interet de l`irrigation en bananeraie au camerou n

- 49 5
Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972
INTERET DE L'IRRIGATION EN BANANERAIE AU CAMEROU N
Ph . MELIN et J . MARSEAULT *
INTER ET
- DE L'IRRIGATION EN BANANERAIE AU CAMEROUN
Ph . MELIN et J . MARSEAULT (IFAC)
Fruits, Juil .-aug. 1972, vol . 27, n°7-8, p . 495-508 .
RESUME - Description de trois expériences d'irrigation, poursuivie s
plusieurs années : deux avec des dates de plantation différentes, à
Nyombé, région de Mungo, 80 m d'altitude, la troisième à Lysoka ,
450 m d'altitude . Dans les trois cas, les effets de l'aspersion ont ét é
positifs, dans un cas, le gain de rendement a été élevé. Données su r
la rentabilité .
Les possibilités d'irrigation dépendent de la présence de rivières,
qui sont rares dans le Mungo, mais plus nombreuses sur les plateau x
d'Ekona, Molyko, au pied du Mont Cameroun .
La zone bananière du Cameroun offre des conditions climatiques dans l'ensemble favorables au bananier . Les effet s
d'une saison sèche peu prolongée (3 mois en moyenne) fu rent longtemps considérés comme négligeables pour la culture du Gros-Michel . Une première expérience d'irrigation effectuée avec cette variété à la Station IFAC de Nyomb é
n'avait d'ailleurs pas permis de démontrer l'intérêt de cett e
technique .
Le problème s'est retrouvé posé avec l'adoption de cultivars à hauts rendements du type Poyo ou Grande Naine . L e
déficit hydrique que l'on enregistre du 15 novembre au 1 5
février se traduit par une moindre résistance des bananier s
aux coups de vent fréquents de mars à mai, une baisse importante du rendement et aussi de la qualité : fruits courts ,
régimes murissant sur pied ou en cours de transport .
La rentabilité de l'irrigation restait cependant à démontrer . C'est dans ce but que de nouvelles expériences d'irrigation furent entreprises dans deux sites écologiques différents . D'une part dans la plaine du Mungo à Nyombé (altitude 80 m) au Cameroun oriental, d'autre part sur la zone de s
hauts plateaux du Cameroun occidental à Lysoka (altitud e
450 m) . Nous exposerons séparément les conditions et le s
résultats des deux expériences, dont le seconde a été conduite par M . BEUGNON et B . AUBERT, agronomes à l'IFAC ,
qui se sont succédés au Centre de Recherches d'Ekona .
ETUDE DE L'IRRIGATION A NYOMB E
Conditions de climat .
Les données générales se trouvent au tableau 1 . Le clima t
est caractérisé par une saison sèche assez courte (mi-novembre à mi-février) et une saison des pluies très marquée (mi juin à mi-octobre) .
La pluviosité moyenne est de 2 .751 mm pour 163 jours d e
pluie par an .
La température moyenne annuelle est élevée toute l'an née et assez constante : 25°1 à 27°6 (moyenne 26°4) . Les
moyennes mensuelles des températures journalières minim a
se situent entre 21°5 et 22`'2 (moyenne annuelle 21°9) et le s
moyennes mensuelles des températures journalières maxim a
entre 28°3 et 33°2 (moyenne annuelle 26°4) .
La moyenne des insolations annuelles est faible : 1 .867, 4
heures . L'insolation est la plus élevée de novembre à févrie r
quand les précipitations sont rares .
L'humidité relative est toujours élevée . A 7 heures elle est
voisine du maximum tout au long de l'année (95,8 p . cent )
à 13 heures elle est en moyenne de 74,2 p . cent et de 82,5
p . cent à 18 heures .
L'évaporation est évidemment maximale durant la saiso n
sèche et est en moyenne faible au cours de l'année : 589, 5
mm (Piche) .
L'évapotranspiration potentielle fait apparaitre un défici t
théorique de décembre à mi-mars (figure 1) .
Le tableau 2 donne le détail de précipitations enregistrées
* - IFAC - B .P . 13 - NYOMBE (République du Cameroun) .
Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972
496 -
TABLEAU 1 - Climatologie - IFAC - Nyombé (4'5 lat . N) .
F
Observations
J
Température minima *
Température maxima *
Température moy . *
Insolation moyenn e
(heures) **
Précipitations (mm) *
Nombre de jours d e
pluie *
E T P***
21,5
31,9
26,7
Pluie minimal e
observée en
l'année
Hygrométrie à 7 h *
à 13 h *
à 18 h *
Évaporation Pich e
****
Évaporation (Bac Arp
*****
A
M
J
A
J
S
O
N
D
21,9
31,5
26,7
Tota l
annuel
22,2
32,6
27,3
22,0
32,0
27,0
22,2
31,6
26,9
22,0
30,2
26,1
21,8
28,4
25,1
21,7
28,3
25,0
21,8
30,0
25,8
21,8
30,9
26,3
21,9
31,4
26,6
209,0 191,5
21,0 ' 46,4
182,3
173,3
173,4
263,9
183,3
227,4
136,7
333,2
71,9
344,2
68,3
401,6
97,0
456,8
157,0
355,9
182,9
116,7
214,1 1867,4
10,9 2751, .1
3
138
5
154
11
144
14
136
14
130
17
110
22
87
24
87
24
109
20
122
7
128
1962
1963
1970
1961
1958
1961
1966
1958
1970
1969
1969
1965
2
129
195 9
196 1
196 2
197 0
152,7
112,3
131,7
172,3
246,2
288,9
170,8
20,2
0, C
196 0
52, 4
2,4
54,8
1969
1963
1969
1964
1970
1970
1959
1967
1968
1964
1968
58,8
129,5
271,1
439,0 348,5
608,2
572,6
550,8
702,7
582,7
215,1
96
71
80
56,4
96
71
77
95
67
75
95
70
78
96
72
79
96
74
83
96
76
86
96
81
89
96
82
90
96
78
87
96
74
84
96
74
82
63,0
65,7
59,8
52,6
51,1
42,0
31,3
30,6
37,6
47,5
51,9
105,2
119,9
116,8
116,4
113,3
92,4
60,2
67,0
87,3
112,2
115,4
Moyenne
annuell e
21, 9
31, 0
26, 4
22,0
33,2
27,6
0,0
Pluie maximale
observée e n
l'année
M
16 3
147 L
95,8
74, 2
82, 5
589, 5
109,0 1215, 1
**** - moyenne de 10 années
* - moyenne calculée sur 13 années : 1958 à 1970 .
