- 49 5 Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972 INTERET DE L'IRRIGATION EN BANANERAIE AU CAMEROU N Ph . MELIN et J . MARSEAULT * INTER ET - DE L'IRRIGATION EN BANANERAIE AU CAMEROUN Ph . MELIN et J . MARSEAULT (IFAC) Fruits, Juil .-aug. 1972, vol . 27, n°7-8, p . 495-508 . RESUME - Description de trois expériences d'irrigation, poursuivie s plusieurs années : deux avec des dates de plantation différentes, à Nyombé, région de Mungo, 80 m d'altitude, la troisième à Lysoka , 450 m d'altitude . Dans les trois cas, les effets de l'aspersion ont ét é positifs, dans un cas, le gain de rendement a été élevé. Données su r la rentabilité . Les possibilités d'irrigation dépendent de la présence de rivières, qui sont rares dans le Mungo, mais plus nombreuses sur les plateau x d'Ekona, Molyko, au pied du Mont Cameroun . La zone bananière du Cameroun offre des conditions climatiques dans l'ensemble favorables au bananier . Les effet s d'une saison sèche peu prolongée (3 mois en moyenne) fu rent longtemps considérés comme négligeables pour la culture du Gros-Michel . Une première expérience d'irrigation effectuée avec cette variété à la Station IFAC de Nyomb é n'avait d'ailleurs pas permis de démontrer l'intérêt de cett e technique . Le problème s'est retrouvé posé avec l'adoption de cultivars à hauts rendements du type Poyo ou Grande Naine . L e déficit hydrique que l'on enregistre du 15 novembre au 1 5 février se traduit par une moindre résistance des bananier s aux coups de vent fréquents de mars à mai, une baisse importante du rendement et aussi de la qualité : fruits courts , régimes murissant sur pied ou en cours de transport . La rentabilité de l'irrigation restait cependant à démontrer . C'est dans ce but que de nouvelles expériences d'irrigation furent entreprises dans deux sites écologiques différents . D'une part dans la plaine du Mungo à Nyombé (altitude 80 m) au Cameroun oriental, d'autre part sur la zone de s hauts plateaux du Cameroun occidental à Lysoka (altitud e 450 m) . Nous exposerons séparément les conditions et le s résultats des deux expériences, dont le seconde a été conduite par M . BEUGNON et B . AUBERT, agronomes à l'IFAC , qui se sont succédés au Centre de Recherches d'Ekona . ETUDE DE L'IRRIGATION A NYOMB E Conditions de climat . Les données générales se trouvent au tableau 1 . Le clima t est caractérisé par une saison sèche assez courte (mi-novembre à mi-février) et une saison des pluies très marquée (mi juin à mi-octobre) . La pluviosité moyenne est de 2 .751 mm pour 163 jours d e pluie par an . La température moyenne annuelle est élevée toute l'an née et assez constante : 25°1 à 27°6 (moyenne 26°4) . Les moyennes mensuelles des températures journalières minim a se situent entre 21°5 et 22`'2 (moyenne annuelle 21°9) et le s moyennes mensuelles des températures journalières maxim a entre 28°3 et 33°2 (moyenne annuelle 26°4) . La moyenne des insolations annuelles est faible : 1 .867, 4 heures . L'insolation est la plus élevée de novembre à févrie r quand les précipitations sont rares . L'humidité relative est toujours élevée . A 7 heures elle est voisine du maximum tout au long de l'année (95,8 p . cent ) à 13 heures elle est en moyenne de 74,2 p . cent et de 82,5 p . cent à 18 heures . L'évaporation est évidemment maximale durant la saiso n sèche et est en moyenne faible au cours de l'année : 589, 5 mm (Piche) . L'évapotranspiration potentielle fait apparaitre un défici t théorique de décembre à mi-mars (figure 1) . Le tableau 2 donne le détail de précipitations enregistrées * - IFAC - B .P . 13 - NYOMBE (République du Cameroun) . Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972 496 - TABLEAU 1 - Climatologie - IFAC - Nyombé (4'5 lat . N) . F Observations J Température minima * Température maxima * Température moy . * Insolation moyenn e (heures) ** Précipitations (mm) * Nombre de jours d e pluie * E T P*** 21,5 31,9 26,7 Pluie minimal e observée en l'année Hygrométrie à 7 h * à 13 h * à 18 h * Évaporation Pich e **** Évaporation (Bac Arp ***** A M J A J S O N D 21,9 31,5 26,7 Tota l annuel 22,2 32,6 27,3 22,0 32,0 27,0 22,2 31,6 26,9 22,0 30,2 26,1 21,8 28,4 25,1 21,7 28,3 25,0 21,8 30,0 25,8 21,8 30,9 26,3 21,9 31,4 26,6 209,0 191,5 21,0 ' 46,4 182,3 173,3 173,4 263,9 183,3 227,4 136,7 333,2 71,9 344,2 68,3 401,6 97,0 456,8 157,0 355,9 182,9 116,7 214,1 1867,4 10,9 2751, .1 3 138 5 154 11 144 14 136 14 130 17 110 22 87 24 87 24 109 20 122 7 128 1962 1963 1970 1961 1958 1961 1966 1958 1970 1969 1969 1965 2 129 195 9 196 1 196 2 197 0 152,7 112,3 131,7 172,3 246,2 288,9 170,8 20,2 0, C 196 0 52, 4 2,4 54,8 1969 1963 1969 1964 1970 1970 1959 1967 1968 1964 1968 58,8 129,5 271,1 439,0 348,5 608,2 572,6 550,8 702,7 582,7 215,1 96 71 80 56,4 96 71 77 95 67 75 95 70 78 96 72 79 96 74 83 96 76 86 96 81 89 96 82 90 96 78 87 96 74 84 96 74 82 63,0 65,7 59,8 52,6 51,1 42,0 31,3 30,6 37,6 47,5 51,9 105,2 119,9 116,8 116,4 113,3 92,4 60,2 67,0 87,3 112,2 115,4 Moyenne annuell e 21, 9 31, 0 26, 4 22,0 33,2 27,6 0,0 Pluie maximale observée e n l'année M 16 3 147 L 95,8 74, 2 82, 5 589, 5 109,0 1215, 1 **** - moyenne de 10 années * - moyenne calculée sur 13 années : 1958 à 1970 . ** - moyenne de 6 années : 1965 à 1970 . *** - calculé suivant la formule de