Date : MAI 15 Journaliste : Stéphane Bardinet Pays : France Périodicité : Mensuel Page 1/1 La vie du 18e Les pensions de familières résidences permanentes pour les grands exclus Notre arrondissement compte plusieurs pensions de famille, appelées aussi maisonsrelais. Petite visite de l'une d'elle. L es pensions de famille sont des structures destinées aux personnes en grande exclusion, sans logement, sans emploi, sans réseaux et qui vivent cette situation depuis de longues années. Notre arrondissement abrite quatre pensions de famille, gérées par de gros acteurs de la solidarité. Emmaûs gère la maison relais Michel Lefebvre dans le quartier GuyMôquet et Aurore les trois autres, dont celle du 5 rue d'Aubervilliers, que nous avons visitée. Proche dans sa conception d'une cité étudiante, la pension est un bâtiment neuf composé de studios individuels avec salle d'eau, d'une laverie, d'une salle de convivialité et d'un jardin. Les résidents acquittent un loyer PLAI (le tarif le plus bas) et bénéficient de l'aide personnalisée au logement (APL). Aujourd'hui, il existe 5 000 places d'hébergement de ce type dans la France entière. Il s'agit de petites structures qui mêlent logements privatifs et espaces collectifs pour un nombre réduit d'habitants, afin qu'émergé un esprit de communauté entre les résidents. Ce système devrait se développer car il entre dans le dispositif Tous droits réservés à l'éditeur de lutte contre l'habitat précaire. Créées par une circulaire du ministère des Affaires sociales de 2002, les pensions ont pour ambition de mettre fin aux hébergements d'urgence pour les plus touchés par la précarité : là, le résident peut rester à vie. Laver son linge en jouant Pour la vie quotidienne, des travailleurs sociaux et des stagiaires épaulent les résidents pour toutes les questions d'emploi et de santé, les démarches administratives et pour leur proposer des loisirs et des sorties ou même pour organiser leurs vacances. Dans le cadre des ateliers culturels de ses résidents, la pension de famille de la rue daubervilliers a fait appel au 18e du mois pour créer le premier numéro du journal de la pension, rédigé et illustré entièrement par les résidents, sur leur vie et celle de leur quartier. Distribuée gratuitement, Aurore parisienne sera disponible à la pension. Ce journal sera joint dans ce numéro du 18e du mois pour les kiosques du quartier Chapelle. Car, en accord avec l'esprit des textes fondateurs, la volonté de l'établissement est de faire connaître le lieu aux habitants du quartier et d'insérer les résidents dans la vie locale. Ainsi est né le projet de salon lavoir. Depuis ce mois-ci, les machines à laver dans la boutique du numéro 5 sont accessibles à tous les habitants du quartier. Et pour un prix modique : 4 € le lavage à condition d'adhérer à l'Association Aurore bénévoles & citoyens (I € l'année seulement). En outre, le lieu s'enrichit d'un espace dédié aux enfants et aux ludophiles de tout poil. Au milieu des dizaines de jeux disponibles, l'association Kaloumba, spécialisée dans les jeux du monde, a créé pour le lieu des plateaux surdimensionnés. « On se fait un petit Tangram géant ? » Et la corvée du lavage devient un moment de rencontre. Après plus d'un an d'existence, la pension de famille de la rue d'Aubervilliers semble avoir trouvé son rythme. Un dispositif qui, selon Anne Godard, directrice des pensions de famille et des résidences sociales chez Aurore, « représente une chance formidable pour les plus exclus ». N'hésitez pas à entrer pour faire connaissance et n'oubliez pas votre linge sale. Stéphane Bardinet AURORE 7349883400501
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