16 oct. 1906 View

Bibliothèque cantonale Siion
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Journal et Feuille d’Aria du Valais
Bulletin politique
Les d ifficu ltés de 91. Poiucaré
L© m inistère français a décidé de convoquer
les Chambres pour le jeudi 25 octobre. L a plus
grosse question à l ’ordre du jour est l’exa­
men du budget pour 1907 que, malgré toute
son liabileté, M. Poincaré, m inistre des finan­
ces a eu une peine énorm e à établir.
Avant d’avoir fait face à une seule des exi­
gences spéciales à ce budget, le m inistre des
finances avait à combler u n prem ier déficit
de 227.682.867 francs, dû à la politique finan­
cière insouciante qui avait jusqu’ici prévalu.
92.801.700 francs d'em prunts, indûm ent portés
en recettes a u budget de 1906; 81,446,617 jfr.
d ’aggravations de dépenses, provenant du jeu
des lois votées sans ressources correspondan­
tes; 53,434,550 francs d ’abandons de recet­
tes, représentant, pour la presque totalité, des
sacrifices faits en vue des élections, voilà les
élém ents de ce prem ier déficit.
En outre les charges supplém entaires incom­
bant spécialem ent au budget de 1907 apparais­
sent comme écrasantes: pour le seul départe­
ment de la guerre, elles m ontent, au projet
de budget, à 215,246,235 francs. Pour la
m arine, la somme nouvelle admise par le mi­
nistre des finances est de 9.798.855 francs.
Qu’on réunisse ces trois augm entations : la
surcharge ressort à 229,901,315 francs.
On explique la très forte augm entation des
dépenses m ilitaires p ar la surprise qui a con­
duit la Franc© à Algésiras. Des précautions fu­
rent indispensables. Le gouvernem ent eût été
coupable de ne pas les prendre. L ’exposé des
motifs du projet d© budget s ’en explique en
toute loyauté II vise «les dépenses militaires
qui avaient é té engagées avec l ’assentim ent
d e la commission du budget e t de la commis­
sion des finances, m ais sans vote parlem en­
taire e t sans déterm ination d’exercice, à une
heure où le gouvernem ent avait eu le devoir
de piarer précipitam m ent aux besoins éventuels
d© la défense nationale.» Ces dépenses n ’ont
pas été m oindres d© 193.240.200 francs.
Il a fallu pour les régulariser, les inscrire
au budget de 1907 sous forme de prédits. D’a u ­
tres augmentations de dépenses ont dû être
prévues également pour les m inistères civils;
M. Poincaré ,©n homme prévoyant, a su les ré ­
duire à un© som m e relativem ent m odique :
17.394.562 francs ; il s ’est trouvé néanm oins
en présence d ’un déficit total de 474.978.744
francs. Gomment combler u n pareil trou au
budgiet? Il est évident que le m inistre des 'fi­
nances, s'il n© veut pas pressurer par d es aug­
m entations d ’impôts, les citoyens contribua­
bles, devïa pratiquer l ’économie su r une gran­
de échelle. Sa tâche est lourde; mais il faut
lui rendr© cette justice qu’il la rem plit cons­
ciencieusem ent et ne craint pas d’exposer au
grand jour la réelle situation des finances de
l ’Etat.
*
*
*
Un revirement dans l ’opinion russe
Pendant qu© les Cadets term inaient en hâte
leur Congrès à Helsingfors, les zemstvos ou­
vraient leur session. Les Cadets y sont accou­
rus pour défendre leur situation, m ais dé­
jà plusieurs zemstvos ont commencé l ’épu­
ration des divers services, surtout du servi­
ce scolaire, en expulsant les révolutionnaires
que les adm inistrations des zemstvos y entre­
tenaient. Ce que Plehwe essayait de faire, (avec
grande peine, concentrant ses forces su r le
zemstov de Tver, le plus révolutionnaire de
tous, est ©n train de se réaliser partout.
Une année de oonstitutionalism e a fait plus
que tous les efforts des gouvernem ents auto­
cratiques précédents. Les élections pour le re­
nouvellem ent des zemstvos après la dissolu­
tion de la Douma Ont partout donné des m ajo­
rités réactionnaires écrasantes. Non seulem ent
les Cadets qui étaient les m aîtres incontestés
furent battus, mais aussi les octobrisles et les
conservateurs m odérés. On n ’a voté que pour
l ’extrêm e droite, celle qui condamne tout es­
sai du parlem entarism e.
Ce résultat a surpris même les droitiers qui
n© s ’y attendaient pas, car ils n'ont fait pres­
que pas de propagande : depuis quarante aig­
les libéraux étaient incom battables. Le revi­
rement 'est dû à l ’énorm e affluence des élec­
teurs nouveaux qui, auparavant, n ’allaient ja ­
m ais voter. C’e s t par centaines q u ’ils ont af­
flué aux urnes, e t tous votaient pour Fextrêm e
droite pendant q u ’une partie des anciens élec­
teurs d©s Cadets abandonnaient ces derniers.
Ils obtenaient rarem ent plus de 10 à 20 voix.
Tous les m em bres de l ’ancienne Douma qui
posaient leur candidature étaient battus com­
me les autres.
On a beaucoup rem arqué notamment, la dé­
faite des libéraux dans le gouvernem ent d’Orel où pontifiaient des Cadets ém inents avec
le fam eux Stakhovitch devenu octobriste, que
Pleh\v© m enaçait d ’em prisonnem ent pour ses
agitations subversives. Le zemstvo d’Orel est
aujourd'hui entièrem ent réactionnaire. Il en
est de m êm e du zemstvo de Moscou qui fo r­
m ait le comité directeur de fous lès fameux
congrès de zemstvos dont on a1tant parlé l ’a n ­
née passé©. C’est le zemstvo qui a envoyé au
Conseil d’em pire Chipoff. Enfin, le zemstvo de
de Tver est aussi devenu réactionnaire, et le
professeur Kousmin Kaxavaieff qui a fait voter
à la Douma l ’appel au peuple qui a été la
raison de sa dissolution a été blackboulé dans
son ancienne circonscription.
Les zemstvos o nt été institués il y a q u aran ­
te ans, sur les instances des cionstitutionalistes, qui s© préparaient à conquérir avec leur
aide la Constitution dont ils seraient la barrière
constante, contre fout retour réactionnaire,
comme le sont les Komitats en Hongrie. Le
prem ier essai de constitutionalism e a enlevé
les zemstvos aux libéraux.
Ceux-ci n ’au ront donc plus à l©ur disposi­
tion, comme l ’année dernière, les services pu­
blics dépendant des zemstvos pour combat­
tre le gouvernement. L a perte des zemstvos
est aussi sensible au x libéraux, parce qu’elle
leur enlève le m oyen de diriger les élections
à la Douma comme ils l ’ont fait Tannée pas­
sée. Mais la conséquence la plus im portante
de ce revirem ent est peut-être la nécessité
de renouveler les m em bres « élus » du Conseil
d ’em pire où, comme on sait, ces mem bres jont
perm is de form er une m ajorité, modérée mais
«oonstitutionaliste», qui faisait d© l ’opposition
au m inistère Goremykine, et tenait à éviter
tout conflit avec la m ajorité d© la Douma.
P ar le renouvellem ent de ces membres,
la droit©, qui comptait déjà plus d’un tiers
de voix dans le Conseil, aurait la m ajorité,
car tous les représentants des zemstvos et de
la noblesse seraient réactionnaires. Or, un
Conseil d ’Em pire nettem ent conservateur pa­
ralyserait la future Douma si elle était encore
rouge.
*
*
*
M. Clemenceau dans le Var
M. Clémenceau est en veine de discours ces
temps-ci; aussi bien prépare-t-il sa réélection
au Sénat.
Dimanche, dans un grand banquet à Draguignan (Var) le m inistre de l ’Intérieur a lon­
guement péroré sur les devoirs d’u n gouver­
nem ent républicain.
Il s ’est, plaint aussi un peu en parlant des
arm ées d© solliciteurs qui chaque jour assiè­
gent 1© gouvernem ent pour avoir des places.
Ce passage est à retenir:
<•: Mais si je ne me plains pas, 'dit-il; Ide3
conditions du gouvernem ent parlem entaire, qu’
il me soit perm is de noter au passage Le ftrait
de nos m œ urs qui contribue 3i gravem ent à
le défigurer, je veux parler de l'assau t des sol­
liciteurs.
