BTS Electrotechnique 1ère année - Sciences physiques appliquées TP n°20 : Couplage de l’alternateur synchrone au réseau Enjeu : Les alternateurs des centrales électriques sont couplés sur le réseau EDF. Ce dernier se comporte comme un générateur triphasé très puissant imposant les caractéristiques de tension (fréquence, valeur efficace,…) à tout alternateur synchrone qui lui est connecté. Problématique : Quel est le mode opératoire pour coupler un alternateur synchrone au réseau ? Quels sont les modes de fonctionnement une fois la machine synchrone couplée ? Rapport au programme : E.1 – machine synchrone : E1.2. Alternateur : – Alternateur couplé sur un réseau : transfert des puissances active et réactive. A. S’APPROPRIER ET ANALYSER : A.1 Quelles sont les conditions à vérifier sur les tensions triphasées produites par un alternateur avant de le coupler au réseau ? A.2 Avec le montage utilisé (voir schéma dans l’annexe), comment savoir si l’ordre de succession des phases est correct ? A.3 A l’aide de ce schéma et en utilisant la loi des mailles, donner une expression de la valeur instantanée v1L (L1) en fonction des valeurs instantanées v1alt (alternateur) et v1res (réseau). A.4 Mise à part l’ordre de succession des phases, montrer que toutes les autres conditions sur la tension produite v1alt sont remplies lorsque v1L=0. A.5 En déduire la condition à vérifier sur les lampes avant de coupler l’alternateur au réseau. A.6 Une fois l’alternateur couplé au réseau, comment faire pour augmenter la puissance fournie au réseau ? A.7 Une fois l’alternateur couplé au réseau, comment faire pour obtenir le fonctionnement en compensateur synchrone ? B. REALISER : Réaliser le câblage correspondant au schéma de l’annexe Mettre sous tension mais uniquement en présence du professeur BTS Electrotechnique 1ère année - Sciences physiques appliquées Annexe du TP n°20 : couplage de l’alternateur synchrone au réseau 1. Quelles sont les conditions à réaliser pour coupler un alternateur synchrone sur le réseau ? L’alternateur synchrone produit un système de tension triphasé qui doit être identique à celui du réseau. Ces deux systèmes triphasés doivent donc au moment de l’accrochage : avoir la même valeur efficace de tension (Valt=Vres) ; avoir la même fréquence ; avoir le même ordre de succession des phases être en phase (déphasage nul entre v1alt(t) et v1res(t)) 2. Quel est le montage utilisé pour réaliser le couplage ? Pour le montage du TP, l’alternateur est entraîné par un moteur à courant continu. Dans une centrale électrique il est entraîné par une turbine ou une éolienne. CH1 V G. s. 3 Moteur à CC A * v1L CH2 V * v1alt * v1Res v2alt v3alt v2Res R E S E A U v3Res N 3. Comment vérifier que l’ordre de succession des phases est correct ? L’ordre de succession est ici vérifié par des ampoules supportant 2V res, mais on peut également utiliser un détecteur d’ordre de phases ou un oscilloscope pour vérifier 𝜑𝑣1𝑎𝑙𝑡 /𝑣2𝑎𝑙𝑡 = 𝜑𝑣1𝑟𝑒𝑠/𝑣2𝑟𝑒𝑠 : Si l’ordre de succession des phases est le même : 𝑉1𝐿 Si l’ordre de succession des phases est inversé : 𝑉1𝐿 𝑉1𝑟𝑒𝑠 𝑉1𝑟𝑒𝑠 𝑉1𝑎𝑙𝑡 𝑉1𝑎𝑙𝑡 𝑉2𝑎𝑙𝑡 𝑉3𝑟𝑒𝑠 𝑉3𝑎𝑙𝑡 𝑉2𝑟𝑒𝑠 𝑉3𝑎𝑙𝑡 𝑉2𝐿 𝑉3𝐿 𝑉3𝑟𝑒𝑠 𝑉3𝐿 𝑉2𝑎𝑙𝑡 𝑉2𝑟𝑒𝑠 𝑉2𝐿 Les 3 tensions aux bornes des lampes sont Les 3 tensions aux bornes des lampes sont identiques : elles s’éteignent et s’allument en même différentes : elles s’éteignent et s’allument à tour temps (feux fixes). de rôle (feux tournants). 