La Compagnie Jean-Claude Berutti présente Confidence Africaine Nouvelle à deux voix de Roger Martin du Gard Mise en scène Jean-Claude Berutti © Régis Nardoux Reprise Mardi 30 décembre 2014, 20h Mercredi 31 décembre 2014, 17h et 21h au Théâtre Le Public (Bruxelles) Jeudi 2 avril 2015, 19h30 au Théâtre de Roanne Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr La Compagnie Jean-Claude Berutti présente Confidence Africaine Nouvelle à deux voix de Roger Martin du Gard Mise en scène Jean-Claude Berutti avec Jean-Claude Berutti et Christian Crahay Costumes Colette Huchard Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr Note du metteur en scène Écrit en 1931, ce récit est présenté comme la confidence d'oncle Leandro Barbazzano à Roger Martin du Gard. Elevé à Tunis, au-dessus de la librairie paternelle, Leandro partage avec Amalia, sa soeur, la promiscuité d'une chambrette. Ils mûrissent parallèlement. Quatre ans plus tard, Léandro part pour l'armée, laissant Amalia enceinte... Le pont d’un paquebot, la nuit, entre l’Afrique du Nord et Marseille. Un homme se confie, l’autre écoute. Celui qui écoute, c’est Roger Martin du Gard, l’auteur des Thibault et de La Gonfle. Celui qui se confie est un inconnu, Italien, libraire, installé dans une métropole du Maghreb. C’est une confession intime et scandaleuse, récit à la fois délicat et impudique d’une aventure interdite… Avec Christian Crahay, un des plus grands acteurs belges, nous avons beaucoup joué cette nouvelle à deux voix, autant dans les villes de Wallonie qu’à Bruxelles et en France, pendant plus de trois saisons. Après six ans d’interruption, j’ai désiré reprendre l’aventure pour voir où nous en sommes lui et moi, et ce que nous raconte aujourd’hui ce récit drôlement amoral, dans un monde de plus en plus moralisateur. Jean-Claude Berutti © Régis Nardou Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr L’auteur Mes amis le savent : j’ai pour l’indiscrétion ce que les médecins appellent une intolérance organique... Un homme qui livre au public, dans ses ouvrages, le meilleur, le plus intime de lui-même, a bien le droit de garder, pour lui et pour ses proches, le domaine de sa vie privée... Pour saisir la véritable nature d’un écrivain, il suffit de se donner la peine de fouiller ses écrits. L’oeuvre est le seul guide sûr, le seul témoin irrécusable ; car c’est là que l’artiste le plus caché se démasque et malgré lui, livre son secret. Roger Martin du Gard, Stockholm, 12 décembre 1937. Discours à la presse à l’occasion du Prix Nobel. La personnalité de Roger Martin du Gard (1881-1958) est peu connue du public parce que lui-même l’a voulu ainsi. D’une pudeur extrême, il vivait à l’abri des regards. Ce n’était cependant pas un solitaire. Il aimait rencontrer l’inconnu, était fidèle à des amis qu’il n’épargnait pas - la longue correspondance avec André Gide et Jacques Copeau en fait la preuve. Pour écrire, Roger Martin du Gard dilapidera le patrimoine familial. Grâce à Gaston Gallimard, aux droits d’auteurs et surtout au Prix Nobel qu’il reçut en 1937, il put continuer sa vie d’écrivain à la campagne et entretenir sa famille. Agnostique, mais pas anticlérical, il ne croyait qu’au règne de la raison. Si Roger Martin du Gard est connu comme auteur de romans - Jean Barois, Les Thibault, Vieille France -, il ne faut pas oublier qu’il a également écrit trois pièces de théâtre - La Gonfle, Le Testament du Père Leleu (monté par Jacques Copeau en 1914 au Théâtre du Vieux-Colombier) et Un Taciturne (joué par Louis Jouvet en 1931). De ses études d’archiviste à l’Ecole des Chartes, il retira le souci constant d’immerger ses personnages romanesques dans un environnement historique scrupuleusement respecté. Roger Martin du Gard voulait une écriture qui soit à l’image de la vie qu’il voyait. Il vouait une profonde admiration à Tolstoï et, comme lui, ne voulait pas que le romancier imposât sa volonté à la réalité; mais seulement livrer des faits précis, dépourvus de tout commentaire. Il voulait laisser à son lecteur la tâche de se forger une opinion. Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr Confidence sur confidence En juin 1913, André Gide reçoit le manuscrit de Jean Barois. Il télégraphie à Gaston Gallimard: “Manuscrit des plus remarquables à publier sans hésiter”. Roger Martin du Gard, à qui on a rapporté l’enthousiasme de l’écrivain, décide d’entrer en contact avec lui. Commencent alors une amitié et une abondante correspondance qui ne s’arrêteront qu’avec la mort de Gide. Entre eux il y a aussi échange au niveau de leur travail. Ils se lisaient leurs manuscrits respectifs, attendaient l’avis critique de l’autre. En 1925, quand André Gide publie Les Faux-Monnayeurs, il dédie le roman à son ami : “Aurais-je écrit ce livre sans vous ? J’en doute et c’est pourquoi je vous le dédie.” Cependant, la publication de Confidence africaine à la NRF, en février 1931, va marquer une crise dans l’amitié des deux écrivains. A la première lecture, Gide trouva cette nouvelle excellente: “Flaubert vous embrasserait. Ainsi fais-je”. Cependant, sous l’influence de Dorothy Bussy, écrivain anglais et soeur de l’historien Lytton Strachey, chez qui il résidait, Gide revint sur sa première impression et critiqua la fin de la nouvelle. Roger Martin du Gard avait, selon lui, par trop sacrifié à la morale courante ; sous le couvert de la vraisemblance, l’auteur de Jean Barois faisait preuve de parti pris et de moralisme. Piqué, celui-ci rétorqua: “... On sent bien, Gide, qu’en écrivant, vous n’êtes pas vraiment un artiste désintéressé mais un avocat que camouflent un grand art et une suprême habileté; l’avocat d’une cause, et d’une cause autant que possible scandaleuse”. Roger Martin du Gard reprochait à l’auteur des Nourritures terrestres l’obstination de celui-ci à remettre en cause les limites de ce qui est permis à l’homme et de ce qui lui est interdit. Cette querelle est symptomatique de la différence fondamentale entre les deux hommes: l’un a rêvé le monde, l’autre a tenté d’en rendre compte de la manière la plus exacte possible. Gide clama que les jugements portés par Roger Martin du Gard sur son oeuvre étaient de nature à la discréditer toute entière. Il y eut encore quelques échanges un peu aigres. Et puis, avec le temps, tout rentra dans l’ordre. L’influence de Dorothy Bussy s’estompa. Ils n’allaient pas mettre leur amitié en péril pour une femme. Geneviève Damas Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr Jean-Claude Berutti Jean-Claude Berruti, metteur en scène et comédien Après des études à l'École du Théâtre National de Strasbourg et un premier spectacle Lotte à Weimar d'après Thomas Mann en 1981, Jean-Claude Berutti commence un parcours en solitaire qui le mène dans toute l’Europe, où il se forme aussi bien dans des théâtres modestes que sur les plus grandes scènes européennes. En 1997, il est nommé directeur du Théâtre du Peuple à Bussang, dont il développe l'activité artistique tout en y imposant de façon pérenne le répertoire contemporain. À partir de 2002, il dirige, avec François Rancillac, La Comédie de Saint-Étienne, Centre Dramatique National, et son école. Ensemble, ils tentent de redonner sens aux principes de son fondateur, Jean Dasté. Grâce à la présence permanente de comédiens, ils font de l'élargissement du public, leur priorité. Pour les 2 dernières années de son mandat, Il dirige seul La Comédie de SaintÉtienne qu’il engage dans une politique ouverte sur l'Afrique et sur l'Europe, avec des créations internationales