Balafon Bulletin trimestriel des échos apostoliques de l’I.T.C.J. Balafon n°2. Décembre 2014 - Février 2015. Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus (I.T.C.J.) / Cocody Deux Plateaux, Angré extension - 27 B.P. 884 - Abidjan 27 - Editorial Sommaire Côte d’Ivoire. Publiez, redites que son œuvre est sublime ! Editorial..........p.1. ------------------------- Mot du directeur de pub.............p.1. ------------------------- Mot du Père recteur....p.2. ------------------------- Réflexions pastorales......p.5. ------------------------- Editorial Actu des correspondants...............p.3. ------------------------- Colloque CFMA-ITCJ.....p.8. ------------------------- Liste des apostolats des deuxièmes années............p.9. Prochain numéro de Balafon Mai 2015 C de l’Évangile ; transcendant les orées aussi bien spatiales que temporelles de l’existence humaine. « élébrez Yahvé, criez de joie en son honneur, racontez ses merveilles chez tous les peuples, faites savoir que son Nom est grand » (Is 12, 4). A l’instar du prophète Isaïe, le présent numéro de Balafon voudrait raconter les merveilles du Seigneur ; il voudrait magnifier la grandeur de son nom en faisant résonner la joie qui « remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus Christ » (Evangelii Gaudium). On le sait depuis l’expérience que les apôtres ont fait du Christ ressuscité, la joie que suscite une telle rencontre explose en mission : « Allez dire à mes frères… » (Mt 28, 10). C’est cet élan du don qui n’ad- met pas de limite qui est la base de la « réforme » initiée cette année au sein de l’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus (ITCJ), autour du paradigme d’interculturalité qui invite professeurs et étudiants à débarrer les frontières. L’objectif principal poursuivi, c’est sans doute de donner à l’Eglise du Christ en Afrique des théologiens sans frontières et artisans de joie, ceux qui sont en dialogue avec les cultures, peuples, langues et nations. L a joie du Christ est un don qui doit toujours être partagé, communiqué aux autres. Cette communication refuse d’être confinée dans les frontières géographiques, culturelles et langagières. Ainsi souffle la joie C ’est ce qui s’esquisse déjà dans la diversité des joies qui découle, d’une part, de leur présence dans leurs familles religieuses respectives, d’autre part, de leur engagement auprès des enfants, des jeunes et des adultes à travers l’association « Porteurs de Paix », les clubs de la paix, le groupe ignatien, les groupes de prières padre Pio, la catéchèse, la pastorale d’écoute, les récollections, les retraites, la Communauté de Vie Chrétienne (CVX), pour ne citer que ces exemples. Alfred KITESO, S.J. Rédacteur en Chef/ Théo.3. La rédaction de Balafon est heureuse de vous en donner un compte-rendu dans les lignes qui suivent. Et comme disait saint Jean : « Tout ceci, nous vous l’écrivons pour que notre joie soit complète » (1 Jn 1, 4). Que cette joie soit « contagieuse » et raffermisse en ce temps de carême, nos pas d’apôtres sur la route de la montée vers Pâques. Bonne lecture à toutes et à tous ! Un tournant interculturel à l’ITCJ, ou le nouveau paradigme théologique de notre programme des cours L P. Bienvenu MAYEMBA, S.J. Directeur de publication. ’année académique 20142015 marque un nouveau tounant théologique à l’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus (ITCJ). En effet, à partir de cette année académique, nous avons décidé que désormais l’orientation théologique de notre Institut sera marquée par l’interculturalité. C’est donc un tournant théologique important pour nous. Nous l’appelons « tournant interculturel ». L’interculturalité devient ainsi notre paradigme théologique, le paradigme à partir duquel et autour duquel notre programme des cours est et sera désormais structuré. L e souci qui a conduit notre Institut à opter pour ce tournant théologique est le désir de prendre au sérieux le contexte africain qui constitue notre « demeure », notre lieu théologique au sein duquel s’enracine notre Institut et à partir duquel notre discours théologique émerge. L’interculturalité prend l’Afrique comme point de départ dans notre initiation à l’acte théologique. Nous intégrerons dans nos cours, dans nos théories et pratiques théologiques les contributions des théologiens africains en dialogue avec d’autres théologiens « venus d’ailleurs », spécialement les grands noms. Notre rêve est que nos étudiants soient capables d’entrer en dialogue théologique avec n’importe quel théologien ou étudiant en théologie, de n’importe quelle école théologique, et de n’importe quel pays. Le livre, ce trésor qui vaut de l’or ------------------------------------------------------ La plume glisse avec légèreté L’encre raconte une formidable épopée Des histoires fantastiques Des fées et des dragons magiques Les malheurs d’une orpheline martyrisée La chronique d’une grande amitié Petit, gros, le livre est un trésor Long, large, le livre vaut de l’or Laissez-vous transporter par le récit Là où tous les mythes prennent vie ------------------------------------------------Par RANDRIANANDRASANA Johanne Qu’ils maîtrisent aussi bien les grandes figures théologiques africaines que les grands théologiens occidentaux, latinoaméricains et asiatiques. Le tournant interculturel en tant que notre paradigme théologique redonne sens à la théologie africaine et aux théologiens africains, et en même temps elle justifie l’ouverture théologique à d’autres théologiens dans un esprit ouvert au dialogue œcuménique et interreligieux, et dans un respect préférentiel à la tradition biblique et dans un effort de retour aux Pères de l’Eglise au nom de l’importance de la patrologie et de la patristique. N otre tournant interculturel exige de nous d’enseigner la théologie non seulement interculturellement, mais aussi interdisciplinairement. Nous incitons nos étudiants et nous nous incitons nous-mêmes en tant que professeurs, à cultiver un dialogue entre la théologie et d’autres sciences humaines. Ainsi, par exemple le deuxième semestre de cette année académique (20142015), nous avons un séminaire sur « les Enjeux des Migrations Africaines ». Le livre exigé --JeanMarc ELA et Anne-Sidonie ZOWA, Fécondité et Migrations africaines. Les nouveaux enjeux-- offre une perspective sociologique et philosophique. Il s’agit en fait d’une sociologie et d’une philosophie de la migration. Ainsi, la reprise ou la réappropriation personnelle des étudiants doit inclure une approche théologique de la problématique des migrations. Le