»Trop d ’habitudes d©s tem ps passés préva­
lent encore dans notre démocratie .Les gran­
des faveurs de cour ont disparu, m ais pour
se diluer en de notables et même ,en m enus
avantages dont l ’excuse parfois est d’apporter
les faibles ressources d ’un fonctionnarism e in­
digent aux vaincus de la lutte pour la vie qui
ne sont pas nécessairem ent les plus propres
à régler adm inistrativem ent la vie d ’autrui.
» Assiégé, le député a pour unique recours
d ’assiéger son m inistre, e t j’ai souvent pensé
qu’il n ’y avait pas toujours la juste proportion
entre les exigences de l ’intérêt public et les
requêtes de l ’intérêt privé. Il m ’a paru né­
cessaire de dénoncer une fois de plus la m al­
heureuse épidémie de fonctionnarism e qui sé­
vit si cruellem ent du haut en bas, dans (tous
les rangs du peuple français Qui n ’a pas de
place ©n veut une, qui en a une £n veut une
m eilleure. Le fauteuil dédoré d ’une sous-pré­
fecture p araît être en particulier, l ’objet d’une
obsédante hantise pour les jeunes gens de no­
tre bourgeoisie, qui croiraient déroger dans
les carrières du commerce, de l ’industrie, de
l ’agriculture, sources uniques de la prospéri­
té du pays.
»C’est un bien m auvais signe, cette peur
des libres initiatives, cette recherche empressée
de la dépiendance. Au m inistre de l ’intérieur
de déplorer plus qu© tout autre un é ta t d’e s­
prit qui lui fait perdr© le m eilleur de son
temps, alors qu© ses chefs de service atten­
dent vainem ent les prétendus loisirs qui lui
perm ettront enfin de travailler Je dénonce le
mal et j ’en attendrais avec confiance la d is­
parition prochaine si je n© croyais voir d’ici
quelques-uns de ceux-là mêmes qui m ’applau­
dissent, guetter du coin de l ’œil le moment
favorable pour glisser aim ablem ent dans ma
poche, un© note intéressée »
*
*
*
Bismarck et les Hohenzollem
M .G. Villers écrit dans le «Tem ps»:
« En ce temps de révélations posthum es, qui
ne grandiront pas m oralem ent la figure de
Bismarck, mais qui accusent 3a physionomie
poli tique, il est intéressant de rappeler quels
étaient ses sentim ents à l ’égard de son so u ­
verain ©t de la famille des Hohenzollem.
«Bismarck, qui eut avant 1870 d© longues
luttes à soutenir contre l ’hésitation e t les scru ­
pules de Guillaume Ier, aurait-il sacrifié à la
résistance d© celui-ci ses plans d’unité alle­
m ande? Aurait-il obéi à son roi plutôt q u ’à
ses convictions?
»Son confident intime, M. Me© Busch, lui
avait un jour posé cette question. Et àil ‘a v ait
répondu :
» — Si le roi avait résisté; s ’il n ’avait pas
adm is et mon but, — l ’unité d© l’Allemagne
par la Prusse, — et mes moyens, — Le su f­
frage universel et la guerre, — je h ’eusse pas
hésité un seul instant. Plutôt l'Allemagne que
les Hohenzollem ! J ’aurais fait la République
et l ’Allemagne par la République.»
» Ce mot, dont j© suis à même d'affirm er
l ’authenticité, éclaire ©t complète les rensei­
gnements fournis par le prince de Hohenlohe.
Comment s ’étonner que Bismarck ait tenu tête
à un jeun© em pereur quand il professait, à
l ’égard de la dynastie ©Ile-même, cette p ar­
faite liberté d’esprit?»
--------------- S --------------CONFEDERATION
Le budget de l ’alcool
P ar message en date du 12 octobre, le Con­
seil fédéral soum et à l ’Assemblée fédérale le
budget d ’exploitation de l ’adm inistration de
l ’alcool pour 1907. Il prévoit avec 13,000,000
francs d© recettes et 7,110,000 fr. de dépen­
ses un excédent de recettes de 5,990,000 ïr.,
contre 6,060,000 fr. en 1906.
Les cantons recevront une somme totale de
5,985,041 fr. 40 soit 1 fr. 80 par tête d©
population. D’après le tableau annexé au m es­
sage Berne recevra 1,063,640 fr.; Vaud, 512,411
fr. Neuchâtel, 227,880 fr. ; Genève, 240,150 fr.
Valais 210,000 fr.
■
——
Réfection du matériel
d’artillerie de position
L a transform ation 'du m atériel d© l ’artille­
rie de campagne est term inée ; celle de l ’artil­
lerie est décidée. Reste le réarm em ent de l ’ar­
tillerie de position, c’est-à-dire la transform a­
tion des pièces d© gros calibre, obusiers e t
canons. Les essais d’obusiers se poursuivent
en ce m oment sur la place de Thoune, bù
auront lieu ces jours prochains des exercices
de tir avec un obusier Krupp1 d ’une portée (de
7 kilomètres. On fera en même temps des es­
sais avec une pièce destinée à rem placer le
canon de 12 cm. e t qui en conservant le ca­
libre, accuse une supériorité considérable su r
la pièce actuelle. La portée est de 15 kilomè­
tres. Le poids du projectile est de 21 kilos
et celui d© la charge de 3 kg. 900. L a pièce
est munie, comme le canon de campagne,
d ’un frein qui permet à la pièce de reculer
su r l ’affût .Des exercices de tir auront Eeu
à Thoune 1© 'lundi 22 octobre en présence
de la commission d ’artillerie.
malades en chemin de fer
Jusqu’ici on n ’avait pas, en Suisse, de wa­
gons spéciaux pour le transport des malades.
L© besoin de telles voitures s ’ô3t, paraît-il fait
sentir d ’une m anière si sensible, dans la sai­
son passée, qu© l ’adm inistration a décidé d’en
faire construire quatre m unies des installa­
tions les plus m odernes e t les plus confor­
tablem ent pratiques.
—■
A
V \.
,
i ..-V v '
Ji
. .
Exposition de milan
Au groupe: «Denrées alim entaires» la fa­
brique de chocolat «L ucem a» à Hochdorf, a
obtenu u n diplôme d ’honneur et médaille d’or.
Un poste bien rétribué
L© conseil de banque nationale se réunira
prochainem ent pour exam iner les traitem ents
des directeurs. D’après les «Basler Nachrichten »1 e traitem ent des directeurs généraux com­
porterait un minimum d© 20 à 25,000 francs
celui d©s directeurs des succursales un mi­
nimum de 15 à 18,000 francs. Le maximum
et le minimum des traitem ents doivent être
approuvés par l ’Assemblée fédérale.
U’horlogerie suisse
Le rapport du comité de la Société suisse
du commerce ©t de l ’industrie, p*our l’exercic© d© 1905, donne les renseignem ents que
voici su r l ’e xportation d©s m ontres et mou­
vements de m ontres de la Suisse à l ’étran­
ger : En 1905, il y a eu une /grande augm enta­
tion d© l ’exportation en Russie ,au Japon tet len
Chine ,tandis qu© l ’exportation en Italie a sen­
siblem ent diminué . '
L ’exportation est en augm entation de fr.
10,1.27,132 sur Tanné© 1904.
L ’année 1905 m arque donc sur toute la li­
gne un© augm entation du m ouvem ent d’affaires
hcrlogères- Quant à la valeur d’unité des m on­
tres, ©11© a augm enté pour les m ontres à
boîtes m étal; n ’a , pas changé pour cel­
les à boîtes en or et a augm enté pour Kes m on­
tres compliquées.. Il convient toutefois de re­
m arquer que cette valeur est calculée d’après
les déclarations des exportateurs, lesquelles
ne sont 'pas toujours d ’un© exactitude par­
fait©.
v
L© chiffre des importations de boîtes de
m ontres a fortement augmenté en 1905. Il s’é­
lève à 291,415 pièces. C’est le plus haut a t­
teint jusqu’ici. Cette augm entation s ’explique
par l'augm entation générale du mouvem ent
d ’affaires horlogères. Du reste, il ne représen­
te que 3 o/b du chiffre total d e l'a production
suisse de boîtes.
