Actu-Afrique - eduform afrique

REFLEXION
RENDEMENT ET EFFICACITÉ DE L’ÉDUCATION DE BASE
par Komlavi Francisco Seddoh
Magazine
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION
N°013 DE MAI 2015
GRAND REPORTAGE
COLLOQUE PANAFRICAINPANEUROPEEN SUR « CHIMIE
ET RESSOURCES NATURELLES »
Un bel exemple de
coopération NordSud au service du
développement
BON A SAVOIR
Comment mesurezvous le succès
dans l’éducation
internationale?
ENTRETIEN EXCLUSIF
Défis de l’Enseignement
Supérieur en Afrique
«La thérapie doit prendre
deux orientations»
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
1
PROBLÉMATIQUE DE L’EMPLOI ET DE
LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE DES JEUNES EN AFRIQUE
La jeunesse africaine victime
de l’hypocrisie et du manque
de volonté politique
PREMIER COLLOQUE
INTERNATIONALDU DILEEC
Explorer les liens ou
les interactions entre
"Education", "Formation" et
"Développement Humain"
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN
DIGITAL D ’INFORMATION EN ÉDUCATION
N°007 DE JUIN 2014
GRAND REPORTAGE
Education pour Tous d’ici à 2015
L’Unesco et le Partenariat Mondial pour l’Education séduits
par les prouesses et l’audace du Gouvernement congola
golaiis
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Juin 2014
1
ORIENTATION SCOLAIRE,
UNIVERSITAIRE ET
PROFESSIONNELLE EN AFRIQUE
43È SESSION DES PAYS MEMBRES DE L’ECOLE INTERETATS DES SCIENCES ET MÉDECINE VÉTÉRINAIRE (EISMV)
V)
La cause banalisée du Le Pr François Adébayo Abiola
chômage et du sous- élu président du Conseil des
ministres de l’Eismv
emploi des jeunes
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D ’INFORMATION EN ÉDUCATION
N°008 DE SEPTEMBRE 2014
GRAND REPORTAGE
Conférence Internationale du ROCARE édition 2014
Les enjeux, défis actuels et perspectives de la formation
professionnelle
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ofessionnelle
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nelle au Bénin au centre des réfl
réflexions
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EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2014
ADEA
OLEY DIBBA-WADDA
à propos de ses
100 premiers jours
PASSATION DE
CHARGES À L’OIF
N MONDIALE
CHAIRES ORGANISATIO
DU COMMERCE (OMC)
Prof Géro Fulbert Amoussouga,
titulaire de la troisième chaire OMCCIDI en Afrique installée au Bénin
SUR
SECOND FORUM
CATIF
LE SECTEUR ÉDU
LE ROLE
ROL DE L’EDUCATION DANS LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
Le Bénin opte
Michaelle Jean prend les pour la rupture
rennes de l’organisation
RENOVATION DE L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
L’approche de Yves QUERE
Magazine
Magazine
PREMIER MAG
MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION
ER 2015
N°010 DE JANVI
N°009 DE DECEMB
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN
DIGITAL D’INFORMATION EN
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MAGAZIN PANAFRICA
EMIERR MAGAZINE
PREMIER
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ÉDUCATION
IN DIGITAL D’INFORMAT
N°011 DE FÉVRIER 2015
UNESCO
ION EN ÉDUCATION
Dr Jean Pierre Ilboudo
nommé Représentant
en Namibie
« Si l’éducation est conçue
comme la clé de voûte de tout
développement, la recherche
reste et restera toujours sa
source nourricière »
BAIDARI
Pr. Boubacar
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Dr Ida Jallow Salla
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Planification de l’intégrité
dans l’enseignement supérieur
L’Institut international
de planification de
l’éducation (IIPE)
donne l’alerte
CConférence
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Le CESAG, une
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saharienne sur l’éducation post-2015
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Pour le développement
économique de l’Afrique
Un consortium de
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africaines de
commerce est lancé
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Centre Africain d’Etud
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Concours d’entrée au
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N°012 DE AVRIL 2015
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« Le CESAG est une véritab du Nord »
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Magazine
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION
EDITION
E MAGAZINE
EDUFORM AFRIQU
Janvier 2015
P.135
de
Concours d’entrée au Centre Africain d’Etudes Supérieures
en Gestion (CESAG) - Année académique 2015/2016 P. 29
Lire l’appel à inscription
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
l ’émer gence de talents au service de l A
’ frique
GRAND DOSSIER
Février 2015
1
Education pour Tous d’ici à l’an 2015
La couche des marginalisés biaise les résultats
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Avril 2015
1
Distribué par mailing en version PDF, ou en
n version
ersion
i digitale
di i l à
partir de www.eduformafrique.org
Accessible sur les réseaux sociaux
La version papier est imprimée à la demande
2
EDUFORM AFRIQUE Magazine, la référence
panafricaine d’information en éducation
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
EDUFORM AFRIQUE
EDUFORM AFRIQUE,
est
une
organisation
panafricaine, spécialisée en communication globale
pour un secteur de l’éducation véritablement au
service du développement du continent.
Elle est une Agence d’exécution (maître d’ouvrage
délégué) de grandes communications en éducation.
Il s’agit, à travers ses activités, de galvaniser
la volonté politique des décideurs, pour faire
en sorte que l’éducation en Afrique, depuis la
petite enfance jusqu’au niveau supérieur, soit et
demeure une priorité nationale, afin d’engager
les gouvernements, la société civile et le secteur
privé dans de partenariats stratégiques pouvant
générer une synergie dynamique d’actions, capable
de retenir toute l’attention de la communauté
internationale.
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
3
SOMMAIRE
P 6-7 Editorial
Grand-Reportage P 18-25 Bon à savoir P 28-33
Entretien exclusif Reportage P 34-36 Annonce P 34-41
P 10-17
« Let Girls Learn Initiative », la
campagne de trop ?
P 6-7
Pr Ahmadou Lamine
Ndiaye, Président du High
Level Panel-Université
Panafricaine : Défis de
l’Enseignement supérieur en
Afrique, «La thérapie doit
prendre deux orientations»
P 10-17
Colloque panafricain-paneuropéen sur
« chimie et ressources naturelles » :
Un bel exemple de coopération NordSud au service du développement
P 18-25
Première conférence sur l’éducation
en Afrique de l’Est
Lorsque l’éducation pour
l’avenir préoccupe
P 26-27
Une nouvelle école pour changer
la société dans les Etats africains
au XXIème siècle
44
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
P 28-33
Agenda P 42-45 Réflexion P 52-55
ZOOM P 48-51 Actu-Afrique P 56-63
ZOOM SUR
P 48-51
Réseau International pour
l’éducation en situation d’urgence
(INEE)/ Favoriser l’accès de tous
à une éducation de qualité, sûre
et pertinente en temps de crise:
Éducation en situations d’urgence
Bureau Hors Afrique : 3 rue de la tour du Pin
33 000 Bordeaux - France
Email : [email protected]
Rendement et
efficacité de
l’éducation de
base 50
ACTU-AFRIQUE
P 56-63
COTE D’IVOIRE : Sept établissements
scolaires entrent dans la Génération Numérique
RD CONGO : Les visites à Gemena
et à Goma montrent les espoirs et les
défis de l’éducation en RDC
: La Banque
mondiale soutient l’accès à un
enseignement préscolaire et
secondaire de qualité
BURKINA FASO
Magazine
Magazine digital panafricain d’information, spécialisé
en éducation accessible
sur www.eduformafrique.org
Siège Afrique : N° 913, Route Nationale Inter –
Etat N°2, Rue 12.191 Cotonou BENIN
Compte BOA Bénin N° : 002968390004
Tél. : (00229) 21 13 85 57 / 95 45 98 95 / 96 37 71 16
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P 52-55
RÉFLEXION
EDUFORM AFRIQUE
N°2008/0163/DEP–ATL-LITT/SG/SAG/ASSOC
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Siège Afrique : N° 913, Route Nationale Inter
– Etat N°2, Rue 12.191 Cotonou BENIN Email : [email protected]
Editeur
COORDONNATEUR GENERAL
DIRECTEUR DE PUBLICATION
Bernardin AGBOKPE
COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE MAGHREB
Djamal Alpha T KANE
COORDONNATRICE REGIONAL AFRIQUE DE L’OUEST
Ablavi Akoua DJEME
COORDONNATEUR REGIONAL AFRIQUE DE L’EST
Alioum Mann KONATE
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Peterson willis TETEVI
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*****
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Léonard TINDEDJROHOUN
CHEF SERVICE WEB
Francky ADEOSSI
REALISATION
Eduform Afrique
EDUFORMCopyright
AFRIQUEOctobre
MAGAZINE
2012 EDITION
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EDITORIAL
« Let Girls Learn
Initiative », la
campagne de trop ?
D
epuis la première Conférence mondiale
sur les femmes à Mexico en 1975 à l’issue
de laquelle, la décennie 1976-1985 a été
déclarée « Décennie des Nations Unies
pour la femme », la question de l’éducation et la formation des filles est passée au rang des grandes priorités de développement.
Après la rencontre de Mexico, suivront celles de Copenhague en 1980, puis de Nairobi en 1985 et de Beijing en 1995. Cette dernière a d’ailleurs marqué un
tournant important dans le programme mondial pour
l’égalité des sexes. Sa Déclaration et son Programme
d’action adoptés à l’unanimité par 189 pays, constituent le principal document de politique mondiale en
matière d’égalité des sexes avec des objectifs et des
actions stratégiques.
Le premier objectif stratégique est d’assurer un accès
égal à l’éducation. Dans cette vaine, les gouvernements devraient prendre des mesures pour éliminer
la discrimination dans l’éducation à tous les niveaux,
réaliser l’accès universel à l’éducation de base et assurer l’éducation primaire universelle dans tous les
pays avant l’année 2015.
Malgré cet engagement manifeste de la communauté
internationale il y a autant d’années et les moyens colossaux mobilisés, 62 millions de filles dans le monde
(Rapport conjoint UNESCOUNICEF) se voient encore refuser le droit d’aller à l’école. S’il est vrai que
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ZINE EDITION
TI
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beaucoup d’efforts ont été accomplis, il n’en demeure pas
moins que l’objectif n’est pas encore atteint.
C’est dans ce contexte que la Maison Blanche a lancé, le 3
mars 2015, « Let Girls Learn Initiative », un programme
rassemblant divers organismes américains en vue d’efforts
pour l’autonomisation des filles. L’«Initiative laissez les
filles apprendre » vise à accroître l’accès à une éducation
de qualité pour les 62 millions de filles non scolarisées, en
permettant un accès sûr aux écoles, même en période de
crises ou de conflits ; à réduire les obstacles à l’éducation,
tels que les grossesses précoces, la malnutrition, la violence sexiste ainsi que les frais de scolarité et autres frais
de participation à l’école ; et à faire avancer les droits des
adolescentes, en les formant à être des leaders et en leur
fournissant une éducation financière et numérique pour
qu’elles soient autonomes.
Il s’agit d’une campagne publique américaine soutenue
par Mme Obama pour lever des fonds et accompagner l’enseignement des adolescentes dans les pays où elles n’en
bénéficient pas ou pas suffisamment. « Let Girls Learn
initiative » soutiendra les pays en développement ayant
montré un engagement national pour l’éducation.
Si face à un défi aussi complexe à relever, aucune initiative ne doit être de trop, les plus pertinentes seront celles
qui, au-delà de la disponibilité des ressources financières,
se distingueront par leur approche d’intervention. La spécificité de « Let Girls Learn Initiative » réside dans son
approche d’encourager et de soutenir les solutions communautaires visant à réduire les obstacles empêchant les
filles adolescentes de terminer leurs études.
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Pour une véritable éducation pour
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novatrices s’imposent ; « Let Girls
est peut-être une, qui sait ?
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ENTRETIEN EXCLUSIF
Pr Ahmadou Lamine Ndiaye
Président du High Level Panel-Université Panafricaine
DEFIS DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EN AFRIQUE
«La thérapie doit prendre deux orientations»
Professeur de zootechnique, Directeur de l’Ecole inter-états de science et médecine vétérinaire de Dakar (1976 – 1988), Conseiller personnel (1988-1990) du Président Abdou Diouf puis
Ministre Conseiller spécial du Président. Le Professeur titulaire Ahmadou Lamine Ndiaye est
Recteur fondateur de l’Université Gaston Berger de Saint Louis, la seconde université publique
du Sénégal où il est jusqu’en 1999.
Président de l’Académie Nationale de Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTDS), Président
de l’Académie Africaine des Sciences (2011-2014), Vice-président du Réseau des Académies
nationales africaines, NASAC, membre il y a trois ans, de l’Académie Hassan II des Sciences
et Techniques du Maroc, le Professeur Lamine est l’expert retenu par l’UNESCO pour l’étude
du concept de l’Université Pan Africaine et Président du High Level Panel chargé de l’asseoir.
C’est donc incontestablement une personnalité scientifique africaine établie, qui a accepté
de partager sa lecture de l’état actuel du sous-secteur africain de l’enseignement supérieur et
son approche thérapeutique.
Propos recueillis par : Bernardin AGBOKPE
Transcription : Michaël TCHOKPODO
D
e votre point de vue Pr Lamine, comment se porte le sous-secteur de l’enseignement supérieur en Afrique ?
Dans l’ensemble, il faut dire que ce soussecteur de l’enseignement supérieur se
porte plutôt mal dans la plupart de nos
pays, qu’il s’agisse de l’enseignement public ou de l’enseignement privé.
L’enseignement privé s’est considérablement développé mais avec des ressources
humaines nettement insuffisantes. Un développement au dépend de l’enseignement public d’où proviennent la plupart,
des enseignants qui y interviennent.
S’agissant de l’enseignement public, nous
vivons les effets des politiques de la Banque
Mondiale qui, dans sa politique d’ajustement structurelle de nos pays a, pendant
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AFRIQUE
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longtemps, soutenu l’enseignement secondaire et négligé l’enseignement supérieur. Avec l’efficacité des investissements
réalisés dans l’enseignement secondaire,
le nombre de bacheliers s’est considérablement accru. Et cet accroissement qui
était totalement prévisible n’a pas été
planifié et pris en compte dans les investissements en infrastructures, en ressources
humaines… Je précise à propos de cet
accroissement, que c’est une bonne
chose puisque nous n’avons pas encore
atteint les normes d’étudiants dans l’enseignement supérieur eu égard aux populations des pays concernés. Mais c’est parce
que nous n’avons pas suffisamment développé les structures d’accueil et d’enca
ENTRETIEN EXCLUSIF
drement que cet enseignement se porte
très mal.
Ensuite, il y a le fait que pendant longtemps,
nous avons confondu accès à l’université
et accès à l’enseignement supérieur parce
que l’université est une structure parmi tant
d’autres, qui composent l’enseignement
supérieur. Donc, ça pose le problème de la
diversification des structures d’accueil post
secondaire et de diversification de filières.
Autres éléments, c’est que cet enseignement supérieur n’a pas été reformé pour
s’adapter à l’évolution des profils de travail
actuels. On a toujours continué à former
des diplômés de l’enseignement supérieur
sans tenir compte des besoins du marché
qui devraient de plus en plus s’orienter vers
des profils conduisant à la réponse des
demandes actuels d’emplois et aussi à la
création d’entreprises. Tout ceci fait que
l’enseignement supérieur se porte mal,
mais il y a un courant très favorable au redressement. Si je prends le cas de mon pays
le Sénégal, jusqu’en 2000, nous avions deux
universités publiques. Actuellement, nous
sommes à cinq universités et deux autres
universités viendront s’y ajouter à cela. Ensuite, celui qui dit enseignement supérieur
dit mission universelle de l’homme, vu que
l’enseignement supérieur intègre la formation, la recherche et les services à la communauté. Les volets recherche et service à
la communauté ont été négligés par rapport à l’enseignement. Il ne pouvait en être
autrement puisqu’au regard des difficultés
qu’on avait, il fallait parer au plus pressé et
assurer une formation diplômante des bacheliers.
Quelle thérapie devons-nous adopter aujourd’hui pour corriger cette situation ?
La thérapie doit prendre deux orientations.
La première, c’est d’améliorer l’enseigne
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ment résidentiel, c’est-à-dire davantage
d’infrastructures, d’enseignants… pour accommoder les étudiants. Mais il est incontestable qu’aucun Etat ne peut investir suffisamment pour répondre à la demande
de l’enseignement supérieur par l’enseignement résidentiel. Par conséquent, il
faut obligatoirement et de manière incontournable s‘orienter résolument vers
les possibilités qu’offrent les Technologies
de l’Information et de la Communication
(TIC). C’est ce qui conduit au développement des universités virtuelles. Nous avons
une université virtuelle africaine qui est à
Nairobi au Kenya qui a démarré comme
un projet de la banque mondiale et qui
fait un excellent travail dans son contexte
actuel. Ensuite, de plus en plus de pays se
dotent d’universités virtuelles et font appel
à des enseignements virtuels mais cela
amène à d’autres contraintes également
en matière d’investissement comme avoir
un accès à internet,… mais je crois que
c’est beaucoup plus facile à gérer actuellement avec le développement des technologies disponibles. Ce qui est aujourd’hui
incontournable, c’est de s’ouvrir davantage à l’enseignement à distance qui
devient une composante incontournable
vers la recherche de solution aux maux de
l’enseignement supérieur dans la plupart
de nos pays.
La récente rencontre à Dakar sur l’initiative de Trust Africa autour de l’enseignement supérieur a posé le diagnostic selon
lequel les établissements d’enseignement
supérieur évoluent chacun de son côté
sans pouvoir développer une coopération
sud-sud inter-universitaire. N’est-ce pas un
aspect du problème à ne pas négliger ?
Ce problème est réel mais je dois dire que
pour une fois nos pays africains francophones se sont penchés très tôt sur cette
question avec la création du CAMES dans
les années 67 qui met en commun les ressources d’abord pour faire l’évaluation et
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AFRIQUE MAGAZINE
MAGAZINE EDITION
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la promotion des enseignants des quinze
pays Etats membres, pour évaluer les chercheurs, pour faire face aux problèmes
d’accréditation suivis de l’harmonisation.
