WWW.EMOI.CH É P. 2-3 - - - - - COLIN VALLON - - ÉDITO - P. 6-7 - - P. 4-5 - - - CACY P. 10-11 - - P. 8-9 - M - - UN AIR DE RIEN - - - - - P. 12-13 - - - IDEM P. 14-15 - MUSIQUE - - O ÉMOI / MAGAZINE CULTUREL YVERDON-LES-BAINS ET RÉGION / 2015 250 OBJETS Parfois cachée la créativit jaillit là où o ne l’attend pas mais elle existe et palpite « J’aime l terre, ce que je vois me comble, et il m’arrive mêm de croire qu la ligne pur des cimes, l majesté de arbres, la viva cité du mouve ment de l’ea au fond d’u ravin, la grâc d’une façad d’église, puis qu’elles son si intenses, e des régions à des heures Quel Emoi ! Quel Emoi ? Un nouveau magazine annuel singulier par sa forme, familier par son fond, pour promouvoir les activités et le patrimoine culturels de toute une région. Objet artistique hors du commun, il se profile comme un marqueur original de ce qui bouillonne dans le Nord vaudois. Arrivé avec le printemps, Emoi sent bon le renouveau. Une fraîcheur piquante apportée par le jeune étudiant en arts appliqués qui a réalisé la maquette du magazine et un sens de l’innovation porté par les acteurs culturels de la région présents dans ses pages. Evocation non exhaustive de la richesse créative proposée dans le district du Jura-Nord vaudois, Emoi veut toucher plus que dire. Surprendre plus que conforter. Séduire plus qu’informer. Proposer une expérience. Arts plastiques et arts vivants Musique, théâtre, danse, littérature, art contemporain, patrimoine historique ou immatériel, les désirs des artistes d’ici s’épanouissent dans la plaine, sur les rives du lac, au pied du Jura, sur ses flancs, au creux de ses vallons, dans ses cités et aux sommets de ses montagnes. Novateurs, animés par de puissantes pulsions utopistes, les créateurs du Nord vaudois sont nombreux et donnent à voir le meilleur d’eux-mêmes au Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY ) , dans les musées et galeries de la région, sur les scènes des différentes salles de spectacles, sous chapiteau comme les ArTpenteurs, la compagnie de théâtre conventionnée par le canton et la cité thermale, et dans les rues lors de festivals ou de manifestations ponctuelles qui enflamment et égaient la population. S’inscrire dans la politique culturelle Réalisée par le Service de la culture de la ville d’Yverdon-lesBains, l’idée d’un magazine annuel parallèle aux informations régulières proposées par le site internet www.emoi.ch a interpellé bien au-delà des douves de son château. Elle s’appuie sur une ligne directrice visant à travailler en réseau et à inscrire sa politique culturelle dans le contexte de la région et du canton. Nathalie Saugy, municipale chargée de la culture, est partie à la rencontre de ses collègues des communes de Grandson, SainteCroix, Orbe, Vallorbe, Chavornay, Yvonand et Romainmôtier. Elle les a invités à créer ensemble un réseau dans le but d’échanger et de promouvoir l’offre culturelle émergeant du terreau régional. Une initiative saluée par la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon qui s’exprime dans ces pages en dialogue avec la postface de Nathalie Saugy. Des touches multicolores de créativité Choisis pour leur originalité et leur énergie créative, les invités d’Emoi ont émergé des intenses réflexions d’un comité éditorial. Premiers à apparaître dans ce premier Emoi, ils sont pionniers, mais pas uniques. D’autres artistes de la région, tout aussi talentueux, prendront la suite. Dans ce premier opus, il y a le pianiste et compositeur Colin Vallon dont la musique s’inspire notamment du paysage qui déroule ses ondulations autour d’Yverdon-les-Bains ou le sculpteur Etienne Krähenbühl qui travaille le fer pour le rendre aussi léger que la brume flottant sur le lac ou encore l’éditeur Bernard Campiche croisant la langue avec le chanteur et écrivain Michel Bühler. Une langue qui se retrouve dans des livres dont l’avenir se dessine à travers le projet de la Fondation Littérature en couleurs et celui de la nouvelle bibliothèque. Il y a aussi une esquisse des délires théâtraux drôlement surréalistes de la Compagnie Un Air de Rien, en résidence au Théâtre Benno Besson. Des traits de lumières sur le foisonnement de l’affiche du Théâtre de la Tournelle à Orbe ou sur les découvertes éclectiques du Théâtre l’Echandole qui entraîne parfois son public jusque dans les rues de la ville. Et au milieu, une carte se déploie Emoi veut émouvoir, mais pas seulement. Ce magazine de trentedeux pages forme un panorama fantastique à l’esthétique aussi onirique que conceptuelle. Il peut se lire ou se regarder. Se poser sur la table du salon ou s’accrocher à ses murs. Conçu comme une succession de tableaux de format A3 ou A2, il fait appel à tous nos sens. Nous pousse à sortir de nos zones de confort pour partir à la découverte. Le parfum de la région s’infiltrant imperceptiblement à travers les superbes photos du photographe Mario del Curto… Et au milieu, une carte claire, ludique, facile à lire qui crée le lien vers les lieux et acteurs culturels de la région en passant par le portail www.emoi.ch. Emoi se veut un médium qui pique la curiosité et sensibilise l’intérêt pour la culture de la région au-delà des frontières régionales. Passé, présent, futur Un clin d’œil à la musique classique avec le chef de l’Orchestre d’Yverdon-les-Bains, Christian Delafontaine, et aux musiques actuelles avec la présence de Park Stickney, harpiste américain virtuose installé dans un village de la région. Quelques notes sur les vingt ans de la salle de l’Amalgame et la naissance du label NoVa JaZz. Avec un focus sur le riche patrimoine de la région et les 250 ans du Musée d’Yverdon et région. Sans oublier un zoom sur l’aventure du cinéma, oscillant entre bas et haut. Et alors que le futur s’invite à Eburodunum en 2015 avec l’année du robot conçue autour de deux événements majeurs, la Finale suisse et la Coupe européenne de robotique à La Marive en mai et l’exposition Portrait-Robot de la Maison d’Ailleurs en juin, l’aventurier solaire Raphaël Domjan nous entraîne haut, très haut, dans la stratosphère avec son projet SolarStratos… Emoi, un magazine qui met la réalité à la hauteur du rêve. / Par Corinne Jaquiéry 2 / LIEN ·· ne peuven qu’avoir ét voulues, et pour notre bien. Cette harmonie a u sens, ces pay sages et ce espèces sont figés encore enchanté peut-être, un parole, il n s’agit que de regarder et d’écouter ave force pou que l’absolu se déclare, a bout de nos errements Ici, dans cette promesse, es donc le lieu… ÉMOI Yves Bonnefoy L’arrière-pay 3 / LUDIQUE INSOLITE EXPÉRIENCE ÉVOCATION CULTURE BEAU Parfois cach la créativi jaillit là où ne l’attend p mais elle exi et palpit « J’aime terre, ce q je vois comble, et m’arrive mê de croire q la ligne pu des cimes, majesté d arbres, la viv cité du mou ment de l’e au fond d’ ravin, la grâ d’une faça d’église, pu qu’elles so si intenses, des régio à des heur COLIN VALLON DANS UN SOUFFLE TRAVERSÉES DE BRUME ET FULGURANCES, LES ATMOSPHÈRES MUSICALES PROPOSÉES PAR LE PIANISTE YVERDONNOIS PORTENT VERS LES PROFONDEURS DE L’ÊTRE. EMOI / Vous avez grandi à Yverdon, en quoi cela influence-t-il votre musique ? COLIN VALLON / Peut-être dans ma recherche de simplicité. Je n’aime pas les fioritures et les chichis. Et aussi en termes de nature ou de paysage. J’habite en ville de Berne depuis longtemps, souvent la nature me manque. C’est dans celle qui entoure la région d’Yverdon que je me ressource le mieux. Ce sont mes racines. J’en ai besoin pour me sentir bien. E. / Comment la musique est-elle venue à vous ? C. V. / Ma mère a étudié l’orgue au conservatoire. La musique était présente à la maison. Il y avait un piano. Dès que j’ai été en âge de marcher, j’aimais aller appuyer sur les touches. A dix ans, j’ai commencé le piano à l’école de musique d’Yverdon. Malheureusement, j’ai une très bonne oreille : c’était plus facile de reproduire ce que j’entendais que de lire mes partitions. Conséquence, je n’ai jamais bien appris les notes. Plusieurs mois se sont passés avant que ma prof ne se rende compte de la supercherie. Finalement, un oncle qui aimait le blues m’a montré comment on pouvait improviser. Une révélation. Jouer de la musique sans qu’elle soit écrite me plaisait énormément. Colin Vallon / Conservatoire Yverdon-les-Bains / 9 novembre 2014 E. / C’est l’improvisation qui vous a mené au jazz ? C. V. / Quand j’ai découvert la liberté de jeu, j’ai totalement accroché. A partir de l’âge de 13 ans, je n’ai pas arrêté de jouer pour moi. Ensuite j’ai pris des cours avec Marc Ueter, un prof à qui je dois beaucoup. On a commencé avec du blues, puis il m’a montré d’autres accords plus jazz. Et là, je suis tombé dedans… E. / Comment envisagez-vous la musique ? C. V. / Je joue seul, en trio ou avec la chanteuse albanaise Elina Duni. Le trio porte mon nom car ce sont mes compositions, mais la musique se fabrique à trois. C’est un dialogue. Une forme de communication dans un échange intense entre musiciens et avec le public. Pour moi qui suis timide, c’est l’idéal. E. / Comment qualifieriez-vous votre musique. On la dit d’une sublime simplicité. Etes-vous d’accord ? C. V. / Mes compositions sont épurées pour que l’épaisseur se noue dans l’instant de l’interprétation. Sinon, la complexité NOVA JAZZ 4 Encore un