CRITIQUE (Photo prod) LE FILM DU JOUR Qu’est-il arrivé à Gus Van Sant ? Un deuil dans la famille ? Une conversion tardive au bouddhisme zen ? Comment expliquer que le réalisateur de Elephant (Palme d’or et Prix de la mise en scène 2003), de Paranoid Park (Prix du 60e anniversaire), d’Harvey Milk (2008) et de Will Hunting (1997) – sans même remonter aux temps immémoriaux de Drugstore Cowboy et My Own Private Idaho –, se soit vautré dans pareille mélasse ? PAR PHILIPPE DUPUY 2 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin VAN SANT PERDU DANS LA FORÊT Séance de 21 h The Sea of Trees, un « survival » pitoyable, mièvre et ennuyeux à mourir… The Sea of Trees (La forêt des songes en français : on se croirait chez Naomi Kawase) raconte la non édifiante et inintéressante histoire d’un prof de physique, Arthur Brennan (insupportablement joué par Matthew McConaughey, apparemment le seul acteur disponible pour toutes les productions US de 2014-2015), qui vient de perdre sa femme (Naomi Watts en pilotage automatique), avec laquelle il ne s’entendait plus (jusqu’à ce qu’on lui diagnostique une tumeur au cerveau et que la maladie ravive un peu leur amour ancien, mais on vous passe les détails, c’est assez pénible comme ça). Incapable de supporter la perte de l’être cher, et encore moins la culpabilité d’avoir gâché leur histoire, Arthur part pour le Japon, dans l’idée de se suicider dans la forêt d’Aokigahara, identifiée sur Internet comme « l’endroit idéal pour mourir » (ça existe). Arrivé sur place, il ne tarde pas à se perdre (le scénario date d’avant l’invention du GPS et du téléphone mobile) et tombe sur un Japonais aussi désespéré et perdu que lui. Le gars s’est tranché les veines, mais n’en est pas mort et semble errer dans la forêt depuis des jours. « Assailli par un sentiment d’humanité irrépressible » (là, on cite le dossier de presse parce que c’est vraiment trop beau), Arthur « se porte à son secours » (re-sic). « Alors qu’il s’était décidé à mourir, il va devoir aider un homme à survivre » (re-re-sic). S’en suivent deux heures de survival sylvestre, émaillées de divagations philosophico-moralistes au cours desquelles les deux protagonistes s’affrontent interminablement, malgré la soif, sur le thème « matérialisme dialectique contre croyance aux esprits de la forêt ». Après la troisième chute christique d’Arthur de dix mètres de haut dans les rocailles des contreforts du mont Fuji (même pas mal!), et son sauvetage de longue haleine par des gardes forestiers méprisant la langue de Shakespeare, ne sachant plus très bien quoi filmer (à force, les arbres, les cailloux, la boue et la pluie, ça lasse…), le réalisateur a l’idée d’introduire sa caméra dans la pelote de cordes que dévide le héros pour ne plus se perdre dans cette maudite forêt (à peine remis sur pied, Arthur est reparti à la recherche du Japonais inconnu qu’il avait dû abandonner à l’agonie pour aller à la rencontre des secours). Comme quoi c’est vraiment dans l’adversité que se révèle la créativité ! A ce stade, on a d’autres idées d’utilisation de la corde, mais c’est un autre problème. Le film se termine dans la béatitude (les esprits de la forêt l’ont emporté sur le matérialisme dialectique et Naomi Watts est ressuscitée en orchidée), ce qui n’a pas empêché la critique, hermétique à la sagesse zen, de le huer copieusement en séance de presse. Gus Van Sant nous avait habitués à de sérieux trous d’air dans sa filmo (Restless, Promised Land), mais là on frôle le crash suicide. Tel Petit Poucet, on l’a perdu dans la forêt. LES STARS (Photos prod et DR) DU JOUR MATTHEW MCCONAUGHEY : SUDISSIME ! L’air du Sud porte l’acteur américain sur la Croisette Mississippi, Floride, Cannes, ça sent bon le Sud ! En 2012, l’acteur texan Matthew McConaughey gravit les marches du Festival de Cannes avec Mud et Paperboy. Deux films qui concourent en Sélection officielle, avec huit nominations respectives, dont la Palme d’or. Dans Mud, de Jeff Nichols, Matthew McConaughey est un homme en