PAPADAKIS . : 1962 à 197 1 ***** - moyenne de 3 années : 1969 à 1971 . TABLEAU 2 - Pluviométrie de juin 1967 à octobre 1971 (Nyombé) . Année Mois J F M - - - - 451,8 19 299,6 20 550,8 28 532,9 28 501,7 26 138,2 10 9, 5 1 265,0 14 1843 20 430,9 20 301,1 24 533,9 26 702,7 24 226,5 15 17, 3 5 215,4 15 195,4 17 360,4 466,8 18 28 358,7 30 288,9 26 170,8 17 75,9 6 121,6 7 391,8 16 194,7 10 348,5 16 608,2 21 272,3 21 246,2 26 441,9 24 458,4 23 72,5 7 0, 0 0 203,6 13 208,7 11 592,1 27 552,9 27 374,9 22 495,6 22 - - 1967 Précipitations (mm) Nombre de jours de pluie - 1968 Précipitations Nombre de jours de pluie 28,7 2 78,2 5 1969 Précipitations Nombre de jours de pluie 58,8 5 53,6 6 119,7 10 271,1 15 1970 Précipitations Nombre de jours de pluie 2,4 5 235,3 13 1971 Précipitations Nombre de jours de pluie 23,8 6 1,5 1 114,5 7 58,1 8 A M J J A S O N D 3, 1 5 - - 49 7 Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972 TABLEAU 3 - Précipitations des saisons sèches 1967-1968 à 1970-1971 (Nyombé) et complément par irrigation . Mois Saison sèche Décades Novembre le 2e 1967 1968 Précipitations (mm) Nombre de jours d e pluie 19681969 Précipitations (mm) Nombre de jours d e pluie 69,9 1969 1970 Précipitations (mm) Nombre de jours d e pluie 87,9 31,7 19701971 Précipitations (mm) Nombre de jours d e pluie Décembre 3e le 2e 3e Janvier le 3e 105,7 10,0 22,5 0,0 9,5 0,0 28,7 0,0 7 5 4 2 2 0 2 2 0 le 0,0 0,0 8,0 70,2 57,0 0 1 0 0 4 3 0 0,0 0,0 3 3 2,0 0,3 2,8 0,0 23,3 0,5 2,1 0,3 72,0 1 0 4 1 2 2 0 5 1 0 8,0 50,0 14,5 0,0 0,0 0,0 1,5 0,0 0,0 0,0 33,8 80,7 3 1 0 2 5 2 0 0 0 Précipitations 68, 7 1967-68 1968-69 113, 6 31, 0 1969-70 49,8 1970-71 La saison sèche 1968-69 a été relativement arrosée, cell e de 1967-68 assez . normale pour Nyombé . Deux saisons sèches particulièrement sévères se sont succédées en 1969-7 0 et 1970-71 . Dispositif expérimental et traitements . Deux dates de plantation ont été retenues : 2 juin 196 7 période habituelle des plantations de culture sèche au Cameroun et 19 octobre 1967, en fin de saison des pluies, pou r bénéficier au maximum des effets de l'irrigation . On peu t donc parler de deux essais effectués simultanément avec u n décalage de 4 mois et demi . I I y a deux répétitions par date de plantation et par traitement : irrigué et non irrigué . Les parcelles sont de 180 pieds significatifs soit 360 pieds pour chaque traitement . U n seul mode d'irrigation est étudié : l'aspersion . Conduite de l'expérimentation . Le cultivar est 'Grande Naine' planté à 2020 pieds à l'hectare . Les techniques culturales sont celles habituellemen t appliquées sur la Station de Nyombé . Après que le terrai n ait été passé au Rome plow puis sous-solé en croisé, les souches sont déposées au fond de raies ouvertes au ditcher, qu i ne sont que partiellement refermées . Faute de disponibilit é suffisante le matériel végétal utilisé était de qualité médiocre : petites souches pour la plantation de juin,demi souche s avec oeilletons pour celle d'octobre . La fumure minérale exclusivement azotée est apportée 0 0 4 3 4 4 1,8 1 Apport par Défici t irrigation théoriqu e 2e 3e 21,0 41,7 6,0 8,5 8,8 0,0 46,1 0,0 12,7 0,0 31,5 22,1 77,3 127,4 3 0 3e 2 1 1 2e 1 0 0 le Mars 0,0 pendant la durée de l'essai : juin 1967 à octobre 1971 . S i l'on considère la pluviosité de chaque saison sèche (du 2 0 novembre au 20 février) (tableau 3) on relève les chiffre s suivants : Saison sèche 2e Février 2 3 66,4 5 6 27,8 135,5 3 6 40,9 15,4 4 3 485 32 9 15 429 34 3 13 528 39 8 16 462 14 sous forme de sulfate d'ammoniaque et d'urée sur la base d e 160 g de N par pied et par an en 9 applications . La lutte contre le charançon a été assurée par deux épandages annuels de 25 à 30 g de produit commercial à 50 p . cent de HCH . On a appliqué deux fois par an 8 litres pa r hectare de nématicide à 75 p . cent de DBCP . Contre la cercosporiose, l'application aérienne d'huile seule a été effectuée rugulièrement à un rythme de 8 à 15 jours les troi s premières années . En 1971 on a utilisé mensuellement u n mélange huile + 300 g par hectare de Benlate . En ce qui concerne l'irrigation on a employé un matérie l portable de marque PERROT . Les arroseurs placés sur de s trépieds de 4 mètres de hauteur, dispensant une pluviométrie horaire de 8 à 10 mm .On a utilisé une pompe de 60 m 3 / animée par un tracteur à point fixe . L'irrigation était déclenchée chaque fois que la pluviométrie naturelle et artificielle descendait en dessous de 60 m m pour une période de 15 jours consécutifs . La durée d'arrosage était de 4 heures correspondant à une pluviométrie d e 33 mm environ . Les apports d'eau par irrigation ont toujours largement dépassé le déficit théorique (tableau 3) . Résultats agronomique s Les observations ont porté sur la date de sortie des inflorescences, la précocité, les rendements et les caractéristique s des doigts . Les essais ont été conduits pendant 4 années . Plantation de juin . •Sortie des inflorescences et précocité . L'irrigation a peu influencé la sortie des inflorescences . Le pourcentage de pieds fleuris est légèrement plus élevé à partir du 2ème cycle avec l'irrigation (tableau 4) . On remarquera que 4 ans après la mise en place, plus de 50 p . cent de s bananiers ont donné une fleur de 5ème cycle et pour quelques pieds de 6ème cycle . 