Adrien BOUTEILLE GSM06 MPI Mini-‐mémoire DD01 Thème : Le recyclage des déchets électriques et électroniques et les conditions de vies des populations qui les « recyclent ». 1. Introduction : J’ai eu la chance de suivre le séminaire DD01 relatif au développement durable et à l’innovation technologique et sociale. Le choix de ce séminaire s’inscrit dans ma volonté de valider le mineur développement durable à l’UTC. Dans ce mini-‐mémoire, j’ai choisi de traiter une problématique liée au recyclage des Déchets Electriques Electroniques en m’appuyant sur une partie de la présentation de Sofiann Yousfi Monnod. Ce dernier a soulevé la problématique du recyclage des ordinateurs, tablettes et téléphones qui envahissent aujourd’hui notre quotidien, mais également leur appétit pour des composants rares (terres rares ou métaux précieux). Cela s’ajoutant bien entendu aux conditions de vies épouvantables des populations retraitant les déchets dans des pays en voie de développements (Inde principalement). 2. Synthèse de l’intervention de Sofiann Yousfi Monnod. J’ai choisi de traiter l’intervention de Sofian Yousfi Monnod, ce dernier est membre d’un cabinet de conseil en Green IT. Néanmoins il est important de définir ce qu’est réellement le Green IT. Le IT regroupe l’ensemble des technologies liées à la diffusion d’information. Le concept et le business de sa société sont donc de concilier à la fois le développement durable et l’utilisation et la diffusion des nouvelles technologies de l’information. Les smartphones, ordinateurs, tablettes, ecrans, montres communicantes sont très présentes dans notre vie quotidienne, et sont également de part leur composition et leurs niveaux de performances de très grands consommateurs de métaux précieux et de terres rares. Le IT est donc pour l’instant l’un des plus gros consommateurs de ressources naturelles rares et non renouvelables situées dans des pays dont les conditions de travail et de vie sont loin de celles des pays consomma teurs des produits finaux. Le graphique ci dessous détaille l’ensemble des acteurs du marché des terres rares, enjeu majeur de la construction des IT : Mini-‐mémoire DD01_Janvier 2015 La problématique du Green IT se pose donc à la fois sur la consommation du produit final par les utilisateurs de pays souvent développés voir très développés, et un aspect qui lui, est lié à la production des appareils. Ce dernier item est le plus consommateur en ressources, en émissions de GES, mais également un des process qui présente le moins bon rapport sur le taux d’engagement de matière. En effet, pour produire un PC, il faut extraire 100 fois son poids en matériaux, et ce ratio monte à 1/16000 dans le cas d’une carte électronique. Ce constat est accablant, car couplé à une obsolescence programmée des différents appareils cela nous emmène vers une surconsommation d’appareils IT. Le marketing parfaitement orchestré rendant les nouvelles technologies indispensable, et le changement d’appareil est donc très fréquent. Je peux donc émettre un doute sur l’efficacité de la structure Green IT devant de telles organisations. En revanche, la valeur ajoutée majeure de cette intervention réside dans sa 2ème partie qui portait sur les comportements, et le rôle que chacun peut avoir dans la consommation des nouvelles technologies. Ainsi, j’ai pu apprendre que Google, site utilisé pour environ 9 milliards de requêtes par jour, émet donc par jour environ 90000 tonne eq/CO2 par jour. Ces émissions sont principalement dues aux consommations des serveurs, mais également aux habitudes des consommateurs et utilisateurs. En effet, désormais, avant même de réfléchir nous nous connectons, dans les transports, au bureau, sur notre téléphone, tablette, ordinateur. L’enjeu de ce mode de consommation est donc de pouvoir survivre lorsque des populations moins développées arriveront au même niveau de consommation que les pays développés actuels. Une des solutions est donc de former, informer et éduquer l’ensemble des consommateurs et utilisateurs, et là les sociétés comme celle de Sofiann ont un rôle, chacune à leur échelle, mais l’éducation est pour moi la clé. Les nouvelles générations seront encore plus consommatrice de ressources, le monde va de plus en plus vite et l’éducation doit être faite au plus tôt, et là, Sofiann a un rôle a joué, comme chaque parent d’ailleurs avec que la consommation soir raisonnée et raisonnable. Cette facette, est pour l’instant plus facile a contrôler et a mettre en œuvre à petite echalle. Mini-‐mémoire DD01_Janvier 2015 3. Tension problématique : L’analyse dressée lors de la présentation souffre d’un manque d’après moi qui est assez peu creusé dans la démarche des sociétés de Green IT et dans le positionnement des gouvernements et organismes régulateurs. En effet, nous cherchons dans les pays développés a consommer de plus en plus de produits de nouvelles technologies (la révélation de la iWatch en est un parfait exemple) e, nous mettons également des contraintes majeures liées aux traitements en fin de vie des produits (Directive DEEE et convention de Bale). J’ai donc choisit de me pencher sur la problématique du recyclage en fin de vie et du soulagement de la conscience européenne en Europe de et la satisfaction des lois relatives au recyclage des DEEE en Europe de l’ouest VS conditions de travail et environnementales lors de l’export des déchets en Inde par exemple. Cette tension peut s’illustrer d’abord d’un point de vue du recyclage. En effet, le recyclage de ce type de déchets est très réglementé comme expliqué ci dessus, et la législation impose donc en Europe de retraiter ou recycler ces déchets. Ces déchets sont considérés comme polluants et ayant une valeur marchande faible et couteux a recycler. En effet, l’éco-‐conception de ces produits est inexistante alors qu’elle pourrait également contribuer à la réparabilité mais surtout au recyclage. <Le fort cout du recyclage et la faible valorisation de ces produits n’incitent pas les recycleurs français a investir dans la recherche et le