fuite, amoureux, qui trouve refuge sur une île du Mississippi. Deux adolescents lui viennent en aide. Dans Paperboy, de Lee Daniels, McConaughey incarne un reporter du Miami Times. Il retourne dans sa ville natale pour enquêter sur les preuves qui ont condamné un homme à la peine de mort. Matthew tabassé, ensanglanté, attaché les quatre fers en l’air comme un porcelet et sodomisé par ses agresseurs, la scène est trash. Trop, pour la critique du Festival de Cannes. Ce sont des huées qui sanctionnent Paperboy à la fin de la projection. Nicole Kidman, qui simule une fellation, urine sur Zac Efron, les scènes sont “ M CCONAUGHEY, C’ÉTAIT LE MINET CINÉ DE SECONDE ZONE ” brutes de décoffrage. Mud et Paperboy repartent bredouilles du Festival. Mais la carrière de McConaughey est lancée. En costard étriqué dans Un Mariage trop parfait ou dans Comment se faire larguer en 10 leçons ?, Matthew, c’était le minet ciné de seconde zone. La boussole l’a guidé. En 2014, McConaughey décroche un Oscar pour Dallas Buyers Club. Il est également nommé aux Emmy Awards pour son rôle dans la série True Detective. Des récompenses plein Sud : l’ambiance du Texas pour Dallas Buyers Club, celle de la Louisiane pour True Detective. PAR ALICE GOBAUD GUS VAN SANT : UNE CAMERA BRAQUEE SUR LA JEUNESSE Parfois fantomatiques, ces personnages flirtent avec la mort ou l’embrassent Elle transgresse. Elle rencontre. Elle fréquente la mort la jeunesse de Gus Van Sant. Le réalisateur et scénariste américain lui consacre plusieurs de ses films. Homosexuels, drogués ou encore immigrés, ce sont des jeunes marginalisés que l’on découvre dans Mala noche (1986), Drugstore Cowboy (1989) et My Own private Idaho (1991). Plus en phase avec les canons hollywoodiens, Gus Van Sant propose Will Hunting (1997) et A la Rencontre de Forrester (2000). Le passage à l’âge adulte y est presque initiatique, marqué par des rencontres déterminantes. La mort imprègne Gerry (2002), Elephant (2003), Last Days (2005) et Paranoid Park (2007). Suicide du chanteur Kurt Cobain, massacre de Columbine entre autres. Inspirés de faits divers, ces œuvres peignent une jeunesse qui marche vers la mort, la côtoie, la saisisse ou la subisse. Dans La forêt des songes, présenté en sélection officielle, les personnages de Gus Van Sant pren- nent un coup de vieux. Mais la mort, elle, n’a pas pris une ride. « Un non-acteur ne peut se servir de rien d’autre que de lui-même » Pour la réalisation de son film Elephant (Palme d’or et Prix de la mise en scène en 2003 à Cannes), il sollicite toujours la jeunesse. Un casting géant auquel se présentent plus de 3 000 candidats. Des acteurs non-professionnels pour la plupart, traînant sur les bancs du lycée ou de l’université, passent devant la caméra du réalisateur. Un procédé réitéré pour le film Paranoid Park (2007). Un film qui n’a « pas l’air d’avoir été répété », c’est le style Van Sant. « Les acteurs professionnels créent un personnage à partir de rien. Un nonacteur ne peut se servir de rien d’autre que de lui-même », confie-t-il. Cinéma hollywoodien ou films d’auteur, la jeunesse trouve toujours sa place sous l’objectif de Gus Van Sant. Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015 3 4 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin L’ÉVÉNEMENT AMY WINEHOUSE Amy, le documentaire d’Asif Kapadia sur la vie de la chanteuse fauchée à 27 ans, est présenté ce soir sur la Croisette. Le film sent déjà le souffre, depuis que le père de la chanteuse a qualifié de « mensonger » l’œuvre du réalisateur. Pas de quoi faire retomber l’engouement autour de la diva, à laquelle la soirée est dédiée. Si Amy Winehouse était là, elle n’en ferait pas tout un plat. Lettre posthume. PAR MARGOT MENTHA Séanc de 23h e 30 LA DERNIÈRE TOURNÉE D’AMY Allez daddy, don’t make a fuss (1) . Si j’avais su qu’un jour je ferais l’objet d’un documentaire sélectionné à Cannes… Ok, moi aussi j’aurais mis mon grain de sel. Seulement, je ne pouvais pas anticiper ma propre mort. Et le club des 27, avec