446 498 - Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2 450 TABLEAU 4 - Pourcentage de floraison par rapport a u nombre de pieds plantés . 400 N°cycle 1er Témoin Irrigué 94,1 93,6 2ème 3ème 46i-ne 5 6 ine 6èm e 85,8 91,9 81,9 85,8 90,0 90,5 53,9 58,3 1, 4 3,9 35 0 30 0 La figure 2 montre les sorties des inflorescences en pourcentages cumulés de mois en mois . Les courbes des deu x traitements sont toujours très voisines . On relève pour le s trois premiers cycles une très légère avance du témoin qu i semble devoir être attribuée à l'hétérogénéité du matérie l végétal à la plantation . Les données chiffrées de la précocité (tableau 5) ne fon t apparaitre que de faibles différences entre les deux traitements . 25 0 20 0 15 0 10 0 50 *Récolte . 0 D J F M A M J J AS O N D Les résultats par cycle et par traitement sont consigné s dans le tableau 6 . G . 2 . -SORTIE DES INFLORESCENCES EN POURCENTAGES CUMULES MENSUELLEMENT . Plantation du 2 juin 1967 . NYOMB E ) p. nt D 3 3 0 D D .1 F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N U J F M A M J J A S O N D J F M A M 1968 témoin non irrigué • — • 1969 irrigué (aspersion) 1971 197 2 J - 499 Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972 TABLEAU 5 - Observations de la précocité (en jours) . Observations Intervall e Intervall e Intervall e Plantation-floraison Plantation-coupe Intervall e Floraison-coupe entre récolte s témoin irrigu é Cycle témoin irrigué témoin irrigué témoin irrigué 28 9 568 84 3 1140 29 5 58 1 86 3 1142 37 4 66 4 94 0 1229 94 99 99 102 premier cycl e deuxième cycl e troisième cycl e quatrième cycle 38 1 67 6 96 0 1229 93 96 97 99 29 0 29 5 27 6 289 284 26 9 TABLEAU 6 - Résultats de la récolte par cycle . Cycle Premier cycle deuxième cycle troisième cycle Observations témoin irrigué témoin irrigué p . cent régime s récolté s Poids moye n régimes (kg ) Rendement/h a régimes témoin irrigué quatrième cycle cinquième cycle sixième cycl e témoin irrigué témoin irrigué témoin irrigu é 93 94 79 83 77 79 78 81 27 34 0 20, 9 22, 7 27, 4 29, 1 23, 8 25, 8 24, 7 27, 6 27, 8 30, 5 - 39,4 42,9 43,6 51,9 37,2 41,5 39,0 45,5 15,3 20,7 0 L'irrigation augmente sensiblement le poids moyen de s régimes de : 1,8 kg en premier cycl e 1,7 kg en deuxième cycl e 2,0 kg en troisième cycl e 2,9 kg en quatrième cycl e 2,7 kg en cinquième cycl e Au point de vue rendements, les suppléments de récolt e par irrigation se répartissent de la manière suivante : premier cycle 3,5 t/h a deuxième cycle 8,3 t/h a troisième cycle 4,3 t/h a quatrième cycle 6,5 t/h a cinquième cycle 5,4 t/h a sixième cycle 0,2 t/h a Globalement (tableau 7) l'irrigation accroit le poid s moyen des régimes de 2,1 kg sur les quatres premiers cycle s et le tonnage récolté par hectare de 28,2 tonnes sur quatre années de culture soit un accroissement de rendement d e 7,1 tonnes par hectare et par an . 0, 2 35 0, 2 TABLEAU 7 - Résultats globaux de la récolte . Observations Témoin Irrigué Accroissement pa r irrigatio n Poids moyen en k g (sur quatre cycles ) 24,2 26,3 2, 1 174,5 202,7 28, 2 43,6 50,7 7, 1 Tonnage récolté (sur quatre ans ) Rendement/ha/an en tonnes •Observations pomologiques . Les caractéristiques du doigt dit représentatif (doigt in terne médian de la deuxième main des régimes) sont portée s au tableau 8 . L'irrigation accroit le poids des fruits de façon importante en premier et deuxième cycle (13 et 15 grammes) moin s sensiblement en troisième et quatrième cycle (9 et 6 gram - TABLEAU 8 - Caractéristiques du doigt représentatif . Cycle Observations Poids (grammes) Longueur (cm) P/L Coloratio n échelle 1 FAC Premier cycle deuxième cycle troisième cycle quatrième cycle cinquième cycl e témoin irrigué témoin irrigué témoin irrigué témoin irrigué témoin irrigu é 149 18,6 8,0 163 19,4 8,4 176 20,5 8,6 191 21,4 8,9 180 20,2 8,8 189 20,9 9,0 195 20,5 9,4 201 21,2 9,4 177 20,7 8,5 21 1 22, 0 9, 6 7,1 7,1 8,7 8,8 8,5 8,6 10,9 10,6 9,2 9,7 Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2 500 - mes) . Sur le début de récolte cinquième cycle, l'augmentation de poids est très élevée (+ 34 grammes) . Pour les 4 premiers cycles qui ont été entièrement récoltés, l'accroisse ment est de 10,75 grammes en moyenne . La longueur des fruits suit la même progression : plu s élevée en premier et deuxième cycle (0,8 et 0,9 cm) qu'e n troisième et quatrième cycle (0,7 cm), importante sur l e cinquième cycle (1,3 cm) . L'irrigation ne semble pas avoir modifié la coloration de la pulpe des fruits. •Conclusion sur cet essai . Sur cette plantation de début de saison des pluies, l'irri gation ne modifie pas la précocité quels que soient les cycles . Elle accroit par contre le poids moyen des régimes de 2,1 k g en moyenne et le rendement en régimes de 7,1 tonnes pa r hectare et par an . Elle améliore les caractéristiques dimensionnelles des fruits sans modifier apparemment la coloration de la pulpe . Les pourcentages de floraison sont nettement plus élevé s avec l'irrigation (tableau 9) . Du premier au cinquième cycl e les différences sont respectivement les suivantes : 2,2, 8,6 , 14,1, 6,1 et 5,2 p . cent . On notera que quatre ans après l a mise en place, 80,3 p . cent des bananiers dans le témoin, e t 86,4 p . cent dans l'irrigué ont donné une fleur de cinquièm e cycle ainsi qu ' un début de floraison sixième cycle . TABLEAU 9 - Pourcentage de floraison par rapport a u nombre de pieds plantés . N'cycle 1er 2ème 3ème 4ème 5ème 6èm e Témoi n Irrigué 95, 3 97,5 85, 8 94,4 80, 0 88,3 80, 2 94,1 80, 3 86,4 14, 2 19,4 La précocité du traitement irrigué par rapport au témoi n (tableau 10) est importante particulièrement au premier cycle . Si on se réfère à l'intervalle plantation-coupe l'irrigatio n a hâté la récolte de : Plantation d'octobre . 