Bibliothèque cantonale Siion ?» 1S1 — JOURNAL VALAIS Organe de p u b lic ité et d’inform ations parai s s ant à A BIO N N E M E N T S : sem estre SI ON le mardi, Administration L’abonnement est payable par semestre (6*mois) année Mardi 16 Octobre 1906 Le numéro s 5 centimes année 3 mois Valais et Suisse . . . . 6.50 3.25 2 .— Etranger (envois des 3 nu méros de la semaine . .1 1 .— 5.50 S .— Cafés, Hôtels et Pensions 5.70 2.85 '1.50 Le Journal est envoyé gratuitement à l’essai, pendan' 15 jours à toute personne qui en fera la demande. Le „B U LL E T IN O FFICIEL" est jo in t en supplém ent au prix de fr. 0 .6 0 par sem estre- S HO N j eudi et samedi Annonces : & £ xpédition : IM PRIM ER IE G E S S L E R, Bue ie la Dent-Blanche, Canton SI O N On peut s’abonner en tout temps, soit à l’Administration du « Journal », soit dans les bureaux de poste. 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Poincaré, m inistre des finan ces a eu une peine énorm e à établir. Avant d’avoir fait face à une seule des exi gences spéciales à ce budget, le m inistre des finances avait à combler u n prem ier déficit de 227.682.867 francs, dû à la politique finan cière insouciante qui avait jusqu’ici prévalu. 92.801.700 francs d'em prunts, indûm ent portés en recettes a u budget de 1906; 81,446,617 jfr. d ’aggravations de dépenses, provenant du jeu des lois votées sans ressources correspondan tes; 53,434,550 francs d ’abandons de recet tes, représentant, pour la presque totalité, des sacrifices faits en vue des élections, voilà les élém ents de ce prem ier déficit. En outre les charges supplém entaires incom bant spécialem ent au budget de 1907 apparais sent comme écrasantes: pour le seul départe ment de la guerre, elles m ontent, au projet de budget, à 215,246,235 francs. Pour la m arine, la somme nouvelle admise par le mi nistre des finances est de 9.798.855 francs. Qu’on réunisse ces trois augm entations : la surcharge ressort à 229,901,315 francs. On explique la très forte augm entation des dépenses m ilitaires p ar la surprise qui a con duit la Franc© à Algésiras. Des précautions fu rent indispensables. Le gouvernem ent eût été coupable de ne pas les prendre. L ’exposé des motifs du projet d© budget s ’en explique en toute loyauté II vise «les dépenses militaires qui avaient é té engagées avec l ’assentim ent d e la commission du budget e t de la commis sion des finances, m ais sans vote parlem en taire e t sans déterm ination d’exercice, à une heure où le gouvernem ent avait eu le devoir de piarer précipitam m ent aux besoins éventuels d© la défense nationale.» Ces dépenses n ’ont pas été m oindres d© 193.240.200 francs. Il a fallu pour les régulariser, les inscrire au budget de 1907 sous forme de prédits. D’a u tres augmentations de dépenses ont dû être prévues également pour les m inistères civils; M. Poincaré ,©n homme prévoyant, a su les ré duire à un© som m e relativem ent m odique : 17.394.562 francs ; il s ’est trouvé néanm oins en présence d ’un déficit total de 474.978.744 francs. Gomment combler u n pareil trou au budgiet? Il est évident que le m inistre des 'fi nances, s'il n© veut pas pressurer par d es aug m entations d ’impôts, les citoyens contribua bles, devïa pratiquer l ’économie su r une gran de échelle. Sa tâche est lourde; mais il faut lui rendr© cette justice qu’il la rem plit cons ciencieusem ent et ne craint pas d’exposer au grand jour la réelle situation des finances de l ’Etat. * * * Un revirement dans l ’opinion russe Pendant qu© les Cadets term inaient en hâte leur Congrès à Helsingfors, les zemstvos ou vraient leur session. Les Cadets y sont accou rus pour défendre leur situation, m ais dé jà plusieurs zemstvos ont commencé l ’épu ration des divers services, surtout du servi ce scolaire, en expulsant les révolutionnaires que les adm inistrations des zemstvos y entre tenaient. Ce que Plehwe essayait de faire, (avec grande peine, concentrant ses forces su r le zemstov de Tver, le plus révolutionnaire de tous, est ©n train de se réaliser partout. Une année de oonstitutionalism e a fait plus que tous les efforts des gouvernem ents auto cratiques précédents. Les élections pour le re nouvellem ent des zemstvos après la dissolu tion de la Douma Ont partout donné des m ajo rités réactionnaires écrasantes. Non seulem ent les Cadets qui étaient les m aîtres incontestés furent battus, mais aussi les octobrisles et les conservateurs m odérés. On n ’a voté que pour l ’extrêm e droite, celle qui condamne tout es sai du parlem entarism e. Ce résultat a surpris même les droitiers qui n© s ’y attendaient pas, car ils n'ont fait pres que pas de propagande : depuis quarante aig les libéraux étaient incom battables. Le revi rement 'est dû à l ’énorm e affluence des élec teurs nouveaux qui, auparavant, n ’allaient ja m ais voter. C’e s t par centaines q u ’ils ont af flué aux urnes, e t tous votaient pour Fextrêm e droite pendant q u ’une partie des anciens élec teurs d©s Cadets abandonnaient ces derniers. Ils obtenaient rarem ent plus de 10 à 20 voix. Tous les m em bres de l ’ancienne Douma qui posaient leur candidature étaient battus com me les autres. On a beaucoup rem arqué notamment, la dé faite des libéraux dans le gouvernem ent d’Orel où pontifiaient des Cadets ém inents avec le fam eux Stakhovitch devenu octobriste, que Pleh\v© m enaçait d ’em prisonnem ent pour ses agitations subversives. Le zemstvo d’Orel est aujourd'hui entièrem ent réactionnaire. Il en est de m êm e du zemstvo de Moscou qui fo r m ait le comité directeur de fous lès fameux congrès de zemstvos dont on a1tant parlé l ’a n née passé©. C’est le zemstvo qui a envoyé au Conseil d’em pire Chipoff. Enfin, le zemstvo de de Tver est aussi devenu réactionnaire, et le professeur Kousmin Kaxavaieff qui a fait voter à la Douma l ’appel au peuple qui a été la raison de sa dissolution a été blackboulé dans son ancienne circonscription. Les zemstvos o nt été institués il y a q u aran te ans, sur les instances des cionstitutionalistes, qui s© préparaient à conquérir avec leur aide la Constitution dont ils seraient la barrière constante, contre fout retour réactionnaire, comme le sont les Komitats en Hongrie. Le prem ier essai de constitutionalism e a enlevé les zemstvos aux libéraux. Ceux-ci n ’au ront donc plus à l©ur disposi tion, comme l ’année dernière, les services pu blics dépendant des zemstvos pour combat tre le gouvernement. L a perte des zemstvos est aussi sensible au x libéraux, parce qu’elle leur enlève le m oyen de diriger les élections à la Douma comme ils l ’ont fait Tannée pas sée. Mais la conséquence la plus im portante de ce revirem ent est peut-être la nécessité de renouveler les m em bres « élus » du Conseil d ’em pire où, comme on sait, ces mem bres jont perm is de form er une m ajorité, modérée mais «oonstitutionaliste», qui faisait d© l ’opposition au m inistère Goremykine, et tenait à éviter tout conflit avec la m ajorité d© la Douma. P ar le renouvellem ent de ces membres, la droit©, qui comptait déjà plus d’un tiers de voix dans le Conseil, aurait la m ajorité, car tous les représentants des zemstvos et de la noblesse seraient réactionnaires. Or, un Conseil d ’Em pire nettem ent conservateur pa ralyserait la future Douma si elle était encore rouge. * * * M. Clemenceau dans le Var M. Clémenceau est en veine de discours ces temps-ci; aussi bien prépare-t-il sa réélection au Sénat. Dimanche, dans un grand banquet à Draguignan (Var) le m inistre de l ’Intérieur