telles L'Envolée de Gilles Granouillet. Il s'entoure d'une troupe de huit comédiens venus de divers pays d'Europe, avec lesquels il crée Macbeth d’après Shakespeare de Heiner Müller en octobre 2010. À la direction de l'École nationale supérieure d'Art dramatique (sise au cœur de La Comédie), il a poursuivi avec passion le projet originel du CDN stéphanois, en affirmant son attachement pour la transmission et l'insertion des jeunes comédiens. Depuis novembre 2005, Jean-Claude Berutti est président de la Convention Théâtrale Européenne, réseau qui regroupe plus de quarante théâtres de création subventionnés par les pouvoirs publics dans vingt-deux pays d'Europe. Outre ses nombreuses mises en scène au théâtre, Jean-Claude Berutti travaille régulièrement à la mise en scène dans de prestigieuses maisons d'opéra, en France et en Europe. De 2011 à 2013, dans le cadre de sa compagnie, il devient artiste associé au Théâtre des Salins – Scène nationale de Martigues, où il crée Je pense à Yu de Carole Fréchette, Super heureux ! de Silke Hassler et Les Femmes de Bergman de Nikolaï Roudkovski en coproduction avec le ZKM de Zagreb. Je pense à Yu fut repris en 2013 au Théâtre Artistik Athévains, Super heureux ! aux Déchargeurs à Paris également. En 2015 – 2016, Jean-Claude Berutti mettra en scène « L’homme à la fleur à la bouche » et « Je rêve mais peut-être pas » de Pirandello. Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr Christian Crahay, comédien Acteur et metteur en scène, il a été formé par René Hainaux au Conservatoire de Liège. Il a notamment travaillé avec Peter Brook, Mario Gonzales, Beno Besson, Otomar Krejca, Isabelle Pousseur, Jean-Claude Drouot, Philippe van Kessel, Armand Delcampe... On a pu le voir dans Oleanna de David Mamet ainsi que Molly Sweeney de Brian Friel mis en scène par Adrian Brine au Rideau de Bruxelles, La Chute des âmes de Pascale Tison et dans Le Cocu magnifique au Théâtre National. Il a mis en scène Olaf et Albert de Friedrich Heinkel et Don Juan à Gnide opéra-théâtre de Henri Pousseur. Il a joué Skylight de David Hare mis en scène par Adrian Brine et Une Paix royale de Michèle Fabien mis en scène par Marc Liebens. Au cinéma, il tourne une trentaine de films, avec entre autres Jean-Pierre et Luc Dardenne, Chantal Ackerman, Manu Bonmariage, Pierre Joassin, Maurice Frydland, Gilles Béhat, Michel Favard, Robbe de Hert, Christophe Fraipont et Hubert Toint, Lucas Belvaux, Xavier Giannoli.. Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr Revue de presse Reprise au Lucernaire, janvier 2014, Paris Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr Télérama sortir, janvier 2014 : « C'est finement joué, Christian Crahay et Jean-Claude Berutti apportent aux deux personnages une densité humaine toujours juste » Sylviane Bernard-Gresh Le blog de Martine Silber, 26/01/2014 Confidence africaine de Roger Martin du Gard au Lucernaire Ce spectacle a déjà beaucoup tourné, il y a quelques années et je l'avais vu à La Comédie de Saint Etienne quand le metteur en scène Jean-Claude Berutti en était co-directeur. Sauf erreur de mémoire, on se sent encore plus pris dans la confidence, au Lucernaire. Le spectacle commence dans la salle, lorsque l'auteur, Roger Martin du Gard (Jean-Claude Berutti) vient s'installer au plus près des spectacteurs, carnet de notes à la main. Le temps de situer l'histoire bouleversante et cruelle, et le comédien metteur en scène disparait presque, assis sur une chaise longue sur le pont d'un paquebot, en devenant celui qui écoute alors qu'un autre (Christian Crahay) un homme croisé par hasard quelques années plus tôt, prend place auprès de lui et lui raconte son étrange destinée. La sympathie entre les deux hommes est évidente mais au cours du récit, elle sera