des images d’archives façon jeune star prometteuse fauchée en plein vol, thank you, but no thank you. Moi, s’il faut vraiment s’attarder sur mon cas, j’aurais plutôt vu un biopic. Autant aller jusqu’au bout. Ça me rappelle trop cette histoire de James Bond, où au final ils ont préféré sortir ce morceau chiant de Jack Black et Alicia Keys. Seriously ? Est-ce que ça n’aurait pas plus de gueule d’aller chercher une actrice qui a du chien, Rosario Dawson par exemple. Rosario, avec un trait d’eyeliner et un push-up, Jesus… Tellement de hotness, ça aurait mérité un tatouage. Et ce connard de Blake aurait pu aller mourir dans son pub avec ses seringues et ses bons sentiments de faux repenti. Te fâche pas s’ils ne vous rendent pas justice. Tout le monde sait qu’à la fin, je serais morte anyway. La vérité, c’est que je ne suis pas une Taylor Swift. Moi, j’avais une descente de vrai cow-boy, pas juste la guitare et les bottes. Si je dois me faire capturer sur un grand écran, je veux les dernières turbulences avant le crash, et que mon putain de chant du cygne soit aussi ver tigineux qu’un vrai morceau de jazz. Back to basics. Ma descente aux enfers sur un morceau de Sinatra, ça, c’est du cinéma. 1. Allez papa, n’en fais pas tout un plat. Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015 5 6 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin CRITIQUE HORS COMPÉTITION L’AUTRE « GUERRE DES ÉTOILES » DE NATALIE PORTMAN L’actrice israélo-américaine passe derrière la caméra pour un premier long-métrage efficace. Dommage qu’elle ne se frotte pas à la critique A quoi fallait-il s’attendre en voyant la sénatrice Amidala passer derrière la caméra pour son premier long-métrage ? Une autre guerre des étoiles. Celles que les Juifs ont voulu reléguer aux oubliettes en affluant vers la Palestine après les méfaits de l’Allemagne nazie. Une histoire d’amour et de ténèbres débute ainsi en 1945 à Jérusalem autour d’un couple d’immigrants d’Europe de l’Est qui élève leur fils, Amos. Une petite histoire au cœur de la grande. Mais bel et bien réelle puisqu’inspirée de la biographie d’Amos Oz que Natalie Portman revisite. Très investie, elle signe scénario et dialogues en hébreux. La grande muette du Festival Premier constat, l’Israélo-américaine est assez intelligente pour ne pas jeter de l’huile sur le feu. Son récit, s’il témoigne de l’équilibre fragile de la situation géopolitique de l’époque, s’attache avant tout à voir Séanc de 18 h e 30 comment la guerre s’infiltre insidieusement dans le quotidien d’un foyer partagé entre un père écrivain et une mère conteuse (Portman elle-même) qui s’évade dans des rêves avec un beau gosse idéalisé comme le « héros juif parfait ». « Un rêve qui se réalise est un rêve décevant », égrène le narrateur. Celui de Natalie Portman d’être promue réalisatrice à Cannes ne l’est assurément pas tant sa maîtrise du récit et ses partis pris esthétiques léchés et poétiques sont efficaces. Seule grosse déception ? N’avoir pas vu celle qui incarnera bientôt Jackie Kennedy sortir de son cocon pour la traditionnelle conférence de presse au Palais. Un fait relativement rare, d’autant que Natalie s’est préalablement affichée en cérémonie d’ouverture au bras de son époux français Benjamin Millepied… La peur des ténèbres de la critique cannoise ? (Photo Patrice Lapoirie/Sébastien Botella) PAR LAURENT AMALRIC, ALICE GOBAUD ET SACHA ZYLINSKI JEUNE RÉALISATRICE CHERCHE MODE D’EMPLOI n D’un côté, certains saluent le pari audacieux de la réalisatrice. « Un scénario axé sur l’histoire, loin des standards hollywoodiens, qui ne facilite pas sa première », commente Yannick Vely, journaliste à Paris Match. Passer derrière la caméra n’est jamais chose facile. Natalie Portman en est la preuve. Hier, A Tale of Love and Darkness était projeté devant la presse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas fait l’unanimité. n La performance d’actrice est, elle, unanimement reconnue. Le rôle lui colle à la peau. « De par ses origines, Portman incarne