52 jours 15 jours 21 jours 29 jours •Sortie des inflorescences et précocité . La date de plantation correspond à la fin de la saison de s pluies . Aussi les sorties d'inflorescences ont elles été profondément influencées dès le premier cycle par l'irrigatio n (figure 3) . Les courbes correspondant aux parcelles ((témoin» et ((irriguée» sont toujours très nettement décalées . en premier cycl e en deuxième cycl e en troisième cycl e en quatrième cycl e FIG . 3 . - SORTIE DES INFLORESCENCES . POURCENTAGES CUMULES MENSUELLEMENT . Plantation du 19 octobre 1967 . NYOMBE . 100 90 80 70 60 $ r X / 50 / 40 I 30 20 1er cycle bine cycle 7 ~ i 3ème cycle / >< , >< / / r ri ,' •~ 4ème cycl e 6ème cycl e 5ème cycle ><' 10 ; ; X l ~ ~ r~• Ki' ~3i .r ~ M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S 1968 1969 1970 197 1 O - 50 1 Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972 Sur les quatre premiers cycles de culture l'irrigation ac croit le poids moyen des régimes 2,3 kg . Sur quatre ans, l a différence de rendement est de 47,2 T/ha soit un supplément de récolte de 11,8 tonnes par hectare et par an (tablea u 12) . • Récolte . Les différences entre témoin et irrigué sont particulière ment importantes (tableau 11) . Les pourcentages de régimes récoltés sont nettement plu s élevé avec l'irrigation . On relève les différences suivantes : TABLEAU 12 - Résultats globaux de la récolte . plus 4 p . cent en premier cycl e plus 9 p . cent en deuxième cycl e plus 6 p . cent en troisième cycle plus 12 p . cent en quatrième cycl e plus 13 p . cent en cinquième cycl e plus 1 p . cent en sixième cycle . L'irrigation augmente fortement le poids moyen des régi mes au premier cycle . Par la suite les différences ont tendan ce à s'atténuer . Elles se chiffrent ainsi : Témoin Poids moyen en k g (sur 4 cycles ) 27,4 29,7 2,3 217,6 264,8 47,2 54,4 66,2 11,8 Tonnage récolté (sur 4 ans ) Rendement/ha/an en tonnes plus 5,5 kg en premier cycl e plus 2,7 kg en deuxième cycl e plus 0,9 kg en troisième cycl e plus 0,2 kg en quatrième cycl e plus 1,5 kg en cinquième cycl e Irrigué Accroissemen t par irrigatio n Observations Observations pomologiques . Les résultats par cycles figurent au tableau 13 . On observe un effet similaire sur les rendements : L'irrigation augmente très fortement le poids du doigt e n premier cycle (30 grammes) et encore très sensiblement su r les cycles ultérieurs : 9, 16, 4 et 17 grammes . I I en est de même pour la longueur des fruits qui gagnen t 1,7 cm en premier cycle, puis 1,1 cm, 0,5 cm, 0,2 cm et 1, 0 cm sur les deuxième, troisième, quatrième et cinquième cycles . plus 12,3 tonnes en premier cycl e plus 10,4 tonnes en deuxième cycl e plus 5,1 tonnes en troisième cycl e plus 8,0 tonnes en quatrième cycl e plus 10,8 tonnes en cinquième cycl e plus 0,6 tonnes en sixième cycle . TABLEAU 10 - Observation de la précocité (jours) . Intervall e Intervall e Intervall e Plantation-floraison Plantation-coupe Floraison-coupe Cycle Témoin premier cycle deuxième cycle troisième cycle quatrième cycle 237 466 738 1013 Irrigué 182 449 718 993 Témoin Irrigué 336 557 833 1110 284 542 812 1081 Témoin 103 97 95 101 Irrigué 10 4 94 95 99 Intervall e entre récolte s Témoin 221 276 277 Irrigué 25 8 27 0 26 9 TABLEAU 11 - Résultats de la récolte par cycle . Cycle Premier cycle irrigué deuxième cycle troisième cycle quatrième cycle cinquième cycle témoin témoin irrigué témoin Observations témoin irrigué témoin irrigué irrigué p . cent régime s récolté s 92 96 79 88 78 84 74 86 59 72 poids moye n des régimes k g 21, 0 26, 5 27, 8 30, 5 29, 2 30, 1 31, 6 31,8 31, 3 Rendement t/ha régimes 39,1 51,4 44,4 54,8 46,2 51,3 47,1 55,1 37,0 sixième cycl e témoin irrigu é 5 6 32, 8 37, 7 37, 5 47,8 3,8 4,4 n 7-8, 197 2 Fruits - vol . 27, 502 - TABLEAU 13 - Caractéristiques du doigt représentatif . Premier cycle Deuxième cycle Troisième cycle Quatrième cycle Cinquième cycl e Témoin Témoin Témoin Témoin Témoin Irrigu é 206 21,9 9,4 10,1 196 21,6 9,1 9,5 21 3 22, 6 9, 4 9,4 Cycle Observations Poids Longueur P/L Coloration 157 19,0 8,2 9,1 Irrigué 187 20,7 9,0 8,2 181 20,6 8,7 8,5 Irrigué 190 21,7 8,7 8,7 184 21,0 8,7 8,4 Irrigué 200 21,6 9,0 8,4 202 21,7 9,3 10,5 Irrigué TABLEAU 14 - Climatologie Ekona . Tota l annuel J F M A M J J A S O N D Température minima Température maxima Température moyenn e Insolation moyenne (heures) Précipitations (mm ) Nombre de jours de pluie ETP 19,4 28,9 24,2 19,4 29,3 24,4 19,9 29,4 24,7 20,3 28,7 24,5 20,9 28,8 24,9 19,7 27,2 23,5 19,6 25,3 22,5 19,1 24,9 22,0 19,6 26,4 23,0 19,5 28,1 23,8 19,1 28,3 23,7 19,4 28,8 24,1 140,3 24,2 133,4 65,6 134,8 121,5 138,1 194,2 150,2 197,4 98,6 42,5 30,0 278,6 446,0 486,2 58,6 382,6 122,2 198,5 135,7 100,2 128,1 5,6 1312, 5 2500, 6 2 112 3 128 9 115 13 104 15 100 