** - moyenne de 6 années : 1965 à 1970 .
*** - calculé suivant la formule de PAPADAKIS .
: 1962 à 197 1
***** - moyenne de 3 années : 1969 à 1971 .
TABLEAU 2 - Pluviométrie de juin 1967 à octobre 1971 (Nyombé) .
Année
Mois
J
F
M
-
-
-
-
451,8
19
299,6
20
550,8
28
532,9
28
501,7
26
138,2
10
9, 5
1
265,0
14
1843
20
430,9
20
301,1
24
533,9
26
702,7
24
226,5
15
17, 3
5
215,4
15
195,4
17
360,4 466,8
18
28
358,7
30
288,9
26
170,8
17
75,9
6
121,6
7
391,8
16
194,7
10
348,5
16
608,2
21
272,3
21
246,2
26
441,9
24
458,4
23
72,5
7
0, 0
0
203,6
13
208,7
11
592,1
27
552,9
27
374,9
22
495,6
22
-
-
1967
Précipitations (mm)
Nombre de jours de pluie
-
1968
Précipitations
Nombre de jours de pluie
28,7
2
78,2
5
1969
Précipitations
Nombre de jours de pluie
58,8
5
53,6
6
119,7
10
271,1
15
1970
Précipitations
Nombre de jours de pluie
2,4
5
235,3
13
1971
Précipitations
Nombre de jours de pluie
23,8
6
1,5
1
114,5
7
58,1
8
A
M
J
J
A
S
O
N
D
3, 1
5
-
- 49 7
Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972
TABLEAU 3 - Précipitations des saisons sèches 1967-1968 à 1970-1971 (Nyombé) et complément par irrigation .
Mois
Saison
sèche
Décades
Novembre
le
2e
1967 1968
Précipitations (mm)
Nombre de jours d e
pluie
19681969
Précipitations (mm)
Nombre de jours d e
pluie
69,9
1969 1970
Précipitations (mm)
Nombre de jours d e
pluie
87,9 31,7
19701971
Précipitations (mm)
Nombre de jours d e
pluie
Décembre
3e
le
2e
3e
Janvier
le
3e
105,7 10,0 22,5 0,0 9,5 0,0 28,7 0,0
7
5
4
2
2
0
2
2
0
le
0,0 0,0
8,0 70,2 57,0
0
1
0
0
4
3
0
0,0 0,0
3
3
2,0 0,3 2,8 0,0 23,3 0,5
2,1
0,3 72,0
1
0
4
1
2
2
0
5
1
0
8,0 50,0 14,5 0,0 0,0 0,0
1,5 0,0
0,0 0,0 33,8 80,7
3
1
0
2
5
2
0
0
0
Précipitations
68, 7
1967-68
1968-69
113, 6
31, 0
1969-70
49,8
1970-71
La saison sèche 1968-69 a été relativement arrosée, cell e
de 1967-68 assez . normale pour Nyombé . Deux saisons sèches particulièrement sévères se sont succédées en 1969-7 0
et 1970-71 .
Dispositif expérimental et traitements .
Deux dates de plantation ont été retenues : 2 juin 196 7
période habituelle des plantations de culture sèche au Cameroun et 19 octobre 1967, en fin de saison des pluies, pou r
bénéficier au maximum des effets de l'irrigation . On peu t
donc parler de deux essais effectués simultanément avec u n
décalage de 4 mois et demi .
I I y a deux répétitions par date de plantation et par traitement : irrigué et non irrigué . Les parcelles sont de 180
pieds significatifs soit 360 pieds pour chaque traitement . U n
seul mode d'irrigation est étudié : l'aspersion .
Conduite de l'expérimentation .
Le cultivar est 'Grande Naine' planté à 2020 pieds à l'hectare . Les techniques culturales sont celles habituellemen t
appliquées sur la Station de Nyombé . Après que le terrai n
ait été passé au Rome plow puis sous-solé en croisé, les souches sont déposées au fond de raies ouvertes au ditcher, qu i
ne sont que partiellement refermées . Faute de disponibilit é
suffisante le matériel végétal utilisé était de qualité médiocre : petites souches pour la plantation de juin,demi souche s
avec oeilletons pour celle d'octobre .
La fumure minérale exclusivement azotée est apportée
0
0
4
3
4
4
1,8
1
Apport par Défici t
irrigation théoriqu e
2e
3e
21,0
41,7
6,0 8,5 8,8 0,0 46,1 0,0 12,7 0,0 31,5 22,1 77,3 127,4
3
0
3e
2
1
1
2e
1
0
0
le
Mars
0,0
pendant la durée de l'essai : juin 1967 à octobre 1971 . S i
l'on considère la pluviosité de chaque saison sèche (du 2 0
novembre au 20 février) (tableau 3) on relève les chiffre s
suivants :
Saison sèche
2e
Février
2
3
66,4
5
6
27,8 135,5
3
6
40,9
15,4
4
3
485
32 9
15
429
34 3
13
528
39 8
16
462
14
sous forme de sulfate d'ammoniaque et d'urée sur la base d e
160 g de N par pied et par an en 9 applications .
La lutte contre le charançon a été assurée par deux épandages annuels de 25 à 30 g de produit commercial à 50 p .
cent de HCH . On a appliqué deux fois par an 8 litres pa r
hectare de nématicide à 75 p . cent de DBCP . Contre la cercosporiose, l'application aérienne d'huile seule a été effectuée rugulièrement à un rythme de 8 à 15 jours les troi s
premières années . En 1971 on a utilisé mensuellement u n
mélange huile + 300 g par hectare de Benlate .
En ce qui concerne l'irrigation on a employé un matérie l
portable de marque PERROT . Les arroseurs placés sur de s
trépieds de 4 mètres de hauteur, dispensant une pluviométrie horaire de 8 à 10 mm .On a utilisé une pompe de 60 m 3 /
animée par un tracteur à point fixe .
L'irrigation était déclenchée chaque fois que la pluviométrie naturelle et artificielle descendait en dessous de 60 m m
pour une période de 15 jours consécutifs . La durée d'arrosage était de 4 heures correspondant à une pluviométrie d e
33 mm environ . Les apports d'eau par irrigation ont toujours largement dépassé le déficit théorique (tableau 3) .
Résultats agronomique s
Les observations ont porté sur la date de sortie des inflorescences, la précocité, les rendements et les caractéristique s
des doigts . Les essais ont été conduits pendant 4 années .
Plantation de juin .
•Sortie des inflorescences et précocité .
L'irrigation a peu influencé la sortie des inflorescences .
