MAGAZINE MAGAZINE Ne peut être vendu séparément Cahier spécial du Quotidien Jurassien N°2 Mai 2015 Tout le plaisir d’une escapade Gastronomie Balade Sonceboz– L’enseigne de Jean-Marc Soldati 04 Randonnée en Haute-Sorne 06 Piano à Saint-Ursanne Treize concerts et un CD 12-13 ZÉRO ÉMISSION CO2 U N E E N TR E PR I SE D E D ÉM O C R AT E M ED IA H O L D IN G Avec sa rotative équipée de sécheurs à ultraviolet et sa nouvelle presse offset de dernière génération, installée au printemps 2014, Pressor innove et apporte sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Le document que vous tenez en main a ainsi été imprimé au moyen d’encres sans solvant selon un procédé novateur de séchage ne générant aucune émission de dioxyde de carbone (CO2). 6, route de Courroux 2800 Delémont Tél. +41 (0)32 421 19 19 CENTRE D’IMPRESSION ET D’ARTS GRAPHIQUES 27, rue du Midi 2740 Moutier Tél. +41 (0)32 494 64 00 www.pressor.ch CENTRE D’IMPRESSION ET D’ARTS GRAPHIQUES 03 Sommaire Gastronomie 04Sonceboz – Quand la nourriture rime avec passion et bonheur Balade 06 Les Forges par monts et par vaux 22 Dossier 10 Se laisser gagner par «Emotions» 12 Piano à Saint-Ursanne 04 Danièle Ludwig 06 14 L’été est synonyme de vacances pour tous 16 Retrouver le plaisir nomade 18 Une formation qui se dégonfle 20Gardien de cabane ou de chalet, une expérience S’évader quelques jours du quotidien humaine très riche 22 On joue à saut-frontière en résolvant des énigmes! On a tous besoin de s’octroyer des moments d’évasion après une ou des semaines d’intense labeur. A chacun ses préférences. A la force des mollets, en s’envoyant dans les airs, ou en se laissant guider sur les routes au volant d’un camping-car bien pratique. Ces virées sont d’ailleurs souvent mémorables, aussi bien pour le visiteur que l’hôte qui l’accueille, comme le confie ce gardien de cabane jurassien. Des joies simples qui permettent de court-circuiter l’addiction aux smartphones, tablettes et autres ordinateurs. Jura-Rando emmène une fois de plus le lecteur à la découverte des beautés de la région, dans la Haute-Sorne. Une sortie digne de ce nom ne saurait se terminer sans un bon repas. C’est à la table de Jean-Marc Soldati que Le Quotidien Magazine s’est invité ce printemps. Bonne lecture, Mireille Chèvre IMPRESSUM Editions D+P SA, 6, route de Courroux, 2800 Delémont. Editeur: Michel Voisard. Rédacteur en chef : Rémy Chételat. Coordination : Pascale Stocker, Mireille Chèvre. Ont collaboré à ce numéro : Jura Rando, Alan Monnat, Anne-Rey Mermey, Paul Simon, Pascale Stocker. Photos : Agence Bist. Mise en page : Josiane Grangier. Correction et relecture : Julie Robert-Charrue. Publicité : Publicitas SA, Delémont. MEM SA, Moutier. Impression : Pressor SA, 2800 Delémont. Tirage : 22 000 exemplaires. Le Quotidien Magazine: ISSN 1662-3193 Publicité «Eh ! Tu viens en trottinette?» <wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNzc3tAAA9iie7Q8AAAA=</wm> Dévalez les Franches-Montagnes ou vers la région du Doubs, avec nous! <wm>10CFWKMQ7CMBAEX2Rr53wXB65E6aIUiN5NlJr_Vxg6ipF2VrPvGVU_Htvx2p6JhBfrvbNmxFrdIulWb7SUWzMRdxYMgf_1BZ_WNL5N0bzbYCkw9wDV93l9AL9T-wZyAAAA</wm> Locations, réservations : Gare CJ de Saignelégier. www.les-cj.ch 04 Gastronomie Jean-Marc Soldati: «Tous les produits arrivent bruts, que ce soit en brasserie ou en restaurant gastronomique. L’arrivage frais est quotidien, ce qui fait notre réputation.» Quand nourriture rime avec passion et bonheur Jean-Marc Soldati, grand chef cuistot de son réputé Hôtel Restaurant du Cerf, à Sonceboz, nous a reçus très volontiers et a poilé devant nous de fondantes escalopes de foie gras accompagnées de leurs lentilles de Genève. Texte: Pascale Stocker Photos: Danièle Ludwig L’Objet L’imposant trophée qui trône dans une salle de l’Hôtel Restaurant du Cerf ne pouvait être que… des bois de cerf! L’animal en question, de quelque 189 kilos, a été prélevé dans la belle nature française des Causses. Les bois ont été offerts à Jean-Marc Soldati, à l’occasion d’un anniversaire, par deux amis, Martial Engel, le chasseur émérite, et Pascal Tschann, le sculpteur. modernité grâce à l’exigence et l’amour de l’art culinaire. Des vraies lentilles genevoises D’entrée de jeu, pas de temps à perdre, celui que nous avons parfois vu à la RTS en compagnie de l’espiègle Annick Jeanmairet (dans sa gourmande émission Pique-assiette invite les chefs) et dont la gestuelle impeccable et efficace – coulante comme de l’huile, si facile à l’œil et si difficile à reproduire – nous entraîne dans sa cuisine et ordonne tout en moins de deux. En artisans tours de main, le foie est coupé et fariné, la vinaigrette réduite, les lentilles de Genève – pas des auvergnates du Puy, des vraies genevoises, «un produit magnifique», explique le chef qui les a découvertes au Salon des goûts et du terroir – donc, les lentilles ont pompé l’eau, se sont embaumées des saveurs du bouquet garni, de la brunoise et de l’huile de noisette, le foie a été saisi dans la poêle fumante, et l’assiette dressée avec les fraîches couleurs vertes de la ciboulette et des pousses d’épinard. Gourmande adepte du reportage gastronomique, la photographe a tout mis dans sa boîte à images avec un plaisir de cuisinière. Une fois goûté le plat, délice des délices, on a qu’une envie, essayer à la maison pour voir si ça marche! A l’Hôtel Restaurant du Cerf, à Sonceboz, nous voilà dans un lieu d’excellence: deux toques et 16 points au GaultMillau, une étoile Michelin. Nous n’aurons pas la chance d’avoir ensemble les deux grands maîtres associés de la place, Christian Albrecht et Jean-Marc Soldati, qui mènent la barque depuis quinze ans déjà, mais c’est le deuxième, enfant du pays, qui nous a reçus volontiers et conduits devant ses fourneaux. A peine avions-nous franchi les murs de la lourde bâtisse du XVIIIe siècle que nous tâtions déjà d’une ambiance de brigade aux petits soins de ses hôtes, mais sans ostentation précieuse. Ici, l’hospitalité n’est pas snob, la brasserie sympathise avec l’espace gastronomie, le bon et grand savoir-faire s’est ancré dans un environnement Frédy Girardet, le grand maître rustique, le temps cossu des gentilshommes et Selon le très british philosophe Theodore Zeldin, des gentilhommières semble s’être marié à la «la gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture Gastronomie 05 A déguster Escalopes de foie gras de canard poilées, vinaigrette à l’huile de noisette et lentilles de Genève Les plus anciens documents connus évoquant la vénérable bâtisse de l’Hôtel du Cerf de Sonceboz datent de 1870. La construction du bâtiment remonte au début du XVIIIe siècle. pour créer le bonheur». Cette citation, on peut la lire en exergue du site internet du restaurant, où l’on aura confirmation des quêtes d’excellence auxquelles Jean-Marc Soldati et Christian Albrecht s’adonnent avec passion. Leur philosophie, ils l’ont notamment acquise tous deux à Crissier, chez le grand Fredy Girardet. Au Restaurant du Cerf, «les fioritures sont bannies, peut-on lire, une à deux garnitures, pas plus, accompagnent par exemple la ballottine de pintadeau, la sauce qui relève le rouget est toujours préparée avec un fond de rouget, pas un fond de poisson. La quête est toujours la même, on cherche l’authenticité du produit, c’est ce dernier qui crée le plaisir, et non ses garnitures.» INGRÉDIENTS Vinaigrette à l’huile de noisette 1 dl de vin rouge 1 dl de porto rouge 1 dl de vinaigre rouge Faire une réduction jusqu’à obtenir 1 dl, puis