LA FONCTION ORL IFPE LENVAL Formation Auxiliaires de Puériculture I. POGGIOLI 2014 - 2015 INTRODUCTION 3 parties interdépendantes: - L’oreille - Les fosses nasales - Le pharyngo-larynx qui expliquent la fréquence et l’importance des infections ORL chez l’enfant LA RHINOPHARYNGITE Inflammation du cavum d’origine virale dans 80% des cas Représente 30% des consultations médicales en ville Surinfection bactérienne fréquente Transmission inter humaine majorée par la collectivité SYMPTOMES DE LA RHINOPHARYNGITE • • • • • • • • Fièvre modérée à élevée Obstruction nasale Rhinorrhée claire Toux sèche et maux de gorge Tympans rosés +/- conjonctivite associée Adénopathies cervicales Etat général globalement conservé TRAITEMENT DE LA RHINOPHARYNGITE Il est symptomatique : Antipyrétiques DRP au sérum physiologique +/- aspiration Les antibiotiques ne seront prescrits qu’en cas de surinfection bactérienne. ROLE DE L’AP DEVANT UN ENFANT PRÉSENTANT UNE RHINOPHARYNGITE • Application des règles d’hygiène de base : Lavage des mains+++ avant et après les soins Désinfection du matériel (tables à langer, balances…), des jouets Port de blouse, de masque Limiter les passages de jouets d’un enfant à l’autre • Aérer les pièces accueillants les enfants • Limiter la température des pièces à 20°C max • Effectuer les DRP, apprendre à l’enfant à se moucher dès qu’il est en âge de le faire ROLE DE L’AP DEVANT UN ENFANT PRÉSENTANT UNE RHINOPHARYNGITE • • • • Observer l’enfant : comportement, état fébrile, rhinorrhée, évolution des symptômes, appétit, sommeil… Avertir la puéricultrice responsable de toute modification de l’état général de l’enfant Veiller au confort de l’enfant Réaliser des démarches éducatives à l’égard des familles (hygiène de l’environnement…) L’OTITE AIGUE Affection fréquente de l’enfant de tout âge (prédominance avant 2 ans) d’origine virale ou bactérienne SIGNES DE L’OTITE AIGUE Enfant enrhumé avec otalgie violente, souvent nocturne Fièvre variable Tympans rouges, bombés +/- otorrhée Enfant irritable, présentant des pleurs fréquents et des troubles du sommeil Signes associés :diarrhées, vomissements, conjonctivite TRAITEMENT DE L’OTITE AIGUE Antibiothérapie durant 7 à 10j TTT antalgique et antipyrétique Eventuelle paracentèse avec prélèvement bactériologique si otite très algique ou échec thérapeutique ROLE DE L’ AP FACE À UN ENFANT PRÉSENTANT UNE OTITE AIGÜE • • • • Observer le comportement de l’enfant (douleur, alimentation, T°C, sommeil…) et signaler à l’IDE responsable toute modification Proposer une alimentation moins solide, éventuellement fractionner les prises alimentaires Surélever le matelas du lit pour soulager la douleur Veiller au confort de l’enfant LA LARYNGITE AIGUE Inflammation du larynx généralement virale, hivernale survenant entre 6 mois et 3 ans et débutant par une rhinopharyngite. SIGNES DE LA LARYNGITE AIGUE Toux Voix rauque Dyspnée Fièvre généralement modérée Difficulté alimentaire Position allongée mal supportée TRAITEMENT ET COMPLICATIONS DE LA LARYNGITE AIGUE • Son traitement consiste en l’administration d’aérosols médicamenteux (Bompard : corticoïdes + adrénaline) qui permettent généralement de rapidement faire céder la gêne respiratoire. Complications possibles : Apnée Surinfection bactérienne Pouvant entrainer une dépression respiratoire nécessitant une intubation • ROLE DE L’AP FACE À UN ENFANT PRÉSENTANT UNE LARYNGITE AIGÜE Veiller au confort de l’enfant (position…), le rassurer Surveiller l’enfant: son état respiratoire, son comportement… Informer l’IDE et l’alerter en cas de gêne respiratoire importante ou de tout autre modification du comportement LA FONCTION URINAIRE LES INFECTIONS