Le CAMES prend aussi en compte, au niveau des Etats membres l’assurance qualité qui est une composante indispensable
de qualité, au fur et à mesure de l’évolution de l’enseignement supérieur. A cela
s’ajoute la convention d’ARUSHA qui envisage ces mêmes problèmes avec la mobilité académique des étudiants, enseignants
dans l’espace de la région Afrique Cette
convention a été révisée pour l’adapter
à l’évolution de l’enseignement supérieur
et sa mise en œuvre incombe maintenant
à l’Unesco et à l’Union africaine. Au début,
c’était l’Unesco mais l’Union africaine s’est
investie dans la réforme et l’actualisation
de cette convention Africaine. L’UA a également réfléchi et mis en place un dispositif
pour prendre en compte les aspects d‘harmonisation mais avec une démarche prudente en passant par les cercles concentriques. Et le premier cercle concentrique
retenu, ce sont les Communautés Régionales. Il faut que dans chaque région, les
institutions réfléchissent à l’harmonisation
dans son espace. Et ensuite un autre grand
cercle sous la responsabilité de l’UA, mettre
en place un système africain d’harmonisation, de mobilité, avec la reconnaissance
ENTRETIEN EXCLUSIF
des diplômes et grades…
Puisque vous avez fait allusion au Sommet
sur l’enseignement supérieur, la Présidente
de l’UA a lancé un appel au président du
Sénégal qu’il a accepté pour qu’on puisse
accélérer la cadence dans ce secteur-là.
Le président du Sénégal, son Excellence
Macky Sall a accepté de porter le plaidoyer au prochain sommet de l’UA parce
que c’est là, également des étapes qu’il
faut franchir pour consolider et améliorer de façon significative l’enseignement
supérieur. Là aussi, il faut mettre en garde.
Il y a certaines structures de coopération
et de mobilité académique qui existent
déjà. Mais malheureusement, ces structures restent confinées dans des deux principales aires linguistiques, héritées de la
colonisation, le français et l’anglais. Il faudrait que nous puissions travailler au-delà
de ces aires linguistiques. De mon point de
vue, cela devrait être relativement simple
si nous nous situons dans cette coopération au niveau du troisième cycle car à ce
niveau, j’estime que les étudiants doivent
maitriser au moins ces deux langues. Mais
si nous restons cloisonnés, nous évoluons
parallèlement et nous ne nous rencontrerons jamais. Il faut forcément qu’il y ait
l’ouverture des centres d’excellence des
pays francophones aux anglophones et
vice-versa. L’UA travaille également à cela
dans le cadre de son programme de mise
en œuvre de l’université panafricaine.
Les problèmes qui touchent au secteur de
l’enseignement supérieur sont connus et
débattus à plusieurs fora sans lendemain.
Qu’en dites-vous ?
Vous avez parfaitement raison. C’est ce
que le Professeur Ki Zerbo nous avait dit
lorsqu’on célébrait le 20ème anniversaire
du CAMES : « sur toutes les questions que
vous avez débattues, on a déjà produit
des Himalaya de résolutions et des rivières
EDUFORM
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ENTRETIEN EXCLUSIF
de salive. Maintenant, ce qu’il nous faut,
c’est passer à l’action concrète ». Malheureusement, dans l’enseignement supérieur
comme dans beaucoup de secteurs, on
réfléchit beaucoup mais on n’agit pas.
C’est parce que nous n’avons pas encore
trouvé les moyens de notre politique. Les
ressources humaines sont là capables de
mettre en œuvre les recommandations
prioritaires, mais l’enseignement supérieur,
c’est un secteur stratégique et son développement un pays, ne doit pas le conditionner à des financements extérieurs.
Nous voulons développer des ressources
pour compétir avec ceux qui vous aident§
Soyons réalistes ils ne nous aideront pas indéfiniment. Ainsi donc, au fur et à mesure
que vous vous développez, l’aide sera
réduite. Par conséquent, il faut dégager,
à partir des sources innovantes des ressources suffisantes pour mettre en œuvre
les recommandations relatives à la mise en
commun des moyens pour un enseignement supérieur de qualité répondant aux
normes internationales et aux besoins des
Etats africains.
Pensez-vous que l’UA est la structure la
mieux indiquée pour jouer le rôle de catalyseur favorisant des actions concertées en
faveur du développement d’un enseignement supérieur de qualité en Afrique ?
En tout cas, en l’état actuel des choses,
c’est l’UA qui offre le cadre le plus approprié malgré ses insuffisances, pour prendre
à bras-le-corps ce problème. Comme vous
l’avez dit également, l’UA est une organisation politique qui a ses règles de fonctionnement. Prenons le cas de l’Université
Pan Africaine. Avec la High Level Panel,
toutes les étapes de son édification ont fait
l’objet d’un appel à candidature lancé par
la Commission compétente de l’UA. Nous
en sommes actuellement au recrutement
du Recteur et du vice-recteur. L’appel
d’offre ayant été infructueux sans doute
parce que les canaux de diffusion de l’UA
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AFRIQUE MAGAZINE
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sont restés politiques dans un domaine
technique de l’enseignement supérieur.
Le lancement de l’appel a été envoyé à
l’ambassadeur du pays membre à Addis
Abéba qui lui-même l’envoie à son Ministre
des affaires étrangères, qui lui-même envoie au ministre chargé de l’enseignement
supérieur et le temps que ça atteigne les
universités, l’appel d’offre est clos.
En tant que Président du High Level Panel,
quand on a appris cette situation, nous
avons fortement recommandé que parallèlement à cette démarche diplomatique,
qu’il y ait des cours circuits qui puissent toucher les institutions capables de répondre
à ces appels à candidature. Il y a les universités et d’autres structures que l’on peut
toucher directement en attendant que la
voie hiérarchique normale arrive, comme
par exemple l’Association des Universités
Africaines, il y a d’autres structures académiques qu’ils devraient pouvoir toucher
rapidement. La création de l’université
panafricaine est un très bon projet mais si
on avait cantonné la mise en œuvre uni
quement aux ressources humaines de la
commission de l’UA, les choses n’auraient
pas bougé aussi vite. Ainsi, le Commissaire
qui était en charge de la mise en œuvre
du projet a eu l’intelligence de mettre en
place un comité capable de le seconder
pour faire la mise en œuvre du projet. C’est
vraiment le high level panel auquel j’ai participé et qui faisait tout le travail préparatoire et régulièrement, on se retrouvait pour
faire le point. C’est ainsi que l’ensemble des
textes, des textes organiques, les modalités
de recrutement ont été fait. Là aussi, l’UA
a accumulé un certain nombre d’acquis
dans ce domaine pour pouvoir être efficace en combinant ses politiques hiérarchiques diplomatiques qui freinent et qui
ne permettent pas de passer les obstacles
au bon moment avec d’autre canaux de
communication bien ciblés.
Où en est-on maintenant par rapport à la réalisation du projet de création de l’Université
Pan Africaine. Est-elle déjà fonctionnelle ?
Non seulement l’université est fonctionnelle,
mais elle a sorti ses premiers diplômés à l’Ins-
ENTRETIEN EXCLUSIF
titut des sciences fondamentales localisé
au Kenya. Il est bon de rappeler, qu’après
un brainstorming qui a eu lieu en 2009, la
Commission de l’UA avait demandé à
l’Unesco de lui trouver un expert pour matérialiser le concept de l’Université Pan Africaine. J’ai eu l’honneur d’avoir été désigné
par l’Unesco pour faire ce travail. Ensuite, le
projet de rapport a été examiné par certains partenaires de l’UA et il a été approuvé à la deuxième Conférence Mondiale
sur l’Enseignement Supérieur de l’Unesco.
Après cela, le Président de la Commission
de l’UA avait demandé au Commissaire
chargé du dossier, le Professeur Ezin, de
mettre en place un comité pour les aider.
Et c’est ainsi qu’un comité de cinq experts
(un provenant de chacune des cinq régions) a été mis en place. L’architecture
de l’école était basée sur le fait qu’après
avoir identifié les thématiques sur lesquelles
l’université allait travailler, il a été décidé
de confier une thématique à chacune des
cinq régions. Les thématiques étaient : les
sciences fondamentales, la technologie et
l’innovation ; les sciences de la vie et de
la terre ; l’eau, l’énergie avec les changements climatiques ;, ensuite les sciences sociales ; et les sciences de l’espace. Lorsque
le High Level Panel a été mis en place, nous
nous sommes entendus pour dire que tout
allait se faire non pas au plan politique mais
sur la base de la compétition. Les chefs
d’Etats avaient déjà attribué les différentes
thématiques aux cinq régions. La première
thématique : « sciences fondamentales »,
c’était l’Afrique de l’Est, la deuxième thématique : « sciences de la vie et de la terre
», c’était l’Afrique de l’Ouest, « l’eau, l’énergie y compris les changements climatiques
» c’était l’Afrique du Nord, « les sciences
sociales » c’était l’Afrique centrale et « les
sciences de l’espace », c’était l’Afrique
australe. Le High Level Panel (HLP) a dressé
les termes de référence, lancé les appels
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à candidature pour chaque thématique
dans les universités de la région concernée.
Ensuite, nous avons sélectionné et proposé
pour chacune des thématiques, une université. L’université qui a été sélectionnée
après avoir reçu l’accord de celle-ci, a
préparé avec le HLP, le programme qui
allait être mis en place. Ensuite, on a lancé
les appels à candidature pour recruter les
étudiants, ce qui a été fait. Tout a été fait
de manière transparente sur la base des
appels à candidature. Ensuite, nous avons
également essayé de corriger un handicap : le partenariat que nous avons dans le
domaine de l’enseignement supérieur. Très
souvent, les partenaires viennent et disent
qu’ils veulent intervenir dans un secteur
donné qui ne correspond forcément pas
à nos priorités. C’est pourquoi on avait au
niveau du HLP, proposé le concept de Partenaires Thématiques (Lead Thematic Partner°. Pour chaque thématique, on a identifié un partenaire principal leader. Et c’est
ce partenaire qui va faire des démarches
pour mobiliser d’autres partenaires autour
de lui dans ce secteur. C’est ce qui a été
fait pour éviter de disperser nos efforts.
A l’heure actuelle, nous avons trois centres
qui fonctionnent : sciences fondamentales au Kenya, sciences de la vie et de la
terre à l’université d’Ibadan au Nigéria et
sciences sociales à l’université de Yaoundé
au Cameroun. L’eau, l’énergie et les changements climatiques est logé à l’université
de TLEMCEN en Algérie et ils vont démarrer
bientôt. Il n’y a que pour les sciences de
l’espace pour lesquelles on n’a pas encore
identifié le pays concerné. Pour compléter
l’architecture de l’université, des consultations ont été faites et des discussions
menées. Au sommet de janvier 2015, le
Président du Conseil d’administration de
l’université a été désigné. Le Vice-président également été désigné. Le Président
vient de la Tanzanie et le Vice-président de
l’Angola. Ensuite, il fallait également sélectionner le pays qui doit abriter le siège.
Là aussi, des appels ont été lancés, des
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termes de référence désignés, la concurrence ouverte. Il y a eu des pays qui ont fait
acte de candidature, des membres du HLP
ont visité les sites et leurs installations, fait un
rapport et les chefs d’Etats, toujours à ce
sommet de 2015, ont désigné le Cameroun pour être le siège de l’Université Pan
Africaine. Maintenant, il reste simplement
à recruter le recteur et le vice-recteur. En
ce qui concerne le personnel administratif,
des appels à candidature ont été faits, les
profils désignés. Le HLP s’est entendu avec
la Commission de l’UA pour que le choix
des personnels administratifs lui soit réservé.
Pour les postes de recteur et de vice-recteur, le HLP a proposé que l’appel à candidature soit relancé en suggérant que , pour
diffuser l’information, certes la voie diplomatique sera utilisée mais elle sera doublée
également par des accès directs au centre
susceptible de proposer de bons candidats.
Nous voulons que l’information soit bien diffusée pour que nous ayons de bons dossiers
de candidature parce que c’est frustrant
de se réunir pendant deux jours et au terme
du deuxième jour, constater que les personnes qui ont fait acte de candidature ne
sont pas suffisamment informés du niveau
de qualification qui était requis pour compétir.
Votre conclusion
Pour conclure, je dirai que l’enseignement
supérieur est un élément fondamental du
développement de nos pays. On l’avait
déjà annoncé à la fin du siècle dernier, « le
21ème siècle sera le siècle du savoir ». Et par
conséquent, nous tirons des leçons de l’illustration du fait qu’aucun pays ne peut se
ENTRETIEN EXCLUSIF
développer sans ressources humaines suffisantes. A titre d’illustration, lorsque la plupart de nos pays accédaient à l’indépendance dans les années 60, nous avions le
même niveau de développement, mesuré
en terme de PIB que la Corée du sud. Actuellement la Corée du sud est une grande
puissance mondiale. Nous, nous sommes
encore à la recherche de l’émergence.
Qu’est-ce qui a fait la différence ? C’est
que dans les années 70/80, la Corée du sud
qui était confrontée au même problème
que nous, a décidé d’investir massivement
pour créer dans le pays, des structures de
formation et de recherche de haut niveau
susceptibles de maintenir sur place et de
former des techniciens, des ingénieurs, des
professeurs en quantité et en qualité et en
leur offrant les possibilités de travailler et de
s’épanouir sur place.
Il faut dire qu’il y a une forte frustration due
au fait que, vous allez à l’extérieur, vous recevez une formation, vous revenez et vous
ne pouvez pas travailler. Vous êtes frustré
puisque vous voulez vous-aussi contribuer
au développement du pays. Sur cette
base, les cadres formés par les universités et les centres de recherche coréens
ont promu des techniciens qui ont pris en
charge le développement de la Corée en
fonction de ses potentialités.
Nous avons plus de ressources naturelles
que la Corée et pourtant, la Corée nous
est passé devant parce qu’il y a eu des
gens ingénieux qui ont su utiliser le génie
de leur formation pour penser et mettre
en œuvre le développement de leur pays.
C’est ça que nous ambitionnons de faire et
c’est là où se trouve le salut des ressources
humaines formées en Afrique dans d’excellentes conditions pour valoriser les nombreuses matières premières et ressources
naturelles que nous avons et que nous
exploitons massivement vers le Nord qui
les transforment en produits manufacturés
pour nous le revendre par la suite.
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GRAND REPORTAGE
COLLOQUE PANAFRICAIN-PANEUROPEEN SUR « CHIMIE ET RESSOURCES NATURELLES »
Un bel exemple de coopération NordSud au service du développement
C
otonou a accueilli du 13
au 16 avril 2015, un colloque panafricain et paneuropéen sur la chimie et les ressources naturelles. Placée sous le haut
parrainage du chef de l’Etat béninois, protecteur de l’Académie
nationale des sciences, des arts
et des lettres du Bénin (ANSALB)
et sous l’égide du ministre d’Etat
chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scienti18 EDUFORM
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fique, cette rencontre de haut
niveau organisée par l’ANSALB,
le Comité pays en développement (COPED) et l’Académie
des sciences de l’Institut de France poursuivait un double objectif
: montrer comment la chimie intervient dans l’indentification et
la valorisation des ressources naturelles puis, favoriser ou resserrer
les collaborations scientifiques.
GRAND REPORTAGE
Ils étaient près d’une centaine de
délégués venus de la Belgique,
du Bénin, du Burundi, du Burkina
Faso, du Cameroun, de la Côte
d’Ivoire, de la France, du Gabon, de la Guinée Conakry, de
la République Démocratique du
Congo, du Sénégal et du Togo
à prendre part, quatre jours durant, aux travaux de ce colloque.
Parmi les participants, on notait
la présence d’académiciens,
de chercheurs, d’enseignantschercheurs, de doctorants, de
communicateurs, d’opérateurs
économiques, de praticiens de
la médecine traditionnelle et de
la pharmacopée ainsi que des
représentants d’organisations internationales. La rencontre était
articulée autour de quatre objectifs spécifiques : faire un état des
lieux de la recherche
en chimie liée aux ressources naturelles en
Afrique et à Madagascar ; renforcer le partenariat entre l’Afrique et
l’Europe en général et
le COPED et l’Afrique
en particulier dans le
domaine de la chimie;
promouvoir
la
recherche et primer des
travaux d’excellence
en chimie de jeunes
chercheurs
africains
ou européens travaillant en Afrique ; et aider au renforcement/
développement
de
réseaux scientifiques
d’enseignement et de
Pr Robert
recherche en chimie.
D’après le président du comité
local d’organisation, le professeur Mansourou Moudachirou,
secrétaire perpétuel de l’ANSALB, l’idée d’organiser ce colloque est intervenue pendant le
mini forum COPED sur la chimie
tenu à Paris les 2 et 3 décembre
2013, pour échanger sur l’idée et
les termes d’un colloque à tenir
sur la chimie et les ressources naturelles particulièrement dans les
pays africains. A l’issue de cette
rencontre qui a réuni les représentants de plusieurs pays africains et
les chimistes français du COPED,
il a été convenu d’approfondir
les réflexions au cours d’un colloque panafricain-paneuropéen
et d’ouvrir les perspectives à l’ensemble des ressources naturelles
T. GUIGUEMDE, Président Académie Nationale des
Sciences du Burkina Faso (ANSB)
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et d’en confier la préparation à l’ANSALB. « Le choix
du Bénin et de l’ANSALB
s’est fait à l’unanimité
dans un enthousiasme qui
nous a vraiment ravi », a
témoigné le professeur François
Gros, président du COPED.
Il sera renchéri par le professeur Robert Guillaumont, délégué COPED à l’organisation en
France qui rappelle que le colloque s’inscrit dans la suite d’une
autre rencontre scientifique sur
le thème « sciences, enseignement et technologie pour le dé-
Pr François Adébayo ABIOLA, Ministre d’Etat chargé de l’enseignement
supérieur et de la recherche scientifique
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Pr Norbert HOUNKONNOU, Président de l’Académie Nationale
des Sciences, Arts et Lettres du Bénin (ANSALB)
veloppement en Afrique » tenue
à Dakar en 2012, conjointement
organisée par l’Académie nationale du Sénégal et le COPED.
L’esprit général des recommandations qui ont été approuvées
à l’issue des travaux, porte sur le
renforcement de la coopération
scientifique entre l’Afrique francophone et l’Europe par l’organisation de colloque ciblé sur des
thématiques d’intérêt commun.