a lon guement péroré sur les devoirs d’u n gouver nem ent républicain. Il s ’est, plaint aussi un peu en parlant des arm ées d© solliciteurs qui chaque jour assiè gent 1© gouvernem ent pour avoir des places. Ce passage est à retenir: <•: Mais si je ne me plains pas, 'dit-il; Ide3 conditions du gouvernem ent parlem entaire, qu’ il me soit perm is de noter au passage Le ftrait de nos m œ urs qui contribue 3i gravem ent à le défigurer, je veux parler de l'assau t des sol liciteurs. »Trop d ’habitudes d©s tem ps passés préva lent encore dans notre démocratie .Les gran des faveurs de cour ont disparu, m ais pour se diluer en de notables et même ,en m enus avantages dont l ’excuse parfois est d’apporter les faibles ressources d ’un fonctionnarism e in digent aux vaincus de la lutte pour la vie qui ne sont pas nécessairem ent les plus propres à régler adm inistrativem ent la vie d ’autrui. » Assiégé, le député a pour unique recours d ’assiéger son m inistre, e t j’ai souvent pensé qu’il n ’y avait pas toujours la juste proportion entre les exigences de l ’intérêt public et les requêtes de l ’intérêt privé. Il m ’a paru né cessaire de dénoncer une fois de plus la m al heureuse épidémie de fonctionnarism e qui sé vit si cruellem ent du haut en bas, dans (tous les rangs du peuple français Qui n ’a pas de place ©n veut une, qui en a une £n veut une m eilleure. Le fauteuil dédoré d ’une sous-pré fecture p araît être en particulier, l ’objet d’une obsédante hantise pour les jeunes gens de no tre bourgeoisie, qui croiraient déroger dans les carrières du commerce, de l ’industrie, de l ’agriculture, sources uniques de la prospéri té du pays. »C’est un bien m auvais signe, cette peur des libres initiatives, cette recherche empressée de la dépiendance. Au m inistre de l ’intérieur de déplorer plus qu© tout autre un é ta t d’e s prit qui lui fait perdr© le m eilleur de son temps, alors qu© ses chefs de service atten dent vainem ent les prétendus loisirs qui lui perm ettront enfin de travailler Je dénonce le mal et j ’en attendrais avec confiance la d is parition prochaine si je n© croyais voir d’ici quelques-uns de ceux-là mêmes qui m ’applau dissent, guetter du coin de l ’œil le moment favorable pour glisser aim ablem ent dans ma poche, un© note intéressée » * * * Bismarck et les Hohenzollem M .G. Villers écrit dans le «Tem ps»: « En ce temps de révélations posthum es, qui ne grandiront pas m oralem ent la figure de Bismarck, mais qui accusent 3a physionomie poli tique, il est intéressant de rappeler quels étaient ses sentim ents à l ’égard de son so u verain ©t de la famille des Hohenzollem. «Bismarck, qui eut avant 1870 d© longues luttes à soutenir contre l ’hésitation e t les scru pules de Guillaume Ier, aurait-il sacrifié à la résistance d© celui-ci ses plans d’unité alle m ande? Aurait-il obéi à son roi plutôt q u ’à ses convictions? »Son confident intime, M. Me© Busch, lui avait un jour posé cette question. Et àil ‘a v ait répondu : » — Si le roi avait résisté; s ’il n ’avait pas adm is et mon but, — l ’unité d© l’Allemagne par la Prusse, — et mes moyens, — Le su f frage universel et la guerre, — je h ’eusse pas hésité un seul instant. Plutôt l'Allemagne que les Hohenzollem ! J ’aurais fait la République et l ’Allemagne par la République.» » Ce mot, dont j© suis à même d'affirm er l ’authenticité, éclaire ©t complète les rensei gnements fournis par le prince de Hohenlohe. Comment s ’étonner que Bismarck ait tenu tête à un jeun© em pereur quand il professait, à l ’égard de la dynastie ©Ile-même, cette p ar faite liberté d’esprit?» --------------- S --------------CONFEDERATION Le budget de l ’alcool P ar message en date du 12 octobre, le Con seil fédéral soum et à l ’Assemblée fédérale le budget d ’exploitation de l ’adm inistration de l ’alcool pour 1907. Il prévoit avec 13,000,000 francs d© recettes et 7,110,000 fr. de dépen ses un excédent de recettes de 5,990,000 ïr., contre 6,060,000 fr. en 1906. Les cantons recevront une somme totale de 5,985,041 fr. 40 soit 1 fr. 80 par tête d© population. D’après le tableau annexé au m es sage Berne recevra 1,063,640 fr.; Vaud, 512,411 fr. Neuchâtel, 227,880 fr. ; Genève, 240,150 fr. Valais 210,000 fr. ■ —— Réfection du matériel d’artillerie de position L a transform ation 'du m atériel d© l ’artille rie de campagne est term inée ; celle de l ’artil lerie est décidée. Reste le réarm em ent de l ’ar tillerie de position, c’est-à-dire la transform a tion des pièces d© gros calibre, obusiers e t canons. Les essais d’obusiers se poursuivent en ce m oment sur la place de Thoune, bù auront lieu ces jours prochains des exercices de tir avec un obusier Krupp1 d ’une portée (de 7 kilomètres. On fera en même temps des es sais avec une pièce destinée à rem placer le canon de 12 cm. e t qui en conservant le ca libre, accuse une supériorité considérable su r la pièce actuelle. La portée est de 15 kilomè tres. Le poids du projectile est de 21 kilos et celui d© la charge de 3 kg. 900. L a pièce est munie, comme le canon de campagne, d ’un frein qui permet à la pièce de reculer su r l ’affût .Des exercices de tir auront Eeu à Thoune 1© 'lundi 22 octobre en présence de la commission d ’artillerie. malades en chemin de fer Jusqu’ici on n ’avait pas, en Suisse, de wa gons spéciaux pour le transport des malades. L© besoin de telles voitures s ’ô3t, paraît-il fait sentir d ’une m anière si sensible, dans la sai son passée, qu© l ’adm inistration a décidé d’en faire construire quatre m unies des installa tions les plus m odernes e t les plus confor tablem ent pratiques. —■ A V \. , i ..-V v ' Ji . . Exposition de milan Au groupe: «Denrées alim entaires» la fa brique de chocolat «L ucem a» à Hochdorf, a obtenu u n diplôme d ’honneur et médaille d’or. Un poste bien rétribué L© conseil de banque nationale se réunira prochainem ent pour exam iner les traitem ents des directeurs. D’après les «Basler Nachrichten »1 e traitem ent des directeurs généraux com porterait un minimum d© 20 à 25,000 francs celui d©s directeurs des succursales un mi nimum de 15 à 18,000 francs. Le maximum et le minimum des traitem ents doivent être approuvés par l ’Assemblée fédérale. U’horlogerie suisse Le rapport du comité de la Société suisse du commerce ©t de l ’industrie, p*our l’exercic© d© 1905, donne les renseignem ents que voici su r l ’e xportation d©s m ontres et mou vements de m ontres de la Suisse à l ’étran ger : En 1905, il y a eu une /grande augm enta tion d© l ’exportation en Russie ,au Japon tet len Chine ,tandis qu© l ’exportation en Italie a sen siblem ent diminué . ' L ’exportation est en augm entation de fr. 10,1.27,132 sur Tanné© 1904. L ’année 1905 m arque donc sur toute la li gne un© augm entation du m ouvem ent d’affaires hcrlogères- Quant à la valeur d’unité des m on tres, ©11© a augm enté pour les m ontres à boîtes m étal; n ’a , pas changé pour cel les à boîtes en or et a augm enté pour Kes m on tres compliquées.. Il convient toutefois de re m arquer que cette valeur est calculée d’après les déclarations des exportateurs, lesquelles ne sont 'pas toujours d ’un© exactitude par fait©. v L© chiffre des importations de boîtes de m ontres a fortement augmenté en 1905. Il s’é lève à 291,415 pièces. C’est le plus haut a t teint jusqu’ici. Cette augm entation s ’explique par l'augm entation générale du mouvem ent d ’affaires horlogères. Du reste, il ne représen te que 3 o/b du chiffre total d e l'a production suisse de boîtes. Dans les