peu plus de jazz dans la musique avec le label NoVa JaZz. L’association se propose de programmer régulièrement, à Yverdon et dans la région, des artistes de la scène suisse et internationale du jazz actuel, toutes tendances confondues : pour la complexité ne m’intéresse pas. L’idée est de me concentrer. D’aller à l’essentiel. Le dialogue à trois avec le contrebassiste Patrice Moret et le batteur Julian Sartorius leur permet d’exprimer leur personnalité. Quand on a la chance de jouer avec des gens qui ont une musicalité si forte, c’est dommage de les confiner au rôle de simples exécutants. Colin Vallon / Have you seen the film before? / E. / La musique de Le Vent, votre dernier album, est parfois assez sombre, porteuse d’une gravité mélancolique. Seriez-vous un romantique ? C. V. / J’ai bien peur que oui… mais le romantisme n’est pas très bien vu quand il est trop amplifié. Ma perception du romantique, c’est quelqu’un qui essaye de transmettre son monde intérieur par son art. L’exacerbation des sentiments me dérange, on peut être à la frontière du kitsch. Je veux bien être romantique, mais sans exaltation. E. / Il y a aussi paradoxalement des touches d’humour dans vos compositions ? C. V. / On peut mettre de l’humour dans la musique. Comme le faisait Tinguely que j’adore dans ses œuvres. Ses sculptures mouvantes évoquent avec drôlerie la complexité de la condition humaine. Le travail que j’effectue sur mon piano demande lui aussi une bonne dose de bricolage. Le piano préparé est une démarche sérieuse pour trouver des sons différents. Parfois les sons qui en émergent sont bizarres, drôles. Dès mon deuxième album, j’ai beaucoup utilisé le piano préparé. Aujourd’hui c’est devenu une mode, mais j’ai été l’un des premiers à essayer d’en faire quelque chose de personnel. E. / Votre notoriété s’installe en Suisse et en Europe. Est-ce que cela vous plaît ? C. V. / Je veux bien qu’on parle de ma musique pour faire venir des gens au concert, mais pas de moi. Il ne faudrait pas mettre de hiérarchie entre un boulanger qui crée de délicieux gâteaux et travaille de son mieux, et un musicien qui crée des mélodies et travaille de son mieux. La valeur ne se mesure pas au succès, mais à la qualité de ce que l’on produit. / www.colinvallon.com acoustique, électrique et électronique. Né au printemps 2014, NoVa JaZz encourage aussi la formation de jeunes musiciens, en organisant, en collaboration avec la section jazz du Conservatoire du Nord vaudois, des workshops avec les artistes invités. Le trio Colin Vallon a été l’un des premiers hôtes du label. / www.novajazz.ch ELECTRO, METAL, POP-FOLK, AFRO, RAP OU TECHNO, LES MUSIQUES ACTUELLES S’INVITENT DEPUIS 20 ANS EN AMALGAME, MAIS L’ESPRIT DU ROCK ÉLECTRISE LA VILLE DEPUIS LONGTEMPS… ET POUR TOUJOURS. Un jeu. Pour la musique. One Game for the music. Free Game for ever. Jouer de la musique et avec la musique, le GAME ( Groupement des amis de la musique électrique ) l’a voulu et l’a concrétisé avec L’Amalgame, une salle de concerts devenue indispensable pour la région. L’aboutissement d’une longue quête rock’n’roll, débutée dans les années 80 / www.amalgameclub.ch. Premier président du GAME, Jean-Jacques Olivary, guitariste d’ASB, un groupe qui a marqué l’histoire du rock alternatif yverdonnois, raconte : « Nous avons joué à l’Echandole, organisé des festivals au Théâtre Benno Besson qu’on appelait alors le Casino, ou au Boulodrome. Nous allions à Lausanne ou Genève et même Paris. A Yverdon, il n’y avait pas de lieu spécifiquement dédié aux musiques actuelles. Nous avons décidé de nous battre pour avoir une salle. » Soutenus par une pétition signée par près de mille personnes, dont quasi tous les musiciens de la région, la bande de potes obtient enfin gain de cause en 1994 et s’installe à l’avenue des Sports 5. Longtemps entièrement bénévole – un vrai défi sportif – l’équipe se structure professionnellement grâce au soutien de la Ville en 2011. ar / A m alg am e / 28 n ov e m bre 2014 Plus de 8000 artistes – dont Arno, Miossec, Nada Surf ou plus récemment Nils Frahm ou Anna Aaron – près de 135 000 spectateurs et des milliers d’heures de bénévolat ont fait traverser le temps à L’A malga me qui continue à faire vibrer la musique actuelle loin à la ronde en larges cercles musicalement concentriques. Fak e Mo odo ïd / Am alg am e / 29 n ov emb re 2 014 Yves Bonne L’arrière-p ·· ne peuve qu’avoir é voulues, pour not bien. Cet harmonie a sens, ces pa sages et c espèces so figés enco enchant peut-être, u parole, il s’agit que regarder d’écouter av force po que l’abso se déclare, bout de n erremen Ici, dans cet promesse, donc le lieu ROCK FOR EVER 5 / Paradoxes artistiques ou quand le « kaki » s’expose Parfois cac la créat jaillit là o ne l’attend mais elle e et pal « J’ai terre, ce je vois comble, m’arrive m de croire la ligne des cime majesté arbres, la cité du mo ment de l au fond ravin, la g d’une fa d’église, p qu’elles si intense des régi à des he Connaissez-vous l’art de votre temps ? Depuis le 1er juin 2013, Yverdon-les-Bains bénéficie d’un Centre d’art contemporain qui en présente quelques aspects parmi les plus novateurs. Bing Bang Blue / 2010 ÉTIENNE KRÄHENBÜHL Fer patiné, Inox, nickel-titane Poupée chérie 2 / 2013 ELISABETH LLACH Acrylique sur toile Sans Titre / 2010 FRANKLIN CHOW Encre de chine et huile sur toile 6 / Le magnifique lieu patrimonial de l’Hôtel de Ville, familier de tous, s’est ainsi doté d’un cap précis, en phase avec le temps présent et l’art en train de se faire. Sur la ligne directe qui relie Genève à Zurich, hauts lieux culturels, le Centre d’art contemporain d’Yverdonles-Bains, le CACY (à prononcer « kaki » !) fait désormais de la capitale du Nord vaudois une nouvelle étape de l’art contemporain. Pour rendre compte de la diversité des pratiques artistiques, s’organisent au minimum quatre expositions par an. Quatre événements artistiques qui parient sur la variété des styles, des techniques et des tendances, mis en lumière par un riche programme d’activités pour dresser des ponts entre l’art et les visiteurs. Ces moments de pARTage s’adressent à toute personne curieuse de l’art contemporain, toutes générations confondues. Alors, seniors, étudiants, enfants, Yverdonnois, « cultureux », curieux, à vos agendas ! Une visite commentée, un atelier d’écriture, un moment musical, des contes, un échange lors d’un brunch ou avec l’équipe de l’accueil vous fera vivre l’art autrement et répondra à vos questions. Bien que, paraît-il, l’art aujourd’hui ne réponde pas aux questions, il en pose ! Deux ingrédients cardinaux composent l’identité du Centre d’art : un ancrage régional et une résonnance suprarégionale. D’une part, le CACY est attentif à la création locale et vous invite notamment à sillonner la ville quand les ateliers des artistes ouvrent leurs portes. En mai prochain, c’est à Arnex-sur-Orbe que Enfin, si l’art public existe depuis toujours au coin de la rue – et le CACY a la mission de gérer le Fonds d’art visuel de la Ville, qui comprend une collection de plus de 400 pièces dont certaines sises sur le domaine public –, il sait aussi se faire éphémère : souvenez-vous des 200 enfants venus colorer joyeusement les pavés de la place Pestalozzi le premier jour du printemps 2014 pour dessiner un gigantesque éléphanteau… c’était là encore une action du CACY qui parrainait l’idée originale d’Isabelle Monnier. Yves Bo L’arrièr ·· ne peu qu’avoi voulue pour n bien. C harmonie sens, ces sages et espèces s figés enc encha peut-être, parole, i s’agit qu regard d’écouter force que l’ab se déclar bout de errem Ici, dans c promesse donc le lie cela se passe. D’autre part, l’institution a très rapidement été adoptée par le réseau suisse des Kunsthalle. Ainsi, le public de l’art contemporain se déplace de partout ailleurs pour visiter les expositions pensées comme autant de propositions innovantes, décalées, pétillantes, conceptuelles ou sensorielles qui réveillent les idées, l’esprit et les sens ! Cela se passe au CACY assurément, mais se décline aussi sur les murs des théâtres municipaux, et se prolonge ponctuellement ailleurs, comme à la Kunsthalle de Liestal en 2013, au Centre Pro Natura de Champ-Pittet l’an dernier ou au Mudac à Lausanne cette année. 