Père Bienvenu MAYEMBA, S.J. est aussi Animateur pastoral de l’ITCJ, Aumônier de la Communauté Catholique du Village de Bahouakoi, Directeur de la Chaire BARAZA de Théologie africaine, Professeur de Théologie Systématique, de Théologie Africaine, et de Théorie Postcoloniale. “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. BALAFON DIRECTEUR DE PUBLICATION P. Bienvenu Mayemba, S.J. xxxxx REDACTEUR EN CHEF: Alfred Kiteso, S.J. (Théo 3) ADJOINT: Elom N’blasso (Théo 1) xxxxx SECRETAIRE Pierre Boubane, S.J. (Théo 1) xxxxx COMITE DE REDACTION: P. Aurélien Ralainirina, SJ. Liévin Kambundi,SJ (Théo 3) Léon Hounsa, S.J. (Théo 3) Dominique Soro (Théo 2) Charles Tokale (Théo 2) Sr Danielle Mantho,sfx(Théo 1) Ephraïm Nlandu, SJ. (Théo 1) Hervé Bitomo, SJ (Théo 1) Alain Some T. (Théo 2) xxxxx DESIGN & REALISATION Pierre Boubane,S.J. Alfred Kiteso, S.J. xxxxx CONCEPTION LOGO Rodrigue N’Tungu, SJ (Théo 3 Hekima college, Nairobi) xxxxx LECTURE & CORRECTION P. Vincent Foutchantsé, S.J. xxxxx 1 Balafon = Mot du Recteur Croire, c’est risquer... des sujets avec une patience enrichissante. On apprend ainsi que les débats théologiques ont souvent porté sur la compréhension de l’originalité de la foi chrétienne en rapport avec d’autres traditions. Cela n’allait pas de soi, y compris à l’intérieur des communautés chrétiennes. Arius, Nestorius, Athanase, chalcédoniens, cappadociens, etc., autant de noms qui ont marqué l’histoire de la christologie. A Au cœur de l’expérience religieuse qui nous inculque une reprise critique de nos convictions ou certitudes, réside le goût du risque. Qu’il soit de l’ordre d’une parole à proclamer, d’une proposition à confesser, ce risque est la reconnaissance des chemins d’ouverture de la foi. Confronté à la variété des situations et à la diversité d’analyses, tout chrétien prend le risque d’une expression rationnelle et raisonnée de sa foi. Il la livre ainsi à la communauté croyante qui, à son tour, en assure la restitution. Une telle trajectoire n’est pas la garantie de la « bonne foi ». Elle est avant tout la mise en partage de ce que chacun vit, individuellement, avant une réception constructive de tous. Qu’advient alors de cette parole initiale ainsi livrée ? Nul ne peut en prédire le destin. Cependant, livrée, elle appartient à tous. C’est le sentiment que me laisse un livre des origines —La voie du Christ (2013) de Michel Fédou. C’est le second tome du même ouvrage dont le premier sous-titrait : « Genèse de la christologie dans le contexte religieux de l’Antiquité du IIe siècle au début du Ive siècle ». Ici on a affaire avec les « Développements de la christologie dans le contexte religieux de l’orient ancien. D’Eusèbe de Césarée à Jean Damascène (IVe-VIIIe siècle) ». E n patristicien méticuleux, Fédou conduit la découverte des auteurs et la lecture de cet ouvrage, on retrouve décrits les contextes dans lesquels ont été formulés des énoncés théologiques décisifs. Plus encore, on se rapproche du cadre religieux où les risques de la foi n’empêchaient guère la confrontation utile avec des influences philosophiques extérieures. Car une parole de foi qui s’énonce ne s’autonomise pas pour autant des exigences de la raison. P. Yvon Christian ELENGA, S.J. Recteur I.T.C.J. S i donc croire, c’est risquer dire et livrer, le risque en vaut le saut. Nul ne croit tout seul. Le témoignage intelligible de l’expérience religieuse est une exigence inhérente même à l’appartenance à une communauté : exigence de communion, exigence de communication. ITCJ en images... Eduquer à la paix en milieu scolaire, par Père Vincent FOUTSCHANTSE, S.J. P ourl’année 2014-2015, notre association, « Porteurs de Paix », anime un atelier dénommé «Développement personnel et Culture de la Paix » dans les classes de 5e de deux collèges d’Abidjan-Plateau : le Cours Secondaire Méthodiste et le Collège Notre Dame. L e volet « Développement personnel » a pour support un livret intitulé Comment réussir mes études. Après une introduction à la compréhension du livret, nous invitons les professeurs principaux (PP) de chaque classe à en assurer le suivi auprès des élèves, de façon que cet outil devienne un compagnon inséparable de l’élève jusqu’en Terminale. L e volet « Culture de la Paix » exploite du matériel rassemblé essenteillement lors d’un atelier de formation ad hoc organisé par « Porteurs de Paix » à l’ITCJ, du 22 au 26 juin 2014, et animé par l’association française Génération Médiateurs www.gemediat.org. C e volet comprend quatre chapitres : 1) Connaissance de soi. 2) Connaissance du conflit. 3) Communication. 4) Médiation. Tous les élèves de 5e passent par les 3 premiers chapitres, mais seul un petit nombre par classe sera formé à la médiation, pour servir de médiateurs auprès de leurs camarades. “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 2 Balafon = Actu des correspondants La vie du côté des Sœurs Notre Dame du Calvaire, par Soeur Solange SIA Depuis le dernier Chapitre Général de notre congrégation en 2012, il a été demandé un approfondissement de la spiritualité calvarienne. Pour y parvenir, une équipe interculturelle a été constituée pour aider à l’élaboration du matériel et accompagner chaque province, région et groupe dans cet itinéraire spirituel. Après quelques rencontres en France, c’est au Brésil que l’équipe s’est retrouvée en janvier 2015 pour avancer et terminer quelques étapes de cet itinéraire pour toute la « famille calvarienne ». V oici les étapes de l’itinéraire de ce processus d’approfondissement qui permettra à chacune d’entrer dans une dynamique de conversion et répondre aux appels des crucifiés d’aujourd’hui : 1. Partir de notre réalité de femmes consacrées Calvariennes en tenant compte du contexte dans lequel nous vivons : Congrégation, Eglise, société, culture, politique, écologie, etc. ; à partir de notre subjectivité et de la vie quotidienne, discerner les lieux théologiques où Dieu se manifeste. 2. Illuminer cette réalité par : la Parole de Dieu intériorisée dans la prière, éclairée par les apports théologiques et exégétiques, littéraires et philosophiques, anthropologiques et historiques ; ainsi que d’autres documents relatifs à notre Spiritualité. 3. Assumer comme femmes consacrées Calvariennes, un engagement personnel et communautaire, avec le souci de répondre aux appels du Royaume, dans la réalité où nous nous trouvons. 