Le pourcentage de pieds fleuris est légèrement plus élevé à
partir du 2ème cycle avec l'irrigation (tableau 4) . On remarquera que 4 ans après la mise en place, plus de 50 p . cent de s
bananiers ont donné une fleur de 5ème cycle et pour quelques pieds de 6ème cycle .
446
498 -
Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2
450
TABLEAU 4 - Pourcentage de floraison par rapport a u
nombre de pieds plantés .
400
N°cycle
1er
Témoin
Irrigué
94,1
93,6
2ème
3ème
46i-ne
5 6 ine
6èm e
85,8
91,9
81,9
85,8
90,0
90,5
53,9
58,3
1, 4
3,9
35 0
30 0
La figure 2 montre les sorties des inflorescences en pourcentages cumulés de mois en mois . Les courbes des deu x
traitements sont toujours très voisines . On relève pour le s
trois premiers cycles une très légère avance du témoin qu i
semble devoir être attribuée à l'hétérogénéité du matérie l
végétal à la plantation .
Les données chiffrées de la précocité (tableau 5) ne fon t
apparaitre que de faibles différences entre les deux traitements .
25 0
20 0
15 0
10 0
50
*Récolte .
0
D J F
M A M J J
AS
O N
D
Les résultats par cycle et par traitement sont consigné s
dans le tableau 6 .
G . 2 . -SORTIE DES INFLORESCENCES EN POURCENTAGES CUMULES MENSUELLEMENT . Plantation du 2 juin 1967 . NYOMB E
) p.
nt
D
3
3
0
D
D
.1 F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N U J F M A M J J A S O N D J F M A M
1968
témoin non irrigué • — •
1969
irrigué (aspersion)
1971
197 2
J
- 499
Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972
TABLEAU 5 - Observations de la précocité (en jours) .
Observations
Intervall e
Intervall e
Intervall e
Plantation-floraison
Plantation-coupe
Intervall e
Floraison-coupe
entre récolte s
témoin irrigu é
Cycle
témoin
irrigué
témoin irrigué
témoin irrigué
28 9
568
84 3
1140
29 5
58 1
86 3
1142
37 4
66 4
94 0
1229
94
99
99
102
premier cycl e
deuxième cycl e
troisième cycl e
quatrième cycle
38 1
67 6
96 0
1229
93
96
97
99
29 0
29 5
27 6
289
284
26 9
TABLEAU 6 - Résultats de la récolte par cycle .
Cycle
Premier cycle
deuxième cycle troisième cycle
Observations
témoin irrigué
témoin irrigué
p . cent régime s
récolté s
Poids moye n
régimes (kg )
Rendement/h a
régimes
témoin irrigué
quatrième cycle
cinquième cycle
sixième cycl e
témoin irrigué
témoin irrigué
témoin irrigu é
93
94
79
83
77
79
78
81
27
34
0
20, 9
22, 7
27, 4
29, 1
23, 8
25, 8
24, 7
27, 6
27, 8
30, 5
-
39,4
42,9
43,6
51,9
37,2
41,5
39,0
45,5
15,3
20,7
0
L'irrigation augmente sensiblement le poids moyen de s
régimes de :
1,8 kg en premier cycl e
1,7 kg en deuxième cycl e
2,0 kg en troisième cycl e
2,9 kg en quatrième cycl e
2,7 kg en cinquième cycl e
Au point de vue rendements, les suppléments de récolt e
par irrigation se répartissent de la manière suivante :
premier cycle
3,5 t/h a
deuxième cycle
8,3 t/h a
troisième cycle
4,3 t/h a
quatrième cycle
6,5 t/h a
cinquième cycle
5,4 t/h a
sixième cycle
0,2 t/h a
Globalement (tableau 7) l'irrigation accroit le poid s
moyen des régimes de 2,1 kg sur les quatres premiers cycle s
et le tonnage récolté par hectare de 28,2 tonnes sur quatre
années de culture soit un accroissement de rendement d e
7,1 tonnes par hectare et par an .
0, 2
35
0, 2
TABLEAU 7 - Résultats globaux de la récolte .
Observations
Témoin
Irrigué
Accroissement pa r
irrigatio n
Poids moyen en k g
(sur quatre cycles )
24,2
26,3
2, 1
174,5
202,7
28, 2
43,6
50,7
7, 1
Tonnage récolté
(sur quatre ans )
Rendement/ha/an
en tonnes
•Observations pomologiques .
Les caractéristiques du doigt dit représentatif (doigt in terne médian de la deuxième main des régimes) sont portée s
au tableau 8 .
L'irrigation accroit le poids des fruits de façon importante en premier et deuxième cycle (13 et 15 grammes) moin s
sensiblement en troisième et quatrième cycle (9 et 6 gram -
TABLEAU 8 - Caractéristiques du doigt représentatif .
Cycle
Observations
Poids (grammes)
Longueur (cm)
P/L
Coloratio n
échelle 1 FAC
Premier cycle
deuxième cycle
troisième cycle
quatrième cycle
cinquième cycl e
témoin irrigué
témoin irrigué
témoin irrigué
témoin irrigué
témoin irrigu é
149
18,6
8,0
163
19,4
8,4
176
20,5
8,6
191
21,4
8,9
180
20,2
8,8
189
20,9
9,0
195
20,5
9,4
201
21,2
9,4
177
20,7
8,5
21 1
22, 0
9, 6
7,1
7,1
8,7
8,8
8,5
8,6
10,9
10,6
9,2
9,7
Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2
500 -
mes) . Sur le début de récolte cinquième cycle, l'augmentation de poids est très élevée (+ 34 grammes) . Pour les 4 premiers cycles qui ont été entièrement récoltés, l'accroisse ment est de 10,75 grammes en moyenne .
La longueur des fruits suit la même progression : plu s
élevée en premier et deuxième cycle (0,8 et 0,9 cm) qu'e n
troisième et quatrième cycle (0,7 cm), importante sur l e
cinquième cycle (1,3 cm) .
L'irrigation ne semble pas avoir modifié la coloration de
la pulpe des fruits.
•Conclusion sur cet essai .
Sur cette plantation de début de saison des pluies, l'irri gation ne modifie pas la précocité quels que soient les cycles .
Elle accroit par contre le poids moyen des régimes de 2,1 k g
en moyenne et le rendement en régimes de 7,1 tonnes pa r
hectare et par an . Elle améliore les caractéristiques dimensionnelles des fruits sans modifier apparemment la coloration de la pulpe .
