propos sur la forêt : le châtillonnais en côte-d`or

PROPOS SUR LA FORÊT : LE CHÂTILLONNAIS
EN CÔTE-D’OR
DANS LES FORÊTS DU CHÂTILLONNAIS, COMME DANS DE NOMBREUSES
FORÊTS EN FRANCE, IL N’EST PAS RARE DE RENCONTRER DES VESTIGES
QUE LE COUVERT VÉGÉTAL A PROTÉGÉS : STRUCTURES DE PIERRES DE FORMES
VARIÉES ET RELIEFS ARTIFICIELS.
Vix
Tête de clavette de chariot (fer)
Le Coupe Charme
Vix
Le Coupe Charme
L'Aubette
L'Aubette
Châtillon-sur-Seine
Forêt domaniale
de Bois aux Moines
4
Châtillon-sur-Seine
Ource
Les Ursulines
4
Gurgy-la-Ville
Forêt domaniale
de Bois aux Moines
Forêt domaniale de Châtillon
Ource
Le Chanoi
Les Ursulines
3
Forêt domaniale de Châtillon
Le Tremblois
3
Le Chanoi
Barlot
Roche Chambain
Le Tremblois
Busseaut
Barlot
Roche Chambain
Combe
de l'Air
Recey-sur-Ource
Le Trouy
Combe
de l'Air
Recey-sur-Ource
Essarois
Rochefort
Le Trouy
Les Brûlis
La Réserve
Essarois
Champ-Rond Beaulieu
Vieilles Tailles
Montmoyen
Champ Perrin
RochefortBusseautVieilles Tailles
Bellenod
Les Brûlis
Grands La Bécardière
Champ Perrin
Bouchots
La Réserve Montmoyen
Côteau
Mauvilly
Guénard
Champ-Rond Beaulieu
Busseaut
BusseautBellenod
Mauvilly
Grands La Bécardière
Bouchots
Seine
Côteau
Guénard
Seine
Digeanne
Digeanne
Bois du Four
Brevon
Combe Choffard
Doucharme Beneuvre
La forêt domaniale de Châtillon, d’origine
royale et ecclésiastique pour partie,
couvre 8 900 ha gérés par l’Office national
Gurgy-la-Ville
des forêts (ONF). La planification sur 20 ans
des interventions à mener en forêt, coupes,
travaux, etc., prévoit des mesures destinées
à préserver les vestiges et les espèces sensibles :
protection, adaptation de la sylviculture
et de l’exploitation.
Les essences dominantes sont le hêtre
et le chêne qui cohabitent avec le charme,
les érables champêtres, sycomores
Bois du Four
et planes, le tilleul, les alisiers blanc
Combe Choffard
et torminal, le merisier, le cormier,
Doucharme Beneuvre
le frêne et quelques espèces résineuses.
Véroilles
Minot
Véroilles
Brevon
Minot
0
Localisation des vestiges repérés sous couvert forestier dans le Châtillonnais :
voies antiques
vestiges enregistrés au GPS
5 km
sanctuaires antiques
Érable champètre
Sonneur à ventre jaune...
... et détail de son ventre
Hêtraie
Sabot de Vénus
Cette forêt produit environ
30 000 m3 de bois chaque
année ; la récolte des bois,
acte technique et économique
de gestion durable, assure
la pérennité de la forêt
dont il faut organiser le
renouvellement progressif
par une récolte raisonnée.
De nombreux animaux
et plantes rares, tels que
le Sonneur à ventre jaune,
un crapaud, ou le Sabot
de Vénus, une orchidée,
y sont hébergés.
Quant à la grande faune cerf, chevreuil, sanglier elle y trouve un lieu de vie
à sa mesure, ce qui confère
à la forêt une tradition de
chasse à tir et à courre.
Tilleul
Alisier torminal
Érable sycomore
En 1997, une convention
est signée entre la Direction
régionale des affaires
culturelles, Service régional
de l’archéologie, et l’ONF :
il s’agit d’unir les efforts
pour établir l’inventaire
des structures anthropiques
en forêt. Les résultats sont
intégrés au projet collectif
de recherche (PCR)
“Vix et son environnement”
centré sur l’oppidum
du Mont Lassois, le site
de Vix et sa proche région.