4. Terminer par une célébration : temps fort de partage, de prière et de communion. N ous avons élaboré des thèmes tels : comme disciple calvarienne, être disposées au discernement et à la conversion ; contempler le mystère du calvaire comme lieu théologique de la folie de l’amour de Dieu ; célébrer la mystique calvarienne à la lumière de l’expérience radicale de marie madeleine. La photo indique la composition de l’équipe à l’heure actuelle : 1 française, 1 argentine, 1 brésilienne, et moi de la côte d’Ivoire. L es années à venir seront pour chacune des membres de la congrégation des sœurs de Notre Dame du Calvaire un temps d’approfondissement et de ressourcement pour devenir davantage disciple avec Marie et les autres témoins au calvaire. Les nouvelles des Carmes Déchaux....., par Frère Dominique, OCD/Théo2. L es Carmes Déchaux de la Délégation de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso & Côte d’Ivoire Togo) ont vécu deux grands évènements au cours du trimestre dernier. Premièrement, le samedi 13 décembre 2014, il y a eu la promesse définitive de deux de leurs frères et sœurs de l’Ordre du Carmel Déchaussé Séculier (OCDS) qui viennent de finir leurs formations temporaires. Il s’agit du frère Clément et de la sœur Thérèse. Ils ont émis leurs vœux dans les mains du Père Jean Baptiste Pagabeleme, aumônier de l’OCDS. Il faut noter que l’ordre séculier est composé d’hommes et de femmes et des jeunes mariés ou non et qui partagent la spiritualité carmélitaine. C’est le tiers Ordre de l’Ordre des Carmes Déchaux. Deuxièmement, dans le cadre des activités du 5ème centenaire de la naissance de Sainte Thérèse d’Avila (1515-2015), du 26 janvier au 08 février 2015 les Carmes Déchaux ont participé à l’accueil des reliques de Sainte Thérèse de Jésus dénommé « Chemin de lumière ». La visite desdites reliques s’est effectuée dans leurs maisons (Couvents) et paroisses, y compris dans les monastères des sœurs carmélites. Les nouvelles de la Communauté Saint François-Xavier L Sr. Danielle MANTHO, CFX /Théo.1. a Communauté Saint-François-Xavier a connu des moments agréables depuis la publication du premier numéro de Balafon. Nous vous en proposons ici deux. Tout d’abord, il y a eu la rencontre de la « communionxavier », un groupe qui rassemble les sœurs de Saint-François-Xavier et les laïcs associés à leurs œuvres, c’est-àdire le personnel catholique du lycée Sainte-Marie, mais aussi les familles et amis de ces derniers désireux de partager la spiritualité xavérienne. Cette rencontre a eu lieu le 18 janvier dernier à Toupah, village en bordure de lagune avec pour thème : « Après Noël, la vie ordinaire », présenté par le père jésuite Ludovic LADO. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvées, près de 30 personnes, pour écouter le Père nous parler du temps ordinaire. De sa prédication, on peut retenir que le temps liturgique sert aux hommes à saisir la présence de Dieu à leurs côtés dans les évènements particuliers comme dans l’ordinaire de leur vie. Cet ordinaire, rempli des tâches quotidiennes, devient le lieu de la rencontre avec Dieu tout comme ces pêcheurs du lac de Galilée qui ont été appelés par Dieu en pleine activité professionnelle. Après la messe, nous avons achevé cette belle matinée dominicale par un repas en commun qui rappelait véritablement les premières communautés chrétiennes unies autour de la table de l’Eucharistie et du repas fraternel. Un second moment a été la rencontre de tous les religieux de notre secteur à la chapelle des frères prêcheurs, les Dominicains, pour célébrer la vie consacrée par anticipation du dimanche 25 janvier. Dans l’homélie, le père Paul-Gabriel Adanou, OP a invité les laïcs à s’informer sur les consacrés: la « sœur » ou le « frère », disait-il, ce n’est pas seulement celui qui soigne ou qui donne la communion à l’église. A la fin de la célébration, un ou deux membres des différentes communautés réunies ont présenté chacun sa famille religieuse avec son charisme, sa spiritualité, ses lieux de mission. C’était un moment d’action de grâce au Seigneur pour la diversité des appels et des charismes que les consacrés mettent au service de l’Eglise. ITCJ en images......(suite) “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 3 Balafon = Actu des correspondants Les nouvelles de la Communauté jésuite de l’I.T.C.J. De novembre 2014 à janvier 2015, les membres de la communauté de l’ITCJ ont vécu une succession de moments forts qui s’inscrivent dans la perspective de la formation intégrale du jésuite. De tous ces moments, nous ne retenons ici que les plus marquants. Le jeudi 27 novembre 2014, de 20h45 à 21h30, les jésuites de l’ITCJ ont pris part, à l’initiative de son Comité culturel, à une soirée fraternelle organisée dans la petite communauté de vie Akwaba. La soirée avait pour thème : « Controverse autour des notions « université » et « théologie » : regard croisé d’un exégète (P. OKAMBAWA Wilfrid, sj) et d’un égyptologue (P. MPAY KEMBOLY, S.J.) ». L e mercredi 10 décembre 2014, la petite communauté de vie Matungulu a célébré la commémoration de 15 ans de décès du Père Marcel MATUNGULU, membre de la Province d’Afrique Centrale (ACE), décédé le 10 décembre 1999 à Rome. La célébration a commencé par une conférence sur le thème : « Le tact comme paradigme herméneutique pour construire la paix », par le scolastique Moïse BITOUMBI. Ils s’en sont suivis, d’une part, un témoignage sur la vie du père MATUNGULU par le père Vincent FOUTCHANTSE, qui fut son «ange gardien» au noviciat de Djuma (RDC) ; d’autre part, la cérémonie de « baptême » des publications du père Anicet N’TEBA, e. a, Allez dans le monde entier... Centenaire de l’évangélisation du Kwango - Diocèse de Popokabaka (1925-2015) et du scolastique Wilfrid BANABA, At the Service of the Needy in St. Padre Pio Hospital (SPPH). Towards Efficiency, Innovation and Patients’ Well Being. Autour du repas fraternel qui a clôturé la soirée à 21h10, les convives ont pu continuer à faire mémoire du père MATUNGULU par des témoignages d’autres compagnons qui l’avaient connu comme Provincial ou comme compagnon tout court. L a petite communauté de vie François Xavier a organisé, à l’occasion de la célébration de son saint Patron et des anniversaires trimestriels de ses membres, une soirée récréative le mercredi 03 décembre 2014. En plus de l’Eucharistie qu’elle a célébrée à 12h15 profitant de la messe de l’Institut, dans la soirée une diapositive sur l’histoire de ses membres, une projection vidéo sur « Saint François Xavier : l’aventurier de Dieu » et un dîner ont été proposés aux convives. Le samedi 13 décembre 2014 de 15h30 à 21h00, le Comité Culturel de la communauté de l’ITCJ a organisé sa deuxième édition dans