parfaitement son personnage. La performance est remarquable », estime Yoram Honig, directeur du Jérusalem film fund. (Photo prod) n Mais réalisation et interprétation sont deux mondes différents. Et la Natalie Portman derrière la caméra est bien moins séduisante. « Le film est trop scolaire dans son ensemble. L’intrigue est ennuyante et il n’y a pas assez de changements de rythmes.Vous ne regardez pas avec passion ce film, et c’est un problème », juge un journaliste britannique. Le manque d’expérience de la néoréalisatrice se fait ressentir par sa technique quelque peu hésitante. « La voix off est trop importante. On sent que Portman se cherche encore dans la narration et la forme », estime un confrère de la presse polonaise. n Le film est loin d’avoir fait sensation et beaucoup de sièges se seraient libérés au cours de la projection mais Natalie Portman n’aura pas l’occasion de répondre à ses détracteurs. Aucune déclaration et conférence de presse n’étaient prévues à son programme. Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015 7 TOUS PHOTOGRAPHES ! Ne marchez pas trop vite, ils sont prêts à tous vous immortaliser. A l’instar des professionnels, les amateurs ont la gâchette facile. Ça se bouscule de tous les côtés pour arracher un cliché de sa star préférée. Téléphones, tablettes ou appareils photos, tous les moyens sont bons pour tirer le portrait des étoiles montant les marches. Souriez, vous êtes flashés ! 8 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015 9 NIGHT (Photo VIPRoom) FEVER PARIS HILTON CÉLÈBRE LES 15 ANS DU VIP ROOM La fête de Jean Roch a marqué les esprits hier Un anniversaire, ça se fête ! Encore plus quand il s’agit de l’un des clubs les plus aimés du Festival de Cannes. Direction le Marriott où le VIP Room a élu domicile. A l’entrée, les danseurs sont masqués dans une ambiance Carnaval de Venise. Sur le dancefloor, les très réputés DJS du SuperMartXé Ibiza ont lancé les hostilités. High Way to Hell mélangé à Empire State of Mind, We Will Rock You remasterisé façon Slim Shady d’Eminem… les genres musicaux s’entremêlent. Pari gagné, la salle s’ébouillante. Besoin d’un rafraîchissement ? Direction le bar qui se trouve au fond de la boîte. L’alcool, servi sur une plate- forme tournante, coule à flot. 20 € la vodkaorange ? Quelle importance ! Les 15 ans du VIP, ça se fête et peu importe les cris du porte-monnaie. 1 h 50, Paris Hilton débarque sous les acclamations du public. Un véritable rituel pour la jetsetteuse qui a fait du VIP l’un de ses théâtres de jeu préférés. 2 h 27, l’Américaine passe aux platines et dévoile ses nouveaux titres. Bon, musicalement, c’est pas génial alors la DJ repasse de bons vieux sons. Snoop Dogg, O.T. Genasis et compagnie… Paris Hilton prend du plaisir à être sur scène. Et il est communicatif. Après une heure et demie de show, la chouchoute du VIP se livre à une séance de selfies endiablée. Photos publiées, hashtags assaisonnés… chaque fan s’assure instantanément une centaine de likes sur les réseaux sociaux. Un quart d’heure de gloire éphémère pour un cliché qui restera un beau souvenir. Et une soirée qu’ils n’oublieront pas de sitôt Ce soir Cris Cab et Tara Mc Donald PAR SACHA ZYLINSKI Lunettes noires, bague chihuahua et mitaines en cuir… Paris se permet tout aux platines. Le talent sûrement… Sébastien Thoen, d’action discrète aux strass de la Croisette. 10 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin Le prompteur du JT de 20 h n’a pas déroulé hier pour Julien Arnaud. L’actu bouillante était au VIP. NIGHT (Photo Instagram) FEVER LES SOIRÉES à ne pas rater LA PROGÉNITURE DE MIA MADRE AU FOYER MAGNUM La tribu de Mia Madre a décidé de se poser sur la plage privée Magnum. A partir de 23h, toute la petite famille se rejoint autour d’un cocktail glacé pour la soirée officielle du film, salué par toute la critique. Le padre Nanni Moretti sera au côté de ses bambini tels que John Turturro ou Margherita Buy. Ambiance familiale assurée. Jeux de lumière, petits