Les pourcentages de floraison sont nettement plus élevé s
avec l'irrigation (tableau 9) . Du premier au cinquième cycl e
les différences sont respectivement les suivantes : 2,2, 8,6 ,
14,1, 6,1 et 5,2 p . cent . On notera que quatre ans après l a
mise en place, 80,3 p . cent des bananiers dans le témoin, e t
86,4 p . cent dans l'irrigué ont donné une fleur de cinquièm e
cycle ainsi qu ' un début de floraison sixième cycle .
TABLEAU 9 - Pourcentage de floraison par rapport a u
nombre de pieds plantés .
N'cycle
1er
2ème
3ème
4ème
5ème
6èm e
Témoi n
Irrigué
95, 3
97,5
85, 8
94,4
80, 0
88,3
80, 2
94,1
80, 3
86,4
14, 2
19,4
La précocité du traitement irrigué par rapport au témoi n
(tableau 10) est importante particulièrement au premier cycle . Si on se réfère à l'intervalle plantation-coupe l'irrigatio n
a hâté la récolte de :
Plantation d'octobre .
52 jours
15 jours
21 jours
29 jours
•Sortie des inflorescences et précocité .
La date de plantation correspond à la fin de la saison de s
pluies . Aussi les sorties d'inflorescences ont elles été profondément influencées dès le premier cycle par l'irrigatio n
(figure 3) . Les courbes correspondant aux parcelles ((témoin» et ((irriguée» sont toujours très nettement décalées .
en premier cycl e
en deuxième cycl e
en troisième cycl e
en quatrième cycl e
FIG . 3 . - SORTIE DES INFLORESCENCES . POURCENTAGES CUMULES MENSUELLEMENT . Plantation du 19 octobre 1967 . NYOMBE .
100
90
80
70
60
$
r
X
/
50
/
40
I
30
20
1er cycle
bine cycle
7
~
i 3ème cycle
/
><
,
>< /
/
r
ri
,' •~
4ème cycl e
6ème cycl e
5ème cycle
><'
10
;
;
X
l ~
~
r~•
Ki'
~3i
.r
~
M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S
1968
1969
1970
197 1
O
- 50 1
Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972
Sur les quatre premiers cycles de culture l'irrigation ac croit le poids moyen des régimes 2,3 kg . Sur quatre ans, l a
différence de rendement est de 47,2 T/ha soit un supplément de récolte de 11,8 tonnes par hectare et par an (tablea u
12) .
• Récolte .
Les différences entre témoin et irrigué sont particulière ment importantes (tableau 11) .
Les pourcentages de régimes récoltés sont nettement plu s
élevé avec l'irrigation . On relève les différences suivantes :
TABLEAU 12 - Résultats globaux de la récolte .
plus 4 p . cent en premier cycl e
plus 9 p . cent en deuxième cycl e
plus 6 p . cent en troisième cycle
plus 12 p . cent en quatrième cycl e
plus 13 p . cent en cinquième cycl e
plus 1 p . cent en sixième cycle .
L'irrigation augmente fortement le poids moyen des régi mes au premier cycle . Par la suite les différences ont tendan ce à s'atténuer . Elles se chiffrent ainsi :
Témoin
Poids moyen en k g
(sur 4 cycles )
27,4
29,7
2,3
217,6
264,8
47,2
54,4
66,2
11,8
Tonnage récolté
(sur 4 ans )
Rendement/ha/an
en tonnes
plus 5,5 kg en premier cycl e
plus 2,7 kg en deuxième cycl e
plus 0,9 kg en troisième cycl e
plus 0,2 kg en quatrième cycl e
plus 1,5 kg en cinquième cycl e
Irrigué
Accroissemen t
par irrigatio n
Observations
Observations pomologiques .
Les résultats par cycles figurent au tableau 13 .
On observe un effet similaire sur les rendements :
L'irrigation augmente très fortement le poids du doigt e n
premier cycle (30 grammes) et encore très sensiblement su r
les cycles ultérieurs : 9, 16, 4 et 17 grammes .
I I en est de même pour la longueur des fruits qui gagnen t
1,7 cm en premier cycle, puis 1,1 cm, 0,5 cm, 0,2 cm et 1, 0
cm sur les deuxième, troisième, quatrième et cinquième cycles .
plus 12,3 tonnes en premier cycl e
plus 10,4 tonnes en deuxième cycl e
plus 5,1 tonnes en troisième cycl e
plus 8,0 tonnes en quatrième cycl e
plus 10,8 tonnes en cinquième cycl e
plus 0,6 tonnes en sixième cycle .
TABLEAU 10 - Observation de la précocité (jours) .
Intervall e
Intervall e
Intervall e
Plantation-floraison Plantation-coupe Floraison-coupe
Cycle
Témoin
premier cycle
deuxième cycle
troisième cycle
quatrième cycle
237
466
738
1013
Irrigué
182
449
718
993
Témoin
Irrigué
336
557
833
1110
284
542
812
1081
Témoin
103
97
95
101
Irrigué
10 4
94
95
99
Intervall e
entre récolte s
Témoin
221
276
277
Irrigué
25 8
27 0
26 9
TABLEAU 11 - Résultats de la récolte par cycle .
Cycle
Premier cycle
irrigué
deuxième cycle troisième cycle
quatrième cycle
cinquième cycle
témoin
témoin
irrigué
témoin
Observations
témoin
irrigué
témoin
irrigué
irrigué
p . cent régime s
récolté s
92
96
79
88
78
84
74
86
59
72
poids moye n
des régimes k g
21, 0
26, 5
27, 8
30, 5
29, 2
30, 1
31, 6
31,8
31, 3
Rendement t/ha
régimes
39,1
51,4
44,4
54,8
46,2
51,3
47,1
55,1
37,0
sixième cycl e
témoin
irrigu é
5
6
32, 8
37, 7
37, 5
47,8
3,8
4,4
n 7-8, 197 2
Fruits - vol . 27,
502 -
TABLEAU 13 - Caractéristiques du doigt représentatif .
Premier cycle
Deuxième cycle
Troisième cycle
Quatrième cycle
Cinquième cycl e
Témoin
Témoin
Témoin
Témoin
Témoin
Irrigu é
206
21,9
9,4
10,1
196
21,6
9,1
9,5
21 3
22, 6
9, 4
9,4
Cycle
Observations
Poids
Longueur
P/L
Coloration
157
19,0
8,2
9,1
Irrigué
187
20,7
9,0
8,2
181
20,6
8,7
8,5
Irrigué
190
21,7
8,7
8,7
184
21,0
8,7
8,4
Irrigué
200
21,6
9,0
8,4
202
21,7
9,3
10,5
Irrigué
TABLEAU 14 - Climatologie Ekona .