captage des sources de déchets. Cela est un problème a un double niveau. En effet, ce gisement (40millions de tonnes environs par an) est une source majeure de métaux précieux et de terres rares qui dans le cas des matières vierges présentent des cours très élevés. Comme le dysprosium mentionné ci dessous. Son cours a baissé récemment mais présente une volatilité importante. La non captation de ces gisements entraine donc une nécessité de traitement des déchets avec un cout modéré dans d’autres pays, et sous couvert du recyclage des matériaux et des composants, nos déchets sont chargés dans des containers et achetés par des investisseurs chinois et Indiens. Ces derniers nous amène à la deuxième branche de notre tension. En effet, les déchets sont ensuite acheminés en Inde, et sont démontés à la main dans des conditions de travail/sécurité déplorables. Nous avons donc une pollution de l’environnement, de l’air, mais également une atteinte à la santé et à la vie des travailleurs. Cette « voie » de recyclage ne devrait pas existée, en effet la convention Mini-‐mémoire DD01_Janvier 2015 de Bale ne permet pas l’exportation des déchets dangereux. Néanmoins, la nécessité de satisfaire la réglementation DEEE est prioritaire en Europe. Cette obligation conjuguée au faible investissement dans le recyclage et aux couts de main d’œuvre élevée « peuvent expliquer » cette démarche d’exportation. Nous pouvons donc nous interroger sur la démarche de développement durable dans la filière des IT. En effet, sur son cycle de vie, et principalement à son initialisation et en fin de vie, les solutions IT ne respectent pas du tout les piliers du développement durable. Il est important et primordial qu’un plan d’actions soit mis en œuvre afin de diminuer l’impact de ce secteur sur la planète (extraction des métaux et terres rares et émissions de GES à l’utilisation & pollution de l’air et des sols au recyclage) mais également sur les travailleurs (des mines, des usines comme Foxconn en Chine par exemple, ou bien des « recycleurs » à mains nues d’Inde.). Néanmoins cette démarche doit être globale et non confidentielle. Les différentes pistes de résolutions sont présentées ci dessous. 4. Pistes de résolutions Nous pouvons évoquer quelques solutions ou axes de travail permettant de limiter ou de de circonscrire le problème. Néanmoins, il faut garder en tête que le changement de mode de fonctionnement (non exportation des déchets par exemple) ne mettra pas les populations indiennes dans des conditions de vies remarquables. Cela pourrait même avoir l’effet inverse en les privant à la fois de leur travail, mais également de leur source de revenus. Nous pouvons donc avancer plusieurs pistes visant à l’amélioration de cette situation, la première et à mon sens une des clés du problème est de mettre en place l’économie de fonctionnalité. Cela permettrait ainsi de mettre en place une nouvelle façon de consommer décrite ci-‐dessous qui aurait des impacts collatéraux intéressants et qui demande à être confirmer. La légende ci-‐dessous explique le graphique de la page suivante. Mini-‐mémoire DD01_Janvier 2015 Mini-‐mémoire DD01_Janvier 2015 L’économie de fonctionnalité décrite ci-‐dessus engendre la création d’un nouveau système de valeurs, mais également le développement de nouvelles relations entre les producteurs et les recycleurs afin de rentrer dans une démarche de réintroduction des matières recyclées dans les nouveaux produits. Nous pouvons nommer ce processus boucles courtes. Néanmoins, il faut tenir compte de plusieurs facteurs afin d’évaluer si cette solution est plus viable économiquement, socialement et environnementalement. En effet, d’un point de vue environnemental, le gain sur la non extraction des ressources est réel, en revanche le bilan énergétique du recyclage peut être désastreux et doit être évaluer et chiffrer en fonction des techniques actuelles et futures. Concernant l’impact social, il est difficile de se prononcer sur le réel impact de l’arrêt des exportations de déchets vers l’Inde. En effet, malgré les conditions déplorables de travail des opérateurs sur place, ce « travail » leur assure un revenu soit parce qu’ils sont employés, soit parce qu’ils revendent les matériaux. Il est donc difficile d’évaluer l’impact qu’aurait une nette diminution des déchets à retraiter en Inde. Le contrôle plus important et plus automatique des flux de déchets devrait également permettre de diminuer les exportations de déchets qui sont interdites. La réglementation européenne DEEE sur le recyclage des déchets Electrique et Electroniques permet de supporter et inciter les filières de recyclages en Europe. Cette réglementation sur le recyclage est complétée de la convention de Bale en 1989 qui permet d’interdire l’exportation de déchets dangereux. Nous pourrions également penser à une nouvelle solution qui serait adossée à l’économie de fonctionnalité qui serait un traçage des produits avec un système type puce RFID. Un portail de détection sur chaque port permettrait de savoir si le container contient ou non des produits électriques ou électroniques. Ce dispositif, couplé à une expertise sur les flux mondiaux et les destinations connues des déchets permettrait (pour un cout modique) de tracer et détecter les exportations de déchets. 5. Conclusions. Ce travail qui est basé, au moins pour son origine sur l’intervention de Sofiann nous permet de voir que le recyclage des DEEE est un enjeu majeur et que des solutions réalistes mais encore confidentielles existent. Le degré d’implication, les intérêts et la volonté des différentes parties prenantes de ce processus est en revanche très différents. La solution à notre dialogique passera très certainement par la réglementation plutôt que par la démarche innovante. Mais l’intérêt et l’importance de la santé humaine des hommes/femmes/enfants sont plus grands que l’intérêt unique lié au développement d’un mode de consommation occidental différent. Mini-‐mémoire DD01_Janvier 2015
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