7 / Au printemps 2015, les murs intérieurs du vénérable Hôtel de Ville ont été complètement transformés par Karim Noureldin, Zurichois installé à Lausanne. L’œuvre est visible pour ce qu’elle est, mais se fait ponctuellement écrin pour de beaux moments de musique, danse ou mode. Vision du Paradis n°7 / Pully 2012 SÉBASTIEN METTRAUX Huile sur toile / Karine Tissot Directrice du Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains Retour au pays / 21 mars 2014 ISABELLE MONNIER Œuvre éphémère, place Pestalozzi, craies Parfois c la cré jaillit là ne l’atten mais elle et p « J’a terre, c je v combl m’arrive de croir la lign des ci majes arbres, l cité du ment d au fon ravin, la d’une f d’église, qu’elle si intens des ré à des h Du théâtre… sinon rien ! Je vous désire Apparition et disparition Fondée en l’an 2000 par Sandra Gaudin, Hélène Cattin et Christian Scheidt, la compagnie Un air de rien s’aventure du côté de l’insoutenable légèreté de l’être, traversant avec finesse les préoccupations, les espérances, les chagrins, les rires et les larmes des femmes et des hommes d’aujourd’hui. Mêlant références théâtrales et faits de société, écriture de plateau et textes d’auteurs contemporains, Un air de rien s’intéresse à la vie des autres. Particulièrement attentif à celle des compagnies théâtrales romandes, Thierry Luisier, directeur du Théâtre Benno Besson, a voulu qu’elle soit la première d’entre elles à être accueillie à Yverdon. « Je suis contente que Lausanne n’ait pas l’apanage de la culture théâtrale vaudoise », lance à ce propos Hélène Cattin. « Que quelqu’un nous dise : je vous désire, et ce pour plusieurs années, stimule notre créativité », appuie Sandra Gaudin. Aussi fascinés par la vie des gens que par leur mort, les trois complices n’ont pas hésité à tendre un miroir aux spectateurs pour qu’ils y contemplent, à travers les notions d’apparition et de disparition propres au théâtre, leur propre finitude. « Avec le spectacle J’ai l’impression qu’André est mort dans les toilettes, nous sommes allés voir nos impasses, nos tragédies intérieures », explique Hélène. Farniente, leur dernier spectacle, n’a rien à voir avec la mort ou presque. En investiguant le concept des vacances et du rapport au temps libre, la compagnie s’interroge une fois de plus sur le sens que chacun donne à sa vie. L’action, le travail y participent donnant l’impression d’être utile, alors que faire quand tout s’arrête… ? Courage, rions ! Un air de rien « Nous aimons laisser passer les idées, l’air de rien », avance encore Sandra en éclairant ainsi le choix du nom de la compagnie. Pour Hélène, l’expression est représentative des thèmes que le collectif aime défendre. « Les êtres humains essaient toujours de tenir debout, faisant mine que rien n’est grave, même le pire. » Et Christian d’ajouter : « Notre tout premier spectacle Reviens était le premier volet d’un triptyque amoureux. Il n’abordait pas la relation amoureuse frontalement, mais l’évoquait sans y toucher à travers les images d’un photomaton. » Au-delà des apparences Pionnière de l’utilisation de la vidéo au théâtre, la compagnie Un air de rien a débuté le millénaire en questionnant l’image pour aller au-delà des apparences. Selon Christian Scheidt, l’envie de vidéos a été l’un des premiers moteurs de travail de la troupe. « On a tous acheté nos caméras. A l’époque, l’emploi de la vidéo n’était pas très bien vu, comme si on enrobait nos textes pour mieux les faire avaler. » Orientant son regard décalé, voire grinçant, vers les travers de la société, la compagnie dit vouloir proposer un théâtre d’équilibriste où, dans un jeu tissé d’humour, de tendresse et d’absurde, elle affronte les peurs et les incertitudes de la condition humaine avec une générosité empreinte d’empathie. 8 / « Ce qui nous intéresse, c’est la notion de fuite dans une société organisée pour ne pas se confronter à ses problèmes existentiels », relève Sandra. « Mais nous ne sommes jamais dans la dramatisation », précise Hélène et Christian de pondérer : « En fait on aime faire les deux. Amener quelque chose qui a l’air léger et le faire basculer vers le drame ou, à l’inverse, proposer quelque chose qui a l’air tragique mais qui vire au drôle. » Un style attachant Depuis la création de son triptyque amoureux jusqu’à Louis Germain David de Funès de Galarza, hommage au grand comédien, en passant par Pierrot le fou d’après Jean-Luc Godard, ou Des femmes qui tombent, une pièce adaptée du roman de Pierre Desproges, la compagnie explore tous les genres, s’inspirant d’œuvres singulières ou créant ses propres textes. « Nous voyageons entre un courant contemporain et la volonté d’être assez populaire », rappelle Christian Scheidt qui conclut : « Personnellement, je suis assez fasciné par le théâtre contemporain, voire les performances. Sandra n’aime pas jouer pour une élite. Elle a envie de rassembler. Hélène aime la narration, qu’on lui raconte une histoire. Ce mélange de styles crée notre style. » Compagnie Un air de rien / Théâtre Benno Besson / 16 mars 2013 POPULAIRE ET CONTEMPORAIN SONT-ILS INCOMPATIBLES ? AU CONTRAIRE RÉPOND LA COMPAGNIE UN AIR DE RIEN QUI PARVIENT À RENDRE ACCESSIBLE DES TEXTES OU DES THÉMATIQUES CONSIDÉRÉS COMME RADICAUX. PREMIÈRE TROUPE EN RÉSIDENCE AU THÉÂTRE BENNO BESSON (TBB), ELLE REDÉCORE LA MAISON À SES COULEURS ACIDULÉES ET JOYEUSEMENT IMPERTINENTES. « Cinquante ans et toujours pas une ride ! », clamait haut et fort l’édito du programme 2014-2015 du Théâtre de la Tournelle, alors que le comité s’apprêtait fièrement à fêter les 50 ans du Théâtre des jeunes d’Orbe. L’occasion de faire le point sur le chemin parcouru depuis ce demi-siècle, dans la cité des EPO (Etablissements Pénitentiaires de la plaine de l’Orbe), des guignardises et des effluves de chocolat ! Les EPO ? Oui cela peut faire sourire, mais les prisons ne sont-elles pas, par excellence, des laboratoires et des conservatoires de concentrés dramaturgiques ? Le Théâtre de la Tournelle, dont le seul nom déjà suffit à faire rêver, est tout simplement né dans le bâtiment des anciennes prisons d’Orbe, et ne fut autre que l’ancêtre du Festival de la Cité et des Faux-Nez ! L’un et l’autre, ayant à l’origine été fondés, l’autre dans la foulée de l’un par le poète, metteur en scène et comédien, Gil Pidoux. Tout cela fait partie de l’histoire de la culture du canton de Vaud. Le Théâtre de la Tournelle, planté comme une vigie, en haut de cette magnifique rue des Moulinets qui part du plus vieux pont de pierre de Suisse, est donc depuis 50 ans un véritable laboratoire des arts de la scène. On ne peut que recommander à tous les dévoreurs de culture de parcourir le joli petit livret rose à découvrir sur place, à la Tournelle entre autres, intitulé Symphonie pour clé de 22 (1964-2014). C’est l’histoire de ce festival qui fit défiler – bien avant Yverdon ! – toutes les pointures des arts vivants de l’époque et des noms devenus légendaires, comme celui du regretté Sam Leresche. A la Tournelle de nos jours, ce sont des troupes résidentes avec créations à la clé, des expositions d’arts visuels, des week-ends de contes, des lectures d’auteurs contemporains, des cours de théâtre et des stages. Longtemps considéré comme un cabaret, c’est avant tout un lieu où il fait bon se retrouver entre amis, déguster un p’tit verre et deviser au coin du feu. Ce qui s’y passe n’est toutefois pas l’entier de la palette culturelle urbigène, car la Tournelle a maintenant des cousins. Orbe, c’est aussi la commission culturelle qui gère une bonne dizaine de spectacles par année, entre le Casino et le Temple, dont l’orgue et l’acoustique sont de véritables merveilles. Avec le chœur Callirohé, le trio Nørn y créera Chants du petit Ciel début mai. Nørn – 30 vocalistes / Temple d’Orbe / 9-10 mai 2015 Côté cinéma, on ne manquera pas non plus de s’intéresser au Ciné-club. Non seulement le cinéma Urba, aux Terreaux 36, programme régulièrement, dès leur sortie, les meilleurs films en version originale, mais le ciné-club est quant à lui, devenu, en l’espace de 8 ans, un incontournable rendezvous pour quiconque s’intéresse au cinéma d’auteur du monde entier. Au programme : des films rares, à raison de 2 séances pour chaque film, pour ceux qui sont trop pris en milieu de semaine ! Côté arts visuels, on fera également un petit détour par la Galerie Zwahlen, Montcherand 5, dans la superbe maison de maître qui surplombe le puisoir et accueille des artistes de tous styles. La palette culturelle ne serait toutefois pas complète si l’on ignorait le trésor des Anciens Moulins Rod, au bas de cette même rue des Moulinets, près du vieux pont. C’est essentiellement un musée du patrimoine agro-industriel de la région, installé dans une ancienne minoterie. Il vient récemment de se doter d’un Petit Théâtre d’Orbe, qui programme notamment, depuis l’année dernière, un festival d’automne au fil de l’eau. Sans oublier la musique alternative qui bout sous les solives des vieux moulins. On le voit, la petite cité médiévale aux célèbres mosaïques cultive également, depuis 50 ans, de véritables perles de culture. Avec cohérence, passion et dynamisme ! / Par Patrice Lefrançois Yves L’ar ·· ne pe qu’av voul pour bien. harmoni sens, ce sages espèce figés e enc peut-êtr parole s’agit q regar d’écoute forc que l’a se décla bout erre Ici, dan promes donc le li Orbe, cité médiévale, oasis de culture 9 / UN ŒIL SUR LE PASSÉ / D’OBJET EN OBJET, L’HISTOIRE RÉGIONALE S’ARTICULE DU NÉOLITHIQUE À NOS JOURS EN PASSANT PAR LE TEMPS DES 10 / Vase de couronnement d’un poêle en catelles, non émaillé, probablement non terminé / Jacob Ingold, vers 1780 Buste en bronze de Bacchus ou de Priape, mis au jour à Ursins ( VD ) / Production égyptiennne, Haut-Empire, présumée Statuette égyptienne représentant un homme debout / Calcaire / Vers 1800 av. J.