours rerouvez sur www.festival-passages.fr :
- les carnets de Passages
- le magazine vidéo
Tous les jours sur http ://passages.theatre-video.net
retrouvez le live en vidéo de ZKM-Passages
Ne pas jeter sur la voie publique
éditorial
Et sur les réseaux sociaux #Passages2015
Bulletin conçu et réalisé par Emeline Gaube, Laurence Morandini, Nolween
Mousset,
Delphine Stoufflet et Jean-Pierre Thibaudat.
Remerciements vont à l’imprimerie Affaire Copy.
Charles a le bec long
“Celles avec les porteurs de projet sont vraiment
motivantes, ils veulent faire bouger les choses…et
les échanges avec le public sont primordiaux.
C’est vraiment agréable de voir l’enthousiasme des
gens. En plus, on ne peut pas donner une définition
du public de Passages.
Il est indescriptible tant il est riche et varié.”
Bulletin
Carnet de Passages
À l’intérieur du Sphinx, durant le dicours inaugural
Dans l’exposition consacrée à Tadeusz Kantor
(1915-1990), une photo montre son père parmi
d’autres conscrits de l’armée autrichienne en 1914.
Le grand artiste polonais avait cette photo dans sa
poche lorsqu’il répétait «Wielopole, Wielopole ».
Partenaire de Passages, le Grand théâtre du
Luxembourg présentait hier « Vader » (père) un
spectacle du collectif bruxellois Peeping Tom.
Des vieux corps en côtoyaient d’autres plus jeunes,
une sorte de danse de filiation réunissait pères et
enfants. Il est d’autres filiations.
On a coutume de dire que Jack Lang est le
« le père » du Festival mondial du théâtre de Nancy.
Quand le dit père s’était éloigné de sa progéniture,
après quelques années encore faste, le festival périclita
avant de disparaître. Hier Jack Lang, ancien ministre
et actuellement à la tête de l’IMA (institut du monde
arabe), est venu faire une courte visite au festival qui
allait s’ouvrir et saluer Charles Tordjman, « le père » de
Passages. Les deux « pères » faisant la paire d’un festival l’autre, avaient beaucoup de choses à se dire.
Entre le 421 et le Sphinx ils ont devisé.
Portraits
d’ARTISTES... Quand Cuba fait son show
Premiers frissons devant la prestation des
cubains de “Showroom”. Saisissante de grâce
et de fulgurance, leur nous vient tout droit de
La Havane. Des milliers de kilomètres nous
séparent. Mais ce soir, on se sent proches.
L’art
Abel Rojo : A l’origine, je voulais être comédien. Mais à l’école de théâtre, il fallait avoir
15 ans. Je me suis donc tourné vers la danse
à 11 ans et depuis, je n’ai jamais arrêté. Je ne
suis pas du tout issu d’un milieu d’artistes.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de pousser la porte
de DanzAbierta ?
MC : La compagnie a été fondée par l’ancienne
directrice, Marianela Boan. Elle a toujours
fait des choses avant-gardistes, qui ont fait sa
renommée à Cuba. C’est une compagnie
suffisamment
importante
pour que j’aie envie d’en faire partie.
AB : A la sortie de l’école, j’ai commencé à
travailler pour des compagnies de danse
nationales à Cuba. Je me suis ensuite retrouvé dans une troupe de théâtre en tant
que chanteur. DanzAbierta me paraissait être le bon choix au bon moment.
¡
nadie
es
extranjero
!
ICI, personne n’est étranger
dépasse les frontières, on le sent
jusque dans nos corps, “ici personne n’est
étranger”. Un art brûlant de couleur, à la
croisée de la danse contemporaine, de la
salsa et du chant. Des corps nus, ou presque.
Le rideau s’ouvre sur ces corps justement.
Ceux de trois filles et trois garçons. Ils enfilent leur plus belle parure en rampant.
Nous avons voulu en savoir plus auprès de Maylin Castillo et Abel Rojo, danseurs de Showroom
et membres de la compagnie Danzabieta.
Comment as-tu commencé dans le domaine de
la danse ?
Maylin Castillo : J’ai commencé par l’Ecole
Nationale d’Art, j’y suis restée pendant 6
ans. Après, je me suis retrouvée dans la
compagnie DanzAbierta. Ma maman est
dans la musique. Elle a toujours voulu que
quelqu’un de la famille embrasse une carrière d’artiste. Et me voilà dans la danse !