l’amphithéâtre de l’Institut. Au programme figuraient une variété musicale, de l’humour, une pièce théâtrale, des chants de Noël, des blagues, des pas de danse. Les jésuites de l’ITCJ ainsi que leurs invités ont apprécié ce moment agréable de détente à sa juste valeur. Liévin KAMBUNDI N., S.J., / Théo.3. A la découverte de la Communauté des Xavières Missionnaires du Christ Jésus d’Abobo Nous sommes fondées en 1921 en France, précisément à Marseille par Claire Monestès. Nous sommes « missionnaires de toutes les missions » (Constitution n°14), cherchant dans la disponibilité à l’Esprit et les désirs de notre temps le plus grand bien pour nos contemporains. Présente en Côte d’Ivoire depuis 1967 (Cocody en 1967 et Korhogo en 1969), soucieuse de Sr.Noëlie DJIMADOUMBAYE, témoigner de la présence aimante du Xavière/Théo. 2. Christ au milieu des plus vulnérables, la congrégation décide de fonder une nouvelle communauté à AboboAvocatier. L es premières sœurs sont arrivées dans cette communauté le 19 septembre 2002, date du coup d’état manqué. Au long des mois et des années, les sœurs vont trouver dans cet évènement triste un appel de l’Esprit à s’investir dans l’éducation pour la paix. C’est ainsi que sont nés les clubs de la paix qui s’adressent à tous les enfants et jeunes de 3 à 18 ans, sans distinction de confessions religieuses. P lusieurs activités sont proposées aux enfants et jeunes selon leur âge, notamment : films-débats, jeux et activités collectifs, conférencesdébats, des ateliers d’expression. Par ces activités, ils apprennent à s’accepter et à vivre ensemble dans la paix et le respect des différences. En plus de ces activités, des salles d’études et une bibliothèque sont mises à leur disposition pour les aider à réussir dans leurs études. Chaque jour, dans la foi, des graines d’espérance sont semées avec amour pour qu’avec la grâce de Dieu, s’ouvrent des chemins de fraternité et de paix. L a banderole au fond est le fruit d’un atelier batik : chaque enfant a posé sa main et cela forme un bel ensemble. C’est la célébration de la beauté et de la richesse des différences. Les groupes de prières Padre Pio, par Dieudonné OUEDRAOGO/Théo.1. Les groupes de prières Padre Pio sont une réponse à l’invitation du Pape Pie XII qui, dès son accession au trône de Saint Pierre, avait lancé un appel aux chrétiens, jeunes comme adultes à former des « nids » de prières et à rendre un témoignage chrétien authentique en vue de la paix et la transformation véritable du monde. Ayant perçu l’importance de la prière, Padre Pio fit sien cet appel. C’est dans ce contexte que sont nés en 1947 les groupes de prières Padre Pio. Les premiers membres furent ses enfants spirituels qui avaient pour mission de soutenir « la maison de soulagement de la souffrance », un grand hôpital construit par Padre Pio à San Giovanni Rotondo, en Italie. Lesdits groupes de prières suivent les principes généraux de la spiritualité franciscaine : orthodoxie de la foi catholique, obéissance au Pape et aux évêques, fréquentation régulière des sacrements, participation aux souffrances du Christ et la charité active par le soulagement des souffrants et nécessiteux. Leur statut a été approuvé par Rome en mai 1986 et amendé le 12 juin 2012. “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 4 Balafon = Réflexions pastorales Quelle doit être l’attitude du chrétien CVX face au phénomène de la sorcellerie ? S ’il y a plusieurs sujets qui animent les conversations dans nos sociétés, celui lié au phénomène de la sorcellerie est certainement le plus en vogue, notamment chez les populations africaines. De la sorcellerie, on parle partout : au foyer, au marché, au bureau, dans les rassemblements populaires,...etc. A Abidjan, les membres des Communautés de Vie Chrétienne de Côte d’Ivoire (CVX-CI) ont abordé, en communauté de prière, la question de la sorcellerie. Ils ont, en effet, organisé le dimanche 8 février au Cèles (CERAP) une matinée de formation et de sensibilisation sur la sorcellerie et ses effets néfastes. Plus de trente personnes, tous membres des neufs Communautés CVX-CI ont pris part à cette matinée qui avait pour thème : Le (chrétien) CVX et la sorcellerie. L a matinée a débuté à 8h15 avec la prière d’ouverture. Puis il y a eu la lecture d’un extrait du livre de Deutéronome, (Dt.18, 9-13). Une péricope expressément choisie pour orienter l’oraison personnelle avant les carrefours en groupe de six. Dans les carrefours, il s’agissait de partager les fruits de l’oraison mais aussi d’échanger sur trois questions qui avaient été proposées par Shalom, la Communauté CVX locale qui animait cette matinée bien spéciale. Les questions soumises aux échanges: (1) Quelle est ma compréhension de la sorcellerie ? (2) Quels sont les effets de la sorcellerie ? (3) Quelle est mon attitude et mon action en tant que CVX face à la sorcellerie ? A u terme des échanges en groupe, il s’est avéré que de l’aveu général, la sorcellerie existe bel et bien. Qui plus est, chacun a au moins, une vague idée de ce qu’elle est. Ainsi, pour nombre de personnes, la sorcellerie est une affaire du diable. Le diable, lui-même, est couvert de plusieurs appellations. Ici et là, il reçoit le nom de Satan, ailleurs on l’identifie aux mauvais esprits. Bref, parler de sorcellerie revient à parler du diable qui est la personnification du mal suprême, l’ennemi du Dieu chrétien. A lors se pose une question : quelle doit être l’attitude du chrétien CVX face au phénomène de la sorcellerie ? Le Scolastique jésuite nigérian Ujah Gabriel EJEMBI, S.J., étudiant en troisième année de théologie à l’ITCJ, par ailleurs accompagnateur de la communauté CVX Shalom a, dans son exposé d’approfondissement du thème de la matinée de formation, tenté de répondre à cette question. En effet, après une pause de 15 minutes entre 09h45 et 10h00 les participants ont suivi avec beaucoup d’attention l’exposé du Scolastique jésuite. Afin de mieux cerner la problématique du sujet, Ujah Gabriel EJEMBI a proposé, avant toute chose, une définition de la sorcellerie en la distinguant de la magie et de la divination. A la suite du Père HEBGA il a témoigné que : « Le sorcier est une personne habitée, à son insu, par un pouvoir maléfique qui la pousse à nuire, à détruire, à tuer. La sorcellerie est l’ensemble des activités mauvaises du sorcier»1. U jah Gabriel EJEMBI a, également, renseigné que la sorcellerie est évoquée dans la Bible. Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament. Dans l’Ancien Testament nous lisons : « La puissance de la sorcellerie vient de Satan, parce qu’elle implique une utilisation des forces supranaturelles hors de la puissance de Dieu et hostiles à elle. Considérant que la sorcellerie était un péché, ceux qui l’ont pratiquée ont dû être exterminés. Les croyants doivent maintenir leur foi en Dieu, même dans le plus défavorable des circonstances, [car] Dieu considère la sorcellerie comme une fabrication humaine utilisée pour tromper d’autres » (Michée 5, 11). Dans le Nouveau Testament, saint Jean note que « La sorcellerie est un moyen de tromper des personnes. Elle mène à l’exaltation de soi et réclame la place2 de Dieu dans la vie …» (Apocalypse 9, 20-21). Face à des chrétiens CVX réceptifs, et 1 M. HEBGA, Sorcellerie une chimère dangereuse ? Abidjan, INADES, 1979, p. 47. 2 Nous sommes fils et filles de Dieu. Le diable veut que nous rejetions cette place pour être comme Dieu. C’est le cœur même de la sorcellerie et de toutes les tentations du diable. Mathieu 4, 1-4. Notre père est une répond adéquate. surtout attendant des mots forts qui leur permettront de dominer la psychose liée au phénomène de la sorcellerie, le Scolastique jésuite les a invités à avoir la foi en Dieu et à vivre l’amour en vérité. Car, il est admis que la sorcellerie existe là où il n’y a pas l’amour. Aussi, s’est-il avéré que si on peut croire à l’existence de Satan, on ne doit pas croire en sa puissance. Nous devons plutôt croire en Dieu, en Lui seul et en sa puissance. Sur un ton d’injonction Ujah Gabriel EJEMBI a conclu son exposé avec des paroles de saint Jacques qui, en cette matinée de formation, s’adressaient directement aux membres des CVX : « Soumettezvous donc à Dieu, résistez au diable et il fuira loin de vous » (Jc.4, 7). Pierre BOUBANE, S.J. /Théo.1. S « i Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm. 8, 31). Ces paroles de saint Paul remémorées pendant les échanges qui ont suivi l’exposé ont fini par convaincre les CVX qu’ils sont du bon côté, c’est-à-dire, du côté de Dieu de qui provient toute puissance. C’est donc des CVX heureux et enthousiastes qui ont animé la célébration eucharistique à 11h30 dans la chapelle du CERAP. Cette eucharistie qui a clôturé la matinée de formation a été célébrée par le Père Edouard De LOISY, S.J., Assistant ecclésiastique national des CVX-CI. D ans son homélie, le Père De LOISY qui a assisté à la matinée de formation, tout comme le Scolastique Pierre BOUBANE, S.J., accompagnateur de la communauté CVX Emmaüs, a insisté sur le fait que les esprits mauvais existent mais ne peuvent pas agir en l’homme sans la complicité de celui-ci. Le Père De LOISY a aussitôt renchéri qu’il revient à l’homme de prendre ses responsabilités pour ne pas être à la merci des mauvais esprits que le Christ a toujours combattus. Le discernement des esprits, ô combien cher à la spiritualité ignacienne, doit permettre notamment aux chrétiens CVX de faire un discernement juste pour distinguer le bien à accomplir du mal à éviter. Accompagnement d’une Communauté de Vie Chrétienne (CVX), par Ujah Gabriel EJEMBI, S.J./Théo.3. La Communauté de Vie Chrétienne (CVX) est un groupe laïc qui vit la spiritualité ignatienne. La Communauté de Vie Chrétienne est une association mondiale de droit public dont le centre exécutif est actuellement à Rome. Elle est la suite des Congrégations Mariales, commencées par Jean Leunis s.j. et approuvées officiellement pour la première fois par le pape Grégoire XIII, dans sa bulle Omnipotentis Dei, le 5 décembre 1584. L e but est de devenir des chrétiens engagés, en portant témoignage des valeurs humaines et évan- géliques qui, dans l’Eglise et la société, touchent à la dignité de la personne, au bien être de la vie familiale et à l’intégrité de la création. Je travaille avec la communauté locale de Shalom [ l’une des neufs communautés de CVX d’Abidjan ]. Pour cela, il appartient à moi de veiller sur la santé de la communauté. Je fais que la communauté de Shalom se réunit au moins une fois chaque mois pour ce que nous appelons la réunion ordinaire – un temps de prière ensemble, de recevoir des nouvelles de chacun de nous, et de faire un partage sur notre vie quotidienne, familiale et sociale. Parfois, je profite de l’occasion de cette réunion ordinaire pour donner un enseignement sur la spiritualité ignatienne ou un sujet pertinent pour contribuer à leur formation. P ersonnellement, en accompagnant les membres de ma communauté, j’ai l’occasion de comprendre les défis dans la vie des laïcs qui s’engagent pour la gloire de Dieu et la croissance de l’Église. En les accompagnant, je me forme à l’esprit de la collaboration et à la pratique d’écoute. Pour cette raison, le lieu d’apostolat est un lieu de formation, d’approfondir mes expériences spirituelles et de grâce. “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 5 Balafon = Réflexions pastorales La pastorale de l’accompagnement spirituel, par P. Joseph COMPAORE, S.J. La cure pastorale est un apostolat gé- néral et groupal, couvrant des secteurs divers : enfance, jeunesse, famille, migrants, cadres, réfugiés, prisons, hôpitaux, mouvements, groupes et associations d’Eglise. Elle embrasse des activités variées : liturgie, prédication, exhortations, retraites, catéchèse, journées de vocation, camps bibliques ou vocationnels, accompagnement. Elle inclut des structures (Paroisses, Communauté Chrétienne de Base urbaines et rurales, aumôneries, commissions diocésaines, nationales) et s’exerce lors de célébrations (eucharistie, baptêmes, mariages, funérailles, réconciliation, professions, ordinations, jubilés) ou d’évènements (visites en famille, aux malades, réunions de groupes). Objectifs: dynamiser la vie chrétienne en étant sel et lumière du monde. L’accompagnement ou direction spirituelle – sous la mouvance de l’Esprit – un héritage d’une tradition religieuse multiséculaire, judéochrétienne ou non, peut être considéré comme la mère et le modèle inspirateur de la pastorale. L’union à Dieu, la croissance en intimité avec Dieu dans un dialogue triangulaire, voici définie sa finalité. Son focus : vie spirituelle, discernement spirituel, combat spirituel, vocation, engagement chrétien. Cure personnelle par excellence à l’image du Bon Pasteur-serviteur, connaissant ses brebis et connu de celles-ci. Une connaissance intérieure et intime du Verbe incarné pour l’aimer et le suivre davantage (Exercices Spirituels n° 104 et 230). ITCJ en images...