Concertino du 21 mars 2015 à l’Amphithéâtre Thomas Narcejac de Pornic TROMPETTE EN LIBERTÉ AVEC Romain LELEU et le Quintette à cordes CONVERGENCES Salle comble ce samedi de grande marée, pour accueillir Romain LELEU, jeune trompettiste au visage d’enfant mais à la carrière internationale (« Révélation soliste instrumental » aux Victoires de la musique classique 2009) et l’ensemble CONVERGENCES, le quintette à cordes qu’il a créé avec des musiciens appartenant aux plus grands orchestres français. CONVERGENCES réunissait à l’amphithéâtre de Pornic Guillaume ANTONINI au violon, ainsi que Sébastien RICHAUD (remplaçant au pied levé Manuel DOUTRELANT, violoniste et auteur des orchestrations), Claudine LEGRAS à l’alto, Julien DECOIN au violoncelle et Mathieu PETIT à la contrebasse. Dès les premières mesures de La Strada de Nino ROTA, la musicalité, la délicatesse et la puissance du jeu de Romain LELEU nous enveloppent et nous touchent : c’est la petite Gelsomina, avec son innocence, sa douleur et ses rêves, qui entre sur scène avec lui. Les musiciens nous emmènent ensuite dans des Danses roumaines de Bela Bartok, célèbres danses populaires écrites d’abord pour le piano, et deux mouvements de la Simple symphony de Benjamin BRITTEN, compositeur anglais du 20ème siècle, qui allie baroque et romantisme, en faisant écho à la célèbre Sarabande de HAENDEL (bande son du film Barry Lyndon), avant un final intrépide et joyeux (attrape-moi si tu peux !). La première partie du concert se termine avec une Fantaisie et variations sur la Norma de BELLINI, de Jean-Baptiste ARBAN, surtout connu pour sa méthode de cornet à piston, cet instrument qui évoque davantage la musique d’harmonie municipale que celle de l’opéra. Avec Romain LELEU, qui en joue avec virtuosité, le cornet prend des accents tragiques et sarcastiques qui nous ramènent à l’univers italien de FELLINI et à La Strada du début. On découvre ainsi, chemin faisant, combien un concert, conçu sans barrières entre le classique, la musique populaire et la musique de film, peut être évocateur d’images. Le voyage entre musique et cinéma se poursuit avec Smile, ce sourire composé par Charlie CHAPLIN pour Les temps modernes, et une œuvre du brésilien Antonio Carlos JOBIM (compositeur de la musique d’Orfeu Negro) : Chega de Saudade (« il y en a assez de la nostalgie ! »), première bossa nova de l’histoire. Saudade… ce mot portugais pour évoquer la mélancolie, le manque, nous conduit au célèbre Adagio pour cordes de Samuel BARBER, repris dans la bande originale d’une vingtaine de films et si souvent joué en hommage à des disparus, depuis la mort de Roosevelt jusqu’au 8 janvier 2015, à Londres et à Paris, pour les victimes des attentats de la veille contre Charlie Hebdo. Retour de la trompette de Romain LELEU pour trois œuvres d’Astor PIAZZOLLA et ses alliances subtiles entre musique « classique », jazz et tango : le célèbre Oblivion, tango classique et dramatique (repris dans un film de BELLOCHIO), un hommage à Henri DUTILLEUX, notre grand compositeur français du 20 ème siècle qui habitait Saint-Louis en l’Ile, et Libertango, « nuevo tango » repris par plusieurs chanteurs de variétés. Chaleureusement applaudis, les musiciens nous ont donné deux bis : Ora staccato, du roumain Grigoras DINICU, évoquant son univers tsigane ; le célèbre Over the rainbow, composé par Harold ARLEN pour Le Magicien d’Oz, et c’est la jeune Judy Garland, dans sa robe bleue, qui vient nous dire au revoir… Dans l’après midi, les élèves de l’école de musique avaient pu assister à la répétition des musiciens ; espérons qu’ils y ont trouvé encouragement à poursuivre leur apprentissage et à prendre du plaisir en jouant e la musique, quelle qu’elle soit ! Romain LELEU est présent sur les scènes internationales et les grands festivals : après quelques concerts en France, il part pour Sofia et les USA. Espérons qu’il reviendra à Pornic ! D’ici là, vous pouvez le retrouver grâce aux CD enregistrés avec divers orchestres, dont l’ensemble CONVERGENCES. (www.romainleleu.com/fr), et qu’il a dédicacé au cours de l’apéritif d’après concert, dans l’ambiance conviviale qui réunit les bénévoles de MUSICA PORNIC, les musiciens et les fidèles concertinistes. Suite des concertinos de printemps préparés par le TRIO ELÉGIAQUE, conseiller artistique : le Quatuor TALICH, de Prague, pour un programme SCHUBERT et DVORAK, le samedi 25 avril à 19h au Val SaintMartin ; François DUCHABLE au piano et Alain CARRÉ, comédien, reviennent à Pornic le samedi 9 mai à 19h au Val Saint-Martin, pour évoquer la vie passionnée de BERLIOZ. Et dimanche 7 juin à 17h, Helen KEARNS, soprano, Robert EXPERT, contre-ténor, et des musiciens de l’ensemble STRADIVARIA, donneront le sublime Stabat Mater de PERGOLÈSE, dernière œuvre d’un compositeur mort à 26 ans, ainsi que d’autres œuvres baroques dans la belle Eglise du Clion, édifiée au 17 ème siècle. Réservations aux endroits habituels. Agnès Florin, Professeur à l’université de Nantes.
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