ajouter les échalotes hachées. Réserver, saler et poivrer. Au dernier moment, mettre l’huile de noisette PROGRESSION Mouiller les lentilles avec de l’eau, saler et poivrer. Laisser mitonner (mais ça ne doit pas bouillir). Rajouter de l’eau si nécessaire car les lentilles pompent beaucoup. Pendant la cuisson, couper la brunoise (céleri, carotte, poireau en très petits dés: 1 cuillerée à soupe de chaque) . Faire suer la brunoise avec 1 noisette de beurre, mouiller, mettre les lentilles, retirer le bouquet garni. Foie gras de canard: saler, poivrer les tranches, tourner 1 fois dans la farine . Chauffer la poêle (ne pas mettre d’huile). Lorsqu’elle est fumante, poêler les tranches de chaque côté 30 à 40 s. Avec les producteurs de la région Jean-Marc Soldati explique par ailleurs qu’ici, tous les produits arrivent bruts, que ce soit en brasserie ou en restaurant gastronomique. «L’arrivage frais est quotidien, dit-il, ce qui fait notre réputation. On travaille énormément avec les producteurs de la région, les bouchers, les maraîchers du Seeland, par exemple(…)» Pour les produits de la mer, les fournisseurs livrent quotidiennement, soit de Zurich, soit de Lausanne. Dans les caves, il y a pas moins de 500 appellations, principalement suisses. «On essaie de favoriser les artisans-vignerons suisses, une priorité est donnée aux vins du lac de Bienne, ensuite bien entendu, il est clair qu’on est obligé d’avoir les grandes appellations classiques, comme certains vins de Bourgogne et de Bordeaux… Je visite les caves, le vin est aussi une passion. On a également quelques vins portugais, italiens et espagnols.» Et de citer encore «l’attrait du bon et du beau», en tant qu’inépuisable source et passionnant travail. Lentilles de Genève 100 g de lentilles 1 morceau de céleri 1 morceau de carotte 1 gousse d’ail 1 morceau de poireau 1 feuille de laurier 1 clou de girofle 1 branche de thym. PRÉSENTATION DE L’ASSIETTE Garnir l’assiette avec quelques pousses d’épinard, déposer les lentilles au centre et le foie gras sur les lentilles. Napper de vinaigrette et déposer quelques ciboulettes. HÔTEL RESTAURANT DU CERF, À SONCEBOZ Soldati Gastronomie SA, rue du Collège 4, 2605, Sonceboz, Tél. 032 488 33 22. A 5 minutes à pied de la gare. Fermeture hebdomadaire: mardi dès 14 h, mercredi toute la journée. www.cerf-sonceboz.ch 06 Balade Les Forges par monts et par vaux Confortablement installé dans son écrin d’eau, de roches et de prés, Undervelier accueille les adeptes de la marche à pied pour une nouvelle escapade de Jura Rando. Le présent itinéraire propose de rejoindre Berlincourt par la montagne à l’aller et par les bords de la Sorne au retour. Au centre de ce magnifique circuit se situe les Forges, ancien site de production du fer, sous les Princes-Evêques. Texte et images: Etienne Stehly Publicité 1 ER JURA RANDO FESTIVAL du 4 au 6 juin 2015 <wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNzMwMAIASYGjqQ8AAAA=</wm> <wm>10CFWKMQ6AMAwDX5TKidtGJSNiqxgQOwti5v8ThY3hJJ98vUdJ-JiXdV-2UECzmFfAwmpNuXioW2rKAAmDlgmNVKPXXy-ahxHH2wgoY6IJx-EHnOk-rwcKp8gdcgAAAA==</wm> chaque jour 13 randonnées accompagnées St-Ursanne Maison du Tourisme Informations et inscriptions: www.jurarando.ch Le village d’Undervelier, point de départ et d’arrivée de la randonnée. Quittons le carrefour de l’église pour traverser le village par le sud. Nous débouchons très vite sur une petite route campagnarde, conduisant vers l’ouest. A la hauteur du Montois, la route s’enfonce dans une petite gorge où coule le Miery. Un peu plus loin, le chemin retrouve sa lumière au milieu des champs, là où se cachent un minuscule étang et une place de pique-nique. Pour éviter la montée du pâturage très pentu, nous ferons le détour par Pré de Joux. Ensuite, nous attaquerons la partie forestière, direction Jolimont. Par un chemin blanc, nous parvenons gentiment au point haut de ce grand pâturage. Ici commence la partie sportive de l’excursion: une véritable ascension, sur un sentier étroit et rocailleux. Quelque deux cents mètres plus haut, nous rejoignons un chemin forestier, qui, par la droite, conduit à l’arête rocheuse de Montépoirgeat. C’est le point culminant de la randonnée (885 m)... Pour les amateurs de nature intacte, ou de profonde solitude, l’endroit est idéal. Aucune circulation ne perturbe ce lieu, à l’exception des services forestiers. De là, le chemin redescend tranquillement, décrivant un énorme zig zag dans la forêt des Forges. Il débouche soudainement sur la prairie des Melnats, une pâture perdue au milieu de nulle part, digne des alpages les plus reculés de Suisse. Quittons ce rectangle de verdure pour rejoindre une des curiosités du jour: la roche percée de la Côte aux Pucins. Ce petit tunnel, creusé dans la roche, sans autre artifice, est une merveille. C’est aussi Balade 07 La Côte aux Pucins. Pont à Berlincourt. un témoin très fort de la volonté des hommes à passer partout. Traversons-le, en évitant de prendre un caillou... La vallée juste en-dessous mérite aussi un petit coup d’œil. Le panorama est superbe... Sur la pente descendante, le pas s’accélère. Nous passons la Rochette, pour rejoindre Berlincourt. Quoi de plus beau comme accueil que les vergers fleuris du mois de mai. Tout ici respire le printemps. Dès lors, une halte s’impose pour un repas bien mérité. Sorne. Le chemin s’enfonce sous les arbres. Rapidement, la nature rattrape le randonneur. Au murmure de l’eau s’ajoute la lumière du soleil. Elle transperce les feuillages comme dans un tableau de Renoir. Puis le sentier se faufile, tantôt humide, tantôt sec, passant le sous-bois, surmontant les rochers, traversant même la falaise s’il le faut. Ce jeu d’ombres se poursuit jusqu’aux prés cultivés des Grandschamps. L’espace s’élargit alors sur un paysage campagnard et paisible. En bordure du champ, les clairières et les haies se succèdent jusqu’à la route de Retour par les bords de la Sorne la Jacoterie. Nous arrivons aux Forges où de vieux A Berlincourt, traversons le pont et partons de bâtiments rappellent encore la glorieuse époque suite sur la droite pour atteindre les rives de la du Fer. Ici, la Sorne est tout autre: l’homme l’a Undervelier et ses Forges De tout temps, l’homme s’est intéressé au fer. Il a compris très vite tout l’intérêt qu’il pouvait en tirer: aussi bien pour les armes, que pour la construction. A Undervelier, en 1598, le Prince-Evêque ordonne et finance la construction du site des Forges. Le projet est grandiose: il regroupe plusieurs bâtiments autour d’un haut-fourneau à charbon. Par un canal, les eaux de la Sorne sont dirigées vers un atelier principal, dans lequel huit roues à aubes alignées actionnent des soufflets et des martinets. Chaque appareil est muni d’un foyer de forge pour affiner le métal. Les deux soufflets du fourneau sont également reliés à l’installation. Un plan de 1748, retrouvé à Vermes, atteste de cette construction. Le minerai, lui, provient du voisinage (Séprais) et du sous-sol de la vallée de Delémont. On le transportait ailleurs pour y être dégrossi en éponges de fer, et, au retour, on apportait du charbon de bois, si nécessaire, au haut-fourneau. Pas de courses inutiles. D’autres bâtiments ont été construits pour loger les fondeurs et les forgerons. De nombreux chemins et des ponts ont été créés ou réparés par les soins de l’Evêché, pour atteindre le site. Pour le Prince-Evêque, la production va bon train, c’est du «fer» en barres. Pour stopper toute concurrence avec