LORSQUE LA FORÊT N’EXISTAIT PAS
voie
limites parcellaires
habitats
funéraires ou cultuels
lapiaz* incultivable
Les Côtes
Brevon
éta
ng
actu
el
0
200 m
Prospections et relevés : D. Goguey, Y. Pautrat, O.N.F. – DAO : Y. Pautrat 2009 ; PCR Vix
Roche Chambain
Combe
source
au Vieux
L’INVENTAIRES DES STRUCTURES ARCHÉOLOGIQUES ET L’UTILISATION RÉGLEMENTÉE
D’UN DÉTECTEUR DE MÉTAUX APPORTENT DES INDICATIONS FONCTIONNELLES
ET CHRONOLOGIQUES. SE DESSINENT AINSI L’HISTOIRE D’UN MICRO-TERRITOIRE,
LES GRANDES LIGNES D’UNE OCCUPATION PÉRENNE : SUR LE PLATEAU ET LES REBORDS
DE LA DIGEANNE ET DU BREVON, DES OCCUPATIONS S’ÉCHELONNENT SUR PLUSIEURS SIÈCLES,
DE LA PROTOHISTOIRE À L’ANTIQUITÉ.
On connaît sur la rive droite de la Digeanne, à Minot,
les nécropoles de l’âge du Fer (Hallstatt) et, sur la commune
de Terrefondrée, le camp fortifié non daté de Châteaubeau.
Plus loin, une cinquantaine d’habitats en matériaux périssables,
bois et torchis, a été identifiée ; ils sont datés d’environ 350 av. J.-C.
jusqu’au IIe siècle ap. J.-C.
Limites parcellaires
Tertres
Terrasses
Habitat
Funéraire ou cultuel
Lapiaz incultivable
Chemin/voie
Source
Les structures visibles appartiennent non pas aux maisons,
mais aux enclos de pierre qui entourent l’espace habité. Des pierres
dressées marquent les passages ou l’angle des enclos. Les plans
se caractérisent par leur irrégularité et la sinuosité de certains
segments s’explique par l’extrême dépendance au relief, les murées
s’incurvant en fonction de la topographie.
Les objets recueillis dans les enclos évoquent une économie vivrière
combinant des ressources agro-pastorales et une agriculture rendue
possible par l’aménagement de terrasses ; le travail du fer comptait
également parmi les activités artisanales.
Hypothèses d’interprétation des différentes fonctions du parcellaire
Le territoire de la Roche Chambain, situé en rebord
du Brevon, se caractérise par de vastes parcelles
irrégulières dont 24 fermées sur leurs 4 côtés par des
murées, parfois très puissantes : l’ampleur des travaux
et l’adaptation au relief témoignent de la volonté
d’occuper la totalité du secteur. L’habitat construit
en matériaux périssables se situait dans de petits enclos
imbriqués dans le parcellaire ; le mobilier qui y a été
détecté date l’occupation entre le IIer siècle av. J.-C.
et le IIe siècle ap. J-C.
Roche Chambain (Rochefort). Hypothèse d'interprétation des différentes fonctions du parcellaire : habitats,
funéraires ou cultuels, cultures (prospections D. Goguey ; relevés F. Cruz et J. Curie ; D.A.O. Y. Pautrat).
fibule Tène C
agrafe
fibule Tène A
fragm. fibule Tène
fibule Tène C
fragm. fibule Tène
4 fibules oméga
monnaie GR
habitats
0
murée
3 cm
murée sur épaulement
épaulement
pierre levée
tertre
Enclos
Tas (enclume) à queue
avec cloutière (fer)
ZONE OCCUPEE
0
100 m
Distribution de l’occupation humaine et répartition des indices de datation
dans l’enclos de Bellenod
e(
fer
)
Fibule à charnière à arc
mouluré cruciforme
(bronze)
ba
la
nc
100
Po
id
s
de
1.2000
*lapiaz : formation géologique de surface dans les roches
calcaires créée par le ruissellement des eaux de pluies
qui dissolvent la pierre
Serpette (fer)
Scories
L’OCCUPATION ANTIQUE DE LA FORÊT
ON DISPOSE, POUR DE VASTES ESPACES AUJOURD’HUI OCCULTÉS PAR LA FORÊT, DE L’IMAGE
D’UN PAYSAGE HABITÉ ET ORGANISÉ AU FIL DES GÉNÉRATIONS, AVEC DES CONSTRUCTIONS
AUX FONCTIONS VARIÉES - FERMES, ATELIERS D’ARTISANS ET LIEUX DE CULTES - RELIÉES
PAR DES VOIES ET DONT LES RESSOURCES NATURELLES SONT QUOTIDIENNEMENT EXPLOITÉES.