Tota l
annuel
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
Température minima
Température maxima
Température moyenn e
Insolation moyenne
(heures)
Précipitations (mm )
Nombre de jours
de pluie
ETP
19,4
28,9
24,2
19,4
29,3
24,4
19,9
29,4
24,7
20,3
28,7
24,5
20,9
28,8
24,9
19,7
27,2
23,5
19,6
25,3
22,5
19,1
24,9
22,0
19,6
26,4
23,0
19,5
28,1
23,8
19,1
28,3
23,7
19,4
28,8
24,1
140,3
24,2
133,4
65,6
134,8
121,5
138,1
194,2
150,2
197,4
98,6
42,5
30,0
278,6 446,0 486,2
58,6
382,6
122,2
198,5
135,7
100,2
128,1
5,6
1312, 5
2500, 6
2
112
3
128
9
115
13
104
15
100
18
74
26
67
27
67
24
80
20
102
8
106
1
111
16 6
116 6
Hygrométrie à 7 h 00
Hygrométrie à 13 h 00
Hygrométrie à 18 h 00
Evaporation (Piche)
91
69
86
68,9
89
61
91
70,4
91
68
89
74,1
90
67
90
62,7
91
74
88
63,4
91
74
89
48,6
95
84
93
30,3
95
84
94
28,3
95
79
92
34,5
92
75
92
46,9
92
70
89
45,9
91
68
88
58,3
Observations
En premier cycle, l'irrigation semble avoir atténué la coloration de la pulpe mais elle n'a apparemment pas modifié c e
facteur sur les cycles ultérieurs .
Conclusion sur cet essai .
La date de plantation retenue qui correspond à la fin d e
la saison des pluies, a permis aux bananiers de bénéficier a u
maximum de l'effet de l'irrigation . Cela provoque une précocité accrue, un gain de poids de 2,3 kg par régime et u n
supplément de récolte très important de 11,8 tonnes par h a
et par an . En outre les caractéristiques dimensionnelles de s
doigts sont fortement améliorées .
Cette plantation d'octobre donne des résultats largemen t
supérieurs à ceux enregistrés pour la plantation de juin . I l
faut cependant se garder d'une interprétation écologique d e
ces différences, vu la disparité du matériel végétal employé .
Moy .
an .
19, 7
27, 8
23, 8
91, 9
72, 7
90, 0
632,3
ETUDE DE L'IRRIGATION A EKON A
Conditions de climat .
La situation en altitude d'Ekona (450 m) modifie certaines données climatiques par rapport à Nyombé (tableau 14) .
En particulier les températures y sont nettement plus basses .
On enregistre en moyenne 23°8,avec 19°7 de minima et 27°8
de maxima .
L'évapotranspiration potentielle est plus faible et le défi cit théorique moins élevé (figure 4) .
Les précipitations aussi fréquentes sont moins importante s
en quantité totale (2 .500,6 mm) .
L'insolation est particulièrement faible (1 .312,5 heures) .
Le tableau 15 donne le détail des précipitations enregistrées pendant la durée de l'essai : janvier 1968 à mars 1972 .
De même qu'à Nyombé, les saisons sèches 1969-1970 e t
1970-1971 ont été particulièrement sévères (tableau 16) .
* - L'essai était situé à Muae, à quelques km d'Ekona (4 1 Lat . N) .
- 50 3
Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972
sous forme de sulfate d'ammoniaque toujours sur la base d e
160 g de N par pied et par an mais en 8 épandages . On a
effectué deux traitements annuels de 30 g de KEPONE pou r
lutter contre le charançon et appliqué deux fois par an 5
litres par hectare de NEMAGON sur les 3 premiers cycles . Ce
traitement nématicide devait se révéler insuffisant . D'importants dégâts dûs aux nématodes ont été observés en particulier au troisième cycle . Aussi sur le quatrième cycle de culture, le traitement a été renforcé avec trois applications de hui t
litres par hectare . Le contrôle de la Cercosporiose a été assuré par des traitements réguliers à l'huile seule .
500
450
400
35 0
30 0
Pour l'aspersion, on a utilisé un matériel WRIGHT RAI N
permettant une pluviométrie horaire de 5 mm . On a apporté en moyenne 40 mm par semaine y compris la pluviométrie naturelle .
En ce qui concerne l'irrigation par gravité, les quantité s
d'eau n'ont pu être appréciées de façon rigoureuse, la natur e
du sol, très drainant, ne permettant pas le contrôle des per tes dans les canaux de terre .
250
200
15 0
10 0
Résultats agronomiques
On a effectué les mêmes observations que dans les essai s
de Nyombé . Elles ont porté sur quatre cycles de culture soi t
50 mois environ .
50
0
D J F M A M J J
A
S 0 N
D
Sortie de l'inflorescence .
Quels que soient les cycles, le pourcentage de floraison a
été un peu plus élevé dans les parcelles irriguées que dans l e
témoin (tableau 17) .
Dispositif expérimental et traitements .
On a comparé deux modes d'irrigation : par aspersion e t
par gravité . L'essai est disposé en bandes parallèles qui cor respondent chacune à un traitement . II y a 561 bananiers
significatifs pour chaque bande . Trois bandes témoin séparent les traitements irrigués . Elles comprennent au tota l
1122 bananiers observés .
TABLEAU 17 - Pourcentage de floraison par rapport a u
nombre de pieds plantés .
Conduite de l'expérimentation .
Les techniques culturales appliquées sont très semblable s
à celles pratiquées à Nyombé . On signalera simplement quelques différences . L'essai a été planté le 20 janvier 1968 ave c
des souches de 'Grande Naine' à la densité de 2 .000 pied s
par hectare . La fumure azotée est apportée exclusivement
ter cycle
2ème cycle
3ème cycle
4ème cycl e
96,4
99,3
100
98,0
99,5
99,5
96,6
97,5
98,0
96, 6
98, 8
99,6
Témoin
Gravité
Aspersion
TABLEAU 15 - Pluviométrie de janvier 1968 à mars 1970 (Ekona) .