-C. Statues-menhirs du site d’Yverdon-les-Bains/Clendy, le plus grand site préhistorique visitable de Suisse / Néolithique et âge du Bronze Parfois la c jaillit l ne l’att mais el et « J terre je com m’arriv de cr la lig des c maj arbres, cité du ment au fo ravin, d’un d’égli qu’el si inte des à des Pièce métallique provenant de la structure du nuage de l’Expo.02 Modèle Poids Plume de Hubert de Givenchy / été 1947 / pour la Maison Robert Piguet Machine à écrire Hermès Baby / Produite par Paillard de 1935 à 1989 Tasse des Bains d’Yverdon / Verre soufflé à la volée / Début du 20 e siècle Leclanché / de producteur de piles à producteur d’artisanat et de culture ·· Y ne qu’a vo po bie harmo sens, sag espèc figés en peut-ê par s’agit reg d’écou for que se dé bout err Ici, da prom donc le 11 / LUMIÈRES ET L’ÈRE INDUSTRIELLE. UNE FRISE MUSÉOGRAPHIQUE DE 250 ANS À DÉCOUVRIR IN SITU ET AU MUSÉE D’YVERDON ET RÉGION. Young Soon Cho Jaquet / L’Echandole / 18 mars 2015 Grégory Stauffer / CACY / 9 novembre 2013 12 / Ballet Bar / Théâtre Benno Besson / 15 octobre 2014 ter j co m’arr de c la l des m arbr cité d men au f ravi d’u d’ég qu’ si in de àd Parfo la jailli ne l’a mais e n qu v p b har sens sa esp fig peut pa s’a r d’éc f qu se d bo e Ici, pro donc Compagnie idem / Théâtre Benno Besson / 8 mai 2015 13 / Christian Delafontaine / Abbatiale de Romainmôtier / 10 mai 2015 14 / à arb cité m a ra d d’ q si i c m’a de la d t Par l jai ne l mai QUAND LA MUSIQUE EST BELLE… CHRISTIAN DELAFONTAINE N’EST JAMAIS LOIN ! FLÛTISTE VIRTUOSE, L’YVERDONNOIS, NATIF DE ROMAINMÔTIER, AIME PARTAGER. ICI, ET PARTOUT DANS LE MONDE OÙ S’EXPOSE SON TALENT, L’HOMME COMMUNIQUE SA PASSION POUR LES INSTRUMENTS À VENT, MAIS PAS SEULEMENT. À TRAVERS DES CONSTELLATIONS PROFESSIONNELLES ET AMICALES, IL PARVIENT À ENTRECROISER LES INTÉRÊTS TOUT EN LES GALVANISANT. RASSEMBLEUR, LE MUSICIEN MULTIPLIE LES RENCONTRES ARTISTIQUES, CRÉANT D’ÉTONNANTS PROJETS TRANSVERSAUX. CE QU’IL AIME, C’EST SURPRENDRE. CHEF DE L’ORCHESTRE D’YVERDON-LES-BAINS, CHRISTIAN DELAFONTAINE L’A EMMENÉ DANS LA LUNE EN ACCOMPAGNANT LES FILMS MUETS DE GEORGES MÉLIÈS ET FERDINAND ZECCA OU A STIMULÉ L’ENVIE DE CHANTER ENSEMBLE DE 350 ENFANTS ET ENSEIGNANTS DES ÉCOLES PRIMAIRES D’YVERDON-LES-BAINS. SON PROCHAIN PARI ? FAIRE RÉSONNER EN MAI LA CRÉATION, MAGNIFIQUE ORATORIO D’HAYDN, SOUS LES VOÛTES DE L’ABBATIALE DE ROMAINMÔTIER EN RÉUNISSANT UNE CENTAINE D’INTERPRÈTES, MUSICIENS ET CHORISTES. ET CET AUTOMNE, IL INVITE DES ROCKERS À PARTAGER LA SCÈNE AVEC UN ENFANT PRODIGUE, PETIT VIOLONISTE DE HUIT ANS. TOUS COCKTAILS MUSICAUX À DÉGUSTER SANS EFFETS SECONDAIRES, SAUF LE PLAISIR. PARK Ici pr do q se d’é s’ pe es fi ha se MUSIQUE 15 / HARPISTE Entendre le groove sensuel de la musique de Park Stickney. Voir voler ses doigts, légers comme des oiseaux en fête. L’observer caresser les cordes de sa harpe avec une tendre fermeté. Le suivre sans efforts dans son harmonieuse narration musicale, tout cela est une expérience à vivre et à revivre. Virtuose à la simplicité déroutante, le musicien affirme que ce n’est pas forcément le jazz qu’il voulait explorer avec sa harpe, mais sa participation au premier concours du Jazz and Pop Harp Festival, à l’âge de dix ans, détermine encore ses choix musicaux métissés. Jeune homme, il a étudié à la prestigieuse Juilliard School de New York. Aujourd’hui, il enseigne lui-même à Londres, Lyon ou Lausanne. Invité à se produire dans le monde entier, l’occasion de le voir jouer en Suisse est rare, toujours à saisir ! VOYAGE VIRTUOSITÉ En quittant son havre de Valeyres-sous-Ursins où il est installé depuis une dizaine d’années, Park Stickney passe avec aisance du jazz au classique et du rock aux performances d’avant-garde dans des clubs new-yorkais ou au Petit Globe à Yverdon-les-Bains, en passant par un festival celtique en Bretagne ou par l’Abbatiale de Romainmôtier. Instillant une pointe d’humour dans sa musique, Park Stickney est un des harpistes les plus doués et les plus brillants de sa génération. Park Stickney / Valeyres-sous-Ursins / septembre 2014 MONDE STICKNEY ELECTRO - Musée CIMA (Centre international de mécanique d’art) - Musée des Arts et Sciences - Swiss Brain Clock - Atelier de mécanique ancienne du Dr. Wyss - Galerie Le Bunker - Bibliothèque publique - Librairie Clin d’œil - Cinéma Royal - Maison des Jeunes et de la Culture CIMA - Grange de Cuillairy - Ecole «LeZarti’cirque» - Ecole de danse Danièle Barde - Ecole de musique du Balcon du Jura - Musée Baud RÉGION DE VALLORBE - Musée du Fer et du Chemin de Fer - Fort de Pré-Giroud 39-45 - Galerie Artcadache - Bibliothèque municipale - Casino de Vallorbe RÉGION D’ORBE - Mosaïques romaines d’Orbe-Boscéaz - Exposition «Patrimoine au Fil de l’eau» aux Anciens Moulins Rod - Musée d’Orbe - Tour ronde et Esplanade du château - Galerie Zwahlen - Théâtre de la Tournelle - Casino d’Orbe - Temple d’Orbe - Bibliothèque publique et scolaire - Librairie Le Cerf Livres - Cinéma Urba - Boutique-Galerie «Différemment» - Hessel Bar - Eglise clunisienne de Montcherand - Château de Montcherand - Eglise clunisienne de Baulmes - Musée du Vieux-Baulmes - Hôtel de Ville de Baulmes - Boutique-Galerie Carré d’art RÉGION DE LA VALLÉE DE JOUX - Espace Horloger XII - Casino du Brassus - Temple du Brassus III - Temple du Sentier IX - Eglise du Lieu - Compagnie du Clédar - Bibliothèque du Sentier - Galerie l’Essor - Cinéma La Bobine RÉGION DE ROMAINMÔTIER - ARC (artist residency) - Galerie de la Grange - dAM - Espace de Andrés-Missirlian - Abbatiale de Romainmôtier 16 / érat litt ure - Grange de la Dîme ns er l a pe s r a ci j n P RÉGION DE SAINTE-CROIX d I p d 17 / RÉGION DE GRANDSON - Château de Grandson - Eglise médiévale de Grandson - Croch’Pied - Maison des Terroirs - Salle des Quais - Bibliothèque communale - Galerie Photo-Nord - Temps du Goût - Musée vitrine de Concise - Galerie du Vieux Pressoir T T RÉGION D’YVONAND - Atelier-musée vivant de l’imprimerie Gutenberg - Temple d’Yvonand - Bibliothèque publique RÉGION D’YVERDON-LES -BAINS - Musée d’Yverdon et région - Maison d’Ailleurs - Musée suisse de la mode - Centre d’art contemporain - Centre Pro Natura Champ-Pittet - Galerie Yvart - Galerie Déjà Vu? - Galerie d’art Kaminska et Stocker - Château d’Yverdon-les-Bains - Temple d’Yverdon-les-Bains - Théâtre Benno Besson - L’Echandole - La Marive - Le Petit-Globe - L’Amalgame - Les Citrons Masqués - Café le Tempo - Coyote rock café - La Broquine - Bibliothèque publique et scolaire - Centre de documentation et de recherche Pestalozzi - Librairie l’Etage - Filigrane bouquiniste - Cinéma Bel-air - Menhirs de Clendy - Fodge Music School - Conservatoire du Nord vaudois à arb cité m a ra d d’ q si i c m’a de la d t Par l jai ne l mai SOLAR STRATOS AVENTURIER SOLAIRE, RAPHAËL DOMJAN RÉALISE DES UTOPIES EN LEUR DONNANT DU SENS. APRÈS AVOIR FAIT LE TOUR DU MONDE EN CATAMARAN GÉANT GRÂCE À L’ÉNERGIE SOLAIRE, DÉMONTRANT QU’IL ÉTAIT POSSIBLE DE VOYAGER AVEC DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ( PLANETSOLAR) , L’ÉCO-EXPLORATEUR VA S’ÉLANCER DANS LA STRATOSPHÈRE AVEC UN AVION SOLAIRE. INSTALLÉ À Y-PARC, PARC SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE D’YVERDONLES-BAINS, RAPHAËL DOMJAN AVAIT INSTAURÉ UN PARTENARIAT AVEC LA HAUTE ECOLE D’INGÉNIERIE ET DE GESTION DU CANTON DE VAUD ( HEIG-VD ). PHILEAS FOGG DU 21ÈME SIÈCLE, IL VISE LA LUNE POUR LA MISSION SOLARSTRATOS. RÊVE DE CONTEMPLER LA COURBURE DE LA TERRE ET DE COMPTER LES ÉTOILES EN 2017. CET EXPLORATEUR CONTEMPORAIN ESPÈRE ATTEINDRE UNE ALTITUDE DÉPASSANT LES 75 000 PIEDS (24 KM ) EN 2 HEURES DE MONTÉE POUR PASSER 15 MINUTES LA TÊTE DANS LES ÉTOILES ET 3 HEURES POUR REDESCENDRE SUR TERRE. AU-DELÀ DE CETTE AVENTURE, IL DÉCLARE AVOIR POUR PROJET D’OUVRIR, AVEC SON ÉQUIPE, UNE PORTE SUR UNE AVIATION COMMERCIALE ÉLECTRIQUE ET SOLAIRE PROCHE DE L’ESPACE, DANS LE BUT DE RÉALISER DES VOYAGES UNIQUES AVEC DES PASSAGERS PRIVÉS OU DES SCIENTIFIQUES. NOUVEL ICARE, RAPHAËL DOMJAN PROMET LUI DE NE PAS SE BRÛLER LES AILES. / www.solarstratos.com 18 / es td , on nc cie ée us n aM el cte re h lla c ar M a At /L i ed d ur o ais d’ m rs, eu ll Ai de s la ti fic e- p to ’u l de e ie Ici pr do q se d’é s’ pe es fi ha se 19 / Maison /mɛ.zɔ̃ / n. f. Une maison, c’est l’âme des gens qui y habitent. La Maison d’Ailleurs c’est l’âme des gens qui y travaillent. Le musée a d’abord été installé dans l’appartement même du collectionneur d’origine, Pierre Versins, d’où le choix du nom Maison d’Ailleurs. Je la dirige aujourd’hui avec passion et l’équipe adhère. Il y a une alchimie entre le discours, la production et les espaces. Ailleurs /a.jœʁ/ adj. Le nom de la revue de science-fiction qu’avait fondée Pierre Versins. Notre ailleurs à nous, ce sont les mondes distancés. Des univers de fiction aux lois physiques similaires aux nôtres ou différentes comme dans les mondes fantastiques. Ils permettent au visiteur de se mettre à distance du présent avec des esthétiques qui l’obligent à sortir du quotidien. La finalité d’une exposition, c’est le voyage. Quand on en revient, le regard est transformé et permet de rendre signifiants des phénomènes sociaux qui nous paraissaient précédemment anodins. he rc nt ’ex td ud ’ét d ps e es s on iti s po m a ch es a eL ’ àl s r ve i Un d ité S e. nn a us m ne t te r de ge ya vo um th nc cie s no , li es e re tu ra tté ch , on s, ro he ec en e. ism an en tre é rh sd r ve i un cti e fi op los i ph te e, hi pe su Fiction /fik.sjɔ̃ / n. f. Elle offre un scénario à la vie. On raconte des histoires aux enfants dès leur naissance. Après manger, boire et dormir, l’homme a besoin de raconter des histoires. Il s’agit de narrer nos rencontres, nos journées de travail, notre monde, le