Appréciant la qualité des participants, le professeur François
Guinot, président du Groupe
inter académique pour le développement (GID) et président
honoraire de l’académie française des technologies a déclaré : « Je comprends comment la
chimie africaine est vivante, je
comprends comment elle prend
conscience de ses forces. Et je
comprends que ce colloque sera
pour elle, l’occasion de tisser des
liens qui la renforceront encore…
GRAND REPORTAGE
Sans chimie, il n’y pas de développement, il n’y aura pas de
développement durable. Les
chimistes de par leur savoir ont
un rôle déterminant à jouer non
seulement dans le développement mais aussi dans la maitrise
de l’articulation entre l’homme
et la nature rendue si délicate
dès lors que l’espèce humaine
est devenue omniprésente et
hyperpuissante, dès lors qu’elle
est devenue une véritable force
de la nature se croyant indépendante, avant de découvrir les
limites de son autonomie ».
« Le thème est d’une importance qui couvre un espace
absolument énorme non seulement au niveau fondamental
mais également, en quelque
sorte à l’avant-garde et même
presque l’anti chambre je dirai,
des découvertes industrielles importantes qui font le développement économique des pays », a
précisé François Gros, secrétaire
perpétuel honoraire de l’Académie nationale des sciences de
France et président du COPED.
Pour le Professeur Cathérine Brechignac, secrétaire perpétuelle
de l’Académie nationale des
sciences de l’institut de France
et ambassadrice de France pour
la science et la technologie, le
colloque est un rendez-vous de
transfert de connaissances à des
jeunes qui auront à faire un choix
de métier dans leur vie. Un
rendez-vous d’enseignement et de transmission
du savoir avec réactivité
et rigueur, car la chimie
est une science de réactivité et de rigueur. Il faut
mettre le savoir au service du développement,
a-t-elle indiqué.
Quant au Professeur Norbert Hounkonnou, président de l’Académie
nationale des sciences,
arts et lettres du Bénin
Pr François
GUINOT, Président du Groupe
inter académique
pour le Développement (GID) et
Président honoraire de l’académie française des
technologies
Professeur Mansourou MOUDACHIROU, Secrétaire perpétuel
de l’ANSALB
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Monsieur A. MARCARIAN
Ambassade de France près le Bénin
(ANSALB), il s’est réjoui
d’accueillir un rendezvous historique.
Prenant la parole au nom
de Madame l’ambassadrice de France près le
Bénin, Monsieur A. Marcarian a relevé que les
ressources naturelles de
l’Afrique représentent un capital
inestimable que le monde envie
et dont les intérêts pourraient apporter dans un avenir proche une
contribution tangible à la réduction de la pauvreté et aux besoins essentiels d’une population
Pr Robert GUILLAUMONT / COPED
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africaine croissante caractérisée
par sa jeunesse. Pour lui, l’enjeu
est de taille, il s’agit de promouvoir à toutes les échelles d’intervention,
de l’école primaire
jusqu’aux plus hautes instances
académiques, cette discipline
fondamentale qu’est la chimie,
car elle constitue une dimension
indispensable qui conditionne
la maîtrise et la valorisation du
potentiel considérable des ressources naturelles de l’Afrique
connues ou à découvrir.
« Je souhaite que la présente
rencontre soit une occasion pour
vous d’approfondir vos connaissances, de mener de fructueux
échanges, et en même temps
de trouver les formules d’application les plus appropriées aux
situations locales », a indiqué aux
participants, le professeur François Abiola, ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur
et de la recherche scientifique,
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Communications, conférences
et posters
20 conférences plénières, une
quarantaine de communications
orales et 13 affiches posters ont
meublé le colloque. Plusieurs
points ont été abordés : la reconnaissance du rôle essentiel de la
chimie sous tous ses aspects, avec
un accent particulier sur la chimie
analytique, tout en s’efforçant de
promouvoir l’enseignement de la
chimie à tous les niveaux, de l’élémentaire au supérieur ; la nécessité de couvrir toutes les thématiques des ressources naturelles
non renouvelables (minérales)
et renouvelables (biologiques),
avec des poids à moduler en
GRAND REPORTAGE
avant de lancer officiellement les
travaux.
tenant compte du contexte africain ; la nécessité de synergies
avec d’autres disciplines (biologie, agronomie, taxonomie) en
insistant sur une approche endogène des problèmes tout en
s’ouvrant au partenariat avec
l’industrie et à la coopération internationale ; le souci permanent
de contribuer à l’allègement du
déficit énergétique, au développement local et à la valorisation des ressources naturelles en
Afrique, dans le même esprit de
collaboration.
Ainsi donc, les diverses présentations ont mis en valeur les nombreuses innovations médicales
rendues possibles grâce aux travaux des chercheurs africains
et européens relatifs à l’identification et à la transformation de
nouvelles molécules.
Rapport et
recommandations
Pr François GROS, Président du COPED
Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie Nationale des
Sciences de France
A l’issue des travaux, un
rapport et des recommandations ont
été
adoptés.
Le rapport mentionne
l’atteinte des objectifs généraux : compléter et approfondir l’état
des lieux en matière de
ressources naturelles ;
identifier certaines voies
ou perspectives d’applications en développement; examiner le rôle
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de la chimie dans la valorisation
des ressources naturelles ; identifier les enseignements nécessaires pour cette valorisation ; et
examiner toutes les possibilités
de coopération allant jusqu’au
développement R et D dans ces
domaines.
De façon spécifique les participants se sont félicités pour avoir
réussi durant quatre jours, à se
convaincre de l’état des lieux de
la recherche en chimie liée aux
ressources naturelles en Afrique
et à Madagascar ; à réellement
œuvrer pour le renforcement
du partenariat entre l’Afrique et
Pr Cathérine BRECHIGNAC, Secrétaire perpétuelle de l’Académie
Nationale des Sciences de l’Institut de France et Ambassadrice de France
pour la science et la technologie
l’Europe en général, le COPED
et l’Afrique en particulier dans
le domaine de la chimie et à
promouvoir le renforcement/développement de réseaux scientifiques d’enseignement et de
recherche.
Aussi, les participants ont-ils formulés, à l’endroit du COPED, des
académies nationales de sciences et du NASAC, de pertinentes
recommandations notamment :
- l’institutionnalisation des journées africaines des plantes aromatiques et médicinales pour le
développement avec la participation des praticiens de la pharmacopée et de la médecine traditionnelle ;
- l’institutionnalisation d’ateliers
de formation thématique sur
des thèmes permettant le renforcement des capacités dans les
domaines analytiques ;
- la valorisation des ressources
naturelles pour la création de petites entreposes et la préparation
et l’analyse des nano particules
appliquées qui est un domaine
qui n’est pas du tout enseigné ou
même de la recherche dans nos
pays actuellement ;
- l’aide à l’organisation de réseaux de formation post universitaires dans les institutions de
recherche du Nord en particulier
en France et en Belgique ;
- l’aide à la mise en place des
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liens entre les différents sites web
des institutions d’origine des participants et les académies nationales des sciences ;
- l’aide à la mise en place
d’écoles doctorales thématiques;
- l’aide à la formation des jeunes
chercheurs, de leur faciliter les
analyses de produits et aussi des
tests cliniques dans des laboratoires spécialisés et mieux équipés du Nord.
Pour atteindre ces objectifs, les
participants proposent la création d’un comité de suivi international composé du COPED,
des académies nationales des
sciences du Bénin et du Sénégal
et d’un représentant de chaque
pays participant puis, de comités nationaux de 10 membres
de chaque pays participants. La
liste des membres doit être communiquée au 31 mai 2015 au plus
tard, au COPED et à l’ANSALB. Le
président du comité national est
membre de droit du comité international.
Les participants ont par ailleurs
recommandé la création, dans
chaque pays doté d’une académie nationale des sciences,
de l’académie des sciences des
jeunes dans le cadre de l’académie mondiale des jeunes.
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REPORTAGE
Première conférence sur l’éducation en Afrique de l’Est
Lorsque l’éducation pour
l’avenir préoccupe
L
es mardi 14 avril 2015 et mercredi
15 avril 2015, s’est tenue à Nairobi, au Kenya, la 1ère Conférence
sur l’éducation en Afrique de l’Est.
Une ini¬tiative collaborative et inclusive régionale impliquant les éducateurs, les consultants, les fournisseurs
de services et les organi¬sations
à tous les niveaux du secteur.
Placée sous le parrainage du ministère de l’Éducation, sciences et la
technolo¬gie du Kenya, la conférence a été pour les participants l’occasion d’aborder tous les aspects de
la problématique de l’éducation en
Afrique de l’est face aux défis éternels de la quantité et de la qualité
de l’éducation à tous les niveaux en
Afrique, avec des problèmes de plus
en plus complexes que l’on passe
du niveau secondaire au supérieur.
Cet événement de deux jours a été
initié par Aidem Business solutions Limited afin de faire de l’amélioration
de la synergie d’actions entre les
acteurs publics et privés des systèmes éducatifs, une stratégie visant à
renforcer la capacité des établissements d’enseigne¬ment dans la ré
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REPORTAGE
gion, non seulement pour répondre
aux besoins éducatifs émergents,
mais aussi des besoins économiques.
Sessions plénières, présentations d’experts, présentations, d’ateliers thématiques re¬groupés, et des sessions
plus détendues, avec des séances
de café et des affiches ont été développées pour favoriser une plus grande interaction entre les participants.
Officiellement ouverte par le Ministre secrétaire du Cabinet de
l’éducation, de la science et de la
technologie, M. Jacob Thuranira,
Kaimenyi BDS., MDS., Ph.D, la conférence s’est déroulée autour d’un
thème opportun et d’importance
à savoir «Eduquer pour l’avenir».
Aussi, la conférence qui s’est achevée le 15 Avril 2015 à l’Hôtel Laico Regency a-t-elle donné un signal clair
quant à l’amélioration de la qualité
de l’éducation pour l’avenir, qui
nécessiterait le développement de
nouvelles approches surtout novatrices. Elle a surtout a été un rendezvous de donner et de recevoir entre
acteurs, décideurs et partenaires
de secteur éducatif de la région.
Steeve PAKE
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BON A SAVOIR
Comment mesurez-vous
le succès dans l’éducation
internationale ?
Plus grand, meilleur données signifie que les institutions
peuvent avoir une bien meilleure compréhension de
la conversion des demandes de renseignements et les
résultats post-graduation, par exemple. Mais comment
ceux du secteur choisissent de mesurer l’efficacité
et le succès lors de la livraison d’une expérience
d’éducation internationale? Beckie Smith découvre.
D
ans les discussions sur ce qui
constitue le succès dans l’éducation internationale, un dénominateur commun est particulièrement important. Décrit diversement
comme «une expérience bien équilibrée», «élargir les horizons» et «une occasion de grandir», il est maintenant
largement reconnu que l’éducation
internationale est une expérience
multiforme dont le succès dépend
non seulement de la réussite scolaire,
mais sur le développement personnel
de l’élève et plaisir de l’expérience.
Cette discussion est fondée sur un
consensus que ces différentes facettes sont interdépendants, et que se
assurer que les élèves expérience de
la vie en dehors de la salle de classe
est à la fois un objectif louable en soi
et qui peut stimuler la persévérance
scolaire et l’apprentissage des prestations.
Il est maintenant largement reconnu
que l’éducation internationale est
une expérience multiforme dont le
succès dépend non seulement de la
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réussite scolaire, mais sur le développement personnel de l’élève
Ce est peut-être plus apparente chez
les étudiants de langues, pour qui les
occasions de pratiquer leurs compétences dans le «monde réel» sont essentiels.
Carol Cregg, directeur des études à
SEDA English Language College de
Dublin, explique que le programme
social du collège offre des occasions
précieuses pour les étudiants ayant
les niveaux d’anglais pour interagir
différentes.
«Si un élève du primaire a un ami dans
la classe intermédiaire, ce qui peut
être extrêmement motivant pour eux»,
dit-elle. «En général, tout ce que nous
pouvons faire pour montrer aux élèves
que l’apprentissage d’une langue ne
est pas à propos de combler les lacunes dans un manuel de cours, il se agit
de communiquer avec les gens intéressants d’une nouvelle façon.»
Comme Kelly Franklin, directeur de
De même, à l’Université IE en Espagne, «on
voit bien l’impact d’avoir un corps étudiant
très diversifié et international» par la participation à des concours, des stages et des
échanges ainsi que la formation de clubs
internationaux sur le campus, selon son di-
recteur général pour Relations internationales, Maria Eugenia Marin.
Les sondages sont une autre méthode populaire pour évaluer ces aspects subjectifs
de l’expérience d’un étudiant, en particulier dans les programmes de courte durée
où métriques à plus long terme tels que les
taux de rétention ou anciens de l’emploi
ne sont pas disponibles.
«Je ai toujours fait des enquêtes et / ou
des interviews de sortie avec mes élèves»,
dit Mary Lou Hamish, directeur d’études à
l’école ESL Halifax. «Je mesurons notre performance plus par ce que les élèves ne
disent pas. Se ils avaient une bonne expérience, ils vont vous dire.»
Ces enquêtes peuvent être utilisées pour
déterminer un large éventail de facteurs,
de les sentiments des élèves sur l’utilisation de compétences linguistiques «dans
le monde réel», au IH Budapest, ou de leur
confiance quant à l’employabilité, comme à Chichester College au RoyaumeUni, dont la sortie et enquêtes d’entrée ont
révélé que l’année dernière 92% des étudiants estiment que leur employabilité était
améliorée pendant le cours.
«Je mesurons notre performance plus
par ce que les élèves ne disent pas. Se ils
avaient une bonne expérience, ils vont
vous dire ».
L’enseignement supérieur présente des défis uniques en raison de la taille de la durée
et l’inscription des programmes d’études.
Cependant, ces présentent également
plus de possibilités de recueillir des données
comparables.
Deux des indicateurs les plus évidents de
réussite dans l’enseignement supérieur
sont les qualités et les taux d’emploi des diplômés. Comme Lakshmi Iyer, directeur et
chef de l’Éducation à l’entrée cabinet de
conseil de marché SANNAM S4 souligne,
«la décision de quelqu’un d’entreprendre
étudier à l’étranger est souvent dictée par
l’idée que cela les aidera à se démarquent
sur le marché local et aussi les aider à at-
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BON A SAVOIR
l’Institut de formation en anglais langue de
l’UNC Charlotte, notes, ce sont les étudiants
qui considèrent leur seul but d’étudier à
l’étranger pour être juste que - étudiant qui sont les plus susceptibles de lutter.
«Il semble ce sont les étudiants qui ont le
plus de difficultés quand ils font face à tous
les défis, que ce soit une classe difficile ou
un appareil cassé dans leur appartement,
tout simplement parce qu’ils ne ont pas développé un réseau de soutien ou de l’empathie», fait-il remarquer.
L’importance de l’établissement de relations et la participation à une communauté
étudiante peut donc difficilement être surestimée.
Cependant, ces concepts abstraits sont
difficiles à quantifier. Jennifer Falzerano, directeur des programmes internationaux à
Lane Community College dans l’Oregon,
décrit l’un des principaux objectifs du collège à fournir aux étudiants «une autre lentille à partir de laquelle de voir le monde et
de voir ceux qui sont différents d’eux avec
curiosité et la joie plutôt que la peur», mais
reconnaît qu‘«il ne est pas une mesure numérique concrète pour cela.»
Au lieu de cela, comme beaucoup d’institutions, Lane semble plus facilement des indicateurs quantifiables telles que l’inscription
dans les clubs parascolaires, les étudiants
qui choisissent de vivre dans des logements
et de l’engagement partagé via les médias
sociaux afin de déterminer si les étudiants se
livrent à la communauté collégiale.
Lane Community College vise à fournir aux
étudiants «une autre lentille à partir de laquelle de voir le monde»
Lane Community College vise à donner aux
étudiants une autre lentille «à partir de laquelle de voir le monde»
BON A SAVOIR
teindre une meilleure debout dans
leur profession.»
De nombreuses institutions se concentrent donc sur la façon dont ils peuvent préparer les étudiants au monde du travail.
À l’Université IE, les étudiants peuvent
participer à des projets d’entreprise
et de gestion, ainsi que des projets
de volontariat d’été dans les pays
en développement comme l’Ethiopie ou le Ghana, ce qui accroît l’employabilité tout en favorisant «une
plus grande prise de conscience de
la réalité mondiale qui les entoure»,
Marin dit.
Toutefois, la rétention des élèves est
sans doute l’une des mesures les plus
efficaces pour mesurer la réussite
dans l’enseignement supérieur international, compte tenu de sa durée
et le principe que les besoins et les
attentes des plus efficacement les
étudiants sont satisfaits, plus ils sont
susceptibles de rester sur un cursus .
Cela a été jeté en relief pour l’Université de la Floride occidentale lorsque
son taux de rétention des étudiants
internationaux est passé de 95% à
seulement 83% dans les trois années
précédant 2011-12.
De nombreuses institutions voient
dans la participation à des activités
parascolaires comme une marque
de succès.
«Beaucoup d’étudiants se sentaient
isolés en raison de l’emplacement de
notre campus et le manque de transport à d’autres quartiers de la ville. Il
semble que la plupart des étudiants
ont été transférer à grandes régions
métropolitaines », explique Rachel Errington au bureau de l’université de
la diversité et de l’éducation et de
programmes internationaux.
Les taux de rétention ont commencé
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à reprendre l’année suivante, après
une série de mesures de soutien aux
étudiants a été mis en œuvre, y compris un service de taxi subventionné
et programme de mentorat par les
pairs.
Le programme de mentorat a été
particulièrement réussie, avec 100%
des participants disent qu’ils recommanderaient à d’autres étudiants.
D’autres universités ont rapporté un
succès similaire avec les initiatives de
mentorat, avec 85% des participants
à l’Université de Californie à Berkeley
indiquant qu’un programme de mentorat par les pairs leur a permis de
participer plus activement à la vie du
campus.
Certains ont même intégré des initiatives d’intégration dans leurs programmes académiques. Au Pennsylvania
College of Technology, les étudiants
étrangers peuvent obtenir des crédits de cours par le biais du mentorat
nouveaux élèves après une année
d’étude, et Berkeley offre une classe
de roulement de crédit, l’expérience
des étudiants étrangers, Pathways to
académique et la réussite personnelle, pour aider les étudiants à se adapter à un environnement universitaire .
«Nous avons conclu des accords
avec des universités pour nous aider
à maintenir le contact avec nos étudiants tout au long de leur voyage»
Où universités insistent taux d’emploi
diplômés, correspondant métrique
parmi HE fournisseurs de voie est la
proportion d’étudiants que des progrès à l’enseignement supérieur, qui
Victoria Crane, directeur de l’apprentissage des élèves pour Kaplan Pathways internationales, appelle leur
«raison d’être».