Année
Mois
J
F
A
M
151,1
214,0
202,7
J
A
S
O
N
D
834,4
641,8
510,9
236,0
101,2
4,8
Précipitations (mm )
Nombre de jours
de pluie
33,8
1
2
11
17
15
23
27
29
25
15
15
1969
Précipitations (mm )
Nombre de jours
de pluie
80,8
109,0
164,0
235,4
290,0
631,0
896,2
961,0
456,9
186,1
165,7
3
4
10
1970
Précipitations (mm )
Nombre de jours
de pluie
7,7
5,7
93,9
18
279,7
8
54,2
1971
Précipitations (mm )
Nombre de jours
de pluie
0,0
1972
Précipitations (mm)
44,2
0
3
36,9
4
3,6
10
434,6
J
1968
2
12,8
M
12
15
20
30
30
27
190,9
304,1
176,6
449,4
412,2
317,0
14
15
2
0, 3
1
0, 0
26
28
23
3
0
195,6
99,0
15
187,9
25
68,1
540,6
509,1
274,0
274,7
44,5
41, 3
7
13
8
13
26
27
25
20
5
118,2
-
-
-
-
-
-
-
-
3
-
Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2
504 -
TABLEAU 16 - Précipitations des saisons sèches 1967-1968 à 1971-1972 (Ekona) .
Mois
Saison
sèche
19671968
19681969
1969 1970
1970 1971
1971 1972
Novembre
Décades
le
Précipitations (mm)
Nombre de jours
de pluie
Précipitations (mm)
Nombre de jours
de pluie
Précipitations (mm)
Nombre de jours
de pluie
Précipitations (mm)
Nombre de jours
de pluie
142,5
2e
3e
le
2e
Février
3e
le
2e
Mars
3e
le
2e
Défici t
théori .
3e
2e
3e
le
0,8
0,5
0,0 3,6 0,0 33,8 0,0
0,0 0,0 10,0
2,8 91,1
8,1 51, 9
1
0
0
1,8 3,0 0,0
0
1
3
4,4 0,0 76,4 0,0 63,2 45,8 95,6 63,6
2
4, 8
1
1
1
2
0,0
0,3 0,0 0,0
0,0 7,3
3
0
1
0
3,9
0,0
0,0 0,0 0,0
30 1
5
1
1
79,2 10,8 11,2
7
3
102,7 63,0
Précipitations (mm)
Nombre de jours
de pluie
Janvier
Décembre
1
0
0
1
6
16 1
1
0
0
2
0
1
3
3
5
0,4 0,0
2,3
3,4 25,1 35,4 33, 4
1
1
2
4
2
5
33 7
5
0,0 0,0
0,0 0,0
4
13,
3
0,3 36,6 11,0 43,8
0
0
0
0
3,7 17,7 23,1 41,3 0,0 0,0
0
0
1
1
1
0,0 0,0 44,2 0,0
0,0
3,6
5,2 22,5 90,5
1
0
0
2
2
50,3
0
0
1
0
41 3
1
2
1
3
3
0
0
0
0
1
32 0
0
2
0
1
3
TABLEAU 18 - Observations de la précocité .
Observations
Cycle
Premier cycl e
Deuxième cycl e
Troisième cycl e
Quatrième cycle
Intervall e
Plantation-floraison
Intervall e
Plantation-coupe
Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion
221
533
907
1300
218
524
888
1262
21 9
52 5
86 3
1237
345
652
1036
1417
334
652
1010
1380
La figure 5 montre les sorties des inflorescences en pourcentages cumulés de mois en mois . Dès le premier cycle, l'irrigation a hâté la floraison . Sur les deux premiers cycles o n
n'observe pratiquement pas de différences entre les deu x
types d'irrigation . Ce n'est qu'à partir du troisième cycl e
que l'irrigation par aspersion hâte les sorties des inflorescences par rapport à l'irrigation par gravité qui devance ell e
même le témoin . On remarquera que quatre ans après l a
plantation, on n'observe pas encore de floraisons cinquièm e
cycle . C'est là un effet de l'altitude, où à 450 m les cycle s
sont d'environ 12 mois avec un intervalle floraison-récolte
de 120 jours en moyenne .
Les résultats chiffrés de la précocité (tableau 18) fon t
apparaître une très légère avance de l'irrigation au premie r
cycle, laquelle disparait au deuxième cycle . La différenc e
est particulièrement importante à partir du troisième cycle .
En se référant à l'intervalle plantation récolte, on relève le s
écarts suivants par rapport au témoin .
Gravité
premier cycl e
deuxième cycl e
troisième cycl e
quatrième cycle
Intervall e
entre récolte s
Intervall e
Floraison-coupe
- 11 jour s
0
- 26 jour s
- 37 jours
Aspersion
5 jour s
ljou r
48 jour s
-- 56 jours
+
34 0
65 3
98 8
1361
115
123
126
126
117
127
122
123
11 9
13 0
12 2
125
311
379
482
319
357
370
31 3
335
372
Résultats de la récolte .
Les résultats par cycles et par traitements sont consigné s
dans le tableau 19 .
Les pourcentages de régimes récoltés sur les deux premiers cycles sont très voisins dans tous les traitements . C e
n'est qu'à partir du troisième cycle que des différences apparaissent entre le témoin et les parcelles irriguées .
Pour les quatre cycles, l'irrigation augmente le poid s
moyen des régimes . Mais alors que les différences par rappor t
au témoin ont tendance à s'atténuer de cycle en cycle ave c
l'irrigation par gravité, elles augmentent avec l'aspersion . Pa r
rapport au témoin, on relève les écarts suivants ; en plu s
premier cycl e
deuxième cycl e
troisième cycl e
quatrième cycl e
Gravit é
Aspersio n
1 kg
1,2 k g
0,4 k g
1,0 kg
1,2 kg
2,6 kg
1,9 kg
3,7 kg
Au point de vue des rendements, on enregistre une augmentation spectaculaire au quatrième cycle due à des pied s
moyens et un nombre de régimes élevés . Il faut y voir u n
effet des trois applications de NEMAGON effectuées sur l e
Fruit, - vol . 27 .
- 505
197 2
FIG .5 . - SORTIE DES INFLORESCENCES . POURCENTAGES CUMULES MENSUELLEMENT . LYSOKA .
1U G
o .,.a°
~~f•
'
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J, r
/~
90
•. /
,
a~
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80
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ii
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LA'
l
60
~
+I
56
40
J•
,
~
30
20
~
2ème cycle
S 0
1968
N
D J F M
/
S 0 N D J F M
1969
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Urne cycl e
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Sème cycle
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1
1er cycle
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. J .%
° . X7
F .
J J A S 0
ND
1970
J F M
A
M J J
A S 0 N
197 1
témoi n
x irrigation par gravité P----Airrigatiun par aspersion
TABLEAU 19 - Résultats de la récolte par cycles .