18 74 26 67 27 67 24 80 20 102 8 106 1 111 16 6 116 6 Hygrométrie à 7 h 00 Hygrométrie à 13 h 00 Hygrométrie à 18 h 00 Evaporation (Piche) 91 69 86 68,9 89 61 91 70,4 91 68 89 74,1 90 67 90 62,7 91 74 88 63,4 91 74 89 48,6 95 84 93 30,3 95 84 94 28,3 95 79 92 34,5 92 75 92 46,9 92 70 89 45,9 91 68 88 58,3 Observations En premier cycle, l'irrigation semble avoir atténué la coloration de la pulpe mais elle n'a apparemment pas modifié c e facteur sur les cycles ultérieurs . Conclusion sur cet essai . La date de plantation retenue qui correspond à la fin d e la saison des pluies, a permis aux bananiers de bénéficier a u maximum de l'effet de l'irrigation . Cela provoque une précocité accrue, un gain de poids de 2,3 kg par régime et u n supplément de récolte très important de 11,8 tonnes par h a et par an . En outre les caractéristiques dimensionnelles de s doigts sont fortement améliorées . Cette plantation d'octobre donne des résultats largemen t supérieurs à ceux enregistrés pour la plantation de juin . I l faut cependant se garder d'une interprétation écologique d e ces différences, vu la disparité du matériel végétal employé . Moy . an . 19, 7 27, 8 23, 8 91, 9 72, 7 90, 0 632,3 ETUDE DE L'IRRIGATION A EKON A Conditions de climat . La situation en altitude d'Ekona (450 m) modifie certaines données climatiques par rapport à Nyombé (tableau 14) . En particulier les températures y sont nettement plus basses . On enregistre en moyenne 23°8,avec 19°7 de minima et 27°8 de maxima . L'évapotranspiration potentielle est plus faible et le défi cit théorique moins élevé (figure 4) . Les précipitations aussi fréquentes sont moins importante s en quantité totale (2 .500,6 mm) . L'insolation est particulièrement faible (1 .312,5 heures) . Le tableau 15 donne le détail des précipitations enregistrées pendant la durée de l'essai : janvier 1968 à mars 1972 . De même qu'à Nyombé, les saisons sèches 1969-1970 e t 1970-1971 ont été particulièrement sévères (tableau 16) . * - L'essai était situé à Muae, à quelques km d'Ekona (4 1 Lat . N) . - 50 3 Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972 sous forme de sulfate d'ammoniaque toujours sur la base d e 160 g de N par pied et par an mais en 8 épandages . On a effectué deux traitements annuels de 30 g de KEPONE pou r lutter contre le charançon et appliqué deux fois par an 5 litres par hectare de NEMAGON sur les 3 premiers cycles . Ce traitement nématicide devait se révéler insuffisant . D'importants dégâts dûs aux nématodes ont été observés en particulier au troisième cycle . Aussi sur le quatrième cycle de culture, le traitement a été renforcé avec trois applications de hui t litres par hectare . Le contrôle de la Cercosporiose a été assuré par des traitements réguliers à l'huile seule . 500 450 400 35 0 30 0 Pour l'aspersion, on a utilisé un matériel WRIGHT RAI N permettant une pluviométrie horaire de 5 mm . On a apporté en moyenne 40 mm par semaine y compris la pluviométrie naturelle . En ce qui concerne l'irrigation par gravité, les quantité s d'eau n'ont pu être appréciées de façon rigoureuse, la natur e du sol, très drainant, ne permettant pas le contrôle des per tes dans les canaux de terre . 250 200 15 0 10 0 Résultats agronomiques On a effectué les mêmes observations que dans les essai s de Nyombé . Elles ont porté sur quatre cycles de culture soi t 50 mois environ . 50 0 D J F M A M J J A S 0 N D Sortie de l'inflorescence . Quels que soient les cycles, le pourcentage de floraison a été un peu plus élevé dans les parcelles irriguées que dans l e témoin (tableau 17) . Dispositif expérimental et traitements . On a comparé deux modes d'irrigation : par aspersion e t par gravité . L'essai est disposé en bandes parallèles qui cor respondent chacune à un traitement . II y a 561 bananiers significatifs pour chaque bande . Trois bandes témoin séparent les traitements irrigués . Elles comprennent au tota l 1122 bananiers observés . TABLEAU 17 - Pourcentage de floraison par rapport a u nombre de pieds plantés . Conduite de l'expérimentation . Les techniques culturales appliquées sont très semblable s à celles pratiquées à Nyombé . On signalera simplement quelques différences . L'essai a été planté le 20 janvier 1968 ave c des souches de 'Grande Naine' à la densité de 2 .000 pied s par hectare . La fumure azotée est apportée exclusivement ter cycle 2ème cycle 3ème cycle 4ème cycl e 96,4 99,3 100 98,0 99,5 99,5 96,6 97,5 98,0 96, 6 98, 8 99,6 Témoin Gravité Aspersion TABLEAU 15 - Pluviométrie de janvier 1968 à mars 1970 (Ekona) . Année Mois J F A M 151,1 214,0 202,7 J A S O N D 834,4 641,8 510,9 236,0 101,2 4,8 Précipitations (mm ) Nombre de jours de pluie 33,8 1 2 11 17 15 23 27 29 25 15 15 1969 Précipitations (mm ) Nombre de jours de pluie 80,8 109,0 164,0 235,4 290,0 631,0 896,2 961,0 456,9 186,1 165,7 3 4 10 1970 Précipitations (mm ) Nombre de jours de pluie 7,7 5,7 93,9 18 279,7 8 54,2 1971 Précipitations (mm ) Nombre de jours de pluie 0,0 1972 Précipitations (mm) 44,2 0 3 36,9 4 3,6 10 434,6 J 1968 2 12,8 M 12 15 20 30 30 27 190,9 304,1 176,6 449,4 412,2 317,0 14 15 2 0, 3 1 0, 0 26 28 23 3 0 195,6 99,0 15 187,9 25 68,1 540,6 509,1 274,0 274,7 44,5 41, 3 7 13 8 13 26 27 25 20 5 118,2 - - - - - - - - 3 - Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2 504 - TABLEAU 16 - Précipitations des saisons sèches 1967-1968 à 1971-1972 (Ekona) . Mois Saison sèche 19671968 19681969 1969 1970 1970 1971 1971 1972 Novembre Décades le Précipitations (mm) Nombre de jours de pluie Précipitations (mm) Nombre de jours de pluie Précipitations (mm) Nombre de jours de pluie Précipitations (mm) Nombre de jours de pluie 142,5 2e 3e le 2e Février 3e le 2e Mars 3e le 2e Défici t théori . 