Dans les genres courants ,les grands con­
currents am éricains n ’arrivent toujours pas à
fabriquer la montre extra-plate, ce qui expli­
que les im portantes commandes dans ce gen­
re reçues à Genève e t ailleurs et destinées
spécialem ent aux Etats-Unis.
Tir fédéral
Vendredi ©t samedi s ’est réuni le comité
central de la société suisse des carabiniers à
Zurich. Le règlement pour le concours de sec­
tions au tir fédéral de 1907 a été discuté ©n
prem ière lecture. Une délégation du comité cen­
tral, composée de MM. R aduner et Trümpy,
se m ettra en rapport avec le comité central
d ’organisation au sujet d ’un© série de vœux
exprim és p ar le comité central. Le règlement
sera définitivem ent liquidé dans une séance
du comité central qui s© tiendra à Zurich fin
janvier 1907.
---------------------------- 0 ----------------------------
V VI ,A ISJ
Exposition septennale
du bétail et des produits laitiers
En 1907 au ra lieu l'exposition septennale
du bétail et des produits laitiers.
Une somme d© fr. 46,000 est prévue à cet
effet, par l ’Etat. Dans cette somme, sont com­
pris les subsides accordés annuellem ent pour
les prim es aux concours d© bétail, soit fr.
24,000; l’exposition septennale remplace ces
concours.
Elle a u ra li©u dans 1© Bas-Valais, à Martignv, St-Maurice ou M onlhey; la localité n ’a
pas encore été définitivement désignée.
Traction électrique au Siinplon
Jeudi soir, la commission d ’étude pour la
traction électrique a u Simplon a eu une sé­
ance à Brigu© sous la présidence de M. Flury
m em bre de la direction générale des C. F. F.
E taient présents, o utre les m em bres de la com­
mission, plusieurs m em bres d e là direction gé­
nérale d©s C. F. F., ©n particulier son président
M. W eissenbach, M. 1© conseiller fédéral Zemp,
chef du départem ent des chemins de 1er, plu­
sieurs représentants des gouvernements can­
tonaux, etc.
M. Boveri, chef de la m aison Brown, Boveri,
à Baden, a prononcé un discours dans lequel
il a exposé comment la m aison Brown, Boveri
a été amenée à proposer aux C. F. F. d© faire
un 'essai avec la traction électrique au Sim-plon. Elle a voulu m ontrer q u ’il était possi­
ble d ’exploiter à l’électricité un chemin de fer
à vloi© normal©. Cette preuve est m aintenant
fait© L ’orateur a la conviction que la trac­
tion électrique subsistera dans le tunnel.
Après le discours de M. Boveri, l ’ingénieur
chargé d© la traction électrique dans le tun­
nel ,M. Thom ann ,a donné un© série de détails
techniques et statistiques, qui ont vivement
intéressé les assistants.
Au souper qui a été servi ensuite à l ’hô­
tel d© la Couronne, des discours ont été
prononcés par M. Boveri, par M. 1© conseiller
fédéral Zemp, qui a chaleureusem ent remercié
la m aison Brown, Boveri pour l ’œuvre qu’elle
avait, accomplie en si peu de temps. M. Zemp a
exprim é également sa reconnaissance envers
les autres maisons suisses qui ont fait faire
d© grands progrès à l’industrie électrique et
envers l ’adm inistration des chemins de fer
d ’Etat italiens, qui, prêtant l©s trois locomo­
tives de la ligne de la Valteline, avait rendu
les essais possibles au Simplon.
M. W eissenbach, directeur général des C. F.
F., a ensuit© pris la parole et a déclaré, entre
autres choses, que la traction électrique des
chemins de fer fédéraux viendrait certainem ent
un jour. Il a ©xprimé le vœ u que l ’Italie se
prêtât, à continuer la traction électrique jus­
q u ’à Domodossola.
M. 1© com m andeur Grosa, inspecteur en chef
des chemins de fer italiens, a répondu. Sans
engager l ’adm inistration des chemins de fer
d ’Etat, il a déclaré que, personnellem ent il
espérait qu© la continuation de la traction élec­
trique ju sq u ’à Domodossola serait possible.
Chemins de fer de montagne
Le délai fixé à Partiel© 5 de la concession
d’un chemin de fer électrique de la. gare de
Vouvrv Cormat, du 10 octobre 1902, pour la
senta.tion des documents techniques et finan­
ciers ,prescrits, ainsi que des statuts de la (so­
ciété, délai déjà prolongé par arrêt du Conseil
fédéral du 21 octobre 1904, est de nouveau
prolongé de 2 ans ,soit jusqu’au 10 octobre
1908.
,
, e r
Le mouvement de la population
D’après le rapport de gestion, la statis­
tique d© l ’état civil, ©n 1905 accuse su r
3639 naissances e t 2446 décès un excédent de
naissances d© 1193. Ces chiffres se répartissent
comme suit entre les divers districts :
naissances décès mariages
105
22
102
Conches
65
Mœrell
50
17
Brigu©
285
165
47
Vièg©
268
183
43
Rarogne
134
78
23
198
Loèch©
138
40
Sierr©
433
281
95
Hérens
235
135
40
Sion
—
358
252
71
Conthr y
322
173
51
Martigny
401
292
99
63
En tremont
238
187
57
162
213
Saint Maurice
66
Monthey
384
248
La neige
Nous avons joui pendant la prem ière quin­
zaine d’octobre d’un tem ps exceptionnellement
beau qui a pu nous faire apprécier tous les
charm es de l ’automne e t a permis aux vi­
gnerons de bien ren trer leurs vendanges. 11
ne reste plus à l ’heure qu’il est que tquelques rares vignes où la m ain de la Vendan­
geuse n ’ait pas encore passé.
On n|e peut que se féliciter d’avoir activé
un peu la! besogne; car 1© temps ta'(brusquement
changé. La neige est descendue dimanche trè 3
bas. La tem pérature, de ce fait s ’est refroi­
die, à tel point qu’on a un précoce 'avantgoût de l ’hiver.
Statistique des marchés au Bétail
(Foire d© MONTHEY du 10 octobre 1906.)
Anim. prés.
Nombre Vendus
Prix
Chevaux
38
14
150 920
Poulains
11
17
170
Mulets
7
3
80
Anes
9
6
120
Taureaux repr.
4
10
220
Bœufs
1.
7
275
Vaches
354
183
230
Génisses
179
97
150
Veaux
77
; 40
49
Porcs
51
35 " 60
Porcelets
170
■ 18
120
Moutons
42
18
21
Chèvres
35
15
18
Fréquentation de la foire: Très bonne.
Police sanitaire: Très bonne.
520
350
155
420
495
550
350
120
110
25
38
35
Presse
Nous recevons le 1er n° du «Cosmopolite»
journal rédigé en six langues (français, alle­
mand, anglais, italien, russe e t espéranto) et
paraissant le m ardi ©t le vendredi à Lausanne,
Vevey, Montreux, Martigny, Fribourg. Nos
souhaits de bienvenue à ce nouveau confrère I
------------------------- SB
:-----------
NOUVELLES DES CANTONS
Berne
LE DRAME DE LA JUNGFRAU
Une colonn© de guides partie pour la Jung­
frau à la recherche des deux jeunes Allemands
disparus depuis 1© mois d’août, Kuchler et
W dsing, est rentrée vendredi soir à Lauterbrunnen. Eli© a trouvé le corps d ’une des Vic­
times, mais sans pouvoir 1© ram ener. Le corps
gisait, fracassé .dans les rochers ,d’un couloir
descendant du Hochfirn, au glacitr du Bot­
tai. On n© s a it pas encore s ’il s ’agit de lou­
cher ou d© Welsing. Plus bas, les guides Ont
trouvé dans la neige d ’une avalanche un h a ­
bit brun et un soulier de sorte que Ton .compte
pouvoir retrouver la deuxième victime.
Une nouvelle colonne composée Tune di­
zaine d© guides est partie sam edi pour recher­
cher les corps des victimes. On ne sait jras en­
core s ’ils réussiront à trouver 1© deuxième
corps qui doit se trouver très haut dans les
rochers ou peut-êtr© enseveli sous la neige
des avalanches.
Les guides disent que le corps déjà retrouvé
s© trouvait à un© hauteur d ’environ trois mille
m ètres. En conséquence Kuchler et Welsing au­
raient fait une chute d ’u n m illier de (mètres de­
puis le somUiet de la Jungfrau. L ’emplacement
se trouve au-dessous du Hochfirn d ’où roulent
constamment des- pierres et des blocs de gla­
ce. L© danger que courent les guides est donc
très grand.