Cependant, de nombreuses institutions se tournent désormais au-delà
«Aujourd’hui, relations avec les diplômés
internationaux reste sous-financé, fragmenté au sein de différents départements,
un dernier nécessité de minutes, ou seulement une réalité virtuelle via les réseaux de
médias sociaux,» rapporte spécialiste des
relations avec les diplômés internationaux
Gretchen Dobson. «Incomplète, insuffisante, vieux et / ou le manque de bases de
données internationales anciens sont leurs
obstacles les plus difficiles.»
Canaux de médias sociaux sont un moyen
populaire pour rester en contact, mais un
manque d’une infrastructure formelle de
suivre anciens engagement peut entraver la capacité des institutions de suivre
d’autres indicateurs, comme les statistiques
d’emploi des diplômés.
Liée à l’engagement des anciens, les étudiants de retour et le bouche-à-bouche
sont souvent considérés comme l’un des
indicateurs les plus fiables de la satisfaction
des étudiants.
«Parfois, les nouveaux étudiants viennent
directement à mon bureau pour se présenter comme le frère ou un cousin ou un ami
d’un ancien élève,» Carol Cregg de remarques SEDA College. «Pour moi, ce est un de
nos meilleurs indicateurs de réussite.»
A CLLC, une école de langue anglaise
avec des branches à travers l’Est du Canada, des références d’anciens étudiants
ont toujours été dans les trois premières
méthodes de recrutement, son marketing
exécutif et directeur des ventes, Stefan Ferron, révèle.
«Cela nous montre que les élèves qui ne
fréquentent CLLC pied assez heureux pour
dire à leurs amis,» dit-il. «Ce est une méthode très organique de la croissance et il
se agit de traiter simplement les étudiants
droite.»
http://thepienews.com/analysis/
measure-success-international-education/
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BON A SAVOIR
de voir comment leurs anciens élèves se en
sortent plus tard dans leur carrière universitaire.
Comme Kaplan, Nord Consortium Royaume-Uni est en «contact permanent» avec
ses universités partenaires, selon Business
Development Manager Georgina Jones.
Il a constaté que des étudiants inscrits dans
les universités NCUK après avoir terminé une
année de fondation en 2010, 77% a obtenu
un 2: 2, 2: 1 ou First Class degré, et les programmes utilisent la rétroaction directe des
facultés à «améliorer l’expérience d’apprentissage des élèves «à la fois dans l’année de la voie et à l’université.
Jones décrit rester en contact avec les anciens à cette fin comme un «objectif stratégique clé» du consortium, mais celui qui
vient avec des défis.
«Nos étudiants se considèrent comme des
anciens élèves de l’université leur diplôme
d’; alors que nous aimerions qu’ils se considèrent comme des anciens des deux NCUK
et l’université », dit-elle. «Dans les deux dernières années, nous avons conclu des accords avec les universités pour nous aider
à maintenir ce contact avec nos étudiants
tout au long de leur voyage, et nous espérons développer cette coopération à l’avenir.»
De nombreuses institutions considèrent étudiants de rester en contact après avoir été
diplômé comme une marque de succès.
Comme Shanin Dougherty, spécialiste des
programmes internationaux au Pennsylvania College of Technology, a déclaré:
«quand un élève se sent une connexion ou
la propriété d’une institution, ce est toujours
une indication que l’institution est en train
de faire quelque chose de bien.»
Cependant, quelques éducateurs sont
convaincus qu’ils capitaliser efficacement
sur la possibilité d’engager avec les anciens.
«Incomplète, insuffisante, vieux et / ou le
manque de bases de données internationales anciens sont leurs obstacles les plus
difficiles.»
BON A SAVOIR
Une nouvelle école pour changer
la société dans les Etats
africains au XXIème siècle
C
omment changer de société dans les Etats africains en
ce début de XXIème siècle?
Cette problématique doit être abordée en jetant un bref regard rétrospectif sur le passé qui montre clairement que la question centrale du
nouveau siècle est de parvenir à libérer le génie africain par de nouveaux
modèles éducatifs qui permettent
de sortir des schémas mentaux et
des blocages d’un monde ancien,
de dépasser l’ère des sociétés étatisées pour entrer dans de nouveaux
modèles de sociétés structurés par
l’autonomie, l’innovation, l’expression des diversités culturelles et la
libre interaction des personnes et des
collectivités.
Caractérisé par les étatismes qui
se proposaient de conduire à bien
le projet du développement et
de l’émancipation des peuples, le
XXème siècle africain s’est pourtant
achevé sur le spectacle désolant
du mal développement généralisé.
Et loin de loin de corriger les effets
délétères des étatismes, l’entrée des
sociétés d’Afrique dans l’ère de la
démocratie et dans l’économie de
marché autorégulée semble renforcer les stigmates du passé. Malgré des
taux de croissance élevés dans bon
nombre d’Etats africains, le début du
XXIème siècle s’amorce sous le signe
du creusement des inégalités, de
la fermeture identitaire, de l’explosion de la violence, de la division in-
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terne des Etats, de la résurgence des
séparatismes et des sécessionnismes
dirigés par des élites désireuses de
se tailler des fiefs de domination. En
certaines nouvelles démocraties, les
rares nouvelles élites dirigeantes qui,
tournées vers l’avenir, tentent d’initier une historicité positive en jouant
à fond la carte de l’investissement
économique pour réaliser l’intégration nationale, sont en butte à une
dynamique inertielle qui procède en
mobilisant l’ethnicité, l’autochtonie,
les confessions religieuses et le thème
de la résistance nationale à l’invasion
étrangère.
Analystes politiques, sociologues et
économistes soulignent alors à longueur de publications et d’articles
le paradoxe africain : l’existence de
ressources matérielles et humaines
endogènes colossales, stérilisées par
une dynamique de régression vers les
modèles obsolètes du passé, de gaspillage et d’étouffement des forces
vives nationales.
La problématique africaine fondamentale du XXIème siècle doit
être alors de rechercher les voies et
moyens devant permettre de libérer le génie africain et son extraordinaire énergie créatrice! Car étouffées
par une historicité dévoyée, cette
énergie créatrice et cette inventivité
phénoménales révèlent une éblouissante évidence : le présent africain
rait être accomplie par l’acquisition exclusive de l’habileté marchande.
Si la vigueur de la croissance africaine témoigne de la réalité d’une énergie créatrice individuelle et collective en lutte pour
s’émanciper des forces qui s’acharnent à
la nier et à l’étouffer, elle pose la question
cruciale du changement de la quantité en
qualité, de la transformation de l’accumulation capitaliste en développement endogène autocentré de telle manière que
puisse naître une société libre, égalitaire
intégrée, fraternelle et ouverte.
Elle pose donc profondément la question
politique et sociologique essentielle du
passage d’une forme de société à une
autre, d’une société étatisée fondée sur les
dominations et les hiérarchies anciennes
et nouvelles, à une société démocratique
libérale fondée sur l’égalité, la liberté et le
libre commerce des hommes, des cultures
et des intérêts. Dans les démocraties africaines du XXIème siècle, le franchissement
de ce fossé passe donc impérativement
par le chantier d’une éducation démocratisante dont le but ultime doit être de former le sujet démocratique comme « effort
d’intégration de la rationalité et des identités grâce à la liberté créatrice en opposition avec l’enfermement communautaire
et avec la loi du profit » tel que le souligne
Alain Touraine. Une telle éducation pourra
permettre de démassifier les sociétés africaines héritées des étatismes, de construire
l’autonomie des personnes et des collectivités, d’en faire des acteurs sociaux maîtres
de leur existence, capables d’élaborer
des projets rationnels de vie et de coopérer dans la réalisation d’un but politique
émancipateur commun. Cette éducation
démocratisante apparaît alors comme
étant la médiation unique pouvant faire
émerger en Afrique des sociétés solidaires
et fraternelles, ouvertes sur l’universel tout
en étant animées par leurs divers génies
créateurs.
Dr Alexis Dieth
Professeur de Philosophie
Vienne. Autriche
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BON A SAVOIR
ne résulte pas d’une fatalité. Il procède
de l’échec des modèles éducatifs et des
valeurs qui servirent à former l’intelligentv
ssia et les élites dirigeantes, à modeler et
à construire le présent. L’école africaine
du passé réalisa l’alliance de la raison et
du pouvoir, génératrice d’une culture
de la domination. Elle échoua à réaliser
l’alliance de la raison et de la liberté.
La problématique capitale urgente et incontournable du XXIème siècle africain,
qui doit retenir l’attention des pouvoirs
publics et des spécialistes de l’éducation
dans les démocraties du continent, est alors
celle-ci : reconstruire les modèles éducatifs, redéfinir les valeurs, choisir de nouveaux
universaux, inventer une nouvelle école et
une nouvelle pédagogie pour construire
des hommes nouveaux et une élite nouvelle capable de donner corps à une société libre et rationnelle ,enracinée dans sa
mémoire tout en étant ouverte sur l’universel et la différence.
Former les enfants et les jeunes à l’exercice
de la pensée scientifique à l’esprit critique
et à l’innovation, développer la créativité personnelle, et la reconnaissance de
l’autre, faire émerger l’universel des pratiques culturelles particulières, réaliser l’alliance de la mémoire et de la raison, fonder
l’éducation sur le dialogue des rationalités
différentes et des cultures, pour créer des
sociétés ouvertes et innovantes, pour former des personnalités à la fois autonomes
et ouvertes sur l’altérité capables d’opérer des choix rationnels, de se développer,
de modifier leur environnement, de coopérer, de s’amplifier et de s’enrichir dans
l’échange : tels sont les objectifs qui doivent
inspirer le contenu des programmes et la
pédagogie de l’école africaine du XXIème
siècle. Telle est l’unique médiation qui pourrait permettre aux sociétés africaines de
réussir le saut historique de l’autonomie et
du développement endogène autocentré.
L’initiation d’une historicité positive en
Afrique doit donc être amorcée à travers
l’alliance de la raison et de la liberté dans
un nouveau modèle éducatif. Elle ne sau-
ANNONCE
L’ASSOCIATION DES UNIVERSITÉS AFRICAINES ORGANISE SA 18ÈME
CONFÉRENCE DES RECTEURS, VICE-CHANCELIERS ET PRÉSIDENTS DES
UNIVERSITÉS AFRICAINES (COREVIP), SUR L’INTERNATIONALISATION
DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN AFRIQUE
L
’Association des universités africaines
en collaboration avec le Ministère de
l’éducation du Rwanda et l’Université
du Rwanda (UR) tiendra sa prochaine Conférence des Recteurs, Vice-Chanceliers et Présidents des Universités Africaines(COREVIP)
du 2 au 5 juin, 2015, à SERENA HOTEL,
Kigali, Rwanda. COREVIP est une assemblée
des dirigeants des institutions membres de
l’AUA ou de leurs représentants. COREVIP a
lieu tous les deux ans dans le but d’examiner
collectivement les thèmes identifiés comme
étant les préoccupations et les priorités communes au développement de l’enseignement
supérieur.
La conférence de cette année, sur le thème
«L’internationalisation de l’enseignement supérieur en Afrique» a pour but de rassembler
les universitaires et praticiens éminents pour
discuter des questions d’actualité sur la promotion de la qualité de l’enseignement supérieur en Afrique; la promotion de la mobilité
et le transfert de crédit à travers l’Afrique;
l’amélioration de la pertinence de l’enseignement supérieur dans un monde globalisé; et
la promotion de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage (y compris le eLearning et l’enseignement à distance) pour
améliorer les résultats d’apprentissage, les aptitudes et les compétences, et d’employabilité
des diplômés.
250 participants prendront part à la COREVIP
dont les Recteurs et Présidents des institutions
membres de l’AUA, les universitaires et chercheurs africains, les représentants des Associations estudiantines, ainsi que les représentants
d’organisations sous-régionales, régionales
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et internationales. Les Partenaires au développement et les Agences de Développement
travaillant en collaboration avec l’AUA dans
l’exercice de son mandat d’amélioration de la
qualité de l’enseignement supérieur en Afrique
seront aussi présents. Etant donné que l’internationalisation de l’enseignement supérieur
en Afrique nécessite un effort concerté et bien
synchronisé de toutes les parties prenantes,
les ministres de l’enseignement supérieur et
d’autres groupes de réflexion impliqués dans
l’enseignement supérieur seront également
présents.
La Conférence offrira aux dirigeants des institutions de l’enseignement supérieur africaines
une bonne opportunité d’échanger leurs expériences sur les questions relatives au thème de
la conférence, et d’apprendre auprès des autres
institutions. Ils auront également l’opportunité
de s’entretenir avec les organisations régionales et internationales impliquées dans des
initiatives ayant trait à l’enseignement supérieur.
Á Propos de COREVIP
La Conférence des Recteurs, Vice-Chanceliers et Présidents des Universités Africaines
(COREVIP) est une assemblée des dirigeants
des institutions membres de l’AUA ou de leurs
représentants. COREVIP a lieu tous les deux
ans dans le but d’examiner collectivement les
thèmes identifiés comme étant les préoccupations et les priorités communes au développement de l’enseignement supérieur dans les
institutions membres, présenter des recommandations.
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Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique lance un appel à candidature
pour le Grand Prix du Président de la République
pour la Recherche, 1ère édition 2015 dans tous les
domaines de la recherche. Sont concernés les béninois sans limite d’âge, travaillant en équipe au Bénin. Le béninois menant ses recherches à l’étranger
devrait être en partenariat avec des laboratoires et
avec des béninois menant leurs activités au Bénin.
I- Conditions - Dépôt - Retrait
1/ Condition de participation :
• Etre de nationalité béninoise ;
• Etre chercheur, enseignant-chercheur ou inventeur exerçant dans une structure publique ou privée
au Bénin ;
• Travaillant en équipe de recherche.
2/ Dépôt des dossiers
• Les dossiers de candidature sont reçus par voie
électronique (CD) et en version papier en deux
exemplaires originaux à la Direction Nationale de la
Recherche Scientifique et Technologique sise à Cotonou, rue 609, Gbégamey, ex 3ème circonscription
urbaine de Cotonou, 01 BP 348 ; tél : 21 30 00 57,
e-mail : [email protected]
3/ Retrait ou téléchargement du Formulaire
• Le formulaire de candidature peut être retiré en
version électronique ou en version papier à la même
adresse ou
• Téléchargé sur les sites du Ministère www.msrs.bj
ou www.cnrst.org • Le formulaire dûment rempli (y
compris les éléments du dossier) devra être déposé
au plus tard le 15 mai 2015 à 17 h 00 ;
• Entre le 15 et le 20 mai 2015, une réponse est
envoyée au candidat lui signifiant que son dossier
est bien reçu ;
• Le 26 juin 2015 au plus tard, il sera notifié aux
nominés les résultats de l’étude des dossiers reçus ;
• La remise officielle par le Président de la République du Grand Prix pour la Recherche est prévue
pour le 30 juin 2015 au Palais du Congrès à
Cotonou ;
• Pour tout renseignement vous pouvez vous
adresser aux numéros de téléphone suivants :
+22966049269 ; +22995581365 ; ou écrire aux
e-mails : [email protected] ; dnrst2011@
gmail.com
II- Formulaire de candidature au grand
prix du Président de la République pour la
Recherche EDITION 2015
1. Nom et prénoms :
2. Date et lieu de naissance :
3. Nationalité :
4. Situation matrimoniale :
5. CV du candidat (cinq pages au plus) :
6. CV de chaque membre de l’équipe de recherche :
7. Nom du laboratoire/ Unité de recherche/Département :
8. Domaine de recherche :
9. Nombre de publications dans les revues au moins
indexées (joindre les preuves) :
10. Nombre d’ouvrages publiés avec noms d’éditeurs
comme auteur ou co-auteur (joindre les preuves) :
11. Nombre de brevets ou licences (joindre les
preuves) :
12. Nombre de thèses de doctorat d’université encadrées (joindre les preuves) :
13. Nombre de thèses d’universités co-encadrées
(joindre les preuves) :
14. Nombre de participations aux colloques, journées scientifiques, conférences nationales et internationales etc. (joindre les preuves) :
15. Nombre de conférences organisées ou co-organisées (joindre les preuves) :
16. Nombre de distinctions honorifiques ou inscription dans les ordres nationaux ou internationaux
(joindre les preuves) :
17. Preuves (illustrations – photos – documentaires
– coupure de presse etc…) que vos résultats de recherche impactent le développement de la société.
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ANNONCE
GRAND PRIX DU PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE POUR LA RECHERCHE
ANNONCE
APPEL À CANDIDATURES
POUR LE PRIX UNESCO-HAMDAN 2015-2016
L
’appel à candidatures pour la quatrième édition du
Prix
UNESCOHamdan Bin Rashid Al-Maktoum récompensant des pratiques et des performances
exemplaires pour améliorer
l’efficacité des enseignants
est lancé.
Le Prix est attribué tous les
deux ans et récompense des
initiatives qui contribuent à
améliorer les pratiques éducatives à travers le monde,
en donnant la priorité aux
pays en développement, ainsi
qu’aux communautés marginalisées ou défavorisées.
Le Prix, d’un montant de 300
000$ des Etats-Unis, est réparti entre trois lauréats.
Les candidats peuvent être des personnes représentant des institutions ou des organisations, à des organisations gouvernementales
ou non gouvernementales internationales ou
nationales, à des établissements d’enseignement ou de recherche, ou à des communautés locales/nationales/régionales.
Date limite pour la réception des candidatures : 31 octobre 2015.
Les candidatures (en anglais ou en français
uniquement) doivent être envoyées au Secrétariat du Prix par courrier ou email.
Secrétariat du Prix UNESCO-Hamdan
Division l’enseignement, l’apprentissage et
les contenus
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Section pour l’apprentissage et les enseignants
Secteur de l’éducation
UNESCO
7, place de Fontenoy
75352 PARIS 07 SP, France
Courriel : [email protected]
Pour préparer un dossier de candidature,
merci de télécharger le guide, ainsi que les
formulaires de candidature et de nomination.
Pour plus d’informations sur le Prix,
rendez-vous sur : www.unesco.org/new/fr/
hamdan-prize ou www.hamdanunesco.ae
ANNONCE
PROGRAMME DE MANUELS DE COURS
Appel à candidatures 2015
DATE LIMITE : 26 août 2015
Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) a le plaisir
d’annoncer son programme de publication de manuels de cours. Ce programme a pour objectif de mettre à
la disposition des enseignants et des étudiants, des ouvrages de cours adaptés au contexte africain et à
l’environnement de recherche et d’apprentissage sur le continent. C’est un élément important du mandat
institutionnel et de la stratégie de publication du CODESRIA. A travers ce programme, le CODESRIA
contribue à la formation de jeunes chercheurs africains dans le cadre d’une tradition d’enseignement
critique, engagé et rigoureux reposant sur des bases méthodologiques et théoriques solides.
