150516 CANNES FESTIVAL 16 MAI

CRITIQUE
(Photo prod)
LE FILM DU JOUR
Qu’est-il arrivé à Gus Van
Sant ? Un deuil dans la
famille ? Une conversion
tardive au bouddhisme zen ?
Comment expliquer que
le réalisateur de Elephant
(Palme d’or et Prix de la
mise en scène 2003), de
Paranoid Park (Prix du 60e
anniversaire), d’Harvey Milk
(2008) et de Will Hunting
(1997) – sans même remonter aux temps immémoriaux
de Drugstore Cowboy et My
Own Private Idaho –, se soit
vautré dans pareille mélasse ?
PAR PHILIPPE DUPUY
2
Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin
VAN SANT PERDU
DANS LA FORÊT
Séance
de 21 h
The Sea of Trees, un « survival »
pitoyable, mièvre et ennuyeux à mourir…
The Sea of Trees (La forêt des songes en français : on se
croirait chez Naomi Kawase) raconte la non édifiante et
inintéressante histoire d’un prof de physique, Arthur
Brennan (insupportablement joué par Matthew McConaughey, apparemment le seul acteur disponible pour
toutes les productions US de 2014-2015), qui vient de
perdre sa femme (Naomi Watts en pilotage automatique), avec laquelle il ne s’entendait plus (jusqu’à ce
qu’on lui diagnostique une tumeur au cerveau et que la
maladie ravive un peu leur amour ancien, mais on vous
passe les détails, c’est assez pénible comme ça). Incapable de supporter la perte de l’être cher, et encore moins
la culpabilité d’avoir gâché leur histoire, Arthur part
pour le Japon, dans l’idée de se suicider dans la forêt
d’Aokigahara, identifiée sur Internet comme « l’endroit
idéal pour mourir » (ça existe).
Arrivé sur place, il ne tarde pas à se perdre (le scénario
date d’avant l’invention du GPS et du téléphone mobile)
et tombe sur un Japonais aussi désespéré et perdu que
lui. Le gars s’est tranché les veines, mais n’en est pas
mort et semble errer dans la forêt depuis des jours.
« Assailli par un sentiment d’humanité irrépressible » (là, on
cite le dossier de presse parce que c’est vraiment trop
beau), Arthur « se porte à son secours » (re-sic). « Alors qu’il
s’était décidé à mourir, il va devoir aider un homme à survivre » (re-re-sic).
S’en suivent deux heures de survival sylvestre, émaillées
de divagations philosophico-moralistes au cours desquelles les deux protagonistes s’affrontent interminablement,
malgré la soif, sur le thème « matérialisme dialectique contre croyance aux esprits de la forêt ».
Après la troisième chute christique d’Arthur de dix
mètres de haut dans les rocailles des contreforts du
mont Fuji (même pas mal!), et son sauvetage de longue
haleine par des gardes forestiers méprisant la langue de
Shakespeare, ne sachant plus très bien quoi filmer (à
force, les arbres, les cailloux, la boue et la pluie, ça
lasse…), le réalisateur a l’idée d’introduire sa caméra
dans la pelote de cordes que dévide le héros pour ne
plus se perdre dans cette maudite forêt (à peine remis
sur pied, Arthur est reparti à la recherche du Japonais
inconnu qu’il avait dû abandonner à l’agonie pour aller
à la rencontre des secours). Comme quoi c’est vraiment
dans l’adversité que se révèle la créativité ! A ce stade,
on a d’autres idées d’utilisation de la corde, mais c’est un
autre problème.
Le film se termine dans la béatitude (les esprits de la
forêt l’ont emporté sur le matérialisme dialectique et
Naomi Watts est ressuscitée en orchidée), ce qui n’a pas
empêché la critique, hermétique à la sagesse zen, de le
huer copieusement en séance de presse. Gus Van Sant
nous avait habitués à de sérieux trous d’air dans sa filmo
(Restless, Promised Land), mais là on frôle le crash suicide.
Tel Petit Poucet, on l’a perdu dans la forêt.
LES STARS
(Photos prod et DR)
DU JOUR
MATTHEW MCCONAUGHEY : SUDISSIME !