genres courants ,les grands con currents am éricains n ’arrivent toujours pas à fabriquer la montre extra-plate, ce qui expli que les im portantes commandes dans ce gen re reçues à Genève e t ailleurs et destinées spécialem ent aux Etats-Unis. Tir fédéral Vendredi ©t samedi s ’est réuni le comité central de la société suisse des carabiniers à Zurich. Le règlement pour le concours de sec tions au tir fédéral de 1907 a été discuté ©n prem ière lecture. Une délégation du comité cen tral, composée de MM. R aduner et Trümpy, se m ettra en rapport avec le comité central d ’organisation au sujet d ’un© série de vœux exprim és p ar le comité central. Le règlement sera définitivem ent liquidé dans une séance du comité central qui s© tiendra à Zurich fin janvier 1907. ---------------------------- 0 ---------------------------- V VI ,A ISJ Exposition septennale du bétail et des produits laitiers En 1907 au ra lieu l'exposition septennale du bétail et des produits laitiers. Une somme d© fr. 46,000 est prévue à cet effet, par l ’Etat. Dans cette somme, sont com pris les subsides accordés annuellem ent pour les prim es aux concours d© bétail, soit fr. 24,000; l’exposition septennale remplace ces concours. Elle a u ra li©u dans 1© Bas-Valais, à Martignv, St-Maurice ou M onlhey; la localité n ’a pas encore été définitivement désignée. Traction électrique au Siinplon Jeudi soir, la commission d ’étude pour la traction électrique a u Simplon a eu une sé ance à Brigu© sous la présidence de M. Flury m em bre de la direction générale des C. F. F. E taient présents, o utre les m em bres de la com mission, plusieurs m em bres d e là direction gé nérale d©s C. F. F., ©n particulier son président M. W eissenbach, M. 1© conseiller fédéral Zemp, chef du départem ent des chemins de 1er, plu sieurs représentants des gouvernements can tonaux, etc. M. Boveri, chef de la m aison Brown, Boveri, à Baden, a prononcé un discours dans lequel il a exposé comment la m aison Brown, Boveri a été amenée à proposer aux C. F. F. d© faire un 'essai avec la traction électrique au Sim-plon. Elle a voulu m ontrer q u ’il était possi ble d ’exploiter à l’électricité un chemin de fer à vloi© normal©. Cette preuve est m aintenant fait© L ’orateur a la conviction que la trac tion électrique subsistera dans le tunnel. Après le discours de M. Boveri, l ’ingénieur chargé d© la traction électrique dans le tun nel ,M. Thom ann ,a donné un© série de détails techniques et statistiques, qui ont vivement intéressé les assistants. Au souper qui a été servi ensuite à l ’hô tel d© la Couronne, des discours ont été prononcés par M. Boveri, par M. 1© conseiller fédéral Zemp, qui a chaleureusem ent remercié la m aison Brown, Boveri pour l ’œuvre qu’elle avait, accomplie en si peu de temps. M. Zemp a exprim é également sa reconnaissance envers les autres maisons suisses qui ont fait faire d© grands progrès à l’industrie électrique et envers l ’adm inistration des chemins de fer d ’Etat italiens, qui, prêtant l©s trois locomo tives de la ligne de la Valteline, avait rendu les essais possibles au Simplon. M. W eissenbach, directeur général des C. F. F., a ensuit© pris la parole et a déclaré, entre autres choses, que la traction électrique des chemins de fer fédéraux viendrait certainem ent un jour. Il a ©xprimé le vœ u que l ’Italie se prêtât, à continuer la traction électrique jus q u ’à Domodossola. M. 1© com m andeur Grosa, inspecteur en chef des chemins de fer italiens, a répondu. Sans engager l ’adm inistration des chemins de fer d ’Etat, il a déclaré que, personnellem ent il espérait qu© la continuation de la traction élec trique ju sq u ’à Domodossola serait possible. Chemins de fer de montagne Le délai fixé à Partiel© 5 de la concession d’un chemin de fer électrique de la. gare de Vouvrv Cormat, du 10 octobre 1902, pour la senta.tion des documents techniques et finan ciers ,prescrits, ainsi que des statuts de la (so ciété, délai déjà prolongé par arrêt du Conseil fédéral du 21 octobre 1904, est de nouveau prolongé de 2 ans ,soit jusqu’au 10 octobre 1908. , , e r Le mouvement de la population D’après le rapport de gestion, la statis tique d© l ’état civil, ©n 1905 accuse su r 3639 naissances e t 2446 décès un excédent de naissances d© 1193. Ces chiffres se répartissent comme suit entre les divers districts : naissances décès mariages 105 22 102 Conches 65 Mœrell 50 17 Brigu© 285 165 47 Vièg© 268 183 43 Rarogne 134 78 23 198 Loèch© 138 40 Sierr© 433 281 95 Hérens 235 135 40 Sion — 358 252 71 Conthr y 322 173 51 Martigny 401 292 99 63 En tremont 238 187 57 162 213 Saint Maurice 66 Monthey 384 248 La neige Nous avons joui pendant la prem ière quin zaine d’octobre d’un tem ps exceptionnellement beau qui a pu nous faire apprécier tous les charm es de l ’automne e t a permis aux vi gnerons de bien ren trer leurs vendanges. 11 ne reste plus à l ’heure qu’il est que tquelques rares vignes où la m ain de la Vendan geuse n ’ait pas encore passé. On n|e peut que se féliciter d’avoir activé un peu la! besogne; car 1© temps ta'(brusquement changé. La neige est descendue dimanche trè 3 bas. La tem pérature, de ce fait s ’est refroi die, à tel point qu’on a un précoce 'avantgoût de l ’hiver. Statistique des marchés au Bétail (Foire d© MONTHEY du 10 octobre 1906.) Anim. prés. Nombre Vendus Prix Chevaux 38 14 150 920 Poulains 11 17 170 Mulets 7 3 80 Anes 9 6 120 Taureaux repr. 4 10 220 Bœufs 1. 7 275 Vaches 354 183 230 Génisses 179 97 150 Veaux 77 ; 40 49 Porcs 51 35 " 60 Porcelets 170 ■ 18 120 Moutons 42 18 21 Chèvres 35 15 18 Fréquentation de la foire: Très bonne. Police sanitaire: Très bonne. 520 350 155 420 495 550 350 120 110 25 38 35 Presse Nous recevons le 1er n° du «Cosmopolite» journal rédigé en six langues (français, alle mand, anglais, italien, russe e t espéranto) et paraissant le m ardi ©t le vendredi à Lausanne, Vevey, Montreux, Martigny, Fribourg. Nos souhaits de bienvenue à ce nouveau confrère I ------------------------- SB :----------- NOUVELLES DES CANTONS Berne LE DRAME DE LA JUNGFRAU Une colonn© de guides partie pour la Jung frau à la recherche des deux jeunes Allemands disparus depuis 1© mois d’août, Kuchler et W dsing, est rentrée vendredi soir à Lauterbrunnen. Eli© a trouvé le corps d ’une des Vic times, mais sans pouvoir 1© ram ener. Le corps gisait, fracassé .dans les rochers ,d’un couloir descendant du Hochfirn, au glacitr du Bot tai. On n© s a it pas encore s ’il s ’agit de lou cher ou d© Welsing. Plus bas, les guides Ont trouvé dans la neige d ’une avalanche un h a bit brun et un soulier de sorte que Ton .compte pouvoir retrouver la deuxième victime. Une nouvelle colonne composée Tune di zaine d© guides est partie sam edi pour recher cher les corps des victimes. On ne sait jras en core s ’ils réussiront à trouver 1© deuxième corps qui doit se trouver très haut dans les rochers ou peut-êtr© enseveli sous la neige des avalanches. Les guides disent que le corps déjà retrouvé s© trouvait à un© hauteur d ’environ trois mille m ètres. En conséquence Kuchler et Welsing au raient fait une chute d ’u n m illier de (mètres de puis le somUiet de la Jungfrau. L ’emplacement se trouve au-dessous du Hochfirn d ’où roulent constamment des- pierres et des blocs de gla ce. L© danger que courent les guides est donc très grand. Les guides sont arrivés dimanche à 4 heu res, à Lauterbrunnen, avec le cadavre Us rap portent un gilet e t des guêtres de 'cyclistes àyant appartenu à l ’un© des victimes Une formidable tempête de neige, qui a duré depuis 1© matin, a empêché les guides de re chercher le deuxième cadavre. 