Les chercheurs africains sont invités à soumettre au Conseil des manuscrits de manuels de cours. Ce
programme est destiné à des chercheurs confirmés avec un parcours de réalisations académiques prouvé et
un savoir démontré dans le domaine dans lequel ils proposent de produire un manuel de cours. En
sélectionnant les propositions, l’accent sera mis sur la valeur ajoutée du manuscrit. Les propositions peuvent
être envoyées par un seul individu ou par une équipe de contributeurs. Chaque manuel de cours peut être
organisé autour d’une discipline ou d’une série de disciplines, ou encore autour d’un thème spécifique. Les
manuels de cours couvriront le continent africain, une sous-région ou un pays spécifique.
Les dossiers de candidature au Programme de manuels de cours 2015 comporteront les éléments
suivants :
1. Une lettre de motivation incluant une justification théorique, méthodologique et pédagogique du
manuel de cours proposé ;
2. Un manuscrit de manuel de cours ;
3. Le curriculum vitae du coordonnateur du projet et une biographie sommaire de chacun des
contributeurs s’il s’agit d’une équipe de contributeurs ;
4. Deux copies de publications du candidat ou du coordonnateur de projets qu’il considère les plus
significatives et pertinentes par rapport à sa proposition de manuscrit.
Toutes les candidatures reçues seront examinées par un comité de sélection indépendant et celles retenues
recevront un financement du CODESRIA. Pour être éligibles dans le cadre du Programme 2015, toutes les
candidatures devront parvenir au CODESRIA au plus tard le 26 août 2015. Les candidatures devront être
envoyées de manière électronique à l’adresse suivante : [email protected]
Pour des questions spécifiques, veuillez vous adresser :
Programme des manuels de cours
CODESRIA,
BP 3304, CP 18524,
Dakar, Sénégal.
Tel.: +221-33 825 98.22/23 - Fax: +221-33 824 12.89
E-mail: [email protected]
Site Web: http://www.codesria.org/
Facebook: http://www.facebook.com/pages/CODESRIA/181817969495
Twitter: http://twitter.com/codesria
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ANNONCE
EIGHTH SOUTH-SOUTH INSTITUTE
INEQUALITY AND SOCIAL JUSTICE: PERSPECTIVES FROM THE GLOBAL SOUTH
DATE: SEPTEMBER 11 –18 2015
VENUE: DURBAN, SOUTH AFRICA
1. OBJECTIVES:
CALL FOR APPLICATIONS
The Latin American Council of Social Sciences
(CLACSO), the Council for the Development of Social Science Research in Africa (CODESRIA) and
the International Development Economic Associates (IDEAS), are pleased to announce, within
the framework of the third three-year phase of the
Africa/Asia/Latin America Scholarly Collaborative
Program, the call for applications for participation
in theEighth South-South Institute on “Inequality
and Social Justice: Perspectives from the Global
South”. The Institute will be held in Durban, South
Africa, from September 11 to 18, 2015, on the back
of the third World Social Science Forum (WSSF III,
jointly hosted by CODESRIA, the Human Sciences
Research Council of South Africa and the ISSC).
The Theme of the WSSF III is: Transforming Global Relations for a Just World. For more information about the WSSF III, visit the forum website:
http://www.wssf2015.org/
The annual South-South Institute is a key part
of the third phase of the Africa/Asia/Latin America Scholarly Collaborative Program and it aims
at offering research training to younger scholars
on the diverse set of issues that are relevant to
the countries of the South. The institute seeks to
promote the revival and growth of comparative
research and cross-regional networking among a
younger generation of Southern scholars. Annual
sessions of the South-South Institute rotate among
the three continents where the lead collaborating
institutions are located, namely, Africa, Asia and
Latin America. This exposes participants, who are
drawn from all three continents to the socio-historical contexts of other regions of the South and
helps broaden their analytical perspectives and
improve the overall quality of their scientific engagements.
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The underlying objective of the South-South Institute is to offer advanced research training opportunities to participants working on various
key issues relevant to the South. It seeks to impart
theoretical and methodological perspectives that
might be appropriate for gaining a full understanding of the specific situation of the countries and
peoples located outside the core of the international system such as it is presently structured. All of
this is premised on the glaring inadequacy of much
of the theories and methodologies developed in the
North and crystallised in the mainstream social
sciences, to provide the required instruments for a
sound understanding of the problems confronting
the countries of the South. The institute hopes to
mobilise young scholars from across Africa, Asia
and Latin America to reflect on the alternatives
that are available for overcoming the challenges
facing the countries of the South. It is also expected that participants will become acquainted with
the local intellectual environment in the regions
where different sessions of the institutes are hosted, and strengthen their comparative research
capacities. In sum, the institutes are structured
to serve as a unique forum for enhancing a deeper understanding among a younger generation
of Southern scholars of the history, politics, economy and culture of the countries of Africa, Asia
and Latin America, and offer an opportunity to
participants to develop long-lasting collaborative
relationships with their counterparts from other
Southern countries.
2. ELIGIBILITY FOR PARTICIPATION:
Younger scholars resident in countries of the South
and who are pursuing active academic careers are
eligible to apply for a place in the Institute. Each
3. FACULTY:
Each session of the South-South Institute is led by
a faculty of tri-continental Southern scholars who
are leading contributors to the thematic area covered by the Institute This will foster mentorship
of the participants as well as exchanges between
faculty that will inform inter-continental understanding of processes in the South. We shall also
draw upon intellectual resources we can locate in
the countries hosting each edition of the institute.
4. THE EIGHTTH SESSION OF THE INSTITUTE:
The eighth session of the South-South Summer
Institute, as decided by CLACSO, CODESRIA and
IDEAS, will take place in Durban, South Africa.
The theme of the eighth institute is Inequality and
Social Justice under Neoliberalism: Perspectives
from the South. The theme builds upon that of
2014 institute in Bangkok, which was devoted to
Inequality, Democracy and Development under
Neoliberalism and Beyond. CODESRIA will lead
the organization of the 2015 institute, which will
run from September 11 to 18, 2015.
5. APPLICATION REQUIREMENTS:
Researchers wishing to participate in the institute
as laureates are invited to submit an application
with the following documents:
a) A research proposal, written in English, French,
Spanish or Portuguese, on the subject on which the
prospective laureate would like to work during the
Institute. The topic selected must be related to the
theme of the Institute. Proposals should not exceed 10 pages in length and should have a clearly
defined problematic;
b) A one-page cover letter, which should indicate
the motivation of the prospective laureate for wanting to participate in the Institute and explain how
they envisage that they and their institution will
benefit from the Institute;
c) A Curriculum Vitae complete with the names of
professional and personal referees of the prospective laureate, the scientific discipline(s) in which s/
he is working, the nationality of the applicant, a list
of recent publications, and a summary of the ongoing research activities in which the applicant is
involved;
d) A photocopy of the highest university degree obtained by the applicant and of the relevant pages of
his/her international passport containing relevant
identity data; and
e) A letter from the applicant’s institution (university department/faculty) or research centre
supporting his/her candidature. This statement
of institutional support should be done on institutional letter-headed and must be duly signed and
stamped.
To receive certificates of participation laureates
will be required to draw on the lectures and materials from the institute to transform their proposal
into a 20 pages essay for consideration for joint
publication and dissemination by CLACSO, CODESRIA and IDEAS.
6. APPLICATION PROCEDURES AND
DEADLINE
The Tri-continental arrangement requires applicants resident in Africa to submit their applications
to CODESRIA, those resident in Asia to IDEAS and
those resident in Latin America to CLACSO. The
full contact details for CLACSO, CODESRIA and
IDEAS are below. The deadline for the receipt of
applications is April, 15 2015. Applications that are
incomplete or late will not be considered. Successful applicants chosen by the selection committee
will be notified immediately after the Committee
completes it work. Notification of results will be
done by e-mail, fax or post. The results of the selection exercise will also be published on the websites
of CLACSO, CODESRIA and IDEAS.
African applicants should send their applications
to:
CODESRIA
Email: [email protected]
Website: www.codesria.org
Asian applicants should send their applications
electronically to:
IDEAS
[email protected]
Latin American and Caribbean applicants should
submit electronically their applications through:
CLACSO website: www.clacso.org
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ANNONCE
applicant should have university education, preferably with a minimum of a master’s degree in any
of the social sciences and humanities. Applicants
should have a demonstrable working knowledge
of English. Selection for participation will be on
the basis of a competitive process. Altogether, 30
candidates will be selected for participation in the
Institute, with 10 each from Africa, Asia and Latin
America. The full participation costs of the selected laureates will be covered, including their travel
(economy return air tickets), accommodation and
subsistence.
ANNONCE
Programme de recherche sur la Gouvernance
Conférence internationale
sur
La gouvernance de la santé publique en Afrique
Date: 12-13 Novembre 2015
Lieu: Windhoek, Namibie
Date Limite: 31 Mai, 2015
Le CODESRIA est une organisation panafricaine de recherche créée en 1973, avec pour
ctif général de promouvoir le travail des chercheurs africains en sciences sociales. Les
aines croisés de la gouvernance et des soins de santé ont, pendant des années été au cœur des
ccupations du CODESRIA, avec de nombreux réseaux de recherche axés sur divers aspects
es thèmes qui ont produit une série de publications de qualité sur ces questions. De plus,
uis 1992, le Conseil organise chaque année un Institut sur la Gouvernance démocratique qui,
il du temps, a abordé une grande diversité de thèmes. Il a également organisé un Institut sur
é, Politique et Société qui a abordé des thèmes importants, notamment les systèmes privés
oins de santé, l’industrie pharmaceutique mondiale, le VIH/SIDA et la gouvernance des
èmes de santé en Afrique.
L’épidémie en cours de la maladie à virus Ebola (MVE) dans le bassin du fleuve Mano
ique de l’Ouest) dépasse les épidémies précédentes en termes de taux d’infection, de nombre
ictimes et de répartition géographique. Sa concentration dans trois pays fragilisés par des
ntes guerres en Sierra Leone et au Liberia a entraîné un recul considérable des processus de
nstruction post-conflit qui étaient en cours dans ces pays. Il est important de souligner que si
aladie a fait de nombreuses victimes, son impact sur les systèmes de santé, d’éducation et de
rité ainsi que sur les économies, pour ne citer que ces domaines, peut être encore plus
ste.
Comme on pouvait s’y attendre, l’épidémie a mis à jour de nombreux thèmes qui
ennent souvent dans les débats sur la santé publique en Afrique. Nombre de ces questions,
arues au plus fort de la pandémie du VIH/SIDA, sont reprises avec de nouvelles
notations. Ce sont notamment : les inégalités mondiales et leur impact sur la santé publique
les pays en développement ; les défis des services de santé publique et les problèmes des
èmes de prévoyance et de sécurité sociales dans les pays en développement ; et la complexité
relations intra-étatiques et interétatiques face aux défis des soins de santé. Les chercheurs en
nces sociales ont déployé des efforts salutaires pour encourager une approche de la maladie à
s Ebola qui va au-delà de la perspective purement médicale et pose des questions de culture,
onomie et de politique. Ces efforts ont suscité des questions intéressantes sur l’impact des
40 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
Le CODESRIA invite les chercheurs et praticiens intéressés à soumettre des résumés
les thèmes suivants :
• Inégalités mondiales et services de santé publique dans les pays africains
• Histoires des systèmes de gouvernance et de santé publique en Afrique
• Évolution des États africains, programmes d’ajustement structurel et fourniture de sa
publique en Afrique
• Gouvernance de la santé publique et régimes élargis de politique sociale en Afrique
• La signification sociale et culturelle de la mauvaise santé et de la bonne santé
• Performance et représentation de la mauvaise santé, de la bonne santé, des soins et
l’empathie
• Éthique, politique et économie des prestations de soins et de la recherche biomédicale
• Lutte contre les épidémies, cultures populaires et arts
• Brevets, droits de propriété et droits humains dans les régimes de soins
• Identité, politique, efforts d’intégration et processus d’altérisation face aux défis de san
publique
• Les dimensions sexospécifiques des épidémies, de la lutte contre les épidémies et de
gouvernance de la santé publique en Afrique
Les personnes intéressées à cette conference qui aura lieu à Windhoek, Namibie le 19novembre, 2015 sont priées d’envoyer au CODESRIA un résumé d’une page et leur C
contenant leurs coordonnées complètes, y compris les numéros de téléphone et e-mail au p
tard le 31 mai 2015. Les auteurs des résumés sélectionnés doivent être prêts à soumettre
articles finalisés avant le 31 Aout 2015. Tous les documents doivent être envoyés par courr
électronique à l’adresse [email protected]. Lors de l’envoi de votre candidature, veuil
mentionner ‘Programme de recherche sur la Gouvernance’ dans la ligne Objet de votre courr
électronique.
Programme de recherche sur la gouvernance
CODESRIA
BP 3304, CP 18524
Dakar, Sénégal
Tél. : +221 - 33 825 9822/23
Fax : +221- 33 824 1289
E-mail : [email protected]
Site web : http://www.codesria.org
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Mai 2015
41
ANNONCE
histoires de gouvernementalité sur la lutte contre les épidémies, l’économie et la politique d
soins, et les significations sociales de la mauvaise santé et du bien-être, entre autres.
A travers la conférence sur le thème ‘La gouvernance de la santé publique en Afriqu
le CODESRIA entend saisir les opportunités de débat qu’offre l’actuelle épidémie de maladi
virus Ebola pour ranimer des conversations plus élargies sur la gouvernance de la santé publiq
en Afrique. Tout en reconnaissant la dimension biologique des maladies et le système
traitement mis en place, la conférence introduira délibérément des conversations sur ces suj
dans des discussions plus élargies sur l’économie, la politique, la culture et la spiritualité.
AGENDA
2nde conférence Internationale de
l’Université Virtuelle Africaine 2015
Thème : Lier la recherche à la formation ouverte et le
eLearning à la pratique
Dates : 1-3 juillet 2015
Villes : Nairobi, Kenya
L
a deuxième conférence
internationale de l’UVA
2015 tout comme la première qui s’est tenue en 2013,
réunira des chercheurs, des décideurs politiques et des praticiens
qui cherchent à comprendre les
problèmes qui se posent dans les
domaines des TIC et de la formation ouverte, à distance et en elearning (FOADeL) et à explorer
les nouvelles opportunités offertes par ces derniers pour résoudre
les problèmes d’’accès, d’équité
et de qualité dans l’enseignement
supérieur et la formation en Afrique.
42 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
Dates clés :
• Lancement de l’appel à candidature
: 11 décembre 2014
• Date butoir de soumissions : 13
mars 2015
• Examen des propositions : 15 février – 2 avril 2015
• Notification d’acceptation : 17 avril
2015
• Date limite de remise des documents prêts à être présentés : 8
mai 2015
• Préinscription à la conférence : 4
mai – 5 juin 2015
• Dates de conférence :
o Ateliers de pré-conférence : 1er
juillet 2015
o Conférence principale : 2 – 3 juillet
2015
D
ans la société du savoir et
l’économie de la connaissance, l’enseignement supérieur
et la recherche sont partout considérés comme des investissements
conditionnant l’avenir des sociétés et
des individus qui les composent. Mais
les moyens disponibles sont comptés, de sorte qu’il importe de choisir
ces investissements en fonction des
attentes des sociétés : les cours en ligne sont-ils de nature à faire évoluer
l’Enseignement supérieur de façon à
mieux répondre aux besoins des différentes parties prenantes ?
L’UNESCO, à la suite des Conférences Mondiales sur l’Enseignement
supérieur qu’elle a organisées en
1998 et en 2009, a donc décidé de les
prolonger par un colloque au cours
duquel seront débattus notamment
la place et le rôle des cours en ligne
dans l’Enseignement supérieur.
Cette nouvelle conférence est organisée par la Commission nationale
française pour l’UNESCO en partenariat avec l’UNESCO.
Ce colloque sera consacré à une réflexion approfondie sur le rôle des
cours en ligne dans l’Enseignement
supérieur et leur impact sur les diverses facettes de l’Enseignement supérieur en Afrique. Se doter des infrastructures appropriées est le point de
départ indispensable. Former les acteurs aptes à en assurer la meilleure
utilisation constitue la seconde étape: des ingénieurs, des scientifiques,
mais aussi des spécialistes de sciences humaines et sociales pour accom-
AGENDA
Enseignement supérieur et numérique :
quelles attentes des sociétés africaines ?
pagner les dimensions sociétales de
cette évolution. Se posent également
la question de la « circulation des cerveaux », de l’importance des diasporas, et celle d’une meilleure insertion
des Africains au sein de la communauté scientifique et universitaire internationale. Enfin, le recours massif
aux cours en ligne a des répercussions
sensibles sur la gouvernance des institutions d’enseignement supérieur, la
définition des instances de direction,
la gestion des ressources humaines…
Tels seront les grands thèmes abordés
avant que la parole ne soit donnée aux
ministres, aux décideurs politiques,
responsables de la stratégie à mettre
en œuvre, des choix à faire pour obtenir le meilleur usage des cours en ligne
et répondre aux attentes des étudiants
et de la société dans son ensemble.
Details
Type d’événement
Réunion
d’Etat membre ou
d’Institutions
Début
06.05.2015 08:30 heure locale
Fin
07.05.2015 17:00 heure
locale
Point focal
Atchoarena, David
Organisateur The French National Commission for
UNESCO
Contact
CNFU,
colloque.
[email protected] and
UNESCO, Section for
Higher Education
Pays
France
Ville
Paris
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
43
AGENDA
Réunion du Comité scientifique international pour
l’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique
Quand, heure locale:
Lundi, 4 Mai 2015 - 9:00am
au Dimanche, 10 Mai 2015 6:00pm
Où:
Soudan, Khartoum and
Marawi
Type d’événement: Catégorie 6Comité d’experts
L
’UNESCO organise une réunion du Comité international
scientifique pour l’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique pour la validation des contenus pédagogiques communs.
Cette réunion a pour objectif de passer en revue et de valider les
contenus pédagogiques communs (esquisses curriculaires, guides
de l’enseignant et manuels) développés pour chacune des trois
tranches d’âge relatives à l’enseignement primaire et secondaire et
ce, en tenant compte des commentaires et recommandations formulés par les experts, lors de la revue par les pairs. A cet effet, les
coordonnateurs des différentes équipes de rédaction de ces contenus communs ainsi que les experts qui ont participé à la revue par
les pairs seront invités à y participer.