l’étranger, il instaure la «régale du fer»: une loi impitoyable qui interdisait à quiconque de se fournir ou de revendre ailleurs. Ce monopole prend fin à la Révolution, qui aura raison du Prince-Evêque. En 1794, les forges sont vendues comme bien national, mais la production continue. Plus tard, d’autres propriétaires privés tenteront l’aventure industrielle: lames de faux, bicyclettes, pièces métalliques en tous genres. En 1880, le décor va changer. Louis von Roll rachète les Forges, les démolit et reconstruit par-dessus une usine de crosses à fusils. Quelques années après, elle deviendra une succursale de l’usine de Choindez et même un centre de vacances et de formation pour les apprentis. Aujourd’hui, elle abrite une menuiserie et différents dépôts. Seuls les appartements des forgerons ont survécu. Quant à l’écluse, elle régule et envoie de l’eau à l’usine électrique de Bassecourt par un souterrain. Sources: Le Fer dans le Jura, Groupement historique du Fer du Musée de Mont Repais Internet: Chronologie jurassienne – commune d’Undervelier La passerelle de l’écluse. maîtrisée et transformée pour sa force hydraulique. Pour continuer la promenade, empruntons la passerelle de l’écluse. Sur la rive opposée, nous retrouvons la forêt, puis la végétation luxuriante des milieux aquatiques. Roseaux, populages, pétasites poussent ici à foison. Au plus fort de l’été, les rhubarbes sauvages envahissent le sentier. Côté faune, c’est le paradis des oiseaux, des grenouilles et des libellules. Par endroits, les herbes sont couchées, des pêcheurs ont passé par là... Il faut bien partager les plaisirs. A travers les arbres, de l’autre côté du cours d’eau, on aperçoit la route, et juste derrière, le fragile scintillement des bougies de la grotte. Le village n’est pas loin, voici d’ailleurs les premières maisons. Sous une voûte d’arbustes, taillés et courbés, le chemin suit son cours. Il diffuse à loisir l’ombre et la fraîcheur qui font le bonheur du promeneur. Et brusquement, la balade s’arrête au milieu d’un jardin. Un fermier généreux a prêté son verger pour la jonction du sentier. Encore un petit pont, et nous voilà revenus au village. 0 200 Infos pratiques La randonnée décrite ci-dessus aura lieu le dimanche 24 mai 2015. Départ d’Undervelier à 9 h 30 , place de l’église. 400 600m Publicité Piscine municipale • Dôme gonflable • Grand toboggan de 56 m • Grand bassin de 50 m • Tourbillon pour enfants de 22 m • Place de beach-volley • Tables de ping-pong • Divers jeux... • Petit bassin rénové Tout pour vous détendre et vous divertir ! Heures d’ouverture: de mai à septembre, de 9 h à 20 h Tél. 032 493 12 66 PISCINE EN PLEIN AIR chauffée au solaire et au gaz naturel OUVERTURE: mi-mai à mi-septembre HORAIRES: mai, septembre: 9 h -19 h juin, juillet et août 9 h -20h TARIFS ENTRÉES: adultes / enfants Fr. 2.50 étudiants Fr. 2.– ABONNEMENT DE SAISON: Enfants: 1er Fr. 15.–, 2e Fr. 10.– 3e gratuit Adultes: Fr. 50.– Pour vos séjours professionnels ou touristiques appréciez un service de qualité ainsi qu’un accueil convivial <wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNzc3MAIAqfBQFA8AAAA=</wm> <wm>10CAsNsjY0MDA00TUyNze1MAEA-gtuNg8AAAA=</wm> <wm>10CFWKoQ6AMAwFv6jL61u3ApUERxAEP0PQ_L9i4BAn7nLrGiXhY162Y9lDATWhu4PBWpMVD3WmUXPASELL1IPBhzz-flHrltHeR9Azm7owC0uD1nSf1wPmIIdacgAAAA==</wm> Hôtel du Parc Rue du Mont-Terri 11 2942 Alle Tél. 032 471 02 10 www.hotelduparc-alle.ch <wm>10CFWKMQ7DMAwDX2SDkigrjsYgW9ChyO4l6Nz_T3WzZTiAR9xxpFfcbPvr3N8pgLBohC9Mba3SIyW0drEEFQrxVZxEj9YffRFOM4x_UzBvjDloRW3Ywvq9Pj8ic7QvcgAAAA==</wm> DOSSIER Le dépaysement au bout du chemin Que les routes nous mènent dans l’Arc jurassien, en Suisse ou à l’autre bout du monde, les petits bonheurs se nichent souvent là où on ne les soupçonne pas. Par la magie d’une rencontre, d’une excursion ou d’une virée en camping-car. A nous de savoir les saisir. 10 Dossier Joie, peur, colère, tristesse… Nous ressentons des émotions chaque jour de notre vie. L’exposition se veut interactive. Se laisser gagner par «Emotions» Les émotions sont au cœur de l’exposition du Musée d’histoire naturelle de Neuchâtel, une invitation à mieux comprendre nos réactions affectives et celles de nos cousins, les animaux. Texte: Alan Monnat Joie, peur, colère, tristesse, surprise, dégoût, honte… Nous ressentons des émotions chaque jour de notre vie. Pourtant, de ces épisodes affectifs si déterminants dans la définition de nos goûts et de nos envies, si cruciaux dans la prise de décision ou dans les rapports sociaux, nous ne savons presque rien. Pourquoi la nature nous a-t-elle dotés, nous autres êtres rationnels, d’une telle disposition affective? Sommes-nous les seuls du règne animal à avoir le cœur gros ou la gorge nouée? «Emotions», l’exposition temporaire du Musée d’histoire naturelle de Neuchâtel soutenue par le Pôle de recherche national en sciences affectives, se propose, jusqu’au 19 novembre, d’enrichir un peu notre connaissance des émotions et donc, a fortiori de nous-mêmes. Emotion et comportement Face à un danger, le rythme de mon cœur et de ma respiration s’accélère et mes muscles se contractent. Une substance chimique, produite par le cerveau, prépare mon corps à l’action adéquate: fuir. Cette réaction face à la menace n’est pas l’apanage des hommes, les souris, pour ne citer qu’elles, font de même. D’autres animaux au contraire s’immobilisent ou «font le mort», comme l’opossum. Dans tous les cas, une stimulation sensorielle particulière (la vue d’un serpent, par exemple) déclenche une émotion qui provoque à son tour des changements physiologiques et des comportements caractéristiques. Dans la première salle de l’exposition, les visiteurs pourront s’isoler dans des petites cabines, dans un décor de plage, et expérimenter des émotions primaires: la colère provoquée par des paroles blessantes, le dégoût face à une odeur de toilette public, la peur quand… ne gâchons pas la surprise. Tout ce dispositif pour nous rappeler que les émotions vivent dans notre corps. Les émotions primaires sont vécues par nombre d’espèces du règne animal. La raison vient du fait que ressentir des émotions est un plus pour l’évolution: les émotions ne naissent pas n’importe quand. La peur indique une menace, le dégoût un met qu’il ne faut pas consommer, etc. Dans les deux cas, l’intégrité corporelle est en danger et il s’agit de réagir: fuir ou ne pas Evasion 11 PHOTOS MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE NEUCHÂTEL La peur indique une menace, le dégoût un met qu’il ne faut pas consommer. manger. Les émotions augmentent donc les chances de survie de celui qui les ressent. Emotion et société Si certaines des émotions ont trait à la survie, d’autres relèvent de la sphère sociale et des échanges entre congénères… et là non plus l’humain n’est pas seul. Des éléphants qui se consolent mutuellement à la mort d’un des leurs, des dauphins qui nagent ensemble pour détendre l’atmosphère, un cheval qui court à la rescousse d’un autre injustement agressé, de nombreux extraits vidéos viennent complexifier notre vision des rapports sociaux animaliers. Les émotions jouent un rôle fondamental dans notre rapport à autrui et, dans l’évolution des espèces, elles se sont transformées pour répondre aux exigences de la vie en groupe. La honte, la culpabilité, la compassion ou la jalousie sont déterminantes dans la façon dont nous menons nos vies et dont la société se régule. Emotion et communication L’humain est capable, outre de ressentir