monde. Des fictions très réalistes ou irréalistes. Nous sommes ultra compétents en histoire, en particulier celle de nous-mêmes. Notre vie est intelligible à l’aune de ces fictions. REGARDS SUR L’UTOPIE eig s ’en -le on sà ire na i rd ao xtr e s ge ya vo d er Yv s-B ai d re aît m si us ta s ,e Humanisme ns /y.ma.nism/ n. m. La fiction et l’art sont liés à la question de l’homme. L’homme réflexif. L’homme critique. L’utopie a été décrite par Thomas More, un humaniste anglais de la Renaissance. Posons donc des questions au rêve et au réel. On ne peut être citoyen si l’on n’est pas éclairé au sens des Lumières, c’est-à-dire doté d’un esprit critique. Donner du sens au réel, c’est l’interroger. C’est créer des liens entre un patrimoine et un quotidien. Yverdon-les-Bains /i.vɛʁdɔ̃ / Récit /ʁe.si/ n. m. Dans les mondes distanciés, il y a du récit. Ce n’est pas juste imaginer qu’un jour il y aura des robots, mais voir quels sont les multiples scénarios où ils pourraient intervenir, objet de notre prochaine exposition ( Portrait-Robot / 21.06.2015 – 31.01.2016 ) . Chaque récit permet de poser un faisceau de questions et chaque récit de fiction éclaire une réalité. L’ensemble des histoires d’amour éclaire l’amour, qui est une réalité anthropologique, d’une manière chaque fois différente. Plus je connais de récits, plus mon rapport à l’amour va pouvoir être choisi. Science-fiction /sjɑ̃s fik.sjɔ̃ / n. f. La science est une fiction comme une autre et la science-fiction et une fiction qui joue avec la fiction qu’est la science. La Maison d’Ailleurs n’est pas seulement le musée de la science-fiction, mais le musée qui montre dans quelle mesure la S.F., l’utopie, la fantasy sont des esthétiques à la base de notre imaginaire du réel. Une ville étonnante. Une des villes romandes à plus fort potentiel de développement par rapport à d’autres villes qui sont déjà saturées. Tant sur le plan culturel que technologique, il y a beaucoup à créer. Mais ce potentiel fait un peu peur. Comme une marmite en train de bouillir dont on n’ose pas ouvrir le couvercle. Exposition /ɛk.spo.zi.sjɔ̃ / n. f. Alphabrick ( jusqu’au 31.05.2015 ) , l’exposition actuelle a comme point de départ ma découverte de la figurine LEGO de l’Elfe Legolas, publiée par le dessinateur neuchâtelois John Howe sur Facebook. L’acte de produire en jouet un personnage d’un film comme Le Seigneur des Anneaux lui-même issu du livre de Tolkien raconte quelque chose de fondamental sur la condition humaine et la question de la construction. Les univers de fiction se construisent avec plusieurs briques. De la même manière que l’alphabet se compose de 26 lettres permettant de générer d’innombrables mots. / www.ailleurs.ch 20 / oy a r é l, B g i el o l ’é n Y A ir lé ve , U v m at i r do r ba a l on n , l -l e g . ve r é De es- s n B om r s de s d ai s l s i e h d e é si n s s de bl r a e ut s t i n s d Ju r s c i à q et u s ’e a- n p a t r a i s c o xc e L a é m a c v e l n « J ssio er s co t r len ap s d e ce pe e l nc a r n d n v a e r ié t o eu x é e s s p ét i s . en l le n U é s ut , r m og e a n m t à e m s o s a o nt a i s r a u s e a e r g u l di re au m m s i b s p i e n r t v i c i g n e r s l e s s i a t i ie n r a t né e it é c i p o o n q i o n u n m a p l a a i n s , no é m u l s e x e p ai o ta a p o Ro i i A m d r e g e sy ci pu a l. de m ’au s e a n pa l a t i G r l i n e nt j o u t v a t e s l 2 0 i t é , o n â c e e S le r d r ié 0 0 le s a t e cin ’ hu es i à . e t . S l i e nt e s a v r n , é m i d a a ol de on u a - c n su s r o di t o p a e n g é t é i x e nt é r e c i s s us r t a age sa t à , au t r ic e », m uv c g a g en g e e s r d r e o n e nt é à e l u o u d u i d ti er s . t c , s l de ré on ’au e en L l é de ci ’esp es e be la l co ném oir a fic e li nv i de mu ni io e n e d s up a a a n d p l e d e ’ Y r è s a d au t e d é n n ci po ver la os ou co ée n s d r C ém uce don fer m e l de uve ha a a r ré fi l te h B de le e t M na el-A la s-B ure g io ms or z a en S ir mu in de n g d i e s , i b a a p n i c s e s t r o nt n u ve o ï pu i r s p r o , q r o pa 2 0 i s l u au i fié po u i v r ité 11. sa ll y v Av es c i e a s e t ie i r ra ném vec u n nt ses erd ec é ch un p o un e p g a or n e a t io t é d ’ O s e r o l e m t e s n o i n p a r r b u l é g r a e n en s e , à C l a m e , cr a m m t l ’ 2 0 r in n O 12 A ér u n é c e . U a t i d ve on é o . iv ic m n c e. ip n vr m v i pr r al l le è s it é e n t a i d i c h à qu ré éfi e e d ’ d ’ Y de un v 2 9 i e no ! Q t e n vé u a , au c i n r d o 0 0 0 a c o i l nt é n ce m a -l e s p n fié ét c o nt r a d s - e c é t B s ns e- e a a ge ac v i l 3 2 a i n t e u de r é le 0 ss r e t pl a n e s p l ’ h es c a o de ip u l ’a es pe t m p c : u ut en g r od i n é n n s ti l a a n r om ém a a g pr e c e l s , d e co a l m oj e o n l a e m é c h p c r a s o n t e r n e nt t m t e n e f lé m n à t a a t d u te i f , e d l t ip r du e n c u p h Se t a r o s o e u le x o r v r it é i x m g r u s l x s e a a e ic e », r u lt m m s t lles r d e a p ip , i e l a p e l e s . U bu n n c u l le e « lt u R po e e s r e a ph u r n v i . aë a s s e l K ur u m er m er , R ACTION ! FLASHBACK, MISE AU Jean-Luc « Je ne veux parler que de cinéma, pourquoi parler d’autre ter j co m’arr de c la l des m arbr cité d men au f ravi d’u d’ég qu’ si in de àd Parfo la jailli ne l’a mais e n qu v p b har sens sa esp fig peut pa s’a r d’éc f qu se d bo e Ici, pro donc 21 / POINT, PANORAMIQUE ET TRANSITION Godard chose ? Avec le cinéma on parle de tout, on arrive à tout. » ndo er x Yv au à s i r io n é , l -A l a t s s B e p el p a e e x é , l s ap ie u a l l ix V r r o d e l o l a e i- C e , n g it à pl t e rb it l a in O d ’u hen na Sa a à e s C on ve c a se d e r b r i c au a y a l l ’ U a t ne t r d e r i oy o u o c ob i e a r o n r e p u R m v m nt A e ins s é a B 7è . L le ’e l L B a n c e a ù le u r a r d o n ’ à ss m u l e n a né s o i s x p v e r s q o i p o e u n s e c em u d ol e t Y é j m i r B y t a co e l o v x s l n i Pa m a r o mp er. es m . U r d ér d e g co x No m - C u r n a a e Jo d u s c i n t ne t r a u e e . d e t iq a ’é si de d S ’u à l a br on e en m u m io n à , l et f n e c a t l e x g é e s e d e au e q o o i s is s m e b r - B a p Su l e n t e m ê d fa a r d n a b t a e i ne o en l i l e s s , c a p é s i s e . D t o de n r Pa s d nne r s n A urs e us t u u p o i e i s l o t r de m a r t e p e u v s p séd a n l i s a t i l o le s u h a o 00 s i K r é , o id 8 0 , d e r m en p g a e s a r d a v D t l d s pa h e l ’A r r o le a c el ra s t r i hi, s p à G m m d ’a é o d e ie t m D a n s é au s c n t p l i c a ne G t i l i u f f a i n m e e m a U le Tr r ic t r u e r loar tm . M h a é r y , de m é i n s ê m x p a a p ’e ra e , u M xu a im rl es le -E Vag ast l m q u ise mé t a a l i n l le i né P e t , t a a c … j e a l c or Sa ve b , D m e f ou d n u o m m i e f i né r n N a a z i o c l a a t io B r i o l d ’ Ta du é p e h n r bl u n r e c i u rm u ar fo h o W apa a ro toi a s ate c is . F l is s H dy t c h n r g a i ’ yn L A n é t a ou é l b e r r é e a p z e u u r r e , a n r q i e l br ou a S p lè d c po d é n m e ol c e n v x a e n le c e d . t g a le e v , de u x d ’ B o S t èr e l ’ â a le n le on de d e n p é à n t B o osi m c e so pa r so n, pr e e m n do l a 16 n f a 6 d t e m e s d er de ras 1 s c i e Yv nt mé l ’e H à n ém e ca le x et e s l s’e pr a i lem es ita Bo i n es m fer r s ig l a ic a r l é, dé are ie d sée ér r c e r m u ép op ali fe re a à r a c rci aa m e xe l a t e co an s, m org d ur a r en inu mp om ge spo a fa c i l l te t te Pa sis on es est ’im 16 is t ré e c lqu re nt l D ir u Pu é e tiq ue lèb ita e, la ven a s q cé Im ag de st i t si asi t . s ré on epu lu da vin an s. v p a i n ct . D le an tier s a ée du ine èle u C boî ain rop ic eu i g od t a n ér e or u d ’ n m n is n s a m m a so s-U da ord iné de tat mm n n de c x E 16 me ns au du era s fa e e qu a m r l ni es c ble l m ne o ci ôt c t en bi Parfois la c jaillit l ne l’att mais el et « J terre je com m’arriv de cr la lig des c maj arbres, cité du ment au fo ravin, d’un d’égli qu’el si inte des à des j Fil invisible tendu entre les hommes, la fête les relie sans les enfermer. Ouvre sur la liberté d’être, ensemble. Célèbre le soleil ou la lune, la musique ou les arts vivants, les couleurs de l’automne ou le début du printemps. Ici ou ailleurs, elle fait exploser les codes, explore tous les possibles. Nécessaires et salutaires, les jours de fête sont heureux comme un film de Jacques Tati, incandescents comme La dolce vita de Fellini, vibrants comme une chanson populaire. o d ê Multiples et variés, les festivals en tout genre (Jeux du Castrum, Fête de la danse, Scènes du Chapiteau, etc…) ponctuent la vie des habitants d’Yverdon-lesBains et de sa région qui ne boudent pas leur plaisir, qu’il soit d’ordre intellectuel ou plus charnel. Pensées par des associations ou par les autorités, les manifestations veulent divertir, soignent la forme sans négliger le fond, souvent culturel. 