(suite) La catéchèse à la paroisse Saint Jean de Cocody, par Léon-Pape MATONDO, S.J./Théo.3. Une manière d’être proche de l’Eglise locale, c’est d’enseigner les fondamentaux de la foi catholique aux jeunes. Cela fait trois ans que nous faisons nôtre cette pédagogie pastorale. En effet, nous allons à saint Jean de Cocody pour donner les cours de catéchèse aux jeunes de diverses catégories (étudiants, lycéens et collégiens). Il convient de souligner que donner la catéchèse, pour nous étudiants en théologie, est une tâche noble mais qui n’est pas toujours aisée. Car, enseigner la catéchèse est un savoir-faire qui n’est pas forcément en conformité avec les thèmes de foi abordés en cours à l’Institut ; bien que certains éléments, surtout tirés de la liturgie, du droit canon, de la théologie morale soient utiles sur terrain. Cela n’exclut pas cependant d’être en bute à des difficultés majeures. Sur la ville d’Abidjan, l’archidiocèse, par le biais de la commission nationale de catéchèse, élabore en début de chaque année pastorale un calendrier d’activités de recyclages des animateurs. Ces rencontres ont pour but de faire une évaluation générale du déroulement de la catéchèse dans l’archidiocèse, d’évaluer les niveaux de connaissance des animateurs et de palier aux difficultés rencontrées. Il s’agit en fait de proposer des méthodes adaptées aux animateurs. Il s’avère que la meilleure manière de réussir, c’est d’appliquer la méthode participative. C’est une méthode simple et pratique : les catéchumènes viennent avec leurs livrets de catéchèse lors des séances. Après l’annonce du thème et lecture du texte biblique du jour, les échanges ont lieu entre les membres du groupe. A la fin de la séance, une conclusion est tirée sous forme d’engagement pour l’avenir de laquelle s’en suit la prière finale faite par un catéchumène. A côté de cela, nous nous rendons disponibles pour épauler les collègues catéchistes en difficultés sur des questions qui nécessitent la présence au moins d’un théologien ou membre du clergé. Cela favorise une étroite collaboration entre catéchistes. La Fleur de l’Espérance, par Elom N’blasso /Théo.1. Le foyer Fleur d’Espérance est une œuvre de la fraternité Sainte Marie des Pauvres et des Petits. Son nom tient du refrain d’une chanson qui dit en partie ceci : « chacun de nous est une chance là où il est, là où il vit ». Etre une chance, telle est la mission de ce foyer. Une chance pour les enfants de ce quartier pauvre où la drogue, la violence, la déscolarisation, l’échec scolaire, la prostitution etc… règnent en maitre. Comme le dit P. François Zongo, fondateur de la Fraternité, ce foyer doit être une chance « de faire de bonnes études, de rompre avec le cycle des échecs scolaires et d’espérer pour chaque enfant un avenir». Mais l’influence du foyer va généralement au-delà des enfants et même du quartier Divo. Nous travaillons avec les jeunes et les parents. Nous recevons également des personnes venant d’autres quartiers et même d’autres communes de la ville d’Abidjan. L e foyer Fleur d’Espérance est un don et se veut un don de la providence divine au milieu de son peuple. Ce foyer est le centre de toutes les activités que mène actuellement notre Fraternité. Il est situé en plein Quartier Divo dans la commune de Koumassi. Il fut bâti par les sœurs salésiennes de Don Bosco il y a environ une décennie. Celle-ci, initialement, voulait en faire un foyer pour jeune-fille. Cependant quelques difficultés dues à la structure de la maison, et surtout à la violence omniprésente des gangs et des dealers autour de la maison ont poussé les sœurs à l’abandonner et plus tard à nous le concéder. Après quelques travaux d’entretien, les premiers pensionnaires, un petit groupe de jeune et un animateur, s’y installent en Novembre 2012. A vrai dire, cette concession des sœurs, fut vraiment providentielle. En effet, dès début 2013, nous étions dans l’impossibilité de continuer à mener nos activités dans la cour commune où elles avaient lieu jusque-là (l’endroit était devenu trop exigu et les activités commençaient à incommoder les voisins.), toutes les activités, dès lors furent transférées au foyer. Actuellement, le foyer héberge de façon permanente 11 jeunes et 3 animateurs. On y sert au quotidien près de 400 plats aux enfants et jeunes de familles démunies, on y accueille également pour les écoutes, les aides financières, alimentaires, médicales et spirituelles. On y organise également les cours de renforcement pour les élèves régulièrement inscrits et une école passerelle pour les jeunes déscolarisés ou en difficulté d’apprentissage. La majorité des rencontres et moments de prière de la fraternité se tiennent là. “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 6 Balafon = Réflexions pastorales Les Scolastiques et les bénédictions, par Père RALAINIRINA Aurelien, S.J. Une question récurrente parmi les sco- lastiques qui font leurs ministères pendant la période de la philosophie, de la régence ou de la théologie, concerne ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire dans leur ministère, quand il s’agit de diriger la prière en assemblée ou de bénir les personnes et les choses. En effet, le Code de Droit Canonique prévoit des sanctions et des peines pour l’usurpation des offices ecclésiastiques (cf. CIC 1381). M ais la révision de l’actuel Rituel des Bénédictions (désormais RitB) a limité considérablement les bénédictions réservées à l’Evêque ou à l’Ordinaire du lieu, si bien que, selon la règle de précédence (RitB 18), peuvent bénir : le prêtre, le diacre, les ministres institués (lecteurs, acolytes), les autres laïcs (parents, ministres extraordinaires, religieux, catéchistes, en vertu de leur sacerdoce baptismal, de leurs fonctions spécifiques et, bien entendu, après une formation pastorale adéquate, en faisant preuve de prudence et de sagesse dans l’exercice de ces rôles). L a bénédiction procède de Dieu le Père : Il est la source de toute bénédiction, et Il a béni l’humanité entière par le don de son Fils bien-aimé qui faisait le bien partout où il passait. Le Christ, à son tour, envoie l’Esprit Saint qui guide l’Eglise dans l’adoration et la louange de Dieu (anamnèse) et dans l’effusion de toute bénédiction (épiclèse). Mais le Christ lui- même a promis que « là où deux ou trois s’assemblent en mon nom, Je suis là au milieu d’eux », ce qui suppose une célébration communautaire de la Bénédiction (RitB 16, 24), qui fait attention à la participation pleine, consciente et active des fidèles (RitB 24, §2). Il faut faire remarquer que les bénédictions concernent avant tout les fidèles baptisés, mais qu’elles peuvent aussi s’adresser aux catéchumènes, aux