4. Quel est le protocole pour coupler l’alternateur au réseau ? Il y a risque d’emballement du moteur à courant continu ou de forte surintensité si l’induit de ce moteur est alimenté sans que son inducteur ne le soit. Démarrage du moteur à courant continu : en premier lieu, mettre sous tension l’inducteur du moteur mettre sous tension réduite l’induit du moteur régler la tension d’induit pour obtenir la vitesse de rotation de l’alternateur correspondant à la fréquence du réseau. Mettre sous tension l’excitation de l’alternateur puis régler pour ajuster la valeur efficace de l’alternateur tel que Valt=Vres. Vérifier l’ordre de succession des phases. S’il n’est pas bon, mettre hors tension l’excitation de l’alternateur synchrone puis inverser 2 phases sur l’alternateur avant de réaliser à nouveau le réglage précèdent. Ajuster la vitesse de rotation par le biais de la tension d’induit du moteur pour obtenir un déphasage nul entre v1alt(t) et v1res(t). Si toutes les conditions du paragraphe 1 sont réalisées, les lampes restent continuellement éteintes : on peut alors fermer l’interrupteur triphasé pour coupler l’alternateur au réseau. 5. Comment augmenter la puissance active fournie par l’alternateur au réseau ? Une fois l’alternateur couplé au réseau, la vitesse de rotation restera fixe car imposée par la fréquence du réseau. En augmentant la tension d’induit du moteur à courant continu, on ne modifiera donc plus la vitesse. Par contre le courant d’induit et donc le couple, la puissance mécanique fournie à l’alternateur et la puissance active fournie au réseau augmenteront. L’échange de puissance active entre l’alternateur et le réseau est contrôlée par les réglages du dispositif d’entraînement du rotor de l’alternateur (turbine, moteur, éolienne,…) 6. Que peut-il se passer en diminuant la puissance active fournie par l’alternateur au réseau ? La puissance active fournie au réseau peut devenir négative : le sens de l’échange d’énergie est donc inversé. La machine synchrone ne fonctionne plus en alternateur mais en moteur, la machine à courant continu fonctionne en génératrice à courant continu est renvoie de l’énergie au réseau au travers de son alimentation. En jouant sur les réglages du dispositif d’entraînement du rotor de l’alternateur, la puissance active fournie par l’alternateur peut devenir négative : la machine synchrone fonctionne alors en moteur synchrone. 7. Comment régler la puissance réactive fournie au réseau ? Une fois l’alternateur couplé au réseau, la valeur efficace de la tension aux bornes de l’alternateur restera fixe car imposée par le réseau. En faisant varier Ie, on ne modifiera plus cette valeur efficace. La puissance active étant fixée par le dispositif d’entrainement du rotor (MCC), le réglage de Ie ne fera varier que la puissance réactive : si l’alternateur est surexcité (Ie>Ie optimum) alors l’alternateur fournit de la puissance réactive (compensateur synchrone) ; si l’alternateur est sous excité (Ie< Ie optimum) alors l’alternateur consomme de la puissance réactive ; Ie optimum correspond a une puissance réactive nulle (cos φ=1). Le transfert de la puissance s’effectue avec un courant I minimum. I=f(Ie) à P=cste (courbe de Mordey) Remarque : l’alternateur synchrone sous excité risque de décrocher. 8. Quel est le protocole à suivre pour découpler l’alternateur et mettre à l’arrêt le système ? Ouvrir l’interrupteur triphasé (c’est sans danger, le seul risque est d’avoir une survitesse si la tension d’induit du moteur à CC était fortement augmenté). Diminuer jusqu’à zéro le courant d’excitation de la machine synchrone et la tension d’induit du moteur à CC. Mettre hors tension le circuit d’excitation du moteur à CC.
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