des émotions, de les percevoir chez ses congénères. Pour ce faire, il trouve des indices dans le langage, mais également dans le ton de la voix, les postures ou les Les émotions primaires sont vécues par nombre d’espèces du règne animal. expressions faciales. L’homme a même, au cours de l’évolution, perdu les poils qui lui recouvraient le visage pour augmenter la visibilité de ses expressions faciales. L’exposition du musée neuchâtelois nous propose diverses activités pour tester notre sagacité. Encore une fois, l’homme n’est pas le seul dans ce cas. Des oiseaux qui appellent à l’aide, des primates qui adoptent une expression faciale particulière pour inviter leurs congénères à jouer, les cochons qui, se sentant isolés, crient leur anxiété, oui, nombres d’animaux ressentent scénographie. Un moment agréable des émotions «sociales» et les par- et instructif non seulement pour les tagent. adultes mais aussi pour les enfants, qui plébiscitent cette exposition ô Emotion et esthétique combien ludique et interactive. Il est d’autres types d’émotions encore, les émotions esthétiques, celles que l’on ressent lorsqu’on écoute une jolie musique ou que Info l’on évolue dans un bel endroit. «Emotions», Musée d’histoire Une telle émotion, on la ressent naturelle de Neuchâtel, jusqu’au aussi en arpentant le dédale de 19 novembre. l’exposition du Musée d’histoire naturelle de Neuchâtel qui, encore Ouvert du mardi au dimanche une fois, réjouit par la beauté de sa de 10 h à 18 h Piano à Saint-Ursanne 2015 12e édition Voyage au cœur du piano P our sa douzième édition, Piano à SaintUrsanne se déploiera du 2 au 12 août avec treize concerts à l’affiche. Le fil rouge de cette édition se décline « Autour de la Variation » permettant ainsi de proposer un éventail d’œuvres d’époques et d’esthétiques différentes. Une déferlante de pianistes de haut niveau Point fort du festival et reconnaissance du travail fourni par toute une équipe depuis douze ans : Simonetta Sommaruga, Présidente de la Confédération, a accepté avec l’élégance qui la caractérise de participer au festival au travers d’une « Carte blanche » dont le programme sera communiqué ultérieurement (vendredi 7 à 20h30). Samedi 8 août à 16h, le festival propose un programme riche, mêlant piano à quatre mains avec Christiane BaumeSanglard et Dana Ciocarlie ainsi que musique de chambre avec le jeune quatuor à cordes Van Kuijk, accompagné alternativement par les deux pianistes : l’occasion d’entendre une création du compositeur Roger Meier. En soirée, l’intimité du cloître conviendra à merveille au spectacle « Une femme en guerre », dans lequel Marie-Christine Barrault et Hugues Leclère alterneront textes et piano pour rendre hommage à l’engagement admirable des femmes, notamment les artistes, durant la Première guerre mondiale (samedi 8 à 20h30). Dimanche 2 août à 17h, Piano à Saint-Ursanne confie son concert d’ouverture à une étoile montante de 22 ans, Lorenzo Soulès. Le lendemain, Mikhaïl Sporov rend hommage à Scriabine à l’occasion du centenaire de la disparition du compositeur (lundi 3 à 20h30). On retrouve ensuite le prodige russe Alexei Volodin (enregistrement du concert par Espace 2) qui nous fera entendre notamment des pages de Medtner peu souvent interprétées (mardi 4 à 20h30). La pianiste croate Martina Filjak revient à Piano à Saint-Ursanne et l’on se réjouit d’entendre son jeu fin, puissant et sensuel (mercredi 5 à 20h30). On attend avec impatience Philippe Cassard et particulière- Nelson Goerner, l’art du piano à son apogée ment son interprétation de pages de Schubert On retrouve le quatuor à cordes Van Kuijk (jeudi 6 à 20h30). avec Christiane Baume-Sanglard et Dana Ciocarlie le dimanche 9 août à 14h, avec une Artistes jurassiens deuxième création de Roger Meier. Puis le Duo jurassien avec Jessica Marquis et festival accueille pour une première venue Dominique Schwimmer pour des pièces à une figure majeure du piano international, quatre mains et en solo (vendredi 7 à 17h). Nelson Goerner, invité spécial (dimanche Nelson Goerner, la simplicité des grands Marie-Christine Barrault 9 août à 17h30). Michel Dalberto se produira le mardi 11 août à 20h30 dans un programme original de pièces françaises et brahmsiennes. En clôture du festival, mercredi 12 août, la Nuit du concerto déploiera ses fastes avec l’Orchestre international de Genève sous la baguette du jeune chef russe Alexei Ogrintchouk et plusieurs solistes (20h à la Collégiale). Le festival propose également en activés connexes une masterclasse avec Hugues Leclère (du 7 au 11 à la FARB à Delémont), une Tribune jeunes artistes avec entrée libre (mardi 11 août de 11h à 17h) ainsi que plusieurs visites guidées de la ville de Saint-Ursanne. Piano à volonté ! Renseignements sur www.crescendo-jura.ch 01:08 21 IV. Langsam, nicht schleppend 01:16 05:54 22 V. Ziemlich schnell 2 II. Allegretto tranquillo e grazioso 02:19 23 VI. Langsam, mit Ausdruck 02:03 3 III. Allegretto moderato alla marcia 02:44 24 VII. Lebhaft 00:55 4 IV. Allegretto molto 05:18 HANS HUBER (1852-1921) Du Lac de Lucerne, Dix Danses, Op. 47 (1879) I. Moderato 02:22 00:48 III. Anmutig bewegt 8 IV. Rasch 01:17 02:26 9 V. Flott 01:12 10 VI. Sehr zart 01:22 11 VII. Nicht zu schnell 00:47 12 VIII. Anmutig 00:48 13 IX. Nicht zu schnell 01:53 14 X. Feurig 00:52 01:28 00:55 27 X. Frisch, nicht zu schnell 00:55 28 XI. Sehr mässig 01:31 29 XII. Langsam, nicht schleppend 01:56 30 XIII. Sehr mässig 00:35 31 XIV. Gehend, ruhig bewegt 01:48 32 XV. Sehr mässig 00:47 EDVARD GRIEG (1843-1907) Valses-Caprices, Op. 37 (1883) 33 I. Valse-Caprice No. 1 en do dièse mineur 04:55 34 II. Valse-Caprice No. 2 en mi mineur 03:28 HELENA WINKELMAN (NÉE EN 1974) Trois danses suisses (2013) V 15 I. Marche des maraudeurs 03:05 16 II. Valse hypnotique 05:41 17 III. Polka psychédélique 02:42 oici un CD qui couronne une belle complicité ! Depuis leur rencontre il y a quelques années lors du festival Piano à Saint-Ursanne, Christiane BaumeSanglard et Dana Ciocarlie ont engagé un travail et une collaboration pianistique régulière en duo de piano à quatre mains. Elles franchissent aujourd’hui une nouvelle étape avec la sortie du CD « Invitation à la Danse » enregistré sous le prestigieux label Claves Records. Ce dernier n’avait plus édité de CD piano à quatre mains depuis les enregistrements du légendaire Duo Crommelinck. Danses suédoises, Op. 63 (1892) 01:52 19 II. Ruhig bewegt 01:06 Multiplication des mains et partage de l’espace devant un seul clavier : l’art du piano à quatre mains est exigeant. Ce mode de jeu pianistique demande une écoute extrême entre les partenaires ainsi qu’un même élan gestuel et musical. Clarté des voix, recherche des timbres, souci de complémentarité et maîtrise de l’ensemble sont autant de difficultés techniques à dépasser. Au-delà, il s’agit de fusionner deux cœurs et deux pensées dans la même visée musicale pour que l’œuvre interprétée trouve tout son sens. Invitation à la Danse ! « Christiane Baume-Sanglard et Dana Ciocarlie, pianistes aux tempéraments pourtant bien contrastés, s’expriment dans un mouvement Invitation à la Danse Grieg, Huber, Bruch, Winkelman Christiane Baume-Sanglard Dana Ciocarlie parfaitement maîtrisé : un double jeu ou un jeu dédoublé, dans lequel les rôles se croisent et s’échangent, se cherchent et s’attrapent, se poursuivent et s’enlacent. Une symbiose réussie où le choix des œuvres invite à se mouvoir avec vitalité : les Danses norvégiennes op. 35 