fours, champagne... la nuit de la chaîne privée a tenu ses promesses Si la soirée Canal+ est l’une des plus prisées de la quinzaine, elle est également la plus difficile d’accès. Sans invitation nominative, ne comptez pas y rentrer ! Tout le gratin du Festival, sur son 31, s’y retrouve : acteurs, réalisateurs, journalistes mais aussi acheteurs. Le Park Mougins reste l’endroit rêvé pour parler business et achat de droits. En toute décontraction. Dans un décor à la fois kitsch et classe, la chaîne privée a mis les petits plats dans les grands pour offrir à ses invités une réception digne de ce nom : voituriers, petits fours et champagne en open-bar. Les flammes des torches lèchent la pierre des piliers et les boules lumineuses aux éclats roses et verts éclairent la cour pendant que les convives les plus enjoués commencent à se déchaîner sur la piste. Au dessus de la verdure luxuriante et du petit bassin du domaine se dresse une immense sphère lumineuse. On y projette le programme du mois de mai de Canal+. Un show visuel que l’on savoure un verre à la main en dégustant de fines et délicieuses verrines concoctées par des mains expertes. L’équipe du Grand Journal est bien évidemment en première ligne : Augustin Trapenard, Alison Wheeler et Monsieur Poulpe, mais aussi Karim Rissouli et SébastienThoen. Même Doria Tillier, l’ancienne miss météo, est venue prendre la température. Elle monte très vite d’ailleurs. Tous se mêlent à la foule. Simple et convivial. « Tout le monde se connaît ici », confie Catherine Laleuf. La promotrice du cinéma français à NewYork est à Cannes, à l’occasion du marché du film. Minuit, les invités investissent en masse la piste de danse. Mention spéciale pour les footeux, Christophe Dugarry et Thomas Thouroude, l’animateur du Canal Champions Club, qui ont joué les prolongations sur le dancefloor. A 2 heures du matin, ils quittent peu à peu le plateau. Mais la plupart des convives rallient les « rooftops » de Cannes, notamment celui du Marriott. Et s’embarquent jusqu’au bout de la nuit au club d’Albane Cléret, reine des nuits cannoises. PAR ANTONIN DESLANDES BUSTA RHYMES croque le Gotha (Photo Gotha ) CANAL+ OU L’ART DE METTRE À L’AISE « L’AMIE » WINEHOUSE À L’HONNEUR CE SOIR À LA VILLA SCHWEPPES A l’occasion de la projection du documentaire « Amy » d’Asif Kapadia, la Villa Schweppes organise une soirée spéciale. Presque quatre ans après sa disparition, c’est l’occasion de fredonner les airs de la prodige du jazz. Une artiste aux talents d’écriture et d’interprétation ravageurs, ses excès aussi. Une soirée qui devrait respecter l’esprit Amy OU La soirée respectera-t-elle l’esprit Amy ? Le rappeur s’est taillé la part du lion hier soir au Gotha. Ambiance fraises et champagne. Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015 11 PORTRAIT IN ENGLISH JOHN TURTURRO IN CANNES… « MIA MADRE » ! A dazzling performance for the actor in the finest movie by Nanni Moretti REALIZED BY ANTONIN DESLANDES AND CARMEN JOUKHADAR (Photo AFP) He played in 80 movies and directed 6 other ones. John Turturro is a popular figure of the 68th edition of the Cannes Film Festival. He has become a regular in the thought provoking films of Spike Lee and the off the wall comedies of Joel Coen and Ethan Coen. During his 35 years in the world of cinema, he had 80 cinema and television collaborations such as the USA Network series « Monk », for what he won an Emmy award for his portrayal of Adrian Monk’s brother Ambrose. The American actor is presenting, in Cannes, his movie « Mia Madre » (My Mother), directed by Nanni Moretti. As he is always welcome in the Cannes Film Festival, he won many prizes. In 1991, Turturro won the Cannes Film Festival Award for Best Actor for his role in « Barton Fink ». One year later, he wins the « Camera d’Or » prize for his movie « Mac ». In 1998, Turturro directed and produced « Illuminata ». The movie was nominated in the Cannes Film festival to compete with « Aprile », directed by Nanni Moretti for the « Palme d’Or ». John