Cycle
Observations
p . cent régime s
récoltés
Poids moyen de s
régimes kg
Rendement t/h a
régimes
Premier cycle }
Deuxième cycle
Quatrième cycl e
Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersio n
90,7
90,7
93,7
93,2
93,4
88,8
79,9
90,0
91,1
87,4
94,5
95, 2
22,1
23,1
23,3
24,0
25,2
26,6
22,0
22,4
23,9
22,2
23,2
25, 9
40,1
41,8
43,6
44,1
47,0
47,1
35,2
40,3
43,5
38,9
43,9
49, 3
quatrième cycle, à la suite des forts dommages de nématodes
observés l'année précédente . L'irrigation accroit la récolt e
dans les proportions suivantes
premier cycle
deuxième cycle
troisième cycle
quatrième cycle
Troisième cycle
Gravité
Aspersio n
1,7
2,9
5,1
5,0
3,5 tonne s
3,0 tonne s
8,3 tonne s
10,4 tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
tonnes
Globalement sur quatre cycles de culture (tableau 20 )
l'irrigation par gravité augmente le poids moyen des régime s
de 0,8 kg et l'aspersion de 2,2 kg . Si on calcule les rendements par hectare et par an (les derniers régimes de quatrième cycle ont été récoltés 50 mois environ après la plantation) , l'irrigation par gravité accroit annuellement la récolt e
de 3,5 tonnes et l'aspersion de 6,0 tonnes par hectare .
Observations pomologiques .
On observe de faibles différences avec même des résultat s
variables suivant les cycles (tableau 21) .
D
Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972
506 -
TABLEAU 20 - Résultats globaux de la récolte .
Accroissemen t
Observations
Témoin
Gravité
Aspersion
Gravité/témoin
Poids moyen su r
4 cycles
Tonnages récolté s
(sur 4 cycles )
50 mois
Rendement/ha /
an en tonnes
Aspersion/témoin
Aspersion/gravit é
22,6
23,5
24,9
0,9
2,3
1, 4
158,3
173,0
183,5
14,7
25,2
10, 5
38,0
41,5
44,0
3,5
6,0
2,5
TABLEAU 21 - Caractéristiques du doigt représentatif .
Cycle
Premier cycle
Deuxième cycle
Troisième cycle
Quatrième cycl e
Coloration
Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersio n
Poids g
Longueur cm
P/L
Coloration
130,9
17,1
7,6
7,2
136,0
17,4
7,7
6,9
138,0
17,4
7,9
7,1
159,0
17,2
9,2
6,4
160,3
17,4
9,1
6,5
Au premier cycle l'irrigation augmente le poids du doig t
de 5,1 g pour la gravité et 7,1 g pour l'aspersion .On retrouv e
un résultat similaire en quatrième cycle ( 4,1 g et 6,2 g) .Au
second cycle les résultats sont très voisins dans tous les traitements . Assez curieusement au troisième cycle, le poids d u
doigt est plus élevé dans le témoin que dans les parcelles irriguées .
En ce qui concerne la longueur, les différences sont faibles mais varient toujours dans le même sens quels que soien t
les cycles : + 0,15 cm en moyenne pour la gravité 6- 1+0,3 0
pour l'aspersion . Les observations de coloration ne permet tent pas de juger d'un effet de l'irrigation sur la couleur d e
la pulpe des fruits .
Conclusion sur cet essai .
Le déroulement de cet essai a été contrarié par une fort e
infestation de nématodes . Les deux applications annuelle s
de 5 litres par hectare de NEMAGON sur les trois premier s
cycles se sont avérées nettement insuffisantes . Ce facteu r
a certainement eu pour conséquence d'atténuer les différences entre le témoin et les parcelles irriguées . Alors que dan s
les essais de Nyombé les écarts ont tendance à s'atténuer d e
cycle en cycle, c'est au quatrième cycle que l'on enregistre
le supplément de récolte le plus important . Il faut y voir u n
effet du renforcement des traitements nématicides la dernière année .
Cette expérimentation permet cependant de constate r
que l'aspersion se révèle largement supérieure à l'irrigatio n
par gravité . L'écart se chiffre à 1,4 kg pour le poids moye n
des régimes et 2,5 t/ha par an en ce qui concerne les rendements .
Dans les conditions de déroulement de cet essai, l'aspersion augmente le poids des régimes de 2,2 kg en moyenne et
159,9
17,6
9,0
6,9
155,2
17,0
9,1
6,2
152,0
17,0
8,9
6,1
150,5
17,2
8,8
6,3
153,7
16,6
9,3
6,2
157,8
16,7
9,5
6,0
159, 9
17, 0
9, 4
6,1
les rendements de 6,0 tonnes par hectare et par an . Pa r
contre elle a un effet variable et faible sur les caractéristiques dimensionnelles des fruits .
BILAN ECONOMIQUE DE L'IRRIGATIO N
Les résultats agronomiques qui viennent d'être exposé s
nous renseignent sur le supplément de récolte qu'il est possible d'obtenir avec l'irrigation . Cette seule donnée perme t
déjà de situer un seuil de rentabilité approché de cett e
technique . Il importe cependant de souligner d'autres facteurs d'intérêt qui n'apparaissent pas directement dans ce s
essais et qui sont loin d'être négligeables .
La pratique de l'irrigation sur plusieurs hectares de bananeraies de la Station de Nyombé, montre que le pourcentage
de déchets au hangar d'emballage qui est en moyenne de 2 0
p . cent en culture sèche, tombe à 15 p . cent avec l'irrigation .
Parallèlement le pourcentage de fruits classés en catégorie I
passe de 40 à 70 p . cent . Enfin, alors que ces essais ne nou s
ont pas permis de juger d'un effet de l'irrigation sur la coloration de la pulpe, l'expérience prouve que les fruits issus d e
secteurs irrigués ont beaucoup moins tendance à mûrir e n
cours de transport . Ce phénomène est particulièrement sensible de mars à juin, époque traditionnelle de mauvaise qualité pour le Cameroun et qui coincide souvent aussi à un e
période de hauts cours sur le marché français .
Tous ces facteurs d'intérêt n'entrent pas dans le calcul d u
bilan économique qui suit . Il a seulement été tenu compte
des pourcentages de déchets différents avec et sans irrigation . Aussi il en ressort un bénéfice que l'on peut considérer
comme minimum et qui dans la pratique peut être largement
dépassé .
Cette étude ne porte que sur l'aspersion . Les possibilité s
- 50 7
Fruits - vol. 27, n°7-8, 1972
d'irrigation par gravité étant extrêmement réduites au Cameroun . Signalons cependant qu'elle a été pratiquée occasionnellement sur quelques plantations des hauts plateaux d u
Cameroun occidental .