Au total, environ trente experts y participent: membres du Comité
scientifique, enseignants d’histoire, développeurs de curricula, pédagogues et didacticiens de l’histoire.
Cette réunion est entièrement financée par le Gouvernement du
Soudan et le Conseil des Partis Politiques Africains basé à Khartoum. Une visite au Gebel Barkal, 1e site soudanais inscrit sur la
Liste du patrimoine mondial (2003), est offerte aux participants.
44 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
AGENDA
Colloque international organisé
par le RIFEFF
(2 au 4 juillet 2015)
L
e Réseau international francophone des établissements de formation de formateurs organise, du 2 au
4 juillet 2015, un colloque international à l’Université
de Patras, en Grèce.
Au cours de ce colloque, la question de la formation des enseignants sera abordée à travers six grandes thématiques :
` « Numérique éducatif ;
` Formation à distance : MOOCs et autres tendances ;
` Gouvernance des établissements de formation de formateurs ;
` Efficacité de l’innovation pédagogique ;
` Enjeux culturels et linguistiques ;
` Développement durable»
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 1er mai 2015. Il est
également possible de soumettre une contribution qui pourra
donner lieu à une publication dans l’ouvrage dirigé par le
RIFEFF...
http://colloque2015.rifeff.org/
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
45
PROBLÉMATIQUE DE L’EMPLOI ET DE
LA FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE DES JEUNES EN AFRIQUE
La jeunesse africaine victime
de l’hypocrisie et du manque
de volonté politique
PREMIER COLLOQUE
INTERNATIONALDU DILEEC
Explorer les liens ou
les interactions entre
"Education", "Formation" et
"Développement Humain"
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN
DIGITAL D ’INFORMATION EN ÉDUCATION
N°007 DE JUIN 2014
GRAND REPORTAGE
Education pour Tous d’ici à 2015
L’Unesco et le Partenariat Mondial pour l’Education séduits
par les prouesses et l’audace du Gouvernement congola
golaiis
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Juin 2014
1
ORIENTATION SCOLAIRE,
UNIVERSITAIRE ET
PROFESSIONNELLE EN AFRIQUE
43È SESSION DES PAYS MEMBRES DE L’ECOLE INTERETATS DES SCIENCES ET MÉDECINE VÉTÉRINAIRE (EISMV)
V)
La cause banalisée du Le Pr François Adébayo Abiola
chômage et du sous- élu président du Conseil des
ministres de l’Eismv
emploi des jeunes
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D ’INFORMATION EN ÉDUCATION
N°008 DE SEPTEMBRE 2014
GRAND REPORTAGE
Conférence Internationale du ROCARE édition 2014
Les enjeux, défis actuels et perspectives de la formation
pprofessionnelle
pr
ofessionnelle
ofofes
esssision
onne
nelle au Bénin au centre des réfl
réflexions
flexio
exions
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION Septembre 2014
ADEA
OLEY DIBBA-WADDA
à propos de ses
100 premiers jours
PASSATION DE
CHARGES À L’OIF
N MONDIALE
CHAIRES ORGANISATIO
DU COMMERCE (OMC)
Prof Géro Fulbert Amoussouga,
titulaire de la troisième chaire OMCCIDI en Afrique installée au Bénin
SUR
SECOND FORUM
CATIF
LE SECTEUR ÉDU
LE ROLE
ROL DE L’EDUCATION DANS LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
Le Bénin opte
Michaelle Jean prend les pour la rupture
rennes de l’organisation
RENOVATION DE L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
L’approche de Yves QUERE
Magazine
Magazine
PREMIER MAG
MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION
ER 2015
N°010 DE JANVI
N°009 DE DECEMB
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN
DIGITAL D’INFORMATION EN
1
RE 2014
MAGAZIN PANAFRICA
EMIERR MAGAZINE
PREMIER
PPRE
ÉDUCATION
IN DIGITAL D’INFORMAT
N°011 DE FÉVRIER 2015
UNESCO
ION EN ÉDUCATION
Dr Jean Pierre Ilboudo
nommé Représentant
en Namibie
« Si l’éducation est conçue
comme la clé de voûte de tout
développement, la recherche
reste et restera toujours sa
source nourricière »
BAIDARI
Pr. Boubacar
tive
h, SE / ROCARE
Dr Ida Jallow Salla
1
l ’ém er gen ce
Planification de l’intégrité
dans l’enseignement supérieur
L’Institut international
de planification de
l’éducation (IIPE)
donne l’alerte
CConférence
oonf ence ministérielle régionale de l’Afrique
Le CESAG, une
subsaharienne
su
saharienne sur l’éducation post-2015
016
puissante machine
Vers
VVe
ers une position commune de l’Afrique à doter l’Afrique de
ssur
u l’agenda mondial de l’éducation cadres compétents
Pour le développement
économique de l’Afrique
Un consortium de
grandes écoles
africaines de
commerce est lancé
2015/2
- Année académique
Centre Africain d’Etud
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Concours d’entrée au
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N°012 DE AVRIL 2015
GRAND
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REPORTAGEE
le alterna
« Le CESAG est une véritab du Nord »
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aux grandes école
n (CESAG)
es Supérieures en Gestio
Magazine
PREMIER MAGAZINE PANAFRICAIN DIGITAL D’INFORMATION EN ÉDUCATION
EDITION
E MAGAZINE
EDUFORM AFRIQU
Janvier 2015
P.135
de
Concours d’entrée au Centre Africain d’Etudes Supérieures
en Gestion (CESAG) - Année académique 2015/2016 P. 29
Lire l’appel à inscription
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
l ’émer gence de talents au service de l A
’ frique
GRAND DOSSIER
Février 2015
1
Education pour Tous d’ici à l’an 2015
La couche des marginalisés biaise les résultats
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Avril 2015
1
Distribué par mailing en version PDF, ou en
n version
ersion
i digitale
di i l à
partir de www.eduformafrique.org
Accessible sur les réseaux sociaux
La version papier est imprimée à la demande
EDUFORM AFRIQUE Magazine, la référence
panafricaine d’information en éducation
46 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
EDUFORM AFRIQUE
EDUFORM AFRIQUE,
est
une
organisation
panafricaine, spécialisée en communication globale
pour un secteur de l’éducation véritablement au
service du développement du continent.
Elle est une Agence d’exécution (maître d’ouvrage
délégué) de grandes communications en éducation.
Il s’agit, à travers ses activités, de galvaniser
la volonté politique des décideurs, pour faire
en sorte que l’éducation en Afrique, depuis la
petite enfance jusqu’au niveau supérieur, soit et
demeure une priorité nationale, afin d’engager
les gouvernements, la société civile et le secteur
privé dans de partenariats stratégiques pouvant
générer une synergie dynamique d’actions, capable
de retenir toute l’attention de la communauté
internationale.
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
47
ZOOM
Réseau International pour l’éducation en situation d’urgence (INEE)
Favoriser lÊaccès de tous à une éducation de
qualité, sûre et pertinente en temps de crise
Éducation en situations d’urgence
Pourquoi l’éducation en
situation d’urgence?
L’éducation est un droit
humain fondamental pour
tous. Elle est essentielle pour
tous les enfants et particulièrement cruciale pour les
dizaines de millions d’enfants
et de jeunes affectés par les
conflits et les catastrophes,
que ces dernières soient dues
à l’homme ou naturelles.
48 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Pourtant, pour des millions
d’enfants affectés par les
désastres et les crises, le droit
à l’éducation reste une promesse non tenue:
• Environ 75 millions d’enfants
ne sont pas scolarisés dans
le monde entier, plus de la
moitié de ces enfants vivent
dans les Etats touchés par le
conflit. Des millions d’autres
vivent dans des situations touchées par des catastrophes
Mai 2015
naturelles.
• 20 millions de filles ne sont
pas scolarisées dans les zones
de conflit, et les filles ne représentent que 30% des réfugiés
inscrits à l’école secondaire.
• Le monde est confronté à
un déficit de 18 millions d’enseignants du primaire dans
la décennie à venir et les
ZOOM
zones qui ont le plus besoin
de personnel de l’éducation
sont les pays touchés par des
urgences et des catastrophes
Récemment encore, l’éducation était considérée comme
faisant partie d’un travail de
développement à plus long
terme plutôt que comme
une intervention nécessaire
pour répondre aux situations
d’urgence; l’aide humanitaire se limitait généralement
à la fourniture de nourriture,
d’abris, d’eau et d’assainissement et de soins de santé.
Cependant, vu que la durée
moyenne d’un conflit est de
10 ans et que les familles demeurent en moyenne 17 ans
dans un camp de réfugiés
ou de personne déplacées
internes (PDI), il est évident
qu’on ne peut pas attendre
l’instauration de périodes
plus stables pour commencer
l’éducation et que l’échec
de donner à l’éducation une
priorité dans les interventions
humanitaires rend des générations entières incultes, défavorisées, et mal préparées à
contribuer au relèvement de
leur société. Un nombre croissant de preuves sur le rôle que
l’éducation peut fournir tant
pour sauver des vies que pour
donner des moyens durables
d’existence a entraîné un
changement dans les mentalités. On considère maintenant qu’il est crucial d’inclure
l’éducation dans la planification et la mise en œuvre des
interventions humanitaires.
L’éducation protège
Dans les situations d’urgence, une éducation de
qualité fournit une protection physique, psychosociale
et cognitive qui peut à la
fois aider à vivre et à sauver
des vies. L’éducation atténue l’impact psychosocial
causé par un conflit ou une
catastrophe en donnant une
impression de routine, de stabilité, de structure et d’espoir
pour l’avenir. Une éducation
de qualité sauve des vies en
apportant une protection
physique contre les dangers
et l’exploitation d’un environnement de crise. Quand
un apprenant se trouve dans
un environnement d’apprentissage en milieu sûr, il risque
moins d’être exploité sexuellement ou économiquement
ou exposé à d’autres risques,
comme un mariage précoce
ou forcé, le recrutement dans
des groupes armés ou des
forces armées ou le crime organisé. De plus, l’éducation
peut transmettre des informations vitales pour renforcer
les compétences de survie
fondamentales et les stratégies d’adaptation. Il peut
s’agir, par exemple, d’informations sur la manière d’éviter les mines terrestres, de se
protéger des abus sexuels,
d’éviter l’infection par le VIH
et d’avoir accès à des soins
médicaux ou à de la nourriture. L’éducation en situations d’urgence offre également une protection sur le
plan cognitif en soutenant le
développement intellectuel
à travers l’enseignement de
la littératie, de la numératie
et des méthodes d’études.
Une éducation de qualité
contribue directement à la
stabilité sociale, économique
et politique des sociétés. Elle
participe à réduire le risque
de conflit violent en renforçant la cohésion sociale et
en contribuant à la résolution
des conflits et à l’édification
de la paix.
L’éducation est un levier pour
l’obtention des autres droits
Tous les individus ont un droit
à l’éducation, et ceux qui
sont touchés par des situa-
tions d’urgence ne font pas
exception, même pendant
un conflit et les catastrophes
naturelles. L’éducation est
un droit clairement défini
dans un grand nombre de
déclarations et de traités
internationaux, tels que la
Déclaration universelle des
droits de l’homme (1948) et la
Convention relative aux droits
de l’enfant (1989). En outre,
l’éducation est un levier pour
l’obtention des autres droits.
L’éducation fournit les compétences dont ont besoin les
personnes pour réaliser tout
leur potentiel et exercer leurs
autres droits fondamentaux,
comme le droit à la vie et à
la santé.
Un réfugié soudanais au
Tchad, en décrivant l’importance vitale de l’éducation aux réfugiés dans les
situations de crise, a déclaré:
«Dans cette guerre, notre
bétail a été enlevé par les
Janjawids et nous avons été
contraints de fuir notre pays.
Nous avons dû abandonner
l’ensemble de nos biens. La
seule chose que nous avons
pu transporter avec nous,
c’est ce qu’il avait dans nos
têtes, ce que nous avons appris - notre éducation. L’éducation est la seule chose qui
ne peut pas nous être volé
et sur laquelle nous pouvons
bâtir une vie meilleure pour
nos enfants. «(Interview menée par la Women’sRefugee
Commission dans camp de
réfugiés de Breijing, à l’Est du
Tchad, 2005).
L’éducation comme une
opportunité de « reconstruire
en mieux » pour une société
pacifique et prospère
En
situations
d’urgence,
une aide accrue et des programmes novateurs offrent
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
49
ZOOM
des possibilités pour “reconstruire en mieux » des systèmes
d’éducation de meilleure
qualité et pour améliorer la
qualité et l’accès à l’éducation. Les crises peuvent être
pour les autorités locales, les
communautés et les parties
prenantes
internationales
une occasion de travailler
ensemble à la transformation sociale en créant des
systèmes et des structures
d’éducation plus équitables.
Les groupes qui sont souvent
exclus, comme les jeunes enfants, les filles, les adolescents,
les enfants handicapés, les
réfugiés ou les personnes déplacées à l’intérieur de leur
pays (PDIP) peuvent profiter
d’occasions pour une éducation réussie. Les crises sont
une occasion d’enseigner
à tous les membres d’une
communauté de nouvelles
compétences et de nouvelles valeurs : par exemple,
l’importance de l’éducation
inclusive, de la participation
et de la tolérance, la résolution des conflits, les droits humains, le respect de l’environnement et la prévention des
catastrophes. Ces fenêtres
d’opportunité sont appelées
à être utilisées pour promouvoir des systèmes éducatifs
plus équitables, en voie vers
des sociétés plus équitables.
À quoi ressemble l’éducation en situations d’urgence?
Les communautés accordent
la priorité à l’éducation
qu’elles considèrent comme
un moyen de survie. Lors
d’une urgence, les communautés elles-mêmes démarrent souvent des activités
éducatives. Cependant, il est
difficile de maintenir de telles
activités en situations de crise
lorsque la capacité locale et
les ressources sont minimales.
Bien qu’il n’y ait pas deux ré-
50 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
ponses identiques, une intervention éducative inclut souvent certains éléments. Ainsi,
des activités récréatives sont
fréquemment appréciées par
les enfants pendant et après
une situation d’urgence et,
par conséquent, il est essentiel d’organiser des jeux et
des activités récréatives et de
distribuer des fournitures qui
soient adaptées au niveau
culturel. Il est également crucial d’établir l’espace au sein
duquel l’éducation sera fournie : cela peut être sous la
forme d’un abri temporaire
fabriqué à partir de matériaux locaux, d’une tente ou
d’un autre type d’abri. Des
personnes sont nécessaires
pour s’occuper des enfants
et leur fournir un enseignement: elles peuvent avoir
besoin d’une formation, de
soutien et de supervision. Souvent, du matériel d’enseignement et d’apprentissage ainsi
que des fournitures scolaires
indispensables sont nécessaires afin de faire fonctionner les classes, d’impliquer les
enfants dans leurs activités
d’apprentissage et de permettre aux enseignants d’enseigner avec un minimum de
stress. Les enfants et les enseignants doivent avoir accès à
une quantité d’eau et à des
installations sanitaires convenables, ces dernières devant
être séparées pour les enseignants et les étudiants et les
garçons et les filles.
Les écoles et autres espaces
d’apprentissage
peuvent
être un point de départ
pour la fourniture d’un appui
essentiel dépassant le seul
secteur de l’éducation, par
exemple dans les domaines
de la protection, de la nutrition, de l’eau et de l’assainissement et des services de
santé. La coordination entre
les personnes qui travaillent
dans le secteur de l’éducation et les autres secteurs de
Mai 2015
la réponse humanitaire est
cruciale pour établir des espaces sûrs et adaptés où les
enfants apprennent, jouent,
retrouvent un sentiment de
normalité et peuvent accéder ou être orientés vers des
services vitaux.
Le site web de l’INEE présente
un nombre varié de photographies de l’éducation en
situations d’urgence. Nous
vous encourageons à parcourir notre site Web afin de
mieux comprendre, grâce
au visuel, le travail entrepris
par les membres du réseau.
Si vous souhaitez partager
en ligne vos propres photos,
n’hésitez pas à nous les soumettre à : network@ineesite.
org
Défis et opportunités
stratégiques
En 2007, l’INEE a entrepris un
processus de planification
stratégique afin d’identifier
les principaux défis et opportunités dans le domaine
de l’éducation en situations
d’urgence, et de déterminer les principales activités
devant être entreprises par le
réseau. Si vous souhaitez lire
le Plan stratégique complet
2008-2010 de l’INEE, veuillez cliquer ici. Les défis et les
opportunités stratégiques qui
suivent ont été identifiés plus
récemment dans le cadre
d’un document d’information de l’ONU préparé pour
le débat général sur l’éducation en situations d’urgence,
et fournissent un aperçu utile
de certaines des questions
clés auxquelles le terrain est
actuellement confronté.
Le besoin d’un environnement éducatif sûr et protecteur
Les attaques directes ou effectuées sans discrimination
Une éducation inclusive
et pertinente en situations
d’urgence
Les crises peuvent être pour
les autorités locales, les communautés et les parties prenantes internationales une
occasion de « reconstruire
en mieux » et de travailler ensemble à la transformation sociale en créant des systèmes
et des structures d’éducation
plus équitables. Ces derniers
permettent aux groupes qui
sont souvent exclus, comme
les jeunes enfants, les filles, les
adolescents, les enfants handicapés, les réfugiés ou les
personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, d’aller à
l’école, et de ce fait, d’améliorer l’accès à l’éducation
pour tous.
L’éducation en situations
d’urgence doit aussi fournir
aux jeunes des compétences
professionnelles et des programmes de formation professionnelle qui sont axés sur
le marché et conduisent à
des possibilités d’emploi durables. L’éducation pour les
compétences nécessaires à
la vie courante est essentielle,
tout comme la formation en
techniques de communication, littératie financière, sensibilisation au VIH/ Sida, développement du leadership et
médiation des conflits.
La prévention, la préparation et l’intervention
Dans les situations d’urgence,
un manque de coordination
entre les gouvernements, les
communautés et une myriade d’acteurs non gouvernementaux fait souvent obstacle à l’accès à l’éducation
de qualité et à sa poursuite
depuis la phase de l’assistance humanitaire jusqu’à la
phase de développement.