22 Fête de la Danse / 7-10 mai 2015 LAFMY / 21 juin 2015 f L’Echandole / Le Fil / 16-17 mai 2015 Tout devient possible dans ces moments privilégiés. Se balader nu-pieds, les cheveux dénoués. Sourire au hasard. Chanter à tue-tête avec l’artiste qui se produit sur une scène en pleine campagne ou sur une placette ombragée. Danser dans la rue et arrêter quelques secondes, comme dans un rêve, le flux de la circulation. S’asseoir sous un arbre en août. Ecouter une conteuse dérouler une histoire pendant le Festival De rire et de rêves à Grandson. Rêver au fil de l’Orbe, faire des ronds dans l’eau lors du festival du même nom. Et repenser au lien en suivant un autre fil du côté de l’Echandole. Jeux du Castrum / 21-23 août 2014 u t ne qu’a vo po bie harmo sens, sag espèc figés en peut-ê par s’agit reg d’écou for que se dé bout err Ici, da prom donc le ·· Y r 23 / e e Parfois c la cré jaillit là ne l’atten mais elle et p « J’a terre, c je v combl m’arrive de croir la lign des ci majes arbres, l cité du ment d au fon ravin, la d’une f d’église, qu’elle si intens des ré à des h notamment une collection d’armes, d’armures et d’arbalètes. Témoin de la célèbre bataille de Grandson (1476) opposant Charles le Téméraire aux Confédérés, il sert aussi d’écrin à un musée de voitures anciennes. Plus haut, à Sainte-Croix et à l’Auberson, les automates les plus fascinants sont visibles dans deux musées. PATRIMOINE / Riche, multiple, contrasté, le patrimoine culturel de la région Yverdon-les-Bains Jura-Lac regorge de trésors aux quatre coins cardinaux de son district. Au Nord, la Tour Saint-Martin près du village de Chêne-Paquier. 24 / suggèrent l’imposante villa qui les abritait. A l’Ouest, le Château de Grandson, une ancienne forteresse (XIe-XIVe) surplombe le Lac de Neuchâtel. Deuxième château le plus visité de Suisse avec ses 50 000 visiteurs annuels, il expose ·· l’Est, à Romainmôtier, l’un des plus anciens et remarquables édifices de Suisse, une abbatiale clunisienne autour de laquelle palpite toute une cité. Romainmôtier 2020 la projette dans le XXIe siècle avec le futur premier musée d’art médiéval en Suisse et la création d’un espace pour la promotion de l’art contemporain. 25 / Yves L’ar ne pe qu’av voul pour bien. harmoni sens, ce sages espèce figés e enc peut-êtr parole s’agit q regar d’écoute forc que l’a se décla bout erre Ici, dan promes donc le li Dernier vestige de la seigneurie de Saint-Martin-du-Chêne (XIIe), elle rivalisait avec les seigneurs voisins de Grandson et d’Estavayer. Dominant le vallon des Vaux, elle offre une vue imprenable sur le lac de Neuchâtel et les plages d’Yvonand.A Au Sud, Vallorbe, ses grottes somptueuses sculptées par l’Orbe et son Musée du Fer et du Chemin de Fer installé au cœur des Grandes Forges ouvertes en 1495. Dans la plaine, près d’Orbe, des mosaïques romaines, uniques en Suisse, Parfois cac la créat jaillit là o ne l’attend mais elle e et pal « J’ai terre, ce je vois comble, m’arrive m de croire la ligne des cime majesté arbres, la cité du mo ment de l au fond ravin, la g d’une fa d’église, p qu’elles si intense des régi à des he Chanteur et écrivain, Michel Bühler est à Sainte-Croix ce que Georges Brassens est à Sète : un artiste ancré dans son pays et à la parole universelle. Installé à Orbe, l’éditeur vaudois Bernard Campiche travaille d’arrache-pied pour faire rayonner ses auteurs dans toute la Suisse et au-delà. Il a publié neuf livres de Michel Bühler. ÉMOI / QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR VOUS ÊTRE ÉDITEUR OU ARTISTE DANS LE NORD VAUDOIS ? MICHEL BÜHLER / Etre de Saint-Croix veut dire que l’on BERNARD CAMPICHE / C’est un pays que j’aime beauest d’un autre pays, à moins de dix kilomètres à vol d’oiseau coup. Je m’y sens bien. Je suis attaché au côté rural des d’Yverdon. Comme si on habitait à 500 kilomètres plus au gens. Je me suis installé à Orbe en 1999 car c’était intéNord. Il y a des hivers longs et marqués. Des printemps qui ressant économiquement. Au salon du livre, il y a toujours n’en finissent pas de ne pas arriver. Des automnes merveilquelqu’un pour me lancer : « Ah, tu viens du brouillard ! ». leux… La plupart des gens nés à Sainte-Croix se sentent Je réponds que tant que la légende persiste, je suis trandifférents, partagés en deux. La moitié de notre cercle est le quille. Ici, il y a juste un peu de brume. Idéal pour le travail canton de Vaud et l’autre moitié c’est la France. et l’inspiration. E. / QUELLE INFLUENCE CELA A-T-IL SUR VOTRE PENSÉE ARTISTIQUE ? M. B. / J’aimais Brel ou Brassens. C’était bien mais je vouB. C. / La région teinte ma vie et donc ma façon de travaillais qu’on me parle de chez moi. J’ai commencé à écrire ler. J’ai l’impression d’avoir créé quelque chose ici. Je n’ai des chansons parce qu’il n’y en avait pas qui raconpas envie d’aller ailleurs. Je ne reprendrais pas la maison de taient l’histoire de mon voisin, l’ouvrier de chez Paillard. mon père dans le Gros-de-Vaud. En revanche je suis lié au Souvent, je fais des chansons ou j’écris des histoires qui Valais où j’ai grandi. La famille de ma mère est très valaisont locales. Une œuvre d’artiste réussie, c’est une œuvre sanne. C’est du Balzac ! Elle m’a beaucoup plus marqué que identitaire, mais qui parle d’universel. Une des pièces de ma famille vaudoise. théâtre les plus connues au monde se passe dans un petit bistrot sur le vieux port à Marseille… E. / EST-CE DIFFICILE DE VIVRE ICI SA PASSION ? VIEW ·· ER ·· INT ·· 26 / MICHEL M. B. / Je suis d’une famille d’ouvriers. Tous mes oncles et B. C. / Quelqu’un m’a fait un compliment merveilleux en me mes cousins travaillaient dans les usines de Sainte-Croix, disant que même quand je souris, on voit que je suis fâché… soit chez Thorens, soit chez Paillard. Mon père aussi était Oui, j’ai une résistance, mais elle est plutôt économique. Si ouvrier, puis il a eu un petit magasin. Ils étaient socialistes je persiste à faire ce boulot, malgré tout, malgré les soucis et syndicalistes. Enfant, je faisais de la lutte des classes financiers, c’est par amour des textes, amitié et respect pour sans le savoir comme Monsieur Jourdain fait de la prose mes auteurs. Ce n’est pas pour qu’on vienne me donner des sans le savoir. Cela m’a évidemment marqué surtout au leçons sur la manière de gérer ma maison d’édition ! moment des fermetures d’usines. ·· E. / EST-CE QUE CELA FORGE UNE RÉSISTANCE ? BÜHLER M. B. / On apprend la frugalité. Je n’ai jamais cédé à des B. C. / Michel et moi arrivons à la retraite avec l’avantage besoins extraordinaires. Je me suis toujours contenté de ce inouï d’avoir toujours fait ce qu’on aimait. C’est un énorme qui venait. C’était bien. J’ai vécu honorablement de ma chanprivilège. Quand je vois des pauvres types qui se lèvent à six son. J’ai eu la chance d’avoir des bons copains qui m’héberheures du mat pour faire le même mouvement toute la jourgeaient et me nourrissaient quand j’étais désargenté à Paris née, je me dis quelle chance j’ai eue ! et surtout je n’ai jamais entretenu de danseuse… Yves Bo L’arrièr ne peu qu’avoi voulue pour n bien. C harmonie sens, ces sages et espèces s figés enc encha peut-être, parole, i s’agit qu regard d’écouter force que l’ab se déclar bout de errem Ici, dans c promesse donc le lie E. / COMMENT VOUS IDENTIFIEZ-VOUS À LA RÉGION ? ·· M. B. / J’ai quelques textes qui s’inspirent directement de B. C. / A 59 ans, je suis toujours le jeune éditeur urbigène la région de Sainte-Croix. Il y a notamment la chanson pour les médias, mais on me reconnaît dans la région. C’est Matin d’automne évoquant le plateau des Granges et l’Auberétrange, des gens me disent bonjour avec un grand sourire, son. Les gens sont touchés quand je la chante que je sois alors que je ne les connais pas. Ce sont les paradoxes de la en France ou ailleurs. Elle cite un paysage habité par des notoriété comme le vit souvent Michel. humains, les mêmes partout. J’écris aussi sur mes voyages. J’aime que mes lecteurs ou auditeurs aient cette ouverture sur le monde. Gilles Vigneault que j’admire s’inspire de son village perdu au bout de la côte nord du Québec. Quand il parle de son père qui part à la pêche, je vois mon père partir à l’usine. E. / QU’EST-CE QUI VOUS A PLU CHEZ MICHEL BÜHLER VERSUS BERNARD CAMPICHE ? M. B. / Notre fréquentation professionnelle a instauré notre B. C. / Je connaissais Michel comme chanteur. Je l’aimais bien, amitié. J’avais écrit un bouquin à propos de la lutte des mais Jacques Chessex m’avait dit qu’en tant qu’écrivain, c’était ouvriers à Sainte-Croix au moment de la fermeture des derdu Gorki. J’ai sorti les freins ! Michel m’a cependant envoyé nières usines Bolex en 1985. Je voulais témoigner de ce que son manuscrit. J’ai tout de suite vu qu’il y avait là quelque j’avais vécu à leurs côtés. Bertil Galland m’avait dit de tenchose de fort, d’évident à transmettre. Je suis le passeur. Du ter Bernard Campiche, un jeune éditeur qui débutait. Il manuscrit au public. Je corrige minutieusement et je suggère. a accepté de publier La Parole volée. Au fil des livres, la On discute, mais ce sont souvent les auteurs qui sentent ce confiance est née car nous apprécions notre travail respecqui est juste. Pour Michel, j’ai un excellent exemple. Dans un tif. Ce que j’aime chez Bernard, c’est qu’il est respectueux de des ses livres, je détestais un personnage, l’insomniaque qu’il l’auteur. Il critique et corrige les manuscrits sans contraintes. a absolument voulu garder. A la sortie du livre, les lecteurs