1 j On ignore encore si le corps retrouvé est celui de Kuchler ou de Welsing En tout cas, ce n ’est pas celui de Goldner On attend la sœ ur de Küchl©r d ’un moment à l'autre Un papier trouvé dans 1© gilet, porte une ladress© illisible de Lucerne. * * * LA JEUNESSE PROTESTE La jeunesse du district de Signau est fort irrité© contre la commission de recrutem ent qui n ’a accepté comme aptes au service quo 1© 30 pour cent d©3 recrues qui Ise (3ont présen tées devant ©lie cet autom ne, tandis que dans le district adjacent de Trachselwald, où fonc tionnait une autr© commission, celle-ci en a accep té 60 pour c©nt. Les filles de Signau .pro testent que les garçons de leur district sont pour le. moins aussi bien faits que ceux d ’àcôté. Les journaux sont intervenus dans la polé m ique e t dem andent que les commissions sani taires soient instruites à l’avenir de façon à prévenir c©s écarts, hum iliants pour les con trées dont la. population ©st ainsi suspectées de dégénérescence. --- Vaud LE BUDGET POUR 1907 Le projet de budget du canton de V aud,pleur 1907 prévoit un déficit d© 264,622 francs -sur (un total d© dépenses de 12,476,937 francs. Le3 dépenses sont de 501,787 francs supérieures à celles prévues pour 1906 et les recettes su périeures de 471,828 francs à celles prévues au même budget. - - ■ ■.■■! . Zurich NOYADE Vendredi soir à 5 h. 1/2 u n petit 'bateau a chaviré s u r le lac de Zurich entre le iZurichhom ©t Wollishofen. L ’em barcation con tenait deux personnes, une dame et un (pe tit garçon d© douze ans parlant français. Tous deux s e sont noyés .Les cadavres n ’ont pas encore é té retrouvés. 11 a été impossible d ’êtablir l ’identité des deux victimes. ------------------------- SB------------------------- ECHOS LEUR PETIT DÉFAUT On signale un incident qui s ’est produit, ces derniers temps, à Londres, et qui révèle inopinément les noms des reine3 qui ont l’ha bitude, chaque jour, de «griller» quelques ci garettes. Un m archand de tabac de la Cité a été in vité, par la polie© à enlever de sa vitrine l'ins cription en lettres d ’or qu’il venait d’y faire placer ©t qui portait ces m ots: « Fournisseur d© S. M. la reine douairière d ’Italie.» N’ayant pu produire le brevet qui lui Con férait c© titre, le commerçant fut traduit devant la ciour d© police- Ii affirma alors qu’il avait eu l ’honneur d’envoyer à Rome d’excellentes I Joirn ii d Feuille d’Arli du Talali cigarette dont la reine Marguerite fait paraitil une assez grande consommation, et cita lé galement 1es noms de reines qui imitent la veu ve du roi Humb©rt. C’est ainsi que l ’impératrice douairière de Russie tume journellement des cigarettes parfumées et roulées a la main qu’on lui expédie d’Angleterre: il en est de même de la reine Marie-Christine ; de la reine Amélie de Portugal et de la reine de'Roumanie. 08 LA GALERIE DE LA «HONTE ?» Le Conseil municipal de la ville de Fonddu-Lac, état de, Wisconsin (Etats-Unis), a déci dé du publier les gros buveurs. Tous ceux dont la tempérance laisse à dé sirer, ou qui sont vus trop souvent en état d ’ébriété seront photographiés et leurs photogra phies seront accrochées dans tous les bars et chez tous les marchands de vin de la ville. 38 CHAT ET SCARLATINE On ne songe pas assez que le3 animaux domestiques peuvent transmettre le3 maladies contagieuses et l’on ne prend pas suffisamment cl© précautions à leur égard. A la Société médi cale des hôpitaux de Paris, quelqu'un a cité ces jours derniers, un exemple bien significatif, Une femme est atteinte de scarlatine. On 'isole complètement la malade et l’on évite tout con tact entre elle et sa jeune sœur. Pourtant, celle-ci, à son tour contracte la maladie. On se livre à une enquête sur ce second cas de scarlatine ,et l’on découvre ainsi que l’on lavait omis de comprendre dans les mesures d’isolem uit u n chat, qui allait fréquemment de 3a chambre de la première à celle de la 'seconde. Quelle imprudence ! Le chat, le chien emma gasinent ,dans leurs poils, tous les microbes; c’est un réceptacle très dangereux en cas de maladie infectieuse. Il est bon de le crier par dessus les toits ; pas d’animaux domestiques dans la chambre et, surtout sur lie 'lit ides malades. 38 STATISTIQUE SCOLAIRE Un peu de statistique d’actualité, au lende main de la rentrée des classes. En France, il y a une école pour 500 ha bitants, 66 enfants par école. L’école coûte 1 fr. 48 à chaque Français. En Italie, ijl! y a une école pour 600 ha bitants et 40 élèves par école. Impôt : 84 et par habitant. En Espagne, on trouve une école pour 600 habitants et 56 élèves par école. Impôt: 1 franc 40 par habitant. En Angleterre, la proportion est sensible ment la même, mais l’impôt s’élève à 1 fr. 86 par habitant. En Allemagne, une école pour 700 habi tant. et 100 élèves par école .Impôt: lf r . 96 par tête, L’Autriche compte 104 élèves par école et un© école pour 1.300 habitants. Impôt: 9 6 et par habitant. Quant à La Russie, elle compte une école pour 2,300 habitants (et l ’impôt scolaire n’y coûte, que 28 centimes à chaque Russe. Nouvelles à la uiain i La logique du poivrot: Voyons, mon ami, les médecins t’ont mis un verre d ’absinthe par jour et tu en cinq. Ce n ’est vraiment pas raisonnable ! Pardon, pardon, J’ai consulté cinq decins et chacun m’a permis d’en prendre Je les écoute. per bois mé une. ETRANGER ALLEMAGNE LA CRISE FRANCO-ALLEMANDE (1874-1875) La partie du journal du prince de Hohenlohe la plus intéressante au point de vue français est celle des années 1874 à 1885, pendant lesquel les le prince était ambassadeur à Paris ; surtout les notes au jour 1©jour pendant la période de crise (1874-75) qui suivit le fameux article offi cieux de la « Post » de Berlin : « La guerre en perspective. » Dans ses notes, le prince de Hohenlohe cons tate l’hostilité du chancelier de Bismarck contre l'ambassadeur de France, M. de Gontaut-Biron, d’ailleurs en faveur auprès du vieil em pereur Guillaume. Celui-ci craint d’être im pliqué dans une nouvelle guerre. Dans une audience donnée au prince de Hohenlohe, le 25 octobre 1874, l’empereur exprime ouver tement cette crainte. Le prince de Hohenlohe le rassure11 ajoute d ’autre part, que les Français sont des enfants terribles qu’on ne peut pas gagner par la bonté et qu’il faut toujours maintenir dans la crainte. L© 21 février 1876, l ’empereur, revenant sur son idée, dit qu’il est certain que les Fran çais s ’arment pour fondre su r les Allemands au moment où l’Occasion se présentera. Il en visage cette éventualité avec calme. Le grand-duc de Bade est persuadé- qu’on évitera la guerre avec la France .Le prince de Hohenlohe doute; c’est possible, non vraisem blable quant à lui. D’un mémoire daté du 18 mai, il ressort que le vieil empereur tient sincèrement à la paix: « Saluez de ma part. Mac-Mahon, dit-il au prince de Hohenlohe; dites-lui que vous n’ê tes pas seul le messager de la paix, mais que le véritable messager est ici.» Le 5 août 1875, le duc Decazes déclare au prince d© Hohenlohe que le rapport de M. de Gontaut-Biron, envoyé en mai, disait que M. de Radowitz déclarait qu’il serait politique et chrétien d© commencer la guerre avant que la France fût complètement prête. C’est cette dé claration (pii causa alors une grand© inquié tude. M. de Gontaut-Biron avoua avoir r é e l ï lité d ’un établissement de ce genre, qui peut lement craint qu’il n ’en fût ainsi. rendre de