(Thème 2 Enjeux planétaires contemporains) C 5 Géothermie et propriétés thermiques de la Terre Idées principales : Flux et gradient géothermique ; ils dépendent du contexte géodynamique La désintégration d’éléments radioactifs, source du flux géothermique Le transfert thermique vers la surface se fait par convection et par conduction Mise en place de la convection mantellique, schéma du fonctionnement global de la planète Plusieurs types de géothermie utilisés par l’Homme ; localisation des installations industrielles utilisant la géothermie et contextes géodynamiques I. Gradient et du flux géothermiques. Les geysers projettent par intermittence un fluide à plus de 200 °C jusqu’à une hauteur de plusieurs dizaines de mètres ; ce sont les manifestations les plus spectaculaires de l’existence d’une énergie interne. Les sources thermales ainsi que les températures importantes régnant au fond des mines (charbon, potasse) sont autant d’autres indices. Le gradient et le flux géothermique mesurent la libération de l’énergie terrestre : A. La température croît avec la profondeur : gradient géothermique Le gradient géothermique moyen (mondial) est d’environ 30 °C pour 1 km. Il existe de grosses disparités géographiques entre des zones à fort gradient géothermique et des zones à très faible gradient. Un gradient géothermique moyen de 30°C/km a été déterminé pour la croûte continentale. Ce gradient moyen n’est pas le même en fonction des contextes géodynamiques. Dans la plaine d’Alsace, le gradient est supérieur au gradient moyen : 50 à 60°C/km. En Guadeloupe, au Japon et en Islande, le gradient est proche de 100 à 200°C/km. L’Alsace (fossé d’effondrement) et l’Islande (dorsale) correspondent à un contexte de divergence avec une remontée du Moho. Ces sites présentent un gradient plus fort que le gradient moyen. Au niveau du Japon et de la Guadeloupe, se situent en contexte géodynamique de convergence. Dans ces sites, on se trouve au niveau de zones de subduction avec un volcanisme associé. C’est ce volcanisme associé à la subduction qui est à l’origine d’un gradient géothermique plus fort que le gradient moyen. - il est élevé dans la lithosphère ce qui montre une mauvaise dissipation de la chaleur - il est plus faible dans l'asthénosphère et le manteau inférieur (et dans le noyau externe) ce qui montre une meilleure dissipation de la chaleur B. Le flux thermique, une dissipation d’énergie issue des profondeurs de la Terre Les mécanismes de transfert d’énergie aboutissent à l’existence d’un flux géothermique en surface. Le flux géothermique correspond à une certaine quantité d’énergie libérée à la surface du globe ; il s’exprime en W/m–2 ou J.s-1.m-2 Flux géothermique : quantité de chaleur traversant une unité de surface par unité de temps Il dépend du gradient géothermique et de la conductivité thermique des roches du sous-sol. Il présente donc des valeurs différentes selon la région étudiée et son contexte géodynamique (dorsale, arc volcanique, point chaud, bassins sédimentaires où CC amincie, //plaines abyssales, fosses de subduction). II. Origine et modalités du transfert de l’énergie. A. Des origines diverses mais essentiellement radioactive. 90 % de la chaleur provient de la désintégration spontanée de certains isotopes radioactifs trouvés dans les minéraux des roches (U, Th, K) Le manteau est l’enveloppe qui libère le plus d’énergie thermique. – Chaleur émise par la croûte continentale : 5,1.1012 W. – Chaleur émise par la croûte océanique : 1,16.1012 W. – Chaleur émise par le manteau : 19,07.1012 W. – Chaleur émise par le noyau : 0,0162.1012 W. Au total la chaleur émise est de 25,97.1012 W par désintégration radioactive, le manteau, bien que moins concentré en isotopes radioactifs, est la principale source d’énergie interne du fait sa masse énorme. La désintégration des isotopes radioactifs du manteau est pour moitié dans la production d’énergie interne (la radioactivité des autres enveloppes et la chaleur initiale d’accrétion complètent cette émission). B. Deux mécanismes de transfert thermique : convection et la conduction. TP7 Dans la 1ere modélisation, le gradient de température en fin d’expérience est de 58,7 °C pour 11 cm soit 5,33 °C.cm– 1. Il y a une très mauvaise diffusion de la chaleur entre la source et le fond car les zones denses sont en bas et les zones peu denses en haut. Il ne peut y avoir de mouvement contraire à la poussée d’Archimède. Il s’agit de conduction. La conduction : mécanisme de transfert d’énergie par agitation des atomes de proche en proche. Dans la 2eme modélisation, les deux courbes restent sensiblement parallèles à partir de 150 secondes. Le gradient de température est très faible en fin d’expérience, de l’ordre de 6,3 °C pour 11 cm donc de 0,57 °C.cm– 1. La chaleur diffuse bien entre le bas et le haut, il y existe donc un bon transfert de chaleur. Ce transfert de chaleur est permis par la mise en mouvement du fluide : il s’agit de convection. La chaleur produite peut être transférée par conduction (de proche en proche, d’atome en atome, mais sans mouvement de matière) : concerne les parties « rigides » notamment la lithosphère, à l’origine des forts gradients et par convection (transfert grâce à des mouvements de matière) : concerne les parties liquides (noyau externe) ou ductiles (asthénosphère), se réalise au niveau du manteau non lithosphérique. La convection est un moyen de transfert bien plus efficace. III. La Terre, une machine thermique Gradients et flux varient selon le contexte géodynamique. À l’échelle globale, le flux fort dans les dorsales est associé à la production de lithosphère nouvelle ; au contraire, les zones de subduction présentent un flux faible associé au plongement de la lithosphère âgée devenue dense. La Terre est une machine thermique. Conséquences sur le moteur de la tectonique des plaques (cf. schéma bilan Nathan) Les mouvements convectifs sont en grande partie responsables des mouvements de plaques lithosphériques. Les dorsales et les points chauds correspondent à des zones de remontée de matière = flux géothermique fort Les zones de subduction correspondent à la partie descendante des cellules de convection = flux géothermique faible (par contre ce flux est élevé au niveau des zones magmatiques de subduction). Au cœur des plaques, l’énergie thermique est évacuée par conduction ce qui entraîne un flux géothermique faible. Quelles sont les endroits du globe où une exploitation de la géothermie est envisageable? IV. L’énergie géothermique utilisable par l’Homme L’énergie géothermique utilisable par l’Homme est variable d’un endroit à un autre. Les régions à haut potentiel géothermique sont les régions où le flux géothermique est important : zones associées au magmatisme de subduction, au magmatisme de point chaud, au magmatisme de rifting : cf schéma la géothermie peut aussi se faire dans les régions où il y a une nappe aquifère profonde, comme le bassin parisien pour une « petite » utilisation. Technique des roches fracturées : fracturation des roches profondes (5 000 m), création d’une circulation d’eau chauffée en profondeur et récupération de l’énergie thermique pour fabriquer de l’électricité. Le prélèvement éventuel d’énergie par l’Homme ne représente qu’une infime partie de ce qui est dissipé. Puissance électrique produite en 2009: 5.6 TW, par géothermie: 17.6 GW En 2008, 2,8 % de l’électricité produite dans le monde était d’origine géothermique, contre seulement 0,0024 % en France. Géothermie en Europe Atlas of Europe, Hermann Haak (Hurtog, Cermak, Zui) Carte des potentialités de géothermie profonde (5000m) pour la production d'électricité en Europe.
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