Turturro owes his notoriety in the world of cinema to 3 directors: Spike Lee, Joel Coen and Ethan Coen. After « Miller’sCrossing » in 1990, John Turturro received the « Palme d’Or » for his role in « Barton Fink ». Therefore, the 3 man reinforced their collaboration. Turturro directed « The Big Lebowski » in 1998 and « O’Brother », in 2000, presented in the Cannes official selection. Even though, he always preferred to play secondary roles he made a great detour in his career, in the last 15 years. John Turturro starred « Inside Job », directed by Nicolas Winding Refn, in 2003. In 2004, John Turturro starred with Johnny Depp « Secret Window », an American psychological thriller. He is starring « Mia Madre » next to Margherita Buy. So would it be a new chance for the cinema legend to seize a new prize ? 12 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin THE EVENT IN ENGLISH « AMY » IN CANNES... TEARS WON’T DRY ON THEIR OWN ! The documentary shows extensive unseen archive footage and previously unheard tracks from Winehouse (Photo Reuters) Amy Winehouse did not die. She is always inspiring her fans all over the world with her music, style and even her tattoos. Amy will also be present in the Cannes film festival this year. The documentary telling the story of the young British singer and song writer, who died in 2011 of alcohol poisoning at the age of 27, received a special midnight screening, tonight, at the film festival. Asif Kapadia, Amy’s director, used in the documentary extensive unseen archive footage and previously unheard tracks from Winehouse. He also spoke to more than 100 family and friends of the singer for his documentary. Both Kapadia and the producer James GayRees described the project as « an incredibly modern, emotional and relevant film… As a society we celebrated Winehouse’s huge success but then we were quick to judge her failings when it suited us ». Yet the family have dissociated themselves from the biopic, releasing a statement saying it was a « missed opportunity and was both misleading and contains some basic untruths ». Mitch Winehouse, Amy’s father, told « The Sun » that he « felt sick » while watching how the family was portrayed and that the picture goes against the best wishes of everyone involved. « Amy would be furious. This is not what she would have wanted. I am painted as being an absent father during her last years. It gives the impression the family wasn’t there », he added . Mitch also threatened to «sue for damages » if the film cut screened at the festival was shown to misrepresent him in any way. For Reg Traviss, Amy’s partner at the time of her death, «the film just hasn’t captured her true character… These people wanted to understand the real Amy but had never met her ». « Those who did not know Amy might enjoy the movie, but anyone who really knew her will see it for what it is: nothing more than a piece of orchestrated spin », he added. IN PARTNERSHIP WITH AFP MARCEL : THE MAN BEHIND THE STARS! The stars change but Marcel Torre is always there to accompany them during the Cannes Film Festival. You will hear his name very often while covering the biggest cinematographic event in the world. The man who is behind all the stars in so many photos for the last 16 years turned out to be a reference for the actors, the fans and the journalists too. What is your best souvenir from what you do during the festival ? I have wonderful time and there is this kind of relation that takes place with the actors and actresses especially when you see them for several years. I remember when Antonio Banderas used to call me Marcello (Marcel in Spanish). I had a kind of friendship with Sharon Stone, who came more than 5 times for her movies then she was part of the panel. Do you remember any inconvenience at work ? There are some actors who are less friendly than the others but it is always good to be with them. They spend the best moments when they are waiting for the “Palme d’Or” prize. They are always