mise à l'épreuve et seul son métier d'écrivain permettra sans doute à "du Gard" d'étouffer une certaine indignation ou du moins son émotion. Lui qui semblait presque somnoler en écoutant son compagnon de traversée, va alors discrètement prendre des notes dans ce calepin, gage de sa neutralité et de son absence de réaction. L'intérêt professionnel a pris le dessus. Le spectateur lui non plus ne réagira pas ouvertement à ce récit scandaleux et pourtant empreint de tendresse, de tristesse et de résignation, car lui aussi écoute, subjugué par le talent de Christian Crahay qui passe d'une douleur contenue à l'excitation, au bord de la folie, avant de poursuivre tranquillement le récit de cette aventure secrète et interdite, dans la quiétude d'une traversée tranquille, un soir d'été. Au-delà de l'histoire, au-delà du théâtre, on renoue aussi avec un vrai plaisir du texte, ce qui n'est pas rien. On espère d'ailleurs qu'en ces années de commémoration de la première guerre mondiale, on redécouvrira ce prix Nobel de Littérature (1937), auteur d'un long roman Les Thibaud, qui trace la vie de deux frères dont le destin est bouleversé par la Grande Guerre. Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr L’Express Confidence africaine le 3 février 2014 12H38 | par Laurence Liban Sur scène, un homme. Elégant, un peu vieille France. C’est Roger Martin du Gard, l’auteur des Thibault et, tiens donc, de Vieille France. Il se remémore la rencontre qu’il fit, bien des années auparavant, dans un hôpital où il était en visite. Celle d’un homme nommé Léandro Barbazzano et de l’enfant qu’il accompagnait jusqu’à la mort et qui n’était pas le sien. De longues années plus tard, les deux hommes se retrouvèrent à Tunis, où Barbazzano était libraire. Il vivait là, avec la famille de sa soeur et de ses nombreux enfants, gras, gros et gais frères et soeurs du petit mort de l’hôpital. Puis, Martin du Gard prit le bateau pour retourner en France, et son ami, qui avait quelque affaire là-bas, fit la traversée avec lui. C’est là, sur le miroir nocturne de la mer, que Barbazzano confia son histoire. Histoire d’amour et de sensualité entre un frère et une soeur abandonnés à euxmêmes. Un bébé attendu. Lui à l’armée. Elle qui se marie avec un autre. Et la dissimulation des origines de l’enfant. Sa mort, enfin, à l’hôpital. Sur la petite scène du Lucernaire, il suffit de deux transats, deux couvertures sous une lumière de lune, pour que le coeur batte plus fort. D’abord, c’est Martin du Gard qui raconte et prépare la confidence. Puis, sur le pont du paquebot, vient le récit des événements. Le premier écoute. Le second parle. Ils ne se regardent pas. Mais les choses sont dites. Au ciel, aux étoiles, à soi-même comme à l’autre. Il y a une finesse, une justesse, une émotion diffuse dans ce court spectacle sans fioritures. Cela tient au cadre même, dont je viens de parler, mais aussi et surtout aux deux comédiens. Metteur en scène à l’écoute de ses personnages, Jean-Claude Berutti interprète Martin du Gard avec une mélancolie mêlée d’étonnement. Il dit ce qui fut. Il n’interprète pas. Une fois ferré le spectateur, vient le tour de Barbazzano/Christian Crahay. Il est dans le registre opposé. Revit les événements comme pour les repousser loin de lui. Pour toujours. A la fin du voyage, l’un aura pris le fardeau de l’autre, au point d’en faire un récit. C’est du moins ainsi que Martin du Gard laisse entendre les choses. Et c’est très beau. P.S: Philippe Faure interprète Martin du Gard en alternance avec Jean-Claude Berutti. Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr Organisation de la tournée La Gestion des Spectacles Tél.: +33.1.43.38.60.85 – [email protected] www.lagds.fr
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