Les guides sont arrivés dimanche à 4 heu­
res, à Lauterbrunnen, avec le cadavre Us rap­
portent un gilet e t des guêtres de 'cyclistes àyant appartenu à l ’un© des victimes
Une formidable tempête de neige, qui a duré
depuis 1© matin, a empêché les guides de re­
chercher le deuxième cadavre.
1 j
On ignore encore si le corps retrouvé est
celui de Kuchler ou de Welsing En tout cas,
ce n ’est pas celui de Goldner On attend la
sœ ur de Küchl©r d ’un moment à l'autre
Un papier trouvé dans 1© gilet, porte une ladress© illisible de Lucerne.
*
*
*
LA JEUNESSE PROTESTE
La jeunesse du district de Signau est fort
irrité© contre la commission de recrutem ent
qui n ’a accepté comme aptes au service quo
1© 30 pour cent d©3 recrues qui Ise (3ont présen­
tées devant ©lie cet autom ne, tandis que dans
le district adjacent de Trachselwald, où fonc­
tionnait une autr© commission, celle-ci en a
accep té 60 pour c©nt. Les filles de Signau .pro­
testent que les garçons de leur district sont
pour le. moins aussi bien faits que ceux d ’àcôté.
Les journaux sont intervenus dans la polé­
m ique e t dem andent que les commissions sani­
taires soient instruites à l’avenir de façon à
prévenir c©s écarts, hum iliants pour les con­
trées dont la. population ©st ainsi suspectées
de dégénérescence.
---
Vaud
LE BUDGET POUR 1907
Le projet de budget du canton de V aud,pleur
1907 prévoit un déficit d© 264,622 francs -sur (un
total d© dépenses de 12,476,937 francs. Le3
dépenses sont de 501,787 francs supérieures
à celles prévues pour 1906 et les recettes su ­
périeures de 471,828 francs à celles prévues
au même budget.
- - ■ ■.■■! .
Zurich
NOYADE
Vendredi soir à 5 h. 1/2 u n petit 'bateau
a chaviré s u r le lac de Zurich entre le iZurichhom ©t Wollishofen. L ’em barcation con­
tenait deux personnes, une dame et un (pe­
tit garçon d© douze ans parlant français. Tous
deux s e sont noyés .Les cadavres n ’ont pas
encore é té retrouvés. 11 a été impossible d ’êtablir l ’identité des deux victimes.
------------------------- SB-------------------------
ECHOS
LEUR PETIT DÉFAUT
On signale un incident qui s ’est produit,
ces derniers temps, à Londres, et qui révèle
inopinément les noms des reine3 qui ont l’ha­
bitude, chaque jour, de «griller» quelques ci­
garettes.
Un m archand de tabac de la Cité a été in­
vité, par la polie© à enlever de sa vitrine l'ins­
cription en lettres d ’or qu’il venait d’y faire
placer ©t qui portait ces m ots: « Fournisseur
d© S. M. la reine douairière d ’Italie.»
N’ayant pu produire le brevet qui lui Con­
férait c© titre, le commerçant fut traduit devant
la ciour d© police- Ii affirma alors qu’il avait
eu l ’honneur d’envoyer à Rome d’excellentes I
Joirn ii d Feuille d’Arli du Talali
cigarette dont la reine Marguerite fait paraitil une assez grande consommation, et cita lé­
galement 1es noms de reines qui imitent la veu­
ve du roi Humb©rt. C’est ainsi que l ’impératrice douairière de Russie tume journellement
des cigarettes parfumées et roulées a la main
qu’on lui expédie d’Angleterre: il en est de
même de la reine Marie-Christine ; de la reine
Amélie de Portugal et de la reine de'Roumanie.
08
LA GALERIE DE LA «HONTE ?»
Le Conseil municipal de la ville de Fonddu-Lac, état de, Wisconsin (Etats-Unis), a déci
dé du publier les gros buveurs.
Tous ceux dont la tempérance laisse à dé­
sirer, ou qui sont vus trop souvent en état d ’ébriété seront photographiés et leurs photogra­
phies seront accrochées dans tous les bars
et chez tous les marchands de vin de la ville.
38
CHAT ET SCARLATINE
On ne songe pas assez que le3 animaux
domestiques peuvent transmettre le3 maladies
contagieuses et l’on ne prend pas suffisamment
cl© précautions à leur égard. A la Société médi­
cale des hôpitaux de Paris, quelqu'un a cité
ces jours derniers, un exemple bien significatif,
Une femme est atteinte de scarlatine. On 'isole
complètement la malade et l’on évite tout con­
tact entre elle et sa jeune sœur. Pourtant,
celle-ci, à son tour contracte la maladie. On
se livre à une enquête sur ce second cas de
scarlatine ,et l’on découvre ainsi que l’on lavait
omis de comprendre dans les mesures d’isolem uit u n chat, qui allait fréquemment de 3a
chambre de la première à celle de la 'seconde.
Quelle imprudence ! Le chat, le chien emma­
gasinent ,dans leurs poils, tous les microbes;
c’est un réceptacle très dangereux en cas de
maladie infectieuse. Il est bon de le crier par­
dessus les toits ; pas d’animaux domestiques
dans la chambre et, surtout sur lie 'lit ides
malades.
38
STATISTIQUE SCOLAIRE
Un peu de statistique d’actualité, au lende­
main de la rentrée des classes.
En France, il y a une école pour 500 ha­
bitants, 66 enfants par école. L’école coûte
1 fr. 48 à chaque Français.
En Italie, ijl! y a une école pour 600 ha­
bitants et 40 élèves par école. Impôt : 84 et
par habitant.
En Espagne, on trouve une école pour 600
habitants et 56 élèves par école. Impôt: 1
franc 40 par habitant.
En Angleterre, la proportion est sensible­
ment la même, mais l’impôt s’élève à 1 fr. 86
par habitant.
En Allemagne, une école pour 700 habi­
tant. et 100 élèves par école .Impôt: lf r . 96
par tête,
L’Autriche compte 104 élèves par école et
un© école pour 1.300 habitants. Impôt: 9 6 et
par habitant.
Quant à La Russie, elle compte une école
pour 2,300 habitants (et l ’impôt scolaire n’y
coûte, que 28 centimes à chaque Russe.
Nouvelles à la uiain
i La logique du poivrot:
Voyons, mon ami, les médecins t’ont
mis un verre d ’absinthe par jour et tu en
cinq. Ce n ’est vraiment pas raisonnable !
Pardon, pardon, J’ai consulté cinq
decins et chacun m’a permis d’en prendre
Je les écoute.
per­
bois
mé­
une.
ETRANGER
ALLEMAGNE
LA CRISE FRANCO-ALLEMANDE
(1874-1875)
La partie du journal du prince de Hohenlohe
la plus intéressante au point de vue français est
celle des années 1874 à 1885, pendant lesquel­
les le prince était ambassadeur à Paris ; surtout
les notes au jour 1©jour pendant la période de
crise (1874-75) qui suivit le fameux article offi­
cieux de la « Post » de Berlin : « La guerre en
perspective. »
Dans ses notes, le prince de Hohenlohe cons­
tate l’hostilité du chancelier de Bismarck contre
l'ambassadeur de France, M. de Gontaut-Biron, d’ailleurs en faveur auprès du vieil em­
pereur Guillaume. Celui-ci craint d’être im­
pliqué dans une nouvelle guerre. Dans une
audience donnée au prince de Hohenlohe, le
25 octobre 1874, l’empereur exprime ouver­
tement cette crainte. Le prince de Hohenlohe
le rassure11 ajoute d ’autre part, que les Français sont
des enfants terribles qu’on ne peut pas gagner
par la bonté et qu’il faut toujours maintenir
dans la crainte.
L© 21 février 1876, l ’empereur, revenant sur
son idée, dit qu’il est certain que les Fran­
çais s ’arment pour fondre su r les Allemands
au moment où l’Occasion se présentera. Il en­
visage cette éventualité avec calme.
Le grand-duc de Bade est persuadé- qu’on
évitera la guerre avec la France .Le prince de
Hohenlohe doute; c’est possible, non vraisem­
blable quant à lui.