impatient but I try to calm them by telling them that you got the best part of the event so you have to just wait for the final step. (Capture NM) “ Antonio Banderas used to call me Marcello ” Do you help the fans in meeting their favorite stars ? Sometimes, I try to bring the stars to meet the crowd waiting for them. You have to fit in this responsibility and think a bit larger for everyone’s sake. Once, I took Penelope Cruz to meet one of her biggest fans and take a picture with him. What about your relationship with the journalists ? By time, we get to know each other’s. They are almost the same coming every year and we work together so we can get the best result for the three of us: the star, the journalist and the protocol in the festival. Sometimes, I have the chance to guide an artist so they can meet him. BY CARMEN JOUKHADAR Marcel with Vincent Cassel. Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015 13 14 Samedi 16 mai 2015 - Nice-Matin LES PALMES DU JOUR LE TOP BAIN DE FOULE Michelle Rodriguez a mis ses adversaires au tapis dans la catégorie selfie, hier soir. L’actrice a gagné la palme de la star choupinette en plongeant dans un bain de foule avant d’aller voir Irrational man. Autographes, photos, petits coucous… Pour Michelle, habituée des rôles de gros bras dans les blockbusters, cœur avec les doigts LE SELFIE CHANMÉ TON SELFIE, BERTRAND Bertrand Chameroy s’est fait plaisir, hier, en postant ce selfie “avec une amie” sur Instagram. Le chouchou de D8 s’est payé le luxe d’une pose avec Eva Longoria, comme ça pour le fun, parce que si t’as pas ton selfie avec l’ex de Tony Parker à 26 ans, t’as raté ta vie. LA PHRASE LE FLOP WOODY ALIEN “ Piss off ”. Ce pourrait être la bulle imaginaire au-dessus d’un Woody Allen visiblement au bout du rouleau. L’œil hagard et le poil terne, le vieux routard de la comédie sentimentale affiche un faux air de Popeye pris en flagrant délit de somnambulisme. Attention toutefois, l’Américain était peut-être dans son rôle d’Irrational Man. “J’ENCHAINE LES INTERVIEWS NON-STOP, MAIS J’AI RÉUSSI À ENGLOUTIR CE POULET EN DEUX MINUTES.” SALMA HAYEK, EN PLEIN MARATHON CANNOIS, NE NOUS RACONTE PAS DE SALADES SUR INSTAGRAM. LA TENUE Le bleu, Seydoux Polaire Léa. L’égérie Prada commence à avoir de la bouteille à Cannes, façon Blue Lagoon et glace pilée. L’actrice s’est affichée dans une robe Miu Miu froide comme ses yeux, altière comme son pedigree d’aristocrate du cinéma. La James Bond girl, en papier glacé sur tapis rouge, souffle le chaud et le froid, dans un remake de Blue is the warmest color qui tombe à pic. LE DÉTAIL PARKER EST #POSEY Flashback seventies. La chevelure enroulée dans un turban de lurex digne des plus folles soirées chez Castel, Parker Posey, à l’affiche d’Irrational Man, avait des faux airs de Sophia Loren hier soir. L’actrice américaine a complété le look avec des lunettes mouche du plus bel effet. Seul bémol, son interprétation un peu trop littérale des fripes seventies avait un air de déjà-vu… Qu’on connaît Parker. Nice-Matin Festival Supplément gratuit - Mai 2015. Edité par Nice-Matin SCIC SA à directoire et conseil de surveillance à capital variable. 214, boulevard du Mercantour 06290 Nice Cedex 3. Directeur de la publication : Robert Namias. Directeur délégué des rédactions : Denis Carreaux Impression : Nice-Matin SCIC SA à directoire et conseil de surveillance à capital variable. Commission paritaire Nice-Matin : 0615 C86665. ISSN en cours. Dépôt légal à parution. La reproduction ou l’utilisation, sous quelle que forme que ce soit, de nos articles ou informations est interdite. Rédaction en chef : Olivier Marino, Philippe Holste Rédaction : Margot Mentha, Carmen Joukhadar, Lauriane Sandrini, Antonin Deslandes, Alice Gobaud, Sacha Zylinski. Photographes : Franz Chavaroche, Sébastien Botella, Patrice Lapoirie, Frantz Bouton Secrétariat de rédaction : Thomas Michel Maquette : Karine Wenger Nice-Matin - Samedi 16 mai 2015 15
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