très grands services, la création d’u Le 29 septembre 1876, poursuit le prince ne galerie d ’expériences a été décidée en p rin de Hohenlohe, je parlai alors au prince de cipe. Bismarck de M. d© Gontaut-Biron et de son On ne sait encore où elle sera établie, mais remplacement. Bismarck me déclara qu’il n’au il est vraisemblable que le bassin du Pas-derait aucun rapport avec M. de Gontaut-Biron: Calais-Nord sera choisi. Dans c© cas, on par M. de Gontaut-Biron était ©n relations avec l’im le, comme pouvant recevoir la galerie des mi pératrice; on n© pouvait donc plus se fier à nes, de Liévin ou d’Anzin. lui. v • * * * 5 septembre 1877. INCENDIE Le plan de Bismarck est de réconcilier l ’An Le village d© Ville-la-Grand vient d’être égleterre et la Russie et de faire qu’ellés s'en tendent en Orient, aux dépens de la Turquie. prouvé par un terrible incendie, qui a détruit Le chancelier veut laisser la France en dehors six maisons et un© partie du clocher de l’é de toutes ces combinaisons de haute politique glise. Samedi après-midi, vers trois heures et de et éviter tout rapprochement. mie, des enfants donnèrent l ’alarme. Le feu Quelques lignes curieuses du journal du venait, de prendre dans une grange. Mais pendant c© temps, le feu se propa prince, alors statthalter d ’Aisace-Lorraine, sur geait, gagnant l©s maisons attenantes à la une boutade d© Guillaume II à propos du gé néral Boulanger, qui ne cesse d’être la pré grange. On n e put empêcher les flammèches de occupation des Allemands. L’empereur semble communiquer le feu au clocher de l’église, admettre l ’étoile du général et la possibilité trop haut pour être efficacement combattu par de s ’arranger avec lui comme avec les autres figures gouvernementales qui l’ont précédé au l ’eau. A 7 h. 30, il s’écroulait avec grand bruit., la toiture d ’abord^l©s poutrelles ensuite, pouvoir. ■ - v au moment où la «Campagnard©» dé Genève, Berlin, 23 janvier 1889. La conversation tomba sur 1© palais impérial alarmée vers 6 h. 40, arrivait au grand trot. de Strasbourg ©tles monuments célèbres d ’Al- Elle n© put, du reste, entrer tout de suite en action, faute d© bras. sace-Lorraine- L’empereur témoigna beaucoup A 9 h. 30,1 e clocher brûlait encore, et l’on d’intérêt pour ce pays, disant qu© c’était «ne craignait pour l’horloge. Heureusement au centré© merveilleuse et qu’il comprenait que cun nouvelle maison n© prenait feu, malgré les Français eussent éprouvé tant de regrets à la perdr©. Venant à parler de la France, l’em le vent du sud assez vif qui s ’était llevé ,vers pereur me dit que Boulanger réussirait sû huit heures. Les sinistrés avaient ©u le temps de mettre rement ; il voyait déjà le général, devenu l’em pereur Ernest (als Kaiser Ernest), venir lui en lieu sûr leur mobilier. Les champs étaient faire visite à Berlin : il mettrait à sa disposi jonchés de tables, d© chaises, de couvertures et d© matelas sur lesquels des femmes et dés tion Radziwil et Lehndoff. enfants gisaient, grelottant. On trébuchait sur * * * ir eux dans l’obscurité. ' LA SITUATION ÉCONOMIQUE DANS On évalue les dégâts entre 80,000 et 100,000 LE BASSIN DE LA RUHR francs, dont les deux tiers environ, sont cou Voici, d ’après les déclarations d’un délégué verts par l©s assurances. ouvx-ier, la situation économique dans le bas * * * sin de la Ruhr : UNE BAGARRE A LONGCHAMP Les mines de Wesphalie emploient, à l’heu re actuelle, 267,952 ouvriers, la moitié d'en Pendant que le lord-maire de Londres tre eux sont payés à raison de 5 marks !par jour en visite à Paris, assistait dimanche aux en moyenne ; 134,000 reçoivent 3 inarcks 36 courses de Longchaimps, les Parisiens lui pfennigs en moyenne. Or, le prix des vivres lui ont donné un bien vilain spectacle- Sous pré a considérablement augmenté. Le lard, par texte d ’un départ mal donné, la foule se *raa exemple, coûte 1 mark 20 pf. la livre; le au pillage du pari mutuel comme s’il subis bœuf (morceaux inférieurs), 90 pf. la livre; sait depuis longtemps l'attirance de l’argent le prix d’un logement de trois chambre coû amassé pour le jeu. La scène fut d’une (sau vagerie inouïe; la police et les pompiers ac te 1 mark par jour. C’est aujourd’hui qu© l’Association des pa courus pour maintenir l ’ordre ont été fort trons va examiner les demandes des ouvriers. maltraités. Il y a de nombreux blessés à mort. Si les patrons refusent, il est possible ique la grève éclat© simultanément en Westphalie, en TURQUIE Silésie ©t dans les bassins de la Ruhr. Dans ces trois bassins, en effet, les mineurs récla LE SUCCESSEUR DU SULTAN ABDUL-HAMID ment une augmentation de salaires de 15go. La grève a éclaté déjà ©n Thuringe. L’Al D© Gonstantinople au «Mémorial Diploma tique»: ' lemagne va-t-elle être, d’ici à une . semaine, complètement privée de charbon?.... Le grand vizir, le ministre de la guerre et la cheikul-Islam, c’est-à-dire lés trois princi paux personnages du gouvernement, se sont FRANCE entendus pour assurer la succession du sul LES CRUCIFIX DANS LES ÉCOLES tan Abdul-Hamid à son héritier légitime, le A la suite de l ’envoi par M. Doliveux, ins prince Rechad. Cette entente assure la transmission régu pecteur d ’académie à Rouen, d’une circulaire ordonnant aux instituteurs de la Seine-Infé lière du pouvoir et consacre l’échec de la rieure, d ’enlever les emblèmes religieux qui candidature au trône du prince Bourhane Edpouvaient se trouver dans les salles de clas dine, que soutenait la diplomatie allemande. se, u n certain nombre de maires de ce dépar tement ont fait replacer ces emblèmes à l’en ETATS-UNIS droit d’où ils avaient été retirés ; certains d ’en UN OURAGAN tre eux même ,comme M. de Pomereu, imaire de Héron, les ont fait sceller dans le 'mur. Une tempête terrible s ’est abattue sur une M. de Pomereu et plusieurs de ses collègues partie des Etats-Unis et le 3ud du Canada, ont été de c© chef suspendus de leurs fonc causant des dommages énormes aux récoltes. tions de maires. A Buffalo, le poids de la neige (aidant, tous Le Conseil municipal de la commune de les fils télégraphiques, téléphoniques et aéGonfreville-TOrcher ,dont M. Raoul Ancel est 1 riens des tramways électriques se sont rom maire, vient de déférer la circulaire de 'l’inspec pus, causant pour plus d’un million de dégâts. teur d ’académie aü Conseil d’Etat; en ces |terOn évalue à 3,500,000 kilos, les raisins qui mc-s : ont été gelés dans les différentes parties du «Le conseil municipal, après avoir entendu pays où le froid a sévi. les explications de M. ie maire déclare (approu À Goodich (Ontario), la tempêt© a pris lies ver la. conduit© tenue par celui-ci jusqu’à fce proportions d’un cyclone ©t s est frayée un jour en vu© de s’opposer à l’enlèvement du chemin d© 100 pieds de largeur au travers ciucifix placé de temps immémorial dans l’école de la vil!