D’un mémoire daté du 18 mai, il ressort
que le vieil empereur tient sincèrement à la
paix:
« Saluez de ma part. Mac-Mahon, dit-il au
prince de Hohenlohe; dites-lui que vous n’ê­
tes pas seul le messager de la paix, mais que
le véritable messager est ici.»
Le 5 août 1875, le duc Decazes déclare au
prince d© Hohenlohe que le rapport de M. de
Gontaut-Biron, envoyé en mai, disait que M.
de Radowitz déclarait qu’il serait politique et
chrétien d© commencer la guerre avant que la
France fût complètement prête. C’est cette dé­
claration (pii causa alors une grand© inquié­
tude. M. de Gontaut-Biron avoua avoir r é e l ­ ï lité d ’un établissement de ce genre, qui peut
lement craint qu’il n ’en fût ainsi.
rendre de très grands services, la création d’u­
Le 29 septembre 1876, poursuit le prince ne galerie d ’expériences a été décidée en p rin­
de Hohenlohe, je parlai alors au prince de cipe.
Bismarck de M. d© Gontaut-Biron et de son
On ne sait encore où elle sera établie, mais
remplacement. Bismarck me déclara qu’il n’au­ il est vraisemblable que le bassin du Pas-derait aucun rapport avec M. de Gontaut-Biron: Calais-Nord sera choisi. Dans c© cas, on par­
M. de Gontaut-Biron était ©n relations avec l’im­ le, comme pouvant recevoir la galerie des mi­
pératrice; on n© pouvait donc plus se fier à nes, de Liévin ou d’Anzin.
lui.
v • *
*
*
5 septembre 1877.
INCENDIE
Le plan de Bismarck est de réconcilier l ’An­
Le
village
d©
Ville-la-Grand
vient d’être égleterre et la Russie et de faire qu’ellés s'en­
tendent en Orient, aux dépens de la Turquie. prouvé par un terrible incendie, qui a détruit
Le chancelier veut laisser la France en dehors six maisons et un© partie du clocher de l’é ­
de toutes ces combinaisons de haute politique glise.
Samedi après-midi, vers trois heures et de­
et éviter tout rapprochement.
mie, des enfants donnèrent l ’alarme. Le feu
Quelques lignes curieuses du journal du venait, de prendre dans une grange.
Mais pendant c© temps, le feu se propa­
prince, alors statthalter d ’Aisace-Lorraine, sur
geait,
gagnant l©s maisons attenantes à la
une boutade d© Guillaume II à propos du gé­
néral Boulanger, qui ne cesse d’être la pré­ grange.
On n e put empêcher les flammèches de
occupation des Allemands. L’empereur semble
communiquer
le feu au clocher de l’église,
admettre l ’étoile du général et la possibilité
trop
haut
pour
être efficacement combattu par
de s ’arranger avec lui comme avec les autres
figures gouvernementales qui l’ont précédé au l ’eau. A 7 h. 30, il s’écroulait avec grand
bruit., la toiture d ’abord^l©s poutrelles ensuite,
pouvoir.
■ - v
au
moment où la «Campagnard©» dé Genève,
Berlin, 23 janvier 1889.
La conversation tomba sur 1© palais impérial alarmée vers 6 h. 40, arrivait au grand trot.
de Strasbourg ©tles monuments célèbres d ’Al- Elle n© put, du reste, entrer tout de suite en
action, faute d© bras.
sace-Lorraine- L’empereur témoigna beaucoup
A 9 h. 30,1 e clocher brûlait encore, et l’on
d’intérêt pour ce pays, disant qu© c’était «ne
craignait
pour l’horloge. Heureusement au­
centré© merveilleuse et qu’il comprenait que
cun
nouvelle
maison n© prenait feu, malgré
les Français eussent éprouvé tant de regrets
à la perdr©. Venant à parler de la France, l’em­ le vent du sud assez vif qui s ’était llevé ,vers
pereur me dit que Boulanger réussirait sû­ huit heures.
Les sinistrés avaient ©u le temps de mettre
rement ; il voyait déjà le général, devenu l’em­
pereur Ernest (als Kaiser Ernest), venir lui en lieu sûr leur mobilier. Les champs étaient
faire visite à Berlin : il mettrait à sa disposi­ jonchés de tables, d© chaises, de couvertures
et d© matelas sur lesquels des femmes et dés
tion Radziwil et Lehndoff.
enfants gisaient, grelottant. On trébuchait sur
* * *
ir
eux dans l’obscurité. '
LA SITUATION ÉCONOMIQUE DANS
On évalue les dégâts entre 80,000 et 100,000
LE BASSIN DE LA RUHR
francs, dont les deux tiers environ, sont cou­
Voici, d ’après les déclarations d’un délégué verts par l©s assurances.
ouvx-ier, la situation économique dans le bas­
*
*
*
sin de la Ruhr :
UNE BAGARRE A LONGCHAMP
Les mines de Wesphalie emploient, à l’heu­
re actuelle, 267,952 ouvriers, la moitié d'en­
Pendant que le lord-maire de Londres
tre eux sont payés à raison de 5 marks !par jour en visite à Paris, assistait dimanche aux
en moyenne ; 134,000 reçoivent 3 inarcks 36 courses de Longchaimps, les Parisiens lui
pfennigs en moyenne. Or, le prix des vivres lui ont donné un bien vilain spectacle- Sous pré­
a considérablement augmenté. Le lard, par texte d ’un départ mal donné, la foule se *raa
exemple, coûte 1 mark 20 pf. la livre; le au pillage du pari mutuel comme s’il subis­
bœuf (morceaux inférieurs), 90 pf. la livre; sait depuis longtemps l'attirance de l’argent
le prix d’un logement de trois chambre coû­ amassé pour le jeu. La scène fut d’une (sau­
vagerie inouïe; la police et les pompiers ac­
te 1 mark par jour.
C’est aujourd’hui qu© l’Association des pa­ courus pour maintenir l ’ordre ont été fort
trons va examiner les demandes des ouvriers. maltraités. Il y a de nombreux blessés à mort.
Si les patrons refusent, il est possible ique la
grève éclat© simultanément en Westphalie, en
TURQUIE
Silésie ©t dans les bassins de la Ruhr. Dans
ces trois bassins, en effet, les mineurs récla­ LE SUCCESSEUR DU SULTAN
ABDUL-HAMID
ment une augmentation de salaires de 15go.
La grève a éclaté déjà ©n Thuringe. L’Al­
D© Gonstantinople au «Mémorial Diploma­
tique»:
'
lemagne va-t-elle être, d’ici à une . semaine,
complètement privée de charbon?....
Le grand vizir, le ministre de la guerre et
la cheikul-Islam, c’est-à-dire lés trois princi­
paux personnages du gouvernement, se sont
FRANCE
entendus pour assurer la succession du sul­
LES CRUCIFIX DANS LES ÉCOLES
tan Abdul-Hamid à son héritier légitime, le
A la suite de l ’envoi par M. Doliveux, ins­ prince Rechad.
Cette entente assure la transmission régu­
pecteur d ’académie à Rouen, d’une circulaire
ordonnant aux instituteurs de la Seine-Infé­ lière du pouvoir et consacre l’échec de la
rieure, d ’enlever les emblèmes religieux qui candidature au trône du prince Bourhane Edpouvaient se trouver dans les salles de clas­ dine, que soutenait la diplomatie allemande.
se, u n certain nombre de maires de ce dépar­
tement ont fait replacer ces emblèmes à l’en­
ETATS-UNIS
droit d’où ils avaient été retirés ; certains d ’en­
UN OURAGAN
tre eux même ,comme M. de Pomereu, imaire de
Héron, les ont fait sceller dans le 'mur.
Une tempête terrible s ’est abattue sur une
M. de Pomereu et plusieurs de ses collègues partie des Etats-Unis et le 3ud du Canada,
ont été de c© chef suspendus de leurs fonc­ causant des dommages énormes aux récoltes.
tions de maires.
