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John Cage : éléments biographiques
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JOHN CAGE (1912-1992)
1 - Découvertes et inventions
Né le 5 septembre 1912 à Los Angeles. Sa tante lui enseignera le piano. C’est un autodidacte.
En 1930, il se rend à Paris et étudie le piano avec Lazare Lévy. Au cours d’un voyage en
Europe, il aborde pour la première fois la composition. Il hésite même entre musique et
peinture.
Ses 1ères partitions dérivent de calculs mathématique mais le résultat est peu convaincant.
Il
s’oriente
alors
vers
des
sources
d’inspiration
littéraire.
Rencontre avec le pianiste George Buhlig, Henry Cowell et Schoenberg qui lui inspirera en
1933, Sonata for two voices (s’inspire de la méthode dodécaphonique).
Puis compose le Solo with Obbligato Accompaniment, Six Short Inventions et la Sonata for
Clarinet.
H. Cowell, l’incite à se consacrer à la musique. Il entreprend des études de composition avec
Adolf Weiss et Schoenberg à l’Université de Californie du Sud en 1934.
Schoenberg considérait Cage plus comme un inventeur (de génie) que comme un
compositeur.
“Mon but en tant qu’enseignant est de vous rendre impossible d’écrire de la musique”. Cette
réflexion de Schoenberg, pousse Cage à quitter ses cours en dépit de toute l’admiration qu’il
lui porte.
En 1935, il épouse Xénia, la fille d’un prêtre orthodoxe de Juneau (Alaska).
S’éloigne du sérialisme et procède à la répétition de motifs rythmiques dans des œuvres
comme Three pieces for Flute Duet1, Two Pieces.
Proposition de composer une musique de film. L’idée le séduit. Le son est l’âme d’un objet
inanimé. A ses yeux , il devient manifeste que la pensée musicale est inséparable d’une
dimension spirituelle.
1937 : compositeur accompagnateur à Seattle dans la classe de danse de Bonnie Bird.
De plus en plus intéressé par de nouvelles sources sonores.
Constitue un orchestre de percussions et travaille avec plusieurs compositeurs à un répertoire
approprié.
Construction in metal pour percussions métalliques, gamelan, plaque de freins, plaque de
tôle. Le nombre joue un rôle générateur dans son œuvre. La structure répond à la formule de
la racine carrée. Le tout se divise en parties égales, elles-mêmes groupées en sections
inégales ; chaque partie est scindée en sous-parties présentant les mêmes types de
regroupement. Ex : Imaginary Landscape présente 12 parties de 12 mesures ; les parties sont
successivement groupées en sections de 3, 2, 4 et 3. Et dans les groupements, on retrouve la
même section numérique.
Travaille sur la durée (Webern, Satie)
Plus on répète, plus on travaille sur la durée qui devient le fondement de la composition. La
variation équivaut à la répétition.
2 – Le piano préparé et la démarche expérimentale.
1938 : commande pour le ballet Bacchanale pour la danseuse Syvilla Fort.
1
A déjà recours au silence
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C’est à cette occasion que faute de pouvoir trouver assez de place pour un orchestre à
percussions, Cage invente le piano préparé 2. (en 1949, son invention lui vaudra une
récompense de mille dollars pour avoir repoussé les frontières de l’art musical).
Sa démarche est véritablement tournée vers l’expérimentation et la découverte.
Imaginary Landscape (1939)3
Œuvre de hasard pour son électro acoustique
2 électrophones 78 tours remontés à vitesse variable à 2 disques choisis au hasard. A tout
moment, on peut lever les bras de l’électrophone. Transformation du son par le jeu de deux
disques. C’est la musique de l’instant, il n’ya pas d’enregistrement.
Living room music (1939)
Musique pour percussion et tout les instruments de batterie que l’on peut trouver dans une
salle de séjour. Mêle l’art au quotidien. Oblige à une écoute attentive de son familier. Les
bruits quotidiens deviennent artistiques tout en abolissant la notion de bruit et de son.
Double Music (1941)
Œuvre pour percussion totalement écrite avec Lou Harrisson. Chacun écrit deux parties de
percussions. Pas de concertation, pas de répétition. Effet de surprise au moment de
l’interprétation.
The City wears a slouch hat (1941)
Œuvre écrite pour diffusion radiophonique. Véritable catalogue des bruits de la ville.
Considérer les bruits de la ville comme des événements musicaux.
Crée son centre d’expérimentation. S’adresse à des musiciens amateurs pour expérimenter ses
idées sans but commercial.
Credo in U. S (1942)
Ballet pour quatuor de percussions, piano, électrophone et radio pour Merce Cunnigham.
L’électrophoniste a le choix de la vitesse et de la musique (Beethoven, Dvorak, Chostakovitch
ou Sibelius). Le radiophoniste allume et éteint la radio quand il veut.
Sonates et interludes pour piano préparé.
Très marqué par l’œuvre de Marcel Duchamp.
Part à New-York et rencontre A. Breton, P. Mondrian, V. Thomson. Cage estimera toute sa vie
que les influences provenant d’autres disciplines sont plus vivantes que celles que l’on reçoit
de son propre domaine, car on se sent alors plus libre de les assimiler selon des critères
personnels.