d’Edvard Grieg ouvrent le programme et les Deux Valses-Caprices op. 37 l’achèvent en point d’orgue. Les Danses du lac de Lucerne op. 47 d’Hans Huber, un compositeur suisse contemporain de Grieg, sont pleines d’entrain et de grâce. Les Danses suisses d’Helena Winkelman, créées en 2013 lors de Piano à Saint-Ursanne par les deux interprètes, reproduiront les étonnantes sensations de vertige de notre époque éprise d’immédiateté ». Cette magnifique pièce a tout pour devenir un classique du répertoire du piano à quatre mains. « Les Danses suédoises de Max Bruch rappelleront que les cordes du piano peuvent aussi chanter comme les cordes d’un violon. Ce programme relie, par la danse, le romantisme finissant à notre époque contemporaine. Il invite à changer de posture, à quitter l’espace du fauteuil pour se mouvoir dans l’espace des gestes, emportés par le souffle d’œuvres profondes ». On notera le magnifique livret signé François Joliat d’où sont tirés les commentaires ci-dessus. On trouvera le CD chez les disquaires tout prochainement et également sur internet, par téléchargement. Un opus qui en appellera d’autres… MAX BRUCH (1838-1920) 18 I. Einleitung. Langsam. Sehr mässig L’art du piano à quatre mains Mise en page : www.nusbaumer.ch 2015 Claves Records © 2015 Claves Records www.claves.ch Total time: 70:08 Piano à quatre mains 7 619931 150123 RARITIES 7 25 VIII. Sehr mässig 26 IX. Lebhaft PIANO À QUATRE MAINS: Grieg, Huber, Bruch, Winkelman • Invitation à la Danse Christiane Baume-Sanglard, Dana Ciocarlie 5 6 II. Kräftig 01:14 • 50-1501 Danse avec Christiane Baume-Sanglard et Dana Ciocarlie I. Allegro marcato . c h 20 III. Frisch, nicht zu schnell Danses norvégiennes, Op. 35 (1881) w w w. EDVARD GRIEG (1843-1907) 1 CD à écouter, bientôt chez les disquaires Projets à venir Le duo féminin s’est produit ces dernières années sur de nombreuses scènes européennes lors de concerts et festivals. On l’entendra cet été à Pontlevoy, Nancy, et bien sûr à Saint-Ursanne… Belfort sera une de leurs étapes cet automne. Les deux artistes ont également entamé un travail lié au répertoire à deux pianos. Texte Pierre Boillat Photos Jacques Bélat 14 Dossier Parfois, partir seul est impossible. C’est le cas pour les personnes souffrant de handicaps physiques qui requièrent des soins particuliers ou de handicaps mentaux qui nécessitent une surveillance permanente. L’été est synonyme de vacances pour tous Les personnes souffrant d’un handicap «Jusqu’ici, les personnes avec han- tout un chacun, la préparation d’un ne sont pas contraintes de passer l’été à la maison: en voyage individuel ou en groupe, tout un chacun peut enfin voyager Texte: Alan Monnat dicap se sont souvent vu refuser le droit au voyage sous prétexte d’un manque d’accessibilité des infrastructures touristiques et des transports.» Loin de prendre ce constat pour une fatalité, Mobility International Schweiz (MIS), un office spécialisé en voyages sans obstacles, s’est donné pour mission de collecter des informations de voyage dans le monde entier pour les personnes handicapées. Quelles destinations, quels hôtels sont adaptés? Si, pour voyage peut se limiter à quelques clics sur Internet, pour d’autres la démarche est un brin plus complexe… Du moins l’était-elle avant l’apparition d’agences de voyages spécialisées, tel Serei ou Procap Voyage. «Avant, je voyageais déjà. Le problème avec les réservations sur Internet, c’est qu’on ne savait jamais vraiment sur quoi on allait tomber.» Daniel Schwab, Biennois de 58 ans, souffre d’une sclérose en Evasion 15 Destinations urbaines, montagnardes ou balnéaires, le choix est vaste. plaque, une condition qui l’oblige à certaines précautions dans le choix de la destination de vacances. «Certains hôtels se prétendent adaptés alors qu’ils ne le sont pas du tout, dans les aménagements de la salle de bain par exemple.» Voyages individuels Pour éviter les possibles déconvenues, cet ancien journaliste fait appel désormais à une agence spécialisée dans les voyages pour personnes avec handicap: «Il suffit d’appeler, de décrire ses souhaits et sa condition, et l’agence se charge du reste.» Sur le site de Serei, comme sur celui de Procap Voyage, un catalogue de vacances similaire à celui d’une agence traditionnelle, avec des destinations urbaines, montagnardes ou balnéaires, pour s’accorder aux goûts de chacun. «Vous pouvez nous demander n’importe quelle destination, ce n’est pas certain qu’on trouvera une solution, mais on cherchera», note Sarah Berney, responsable de l’agence de voyage de la fondation Serei, basée à La Chaux-de-Fonds. Parfois, partir seul est impossible. C’est le cas pour les handicaps physiques qui requièrent des soins particuliers ou les handicaps mentaux qui nécessitent une surveillance permanente. Daniel Schwab a parfois recouru à une assistance pour certain de ses voyages, et pas pour des soins ou de la surveillance, mais parce que «c’est très utile pour partir faire les repérages, pour les visites ou le choix des restaurants.» Voyages en groupe Parfois, partir seul c’est ennuyeux. A côté des offres de voyages individuels, les agences spécialisées proposent des voyages en groupe, en Suisse ou à l’étranger. Des camps actifs ou de détente, de quelques jours ou quelques semaines, ici aussi le mot d’ordre est diversité, pour coller au désir de chacun. Albert Siess, 72 ans, souffre d’un léger déficit intellectuel, ce qui ne l’empêche pas de partir en vacances chaque année, en groupe. Sa destination de prédilection est Pesaro, sur la mer Adriatique: «Le matin on va à la piscine de l’hôtel, l’après-midi on fait des balades et le soir on va se promener sur la plage, c’est magnifique», raconte cet habitant de Vendlincourt. Pour rien au monde il ne raterait son escapade annuelle en Italie. «Il vit seul le reste de l’année, bien qu’il voie souvent sa famille. Ça lui fait du changement même s’il insiste pour partir toujours au même endroit», raconte sa belle-sœur qui se réjouit de l’existence de ces voyages. «Tout s’est toujours bien passé, on le sait heureux et en sécurité.» Une des nécessités pour les agences spécialisées est de former des groupes homogènes, suivant les degrés d’autonomie, pour que tout un chacun se sente à sa place. «Différents types de vacances pour différents types de handicaps», résume Caroline Marti, collaboratrice de Procap Voyage & Sport. Séjour détente ou sportif, farniente ou initiation à la grimpe, selon les désirs et les possibilités de chacun. Le groupe compte des voyageurs, certes, mais aussi des accompagnants: «Des étudiants, des retraités, des actifs, il n’y a pas de profil sociologique particulier», détaille Sarah Berney, dont l’agence, Serei, tout comme Procap Voyages et Sport est toujours à la recherche de bénévoles pour ses prochains voyages. «Tous reviennent ravis, c’est vraiment une expérience enrichissante.» Pour plus d’infos visiter www.mis-ch.ch/fr/home, www.procap.voyages.ch et www.serei.ch/accueil/ 16 Dossier Retrouver le plaisir nomade De nombreux voyageurs choisissent de passer leurs vacances en camping-car. Petit tour d’un hobby, entre découverte et confort, luxe et liberté Textes: Alan Monnat Pour certains, les vacances riment avec hôtel «all inclusive» en bord de mer et immobilité délicieuse, coups de soleil régénérants, matin, midi et soir. Pour d’autres, elles évoquent un pastis et l’odeur de barbecue, une partie de pétanque avec, au loin, les cris d’enfants qui se chamaillent à la piscine du camping. Aussi