L’inclusion de l’éducation au
sein de l’initiative Cluster du
Comité permanent interorganisations (CPI) de l’ONU
est une réalisation importante
car elle indique la reconnaissance par la communauté
internationale du rôle crucial
que joue l’éducation dans la
réponse humanitaire. Co-dirigé par l’UNICEF et Save the
Children Alliance, le Cluster
représente un engagement
important en faveur de la
ZOOM
sur les installations scolaires,
les enfants et les enseignants
qui fréquentent l’école sont
communes partout dans le
monde malgré le fait que les
écoles soient protégées en
vertu d’une série de conventions internationales et du droit
international humanitaire. Les
élèves, les enseignants et le
personnel administratif sont
les cibles d’intimidation, du
recrutement et de l’endoctrinement, et les locaux scolaires sont souvent endommagés, détruits ou occupés par
les forces combattantes dans
des contextes de conflit et/
ou utilisés comme abris en cas
de déplacement. Pour que
les élèves et les enseignants
puissent accéder à l’éducation en situation d’urgence,
les écoles - et les routes y
menant - doivent être à l’abri
des attaques, y compris du
recrutement forcé, des enlèvements et de la violence
sexuelle. De nombreuses
actions doivent être prises
pour réduire l’incidence des
attaques visant l’éducation
et pour mettre fin à l’impunité pour les personnes et les
groupes armés qui attaquent
les écoles, les élèves, les enseignants et les travailleurs
humanitaires. En outre, il est
nécessaire de construire des
structures scolaires qui soient
sûres et capables de protéger le bien-être physique des
apprenants.
prévisibilité, préparation, politique et coordination dans le
domaine de l’éducation en
situations d’urgence. Le travail du Cluster éducation du
CPI sert à renforcer les capacités et la préparation du personnel humanitaire et des autorités gouvernementales à
planifier, coordonner et gérer
les programmes éducatifs de
qualité en cas d’urgence. Le
Cluster éducation du CPI est
un mécanisme clé de coordination qui aide les États à
définir les besoins éducatifs
en situations d’urgence et à
y répondre conjointement de
façon coordonnée.
Financement
L’éducation dans les États fragiles et ceux touchés par le
conflit souffre d’un sous-financement notable : ces pays
reçoivent près de 4 fois moins
d’aide à l’éducation de base
par enfant en âge d’aller à
l’école primaire que les autres
pays à faible revenu. En outre,
des liens efficaces entre les
politiques et le financement
de l’assistance humanitaire
et ceux de l’aide au développement est difficile à établir
pour les donateurs. En conséquence, l’éducation dans les
situations d’urgence et de reconstruction précoce tombe
souvent à travers les mailles
du filet. La création d’un Cluster éducation du CPI comme
un moyen d’améliorer la prévisibilité, la qualité, le partenariat et la coordination doit
être compensé par la mise à
disposition des ressources nécessaires pour relever les défis
énormes auxquels font face
les personnes qui travaillent
pour fournir une éducation en
temps de crise.
http://www.ineesite.org/
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51
REFLEXION
RENDEMENT ET EFFICACITE
DE L’EDUCATION DE BASE 50
Par Komlavi
Francisco
SEDDOH
Ancien ministre,
Unesco
Le sujet que j’étais invité à traiter est le suivant : Rendement et efficacité de l’éducation de base.
Efficacité et rendement par rapport à quoi ?
C’est la raison pour laquelle je vous ai proposé
une définition de l’éducation de base.
Elle a été faite par l’Unesco en 1950, ce qui montre que le problème ne date pas d’aujourd’hui.
Déjà à cette époque, on voit le contenu que
l’on souhaitait donner à l’éducation de base : «
comprendre, l’art de penser, de communiquer
sa pensée, lire, écrire, parler, les techniques professionnelles (agriculture, élevage, construction d’habitations), enseignement ménager,
52
52 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
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2015
Mai
les techniques qui permettent l’expression,
l’éducation pour la santé grâce à l’hygiène, la
connaissance et l’intelligence du milieu physique et du milieu humain, la connaissance des
autres parties du monde, le développement de
qualités propres à permettre aux hommes de
vivre dans un monde moderne, le développement spirituel, moral, la croyance des valeurs
morales et l’habitude d’y conformer sa conduite. » Si on avait des systèmes éducatifs en Afrique qui respectent ces normes, il n’y aurait pas
de problèmes pour l’éducation de base.
Un deuxième repère est la déclaration de Dakar avec ses six objectifs principaux:
− Améliorer l’éducation de la première enfance ;
Le taux d’analphabétisation
est élevé (plus de 50 % dans
beaucoup de pays). C’est en
Afrique que l’on trouve le plus
grand nombre de pays (dixsept sur les vingt-cinq) dont le
taux d’analphabétisation est
supérieur à 50 %. L’espérance
de vie scolaire est faible : quatre années dans beaucoup de
pays, particulièrement dans
les zones de conflit. Plus de la
moitié des élèves inscrits n’atteint pas la cinquième année.
La pertinence de l’apprentissage est faible. L’objectif fixé
à Jomtien d’atteindre, pour
80 % des apprenants, le niveau de compétence minimale dans trois domaines (vie
courante, lecture et écriture,
mathématiques) n’a jamais
été atteint. L’utilisation des
connaissances pour des situations concrètes et la résolution
de problèmes reste extrêmement difficile pour les élèves
d’Afrique. L’accès à la formation professionnelle et technique reste également peu
développé : moins de 10 %
des élèves de l’enseignement
secondaire fréquente ce secteur. Il y a beaucoup d’expériences en dehors des institutions formelles. On constate
aussi une insuffisance de la
coordination de l’aide des
partenaires
internationaux,
techniques et financiers.
Que dire de la qualité et de
l’efficacité de la formation ?
Le curriculum et les méthodes
pédagogiques sont inadaptés.
Le matériel didactique est insuffisant. Cela a été dit ce matin. Un livre pour dix ou quinze
élèves. Loin de l’objectif d’un
livre par étudiant fixé pour l’an
2000.
Il y a un pourcentage élevé
de maîtres dépourvus de formation, ou insuffisamment
formés. Plusieurs formules ont
été utilisées : les maîtres-instituteurs, les maîtres auxiliaires,
les moniteurs de village. Elles
ont leurs inconvénients et leurs
avantages.
Le taux de redoublement est
très élevé (23 % pour les pays
francophones, 7 % pour les
pays anglophones, d’après
les chiffres de la CONFEMEN).
La prise en compte des besoins éducatifs spéciaux, qui
fait partie de l’éducation de
base, est peu considérée.
D’après la déclaration de
Salamanque, « les personnes
ayant des besoins éducatifs
spéciaux doivent pouvoir accéder aux écoles ordinaires
qui doivent les intégrer dans
un système centré sur l’enfant,
en étant capables de répondre à leurs besoins.
Ces écoles ordinaires ont
donc une orientation intégratrice et constituent le moyen
le plus efficace de combattre
les attitudes discriminatoires
en créant des communautés
accueillantes et en édifiant
une société intégratrice en
atteignant l’objectif de l’éducation pour tous ». C’est l’objectif de Salamanque qui est
peu utilisé dans l’éducation
en Afrique. Il y a très peu de
systèmes éducatifs qui prennent réellement en compte le
sort des handicapés.
Un autre problème qui n’a
pas été évoqué ce matin est
le cas des enfants en âge non
scolaire. La prise en compte
de la période préscolaire est
peu développée. Pourquoi ?
Les gouvernements considèrent que l’âge de la scolarité
étant de six ans, le préscolaire est considéré comme un
luxe et réservé à une minorité.
L’accès en est réservé aux catégories les plus privilégiées,
alors que l’on a entendu ce
matin tous les bienfaits que
l’on peut attendre à commencer l’éducation le plus tôt
possible.
La coopération avec l’éducation non scolaire et périscolaire est faible. Par exemple,
l’éducation informelle (famille, jeux, bibliothèque, éducation de masse) n’est pas
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53
REFLEXION
− faire en sorte que, en 2015,
tous les enfants, et les filles, en
difficulté qui appartiennent
aux minorités ethniques, aient
la possibilité d’accéder à
l’enseignement primaire ;
− répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes en assurant un accès équitable, en
ayant pour objet l’acquisition
de connaissances ainsi que
de compétences nécessaires
à la vie courante ;
− améliorer de 50 % le niveau
d’alphabétisation,
notamment des femmes, d’ici à
2015 ;
− éliminer les disparités entre
sexes dans l’enseignement
primaire ;
− améliorer, sur tous les aspects, la qualité de l’éducation dans un souci d’excellence et de façon à obtenir, pour
tous, des résultats d’apprentissage reconnus et quantifiables.
Voilà quelques repères que
nous avons à notre disposition
quand il s’agit de définir les
objectifs visés par l’éducation
de base.
Un autre document est le plan
à moyen terme de l’Unesco. Il
fixe les priorités dans le domaine des problèmes cruciaux
à résoudre, notamment par
l’éducation :
− réduire l’extrême pauvreté;
− égalité entre les sexes ;
− réduire la mortalité infantile
et post-infantile, la mortalité
maternelle, la santé génésique ;
− contribuer à l’environnement.
Tous ces problèmes devaient
faire partie de l’éducation de
base, de ses programmes et
de son organisation. Nous savons que ce n’est pas le cas.
Voyons brièvement quel peut
être l’état des lieux en Afrique. Beaucoup de choses
ont déjà été dites. Les progrès
sont lents.
Les effectifs sont pléthoriques,
surtout en zone urbaine. Il y a
des disparités entre les zones
urbaines et zones rurales. La
scolarité des filles est faible.
REFLEXION
véritablement
intégrée dans l’apprentissage scolaire. L’éducation périscolaire (les
classes d’alphabétisation, les programmes
de formation professionnelle) est laissée
de côté. Souvent, elle
n’est même pas sous
la responsabilité des
ministères de l’Éducation, mais sous celle
des ministères de la
Santé ou des Affaires
sociales.
L’éducation permanente est la clé de
la réussite, avec un
monde en pleine mutation.
Tous les moyens éducatifs doivent être utilisés. L’éducation ne
doit pas seulement
être limitée à l’âge
scolaire. Elle doit aller depuis l’enfance
jusqu’à l’âge adulte.
La diversité et la complexité des moyens
d’apprentissage
fondamentaux
des
enfants, des adolescents, des adultes, et
l’évolution de ces besoins
nécessitent d’élargir et de
constamment redéfinir les
champs de l’éducation
de base afin de prendre
en compte les éléments
suivants :
− L’apprentissage doit
commencer dès la naissance.
− Le principal système
de formation assurant
l’éducation de base des
enfants, en dehors de la
famille, c’est l’école élémentaire ou primaire.
Cette école doit être universelle et apporter une
réponse aux besoins éducatifs fondamentaux de
tous les enfants, tout en tenant compte de la culture
et de besoins de la communauté.
− Les besoins d’apprentissages
fondamentaux
des adolescents et des
adultes sont variés. Il
convient, pour les satisfaire de recourir à des systèmes de formation divers
(programmes d’alphabétisation, formation professionnelle et apprentissage
d’un métier, programmes
d’éducation concernant
la santé, la nutrition, la
population, les techniques
agricoles,
l’environnement, la vie familiale).
Tous les instruments, tous
les canaux d’information
et d’action disponibles
doivent être mis à contribution pour aider à transmettre les connaissances
essentielles. Ces différents
éléments doivent constituer un système intégré
et être complémentaires
en se renforçant mutuellement pour contribuer à la
mise en place et au développement des possibilités
d’éducation permanente.
Je termine par quelques
suggestions.
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Que dire d’abord du rendement ?
En comparant l’état des lieux, tel
que nous l’avons vu, et les objectifs fixés, il est évident que le rendement est faible. L’efficacité interne
est extrêmement faible. Cela a été
dit avant moi. Un élève met près de
dix ou douze ans pour faire le cycle
du primaire, ce qui a une répercussion sur le coût. Nous n’y revenons
pas. Mais, également, l’efficacité
externe est faible. L’apprentissage
scolaire est souvent déconnecté
des besoins du milieu, tel que nous
avons pu le voir.
Les priorités consistent d’abord à
améliorer l’accès, en utilisant tous
les modes d’utilisation de classes
(classes multigrades, classes à
double flux). Toutes les possibilités
doivent être utilisées pour donner le
plus de chances aux élèves, aussi
bien en zone urbaine qu’en zone
rurale.
Il faut améliorer la formation et le
statut des enseignants. Les écoles
normales sont nécessaires. Il faut
les maintenir en vie. Il faut que ces
écoles soient des institutions de formation et de recherches. Il y a des
maîtres auxiliaires pour aider les
maîtres qualifiés, dans le cas d’effectifs pléthoriques. Le recrutement
par les communautés locales existe,
ainsi que l’existence de maîtres volontaires. Cela pose des problèmes.
On a même dit que cela avait pu
avoir un impact sur les résultats scolaires. Les écoles de village, en rapprochant l’école du milieu, posent
le problème de la qualité parce
que les recrutements ne tenaient
pas compte d’un critère minimum
de formation. Dans mon pays, nous
avons été amenés à fermer ces
écoles de village et à éviter qu’elles
continuent de proliférer.
Il faut mettre en place une politique
de formation permanente. Il faut utiliser l’éducation non formelle, adopter des mesures contre les inégalités,
en particulier, des mesures pour favoriser l’accès des filles et des handicapés. Le lien entre l’éducation de
base et la formation professionnelle
est nécessaire pour faire naître de
− L’importance de la formation initiale et continue
des professionnels deb
l’éducation, en particulier
les chefs d’établissement,
comme un élément déterminant d’un processus de
refondation.
Cette communauté politique a affirmé la priorité
que représente l’éducation de base.
Elle a chargé le sommet
francophone de porter une
attention particulière sur ce
dossier. Je pense que cela
a été le cas à Beyrouth.
Pour terminer, je voudrais
dire que, si nous considérons les indicateurs classiques, nous pouvons dire
que l’éducation a un rendement faible et qu’elle
est inefficace. Mais nous
devons ne pas perdre de
vue qu’il y a des résultats
et des effets non mesurables que l’éducation
apporte en Afrique. Il y a
notamment un impact sur
la qualité et le rendement
de la production dans le
milieu agricole. Cela a été
dit. Il y a aussi une meilleure
compréhension des problèmes de la démocratie.
L’éducation est le meilleur
moyen de réguler la démocratie et son développement anarchique. On
assiste à l’amélioration et à
l’utilisation d’outils de production adaptés à notre
monde actuel. L’éducation aux droits de l’homme
et à la démocratie donne
la dignité aux citoyens. Enfin, le rôle ultime de l’école,
en tant que lieu d’intégration sociale, lieu de compréhension internationale,
en ces temps de difficultés
et de crises diverses, de
luttes entre les ethnies, est
ce que nous devons absolument prendre en compte
parce que c’est en mettant au cœur du système
éducatif les valeurs que
nous ferons de ces écoles
des institutions acceptées
et au service du développement de nos pays.
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Mai 2015
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REFLEXION
meilleures relations entre
l’école et le milieu. Il faut
réformer les programmes
et les méthodes pédagogiques en mettant l’élève
au centre du processus
pédagogique.
Le problème des langues
nationales a été évoqué
ce matin. Il se pose dans de
nombreux pays. Certains
pays, comme le Mali, ont
une expérience de convergence qui fonctionne.
D’autres pays ont des expériences moins heureuses
parce qu’il n’existe pas
de maîtres pour enseigner
ces langues nationales. Les
expériences de les former
ont souvent été un échec,
bien que nous sachions
que l’apprentissage par les
langues donnent de meilleurs résultats.
Il faut promouvoir un engagement politique en
faveur de l’éducation et
faire de l’école un outil de
développement.
J’ai voulu terminer mon
exposé en vous rappelant
que toutes ces considérations ont été prises en
compte par la Conférence
des ministres de l’Éducation (CONFEMEN) qui est
une conférence toujours
vivante. Dans sa dernière
réunion à Bamako, cette
Conférence, qui a préparé
le sommet de Beyrouth, a
attiré l’attention des États
membres sur les priorités
que représentent les principaux problèmes que nous
venons d’évoquer et, notamment :
− La poursuite des politiques visant à donner aux
classes des manuels scolaires adaptés tout en contribuant à développer les
capacités éditoriales.
− L’intensification des activités visant au développement des curriculum et
à leur harmonisation au niveau régional.
− L’intégration de l’éducation à la citoyenneté démocratique, à la santé et à
l’environnement.
ACTU-AFRIQUE
COTE D’IVOIRE
Sept établissements scolaires entrent
dans la Génération Numérique
Dans le cadre de son projet Génération Numérique, la Fondation
MTN Côte d’Ivoire a équipé sept (7) établissements d’enseignement
secondaire de 7 salles multimédias connectées à internet.
L
e don d’une valeur totale
de 108 728 216 FCFA est
composé de 105 ordinateurs
neufs. La cérémonie de remise a
eu lieu le jeudi 30 Avril 2015 dans
les locaux du Lycée Municipal 1
aux environs de 14 heures. Elle
56 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
a réuni une foule nombreuse
dont les autorités municipales
de la Commune d’Attécoubé,
les représentants des Ministères
et les Chefs des sept (7) établis
ACTU-AFRIQUE
COTE D’IVOIRE
sements bénéficiaires que sont :
• Le lycée municipal 1 d’Attecoubé
• Le lycée municipal 2 de
Koumassi
• Le lycée municipal 1 Gadié
Pierre de Yopougon
• Le lycée municipal de PortBouet
• Le lycée Mamie Faitai de
Bingerville
• Le lycée moderne Tiapani
Dominique de Dabou
• Le collège moderne Abobo PK 18
Dans son discours de bienvenue,
le maire de la commune d’Attecoubé s’est dit heureux de
savoir qu’un établissement de
sa commune est l’un des heureux bénéficiaires. Il a remercié
la Fondation MTN Côte d’Ivoire
pour tout ce qu’elle fait pour la
population de la Côte d’Ivoire
et principalement pour l’éducation de la jeunesse.
Lors de son intervention, Mme le
proviseur du Lycée Mamie Faitai
de Bingerville représentante des
sept (7) établissements bénéficiaires a demandé la faveur de
DIEU sur la vie du personnel de
MTN et a promis, au nom de ses
collègues, de faire bon usage
de tous ces dons.