L’air du Sud porte l’acteur américain sur la Croisette
Mississippi, Floride, Cannes, ça sent bon le
Sud ! En 2012, l’acteur texan Matthew McConaughey gravit les marches du Festival de Cannes avec Mud et Paperboy. Deux films qui concourent en Sélection officielle, avec huit nominations respectives, dont la Palme d’or. Dans
Mud, de Jeff Nichols, Matthew McConaughey
est un homme en fuite, amoureux, qui trouve
refuge sur une île du Mississippi. Deux adolescents lui viennent en aide.
Dans Paperboy, de Lee Daniels, McConaughey
incarne un reporter du Miami Times. Il retourne
dans sa ville natale pour enquêter sur les preuves qui ont condamné un homme à la peine de
mort. Matthew tabassé, ensanglanté, attaché les
quatre fers en l’air comme un porcelet et sodomisé par ses agresseurs, la scène est trash. Trop,
pour la critique du Festival de Cannes. Ce sont
des huées qui sanctionnent Paperboy à la fin de
la projection. Nicole Kidman, qui simule une
fellation, urine sur Zac Efron, les scènes sont
“ M CCONAUGHEY,
C’ÉTAIT LE MINET CINÉ
DE SECONDE ZONE ”
brutes de décoffrage. Mud et Paperboy repartent
bredouilles du Festival. Mais la carrière de
McConaughey est lancée.
En costard étriqué dans Un Mariage trop parfait
ou dans Comment se faire larguer en 10 leçons ?,
Matthew, c’était le minet ciné de seconde zone.
La boussole l’a guidé. En 2014, McConaughey
décroche un Oscar pour Dallas Buyers Club. Il
est également nommé aux Emmy Awards pour
son rôle dans la série True Detective. Des récompenses plein Sud : l’ambiance du Texas pour
Dallas Buyers Club, celle de la Louisiane pour
True Detective.
PAR ALICE GOBAUD
GUS VAN SANT : UNE CAMERA
BRAQUEE SUR LA JEUNESSE
Parfois fantomatiques, ces personnages
flirtent avec la mort ou l’embrassent
Elle transgresse. Elle rencontre. Elle fréquente la mort la
jeunesse de Gus Van Sant. Le réalisateur et scénariste
américain lui consacre plusieurs de ses films. Homosexuels, drogués ou encore immigrés, ce sont des jeunes
marginalisés que l’on découvre dans Mala noche (1986),
Drugstore Cowboy (1989) et My Own private Idaho (1991).
Plus en phase avec les canons hollywoodiens, Gus Van
Sant propose Will Hunting (1997) et A la Rencontre de Forrester (2000). Le passage à l’âge adulte y est presque initiatique, marqué par des rencontres déterminantes. La
mort imprègne Gerry (2002), Elephant (2003), Last Days
(2005) et Paranoid Park (2007).
Suicide du chanteur Kurt Cobain, massacre de Columbine entre autres. Inspirés de faits divers, ces œuvres peignent une jeunesse qui marche vers la mort, la côtoie, la
saisisse ou la subisse. Dans La forêt des songes, présenté en
sélection officielle, les personnages de Gus Van Sant pren-
nent un coup de vieux. Mais la mort, elle, n’a pas pris
une ride.
« Un non-acteur ne peut se servir de rien
d’autre que de lui-même »
Pour la réalisation de son film Elephant (Palme d’or et Prix
de la mise en scène en 2003 à Cannes), il sollicite toujours
la jeunesse. Un casting géant auquel se présentent plus de
3 000 candidats. Des acteurs non-professionnels pour la
plupart, traînant sur les bancs du lycée ou de l’université,
passent devant la caméra du réalisateur. Un procédé réitéré pour le film Paranoid Park (2007). Un film qui n’a « pas
l’air d’avoir été répété », c’est le style Van Sant. « Les acteurs
professionnels créent un personnage à partir de rien. Un nonacteur ne peut se servir de rien d’autre que de lui-même », confie-t-il. Cinéma hollywoodien ou films d’auteur, la jeunesse
trouve toujours sa place sous l’objectif de Gus Van Sant.
Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015
3
4
Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin
L’ÉVÉNEMENT
AMY WINEHOUSE
Amy, le documentaire d’Asif
Kapadia sur la vie de la chanteuse fauchée à 27 ans, est
présenté ce soir sur la Croisette. Le film sent déjà le
souffre, depuis que le père
de la chanteuse a qualifié de
« mensonger » l’œuvre du
réalisateur. Pas de quoi faire
retomber l’engouement
autour de la diva, à laquelle
la soirée est dédiée.
Si Amy Winehouse était là,
elle n’en ferait pas tout un
plat. Lettre posthume.