A Buffalo, le poids de la neige (aidant, tous
Le Conseil municipal de la commune de les fils télégraphiques, téléphoniques et aéGonfreville-TOrcher ,dont M. Raoul Ancel est 1 riens des tramways électriques se sont rom­
maire, vient de déférer la circulaire de 'l’inspec­ pus, causant pour plus d’un million de dégâts.
teur d ’académie aü Conseil d’Etat; en ces |terOn évalue à 3,500,000 kilos, les raisins qui
mc-s :
ont été gelés dans les différentes parties du
«Le conseil municipal, après avoir entendu pays où le froid a sévi.
les explications de M. ie maire déclare (approu­
À Goodich (Ontario), la tempêt© a pris lies
ver la. conduit© tenue par celui-ci jusqu’à fce proportions d’un cyclone ©t s est frayée un
jour en vu© de s’opposer à l’enlèvement du chemin d© 100 pieds de largeur au travers
ciucifix placé de temps immémorial dans l’école de la vil!© ,faisant crouler plusieurs maisons
de garçons.
et détruisant tout sur son passage.
»Et, considérant qu’en l’absence d’un texte
La navigation sur les grands lacs ©si ar­
de loi ira: lu', en attribuerait eq>ré-sèment le rêtée. Plusieurs hommes furent trouvés gelés
droit il n e saurait appartenir à M. l'inspecteur à Cleveland, où le port est rempli (de glaces
d’académie de s ’attribuer la disposition des ob­ et les navires couverts de neige.
jets mobiliers appartenant à la commune, sans
La récolte du tabac a beaucoup souffert dans
violer d© ce fait les franchises municipales.
le Kentucky et en Virginie, où le froid (était
» Donne mission à M. 1© maire de s ’opposer intense
par tous les moyens qu>e met à sa disposition le
L'Association des cotons du Sud évalu© à
droit public à l’exécution définitive d’instruc­ 60,000 balles ,1e coton qui a été perdu jpar la
tions qui, envoyées directement par l’inspec­ gelée rien que dans l’Etat de Géorgie.
teur d ’académie à l ’instituteur, sans entente pré
* r * ' ■*
alabl© avec la Municipalité, auraient pour ef­
LES AMÉRICAINS A CUBA
fet de porter atteinte aux droits et attributions
que les lois ont conférés aux municipalités. »
M. Magoon, gouverneur provisoire de Cuba,
Quel accueil fera le Conseil d’Etat à cette a lancé à l ’occasion de la prise de possession
requête ? En toute justice il ne saurait approu­ de son post©, une proclamation dans laquelle
ver la mesure arbitraire de l’inspecteur d’a ­ il déclaré qu’il m ettra à exécution les assuran­
ces données par M .Tait, et qu’il exercera lies
cadémie.
*
*
*
*
pouvoirs à lui conférés pour la préservation
de l’indépendance cubaine et la protection des
AUX MINES DE COURRIÈRES '
existences et des propriétés.
Le travail vient d’être repris partiellement
Les cuirassé» sur lesquels ont pris r lace MM.
aux puits sinistrés N° 2 et 4 de la concession Taft et Bacon, ©t le général Funston, se ren­
des mines de Courrières.
dent aux Etats-Unis.
Le puits N° 3 est toujours en chômage a
l’heure présente.
Le puits N° 4, situé sur Sallaumines, pro­
CHILI
duit en moyenne huit cent tonnes de charbon
par jour, et celui N° 2, sur Bpy-Montiguy, LA RECONSTRUCTION DE VALPARAISO
Le gouvernement chilien a déposé un pro­
donne un© production inférieure.
Le manque de bras se fait très vivement sen ­ jet de loi pour la reconstruction de Valparais». L© projet autorise le gouvernement à con­
tir s u r toute l’étendue de la concession.
Pour procéder aux expériences nécessaires tracter un emprunt jusqu’à concurrence d’un
sur les explosifs et l’inflammation des pous­ million d© livres sterling, l’intérêt à servir de­
sières, les experts et les ingénieurs du con­ vant être au maximum de 4<>/o. Un fonds d ’a ­
trôle, chargés de l’enquête sur la catastrophe mortissement égal à lOo/o de l ’emprunt sera
de Courrières, ont dû se rendre en Belgique, constitué. Deux millions de piastres seront af­
à Erameries, où existe une galerie d’expérien­ fectés à la reconstruction des édifices publics,
ces reproduisant aussi fidèlement que possible un demi-million de pesos serviront à la dis­
les conditions du travail au fond. Aucun© ga­ tribution d© secours aux employés nécessi­
lerie de ce genre n ’existe en France. La ca­ teux.
tastrophe de Courtières ayant démontré l ’uti-&■
— '
DEPECHES
ACCIDENT DE CHEMIN DE FER
Epernay 15 — Un train de marchandises
qui venait d© dépasser la gare d’Epernay, a
tamponné une machin© en manœuvre et dé­
raillé Plusieurs wagons culbutèrent.
Les secours s ’organisèrent aussitôt On re­
tira des wagons neuf cadavres Le nombre des
blessés est d© douze
HORRIBLE CATASTROPHE
Hong-Kong 15. — Le vapeur « Hankow »
à brûlé dimanche mâtin d© bonne heure, alors
qu’il était à quai.
Des centaines de passagers chinois ont été
brûlés vifs. Les passagers européens et l'équi­
page sont sauvés. La cargaison est complète­
ment détruit©.
LA VIE QUI PESE
Les p ilu les P in k
soulagent, guérissent
Nous qui sommes ©n bonne santé, lorsqu’il
nous arrive, par hasard, d’avoir un jour la
migraine, ou d’avoir deux ou trois mauvaises
digestions, nous nous disons: «Ah! s’il fal­
lait souffrir ainsi, j’aimerais mieux mourir!»
En disant cela, nous n© sommes pas sincères
parce qu© nous savons notre mal passagère
Mais il y a des gens qui souffrent horriblement^
non pas pendant huit jours, mais pendant des
années et à ceux-là la vie pèse réellement
et quand, souffrant par trop, ils app©ll©ent.là
mort comme un© délivrance, ils sont réellement
sincères. L©s pilules Pink ont guéri maintes et
maintes fois des gens qui souffraient tellement
et depuis si longtemps qu’ils désiraient .la
mort. C’est d ’un d© ces cas que nous vous en­
tretiendrons aujourd’hui.
Si:
.4
SftS®
PARLEMENT SERBE
B elgrade 15. — La Skouptchina a repris
ses séances hier, et elle a élu président CM.
Popovitch, vieux-radical.
■■ ■
UNE BOMBE AU VIEUX FER
Madrid 15. — Suivant le «Heraldo» «ne
dépêche d© Vigo annonce qu’au moment où
un ehifonnier vidait un sac de ferraille lune
bombe a fait explosion. L© chiffonnier a été
grièvement blessé.
LES FAITS DU JOUR
St-Pétersbourg 15. — Un télégramme
de Piatigorsk, ville d ’eau dans- le Caucase,
annonce qu© cinq hommes ont pénétré samedi
soir dans la demeure, du directeur des (ateliers
Nobel.
#
Ils ont enfermé lies serviteurs, tué le direc­
teur à coups d© poignard ©t se sont enfuis |en
emportant sept mille roubles.
■Plusieurs anarchistes venant, de l’étranger
sont arrivés à Saint-Pétersbourg.
La police avisé© de leur arrivée les la filés e t
les a arrêtés au moment où ils pénétraient
dans une maison. Us étaient porteurs d’une
quantité Considérable de dynamite et d’autres
explosifs.
TRAITÉ FRANCO-SUISSE
Berne 15. — Il se confirme qu© samedi soir
une ©ntente complète s ’est faite entre la Suisse
et la Franc© au sujet du traité pré commerce.
Ont pris part aux dernières négociations:
pour la Suisse MM. les conseiller fédéraux
Forrer, Deucher et Comtesse, et MM. Frey et
Eardy, négociateurs officiels; pour la France,
MM. Revoil, am bassadeur d© France à Berne,
et Majijan, chef de division au ministère des
finances.
~
M. Forrer présidait.
Alors qu’il n ’existait ©ntre la Suisse et la
France, depuis la dénonciation d© i’a'.'.c.ien
traité, qu’un arrangement ©n tout temps dénonçable, il s ’agit aujourd’hui d’un© conven­
tion qui ne pourra être dénoncée de part et
d’autre que moyennant un délai d’un an.
La ratification par le gouvernement fran­
çais est attendue aujourd'hui.