1 - Revenu moyen au kg en régimes avec et sans irrigatio n
(en francs CFA - 1 F CFA = 0,02 F français) .
- Réalisation FOB moyenne au kg net de s
années 1968-1969-1970 - 1971 (chiffre s
30,48 F
réalisation IFAC)
- Total des frais de transit de WD Nyombé à
5,53 F
FOB Bonaneri
24,92 F
- Réalisation au kg net sur WD Nyombé
9,00 F
- Frais d'emballage
15,92 F
- Revenu moyen au kg net
- Revenu moyen au kg régimes ave c
irrigation (15 p . cent de déchets)
13, 5. 3 F
- Revenu moyen au kg régimes san s
irrigation (20 p . cent de déchets)
2 - Frais d'irrigation .
- Coût moyen d'une installation d'irrigatio n
par aspersio n
250 .000 F par hectare (prix TTC calcul é
sur une unité de 35 ha) .
- Amortissement (sur 5 ans)
12,74 F
- Frais de fonctionnement pour une unit é
de 35 h a
gasoil 120 litres/jour x 26,6 F
3 .192
huile 1,5 litre/jour x 120 F
180
main d'oeuvre 10 ouvriers /
jour x 200 F
2 .000
:
Total
5 .372
- pour 100 journées d'irrigation :
537 .200 F/an pour 35 hectares .
F
F
F
F
- Frais de fonctionnement par ha et par an
- Coût annuel de l'irrigation (par ha)
15 .350 F
65 .350 F
3 - Rentabilité de l'irrigation par aspersion .
A partir des résultats observés dans les trois essais étudiés ,
on a chiffré (tableau 22) les revenus et bénéfices qu'il étai t
possible d'envisager avec l'irrigation .
D'après nos bases de calcul (avec amortissement sur cin q
ans) le bénéfice possible par hectare et par an varie d e
45 .850 F dans le cas d'Ekona, à 65 .157 F pour la plantatio n
de juin de Nyombé et 137 .280 F pour celle d'octobre .
Soulignons qu'une installation d'irrigation peut êtr e
amortie très rapidement . Amortissement non compris, le s
revenus sont respectivement de 95 .850 F (Ekona), 115 .157 F
(plantation juin Nyombé), 187 .280 (plantation d'octobre) .
L'investissement peut donc être intégralement remboursé en deux ans et demi dans le cas d'Ekona, deux ans e t
moins d'un an et demi suivant la date de plantation pou r
Nyombé .
50 .000 F
/ha/a n
TABLEAU 22 - Revenus à l'hectare avec l'irrigation en CFA .
ESSAI NYOMBE
ESSAI E KON A
Plantation de juin
Plantation d'Octobr e
Plantation de janvie r
Témoin
Témoin
Irrigué
Témoin
Irrigu é
66 .200
13,53
895 .686
65 .350
830 .336
38 .000
12,74
484 .120
44 .00 0
13,5 3
595 .32 0
65 .35 0
529 .97 0
Irrigué
Poids récolté/ha/an en kg
43 .600
50 .700
Revenu moyen au kg régimes 12,74
13,53
Revenu brut/ha/an
555 .464 685 .971
Coût d'irrigation à l'hectare
65 .350
Revenu net/ha/an
555 .464 620 .621
Bénéfice par irrigation/h a
/an
65 .157
CONCLUSIO N
En se référant au prix réalisé (FOB) moyen des quatr e
dernières années, l'irrigation se révèle une technique haute ment rentable . Elle l'est sans doute bien davantage que ne l e
montrent les chiffres avancés . En effet elle permet d'accroître la qualité des bananes et le pourcentage de fruits classé s
en première catégorie (bananes longues et sans grattage) ,
donc de revaloriser la récolte . Excepté les trois mois de saison très pluvieuse, il est possible d'étaler sur le reste de l'an -
54 .400
12,74
693 .056
693 .056
137 .28 0
484 .120
45 . 85 0
née les travaux de replantation, de choisir les dates les plu s
favorables en fonction des cours et des périodes de surproduction sans être tributaire de la pluviométrie . Une technique comme «le recépage» en vue d'orienter la productio n
peut être généralisée sans problème . De plus les bananier s
irrigués résistent incomparablement mieux aux violent s
coups de vent en fin de saison sèche .
Si l'on tient compte de tous ces facteurs, la rentabilité d e
l'irrigation peut être très élevée .
508 -
PROBLEME DE L'IRRIGATION AU CAMEROU N
En raison de la structure géologique de la région, les possibilités d'irrigation des bananeraies existantes sont malheureusement réduites, du moins au Cameroun oriental . La zon e
des terrains volcaniques du Mungo est en effet caractérisé e
par l'absence de points d'eau . Tous les (marigots» se trou vent à la limite des terres volcaniques et sédimentaires .
Seules donc les plantations situées en bordure de la zon e
offrent des possibilités d'irrigation qui sont loin d'ailleur s
d'être toutes exploitées . Actuellement une seule plantatio n
de 70 hectares gérée par l'Organisation camerounaise de l a
Banane (OCB) est irriguée . Cet organisme envisage d'étc. .1dr e
son réseau à un autre bloc de 150 hectares .
La situation est très différente au Cameroun occidenta l
sur les hauts plateaux d'Ekona et de Molyko . Les nombreuses rivières qui prennent naissance au pied du Mont'Cameroun offrent des possibilités nombreuses d'utilisation . Su r
les 800 hectares de bananeraies de la Cameroun Develop -
Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2
ment Corporation (CDC), 200 hectares ont été irrigués pa r
aspersion au cours de la saison sèche 1971-1972 . Cette sur face sera portée à 400 hectares en 1972-1973 .
Rappelons que la plaine côtière de Tiko était couverte
par un réseau d'irrigation sous pression naturelle grâce à de s
captages en altitude . Le coût de fonctionnement était évidemment très réduit . Malheureusement la culture bananière
est en voie d'abandon par la CDC . Seule l'OCB bénéficie en core de ces facilités sur un bloc de 35 hectares . L'irrigatio n
par aspersion est prévue sur les extensions en cours qui couvriront 70 hectares environ .
L'exploitation de toutes les potentialités permettrai t
d'étendre la technique d'irrigation sur le tiers des bananeraies existantes . Une telle extension changerait les caractéristiques d'une culture qui dans son ensemble rest e
fortement tributaire de la climatologie : ce serait le moye n
de régulariser la production bananière du CAMEROUN tan t
en quantité qu'en qualité .