PAR MARGOT MENTHA
Séanc
de 23h e
30
LA DERNIÈRE
TOURNÉE D’AMY
Allez daddy, don’t make a fuss (1) . Si
j’avais su qu’un jour je ferais l’objet
d’un documentaire sélectionné à
Cannes… Ok, moi aussi j’aurais
mis mon grain de sel. Seulement, je
ne pouvais pas anticiper ma propre
mort. Et le club des 27, avec des
images d’archives façon jeune star
prometteuse fauchée en plein vol,
thank you, but no thank you. Moi,
s’il faut vraiment s’attarder sur
mon cas, j’aurais plutôt vu un biopic. Autant aller jusqu’au bout. Ça
me rappelle trop cette histoire de
James Bond, où au final ils ont préféré sortir ce morceau chiant de
Jack Black et Alicia Keys. Seriously ?
Est-ce que ça n’aurait pas plus de
gueule d’aller chercher une actrice
qui a du chien, Rosario Dawson par
exemple. Rosario, avec un trait
d’eyeliner et un push-up, Jesus…
Tellement de hotness, ça aurait
mérité un tatouage. Et ce connard
de Blake aurait pu aller mourir
dans son pub avec ses seringues et
ses bons sentiments de faux repenti.
Te fâche pas s’ils ne vous rendent
pas justice. Tout le monde sait qu’à
la fin, je serais morte anyway. La
vérité, c’est que je ne suis pas une
Taylor Swift. Moi, j’avais une descente de vrai cow-boy, pas juste la
guitare et les bottes. Si je dois me
faire capturer sur un grand écran,
je veux les dernières turbulences
avant le crash, et que mon putain
de chant du cygne soit aussi ver tigineux qu’un vrai morceau de jazz.
Back to basics. Ma descente aux
enfers sur un morceau de Sinatra,
ça, c’est du cinéma.
1. Allez papa, n’en fais pas tout un plat.
Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015
5
6
Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin
CRITIQUE
HORS COMPÉTITION
L’AUTRE « GUERRE DES ÉTOILES »
DE NATALIE PORTMAN
L’actrice israélo-américaine passe derrière la caméra pour un premier
long-métrage efficace. Dommage qu’elle ne se frotte pas à la critique
A quoi fallait-il s’attendre en voyant la
sénatrice Amidala passer derrière la
caméra pour son premier long-métrage ?
Une autre guerre des étoiles. Celles que
les Juifs ont voulu reléguer aux oubliettes en affluant vers la Palestine après les
méfaits de l’Allemagne nazie.
Une histoire d’amour et de ténèbres débute
ainsi en 1945 à Jérusalem autour d’un
couple d’immigrants d’Europe de l’Est
qui élève leur fils, Amos. Une petite histoire au cœur de la grande.
Mais bel et bien réelle puisqu’inspirée
de la biographie d’Amos Oz que Natalie
Portman revisite. Très investie, elle signe
scénario et dialogues en hébreux.
La grande muette du Festival
Premier constat, l’Israélo-américaine est
assez intelligente pour ne pas jeter de
l’huile sur le feu.
Son récit, s’il témoigne de l’équilibre
fragile de la situation géopolitique de
l’époque, s’attache avant tout à voir
Séanc
de 18 h e
30
comment la guerre s’infiltre insidieusement dans le quotidien d’un foyer partagé entre un père écrivain et une mère
conteuse (Portman elle-même) qui
s’évade dans des rêves avec un beau
gosse idéalisé comme le « héros juif parfait ».
« Un rêve qui se réalise est un rêve décevant », égrène le narrateur. Celui de
Natalie Portman d’être promue réalisatrice à Cannes ne l’est assurément pas
tant sa maîtrise du récit et ses partis pris
esthétiques léchés et poétiques sont efficaces.
Seule grosse déception ? N’avoir pas vu
celle qui incarnera bientôt Jackie Kennedy sortir de son cocon pour la traditionnelle conférence de presse au Palais.
Un fait relativement rare, d’autant que
Natalie s’est préalablement affichée en
cérémonie d’ouverture au bras de son
époux français Benjamin Millepied…
La peur des ténèbres de la critique
cannoise ?