3e 2e 3e le 0,8 0,5 0,0 3,6 0,0 33,8 0,0 0,0 0,0 10,0 2,8 91,1 8,1 51, 9 1 0 0 1,8 3,0 0,0 0 1 3 4,4 0,0 76,4 0,0 63,2 45,8 95,6 63,6 2 4, 8 1 1 1 2 0,0 0,3 0,0 0,0 0,0 7,3 3 0 1 0 3,9 0,0 0,0 0,0 0,0 30 1 5 1 1 79,2 10,8 11,2 7 3 102,7 63,0 Précipitations (mm) Nombre de jours de pluie Janvier Décembre 1 0 0 1 6 16 1 1 0 0 2 0 1 3 3 5 0,4 0,0 2,3 3,4 25,1 35,4 33, 4 1 1 2 4 2 5 33 7 5 0,0 0,0 0,0 0,0 4 13, 3 0,3 36,6 11,0 43,8 0 0 0 0 3,7 17,7 23,1 41,3 0,0 0,0 0 0 1 1 1 0,0 0,0 44,2 0,0 0,0 3,6 5,2 22,5 90,5 1 0 0 2 2 50,3 0 0 1 0 41 3 1 2 1 3 3 0 0 0 0 1 32 0 0 2 0 1 3 TABLEAU 18 - Observations de la précocité . Observations Cycle Premier cycl e Deuxième cycl e Troisième cycl e Quatrième cycle Intervall e Plantation-floraison Intervall e Plantation-coupe Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion 221 533 907 1300 218 524 888 1262 21 9 52 5 86 3 1237 345 652 1036 1417 334 652 1010 1380 La figure 5 montre les sorties des inflorescences en pourcentages cumulés de mois en mois . Dès le premier cycle, l'irrigation a hâté la floraison . Sur les deux premiers cycles o n n'observe pratiquement pas de différences entre les deu x types d'irrigation . Ce n'est qu'à partir du troisième cycl e que l'irrigation par aspersion hâte les sorties des inflorescences par rapport à l'irrigation par gravité qui devance ell e même le témoin . On remarquera que quatre ans après l a plantation, on n'observe pas encore de floraisons cinquièm e cycle . C'est là un effet de l'altitude, où à 450 m les cycle s sont d'environ 12 mois avec un intervalle floraison-récolte de 120 jours en moyenne . Les résultats chiffrés de la précocité (tableau 18) fon t apparaître une très légère avance de l'irrigation au premie r cycle, laquelle disparait au deuxième cycle . La différenc e est particulièrement importante à partir du troisième cycle . En se référant à l'intervalle plantation récolte, on relève le s écarts suivants par rapport au témoin . Gravité premier cycl e deuxième cycl e troisième cycl e quatrième cycle Intervall e entre récolte s Intervall e Floraison-coupe - 11 jour s 0 - 26 jour s - 37 jours Aspersion 5 jour s ljou r 48 jour s -- 56 jours + 34 0 65 3 98 8 1361 115 123 126 126 117 127 122 123 11 9 13 0 12 2 125 311 379 482 319 357 370 31 3 335 372 Résultats de la récolte . Les résultats par cycles et par traitements sont consigné s dans le tableau 19 . Les pourcentages de régimes récoltés sur les deux premiers cycles sont très voisins dans tous les traitements . C e n'est qu'à partir du troisième cycle que des différences apparaissent entre le témoin et les parcelles irriguées . Pour les quatre cycles, l'irrigation augmente le poid s moyen des régimes . Mais alors que les différences par rappor t au témoin ont tendance à s'atténuer de cycle en cycle ave c l'irrigation par gravité, elles augmentent avec l'aspersion . Pa r rapport au témoin, on relève les écarts suivants ; en plu s premier cycl e deuxième cycl e troisième cycl e quatrième cycl e Gravit é Aspersio n 1 kg 1,2 k g 0,4 k g 1,0 kg 1,2 kg 2,6 kg 1,9 kg 3,7 kg Au point de vue des rendements, on enregistre une augmentation spectaculaire au quatrième cycle due à des pied s moyens et un nombre de régimes élevés . Il faut y voir u n effet des trois applications de NEMAGON effectuées sur l e Fruit, - vol . 27 . - 505 197 2 FIG .5 . - SORTIE DES INFLORESCENCES . POURCENTAGES CUMULES MENSUELLEMENT . LYSOKA . 1U G o .,.a° ~~f• ' ,P-~ J, r /~ 90 •. / , a~ /r 80 , ii 70 ,r r LA' l 60 ~ +I 56 40 J• , ~ 30 20 ~ 2ème cycle S 0 1968 N D J F M / S 0 N D J F M 1969 AM ,(Y Urne cycl e -' ?t ,,x~ ~• 7 A' ~ . ... A , . ; ~ - A M J J ~ , -' I' i ~` A Sème cycle ! r 4 M J J ~ /~ Ai ' ~ ~ I i0 /,'', rl i r 1 1er cycle ~ ~ . J .% ° . X7 F . J J A S 0 ND 1970 J F M A M J J A S 0 N 197 1 témoi n x irrigation par gravité P----Airrigatiun par aspersion TABLEAU 19 - Résultats de la récolte par cycles . Cycle Observations p . cent régime s récoltés Poids moyen de s régimes kg Rendement t/h a régimes Premier cycle } Deuxième cycle Quatrième cycl e Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersio n 90,7 90,7 93,7 93,2 93,4 88,8 79,9 90,0 91,1 87,4 94,5 95, 2 22,1 23,1 23,3 24,0 25,2 26,6 22,0 22,4 23,9 22,2 23,2 25, 9 40,1 41,8 43,6 44,1 47,0 47,1 35,2 40,3 43,5 38,9 43,9 49, 3 quatrième cycle, à la suite des forts dommages de nématodes observés l'année précédente . L'irrigation accroit la récolt e dans les proportions suivantes premier cycle deuxième cycle troisième cycle quatrième cycle Troisième cycle Gravité Aspersio n 1,7 2,9 5,1 5,0 3,5 tonne s 3,0 tonne s 8,3 tonne s 10,4 tonnes tonnes tonnes tonnes tonnes Globalement sur quatre cycles de culture (tableau 20 ) l'irrigation par gravité augmente le poids moyen des régime s de 0,8 kg et l'aspersion de 2,2 kg . Si on calcule les rendements par hectare et par an (les derniers régimes de quatrième cycle ont été récoltés 50 mois environ après la plantation) , l'irrigation par gravité accroit annuellement la récolt e de 3,5 tonnes et l'aspersion de 6,0 tonnes par hectare . Observations pomologiques . On observe de faibles différences avec même des résultat s variables suivant les cycles (tableau 21) . D Fruits - vol . 