caricaturales que puissent être ces descriptions, il n’en demeure pas moins que le voyage révèle le voyageur. Ainsi, on prête à l’adepte du camping-car un caractère curieux, libre et aventureux… Avec le camping-car, «on est plus proche d’un style de vie que d’un loisir», annonce fièrement le site internet du club suisse romand. La liberté a un prix location, il faut compter entre 1000 et 1600 fr. par semaine», témoigne David Corbi, propriétaire du garage Mécasport, à Bassecourt. A la location comme à l’achat, la variation de prix est considérable entre les petits bus deux places à la carrosserie effilée et les monstres de confort de la taille d’un camion. «Certains véhicules nécessitent même un permis de conduire catégorie C! La majorité des clients préfèrent les modèles plus petits… mais tout dépend de la taille de la famille», détaille le concessionnaire. Le camping-car a fait son apparition dans les années 1970, on se souvient des fameux bus VW dont les fleurs chatoyantes hantent encore l’imaginaire collectif; mais depuis il a fait sa mue. Rares sont les bus aménagés par des étudiants en mal de découverte, la majorité des campings-cars qui arpentent les routes A la rencontre de la différence estivales sont des joujoux méca- Ces considérations matérielles niques d’un certain standing. «A la n’enlèvent en rien au fameux «style Evasion 17 Le camping-car est propice aux moments de partage et aux joies simples. Le camping-car a fait son apparition dans les années septante, mais depuis il a fait sa mue. de vie» dont on parlait plus haut. Roland Pelletier, horloger-bijoutier à Tramelan et propriétaire d’un camping-car depuis de nombreuses années, détaille les avantages de ce mode de voyage, comparé à l’hôtel ou au camping: «Partir comme ça, c’est privilégier les rencontres et la découverte, tout en étant parfaitement libre. Je vais où je veux et dès que j’ai envie de partir, je pars.» Une liberté de déterminer ses horaires qui contraste avec son quotidien dans sa boutique de Tramelan. Martine Pelletier, son épouse, se souviendra toute sa vie de leur voyage au Maroc. «C’était un rêve et on l’a fait! On a vraiment pu parler avec les gens, les rencontrer. On a campé dans le désert!» Elle se félicite également d’avoir évité les sentiers touristiques et les hôtels de bord de mer, «d’avoir vraiment vu le pays». «Les gens voyagent au Maroc en allant dans des hôtels pour Occidentaux, ce n’est pas le Maroc ça, c’est du blabla», complète son mari. Cette possibilité de rencontre avec les gens et la culture des pays traversés tient au côté pratique du camping-car, qui le différencie de la caravane, pourtant itinérante elle aussi. Michel Monnat, ancien président du groupe des campeurs jurassiens du TCS et propriétaire d’une caravane, loue parfois un camping-car pour l’été: «Installer une caravane, ça prend du temps. Avec un camping-car, tu te poses et tu dors. Ajouté à cela qu’il est bien plus agréable de rouler un campingcar que de tirer une caravane.» Son voyage de trois semaines jusqu’au Cap Nord n’aurait pu être réalisé sans ce moyen de transport. Choisir son escale Le Maroc ou le Cap Nord, des destinations exotiques qui ne sont pas la norme. Le voyage le plus prisé est la Bretagne, raconte David Corbi. «Les gens aiment bien se rendre jusqu’au Mont SaintMichel. La destination est prisée parce que l’endroit regorge de places de repos, contrairement à la Suisse.» Le concessionnaire évoque alors à regret celle de Delémont, rasée depuis peu. La plupart des camping-caristes évitent les escales sauvages, préférant faire halte dans des endroits prévus par les villes ou dans un camping, où ils peuvent vidanger les toilettes de leur véhicule et remplir le réservoir d’eau. Une question de confort, mais aussi de sécurité. «Certains camping-caristes se font gazer tandis qu’ils dorment», raconte Martine Pelletier. C’est en effet un risque connu: des voleurs injectent un gaz à la vertu somnifère dans l’habitacle du véhicule et profitent du sommeil forcé des voyageurs pour commettre leur larcin… La liberté oui, mais pas à n’importe quel prix. Conseils pratiques Le site du club des camping-caristes suisse romand (www.cccsr.ch) est une véritable mine d’informations pour celui qui souhaite partir en vacances sa maison sur le dos. Une brochure gratuite «l’ABC du camping cariste», disponible en ligne, détaille les règlements en vigueur dans les différents pays et donne des conseils techniques. La brochure souligne par ailleurs le comportement que devrait adopter tout camping-cariste digne de ce nom. «Nos détracteurs ont de nous l’image de gens profiteurs, culottés, égoïstes, pollueurs, irrespectueux, envahisseurs...» Un préjugé que cherche à combattre le club suisse romand; et Roland Pelletier se joint à l’injonction: «Il est impératif de respecter les gens chez qui on va, on n’est pas chez nous… et c’est de cette façon qu’on fait les plus belles rencontres.» 18 Dossier Chaque nouvelle volée compte idéalement six à huit novices. ARCHIVES Une formation qui se dégonfle Seule structure en Suisse romande pour obtenir une licence de pilote de ballon, l’Ecole d’aérostation de Fribourg a vu le nombre de débutants baisser. Les cours de base ne sont plus dispensés chaque année. de pilotes licenciés qui souhaitent suivre des cours pour rafraîchir leurs connaissances ou se perfectionner, mais très peu de candidats débutants», relève Nicolas Tièche, l’un des quatre instructeurs de l’école fribourgeoise. Textes: Anne Rey-Mermet Formation bisannuelle Pour beaucoup, les vols en montgolfière évoquent plutôt des aventures extraordinaires à la Jules Verne qu’un hobby auquel on s’adonne le dimanche. Ils sont pourtant une huitantaine de pilotes licenciés en Suisse romande, dont la grande majorité qui s’y adonne pour le plaisir, mais leur nombre pourrait diminuer. Seule école du pays pour les francophones, l’Ecole d’aérostation de Fribourg peine depuis plusieurs années à remplir ses nacelles. «Nous recevons de nombreuses demandes Depuis cinq-six ans, les formateurs ne dispensent plus de cours de base chaque année, mais alternent une année sur deux avec la «formation continue». Chaque nouvelle volée compte idéalement six à huit novices. La dernière session prévue pour les débutants n’avait finalement pas eu lieu, faute de participants. «Nous sommes dans le domaine des loisirs, une baisse du nombre d’aérostiers ne va pas changer la face du monde, tempère l’aérostier. Notre école n’a pas d’exigence de rentabilité. Les quatre formateurs transmettent leurs connaissances par passion, ils ont tous un emploi à côté. Pour une formation complète d’aérostier, il faut compter en moyenne une année et environ 8000 à 9000 francs. Les pilotes louent ensuite le matériel des clubs, peu d’entre eux possèdent leur propre ballon. A titre de comparaison, le coût d’une licence de pilote privé d’avion, qui comprend en partie les mêmes modules théoriques, dépasse les 12 000 francs. Causes possibles Pilote licencié depuis le milieu des années 1980, Nicolas Tièche avance quelques pistes pour expliquer ce manque d’intérêt. «Avant 1980, on ne voyait pas de montgolfières dans le ciel de Suisse romande. La nouveauté a engendré un certain élan. Les sponsors étaient intéressés par cette nouvelle visibilité, il était bien plus simple d’être Evasion 19 Deux montgolfières du Festival des Vents de Reconvilier. Clubs et formateurs réfléchissent de concert à des pistes pour enrayer cette tendance à la