enfants en bas âge, et même aux non catholiques « si l’Eglise ne l’interdit pas » (RitB 31). D e tout cela découle que la bénédiction est en même temps adoration et louange de Dieu pour les merveilles qu’il a accomplies (bénédiction ascendante) et demande de sa grâce multiforme sur l’homme et sur la nature créée qui « l’aide à atteindre la fin pour laquelle il a été créé » (Ex. Sp. 23) : « […] louer Dieu, … demander sa protection, … gagner sa miséricorde par la sainteté de vie, … offrir des prières pour demander ses bienfaits… (Rituel des Bénédictions n. 9). Toute célébration de la bénédiction, dont la prière sera formulée de manière à mettre en relief la louange de Dieu pour ses hauts faits, et la demande des biens fondamentaux de la vie de l’homme (paix, santé, prospérité, protection, etc.) sera donc toujours précédée par une célébration de la Parole de Dieu, même dans ses formes brèves, ce qui constitue la forme typique de la célébration (RitB 20-23). E n ce qui concerne le choix des formules, les rubriques du Rituel des Bénédictions distinguent entre le ministre ordonné (prêtre ou diacre) et le ministre laïc (ministres institués, ministres extraor- dinaires, parents, religieux, catéchistes, ministres de fait), ce qui demande de la part du ministre un temps minimum de préparation, de manière à éviter les improvisations indues. U ne autre question qui revient souvent aussi concerne les gestes à faire ou à ne pas faire pendant la bénédiction. Le Rituel indique l’extension ou l’élévation des mains pour signifier la prière de louange et de demande, l’imposition des mains pour signifier l’effusion de la grâce et de la bénédiction de Dieu ; le signe de croix, l’aspersion d’eau bénite et l’encensement sont des moments spécifiques de la prière de bénédiction, que le Rituel indique en son temps. Mais le ministre doit se rappeler qu’il n’est pas permis de bénir par un simple signe de croix sans y joindre aucune parole de Dieu ou aucune prière. Il faut éviter à tout prix le risque de superstition, ou que l’on conçoive la bénédiction comme quelque chose de magique. P our ce qui est de la Bénédiction du Saint Sacrement, le ministre extraordinaire de la communion peut exposer le Saint Sacrement sur l’autel pour la vénération des fidèles, et le reposer dans le tabernacle. Mais il ne fait pas la bénédiction de l’assemblée avec le saint Sacrement. Il faut remarquer aussi que cette bénédiction avec le Saint Sacrement se fait sans rien dire, parce que ce qui devait être dit l’a déjà été avec la prière qui précède cette bénédiction. B ref, les scolastiques sont encouragés à se familiariser avec le Rituel des Bénédictions, pour ce savoir qu’ils peuvent faire ou ne pas faire, s’il leur est demandé de bénir les personnes et les choses. Mais qu’ils ne désespèrent surtout pas de ne pas maitriser cette forme de célébration, le temps viendra… ITCJ en images...(suite) “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 7 Balafon = Evènement à l’I.T.C.J. Colloque CFMA-ITCJ 8e édition. La synthèse de la Sr. Danielle MANTHO, CFX. Du 19 au 20 février 2015, il s’est tenu au sein de l’ITCJ le VIIIe colloque interinstitutionnel CFMA – ITCJ sur le thème : « La vie consacrée évangélique de l’Eglise et vocation prophétique ». Six conférences, aussi brillantes les unes que les autres, ont permis aux membres de ces deux institutions ainsi qu’à leurs invités respectifs de cerner l’importance de la vie consacrée en contexte africain. L a première journée a été organisée autour de trois conférences, des carrefours en petits groupes et de la mise en commun. La première conférence était celle de Madame Méliane Catherine ESSOH, inspecteur de l’enseignement scolaire et directrice de la collection « adoras », sur le thème : ″L’éducation aux vertus, quelle contribution de la vie consacrée ?″. Son exposé a dépeint le tableau de la société ivoirienne à l’heure actuelle. L’on a noté qu’il s’agit d’une société où règnent la course à la richesse par voie de facilité, de tricherie, de corruption, mais aussi le désespoir et le manque de repères qui gangrènent la jeunesse. Face à terne tableau, le consacré est appelé à apporter des valeurs nouvelles en vue de redonner espoir aux personnes vulnérables. L e Père Bienvenu MAYEMBA, sj, Professeur de Théologie systématique à l’ITCJ, au CFMA et à l’UCAO-UUA était le deuxième conférencier dont le thème était : ″Témoins de Dieu pour une Afrique sans armes ni larmes″. Son exposé est parti du présupposé selon lequel les consacrés sont des êtres humains nés dans une famille, dans une société et qui choisissent de servir le Christ. Les consacrés doivent ainsi dépasser le mépris du monde, car ils sont appelés à servir et à aimer le monde, dans lequel ils se trouvent et pour lequel le Christ est mort. Pour être capable de vivre dans ce monde de manière incarnée, les consacrés doivent être formés dans une atmosphère de confiance, favorable à un épanouissement intégral. La troisième conférence était celle du Père Paul ZIKPI, ofm, Professeur de Théologie morale au CFMA et à l’ITCJ, sur le thème : ″Vie consacrée et développement″. La question à laquelle son intervention répondait était : La vie consacrée peut-elle être une source de développe- ment ? Selon lui, la vie consacrée est bel et bien une source de développement au sens intégral. En effet, les conseils évangéliques sont une véritable force génératrice de développement. A travers la pauvreté, qui se distingue de la misère, l’on travaille pour assurer aux autres une subsistance digne, et lutter contre la dépendance. « Vivre la chasteté, c’est s’adonner à une œuvre utile, se dépenser pour autrui ». Par l’obéissance, on mène une vie humble au service des autres et de la paix. En plus de vivre les conseils évangéliques, les consacrés doivent poser des actes concrets de promotion de la solidarité et de l’éducation. L a deuxième journée a débuté avec une conférence du Père Nathanaël SOEDE, professeur de théologie morale au CFMA et à l’ITCJ sur le thème ″Culture et vie consacrée? ″ Sa conférence portait sur la nécessité d’une inculturation de la vie consacrée en terre africaine. Il a rappelé que le nom en Afrique invite à vivre une histoire. Et si les consacrés vivent conformément à leur identité, ils rappellent que chacun doit assumer un nom et une histoire. C’est comme un appel à une renaissance. Il existe ainsi comme un parallèle entre la vie consacrée et la culture africaine. Le consacré doit être prophète pour l’Afrique afin de l’aider à réaliser son histoire et son nom. Après la