URINAIRES • • • Elles sont fréquentes chez l’enfant et le plus souvent bénignes Peuvent révéler une malformation des reins ou des voies excrétrices. Il faut distinguer l’infection urinaire basse ou cystite, de la pyélonéphrite aigüe (infection urinaire haute) qui correspond à une atteinte du parenchyme rénal. LA CYSTITE: SYMPTOMES • • • • brûlures mictionnelles dysurie pollakiurie hématurie Attention, ces signes ne sont présents que chez le grand enfant ; leur absence ne doit pas faire écarter ce diagnostic chez le plus petit. • • absence de signes généraux d’infection normalité des fonctions rénales LA CYSTITE: FACTEURS FAVORISANTS Constipation Hygiène locale défectueuse Boissons en quantité insuffisante Vessie immature (vidange de la vessie à une fréquence insuffisante) Acquisition de la maîtrise des sphincters LA CYSTITE : DIAGNOSTIC Par la bandelette urinaire qui dépiste la présence de leucocytes et de nitrites dans les urines, et l’ECBU Par le bilan sanguin LA CYSTITE: TRAITEMENT ATB par voir orale pendant 7 jours Traitement de la cause (constipation, hygiène, manque de boissons…) LA PYELONEPHRITE AIGUE: SIGNES • • • • • Fièvre élevée sans autre point d’appel, avec frissons AEG Douleurs abdominales et/ou lombaires Parfois, chez le BB de moins de 1 an: absence de fièvre et présence de vomissements, anorexie, stagnation pondérale, irritabilité… Lorsque le diagnostic est suspecté, la confirmation doit être rapide pour mettre en place le traitement dans les plus brefs délais afin d’éviter un état infectieux sévère. LA PNA : DIAGNOSTIC ECBU au 1er jour et de contrôle 48h après Bilan sanguin Echographie rénale A distance de l’infection peut être réalisée une cystographie pour dépister une éventuelle malformation LA PNA: TRAITEMENT ET COMPLICATIONS • • • • ATB par voie veineuse durant 5 jours minimum (hospitalisation) Relais ATB par voie orale pendant 5 jours ensuite Antipyrétique Parfois perfusion pour hydratation Complications possibles: Choc septique Abcès rénal • LA PNA: ROLE DE L’AP Surveillance de la température, du poids, du comportement et référer toute modification à l’IDE responsable Aider l’IDE dans la réalisation des soins : pose poche recueil urines, pose VVP, bilan sanguin… Accompagner l’enfant aux examens Education de la famille si nécessaire dans les soins d’hygiène, les apports nutritionnels… LE SYNDROME NEPHROTIQUE Ensemble des manifestations cliniques et biologiques provoquées par une protéinurie élevée révélant une glomérulopathie. Survient de façon brutale chez les enfants de 2 à 8 ans environ, après un épisode infectieux des voies respiratoires, un vaccin ou une réaction allergique. LE SYNDROME NEPHROTIQUE: SIGNES Œdèmes +++ Prise de poids HTA Oligoanurie Protéinurie élevée +/- hématurie Hypo protéinémie LE SYNDROME NEPHROTIQUE: TRAITEMENT Corticoïdes Restriction hydrique Régime sans sel strict Surveillance quotidienne du poids, de la diurèse, de la BU, de la TA LE SYNDROME NEPHROTIQUE: ROLE DE L’AP Rôle important dans la pesée (précise+++ , à jeûn et en sous vêtements) Surveillance strict du régime alimentaire et de la restriction hydrique Surveillance de la diurèse Informer l’IDE responsable LES AFFECTIONS DE LA PEAU ET DES MUQUEUSES LES DERMATOSES L’ERYTHEME FESSIER • • • • Dermatose la plus fréquente du nourrisson Favorisée par l’humidité, les frottements, et les contaminations microbiennes d’origine digestive. Rougeur importante +/- associée à une desquamation, une éruption voire parfois à des micro saignements. L’enfant ressent alors un inconfort majoré lors de l’émission des selles et des urines. Il pleure et se contorsionne à chaque fois que la couche est souillée. Il devient