(Photo Patrice Lapoirie/Sébastien Botella)
PAR LAURENT AMALRIC, ALICE
GOBAUD ET SACHA ZYLINSKI
JEUNE RÉALISATRICE
CHERCHE MODE D’EMPLOI
n D’un côté, certains saluent le pari audacieux de la réalisatrice. « Un scénario axé sur l’histoire, loin des standards hollywoodiens, qui ne facilite pas sa première »,
commente Yannick Vely, journaliste à Paris Match.
Passer derrière la caméra n’est jamais chose facile. Natalie Portman en est
la preuve. Hier, A Tale of Love and Darkness était projeté devant la presse.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas fait l’unanimité.
n La performance d’actrice est, elle, unanimement reconnue. Le rôle lui
colle à la peau. « De par ses origines, Portman incarne parfaitement son personnage. La
performance est remarquable », estime Yoram Honig, directeur du Jérusalem film
fund.
(Photo prod)
n Mais réalisation et interprétation sont deux mondes différents.
Et la Natalie Portman derrière la caméra est bien moins séduisante. « Le film est
trop scolaire dans son ensemble. L’intrigue est ennuyante et il n’y a pas assez de changements de rythmes.Vous ne regardez pas avec passion ce film, et c’est un problème », juge
un journaliste britannique. Le manque d’expérience de la néoréalisatrice se fait
ressentir par sa technique quelque peu hésitante. « La voix off est trop importante.
On sent que Portman se cherche encore dans la narration et la forme », estime un confrère de la presse polonaise.
n Le film est loin d’avoir fait sensation et beaucoup de sièges se seraient
libérés au cours de la projection mais Natalie Portman n’aura pas l’occasion de
répondre à ses détracteurs. Aucune déclaration et conférence de presse n’étaient
prévues à son programme.
Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015
7
TOUS PHOTOGRAPHES !
Ne marchez pas trop vite, ils sont prêts à tous vous immortaliser. A l’instar des
professionnels, les amateurs ont la gâchette facile. Ça se bouscule de tous les
côtés pour arracher un cliché de sa star préférée. Téléphones, tablettes ou appareils photos, tous les moyens sont bons pour tirer le portrait des étoiles montant
les marches. Souriez, vous êtes flashés !
8
Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin
Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015
9
NIGHT
(Photo VIPRoom)
FEVER
PARIS HILTON CÉLÈBRE
LES 15 ANS DU VIP ROOM
La fête de Jean Roch a marqué les esprits hier
Un anniversaire, ça se fête ! Encore plus quand
il s’agit de l’un des clubs les plus aimés du Festival de Cannes. Direction le Marriott où le VIP
Room a élu domicile. A l’entrée, les danseurs
sont masqués dans une ambiance Carnaval de
Venise. Sur le dancefloor, les très réputés DJS
du SuperMartXé Ibiza ont lancé les hostilités.
High Way to Hell mélangé à Empire State of Mind,
We Will Rock You remasterisé façon Slim Shady
d’Eminem… les genres musicaux s’entremêlent.
Pari gagné, la salle s’ébouillante. Besoin d’un
rafraîchissement ? Direction le bar qui se trouve
au fond de la boîte. L’alcool, servi sur une plate-
forme tournante, coule à flot. 20 € la vodkaorange ? Quelle importance ! Les 15 ans du VIP,
ça se fête et peu importe les cris du porte-monnaie.
1 h 50, Paris Hilton débarque sous les acclamations du public. Un véritable rituel pour la jetsetteuse qui a fait du VIP l’un de ses théâtres de
jeu préférés. 2 h 27, l’Américaine passe aux platines et dévoile ses nouveaux titres. Bon, musicalement, c’est pas génial alors la DJ repasse de
bons vieux sons. Snoop Dogg, O.T. Genasis et
compagnie… Paris Hilton prend du plaisir à
être sur scène. Et il est communicatif. Après une
heure et demie de show, la chouchoute du VIP
se livre à une séance de selfies endiablée. Photos
publiées, hashtags assaisonnés… chaque fan
s’assure instantanément une centaine de likes
sur les réseaux sociaux. Un quart d’heure de
gloire éphémère pour un cliché qui restera un
beau souvenir. Et une soirée qu’ils n’oublieront
pas de sitôt
Ce soir Cris Cab et Tara Mc Donald
PAR SACHA ZYLINSKI
Lunettes noires,
bague chihuahua
et mitaines en cuir…
Paris se permet tout
aux platines. Le
talent sûrement…
Sébastien Thoen,
d’action discrète
aux strass de la
Croisette.