T n m
v D
-
a
■■
T U
n H
M
Madame Duzzo Pasca
Madame Duzzo Pasca, qui habite Venise (1talie) S. Pio Pont© delle Paste Gorte del For­
rer N° 5995, écrit:
« Pendant 15 ans j ’ai beaucoup1 souffert, et
les inalaises que j ’endurais m’avaient rendu
l’existenc© insupportable. 11 y a quelques mois,
j’ai dû entrer à l’hcpital. Lorsque j’en suis
sortie, j© n ’étais pas mieux. J’ai même, <|ù
m ’aliter ©n rentrant chez nous et le Médecin
se montra très inquiet de mon état de faiblesse
épouvantable. J ’ai suivi-divers traitements sans
ressentir d’amélioration. Enfin, j’ai écouté.
conseils d’un© amie, qui m’a indiqué les .pi­
lules Pink, m© disant quelles étaient vrai­
ment prodigieuses contre l’anémie. La lectu­
res d©s nombreux certificats publiés dans les
journaux m ’a complètement décidé© à-suivre
ce traitement. Le résultat a dépassé fout. mOn
espoir et maintenant mon unique: regret est
de n© pas avoir pris les pilules Pink plus
tôt .Je m© serais évitée bien des jsouffrances.
Après 15 ans de maladie, je jouis maintenant
d’une parfait© santé. Je mange avec appétit,
je dors paisiblement, je digère parfaitement
et me sens très forte.»
Ne désirez donc pas que la mort vienne
mettre une fin à vos souffrances. Essayez plu­
tôt de vivr© ©n bonne santé. Si les traitement
que vous avez suivis jusqu’à présent lie vous
ont pas donné de résultats, essayez les pilu­
les Pink. Elles sont souveraines contre l’ànémie, la chlorose, la neurasthénie, la faiblesse
générale, les maux d’estomac, le rhumatisme.
Elles soulagent tout de suite et guérissent (ra­
pidement.
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macies et au dépôt pour la Suisse, MM. :Cartier ©t. Jôrin, droguistes, Genève, au prix de
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Im p ression s s o ig n é e s en to u s g en r e s
C a r tes d’a d r e s s e
C a rtes d e vin s
L ettre s d e m a r ia g e
E n v elo p p es
--
— T ê te s d e le ttr e s
L ettre s d e fa ir e part
J o u rn a u x
— B ro c h u res
—
—
— M ém orand um s
F a c tu r e s
A ctio n s — O b ligation s
— C a r tes d e fia n ç a ille s
— P r ix -co u ra n ts
— P r o g ra m m es — L ettres de v o itu re
C h èq u es
— R e g istr e s
— E tiq u ettes pour vins
C a ta lo g u e s
A ffich es
--
— D iplôm es
M enus
etc ., e tc .
—
T r a v a il p r o m p t e t s o ig n é
FéaiUeton de la Feuille d’Avis du Valais
( 37 )
enr
p é r il
XXXXIY:
L’INCENDIE
Nous achevâmes de traverser .,1a plaine en
marchant d’un bon pas. (Emfin., nous gagnâ­
mes l’abri de la forêt. Alors nous nous re­
tournâmes pour revoir encore les kâmeras in­
cendiée et nous féliciter de notre évasion. Dans
le transport de cette (joie inespérée, j'étais en­
clore assez enfant pour croire tous nos maiheure finis.
XXXV
NOUS RETROUVONS L’HOMME A -
RARBE ROUGE
L’obscurité nous contraignit à demeurer Isur
la, lisière de la forêt. Quand on y pénétrait,
‘«île devenait tellement épaisse .que nous au­
rions dû marcher en .tâtonnant, d’arbre en ar­
bre, pour arriver peut-être à tourner toujours
en cercle.
•Le reflet de l ’incendie nous indiquait du
— Maintenaht, mademoiselle, me dit Gor­
don, glissez-vous là-dedans, et fâchez d’y bien
dormir, quelques heures.
— Mais, nous allons faire ,un© autre niche
i f vous!
— Une seule suffira pour pous deux, à tour
do rôle- Il faut surveiller le feu, vous compre­
nez. — il se'(servait de ce prétexte Và, Ipour me
tacher sa crainte des loups, —l et je vjouB pro­
mets de p rendre m a part de repos, quand
vous aurez ©u la vôtre.
J’entrai dans la hutte et, m ’y étendant tout
de mon long, je trouvai les aiguilles de sa­
pin un lit plus miollet qu© les planches de la
lramiera. Le feu y projetait une bonne chaleur.
Gprdon "s'établit devant l ’ouverture, son bâton
sous Hà m ain1et avec un soupir de contente­
ment, alluma sa première pipe de la journée;
l’expression satisfaite de son visage me fit du
bien,‘'et'’èâhs ' la faim qui -me rongeait, je ne
mo serais pas sentie à plaindre, mais fort (re­
connaissante envers la Providence.
ne1‘"tardai pas à m ’>endofmir, et ce som­
meil profond dura, me sembla-t-il, longtemps;
quand j© m’éveillai, je vis que la inuit était
écoulée. Gordien chargea le feu et me tendit
l©~bâton, avec la consigne de lui en donner
un bon coup sur les pieds, si j ’entendais le
mOindi© bruit suspect autour de nous. U se
glissa dans l’abri, et quelques instants après,
3000 wagons de ÎO tonnes
DIPLOME
&
EXP OSITION
MÉDAILLES
de
L ’E X P O S I T I O N
ZURICH
D’YVERDON
À
do
de
1883
1S94-
Médaille d’or, Genève 1896. — Médaille d’or, Vevey 1901.
FOURNISSEURS
DE C H A UX ET CIMENT POUR ;LE8
Travaux de Chèvres, du Pont de la Coulouvrenlère et du Pont du Mont
Diane à Genève, pour les fortifications et les forces motrices du Rhône de
St-Miiurice, les travr ,.jl de l’entreprise du tunnel du Slniplon, les chemins de
fer Viège-Zerinatt, Martigny-Chatelard, etc., etc.
et plus dans les kaïneraa. Quelques-uns au
j!
j moins devraient suivre la même route que
/ nous. Ils n ’avaient le choix q u ’entre deux di­
rections.
!
sous la dent. Si nous pouvions abattre un la­
pin ou même un yieux corbeau, nous aurions
bientôt fait d'allumer du feu, et alors ça irait
bien. .
Lorsqu’il fit grand jour, plous entrâmes dan s
j la forêt et nous nous assîmes sous un dôme
de neige glacée que /soutenaient les larges
Tout ce que noua savions, c’est que la fo- ! branches de sapins, courbées ,en berceau.
rêt était de très vaste étendue ; car, durant les
Nous n’avions pas froid, car il ne faisait
trois derniers jours, notre vue avait toujours pas de vent et notre course nous avait ré­
rencontré,- à quelque distance de la route qu’ chauffés. Mais nous étions las. Déjà notre es­
on nous faisait suivre, ,c© rideau ininterrompu tomac nous suggérait ce problème :
de sapins.
— Qu'alitons-nous manger?
Nous marchions péniblement, mais nous
Nous n ’en disions rien, craignant île nous
avions le cœur joyeux. (Le sentiment d'être li­
révéler mutuellement nos appréhensions. En­
bres, l’espoir d’échapiper à un .terrible exil,
fin Gordon, a,près avoir regardé autour de lui,
nous soutenaient et nous donnaient force et
commença :
i
courage.
— C’est joliment tranquille, ici.
Néanmoins, quand le jour .vint à poindre,
J’approuvai d© la tête. ,Ce silence de la fo­
nous cherchions craintivement derrière nous
rêt
était littéralement effrayant.
quelque cosaque à notre poursuite. Mais il n ’y
— Je n ’aperçois rien qui bouge, et cepen­
avait pas une tache sur le grand steppe blanc,
dant
il doit y avoir «des animaux là-dedans.
pas trace d’habitation ni d ’aucun être vivant
— Taras m ’a dit qu’il >y avait des loups
entre, nous et la ligne sombre de la forêt
dans les forêts russes.
lointaine qui bornait l ’horizon.
—. Je n ’en ai jamais goûté, ,fit Georges éva­
— C’est étrange! — fit Gordon, perplexe,
après avoir cherché autour de nous sur la sivement, cherchant à cacher les réflexions
neige — il n ’y a-aucune m arque, de pas sur désagréables qu’éveillait ma question dans son
la, neige- J’ai lu h ier soir sur un papier af­ esprit, mais ce qu’il ,y a de certain, c’est q u ’
fiché a,u m ür qu’il y avait six cents condamnés ils n ’existeraient pas sans rien à se mettre
Machinalement, il avait bourré sa pipe et
se préparait à l’allumer. Il [s'arrêta et comp­
ta d ’un air sombre les allumettes restant dans
sa boîte.