27, n°7-8, 1972 506 - TABLEAU 20 - Résultats globaux de la récolte . Accroissemen t Observations Témoin Gravité Aspersion Gravité/témoin Poids moyen su r 4 cycles Tonnages récolté s (sur 4 cycles ) 50 mois Rendement/ha / an en tonnes Aspersion/témoin Aspersion/gravit é 22,6 23,5 24,9 0,9 2,3 1, 4 158,3 173,0 183,5 14,7 25,2 10, 5 38,0 41,5 44,0 3,5 6,0 2,5 TABLEAU 21 - Caractéristiques du doigt représentatif . Cycle Premier cycle Deuxième cycle Troisième cycle Quatrième cycl e Coloration Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersion Témoin Gravité Aspersio n Poids g Longueur cm P/L Coloration 130,9 17,1 7,6 7,2 136,0 17,4 7,7 6,9 138,0 17,4 7,9 7,1 159,0 17,2 9,2 6,4 160,3 17,4 9,1 6,5 Au premier cycle l'irrigation augmente le poids du doig t de 5,1 g pour la gravité et 7,1 g pour l'aspersion .On retrouv e un résultat similaire en quatrième cycle ( 4,1 g et 6,2 g) .Au second cycle les résultats sont très voisins dans tous les traitements . Assez curieusement au troisième cycle, le poids d u doigt est plus élevé dans le témoin que dans les parcelles irriguées . En ce qui concerne la longueur, les différences sont faibles mais varient toujours dans le même sens quels que soien t les cycles : + 0,15 cm en moyenne pour la gravité 6- 1+0,3 0 pour l'aspersion . Les observations de coloration ne permet tent pas de juger d'un effet de l'irrigation sur la couleur d e la pulpe des fruits . Conclusion sur cet essai . Le déroulement de cet essai a été contrarié par une fort e infestation de nématodes . Les deux applications annuelle s de 5 litres par hectare de NEMAGON sur les trois premier s cycles se sont avérées nettement insuffisantes . Ce facteu r a certainement eu pour conséquence d'atténuer les différences entre le témoin et les parcelles irriguées . Alors que dan s les essais de Nyombé les écarts ont tendance à s'atténuer d e cycle en cycle, c'est au quatrième cycle que l'on enregistre le supplément de récolte le plus important . Il faut y voir u n effet du renforcement des traitements nématicides la dernière année . Cette expérimentation permet cependant de constate r que l'aspersion se révèle largement supérieure à l'irrigatio n par gravité . L'écart se chiffre à 1,4 kg pour le poids moye n des régimes et 2,5 t/ha par an en ce qui concerne les rendements . Dans les conditions de déroulement de cet essai, l'aspersion augmente le poids des régimes de 2,2 kg en moyenne et 159,9 17,6 9,0 6,9 155,2 17,0 9,1 6,2 152,0 17,0 8,9 6,1 150,5 17,2 8,8 6,3 153,7 16,6 9,3 6,2 157,8 16,7 9,5 6,0 159, 9 17, 0 9, 4 6,1 les rendements de 6,0 tonnes par hectare et par an . Pa r contre elle a un effet variable et faible sur les caractéristiques dimensionnelles des fruits . BILAN ECONOMIQUE DE L'IRRIGATIO N Les résultats agronomiques qui viennent d'être exposé s nous renseignent sur le supplément de récolte qu'il est possible d'obtenir avec l'irrigation . Cette seule donnée perme t déjà de situer un seuil de rentabilité approché de cett e technique . Il importe cependant de souligner d'autres facteurs d'intérêt qui n'apparaissent pas directement dans ce s essais et qui sont loin d'être négligeables . La pratique de l'irrigation sur plusieurs hectares de bananeraies de la Station de Nyombé, montre que le pourcentage de déchets au hangar d'emballage qui est en moyenne de 2 0 p . cent en culture sèche, tombe à 15 p . cent avec l'irrigation . Parallèlement le pourcentage de fruits classés en catégorie I passe de 40 à 70 p . cent . Enfin, alors que ces essais ne nou s ont pas permis de juger d'un effet de l'irrigation sur la coloration de la pulpe, l'expérience prouve que les fruits issus d e secteurs irrigués ont beaucoup moins tendance à mûrir e n cours de transport . Ce phénomène est particulièrement sensible de mars à juin, époque traditionnelle de mauvaise qualité pour le Cameroun et qui coincide souvent aussi à un e période de hauts cours sur le marché français . Tous ces facteurs d'intérêt n'entrent pas dans le calcul d u bilan économique qui suit . Il a seulement été tenu compte des pourcentages de déchets différents avec et sans irrigation . Aussi il en ressort un bénéfice que l'on peut considérer comme minimum et qui dans la pratique peut être largement dépassé . Cette étude ne porte que sur l'aspersion . Les possibilité s - 50 7 Fruits - vol. 27, n°7-8, 1972 d'irrigation par gravité étant extrêmement réduites au Cameroun . Signalons cependant qu'elle a été pratiquée occasionnellement sur quelques plantations des hauts plateaux d u Cameroun occidental . 1 - Revenu moyen au kg en régimes avec et sans irrigatio n (en francs CFA - 1 F CFA = 0,02 F français) . - Réalisation FOB moyenne au kg net de s années 1968-1969-1970 - 1971 (chiffre s 30,48 F réalisation IFAC) - Total des frais de transit de WD Nyombé à 5,53 F FOB Bonaneri 24,92 F - Réalisation au kg net sur WD Nyombé 9,00 F - Frais d'emballage 15,92 F - Revenu moyen au kg net - Revenu moyen au kg régimes ave c irrigation (15 p . cent de déchets) 13, 5. 