ont On en discute. A la fin, c’est toujours l’auteur qui l’emporte. adoré ce personnage qui résonnait en eux. E. / AVEZ-VOUS FOI DANS L’AVENIR ? ·· SÉ Matin d’Automne ·· ·· CROI BERNARD CAMPICHE M. B. / Quand je pense aux espoirs qu’on avait en 1968 B. C. / J’ai foi dans mon entourage, mais je n’ai plus beaupour créer un monde meilleur, d’amour, de justice et coup d’illusions. C’est lié à ce que j’ai vécu, des choses d’égalité, alors qu’aujourd’hui les riches s’enrichissent effroyables à plusieurs reprises. Ça marque et donne de la encore plus et que les pauvres s’appauvrissent de jour distance. Une faute d’orthographe dans un livre n’est pas en jour, je vois que l’on s’est fait rouler dans la farine. grave. Voir son enfant de six ans mourir, ça c’est grave ! L’homme n’est pas une créature magnifique, mais j’ai touJe continue, car j’ai un grand espoir, la retraite dans six ans ! jours l’impression qu’il peut le devenir, changer. Entre Après tout est ouvert. des rechutes épouvantables, l’humanité s’améliore. Il faut continuer à croire et à se battre. En 68, nous disions ce n’est qu’un début, continuons le combat, maintenant on dira ce n’est qu’un combat, continuons le début ! L’herbe mouillée Le vert profond Des prés moutonne Lourd de rosée Vers l’horizon Crêtes montagnes Là-bas s’éloignent Et puis s’en vont Dans l’ vaste ciel Le vieux soleil Qui tourne en rond Coteaux penchés Où rien ne bouge Et puis un son Lointain clocher Lointains toits rouges Rares maisons Depuis des jours Derniers éclats Fraîcheur de l’air Depuis toujours Creux et replats Roches calcaires Vague ruisseau Plus guère d’eau Entre ses pierres Sous trois bouleaux Quatre roseaux Et la bruyère Frênes foyards Aux feuilles rousses Sapins sévères Brumes, brouillard Plus rien ne pousse Avant l’hiver (…) Michel Bühler Changer de place UN PANORAMA DE LA PLACE D’ARMES par des personnes toxicodépendantes lors d’un atelier de la Bibliothèque publique d’Yverdon-les-Bains en collaboration avec Zone Bleue. 28 / Echange de bons procédés, on le voit, et surtout de procédés fertiles. Et pourquoi donc ? Pourquoi donc Yverdonles-Bains, d’abord ? Eh bien parce que la ville renaît d’un passé difficile, notamment industriel, par d’innombrables moyens qui sont inspirés voire élégants, parfaitement compatibles avec les perspectives de la fondation : ils touchent à l’enseignement, au théâtre et aux expositions, instituant au total une dynamique attachante et féconde autant qu’attractive. ville la Quand Créée l’an dernier grâce à quelques personnes passionnées par les livres à destination de l’enfance et de la jeunesse, la fondation La Littérature en couleurs (la FLEC ) vient d’être accueillie par la Ville d’Yverdon-les-Bains, dont les responsables culturels lui réservent déjà les locaux nécessaires aux côtés de la future bibliothèque publique envisagée dans le cadre d’un important projet immobilier. Une ville qui tirera bénéfice en retour, par le biais de cette même fondation, d’une aura particulière venant s’ajouter à celles que lui dispensent déjà la Maison d’Ailleurs, le Centre d’art contemporain ou le Centre de Documentation et de recherche Pestalozzi. accéder au compactus de la lettre « H » par exemple, elle doit déplacer les autres compactus, à droite ou à gauche. Et là, on assiste à un délicat ballet. Celui de toutes les manivelles qui tournent en même temps. Mais je ne suis pas là pour parler de manivelles, mais de New York. En effet, le fonds ancien de la Bibliothèque Publique d’Yverdon possède un des plus vieux panoramas de New York ( Christoph von Graffenried). Du projet de la Ville d’Yverdon-les-Bains. A réaliser entre 2016 et 2025. Nouvelle Bibliothèque : (n.f.) Du grec ancien βιβλιοθήκη : biblio « livre » et thêkê, « coffre, lieu de dépôt de connaissance et de culture ». Bibliothèque : (n.f.) Un jour, une bibliothécaire m’a emmené un étage plus bas. Sous la bibliothèque. Là, dans une atmosphère sèche et une température ne dépassant pas les 18 degrés, sont conservés les livres précieux ou très anciens de la bibliothèque. Je ne sais pas si vous voyez ce qu’est un compactus. Imaginez une immense étagère métallique se déplaçant sur un rail, au moyen d’une manivelle. Lorsque la bibliothécaire souhaite Que vois-je des passants, qui sont-ils ? Mamans avec leurs petits jouant à la place de jeux, pendulaires plus ou moins pressés, automobilistes, qui sont ces gens que je croise tous les jours et que je vois sans les voir ? Et eux, me voient-ils ? Parfois cach la créativi jaillit là où ne l’attend p mais elle exi et palpit « J’aime terre, ce q je vois comble, et m’arrive mê de croire q la ligne pu des cimes, majesté d arbres, la viv cité du mou ment de l’e au fond d’ ravin, la grâ d’une faça d’église, pu qu’elles so si intenses, des régio à des heur 2014 année culturelle Tournoi de pétanque en doublette vingt-deuxième fête de la Bondelle Brasil 33 sur le T-shirt d’un jeune assis en face de moi Pour voyager aux confins de votre imaginaire Journées hors du temps pays propre inspiration Ce site est placé sous surveillance vidéo CONNAISSEZ-VOUS L’ART DE VOTRE TEMPS ? Ecrivain et chroniqueur et vice-président du Conseil de la fondation La Littérature en couleurs / Christophe Gallaz Tel est le menu, d’une ampleur et d’une complexité considérables, que la fondation ne se donnerait pas l’ambition de réaliser sans l’appui d’Yverdon-les-Bains et l’implication de son Service de la culture. De quoi muer la littérature pour l’enfance et la jeunesse en symbole de la Cité, pour que cette dernière en nourrisse une part de son propre élan. Il est des pactes moins enchanteurs et moins enchantés. « Troisième lieu de vie », à côté du lieu de travail et du lieu de vie familiale, la nouvelle bibliothèque devra affiner son rôle dans la sphère sociale pour attirer ceux qui iront y chercher, à leur manière, la culture, la connaissance et la rencontre. « L’avenir des bibliothèques comme objet physique se fera dans l’animation culturelle », selon Alain Jacquesson, ex-directeur de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève et auteur de nombreux ouvrages sur la bibliothèque du futur. Lieu d’interactions virtuelles autant que réelles, la bibliothèque contemporaine s’intéresse aux technologies du XXIe siècle et participe à la construction d’un nouvel espace social de rencontre, de partage, de découverte, de création et d’apprentissage. A l’ère du numérique et des nouveaux codes sociaux, la bibliothèque se réinvente pour répondre aux attentes de ses fidèles lecteurs et aux besoins d’un nouveau public. Il a été dessiné à l’encre sur une feuille de papier allongée par l’ancien bailli d’Yverdon. Le bailli est parti en Amérique fonder… New Bern (à cette époque, les Bernois avaient de la suite dans les idées). En 1713, après une longue traversée, le colon arrive devant New York. Et que voit-il ? Une ville de planches ! Des baraquements enchevêtrés de manière anarchique, quelques moulins et au centre de ce A plus brève échéance, la FLEC prépare une exposition rétrospective d’importance. Elle saluera l’illustrateur et designer Heinz Edelmann (1934 – 2009), d’origine allemande et tchécoslovaque, connu comme auteur d’affiches originales au style volontiers psychédélique et comme directeur artistique du film d’animation Yellow Submarine, fondé sur la musique des Beatles et réalisé tout à la fin des années soixante. Cette manifestation est prévue des mois de juin à août 2015. Elle trouvera place à l’Espace Arlaud à Lausanne et sera accompagnée par d’autres activités culturelles autour de cet artiste à la Bibliothèque publique d’Yverdonles-Bains, avant d’entamer une tournée internationale. Dans l’intervalle, la fondation prépare l’édition, avec les Editions Gallimard à Paris, de l’œuvre maîtresse de Janine Despinette — une critique d’importance majeure dans le domaine des livres pour l’enfance et la jeunesse. Cet ouvrage richement illustré, intitulé Les imagiers de la Littérature en couleurs, se situera dans une perspective à la fois artistique et historique, de manière à camper sur un ton très personnel le panorama des meilleurs illustrateurs pour la jeunesse depuis le début des années soixante. A quoi s’ajoutera plus tard la mise sur pied d’une bibliothèque scientifique, d’un site Internet complet et d’un réseau international de correspondants. Ainsi la FLEC pourra-t-elle accueillir des scientifiques et des étudiants, des auteurs et des illustrateurs et suggérer, promouvoir, organiser et soutenir des travaux et des formations scientifiques et pédagogiques, en collaboration avec les Hautes Écoles intéressées et diverses associations culturelles, artistiques et scientifiques. couleurs La FLEC organisera des animations, des ateliers, des cours et des conférences visant à présenter les meilleurs ouvrages de littérature pour l’enfance. Elle produira également des expositions lui permettant de présenter le travail des artistes les plus marquants en ce domaine, notamment des suisses romands, à commencer par Etienne Delessert, et les études s’y rapportant. Ses actions se déploieront d’abord en divers lieux, puis dans ses murs lorsque la fondation disposera de son propre espace en ville. des prend Ensuite, parce que la littérature pour l’enfance et la jeunesse, dans les