© ,faisant crouler plusieurs maisons de garçons. et détruisant tout sur son passage. »Et, considérant qu’en l’absence d’un texte La navigation sur les grands lacs ©si ar de loi ira: lu', en attribuerait eq>ré-sèment le rêtée. Plusieurs hommes furent trouvés gelés droit il n e saurait appartenir à M. l'inspecteur à Cleveland, où le port est rempli (de glaces d’académie de s ’attribuer la disposition des ob et les navires couverts de neige. jets mobiliers appartenant à la commune, sans La récolte du tabac a beaucoup souffert dans violer d© ce fait les franchises municipales. le Kentucky et en Virginie, où le froid (était » Donne mission à M. 1© maire de s ’opposer intense par tous les moyens qu>e met à sa disposition le L'Association des cotons du Sud évalu© à droit public à l’exécution définitive d’instruc 60,000 balles ,1e coton qui a été perdu jpar la tions qui, envoyées directement par l’inspec gelée rien que dans l’Etat de Géorgie. teur d ’académie à l ’instituteur, sans entente pré * r * ' ■* alabl© avec la Municipalité, auraient pour ef LES AMÉRICAINS A CUBA fet de porter atteinte aux droits et attributions que les lois ont conférés aux municipalités. » M. Magoon, gouverneur provisoire de Cuba, Quel accueil fera le Conseil d’Etat à cette a lancé à l ’occasion de la prise de possession requête ? En toute justice il ne saurait approu de son post©, une proclamation dans laquelle ver la mesure arbitraire de l’inspecteur d’a il déclaré qu’il m ettra à exécution les assuran ces données par M .Tait, et qu’il exercera lies cadémie. * * * * pouvoirs à lui conférés pour la préservation de l’indépendance cubaine et la protection des AUX MINES DE COURRIÈRES ' existences et des propriétés. Le travail vient d’être repris partiellement Les cuirassé» sur lesquels ont pris r lace MM. aux puits sinistrés N° 2 et 4 de la concession Taft et Bacon, ©t le général Funston, se ren des mines de Courrières. dent aux Etats-Unis. Le puits N° 3 est toujours en chômage a l’heure présente. Le puits N° 4, situé sur Sallaumines, pro CHILI duit en moyenne huit cent tonnes de charbon par jour, et celui N° 2, sur Bpy-Montiguy, LA RECONSTRUCTION DE VALPARAISO Le gouvernement chilien a déposé un pro donne un© production inférieure. Le manque de bras se fait très vivement sen jet de loi pour la reconstruction de Valparais». L© projet autorise le gouvernement à con tir s u r toute l’étendue de la concession. Pour procéder aux expériences nécessaires tracter un emprunt jusqu’à concurrence d’un sur les explosifs et l’inflammation des pous million d© livres sterling, l’intérêt à servir de sières, les experts et les ingénieurs du con vant être au maximum de 4<>/o. Un fonds d ’a trôle, chargés de l’enquête sur la catastrophe mortissement égal à lOo/o de l ’emprunt sera de Courrières, ont dû se rendre en Belgique, constitué. Deux millions de piastres seront af à Erameries, où existe une galerie d’expérien fectés à la reconstruction des édifices publics, ces reproduisant aussi fidèlement que possible un demi-million de pesos serviront à la dis les conditions du travail au fond. Aucun© ga tribution d© secours aux employés nécessi lerie de ce genre n ’existe en France. La ca teux. tastrophe de Courtières ayant démontré l ’uti-&■ — ' DEPECHES ACCIDENT DE CHEMIN DE FER Epernay 15 — Un train de marchandises qui venait d© dépasser la gare d’Epernay, a tamponné une machin© en manœuvre et dé raillé Plusieurs wagons culbutèrent. Les secours s ’organisèrent aussitôt On re tira des wagons neuf cadavres Le nombre des blessés est d© douze HORRIBLE CATASTROPHE Hong-Kong 15. — Le vapeur « Hankow » à brûlé dimanche mâtin d© bonne heure, alors qu’il était à quai. Des centaines de passagers chinois ont été brûlés vifs. Les passagers européens et l'équi page sont sauvés. La cargaison est complète ment détruit©. LA VIE QUI PESE Les p ilu les P in k soulagent, guérissent Nous qui sommes ©n bonne santé, lorsqu’il nous arrive, par hasard, d’avoir un jour la migraine, ou d’avoir deux ou trois mauvaises digestions, nous nous disons: «Ah! s’il fal lait souffrir ainsi, j’aimerais mieux mourir!» En disant cela, nous n© sommes pas sincères parce qu© nous savons notre mal passagère Mais il y a des gens qui souffrent horriblement^ non pas pendant huit jours, mais pendant des années et à ceux-là la vie pèse réellement et quand, souffrant par trop, ils app©ll©ent.là mort comme un© délivrance, ils sont réellement sincères. L©s pilules Pink ont guéri maintes et maintes fois des gens qui souffraient tellement et depuis si longtemps qu’ils désiraient .la mort. C’est d ’un d© ces cas que nous vous en tretiendrons aujourd’hui. Si: .4 SftS® PARLEMENT SERBE B elgrade 15. — La Skouptchina a repris ses séances hier, et elle a élu président CM. Popovitch, vieux-radical. ■■ ■ UNE BOMBE AU VIEUX FER Madrid 15. — Suivant le «Heraldo» «ne dépêche d© Vigo annonce qu’au moment où un ehifonnier vidait un sac de ferraille lune bombe a fait explosion. L© chiffonnier a été grièvement blessé. LES FAITS DU JOUR St-Pétersbourg 15. — Un télégramme de Piatigorsk, ville d ’eau dans- le Caucase, annonce qu© cinq hommes ont pénétré samedi soir dans la demeure, du directeur des (ateliers Nobel. # Ils ont enfermé lies serviteurs, tué le direc teur à coups d© poignard ©t se sont enfuis |en emportant sept mille roubles. ■Plusieurs anarchistes venant, de l’étranger sont arrivés à Saint-Pétersbourg. La police avisé© de leur arrivée les la filés e t les a arrêtés au moment où ils pénétraient dans une maison. Us étaient porteurs d’une quantité Considérable de dynamite et d’autres explosifs. TRAITÉ FRANCO-SUISSE Berne 15. — Il se confirme qu© samedi soir une ©ntente complète s ’est faite entre la Suisse et la Franc© au sujet du traité pré commerce. Ont pris part aux dernières négociations: pour la Suisse MM. les conseiller fédéraux Forrer, Deucher et Comtesse, et MM. Frey et Eardy, négociateurs officiels; pour la France, MM. Revoil, am bassadeur d© France à Berne, et Majijan, chef de division au ministère des finances. ~ M. Forrer présidait. Alors qu’il n ’existait ©ntre la Suisse et la France, depuis la dénonciation d© i’a'.'.c.ien traité, qu’un arrangement ©n tout temps dénonçable, il s ’agit aujourd’hui d’un© conven tion qui ne pourra être dénoncée de part et d’autre que moyennant un délai d’un an. La ratification par le gouvernement fran çais est attendue aujourd'hui. T n m v D - a ■■ T U n H M Madame Duzzo Pasca Madame Duzzo Pasca, qui habite Venise (1talie) S. Pio Pont© delle Paste Gorte del For rer N° 5995, écrit: « Pendant 15 ans j ’ai beaucoup1 souffert, et les inalaises que j ’endurais m’avaient rendu l’existenc© insupportable. 11 y a quelques mois, j’ai dû entrer à l’hcpital. Lorsque j’en suis sortie, j© n ’étais pas mieux. J’ai même, <|ù m ’aliter ©n rentrant chez nous et le Médecin se montra très inquiet de mon état de faiblesse épouvantable. J ’ai suivi-divers traitements sans ressentir d’amélioration. Enfin, j’ai écouté. conseils d’un© amie, qui m’a indiqué les .pi lules Pink, m© disant quelles étaient vrai ment prodigieuses contre l’anémie. La lectu res d©s nombreux certificats publiés dans les journaux m ’a complètement décidé© à-suivre ce traitement. Le résultat a dépassé fout. mOn espoir et maintenant mon unique: regret est de n© pas avoir pris les pilules Pink plus tôt .Je m© serais évitée bien des jsouffrances. Après 15 ans de maladie, je jouis maintenant d’une parfait© santé. Je mange avec appétit, je dors paisiblement, je digère parfaitement et me sens très forte.» Ne désirez donc pas que la mort vienne mettre une fin à vos souffrances. Essayez plu tôt de vivr© ©n bonne santé. Si les traitement que vous avez suivis jusqu’à présent lie vous ont pas donné de résultats, essayez les pilu les Pink. Elles sont souveraines contre l’ànémie, la chlorose, la neurasthénie, la faiblesse générale, les maux d’estomac, le rhumatisme. Elles soulagent tout de suite et guérissent (ra pidement. Elles sont en vente dans toutes , les phar macies et au dépôt pour la Suisse, MM. :Cartier ©t. Jôrin, droguistes, Genève, au prix de 3 francs 50 1a boîte, 19 francs les 6 boites franco. . ses&wwi SAUCE A LA CRÈME Prenez 100 