3 F - Revenu moyen au kg régimes san s irrigation (20 p . cent de déchets) 2 - Frais d'irrigation . - Coût moyen d'une installation d'irrigatio n par aspersio n 250 .000 F par hectare (prix TTC calcul é sur une unité de 35 ha) . - Amortissement (sur 5 ans) 12,74 F - Frais de fonctionnement pour une unit é de 35 h a gasoil 120 litres/jour x 26,6 F 3 .192 huile 1,5 litre/jour x 120 F 180 main d'oeuvre 10 ouvriers / jour x 200 F 2 .000 : Total 5 .372 - pour 100 journées d'irrigation : 537 .200 F/an pour 35 hectares . F F F F - Frais de fonctionnement par ha et par an - Coût annuel de l'irrigation (par ha) 15 .350 F 65 .350 F 3 - Rentabilité de l'irrigation par aspersion . A partir des résultats observés dans les trois essais étudiés , on a chiffré (tableau 22) les revenus et bénéfices qu'il étai t possible d'envisager avec l'irrigation . D'après nos bases de calcul (avec amortissement sur cin q ans) le bénéfice possible par hectare et par an varie d e 45 .850 F dans le cas d'Ekona, à 65 .157 F pour la plantatio n de juin de Nyombé et 137 .280 F pour celle d'octobre . Soulignons qu'une installation d'irrigation peut êtr e amortie très rapidement . Amortissement non compris, le s revenus sont respectivement de 95 .850 F (Ekona), 115 .157 F (plantation juin Nyombé), 187 .280 (plantation d'octobre) . L'investissement peut donc être intégralement remboursé en deux ans et demi dans le cas d'Ekona, deux ans e t moins d'un an et demi suivant la date de plantation pou r Nyombé . 50 .000 F /ha/a n TABLEAU 22 - Revenus à l'hectare avec l'irrigation en CFA . ESSAI NYOMBE ESSAI E KON A Plantation de juin Plantation d'Octobr e Plantation de janvie r Témoin Témoin Irrigué Témoin Irrigu é 66 .200 13,53 895 .686 65 .350 830 .336 38 .000 12,74 484 .120 44 .00 0 13,5 3 595 .32 0 65 .35 0 529 .97 0 Irrigué Poids récolté/ha/an en kg 43 .600 50 .700 Revenu moyen au kg régimes 12,74 13,53 Revenu brut/ha/an 555 .464 685 .971 Coût d'irrigation à l'hectare 65 .350 Revenu net/ha/an 555 .464 620 .621 Bénéfice par irrigation/h a /an 65 .157 CONCLUSIO N En se référant au prix réalisé (FOB) moyen des quatr e dernières années, l'irrigation se révèle une technique haute ment rentable . Elle l'est sans doute bien davantage que ne l e montrent les chiffres avancés . En effet elle permet d'accroître la qualité des bananes et le pourcentage de fruits classé s en première catégorie (bananes longues et sans grattage) , donc de revaloriser la récolte . Excepté les trois mois de saison très pluvieuse, il est possible d'étaler sur le reste de l'an - 54 .400 12,74 693 .056 693 .056 137 .28 0 484 .120 45 . 85 0 née les travaux de replantation, de choisir les dates les plu s favorables en fonction des cours et des périodes de surproduction sans être tributaire de la pluviométrie . Une technique comme «le recépage» en vue d'orienter la productio n peut être généralisée sans problème . De plus les bananier s irrigués résistent incomparablement mieux aux violent s coups de vent en fin de saison sèche . Si l'on tient compte de tous ces facteurs, la rentabilité d e l'irrigation peut être très élevée . 508 - PROBLEME DE L'IRRIGATION AU CAMEROU N En raison de la structure géologique de la région, les possibilités d'irrigation des bananeraies existantes sont malheureusement réduites, du moins au Cameroun oriental . La zon e des terrains volcaniques du Mungo est en effet caractérisé e par l'absence de points d'eau . Tous les (marigots» se trou vent à la limite des terres volcaniques et sédimentaires . Seules donc les plantations situées en bordure de la zon e offrent des possibilités d'irrigation qui sont loin d'ailleur s d'être toutes exploitées . Actuellement une seule plantatio n de 70 hectares gérée par l'Organisation camerounaise de l a Banane (OCB) est irriguée . Cet organisme envisage d'étc. .1dr e son réseau à un autre bloc de 150 hectares . La situation est très différente au Cameroun occidenta l sur les hauts plateaux d'Ekona et de Molyko . Les nombreuses rivières qui prennent naissance au pied du Mont'Cameroun offrent des possibilités nombreuses d'utilisation . Su r les 800 hectares de bananeraies de la Cameroun Develop - Fruits - vol . 27, n°7-8, 197 2 ment Corporation (CDC), 200 hectares ont été irrigués pa r aspersion au cours de la saison sèche 1971-1972 . Cette sur face sera portée à 400 hectares en 1972-1973 . Rappelons que la plaine côtière de Tiko était couverte par un réseau d'irrigation sous pression naturelle grâce à de s captages en altitude . Le coût de fonctionnement était évidemment très réduit . Malheureusement la culture bananière est en voie d'abandon par la CDC . Seule l'OCB bénéficie en core de ces facilités sur un bloc de 35 hectares . L'irrigatio n par aspersion est prévue sur les extensions en cours qui couvriront 70 hectares environ . L'exploitation de toutes les potentialités permettrai t d'étendre la technique d'irrigation sur le tiers des bananeraies existantes . Une telle extension changerait les caractéristiques d'une culture qui dans son ensemble rest e fortement tributaire de la climatologie : ce serait le moye n de régulariser la production bananière du CAMEROUN tan t en quantité qu'en qualité .
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