10 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin
Le prompteur
du JT de 20 h
n’a pas déroulé
hier pour Julien
Arnaud. L’actu
bouillante était
au VIP.
NIGHT
(Photo Instagram)
FEVER
LES SOIRÉES
à ne pas rater
LA PROGÉNITURE DE MIA MADRE
AU FOYER MAGNUM
La tribu de Mia Madre a décidé de se poser
sur la plage privée Magnum. A partir de 23h,
toute la petite famille se rejoint autour d’un
cocktail glacé pour la soirée officielle du film,
salué par toute la critique. Le padre Nanni
Moretti sera au côté de ses bambini tels que
John Turturro ou Margherita Buy. Ambiance
familiale assurée.
Jeux de lumière, petits fours, champagne...
la nuit de la chaîne privée a tenu ses promesses
Si la soirée Canal+ est l’une des plus
prisées de la quinzaine, elle est également la plus difficile d’accès. Sans
invitation nominative, ne comptez pas
y rentrer ! Tout le gratin du Festival,
sur son 31, s’y retrouve : acteurs, réalisateurs, journalistes mais aussi acheteurs.
Le Park Mougins reste l’endroit rêvé
pour parler business et achat de
droits. En toute décontraction. Dans
un décor à la fois kitsch et classe, la
chaîne privée a mis les petits plats
dans les grands pour offrir à ses invités une réception digne de ce nom :
voituriers, petits fours et champagne
en open-bar.
Les flammes des torches lèchent la
pierre des piliers et les boules lumineuses aux éclats roses et verts éclairent la cour pendant que les convives
les plus enjoués commencent à se
déchaîner sur la piste.
Au dessus de la verdure luxuriante et
du petit bassin du domaine se dresse
une immense sphère lumineuse. On y
projette le programme du mois de
mai de Canal+. Un show visuel que
l’on savoure un verre à la main en
dégustant de fines et délicieuses verrines concoctées par des mains expertes.
L’équipe du Grand Journal est bien
évidemment en première ligne :
Augustin Trapenard, Alison Wheeler
et Monsieur Poulpe, mais aussi Karim
Rissouli et SébastienThoen. Même
Doria Tillier, l’ancienne miss météo,
est venue prendre la température. Elle
monte très vite d’ailleurs.
Tous se mêlent à la foule. Simple et
convivial. « Tout le monde se connaît
ici », confie Catherine Laleuf. La promotrice du cinéma français à NewYork est à Cannes, à l’occasion du
marché du film.
Minuit, les invités investissent en
masse la piste de danse. Mention spéciale pour les footeux, Christophe
Dugarry et Thomas Thouroude, l’animateur du Canal Champions Club, qui
ont joué les prolongations sur le dancefloor.
A 2 heures du matin, ils quittent peu
à peu le plateau. Mais la plupart des
convives rallient les « rooftops » de
Cannes, notamment celui du Marriott. Et s’embarquent jusqu’au bout
de la nuit au club d’Albane Cléret,
reine des nuits cannoises.
PAR ANTONIN DESLANDES
BUSTA RHYMES
croque le Gotha
(Photo Gotha )
CANAL+ OU L’ART
DE METTRE À L’AISE
« L’AMIE » WINEHOUSE À L’HONNEUR
CE SOIR À LA VILLA SCHWEPPES
A l’occasion de la projection du documentaire
« Amy » d’Asif Kapadia, la Villa Schweppes
organise une soirée spéciale. Presque quatre
ans après sa disparition, c’est l’occasion de
fredonner les airs de la prodige du jazz. Une
artiste aux talents d’écriture et d’interprétation ravageurs, ses excès aussi. Une soirée qui
devrait respecter l’esprit Amy OU La soirée
respectera-t-elle l’esprit Amy ?
Le rappeur s’est taillé la part du lion hier soir
au Gotha. Ambiance fraises et champagne.
Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015
11
PORTRAIT
IN ENGLISH
JOHN TURTURRO IN CANNES…
« MIA MADRE » !
A dazzling performance for the actor in the finest
movie by Nanni Moretti
REALIZED BY ANTONIN DESLANDES
AND CARMEN JOUKHADAR
(Photo AFP)
He played in 80 movies and directed 6 other ones. John
Turturro is a popular figure of the 68th edition of the
Cannes Film Festival. He has become a regular in the
thought provoking films of Spike Lee and the off the
wall comedies of Joel Coen and Ethan Coen.