grammes de végétaline, une ciuil». leré© de farine, bouquet de persil et ciboule hachée, sel, poivre, muscade râpée, un verre do lait; mettez sur le feu, tournez et.faites bouillir un quart d’heure, servez-vous-en pou r morue, turbot, cabillaud Ou pommes de terre. a ENFANTS MALADIFS, SUROIT LEUX 0 recouvreront la santé par l ’emploi- du DÉPU RATIF GOLLIEZ ou sirop! au brou de noix, phosphates ©t fer. Ce sirop contient tous les principes reconstituants et nécessaires à un sang faible ou vicié. S© digère mieux et’ est plus actif que l ’huile de foie de morue: Le flacon fr. 3; la bouteille 5.50. En vente dans toutes l©s pharmacies. P i v ° nr% nt >> lu s dc chanccs llU 1 JuiilJU U fil Al p c toute autre loterie 55,000 lots eu argent •© • Gros lot éventuel l,ooo,ooo U n M illio n de couronnes 1 prime die 1 lot de 1 lot de 2 lots à 100000 1 « 90000 2 « 80000 1 « 70000 2 « 60000 1 « 40000 5 « 30000 25000 i 3 « 8 « 20000 15000 ; s « 36 « 10000 ^ 67 « 5000 3 « 3000 437 « 2000 803 « 1000 1528 « 500 140 « 300 34450 « 200 4850 « 170 4850 « 130 100 « 100 4350 « 80 3350 « 40 65000 lots soit : soit: « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 600000 400000 200000 200000 90000 160000 70000 120000 40000 150000 75000 160000 120000 360000 335000 9000 874000 803000 764000 42000 689000 824500 630500 10000 348000 134000 '14,459,000 11, R ue K ossuth Lajos — BUDA Chaque deuxième billet gagne. PREMIER TIRAGE les 22 et23 Novembre 1906 t P R IX D ES B IL L E T # pour le premier tirage 1 billet entier_______1 demi-billet 12 frs 60 cuis. 6 frs 30 cms. 1 quart de billet 3 frs. 15 cuis. Pour recevoir les billets il suffit d’a dresser le m ontant poste international, lettre chargée ou les dem ander contre rem boursem ent à la MAISON DE BANQUE A. G  E D I G K E JoarnKl i& Feuille d’Aria du Valais DE LA FEUILLE D’AVIS DU VALAIS, faites v o s a c h a ts dans les m a g a sin s et chez les n é g o c ia n ts qui publient leurs a n n o n c e s dans ce journal. ABONNÉS ET SOCIÉTÉ DES ® ss m @ ® m POUR VOS T R A V A U X D’IM P R E S S IO N m Usines de Grandchamp et de Roche ADRESSEZ-VOUS A àORANDCHAMP L’IMPRIMERIE E. C E S S E E II PRÈS 412 VEYTAUX-CHILLON (V A U D ) SIO N FABRIQUES DE GYPS ET, CHAUX RUE DE LA DEST-BLANC H E C IM E N T M IX T E (R ochite) CIMENT PORTLAND ARTIFICIEL Journal et Feuille l ’Avis du Valais ADMINISTRATION nv A 8RAMDCHAMP, ROCHE ET V I L L E N E U V E P R O D U C T I O N M O Y E N N E PAR AN C irculaires C a rtes de v isite - - L ivres Im p ression s s o ig n é e s en to u s g en r e s C a r tes d’a d r e s s e C a rtes d e vin s L ettre s d e m a r ia g e E n v elo p p es -- — T ê te s d e le ttr e s L ettre s d e fa ir e part J o u rn a u x — B ro c h u res — — — M ém orand um s F a c tu r e s A ctio n s — O b ligation s — C a r tes d e fia n ç a ille s — P r ix -co u ra n ts — P r o g ra m m es — L ettres de v o itu re C h èq u es — R e g istr e s — E tiq u ettes pour vins C a ta lo g u e s A ffich es -- — D iplôm es M enus etc ., e tc . — T r a v a il p r o m p t e t s o ig n é FéaiUeton de la Feuille d’Avis du Valais ( 37 ) enr p é r il XXXXIY: L’INCENDIE Nous achevâmes de traverser .,1a plaine en marchant d’un bon pas. (Emfin., nous gagnâ mes l’abri de la forêt. Alors nous nous re tournâmes pour revoir encore les kâmeras in cendiée et nous féliciter de notre évasion. Dans le transport de cette (joie inespérée, j'étais en clore assez enfant pour croire tous nos maiheure finis. XXXV NOUS RETROUVONS L’HOMME A - RARBE ROUGE L’obscurité nous contraignit à demeurer Isur la, lisière de la forêt. Quand on y pénétrait, ‘«île devenait tellement épaisse .que nous au rions dû marcher en .tâtonnant, d’arbre en ar bre, pour arriver peut-être à tourner toujours en cercle. •Le reflet de l ’incendie nous indiquait du — Maintenaht, mademoiselle, me dit Gor don, glissez-vous là-dedans, et fâchez d’y bien dormir, quelques heures. — Mais, nous allons faire ,un© autre niche i f vous! — Une seule suffira pour pous deux, à tour do rôle- Il faut surveiller le feu, vous compre nez. — il se'(servait de ce prétexte Và, Ipour me tacher sa crainte des loups, —l et je vjouB pro mets de p rendre m a part de repos, quand vous aurez ©u la vôtre. J’entrai dans la hutte et, m ’y étendant tout de mon long, je trouvai les aiguilles de sa pin un lit plus miollet qu© les planches de la lramiera. Le feu y projetait une bonne chaleur. Gprdon "s'établit devant l ’ouverture, son bâton sous Hà m ain1et avec un soupir de contente ment, alluma sa première pipe de la journée; l’expression satisfaite de son visage me fit du bien,‘'et'’èâhs ' la faim qui -me rongeait, je ne mo serais pas sentie à plaindre, mais fort (re connaissante envers la Providence. ne1‘"tardai pas à m ’>endofmir, et ce som meil profond dura, me sembla-t-il, longtemps; quand j© m’éveillai, je vis que la inuit était écoulée. Gordien chargea le feu et me tendit l©~bâton, avec la consigne de lui en donner un bon coup sur les pieds, si j ’entendais le mOindi© bruit suspect autour de nous. U se glissa dans l’abri, et quelques instants après, 3000 wagons de ÎO tonnes DIPLOME & EXP OSITION MÉDAILLES de L ’E X P O S I T I O N ZURICH D’YVERDON À do de 1883 1S94- Médaille d’or, Genève 1896. — Médaille d’or, Vevey 1901. FOURNISSEURS DE C H A UX ET CIMENT POUR ;LE8 Travaux de Chèvres, du Pont de la Coulouvrenlère et du Pont du Mont Diane à Genève, pour les fortifications et les forces motrices du Rhône de St-Miiurice, les travr ,.jl de l’entreprise du tunnel du Slniplon, les chemins de fer Viège-Zerinatt, Martigny-Chatelard, etc., etc. et plus dans les kaïneraa. Quelques-uns au j! j moins devraient suivre la même route que / nous. Ils n ’avaient le choix q u ’entre deux di rections. ! sous la dent. Si nous pouvions abattre un la pin ou même un yieux corbeau, nous aurions bientôt fait d'allumer du feu, et alors ça irait bien. . Lorsqu’il fit grand jour, plous entrâmes dan s j la forêt et nous nous assîmes sous un dôme de neige glacée que /soutenaient les larges Tout ce que noua savions, c’est que la fo- ! branches de sapins, courbées ,en berceau. rêt était de très vaste étendue ; car, durant les Nous n’avions pas froid, car il ne faisait trois derniers jours, notre vue avait toujours pas de vent et notre course nous avait ré rencontré,- à quelque distance de la route qu’ chauffés. Mais nous étions las. Déjà notre es on nous faisait suivre, ,c© rideau ininterrompu tomac nous suggérait ce problème : de sapins. — Qu'alitons-nous manger? Nous marchions péniblement, mais nous Nous n ’en disions rien, craignant île nous avions le cœur joyeux. (Le sentiment d'être li révéler mutuellement nos appréhensions. En bres, l’espoir d’échapiper à un .terrible exil, fin Gordon, a,près avoir regardé autour de lui, nous soutenaient et nous donnaient force et commença : i courage. — C’est joliment tranquille, ici. Néanmoins, quand le jour .vint à poindre, J’approuvai d© la tête. ,Ce silence de la fo nous cherchions craintivement derrière nous rêt était littéralement effrayant. quelque cosaque à notre poursuite. Mais il n ’y — Je n ’aperçois rien qui bouge, et cepen avait pas une tache sur le grand steppe blanc, dant il doit y avoir «des animaux là-dedans. pas trace d’habitation ni d ’aucun être vivant — Taras m ’a dit qu’il >y avait des loups entre, nous et la ligne sombre de la forêt dans les forêts russes. lointaine qui bornait l ’horizon. —. Je n ’en ai jamais goûté, ,fit Georges éva — C’est étrange! — fit Gordon, perplexe, après avoir