Denier (Rome, 48 av. J.-C.)*
murée
?
murée sur épaulement
“Souil du Saule“
“Bois de Nod“
épaulement
talus de terre
pierrier
pierre levée
0
Proche de la voie antique, l’enclos
protohistorique de Barlot demeure occupé
durant l’Antiquité. Un gros pierrier aplati
correspondant à un bâtiment effondré
accompagne des subdivisions matérialisées
par des murées à angles droits, des dalles
dressées et des tertres. Ces “cellules”
délimitent des ateliers métallurgiques
et des espaces d’habitat en matériaux
périssables avec fondations en pierres.
Le lapiaz voisin est exploité pour sa pierre.
120 m
Voie antique à 100 m
Terrasse d’enclos
murée
g
120 m
murée sur épaulement
La période antique est particulièrement bien représentée, puisque
l’on recense 66 fermes, plusieurs sanctuaires, les Douix de Châtillon
et de Terrefondrée - sanctuaire des eaux - les temples, fana,
du Tremblois et d’Essarois et la voie reliant Beneuvre à Vertault.
On devine deux modes de vie : des fermes romanisées qui s’organisent
sur de vastes espaces selon un modèle géométrique et une occupation
héritée des périodes antérieures, très adaptée au relief.
Tertre ou pierrier
pierrier
Pierre significative
Murée
murée
Epaulement (avec ou sans murée)
épaulement
e
talus de terre
Talus de terre
Aujourd’hui dans la forêt, le fanum du Tremblois
a été fréquenté de la fin du IIe siècle av. J.-C.
jusqu’à la fin du IVe ap. J.-C. Il est constitué
d’une cella entourée d’une galerie, inscrites dans
une enceinte, elle même incluse dans un vaste
foirail desservi par une voie venant d’Essarois.
Malgré la découverte, lors des fouilles entre
1958 et1980, de statues et d’ex-voto, genoux
sur attelle, yeux, mains, etc., on ne connaît
pas la divinité guérisseuse qui était invoquée.
épaulement
h
talus de terre
terrasse
tertre
pierrier
lapiaz
pierre levée
0
120 m
Enclos de Barlot (Villiers-le-Duc) :
a, c, e : ateliers de métallurgie
b, d : habitats constitués
de matériaux périssables
f, h : tertres
g : terrasses et/ou habitat antérieurs
nord
Enclos de Barlot (Villiers-le-Duc). Les différen
légende complète à fournir...
Voie avec murées
Boutiques
Chapelles
Face nord de la “Bornes des quatre
seigneurs” à Montmoyen : pilier représentant
4 divinités gallo-romaines
Arrivée
de la voie
romaine
ligne
fore
sti
ère
Jeune garçon tenant
un petit chien provenant
du fanum du Tremblois
(calcaire).
Deux exemples
de « fermes
f
gallo-romaines », sur le
plateau
: en haut, relevés G.P.S.
c
a
2007-2008
; en bas, croquis
b
d Société
historique et
archéologique du
Châtillonnais (S.A.H.C.) des
années soixante (D.A.O. Y.
Pautrat).
PCR "Vix et son environnement" -Prospections : Y. Pautrat, A. Charmot - DAO 2009 : Y. Pautrat
0
Deux exemples de “fermes gallo-romaines”, sur le plateau : en haut, relevés GPS 2007-2008 ;
en bas, croquis Société historique et archéologique du Châtillonnais (SAHC) des années soixante
Boutiques
0
30 m
Plan du fanum du Tremblois :
au centre, la cella entourée
de la galerie
Fanum du Tremblois : la cella entourée de la galerie
* Denier (Rome, 48 av. J.-C.).
Le droit représente une tête hirsute et barbue de gaulois
et le revers un aurige et un guerrier gaulois tenant
une lance et un bouclier dans un bige - char antique
à 2 roues, attelé de 2 chevaux (argent)
plan GPS revu et complét
relevé et DAO : Y. Pautra