irritable. L’ERYTHEME FESSIER - - Les causes de l’érythème fessier sont: L’effet abrasif = les couches frottent l’épiderme fin et fragile des jeunes enfants à chaque mouvement, au même endroit. Elles abrasent progressivement la peau entraînant l’apparition de rougeurs et de lésions d’irritations La macération = le contact prolongé avec les selles et les urines attaque la peau et l’altère L’ERYTHEME FESSIER Dermite des frottements = dermite en W Erythème situé au niveau de la face interne des cuisses, des fesses et du pubis L’ERYTHEME FESSIER Dermite des plis ou dermite en Y: Touche les plis inguinaux et le sillon interfessier Dû à l’acidité des selles Débute en cercle autour de l’anus, douloureux et érosif L’ERYTHEME FESSIER Dermite en culotte rouge: Correspond à l’aggravation des formes précédentes ou apparaît d’emblée Rougeurs deviennent de plus en plus diffuses et inflammatoires Risque de surinfection majeur L’ERYTHEME FESSIER Le rôle de l’AP est primordial pour favoriser le confort de l’enfant : - en réalisant des changes fréquents respectueux des règles d’hygiène de base - en utilisant les pâtes à l’eau (ALOPLASTINE par exemple) qui permettront des protéger les zones irritées et d’assécher les éventuelles plaies. PREVENTION DE L’ERYTHEME FESSIER • • • • • • • • Changer fréquemment l’enfant Utiliser un savon doux, non parfumé Rincer à l’eau claire Sécher soigneusement, en tamponnant Eviter les antiseptiques et les colorants qui ne permettent pas de bien suivre l’évolution clinique Favoriser l’exposition à l’air Commencer la toilette par les organes génitaux, insister sur les plis et terminer par la région anale Refermer la couche sans serrer TRAITEMENT DE L’ERYTHEME FESSIER • • • • • • Renforcer les règles citées précédemment Augmenter la fréquence des changes Laisser le siège à l’air le plus possible Proscrire lingettes et laits de toilette Appliquer les crèmes médicamenteuses prescrites (IDE) Surveiller l’évolution de l’état cutané+++ (rougeurs, boutons, saignements, desquamation…) et en référer à l’IDE L’IMPETIGO C’est une infection cutanée d’origine streptococcique ou staphylococcique caractérisée par des lésions bulleuses à prédominance périorificielle, qui se rompent et se dessèchent en croûtes de plus en plus larges. L’IMPETIGO Cette infection est fréquente chez l’enfant et nécessite une éviction scolaire. Le traitement sera basé sur des antiseptiques et des ATB locaux. LA DERMATITE ATOPIQUE = ECZEMA Dermatose chronique bénigne présente chez 10 à 15% des enfants. Evoluant par poussées = prurit et lésions inflammatoires cutanées souvent localisées aux plis de flexion. ECZEMA: TRAITEMENT Traitement de fond : application quotidienne de crème émolliente Traitement de la poussée: corticoïdes ECZEMA : ROLE DE L’AP • • • • • • Réaliser la toilette au savon surgras Sécher très soigneusement la peau par tamponnage Appliquer la crème émolliente en insistant sur les plis Privilégier les vêtements en coton lorsqu’ils sont en contact direct avec la peau Prévenir les lésions de grattage en coupant les ongles courts Surveiller l’émergence des poussées en observant l’état cutané et en en référant à l’IDE LES PARASITOSES LES PEDICULOSES DU CUIR CHEVELU = POUX Surviennent par petites épidémies scolaires et touchent les enfants quelle que soit leur origine socio économique. Dues à un parasite qui vit 2 à 3 mois et qui pond 200 à 300 lentes. LES POUX: SIGNES Prurit diffus du cuir chevelu +/- desquamation ou croûtes du cuir chevelu Présence de lentes à proximité du cuir chevelu, notamment derrière les oreilles LES POUX : TRAITEMENT • • • • • • • • • Doit à la fois traiter les poux et les lentes (spray, shampooing…) Appliquer