cherché autour de nous sur la sivement, cherchant à cacher les réflexions neige — il n ’y a-aucune m arque, de pas sur désagréables qu’éveillait ma question dans son la, neige- J’ai lu h ier soir sur un papier af esprit, mais ce qu’il ,y a de certain, c’est q u ’ fiché a,u m ür qu’il y avait six cents condamnés ils n ’existeraient pas sans rien à se mettre Machinalement, il avait bourré sa pipe et se préparait à l’allumer. Il [s'arrêta et comp ta d ’un air sombre les allumettes restant dans sa boîte. Si vous restiez ici, pendant que j’irai On Re il ronflait bruyamment. Au bout d ’Une coupl© d ’heures, il se re connaissance? — Non! non! Où ytous irez, j ’irai; si on leva, protestant ne pouvoir dormir davantage. Rien ne nous retenant plus, nous nous rem î vous prend, on m© prendrai aussi. mes en marche. ( , — Cela vaudra autant piour vous que de Je n ’ai pas besoin d ’insister davantage sur rester dans cette maüdite forêt. Nous courons cette partie de mon histoire. Le clourage pa des risques, dans l ’un et l'autre cas, mais tient, la générosité, l'infatigable bonté de Geor la chance d’être pris est encore préférable là ges ne se démentirent pas et rienjne vint rom cell© de mourir de faim, et j’ai peur que ce pre la terrible monotonie de cette marche là la ne tard© pas, pauvre petite. Voyons, que dé travers la forêt lugubre, jusqu’au quatrième cidez-vous ? jour après notre évasion. — Suivons cette route. Dans 1© cours d© cet après-midi-là, nous — Et espérons qu©. ce sera pour le mieux ! arrivâmes sur un© route qui coupait la fo . dit-il .vaillamment, serrant mon bras contre lui. rêt et débouchait dans le steppe. Cette décou Lespérance nous aida à marcher quelque verte nous transporta, comme le mirage , de tempis d ’un bon pas, mais av©c le crépuscule, l’eau transport© 1© voyageur dans le désert. mon courage s'évanouit. J’avais 1© vertige, je Personne n’était en vue; mais su r la kieige . défaillais, faute d© nourriture,.. La route sem tombée la veille, il y avait des m arques.de blait sans fin et aussi déserte que fo forêt. traîneaux. M’appuyant toujours plus lourdement 3Ur — Ce n ’est pas une grande ro u te; elle est le bras d© Georges, je traînais mes pieds fossés trop étroite, dit Georges, étreignant m a main. qui se collaient au sol .Enfin, mon compagnon, — Qu’allons-nous ■faire? rép,tiquai-je trem m© sentant épuisée, me dit: blant d© tous m©s membres. — Je suis à bout, petit© sœur. Restons là, Si c© chemin mène à une ferme, nous som pour cette nuit! Nous rêverons d’un bon sou mes sauvés. Nul n ’aura la cruauté d© houe {re per : c© sera, une consolation, et demain, nous fuser quelque nourriture, en voyant l ’état d ’i réaliserons notr© rêve. nanition où nous sommes. D'autre part, si la — Si seulement nous pouvions noua endorroute mène à un village, nous avons bien des chances d ’être de nouveau faits prisonniers. . m ir. pour ne ;plus nous ; réveiller I — Vous n© direz pas cela quand nous au rons devant nous un p©u de sel et de bon pain noir, répliqua-t-il, faisant claquer ses lèvres. Nous n© demandions que ce repas des mi sérables. Nous fîmes pour la. nuit, nOs préparatifs Or dinaires. — U en reste encore une, dit Gordon, fer mant sa boîte d’allumettes, après avoir mis le feu en train. Nous nous assîmes ©n tournant le dos au vent ©t nous commençâmes à éplucher des pommes d© pin, ayant découvert, par- hasard, qu© quelques-unes contenaient une amande mangeable. Cette occupation absorbante fut soudain troublée par 1© bruit, tout près d e nous, d’un rire contenu. En nous détournant nous vîmes un homme, avec un bissac sur l’épaul© ©t un bâton à la main. — Qui êtes-vous ? s ’écria Gordon, se levant. — Ivan Sans Nom, fit l'autre en anglais passable. Vous m’avez déjà vu près d ’un meil leur f©u que celui-ci. Il retroussa son capuchon ©t nous montra sa barb© rouge, sa figure diabolique, son crâ ne massif, absolument chauve et disproportion né avec son étroit visage. Je reconnus aussi tôt l'homme qu© j ’avais aperçu près des kameras ©n flammes. — i moins la direction à éviter,J et la tueur des étoiles suffisait à nous maintenir A pou près en ligne droite. Pour le reste à peu près tiens notre espoir dans notre bonne chance, n© sachant rien du pays environnant, même pas le nom de la province où nous nous trouvions. DE VERMEIL Une fois qu’elles seraient (épuisées, que fe rions-nous ? — Si vous essayiez d’une (cigarette? rne ditil Le tabac est, en tout temps, une fameuse consolation, mais quand on a l’estomac creu. Il m© montrait sa blague, pour me tenter. Je refusai. — Eh bien I je crois aussi que cela me fe ra; davantage plaisir, un peu plus tard. Et iJ remit sa blague dans sa poche. Je re marquai qu’elle était presque vide. Lorsque le froid nous gagna, nous reprî mes notre marche, toujours pous le3 arbres, dans l'espoir de rencontrer quelque .animal qui pourrait nous servir de nourriture, mais sans quitter la lisière du bois. Gor-don s ’était pourvu d ’un fort bâton ; mal heureusement, de tout le jour, nous n’aper çûmes aucune créature vivante, et bout ce que nous trouvâmes à manger futîun peu de mous se glacée et de lichen. Nous allions toujours, suivant 1© bord du steppe, dans la forêt sans fin, quand 1)d jour commença à tomber. Afors, nous montâmes sur lo talus d© neige (amassé par le vent, le long des arbres. Devant nous s ’étendait le steppe sans bornes, avec son horizon de sapins noirs. — 11 faut maintenant songer à notre bivou ac pour la nuit, dit Gordon, ©n rentrant dans la forêt. Du moins, .nous aurons bon feu. L©. sol était jonché (d© bois m ort; nous fen fîmes un gros tas ^t, ayant construit notre bûcher, Gordon, av©c des précautions infinies, fit flaïnber une de ses allumettes et mit le feu au monceau de feuilles (sèches et de pommeï d© pin. j Je compris alors pourquoi ,il s’était astreint à ne pas fum©r (de toute la journée. Nos vies dépendaient de ces allumettes ; (si la provi sion s ’épuisait avant que pious eussions pu la renouveler, nous péririons de froid. Dès qu© 1© feu flamba, nous creusâmes en face un© étroite tranchée, ^'environ six pieds d© long, dans l’épais vtapis d’aiguilles de sa pin, et nous construisîmes dessus une sorte de toit de branches ,empilées, chargées de broussailles, pour nous préserver du froid. Nous travaillions tous deux gv©c énergie, ne nous interrompant qu© pour alimenter notre feu, ©t quand nous /eûmes achevé, nous nous trouvâmes très satisfaits d© potre œuvre. — Vous avez choisi une drôle de place pbur votr© bivouac, dit-il, ricanant toujours. (Il je ta son bissac à terre et s ’assit dessus.) On voit qu© fous êtes novices dans le métier. Un vieux compagnon — un membre de la grande famille des « Sans Nom », par exemple, au rait pris la peine d© s’assurer de {quel (côté le vent porterait la fumée. Mais peut èlre êt©s-vous fatigués d© la liberté et de la nourrilure des pourceaux, hein? — Pourquoi demandez vous cela? — Parc© qu© votre fumée s ’en va droit sur la route et q u e la maison de poste est à moins do cinq cents mètres. Le maître de poste la or donné d© faire prisonniers ou de tuer tous les fuyards qui passeraient sur la route. XXXVI LA LIBERTÉ A UN ROUBLE PAR JOUR — On dirait que vous traitez le danger bien légèrement, dit Gordon. Vous êtes donc las d© vivre? — Pas du tout, j© viens d’acheter trois jours de liberté à un rouble pièce, et les voilà, dit Ivan en montrant son bissac. — Qu’avez-vous là-dedans? s’écria vive ment Gordon. (à suivre)
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