Au cours des années 1940, Cage réalise plusieurs œuvres à partir des ressources du piano
préparé Duo (1942) pour voix et piano préparé, Amores (1943) 2 pièces pour trio de
percussions et 2 pièces pour piano préparé
Le chiffre est important chez Cage. Citer Four Walls.
1944 : Chess Pieces : Partition destinées à une exposition en hommage à Marcel Duchamp
dont l’intérêt est double : visuel et sonore.
1944 : A Book of Music Hommage à Mozart
1945 Divorce. Crise profonde et tournant dans la vie personnelle de Cage. Recours à la
psychanalyse mais s’en détourne très vite lorsque le spécialiste lui promet d’écrire “des tonnes
de musique”.
2
3
Déjà tenté par H. Cowell
n° 2, 3, 4,
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S’oriente plutôt vers la philosophie bouddhiste.
Etudie pendant dix-huit mois les mystiques orientales et la philosophie chrétienne médiévale.
1948 : In a Landscape ou Dream : pièce pour piano conçue pour la danse, directement
inspiré de Satie et de la musique balinaise, présence de motif répétés, légères et subtiles
modulations, simplicité apparente, sentiment modal. (A découvrir!)
Vers la fin des années 40, Cage fonde sa réflexion compositionnelle sur quatre concepts
fondamentaux : la structure (division du tout en partie), la forme (contenu, morphologie de la
continuité), la méthode (moyen de contrôler la continuité note par note), et le matériau (son et
silences).
En 1949, se rend à Paris où il rencontre Pierre Schaeffer et Pierre Boulez.
1er Quatuor à cordes.
Quelques réflexions sur Cage avant d’aller plus loin dans sa démarche compositionnelle
- Cage est un inventeur.
-A étudié avec Schoenberg et s’est essayé à la série Metamorphosis mais ne s’y engagera pas
plus loin.
- Gêné par la hiérarchie du XXème
- Vers la fin des années 40, Cage fonde sa réflexion compositionnelle sur quatre concepts
fondamentaux : la structure (division du tout en partie), la forme (contenu, morphologie de la
continuité), la méthode (moyen de contrôler la continuité note par note), et le matériau (son et
silences).
1) Forme, structure, méthode, matériau
La structure :
Pour Cage, La tonalité et les cadences permettent de délimiter les parties d’une œuvre
musicale. Il accepte cette notion mais préfère structurer selon le temps (Pour Cage, dimension
essentielle de toute musique).. Souhaite englober le monde des bruits dans l’œuvre musicale.
Refuse le système tonal parce que les bruits ne font pas partie des cadences
Le matériau
Structure et matériau peuvent être lié ou s’opposer. Ces deux notions forment un couple.
La méthode :
Considère que la démarche de Schoenberg est méthodique. (Parce que S se souciait du
mouvement du son à l’autre.
La forme
Pour lui la forme est unique, elle ne se répète pas.
2) Les sons et le silence sont égaux
Dans la structuration du temps, on peut diviser ce temps et y introduire au titre de matériau, le
silence.
Clarifie la structure soit avec des sons, soit avec les silences.
S’éloigne de la conception traditionnelle du silence
« Prendre le son au sérieux, ne pas privilégier le son musical, c’est donc élargir le son luimême »
3) Cage et le temps
« Le temps me paraît être la dimension la plus radicale de la musique ».
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« Faire une musique qui ne dépend pas du temps ».
A partir de 1960, Cage tente d’exprimer dans sa musique une conception où « le temps a été
abandonné.
Exemple Variation III et IV pas de mesure pas de chronomètre
4) Les méthodes de Hasard
Dans cette façon de percevoir le temps, n’est pas sans relation avec sa volonté d’introduire le
hasard et indétermination dans son œuvre. Induit une autre conception de la forme. Dans ce
renoncement de la structure, Le hasard permet de libérer le temps. Tentative de laisser le
temps être tel qu’il est.
Avec ou sans hasard, le résultat n’est pas différent.
Utilise les procédés de hasard (jets de dés, de pièces de monnaie, tarot, I Ching) pour
déterminer la nature du matériau musical et son organisation.
Sixteen dances 1950
Collaboration avec Merce Cunningham qui souhaitait une musique exprimant les émotions
définies dans la tradition spirituelle de l’Inde
Utilise des diagrammes qui lui permettent de systématiser une structure rythmique de façon
automatique.
A recours au I Ching
Imaginary landscape
Travaille avec Morton Feldman, Christian Wolff et Earle Brown.
Tape Music, Roaratorio, Music of Changes (notation fixée)pour piano (virtuose) fondée sur la
méthode du I Ching. Citation Bosseur p. 36.
Ne pose plus seulement la question de l’indétermination au niveau du matériau sonore mais à
celui de l’acte même de composition.
Cage n’a pas l’ambition de produire du hasard à tout prix. Il vise plutôt à poser des questions,
à se laisser orienter par le cours des événements, même s’il semble favoriser la chance pour
que de tels événements se produise.
« J’utilise le hasard comme une discipline »
Boulez y verra une forme de démission du compositeur face à ses responsabilités créatrices.
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