le produit choisi en protégeant les muqueuses Laisser agir le temps indiqué Surveiller les réactions locales Rincer Peigner les cheveux au peigne fin Renouveler l’application comme indiqué sur le produit Evaluer l’atteinte de l’entourage et appliquer un traitement préventif Traiter le linge et les objets suspects LA GALE Maladie contagieuse encore fréquente en pédiatrie, due à un acarien véhiculé par l’homme. Transmise par contact inter humain et par contact indirect (literie…). LA GALE : SIGNES La gale est évoquée devant toute éruption prurigineuse non étiquetée de l’enfant. Vésicules au niveau de la plante des pieds, des poignets et entre les doigts et des lésions d’eczéma. Chez le nourrisson et le petit enfant le diagnostic est difficile car le prurit est souvent absent. LA GALE : TRAITEMENT Concerne l’enfant, l’entourage et la literie Produit de référence= ASCABIOL Application après un bain, rinçage 24h après Draps et vêtements sont changés Application renouvelée au bout de 24h ATB en cas d’impétigo associé Port de gants et de surblouse obligatoires LE MUGUET LE MUGUET Infection de la cavité buccale due à un champignon (candida albicans) favorisée par une sécheresse de la bouche, les résidus lactés ou l’usage d’ATB. LE MUGUET: SIGNES Points blancs dans toute la bouche (ressemblant à du lait caillé) pouvant former des plaques adhérant à la muqueuse Difficultés alimentaires LE MUGUET: TRAITEMENT Local et prolongé Antifongique (FUNGIZONE, DAKTARIN) à appliquer dans la bouche à l’aide d’une compresse enroulée autour du doigt 4 fois par jour, avant les repas Renouveler les tétines et sucettes Lavage soigneux des mains avant et après les soins LE MUGUET : ROLE DE L’AP Signaler l’apparition de points blancs dans la bouche Signaler tout signe de douleur ou d’inconfort lors de la prise de biberons ou de sucettes pouvant évoquer un muguet Hygiène+++ Veiller à donner le repas après les soins car le traitement diminue la douleur, favorise l’appétit et protège le tube digestif LES STOMATITES LES STOMATITES Inflammation de la gencive aux origines variées : • Eruption dentaire • Hygiène défectueuse • ATB • Allergie de contact alimentaire (gruyère, noix, fraise, aubergine…) = aphtes • Infection herpétique • Varicelle • Brûlure (biberon trop chaud) LES STOMATITES : TRAITEMENT • • • • • Perfusion pour hydrater l’enfant qui généralement refuse de s’alimenter à cause de la douleur Antalgiques Soins de bouche médicamenteux à visée antalgique et antiseptique Parfois ATB Proposer une alimentation liquide ou mixée à température ambiante, voire réfrigérée LES STOMATITES: ROLE DE L’AP • • • • • • Veiller au confort de l’enfant Veiller à la consistance des repas proposés et à leur température Veiller autant que possible que l’enfant ne mette pas ses doigts ou des objets dans la bouche Humidifier la bouche et les lèvres Informer l’IDE de toute aggravation, de l’état muqueux (saignements…), de la douleur, des prises alimentaires… Appliquer les procédures d’isolement en cas de varicelle ou d’herpès LES CONJONCTIVITES LA CONJONCTIVITE Infection de la conjonctive liée à une bactérie, un virus ou un allergène. La conjonctive est très rouge et présente généralement un écoulement +/- purulent. La conjonctivite virale est très contagieuse et les mesures d’hygiène doivent être scrupuleusement respectées. LA CONJONCTIVITE Traitement : application de collyres antiseptiques et/ou antibiotiques. Rôle AP: - Lors de la toilette, il est important de commencer par nettoyer l’œil « sain » en 1er afin de ne pas le contaminer - Il faut signaler à l’IDE tout écoulement anormal ou rougeur importante
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