territoires francophones autant qu’à l’échelle internationale, est en expansion sociale et commerciale prodigieuse depuis les années quatre-vingt. Ensuite encore, parce que cette littérature repose en principe sur deux modes d’expression richissimes, le texte et l’image, qui séduisent et donnent à réfléchir à la fois respectivement et conjugués. Enfin, parce qu’il en résultera, pour la fondation comme pour la ville, des possibilités d’échanges et de synergies passionnantes. ·· ne peuve qu’avoir é voulues, pour not bien. Cet harmonie a sens, ces pa sages et c espèces so figés enco enchant peut-être, u parole, il s’agit que regarder d’écouter av force po que l’abso se déclare, bout de n erremen Ici, dans cet promesse, donc le lieu ·· Yves Bonne L’arrière-p Paysages littéraires ·· 29 / fouillis une petite église en pierre. A l’époque, la taille de la cité américaine ne doit pas excéder celle d’Yverdon. Le plus étrange est la palissade entourant New York, alors qu’aujourd’hui la Grande Pomme s’étend à perte de vue… / Eugène Lors d’une résidence d’ écriture à la Bibliothèque Parfois cachée la créativit jaillit là où o ne l’attend pas mais elle existe et palpite « J’aime l terre, ce que je vois me comble, et il m’arrive mêm de croire qu la ligne pur des cimes, l majesté de arbres, la viva cité du mouve ment de l’ea au fond d’u ravin, la grâc d’une façad d’église, puis qu’elles son si intenses, e des régions à des heures La culture, passeport pour l’avenir Anne-Catherine Lyon, Conseillère d’Etat, Cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture du canton de Vaud, voit une aspiration positive dans l’essor de la culture et de la formation d’Yverdonles-Bains et de sa région. EMOI / Les dernières Assises de la culture vaudoises ont mis en évidence la vitalité des régions en matière ·· culturelle. Qu’en pensez-vous ? ANNE-CATHERINE LYON / La politique menée par la Ville d’Yverdon est exemplaire à cet égard. Elle a comme objectif déclaré de mettre un fort accent sur la culture notamment à travers la création d’un service de la culture. Pour moi, c’est le signal qu’une ville ou une région passe à la vitesse supérieure. E. / Pourquoi est-ce si important ? A.-C. L. / C’est un des moyens parmi les plus puissants pour porter et transformer l’image d’une ville, d’une région. Yverdon est marqué de manière très positive ·· par ses activités culturelles et par l’intensité de tout un dispositif de formation avec la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud ( HEIG-VD ) , le Centre professionnel du Nord vaudois, ses antennes à Sainte-Croix et Payerne et le gymnase. A travers le dynamisme de son campus, il y a dans la région une aspiration positive. E. / Comment le canton se positionne-t-il dans ce développement ? A.-C. L. / Le canton ne peut agir que de manière indirecte, en soutenant des institutions et des associations professionnelles et en faisant la promotion ·· de certains modèles. La culture en Suisse est une politique à trois étages institutionnels. Les villes ou/et les communes sont souvent les plus actives en termes de volume financier dévolu à l’activité culturelle, ensuite viennent les cantons de manière subsidiaire, puis la Confédération avec quelques chasses gardées comme le cinéma. Le canton peut être l’ambassadeur de certaines idées de gestion de projets. Il y a plus de vingt ans par exemple, les communes de la Riviera se sont unies pour financer certaines de leurs actions dont celles dévolues à la culture. Nathalie Saugy, municipale, responsable de la culture à Yverdon, ·· a commencé ce travail de rassemblement. Elle dit qu’elle a empoigné son bâton de pèlerin pour ce faire. J’aime cette image qui concerne aussi le cheminement dans les esprits. Dans la nouvelle loi sur la culture apparaît d’ailleurs la notion d’institution d’importance régionale ou suprarégionale. E. / Selon vous, les régions sont-elles assez dynamiques en matière de culture ? A.-C. L. / Les forces de créativité sont présentes partout dans le canton. Avec la nouvelle loi qui prend en compte le patrimoine immatériel, nous pourrons entrer en matière pour soutenir des musées, respecti-·· vement des lieux de création, notamment pour l’équipement. Les régions doivent avoir confiance en leurs sources de créativité en présentant des projets alliant qualité, attractivité et originalité. De manière extrêmement concrète, les communes peuvent se profiler en mettant à disposition des lieux pour les artistes. Il ne s’agit pas de créer des théâtres, mais d’offrir des lieux pour des ateliers ou des résidences. C’est une manière simple et peu onéreuse d’encourager la culture. E. / Quelle pourrait être votre prochaine visite culturelle dans la région ? A.-C. L. / Le Centre d’art contemporain d’Yverdon ( CACY ) que je dois visiter avec Nathalie Saugy. J’ai lu des choses très positives à son sujet. J’aime aussi beaucoup aller à la Maison d’Ailleurs, au Théâtre Benno Besson et vous m’avez donné envie de retourner à l’Echandole où je ne suis plus allée depuis trop longtemps. Anne Cath er ine Lyon Yves Bonnefoy L’arrière-pay EMOI / Pourquoi un magazine pour Yverdonles-Bains et sa région et qu’en attendez-vous ? Nath ·· alie ·· ·· Sa ugy E / Cet objet est singulier. N’est-il pas un peu trop insolite ? N. S. / C’est vrai qu’il faudra prendre le temps de le découvrir, mais pour Raphaël Kummer, chef du Service de la culture d’Yverdon-lesBains et pour moi-même, il correspond idéalement à ce que nous mettons quotidiennement en œuvre en soutenant le talent de jeunes artistes. La mise au concours de la maquette de l’Emoi, gagnée par un étudiant de l’Ecole d’arts appliqués de la Chaux-de-Fonds, en est un exemple. Nous soutenons la création et l’Emoi en est une en lui-même. Que cela soit par les textes, les photos, la manière de présenter les choses, il met en avant la culture d’une manière singulière. Même s’ils sont un peu déstabilisés, j’espère que les lecteurs sauront l’apprécier. E / Qu’est-ce qui vous porte dans votre démar- che de rassembleuse de la culture régionale ? N. S. / Yverdon-les-Bains, en tant que ville centre se doit de travailler avec les autres communes du district dans des domaines aussi différents que le social, la police, les pompiers, le tourisme… La culture est une nouvelle étape. Anne-Catherine Lyon l’évoque dans ces pages, les régions constituent des interlocuteurs de poids. Le canton soutient déjà la création d’ici, notamment par le biais de nos théâtres, mais d’autres associations, structures ou manifestations pourraient en bénéficier. Merci ! EMOI remercie : L’Ecole d’arts appliqués de la Chaux-de-Fonds ( EAA) Romain Michaud, gagnant du concours organisé par l’EAA pour le concept graphique du magazine Le comité éditorial : Corinne Jaquiéry / Raphaël Kummer / Thierry Luisier / Pierre Pittet / Charlyne Riem / Thierry Schulé Les auteurs ayant aimablement collaboré Mario Del Curto, photographe Roland Witzig, dessinateur Région Yverdon-les-Bains / Jura-Lac, tourisme régional Le service communication de la Ville d’Yverdon-les-Bains Les institutions culturelles et offices du tourisme de la région qui nous ont transmis des informations et des images. Impression : Sprint – www.votreimprimeur.ch / rédaction : Corinne Jaquiéry / graphisme : Thierry Schulé – www.tier-schule.ch ·· NATHALIE SAUGY / Les prémices de notre réseau régional existent déjà. L’Emoi renforce le lien et met l’accent sur les talents et les activités culturelles de tous sans remplacer les programmes de saison ou d’animation culturelle de chacun. J’aimerais que ce magazine surprenne, émeuve, intrigue et qu’il marque les esprits tout en suscitant, bien sûr, des réactions positives. C’est aussi un bel objet en complément des informations plus classiques présentées sur le site www.emoi.ch. Crédit photo :Mario Del Curto p. 3 / p. 10-11 /p. 15 /p. 19 /p. 20-21 / p. 23 / p. 26-27 / p. 30-31 / François Graf – Colin Vallon – p. 4 / Regis Matthey DR – Amalgame – p. 5 / Compagnie Un air de rien – p. 8 / Nørn – Marc da Cunha Lopes – p. 9 / Mode – Fibbi – R. Gindroz – UniZu – p. 10-11 / Roland Witzig – Dessin danse – p. 12 / Young Soon Cho Jaquet – Jonas-Marguet – p. 12 / Château de Grandson – Thierry Schulé – p. 25 / Heinz Edelmann – Bibliothèque – p. 28 / Couverture et dos : Rambling Wheels – svendealmeida.com DR / Lombric – Lombric DR / Couverture Campiche – Philippe Pasche DR / Italie-Brésil 3 à 2 – J. Cousinet DR / et autres photos libres de droit Municipale de la ville d’Yverdon-les-Bains, déléguée à la culture et au tourisme, Nathalie Saugy reconnait la créativité dynamique et singulière de sa région dans le magazine Emoi. 31 / ·· ne peuven qu’avoir ét voulues, et pour notre bien. Cette harmonie a u sens, ces pay sages et ce espèces sont figés encore enchanté peut-être, un parole, il n s’agit que de regarder et d’écouter ave force pou que l’absolu se déclare, a bout de nos errements Ici, dans cette promesse, es donc le lieu… Surprendre et rassembler - - P. 18-19 UTOPIE - - P. 20-21 - É - - - - IMAGES - - - - P. 24-25 - - - - P. 22-23 - UN JOUR - DE FÊTE - PATRIMOINE - I ÉMOI / MAGAZINE CULTUREL YVERDON-LES-BAINS ET RÉGION / 2015 - - - - - LITTÉRATURE P. 28-29 - P. 26-27 - - - P. 30-31 - POSTFACE O
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