A
q
u
i
...est en quelque sorte le fil d’Ariane de mon
action
d’enseignement. Sans forcément la prononcer,
c’est une phrase que j’essaie d’incorporer
toujours davantage à ce que je suis et à ce que
je fais, à ce que je tente de faire passer aux
élèves que l’institution m’a confié au hasard
des mutations administratives comme les
hasards de la naissance vous font naître ici ou
ailleurs, et vous incarne en ce monde et en ce
corps.
Les
Succès pour la première de «Showroom» hier soir dans le Chapiteau Blanc
Qu’est-ce t’apporte ce spectacle sur le plan personnel et artistique ?
MC : Je crois que ce dont parle “Showroom” nous touche tous dans
la compagnie. Le spectacle traite de l’intérieur et de l’extérieur de la
personne. Nous ne sommes jamais les mêmes. Tout
dépend du contexte, de la situation dans laquelle on
se trouve. Cette dualité qu’a l’être humain se retrouve
dans le spectacle. Je le perçois
comme une continuité.
AB : A Cuba, la plupart des danseurs contemporains sont
obligés de travailler la nuit dans les cabarets. Ils ont en
quelque sorte une double vie. Je me sens donc privilégié.
“Showroom” est dans la continuité de ce que je faisais avant.
Derrière
les rideaux de ce cabaret se cache Susana Paus,
la chorégraphe. Elle est née en Espagne, elle est venue travailler à Cuba
en 1999, Susana est tellement tombée amoureuse du pays qu’elle a fini
par y vivre en épousant X Alfonso qui signe la musique de “Showroom.”
Lorsqu’on lui demande pourquoi elle a choisi de mettre en scène
le monde du cabaret, c’est tout naturellement qu’elle répond
« c’est une expression culturelle de Cuba fantastique » mais c’est
aussi pour elle une façon de revenir aux “origines du cabaret”.
Yann Porte
premiers Passagers
de Passages
17 h pétantes, hier, c’est parti.
Le festival Passages ouvre les portes de son « Sphinx » par où
chaque spectateur entre sur le site pour acheter un billet, un
livre, boire un verre, voir un spectacle. Après les traditionnels
discours d’ouverture, la foule se presse sur le site et découvre
sa configuration, ses lieux.
Premiers festivaliers, premières impressions. Florilège.
“Un campement multiforme” - Daniel
“Ca dépayse, c’est impressionnant. Dès l’entrée sur le site, j’ai
senti la convivialité, la chaleur humaine. ”- Kevin
“Une impression de vacances… Grâce au soleil, mais pas
seulement.” - Elise
“C’est sympa ! Convivial et exotique, chaleureux…
Festif ! “ - Christine
“On se sent tout de suite de bonne humeur” - Béatrice
“Juste extraordinaire.. .Ici c’’est tout le contraire de l’ordinaire” - Vincent
“J’’ai l’impression d’être loin de Metz et pourtant on est au
coeur de la ville” - Claudine
L’hypnotique
BASIL
TWIST
A la sortie du spectacle de Basil Twist
“Dogugaeshi” les qualificatifs ne manquent pas
pour exprimer la surprise, l’étonnement général
que le public a pu ressentir. Impossible en effet
de rester insensible face à ce spectacle inhabituel.
Si certains comme Daniel, spectateur familer de
Passages, avoue “ne pas avoir tout compris”, le
trentenaire s’empresser d’ajouter “pourtant, je n’ai
pas pu décrocher comme si j’étais comme
hypnotisé”.
“
- CAPTIVANT
- HALLUCINANT
- DÉCONCERTANT
”
Hypnotisé comme la marionnette de dragon
l’est par le shamisen (luth traditionnel
japonais) de la musicienne virtuose Yumiko
Tanaka, comme le serpent est charmé par la
flûte. L’espace scénique ne cesse de s’agrandir et
de se rétrécir grâce à des panneaux créant une
véritable immersion, une perspective, un voyage
à travers et entre les écrans.
Et des écrans, il y en a.
Panneaux de bois, vidéos et rideaux de papiers.
Cette richesse a fasciné Sarah, jeune spectatrice.
“ Ces panneaux qui se déplacent les uns sur les
autres, c’était magique. J’avais plus l’impression
d’être au cinéma qu’au théâtre… Mais de
savoir que c’était bien réel, juste devant nous et
en direct, m’a vraiment séduite. Impossible de se
rendre compte de la taille réelle de la scène.
C’est bluffant.”
Le clou du spectacle arrive à la sortie des
spectateurs. Lorsque Basil Twist et sa troupe
proposent de découvrir l’envers du décor.
Une véritable “surprise du chef ” pour
Ludovic qui avoue à demi-mots ne pas s’être
rendu compte de la complexité de ce spectacle
avant d’en découvrir les ficelles.