baisse, par exemple en s’adressant aux 30-40 ans qui ont davantage de moyens et sont plus posés que les jeunes. soutenu financièrement par une entreprise.» «L’effet de mode s’est forcément tassé avec le temps», confirme Jean-Laurent Freudiger, président du Groupement aérostatique de Fribourg (GAF). Pour Nicolas Tièche, la concurrence du parapente a pu également jouer un rôle. Pour les amateurs motivés à tutoyer les nuages, cette discipline paraît plus facile d’accès, tant au niveau financier qu’en termes de matériel. «Pourtant, quand on fait les calculs, la différence n’est pas si flagrante. Un aérostier possède rarement son ballon, tandis qu’un parapentiste doit acquérir sa propre voile: le coût de la formation est peut-être moins élevé, mais au final ça se rapproche.» Contrairement à l’imposante montgolfière, le parapente peut se pratiquer en solitaire et demande moins d’organisation. On ne vole pas seul en ballon, car il faut du lest dans la nacelle. Un chauffeur doit également être disponible pour récupérer le pilote et son aéronef à l’issue du vol. «Les clubs de vol à voile observent aussi une baisse du nombre de candidats à la licence de pilote de planeurs pour les mêmes raisons», ajoute Nicolas Tièche. De même, les instructeurs suisses observent une certaine concurrence des pays limitrophes, où la formation coûte moins cher. Ce manque de relève n’est pas dramatique en soi, mais pourrait à terme avoir des conséquences sur les effectifs des clubs, au nombre de trois en Suisse romande (Fribourg, Château-d’Œx et Genève). «Jusqu’ici le nombre de pilotes inscrits au GAF reste stable, mais les deux derniers élèves ont reçu leur licence l’an dernier et nous n’avons pas de nouvelle inscription pour la prochaine formation», indique le président du club fribourgeois, qui compte une quarantaine de membres et une vingtaine de pilotes. Harmonisation européenne Depuis quelques années, une procédure d’harmonisation des différentes législations européennes est en cours. Ce qui simplifiera les choses au final avec une licence identique pour toute l’Europe, mais qui implique une période de transition. «Une fois que la nouvelle législation sera entrée en vigueur, nous pourrons enfin aller de l’avant, se réjouit Jean-Laurent Freudiger. Actuellement les choses sont un peu floues, ce qui peut freiner des novices.» Clubs et formateurs réfléchissent de concert à des pistes pour enrayer cette tendance à la baisse. «Ce n’est pas uniquement le rôle de l’école, la réflexion est également menée au sein des clubs: l’idée c’est plutôt de faire la promotion de l’aérostation au sens large», conclut Nicolas Tièche. (La Liberté) Quel profil pour les pilotes? D’après ce qu’ont pu observer les clubs, les débutants explique Nicolas Tièche. «Il serait peut-être plus qui s’intéressent à l’aérostation connaissent souvent porteur de s’adresser à des gens de 30 à 40 ans qui ont un pilote. «Le profil type est un jeune adolescent qui davantage de moyens et sont plus posés.» gravite déjà dans ce milieu, par sa famille ou ses amis et qui attend ses seize ans, âge minimal requis, pour se lancer», relève Nicolas Tièche, formateur au sein de l’Ecole d’aérostation de Fribourg. C’est le cas par exemple des dernières personnes à avoir obtenu leur licence de pilote en Suisse romande. Selon l’aérostier fribourgeois, la discipline attire également des amateurs d’autres sports aériens, comme le parapente ou le parachute, qui raccrochent leurs ailes et cherchent un moyen de voler moins «sportif». Parmi les réflexions menées sur la promotion de cette discipline particulière figure notamment le public cible visé. «A un moment, nous faisions de la publicité surtout auprès des jeunes, qui étaient certes intéressés mais n’avaient pas le budget pour suivre la formation», La discipline attire parfois des amateurs d’autres sports aériens. 20 Dossier Gardien de cabane ou de chalet, une expérience humaine très riche Le lieu est propice à la contemplation et aux jeux en plein air des enfants. Petit paradis campagnard perché au-dessus de Vicques, le chalet du Retemberg repose sagement sur sa colline. Il s’anime régulièrement, le temps d’un week-end ou d’une semaine, en ouvrant sa porte aux familles, amis, écoles, sociétés et simples hôtes de passage. Ceux-ci sont accueillis par les membres des Amis de la nature, dont la section compte 120 membres, qui assurent le gardiennage à tour de rôle. Textes et photos: Paul Simon C’est à son retour dans le Jura il y a une dizaine d’années que Quentin Charmillot est devenu gardien puis rapidement gérant du chalet. Avec son épouse et ses trois jeunes enfants, il se rend régulièrement sur les hauteurs de Vicques avec d’autres familles pour recevoir les visiteurs autour d’une bonne soupe chalet et d’une salade de pommesde-terre, voire d’une fondue. Des moments conviviaux: pendant que d’aucuns s’activent à couper les légumes ou le pain, d’autres bricolent ou s’occupent de l’inventaire. A chacun ses préférences ou ses compétences. Pour sa part, Quentin Charmillot, issu du domaine de l’hôtellerie, se sent à l’aise en cuisine et dans le contact avec les hôtes. Evasion 21 Une fédération née en Autriche L’histoire du Retemberg, qui fêtera son cinquantième anniversaire l’an prochain, c’est donc avant tout l’histoire d’une grande famille de potes et de connaissances ayant en commun leur appartenance à la Fédération des Amis de la nature. La fondation de la Fédération suisse des amis de la nature date de 1905. Elle fait partie du mouvement nommé l’Internationale des amis de la nature, créé 10 ans plus tôt à Vienne. Selon ses statuts, cette fédération allie activités touristiques et de loisirs (sportifs et culturels) et préservation de la nature, tout en s’engageant en faveur d’un développement durable de la société. Active dans toute l’Europe et outre-mer, l’association compte aujourd’hui plus de 500 000 adhérents à travers le monde. La Suisse compte 70 maisons des Amis de la nature, mais il en existe aussi dans les pays limitrophes et plus éloignés. On en recense ainsi plus de 1000 dans le monde. les crêtes. Les conseils des gardiens sont alors bienvenus pour aiguiller marcheurs ou instituteurs venus en repérage, explique Quentin Charmillot, histoire de vanter les beautés du val Terbi. Des événements particuliers s’y déroulent aussi. «Nous avons dernièrement accueilLes enfants, eux, s’ébattent au li un mariage», relève encore le gégrand air, crapahutant dans la rant des lieux. forêt, construisant des cabanes. C’est donc à des joies simples que Ravagé par le feu s’adonnent les gardiens de cabane Les gardiennages s’effectuent en ou de chalet. Au Retemberg, il n’y moyenne au rythme de 2 ou 3 par a pas de réseau. Eteints les télés, année. En échange de leur disposmartphones et ordinateurs, place nibilité, les membres des Amis de aux jeux de société et au plaisir la nature ont le loisir de participer de se retrouver ensemble. Pour les à plusieurs activités. Des randonplus jeunes, ces moments uniques nées ou des journées sont orgasont aussi une leçon de vie: ils y ap- nisées, ainsi que des animations prennent le vivre ensemble, jusque ouvertes à tous, comme la Fête de dans les dortoirs où il faut faire si- la montagne qui aura lieu le 6 seplence. Si le samedi voit surtout ar- tembre. Ce rendez-vous, agrémenté river une joyeuse cohorte d’amis d’une choucroute, est l’événement et de parents, le dimanche offre le plus important mis sur pied par davantage une halte bienvenue, le chalet. avec petite carte de restauration à Le chalet du Retemberg est sila clé, aux randonneurs arpentant tué à quelque 6 km du village. Le Le Retemberg vu d’un drône. bâtiment est muni de deux salles à manger de 30 à 80 personnes, d’une cuisine équipée, et de chambres ou dortoir, où se succèdent les participants aux camps sportifs, scolaires ou de musique. Il n’a pas toujours eu cet aspect-là. En 1966, il avait la forme d’un petit chalet, qui servait principalement d’abri, pourvu d’un fourneau, de quelques tables et d’une petite cave. Il sera agrandi par une bande d’amis, membres de l’association. En 1971, le jour de la Fête nationale, un incendie ravage le chalet dans sa totalité, avant qu’il renaisse de ces cendres pour devenir ce qu’il est aujourd’hui. www.retemberg.com Quentin Charmillot, le gardien des lieux. 