Mr Yigo THIAM, Président du
conseil de gestion de la fondation MTN Côte d’Ivoire a déclaré dans son allocution qu’« en
2014, dans le cadre dudit programme, 39 salles multimédias
équipées ont été offertes aux
établissements d’enseignement
secondaire aussi bien publics
que privés, 2 salles universitaires
ont été aménagées et équipées
à l’UFR des Sciences Médicales
de Cocody et à l’université Alassane Ouattara de Bouaké pour
un investissement de 387 198 514
FCFA »
Bi Sehi Antoine MIAN
TICEDUFORUM
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ACTU-AFRIQUE
RD CONGO
Les visites à Gemena et à Goma montrent les
espoirs et les défis de l’éducation en RDC
Par une chaude journée à l’extérieur de Gemena, la capitale de la province de l’Equateur dans le nord-ouest de la République démocratique du
Congo, un groupe d’enfants âgés de 6 à 10 ans jouent une pièce qui fait
éclater de rire et de plaisir une centaine de spectateurs.
U
ne fillette aux cheveux en tresses serrées,
attachées en queue de cheval, porte
la chemise blanche impeccable et la
jupe bleu foncé de son uniforme scolaire. Elle
joue le rôle d’Alice Albright, Directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation.
Un petit garçon avec un élégant costume
sombre et des chaussures brillantes joue Maker Mwangu Famba, Ministre de l’éducation
de la RDC, portant des lunettes semblables à
celles du Ministre. Autour d’eux, d’autres en58 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
Mai 2015
fants jouent les autres rôles : gouverneur de la
province, commissaire à l’éducation, directeur de l’école, enseignants, parents, élèves,
et même de l’interprète !
Une école flambant neuve
Les enfants jouent une scène qu’ils avaient
observée un an auparavant, lorsque le Mi-
nistre et Alice Albright étaient venus à Gemena pour poser la première pierre de leur
toute nouvelle école. Le bâtiment original
de l’école primaire de Kanzi avait des murs
de terre et un toit de chaume. Il y avait une
fuite d’eau à l’intérieur quand il pleuvait.
Un an plus tard, deux nouveaux bâtiments
avec des murs en ciment et des toits en tôle
abritent six classes, allant de la 1ère à la 6ème
année. Les bâtiments ont été construits dans
le cadre du financement de 100 millions de
dollars US du Partenariat mondial pour l’éducation.
Les salles de classe sont fraîchement peintes
et ont des rangées de nouveaux pupitres
bien alignées. Les enfants ont reçu de nouveaux manuels scolaires pour le français, les
mathématiques, les sciences et l’éducation
civique. Les ballons de football distribués
l’année dernière sont présentés fièrement par plusieurs
équipes en maillots rouges et
bleus qui ont couru le long
de nos voitures quand nous
sommes arrivés.
C’est un jour de fête à Gemena. Nous ressentons l’énergie
et la joie de la communauté alors qu’ils célèbrent leur
nouvelle école, et nous partageons leur espoir que ces
meilleures conditions scolaires
sont un pas en avant vers un
meilleur apprentissage.
région au cours des dernières décennies.
L’école primaire de Mboga se trouve au
bord d’un chemin rocailleux à la périphérie
de Goma. Pendant le conflit, l’école a été
complètement détruite, mais aujourd’hui, ses
bâtiments sont bien aménagés avec de jolis
pupitres et des tableaux propres. Les comités
d’accueil des différentes écoles à proximité,
avec les enfants qui chantent pendant que
leurs enseignants les dirigent, sont tout aussi
beaux qu’à Gemena.
Mais en regardant les visages de ces enfants
autour de nous, je ne vois pas beaucoup de
sourires et les regards sont sévères. Il est facile
de voir que les habitants de Goma, en particulier ses enfants, ont connu le pire de ce
que la vie peut apporter.
Les difficultés de coût et de qualité à l’école
Les contrastes d’un vaste
pays
L’atterrissage à Goma le lendemain nous montre un paysage très différent, non seulement géographiquement, mais aussi dans
son système éducatif.
Goma, la capitale du Nord-Kivu, est située
sur les rives du lac Kivu, à la frontière avec le
Rwanda. La ville a connu sa part de catastrophes naturelles : le volcan Nyiragongo, qui
est à proximité et toujours actif, a laissé une
longue traînée de roches de lave noire après
son éruption en 2002, détruisant une partie
de la ville. Les conflits impliquant les pays
voisins et les groupes rebelles ont ravagé la
primaire Mboga
Nous avons assisté à une leçon dans une
classe de 3ème année, sous la direction de
l’enseignant Jean-Paul Niyibizi. Les garçons et
les filles se ressemblent, des cheveux coupés
ras et les mêmes uniformes avec une chemise blanche et un pantalon bleu marine.
On dirait que les filles essayent de se cacher.
Les enfants suivent de près les instructions de
EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
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ACTU-AFRIQUE
RD CONGO
ACTU-AFRIQUE
RD CONGO
leur maître, levant la main pour répondre aux
questions, applaudissant en rythme pour féliciter une bonne réponse, mais les questions
posées sont très simples, relevant davantage
du niveau d’élèves de maternelle.
L’école primaire de Mboga accueille 363 élèves, dont 150 sont orphelins. Il y a 11 classes,
de la 1ère à la 6ème année. L’école commence à sept heures du matin et se termine à
12h35. L’école emploie 10 enseignants, mais
trois d’entre eux ne sont pas rémunérés. C’est
un problème commun en RDC, où les parents doivent souvent contribuer aux frais de
fonctionnement de l’école car le budget de
l’éducation est insuffisant pour couvrir toutes
les dépenses.
Juste à l’extérieur de la salle de classe de
3ème année, nous recontrons Tegera, un garçon de 12 ans qui n’en paraît pas plus de 8. Il
fréquente une école à proximité et parle anglais car, depuis la perte de sa famille pendant le conflit, il a passé du temps avec les
soldats de la force du maintien de la paix des
Nations Unies, la MONUSCO. Il vit maintenant
avec une famille d’accueil et dit qu’il veut
être professeur quand il sera grand. Tegera
s’accroche à son professeur, Matthieu Nyota,
mais je ne suis pas certaine que ce garçon
pourra réaliser son rêve.
Le choix de l’espoir malgré les défis
immenses
Les deux visites m’ont laissée pleine d’espoir
et en même temps inquiète. Les deux écoles
ont reçu un soutien grâce au financement
de 100 millions de dollars US que le Partenariat mondial a alloué à la RDC en 2013, et qui
se terminera en 2016: à Gemena, l’école a
été reconstruite et rénovée grâce au financement. À Goma et Gemena, les manuels
ont été achetés grâce au financement. Le
financement a été approuvé par le Conseil
du GPE en 2012 suite à l’approbation du plan
intérimaire pour le secteur de l’éducation de
la RDC par les partenaires de l’éducation du
pays.
En tout, le financement a déjà soutenu la distribution de plus de 20 millions de manuels
scolaires à travers le pays. La construction
d’écoles, la formation des enseignants et
le soutien à l’administration des écoles sont
concentrés dans les deux provinces cibles de
l’Équateur et du Kasaï Occidental.
Mais les enfants reçoivent une éducation encore médiocre et le taux d’achèvement de
l’école primaire, de 69% en moyenne, doit
être amélioré. L’école n’est pas encore totalement gratuite, malgré la loi adoptée par
le pays en 2010, et les parents doivent souvent en supporter les coûts, ou bien ne pas
envoyer leurs enfants à l’école.
Malgré ces défis, je choisis d’être optimiste et
de croire que la République démocratique du
Congo est sur la bonne voie quant à l’amélioration de son système éducatif, même si le
chemin est encore long.
60 EDUFORM AFRIQUE MAGAZINE EDITION
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La Banque mondiale soutient l’accès à un
enseignement préscolaire et secondaire de qualité
L
e Conseil des administrateurs de la Banque
mondiale a approuvé aujourd’hui un don de
l’Association internationale de développement (IDA)* pour améliorer l’accès à l’enseignement préscolaire et secondaire dans les régions
les plus défavorisées du Burkina Faso. Le projet
cherchera également à améliorer la qualité de
l’enseignement et de l’apprentissage dans l’ensemble du pays, en mettant l’accent sur les mathématiques, les sciences naturelles, l’informatique et les langues.
Le don approuvé aujourd’hui soutiendra le Projet
d’amélioration de l’accès et la qualité de l’éducation au Burkina Faso, dont le but est d’optimiser
les apprentissages scolaires mais aussi de renforcer les capacités institutionnelles du secteur.
« Ce projet contribuera à améliorer le niveau
d’éducation et les compétences des communautés les plus démunies du pays mais aussi à accroître les opportunités d’emploi afin de réduire la
pauvreté et relever les niveaux de vie de chacun
», explique Mercy Tembon, Représentante Résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso.
La diversité géographique du pays, sa faible densité de population et l’isolement des zones rurales
rendent l’accès aux programmes de développement de la petite enfance extrêmement difficile.
La qualité des moniteurs/trices et des ressources
pédagogiques laisse également à désirer, avec
un taux d’encadrement de 107 élèves pour un
moniteur/trice, loin du ratio considéré comme
meilleure pratique internationale, qui est de 15
pour 1. Le projet permettra de concevoir et déployer un programme d’enseignement interactif
audio, destiné aux enfants de 3-4 ans. Le faible
coût de ce dispositif, sa relative facilité de déploiement dans les zones isolées, et son aptitude à
offrir des contenus de qualité à un grand nombre
d’enfants, renforceront l’éducation de la petite
enfance au Burkina Faso.
«L’accès à l’enseignement secondaire est tout
aussi difficile qu’inégalitaire, comme conséquence d’une certaine négligence et manque d’investissement, » explique Adama Ouédraogo, le
chef d’équipe du projet. Ce projet apportera des
moyens financiers pour surmonter ces écueils et
permettre aux enfants d’accéder à un enseignement de qualité, indispensable pour soutenir la
croissance, offrir des opportunités d’accès à des
niveaux élevés de revenus, contribuant ainsi à
promouvoir l’égalité à travers tout le pays».
En raison des nombreux obstacles à surmonter, le
taux de scolarisation dans le secondaire est médiocre. Ainsi, les établissements sont en nombre
insuffisant, surtout en milieu rural, d’autant que
la plupart sont implantés trop loin des lieux d’habitation, de sorte que les parents rechignent à y
envoyer leurs enfants, par crainte pour leur sécurité. Le projet financera donc la construction et la
rénovation de 52 établissements publics et privés,
dont deux à vocation scientifique.
Par ailleurs, les parents retirent souvent leurs enfants de l’école avant la fin de l’année scolaire,
pour qu’ils participent aux activités qui aident les
familles à survivre. Mariées très jeunes ou enceintes sans l’avoir décidé, les filles décrochent ou ne
sont tout simplement pas scolarisées. Pour renforcer la scolarisation dans le secondaire, le projet
contribuera à réduire les coûts de scolarisation
supportés par les familles les plus démunies, en
soutenant les politiques de réduction des droits de
scolarité et en apportant des subventions aux élèves. En outre, un millier d’élèves, majoritairement
des filles issues de milieux modestes, recevront des
subsides pour couvrir les autres dépenses de scolarité.
Enfin, le projet mettra l’accent sur l’amélioration
de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, en particulier pour les mathématiques, les
sciences naturelles, l’informatique et les langues.
Les activités prévues concerneront l’appui à la réforme du curriculum, le renforcement de la formation initiale et continue des enseignants du secondaire et la fourniture d’équipements scientifiques,
de manuels scolaires et de supports didactiques.
En incitant les communautés à prendre part à la
gestion des activités scolaires et les établissements
à améliorer leurs prestations, ce projet contribuera
aussi à améliorer les résultats d’apprentissage.
* L’Association internationale de développement
(IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans
intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à
mettre en œuvre des programmes qui stimulent la
croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions
de vie des pauvres. L’IDA est l’un des principaux
bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du
monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 2,8
milliards de personnes vivant avec moins de deux
dollars par jour. Depuis sa création, l’IDA a soutenu
des activités dans 112 pays. Le volume annuel de
ses engagements est en constante augmentation
et a représenté en moyenne 18 milliards de dollars
au cours des trois dernières années, 50 % de ce
montant environ étant destiné à l’Afrique.
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ACTU-AFRIQUE
BURKINA FASO
ACTU-AFRIQUE
PARTENARIAT MONDIAL POUR L’EDUCATION
Votez pour l’éducation: Semaine mondiale d’action 2015
Les citoyens du monde entier se mobilisent pour
le droit à l’éducation
I
l y a quinze ans, le 26 avril 2000, le Forum
mondial sur l’éducation 2000 ouvrait à Dakar. À cette réunion, 164 gouvernements,
ainsi que des organismes multi 29 avril 2015
latéraux, organisations de la société civile et
autres acteurs de l’éducation, se sont engagés à réaliser l’éducation universelle de qualité d’ici 2015, grâce à la réalisation de six
objectifs de l’Éducation pour tous (EPT). Le 26
avril 2015 ne marque pas seulement le 15ème
anniversaire de ce forum, mais aussi le premier jour de la Semaine mondiale d’action
de l’éducation 2015 organisée par la Campagne mondiale pour l’éducation. Au cours
de cette semaine, les coalitions de la société
civile du monde entier mobilisent des millions
de citoyens pour demander à la fois que leurs
gouvernements répondent aux promesses
– toujours non tenues - qu’ils avaient prises
à Dakar en 2000, et qu’ils conviennent d’un
cadre et d’un ensemble d’engagements ambitieux pour l’éducation au-delà de 2015: en
bref, que leurs gouvernements « votent pour
l’éducation ».
2015, le moment de rendre des comptes et
de l’action
Il est urgent d’utiliser ce moment pour mettre
en évidence ce qui a été fait - ou pas - et d’exiger plus. Si les gouvernements s’engagent à
prendre des mesures sérieuses, les rêves des
jeunes comme Kalpana Kurmi de Sylhet au
Bangladesh pourront devenir réalité.
Kalpana est née en 2000, l’année de la promesse de l’éducation pour tous, mais elle a
été forcée d’abandonner l’école parce que
ses parents n’en avaient pas les moyens. Elle
dit: «Si je pouvais poursuivre mes études, je
voudrais devenir enseignante. J’ai toujours
rêvé qu’un jour, j’aiderai à éradiquer l’analphabétisme de la société, en particulier dans
notre communauté ». C’est aussi la vision à
laquelle le monde s’est engagé, mais qui n’a
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pas encore été atteinte.
La Campagne mondiale pour l’éducation
a été créée à Dakar pour fournir une plateforme unifiée des voix de la société civile.
Depuis, elle a grandi en mouvement mondial, en grande partie grâce à la volonté des
militants de la société civile du monde entier
à tenir leurs gouvernements responsables de
ces promesses.
Dans ce contexte, notre mouvement est
déterminé à utiliser cette année pour attirer
l’attention sur le travail inachevé des objectifs de l’EPT, à tirer les leçons des réussites et
des échecs de la réalisation de l’EPT, et à
s’assurer que le monde s’engage à un cadre
ambitieux, efficace, complet et fondé sur les
droits en matière d’éducation pour les 15 prochaines années.
Action mondiale des citoyens
Les activités de la
Semaine
mondiale
d’action prennent de
nombreuses
formes,
mais toutes visent à
s’assurer que la voix
et les perspectives des
citoyens soient entendues.
Certaines
coalitions
membres de la CME
présentent «rapports
parallèles» sur les progrès vers l’EPT depuis
2000, notamment par
exemple, le Foro por el
Derecho a la Educación au Chili et la Coalition de la Palestine
pour l’Education Pour
Tous. E-Net Philippines
a tenu des consultations de citoyens sur
les progrès de l’EPT, et
présentent ses conclusions sous la forme d’un
« tableau de bord » de
la société civile.
Beaucoup de coalitions se rassemblent et
communiquent à leurs gouvernements les aspirations descitoyens pour l’avenir de l’éducation: Colectivo de Educación para Todos
y Todas au Guatemala, par exemple, utilise
la radio communautaire pour accueillir des
discussions sur les progrès de l’éducation et
les besoins futurs. La Coalition nationale malgache de l’Education Pour Tous (CONAMEPT)
à Madagascartient des audiences publiques
sur les priorités de l’éducation des citoyens,
et anime une émission de télévision en direct
dans le but de sensibiliser davantage à la
date limite de 2015 et aux possibilités. LaCampagne nationale pour l’éducation au Népal
organise une conférence avec tous les partis
politiquesafin de discuter des priorités et des
actions post-2015.
Beaucoup de coalitions aident à travers les
écoles: les coalitions de la CME en Espagne,
au Danemark et au Royaume-Uni, par
exemple, soutiennent des milliers d’écoles
pour partager les leçons et pours’impliquer
dans les activités. L’action se passe aussi bien
dans la rue - comme les mobilisations communautaires organisées par la COSYDEP Sénégal - et en ligne - comme, par exemple, la
campagnedes médias sociaux par l’ONG du
Partenariat de l’éducation au Cambodge,
ou Hangout Google organisé par la CME des
États-Unis impliquant des étudiants aux EtatsUnis, au Sri Lanka et au Kazakhstan.
Beaucoup de coalitions de la CME - comme
CAMPE au Bangladesh- marquent l’anniversaire de Dakar en recueillant les histoires de
jeunes nés en 2000, en leur demandant de
réfléchir à la fois sur leurspropres expériences
éducatives, et sur leurs aspirations pour l’avenir. Tous demandent à leursgouvernements
de #vote4education au cours de cette année cruciale.
Votez pour l’éducation: un appel à l’action
Les 15 dernières années ont clairement montré que sécuriser l’éducation de qualité pour
tous n’est pas une tâche facile, mais reste
essentielle. Des consultations collectives au
sein des membres de la CME ont produit
un consensus auquel les gouvernements du
monde doivent convenir, basé sur les droits
et des objectifs complets, des buts et des
indicateurs. Et puis - pour activer un cadre
ambitieux en une réalité concrète - les gouvernements doivent fournir le financement
nécessaire, assurer des systèmes publics et
une gouvernance forts, s’ouvrir à la participation significative de la société civile, et se
concentrer de façon substantielle à la fois sur
l’équité et la qualité.
Cette semaine, des millions de citoyens du
monde entier demandent à leurs gouvernements de prendre ces mesures, rendant réalité, le rêve de Kalpana et de millions comme
elle. Les gouvernements doivent s’engager à
prendre des mesures concrètes maintenant,
pour faire en sorte que, aussi bien les enfants
que les adultes reçoivent leur droit à l’éducation, afin de donner la chance à tous de réaliser leur plein potentiel; les gouvernements
doivent voter pour l’éducation.
Caroline Pearce
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