EL - HASSA V. Rondot Collaborations : Section française de la Direction des Antiquités du Soudan, National Corporation for Antiquities and Museums, le Service du patrimoine soudanais D Soudan Alexandrie Le Caire Assouan B A Y O U D A e Le N il Ouad iM ou A el-Hassa au nord de Khartoum et 30 km Méroé Khartoum Hamadab el-Hassa Awateb 6e cataracte Ouadi sion des fouilles du Ministère des Affaires étrangères et par Basa Shendi A Moussawarat Naga R wad -Ha i el ad Hassa est financée par la Commis- Ouad ben Naga Mouweis Ou au sud de Méroé. La fouille d’el- el-Hobagi Oumm Ousouda Ambasa E K la SFDAS. Mourabba Geili L ara rab Gabati méroïtique d’el-Hassa, à 200 km Atb b ka NCAM, étudie le site urbain oug rR Me epuis 2000, la SFDAS, avec la Atbara B Un nouveau temple à Amon dans l’île de Méroé (Soudan) Defeia chaque année quatre archéo- logues soudanais, constitue l’un des Khartoum Nil bla nc ’école de fouille, qui forme Djebel Qeili Soba Nil ble u Rufaa 0 50 km M. Baud/V. Rondot/M. Bocquet outils de la coopération scientifique de la France au Soudan. La maison de fouille a été construite grâce aux mécénats de Lafarge, Ariab Mining ainsi que du Sénat de la RépuCampagne 2008. La voie processionnelle et ses statues de bélier en cours de fouille (© SFDAS/El-Hassa/René-Pierre Dissaux). blique française. S uccesseur du royaume napatéen, l’empire méroïtique (300 avant – 370 après J.-C.) est organisé autour de sa capitale Méroé et l’héritier d’une civilisation qui s’est développée entre la 1ère cataracte et Khartoum avec les royaumes de Kerma (2500-1500 av. J.-C.) puis de Napata (1000-656 av. J.-C .). Son territoire était vaste, avec un arrière pays sahélien irrigué durant la saison des pluies et parcouru par des populations nomades. Un maillage d’établissements centralisait les fonctions politiques, religieuses et économiques du pouvoir. Plusieurs de ces « villes » sont connues, principalement dans la région que nous appelons « île de Méroé » ; El-Hassa est l’une d’elles. L e site fut visité par les trois voyageurs fameux du Soudan : le Suisse Burckhardt en 1814, Linant de Bellefonds en 1821, E n s’écroulant, la voûte du sanctuaire a figé dans leur ultime utilisation des Cailliaud en 1822. Ils y parlent objets cultuels encore en de la statue d’un« sphinx place. Le buste de reine, bélier de style égyptien », de bronze coulé à monument qui désigne un la cire perdue, a été temple à Amon, puisque le restauré bélier est l’animal dans un mécénat EDF. Il est ainsi lequel s’incarne le dieu. complet (ne lui manquent que C’est ce temple à Amon les boucles d’oreilles) et a été conçu pour être fiché au sommet d’une canne que nous fouillons. cérémonielle. Le pectoral en faïence représente une forme du dieu Amon, Campagne 2005. Pectoral en faïence (© SFDAS/El-Hassa/Jean-François Gout). L le torse de déesse (Isis allaitant Horus l’Enfant) comme le comprendre que le temple a été construit en deux phases : de ces transformations sont d’ordre théologique puisque le nouveau plan obtenu est beaucoup plus « égyptien » que ne Campagne 2010. Le temple et sa voie processionnelle (© SFDAS/El-Hassa/Bernard-Noël Chagny). Ce sont des arguments stylistiques qui font dire que faciles à réutiliser. La fouille des fondations permet de d’une série de salles et le remaniement de l’existant. Les raisons à coiffé de l’astre lunaire. Cet Amon–Lune pourrait être le maître du temple. e bâtiment est très détruit, construit en briques cuites un premier bâtiment modifié ensuite dans son plan par l’ajout grâce scarabée sont tous deux de fabrication égyptienne. Buste de reine en bronze (© Musée du Louvre/ Christian Decamps). M ais les objets cultuels qui posent le plus de questions sont les armes néolithiques ainsi que les jeux de la nature. Quelle l’était celui du premier temple. La transformation du fonction rituelle les Méroïtes temple serait le résultat des contacts intellectuels entre donnaient-ils à ces armes qu’ils les deux royaumes. extrayaient des tombes de leurs L es bases des statues de bélier qui décoraient la voie ancêtres et sur quels critères et processionnelle sont inscrites d’un texte en hiéro- pour quel rôle dans le culte sélection- glyphes méroïtiques et mentionnent un souverain encore naient-ils ces jeux de la nature ? Campagne 2005. Scarabée ailé et à tête de bélier (© SFDAS/El-Hassa/ Jean-François Gout). très mal connu : Nebmaâtrê Amanakhareqerema. Nous savons aujourd’hui qu’il fut le commanditaire du temple et, depuis que l’on connaît à Campagne 2005. Jeu de la nature en grès ferrugineux (© SFDAS/El-Hassa/JeanFrançois Gout) Naga un autre temple à son nom, c’est tout un règne qui est en train d’être radicalement réévalué. Campagne 2005. Hache votive néolithique en pierre verte (© SFDAS/El-Hassa/Jean-François Gout). Campagne 2005. Buste de statuette de la déesse Isis allaitant Horus l’Enfant (© SFDAS/ El-Hassa/JeanFrançois Gout). Partenaires : Musée du Louvre, Département des Antiquités égyptiennes, Section Nubie-Soudan ; Universités de Shendi, de Khartoum et de Bahari ; Centre de recherche Lafarge ; Centre de recherche et de restaurations des musées de France (CR2MF) ; Halma-Ipel – UMR 8164 (Cnrs, Lille 3, MCC). Responsable : Vincent Rondot, directeur de recherche CNRS, Halma-Ipel. Spécialistes : Giorgio Nogara, archéologue, responsable de l’École de fouille ; René-Pierre Dissaux, ingénieur d’études, Lille 3, archéologue documentaliste ; Jean-François Carlotti, chercheur CNRS, Halma-Ipel, études métrologiques ; Claude Rilly, chercheur CNRS, LLACAN, épigraphie méroïtique ; Louis Chaix, archéozoologue ; Serge Feneuille et Jean-Pierre Letourneux, étude des mortiers méroïtiques ; Jean-François Gout, photographe ; Christine Heuraux, documentaliste ; quatre archéologues soudanais (NCAM et Universités), différents chaque année, en formation dans le cadre de l’École de fouille. Doctorants : Faïza Drici et Tsubasa Sakamoto, Lille 3, Halma-Ipel ; Marie Evina, Université de Poitiers, céramologue ; Marie Bouchard, Centre de Saclay du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). Infographie : Christine Aubry, Halma-Ipel Partenaires, Équipe
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