conférence du Père SOEDE, a suivi celle de la sœur Thérèse SAMAKE, Professeur de Philosophie à l’ITCJ et à l’UCAO-UUA, sur le thème : ″Formation à la vie consacrée : défis pour un profil de personne consacrée″. Son intervention s’inspirait également de l’invitation du Pape à réveiller le monde en se demandant comment y arriver si « nous dormons à l’ombre du monde » ? Cela n’est possible que grâce à une formation qui réunit trois caractéristiques. D’abord, elle doit former à un humanisme évangélique où la vie consacrée s’incarne dans les limites des personnes humaines. Ensuite, elle doit former à l’intériorité pour un engagement chrétien qui met en valeur « une manière chrétienne d’être une personne humaine » en étant témoin de la résurrection, des valeurs de l’Evangile pour le monde. Enfin, elle doit aider à une implication du consacrée dans l’Afrique d’aujourd’hui. Le consacré doit « être dans le monde sans être du monde » mais aussi « être pour le monde ». L a troisième conférence de la journée a été celle du Père Yvon ELENGA, sj, professeur de théologie systématique à l’ITCJ et au CFMA, et Recteur de l’ITCJ, sur ″Le leadership dans les instituts de vie consacrée″. Il intervenait donc sur « la nature et la qualité de la relation entre le gouvernement, le leadership, et la manière de gouverner dans la vie religieuse ». Peu importe les différents instituts de vie consacrée, le leadership attendu est toujours celui d’une mission vue comme un service. Pour parler du leadership, le Père Yvon ELENGA s’est naturellement appuyé sur son expérience et sur sa spiritualité à l’école d’Ignace de Loyola. Pour Ignace « l’art de gouverner ne s’organise ni autour des stratégies de conquête d’un pouvoir mais s’oriente vers la volonté de Dieu ». C’est donc, tout d’abord, s’abandonner à l’Esprit Saint et laisser Dieu agir, « se disposer à aider l’esprit Saint pour conduire le monde selon sa propre volonté selon les Constitutions, les Règles de vie ». Ensuite, le gouvernement se fait dans l’exigence de la relation à Dieu. Toutes les charges liées à cette fonction comme l’organisation des apostolats, l’administration du patrimoine, l’obéissance demandée, les sanctions à l’endroit de ses frères sont moins difficiles à réaliser que celle de vivre constamment et quotidiennement sous l’action de l’Esprit Saint. E nfin, le conférencier reconnaît que le pouvoir et la domination peuvent être une grande tentation dans l’exercice du leadership. Face à cette tentation, Ignace propose l’abnégation et l’amour mortifié dans la quête de la vaine gloire. C’est une exigence qui favorise le vivre-ensemble, et le fait d’être un frère parmi d’autres frères et d’avoir pour unique père celui qui est aux cieux. ITCJ en images...(suite) “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 8 Balafon = Liste des apostolats des étudiants Nom & Prénom Aboa Justin Communauté Capucin de 2è année de théologie Type d’apostolat Groupe liturgique & jeunesse franciscaine Délégué de l’ONG le Canal au centre Sicar Lieu Public Chapelle Saint Padre Pio Jeunes & adultes Port – Bouet Agbodjan-Prince Labité Sodjiné Carme Alloh Anohon Wilfried Geodefroid Carme Aumônier de la Ste Enfance Gonzagueville Capucin Groupe & charité mouvement Chapelle Saint Padre Pio Jeunes & adultes Jésuite Secrétaire administratif ECOFORTS ITCJ Adultes Carme Renouveau & Troupe théâtrale Gonzagueville Jésuite CVX CERAP (CELES) Adultes Jésuite Catéchèse Riviéra Enfants Missionnaire du Christ - - - Jésuite Enseignement Lycée Sainte Marie Cocody Elèves Clerc de Saint Viateur Animation des groupes & Liturgie Accompagnement groupe « Ciel et Lumière » Paroisse St Paul des Lauriers Jeunes Paroisse St Ambroise Ma vigne Jeunes Jésuite CVX CERAP (CELES) Adultes Jésuite Groupe ignatien CERAP (CELES) Jeunes & adultes Carme Saint Egidio Carme Aumônier MEJ/Délégue Centre Sicar Jésuite Accompagnement groupes de jeunes Bamba Maliêh Etienne Beugré Grah Patrick Bicaba Hèra Willam Bitoumbi Bial Moïse Dimeni Cyrano Emdé Djimadoubaye Noelie Kemneloum Essengue Amougou Yannick Houessinon Wilfried Lemfuka Ava JeanNoël Jésuite Mandiangu Ngofo M. Adolphe Mitokpey Semovo Fulbert Joël Some Téonyel Alain Soro Fala Dominique Tchoudjang Magloire Gonzagueville OEV et Enfants Port – Bouet Enfants Port – Bouet Adultes Port – Bouet Gonzagueville Port – Bouet Gonzagueville Paroisse St Philippe - Abobo Jeunes Jeunes & adultes Elèves, jeunes et étudiants Que pensent-ils de l’Ecofort? Témoignage de Kobenan Kouamé Johnson, étudiant de l’Ecofort J e suis Kobenan Kouamé Johnson, du corps de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire. Je suis aussi étudiant en deuxième année du programme Ecoforts : (Ecole de formation théologique et spirituelle pour laïcs) de L’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus : (Itcj). E n tant que militaire, je perçois l’Itcj comme un institut d’élite pour les missions de l’Eglise et la formation des âmes. C’est pour moi un merveilleux rêve que d’y étudier. Les cours sont soutenus et adaptés. Des enseignants de nationalités diverses et surtout de qualités avérées et reconnues, enseignent au-delà de leur savoir doctrinal, par leurs états, des valeurs d’humilité, de simplicité et de disponibilité pour ce qui est de servir. Des cours comme je n’ai jamais espéré en Bible, Ancien et Nouveau Testament, morale, m’ont vraiment ouvert l’esprit. Ces enseignements ne sont pas sans retombées, car ils m’aident à avoir des appréhensions plus justes dans mon travail de gendarme affecté aux opérations de sécurisation et de lutte contre le grand banditisme. L ’Ecoforts est une chance, elle nous donne des capacités au-delà du simple chrétien catéchisé. Le bagage nécessaire, tel un paquetage spécial pour une mission au cœur du monde en l’Eglise : celle de citoyen model, de chrétien témoin de l’Evangile aujourd’hui. J e suis convaincu que le Seigneur m’a guidé vers L’institut de théologie de la Compagnie de Jésus ici à Abidjan, qui ouvre pour nous les laïcs une lucarne afin de nous former en théologie et spiritualité. Depuis le mois de janvier 2014 c’est une formidable et enrichissante expérience que je vis. Mon vœu est que l’Ecoforts subsiste pour une Eglise famille en Côte d’Ivoire très forte et dynamique. Merci. Le comité de rédaction de Balafon présente ses excuses auprès des lecteurs pour le retard avec lequel ce deuxième numéro est publié. “Que résonne la voix du balafon jusqu’aux confins de la terre que fouleront les pieds des Apôtres”, P. Paul Béré, S.J. 9
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