During his 35 years in the world of cinema, he had 80
cinema and television collaborations such as the USA
Network series « Monk », for what he won an Emmy
award for his portrayal of Adrian Monk’s brother
Ambrose.
The American actor is presenting, in Cannes, his movie
« Mia Madre » (My Mother), directed by Nanni Moretti.
As he is always welcome in the Cannes Film Festival,
he won many prizes. In 1991, Turturro won the Cannes
Film Festival Award for Best Actor for his role in « Barton Fink ». One year later, he wins the « Camera d’Or »
prize for his movie « Mac ».
In 1998, Turturro directed and produced « Illuminata ».
The movie was nominated in the Cannes Film festival
to compete with « Aprile », directed by Nanni Moretti
for the « Palme d’Or ».
John Turturro owes his notoriety in the world of cinema
to 3 directors: Spike Lee, Joel Coen and Ethan Coen.
After « Miller’sCrossing » in 1990, John Turturro received the « Palme d’Or » for his role in « Barton Fink ».
Therefore, the 3 man reinforced their collaboration.
Turturro directed « The Big Lebowski » in 1998 and
« O’Brother », in 2000, presented in the Cannes official
selection.
Even though, he always preferred to play secondary
roles he made a great detour in his career, in the last 15
years. John Turturro starred « Inside Job », directed by
Nicolas Winding Refn, in 2003.
In 2004, John Turturro starred with Johnny Depp
« Secret Window », an American psychological thriller.
He is starring « Mia Madre » next to Margherita Buy.
So would it be a new chance for the cinema legend to
seize a new prize ?
12 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin
THE EVENT
IN ENGLISH
« AMY » IN CANNES... TEARS
WON’T DRY ON THEIR OWN !
The documentary shows extensive
unseen archive footage and previously
unheard tracks from Winehouse
(Photo Reuters)
Amy Winehouse did not die. She is always
inspiring her fans all over the world with her
music, style and even her tattoos. Amy will
also be present in the Cannes film festival
this year. The documentary telling the story
of the young British singer and song writer,
who died in 2011 of alcohol poisoning at the
age of 27, received a special midnight screening, tonight, at the film festival.
Asif Kapadia, Amy’s director, used in the
documentary extensive unseen archive footage and previously unheard tracks from
Winehouse. He also spoke to more than 100
family and friends of the singer for his documentary.
Both Kapadia and the producer James GayRees described the project as « an incredibly
modern, emotional and relevant film… As a
society we celebrated Winehouse’s huge success but then we were quick to judge her failings when it suited us ».
Yet the family have dissociated themselves
from the biopic, releasing a statement saying
it was a « missed opportunity and was both
misleading and contains some basic
untruths ».
Mitch Winehouse, Amy’s father, told « The
Sun » that he « felt sick » while watching
how the family was portrayed and that the
picture goes against the best wishes of everyone involved.
« Amy would be furious. This is not what
she would have wanted. I am painted as
being an absent father during her last years.
It gives the impression the family wasn’t
there », he added .
Mitch also threatened to «sue for damages »
if the film cut screened at the festival was
shown to misrepresent him in any way.
For Reg Traviss, Amy’s partner at the time
of her death, «the film just hasn’t captured
her true character… These people wanted to
understand the real Amy but had never met
her ».
« Those who did not know Amy might enjoy
the movie, but anyone who really knew her
will see it for what it is: nothing more than a
piece of orchestrated spin », he
added.
IN PARTNERSHIP
WITH AFP
MARCEL : THE MAN BEHIND THE STARS!
The stars change but Marcel Torre is always there to
accompany them during the Cannes Film Festival. You
will hear his name very often while covering the biggest cinematographic event in the world. The man who
is behind all the stars in so many photos for the last 16
years turned out to be a reference for the actors, the
fans and the journalists too.
What is your best souvenir from what you
do during the festival ?
I have wonderful time and there is this kind of relation
that takes place with the actors and actresses especially
when you see them for several years. I remember when
Antonio Banderas used to call me Marcello (Marcel in
Spanish). I had a kind of friendship with Sharon
Stone, who came more than 5 times for her movies
then she was part of the panel.
Do you remember any inconvenience
at work ?
There are some actors who are less friendly than the
others but it is always good to be with them. They
spend the best moments when they are waiting for the
“Palme d’Or” prize. They are always impatient but I
try to calm them by telling them that you got the best
part of the event so you have to just wait for the final
step.