Si vous restiez ici, pendant que j’irai On Re­
il ronflait bruyamment.
Au bout d ’Une coupl© d ’heures, il se re ­ connaissance?
— Non! non! Où ytous irez, j ’irai; si on
leva, protestant ne pouvoir dormir davantage.
Rien ne nous retenant plus, nous nous rem î­ vous prend, on m© prendrai aussi.
mes en marche.
( ,
— Cela vaudra autant piour vous que de
Je n ’ai pas besoin d ’insister davantage sur rester dans cette maüdite forêt. Nous courons
cette partie de mon histoire. Le clourage pa­ des risques, dans l ’un et l'autre cas, mais
tient, la générosité, l'infatigable bonté de Geor­ la chance d’être pris est encore préférable là
ges ne se démentirent pas et rienjne vint rom­ cell© de mourir de faim, et j’ai peur que ce­
pre la terrible monotonie de cette marche là la ne tard© pas, pauvre petite. Voyons, que dé­
travers la forêt lugubre, jusqu’au quatrième cidez-vous ?
jour après notre évasion.
— Suivons cette route.
Dans 1© cours d© cet après-midi-là, nous
— Et espérons qu©. ce sera pour le mieux !
arrivâmes sur un© route qui coupait la fo­ . dit-il .vaillamment, serrant mon bras contre lui.
rêt et débouchait dans le steppe. Cette décou­
Lespérance nous aida à marcher quelque
verte nous transporta, comme le mirage , de
tempis d ’un bon pas, mais av©c le crépuscule,
l’eau transport© 1© voyageur dans le désert.
mon courage s'évanouit. J’avais 1© vertige, je
Personne n’était en vue; mais su r la kieige
. défaillais, faute d© nourriture,.. La route sem­
tombée la veille, il y avait des m arques.de
blait sans fin et aussi déserte que fo forêt.
traîneaux.
M’appuyant toujours plus lourdement 3Ur
— Ce n ’est pas une grande ro u te; elle est
le
bras d© Georges, je traînais mes pieds fossés
trop étroite, dit Georges, étreignant m a main.
qui se collaient au sol .Enfin, mon compagnon,
— Qu’allons-nous ■faire? rép,tiquai-je trem­
m© sentant épuisée, me dit:
blant d© tous m©s membres.
— Je suis à bout, petit© sœur. Restons là,
Si c© chemin mène à une ferme, nous som­
pour
cette nuit! Nous rêverons d’un bon sou­
mes sauvés. Nul n ’aura la cruauté d© houe {re­
per
:
c©
sera, une consolation, et demain, nous
fuser quelque nourriture, en voyant l ’état d ’i­
réaliserons
notr© rêve.
nanition où nous sommes. D'autre part, si la
— Si seulement nous pouvions noua endorroute mène à un village, nous avons bien des
chances d ’être de nouveau faits prisonniers. . m ir. pour ne ;plus nous ; réveiller I
— Vous n© direz pas cela quand nous au­
rons devant nous un p©u de sel et de bon
pain noir, répliqua-t-il, faisant claquer ses
lèvres.
Nous n© demandions que ce repas des mi­
sérables.
Nous fîmes pour la. nuit, nOs préparatifs Or­
dinaires.
— U en reste encore une, dit Gordon, fer­
mant sa boîte d’allumettes, après avoir mis le
feu en train.
Nous nous assîmes ©n tournant le dos au
vent ©t nous commençâmes à éplucher des
pommes d© pin, ayant découvert, par- hasard,
qu© quelques-unes contenaient une amande
mangeable. Cette occupation absorbante fut
soudain troublée par 1© bruit, tout près d e
nous, d’un rire contenu. En nous détournant
nous vîmes un homme, avec un bissac sur
l’épaul© ©t un bâton à la main.
— Qui êtes-vous ? s ’écria Gordon, se levant.
— Ivan Sans Nom, fit l'autre en anglais
passable. Vous m’avez déjà vu près d ’un meil­
leur f©u que celui-ci.
Il retroussa son capuchon ©t nous montra
sa barb© rouge, sa figure diabolique, son crâ­
ne massif, absolument chauve et disproportion­
né avec son étroit visage. Je reconnus aussi­
tôt l'homme qu© j ’avais aperçu près des kameras ©n flammes.
—
i moins la direction à éviter,J et la tueur des
étoiles suffisait à nous maintenir A pou près
en ligne droite. Pour le reste à peu près
tiens notre espoir dans notre bonne chance,
n© sachant rien du pays environnant, même
pas le nom de la province où nous nous trouvions.
DE VERMEIL
Une fois qu’elles seraient (épuisées, que fe­
rions-nous ?
— Si vous essayiez d’une (cigarette? rne ditil Le tabac est, en tout temps, une fameuse
consolation, mais quand on a l’estomac creu.
Il m© montrait sa blague, pour me tenter.
Je refusai.
— Eh bien I je crois aussi que cela me fe­
ra; davantage plaisir, un peu plus tard.
Et iJ remit sa blague dans sa poche. Je re­
marquai qu’elle était presque vide.
Lorsque le froid nous gagna, nous reprî­
mes notre marche, toujours pous le3 arbres,
dans l'espoir de rencontrer quelque .animal
qui pourrait nous servir de nourriture, mais
sans quitter la lisière du bois.
Gor-don s ’était pourvu d ’un fort bâton ; mal­
heureusement, de tout le jour, nous n’aper­
çûmes aucune créature vivante, et bout ce que
nous trouvâmes à manger futîun peu de mous­
se glacée et de lichen.
Nous allions toujours, suivant 1© bord du
steppe, dans la forêt sans fin, quand 1)d jour
commença à tomber. Afors, nous montâmes sur
lo talus d© neige (amassé par le vent, le long
des arbres. Devant nous s ’étendait le steppe
sans bornes, avec son horizon de sapins noirs.
— 11 faut maintenant songer à notre bivou­
ac pour la nuit, dit Gordon, ©n rentrant dans
la forêt. Du moins, .nous aurons bon feu.
L©. sol était jonché (d© bois m ort; nous fen
fîmes un gros tas ^t, ayant construit notre
bûcher, Gordon, av©c des précautions infinies,
fit flaïnber une de ses allumettes et mit le feu
au monceau de feuilles (sèches et de pommeï
d© pin.
j
Je compris alors pourquoi ,il s’était astreint
à ne pas fum©r (de toute la journée. Nos vies
dépendaient de ces allumettes ; (si la provi­
sion s ’épuisait avant que pious eussions pu
la renouveler, nous péririons de froid.
Dès qu© 1© feu flamba, nous creusâmes en
face un© étroite tranchée, ^'environ six pieds
d© long, dans l’épais vtapis d’aiguilles de sa­
pin, et nous construisîmes dessus une sorte
de toit de branches ,empilées, chargées de
broussailles, pour nous préserver du froid.
Nous travaillions tous deux gv©c énergie,
ne nous interrompant qu© pour alimenter notre
feu, ©t quand nous /eûmes achevé, nous nous
trouvâmes très satisfaits d© potre œuvre.
— Vous avez choisi une drôle de place pbur
votr© bivouac, dit-il, ricanant toujours. (Il je­
ta son bissac à terre et s ’assit dessus.) On
voit qu© fous êtes novices dans le métier. Un
vieux compagnon — un membre de la grande
famille des « Sans Nom », par exemple, au­
rait pris la peine d© s’assurer de {quel (côté
le vent porterait la fumée. Mais peut èlre êt©s-vous fatigués d© la liberté et de la nourrilure des pourceaux, hein?
— Pourquoi demandez vous cela?
— Parc© qu© votre fumée s ’en va droit sur
la route et q u e la maison de poste est à moins
do cinq cents mètres. Le maître de poste la or­
donné d© faire prisonniers ou de tuer tous les
fuyards qui passeraient sur la route.
XXXVI
LA LIBERTÉ A UN ROUBLE PAR JOUR
— On dirait que vous traitez le danger bien
légèrement, dit Gordon. Vous êtes donc las
d© vivre?
— Pas du tout, j© viens d’acheter trois jours
de liberté à un rouble pièce, et les voilà, dit
Ivan en montrant son bissac.
— Qu’avez-vous là-dedans? s’écria vive­
ment Gordon.
(à suivre)