22 Dossier Un cheval franchesmontagnes dans la brume du matin. PHOTO VINCENT BOURRUT Sur la trace des gabelous à Goumois. On joue à saute-frontière en résolvant des énigmes! En cinq étapes d’un jour chacune, entre Morteau et consonance originelle qui le fait rimer avec d’autres métiers plus La Chaux-de-Fonds, et sur 60 kilomètres, on zigzague ou moins contemporains tels que le graveur, le brodeur, le fondeur, allégrement de la France à la Suisse en marchant sur le fourbisseur, etc. Et cette finition en «eur» fait résonner toute une diles chemins de la Contrebande dans les pas de l’Orlogeur! mension artisanale, voire artistique, Texte: Pascale Stocker quand il s’agit du savoir-faire incarné dans la chair et la matière grise La randonnée sur les chemins de des humains. la Contrebande franco-suisse qui invite à marcher dans les pas de Si l’on s’en réfère au Dictionnaire hisl’orlogeur est totalement originale torique de la langue française d’Alain et inventive. Mais vagabondons Rey, on ne trouve pas véritablement d’abord dans les mots. Qu’est-ce ce mot; cependant le nom «horloger» donc que ce vocable orlogeur, dont renvoie aux mots latins originale et on soupçonne bien sûr, même s’il orloge (XIIe siècle); puis l’on pourra n’a pas de H, qu’il nous plonge dans être mené ensuite vers horologium, le monde de l’horlogerie? Ce terme et jusqu’au grec tardif hôrologion qui typique et atypique a disparu du lan- veut dire littéralement «ce qui dit gage usuel et de nos régions dans l’heure». On trouvera également que les années 1600. Pourtant il a une si, du XIVe au XVIIe siècle, les mots PHOTO PATRICK BRUOT horlogier et la variante horlogeur désignent ce qui a trait à la mécanique horlogère, ils peuvent aussi faire référence à Dieu, créateur de l’univers! Une balade à pied qui propose un panel complet allant de l’arpentage d’une nature magnifique et escarpée aux savoir-faire industrieux, en passant par la gastronomie, les musées et autres escapades illégales à sautefrontière d’un passé récent, il n’y a que le Grand Horloger et ses ouailles pour inventer cela! L’engrenage mystérieux et la récompense finale Des mots, passons à l’action. Pour marcher sur les pas de l’Orlogeur, une balade originale proposée par les instances touristiques francosuisses, il faut certes pratiquer une forme d’évasion avec des mollets de marcheur, mais il s’agit aussi d’oublier ses points de repères habituels, de se plonger dans l’histoire desdits orlogeurs et de la contrebande, d’être curieux et logique. L’itinérance transfrontalière devient alors une initiation aux pratiques secrètes de cette profession Evasion 23 Etape chaux-de-fonnière au Bois du Petit Château. A saute-frontière, forcément on trouve des bornes. PHOTO AURÉLIEN COLLENOT PHOTO OFFICE DU TOURISME NEUCHÂTELOIS On s’achemine vers les Echelles de la mort. PHOTO AURÉLIEN COLLENOT Infos et conseils pratiques Les chemins de la Contrebande sont aussi sinueux que les méandres du Doubs. PHOTO RÉGIS RAVEGNANI et ouvre les portes de l’histoire de la contrebande d’antan. Sur les traces de Philémon, un ancêtre orlogeur, on percera les secrets du maître, en résolvant des énigmes figurant sur des totems ludiques disposés le long du parcours, en récupérant dans les musées d’horlogerie français et suisses les pièces d’un mécanisme et en le transportant jusqu’à la cité chaux-de-fonnière. Au final, ces pièces serviront à actionner un engrenage mystérieux d’où sortira un présent bien mérité qui attestera de l’apprenti-orlogeur! La fiche technique et les points forts Les 60 kilomètres de cet itinéraire pédestre qui dure cinq jours mènent de la cité mortuacienne à la cité chaux-de-fonnière. Le voyage retour peut s’effectuer en train en empruntant la Ligne des Horlogers. Composé de cinq étapes, le parcours permet de découvrir plusieurs sites touristiques remarquables parmi lesquels le Saut du Doubs et ses bassins, mais aussi de se familiariser avec le savoir-faire horloger, les collections de quatre musées consacrées à l’horlogerie (Morteau, Villers-le-Lac, Le Locle et La Chauxde-Fonds). En chemin, on peut apprécier le patrimoine culturel et architectural de la région: l’urbanisme horloger du Locle et de La Chaux-deFonds inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, les bornes frontières qui jalonnent les zones frontalières, les fermes jurassiennes, etc. Une superbe randonnée au sujet de laquelle ceux qui l’ont déjà expérimentée – amateurs de nature ou passionnés de montres – ont relevé les paysages enchanteurs ainsi qu’une excellente et instructive préparation. 1. Randonnée des chemins de la Contrebande franco-suisse: en couple, en famille ou en groupe. www.lescheminsdelacontrebande.com. Parc naturel régional du Doubs: Francesco Giamboi, 032 420 46 73, francesco.giamboi@ parcdoubs.ch. Office de Tourisme Val de Morteau – Saut-du-Doubs: Antenne de Morteau: 0033 381 67 18 53. Antenne de Villers-le-Lac: 0033 381 68 0098, www.pays-horloger.com. Tourisme neuchâtelois: Bureau d’accueil de La Chaux-de-Fonds, 032 889 68 95, www.neuchateltourisme.ch 2. Météo: avant de partir, consulter les prévisions au 08 92 68 02 21, réactualisées 3 fois par jour. 3. Papiers d’identité: ne pas oublier de prendre ses papiers d’identité, car il faut traverser la frontière et l’on peut être contrôlé. 4. Préparer sa randonnée: se munir d’un équipement adéquat et veiller à bien s’hydrater. Prévoir: chaussures de randonnée, sac à dos, vêtements de pluie, gourde, crème solaire, chapeau, couteau suisse, jumelles… La durée indiquée pour les étapes est donnée à titre indicatif, c’est une estimation basée sur un temps de marche effectif, qui prend en compte la longueur et les dénivelés. Hébergements: à contacter avant de réserver les nuitées. 5. Respect de la nature: pas de déchets, pas de cueillette. On progresse dans un milieu de moyenne montagne et de pâturages. Il faut respecter les troupeaux et la faune sauvage, rester sur les sentiers balisés, refermer les portails des enclos, contourner les troupeaux, surtout si de jeunes individus les composent. 6. Transports: Infos sur la Ligne des horlogers dans les gares de Morteau et de La Chaux-de-Fonds. www.ter-sncf.com, 0800 802 479 et www.sbb.ch, 0900 300 300. <wm>10CAsNsjY0MDA00TUyN7GwMAQAyMNpXA8AAAA=</wm> <wm>10CFWLoQ6EMBAFv2ib97qvtGXlBUcQBF9D0Py_4g53YsQkM-saJeHls2zHsgcBynJVa4wJPUkdiiam1gPOmsEyE8xeqvQ3GPU1x_g1BjfWQRhpXkZXTvd5PWmgLPRzAAAA</wm> MA BANQUE L’hypothèque JuraFamille Votre projet de vie prend forme avec des avantages exclusifs. Economisez jusqu’à CHF 10’000.– la première année. Renseignez-vous au 032 465 13 01.
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