(Capture NM)
“ Antonio Banderas used to call me Marcello ”
Do you help the fans in meeting
their favorite stars ?
Sometimes, I try to bring the stars to meet the crowd
waiting for them. You have to fit in this responsibility
and think a bit larger for everyone’s sake. Once, I took
Penelope Cruz to meet one of her biggest fans and
take a picture with him.
What about your relationship
with the journalists ?
By time, we get to know each other’s. They are almost
the same coming every year and we work together so
we can get the best result for the three of us: the star,
the journalist and the protocol in the festival. Sometimes, I have the chance to guide an artist so they can
meet him.
BY CARMEN JOUKHADAR
Marcel with Vincent Cassel.
Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015
13
14 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin
LES PALMES
DU JOUR
LE TOP
BAIN DE FOULE
Michelle Rodriguez a mis ses adversaires
au tapis dans la catégorie selfie, hier soir.
L’actrice a gagné la palme de la star
choupinette en plongeant dans un bain
de foule avant d’aller voir Irrational man.
Autographes, photos, petits coucous…
Pour Michelle, habituée des rôles de
gros bras dans les blockbusters, cœur
avec les doigts
LE SELFIE
CHANMÉ TON SELFIE, BERTRAND
Bertrand Chameroy s’est fait plaisir, hier,
en postant ce selfie “avec une amie” sur
Instagram. Le chouchou de D8 s’est payé
le luxe d’une pose avec Eva Longoria,
comme ça pour le fun, parce que si t’as
pas ton selfie avec l’ex de Tony Parker à
26 ans, t’as raté ta vie.
LA PHRASE
LE FLOP
WOODY ALIEN
“ Piss off ”. Ce pourrait être la bulle
imaginaire au-dessus d’un Woody Allen
visiblement au bout du rouleau. L’œil
hagard et le poil terne, le vieux routard
de la comédie sentimentale affiche un
faux air de Popeye pris en flagrant délit
de somnambulisme. Attention toutefois,
l’Américain était peut-être dans son rôle
d’Irrational Man.
“J’ENCHAINE LES
INTERVIEWS NON-STOP,
MAIS J’AI RÉUSSI À
ENGLOUTIR CE POULET
EN DEUX MINUTES.”
SALMA HAYEK, EN PLEIN
MARATHON CANNOIS, NE NOUS
RACONTE PAS DE SALADES
SUR INSTAGRAM.
LA TENUE
Le bleu, Seydoux
Polaire Léa. L’égérie Prada commence à avoir
de la bouteille à Cannes, façon Blue Lagoon et
glace pilée. L’actrice s’est affichée dans une robe
Miu Miu froide comme ses yeux, altière comme
son pedigree d’aristocrate du cinéma. La James
Bond girl, en papier glacé sur tapis rouge, souffle le chaud et le froid, dans un remake de Blue
is the warmest color qui tombe à pic.
LE DÉTAIL
PARKER EST #POSEY
Flashback seventies. La chevelure enroulée
dans un turban de lurex digne des plus folles soirées chez Castel, Parker Posey, à l’affiche d’Irrational Man, avait des faux airs de
Sophia Loren hier soir. L’actrice américaine
a complété le look avec des lunettes mouche du plus bel effet. Seul bémol, son interprétation un peu trop littérale des fripes
seventies avait un air de déjà-vu…
Qu’on connaît Parker.
Nice-Matin Festival
Supplément gratuit - Mai 2015.
Edité par Nice-Matin SCIC SA à directoire et conseil de surveillance à capital variable.
214, boulevard du Mercantour 06290 Nice Cedex 3.
Directeur de la publication : Robert Namias.
Directeur délégué des rédactions : Denis Carreaux
Impression : Nice-Matin SCIC SA à directoire et conseil de surveillance à capital variable.
Commission paritaire Nice-Matin : 0615 C86665.
ISSN en cours. Dépôt légal à parution. La reproduction ou l’utilisation, sous quelle que forme
que ce soit, de nos articles ou informations est interdite.
Rédaction en chef : Olivier Marino, Philippe Holste
Rédaction : Margot Mentha, Carmen Joukhadar, Lauriane Sandrini, Antonin Deslandes,
Alice Gobaud, Sacha Zylinski.
Photographes : Franz Chavaroche, Sébastien Botella, Patrice Lapoirie, Frantz Bouton
Secrétariat de rédaction : Thomas Michel
Maquette : Karine Wenger
Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015
15