Sommaire 10 7 Éditorial Dossier Vivre ensemble 3 Heureux bénévoles Soyons clairs ! Par Michel Barthas, secrétaire général de la CCAS Séjours bleus à la maison familiale CCAS de Morgat. Vivre ensemble 4 24 heures colo À Métabief Retraite à plein régime De l’utilité de bien se préparer. 9 La mémoire à brasle-corps Ateliers du bien vieillir avec la Camieg. Ici et ailleurs 18 La dignité au bout du fusil 11 avril 1945 : le camp de Buchenwald se libère. Culture, sport & loisirs 20 22 Moyen métrage, grand format Brives, l’autre festival du cinéma. Ici et ailleurs 24 Le goût des autres 26 Cécile Castendet, une vie dans les Activités Sociales. Une expo au boulot Quand l’art rentre dans l’entreprise. En bref Dans votre espace culture et loisirs. Notre monde en question 28 Les transnationales face aux peuples Susan George, présidente d’honneur d’Attac, s’insurge contre les « usurpateurs ». Changez d’air 30 Sweet mobile home Carte postale. À lire sur le journal en ligne ccas.fr INTERVIEW À DÉCOUVRIR Après quarante ans de scène et deux victoires de la musique, Hubert-Félix Thiéfaine entame une série de concerts après la sortie de son album, Stratégie de l’inespoir. Hubert-Félix Thiéfaine a répondu à nos questions. Entretien à retrouver sur le site de notre Journal en ligne. Un nouvel espace consacré aux questions énergétiques, dans toutes leurs dimensions sociales et scientifiques, d’ores et déjà ouvert à vos commentaires et contributions. LA CCAS ET LES CMCAS SONT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX CCAS (page officielle) @ccas_fr L’application iPhone et Android « Ma CCAS » est disponible en téléchargement. Éditorial Soyons clairs ! © SÉBASTIEN COTE © JOSEPH MARANDO/CCAS George, auquel se livrent les multinationales de l’énergie à l’échelle du continent et du monde. Car si en France, le prix de l’électricité a augmenté de 30 % et le gaz de 80 % depuis la libération des marchés, ce n’est pas du fait des salariés mais bien de la volonté d’afficher des profits pour les actionnaires à deux chiffres. MICHEL BARTHAS, secrétaire général de la CCAS L 23 Culture, sport et loisirs Golf story À contre-courant des idées préconçues. À retenir Les Activités Sociales ont pris place sur l’intranet d’EDF, Vivre EDF on line. Cet espace, ouvert à tous les salariés du groupe EDF, leur permet d’accéder à partir de leur poste de travail à l’ensemble des offres et prestations (vacances, assurances, actions sanitaires et sociales, culture, sport, restauration). Il propose également des informations pratiques, telles que les coordonnées des CMCAS, les chiffres clés des Activités Sociales ou encore la façon la plus simple d’obtenir son NIA ! es résultats obtenus par le Front national et le taux d’abstention aux dernières élections départementales m’interpellent. Une fois de plus, l’histoire se répète. Et pourtant, nous le savons : cette colère trouve ses causes principales dans les politiques d’austérité successives conduites en France et en Europe. Qui en effet n’a pas dans son entourage un enfant, un ami ou un proche privé d’emploi qui a du mal à suivre des études, à se loger, à faire face à ses dépenses de santé. Que dire de l’idée même de partir en vacances ? « Les acquis sociaux ne sont pas des privilèges de nantis. Le tarif agent en est le symbole ! » déclare Cécile Castendet dans les pages de ce Journal. En effet que représente le tarif agent – élément constitutif de la rémunération des salariés des Industries électriques et gazières – au regard du gigantesque Monopoly, comme le dit si bien dans ces colonnes Susan LES AS, UN BOUCLIER SOCIAL. C’est dans ce contexte que se sont ouvertes les rencontres régionales des Activités Sociales. Dans le prolongement des résultats des dernières élections de CMCAS, l’ensemble de vos élus de CMCAS, des organismes sociaux et des organisations syndicales débattent, échangent et réfléchissent jusqu’à la fin du mois d’avril. Vacances adultes et familles, colos, restauration et économie sociale et solidaire font l’objet de riches discussions. Ce moment est important pour notre modèle démocratique et syndical. Ces réflexions viendront nourrir et enrichir les débats des prochaines assemblées générales de SLVie et de CMCAS. Conformément à nos règles de fonctionnement, les décisions seront prises à l’automne prochain lors de l’assemblée des présidents de CMCAS. En attendant, je vous invite à vous plonger dans le dossier de votre Journal, consacré à ces jeunes et futurs retraités. Inactifs ? dit-on. Si le nom est beau car chargé d’histoire, l’adjectif est tout à fait inadapté. Dans les associations, la vie politique, syndicale ou les Activités Sociales, ils et elles s’engagent pour faire vivre notre projet de développement humain et solidaire. Le journal, mensuel des Activités Sociales de l’énergie. Immeuble René-Le-Guen, 8, rue de Rosny, BP 629, 93104 Montreuil Cedex. Tél. : 01 48 18 60 00. Directeur de publication : Michaël Fieschi. Rédacteur en chef : Stéphane Gravier. Rédacteur en chef délégué : François Puthod, Agence Anatome. Assistante : Laëtitia Rausch. Rédaction : Marie-Line Vitu, Sophie Chyrek, Tiffany Princep, Samy Archimède, Thierry Marck. Ont collaboré à ce numéro : Stéphane Alesi, Frédérique Arbouet, Noémie Coppin, Alexandre Courban, Michel Courboulex, Luc Mahler, Anne-Aurélie Morell, Laïla Saïdi. Secrétariat de rédaction : Agence Anatome. Iconographie : Carole Lhermitte, Florence Hulot. Suivi éditorial et graphique : Agence Anatome. Design : Shannon/Szentgyörgyi, Design Dept. Direction artistique : Jérôme Travers. Réalisation graphique : Jeanne Julien, Agence Anatome. Photo de couverture : Didier Delaine/CCAS. Photogravure : Open Graphic media. Publicité : Agence Comédiance. Impression, expédition : Rivet Presse/Édition, 24, rue Claude-Henri-Gorceix, BP 1577, 87022 Limoges Cedex 9. ISSN : 2258-0298. Tirage du no 363 : 317 647 exemplaires. Abonnement : 12,20 € (individuel), 6,10 € (collectif). Site Internet : www.ccas.fr. Pour nous écrire : [email protected] Vivre ensemble 24 heures colo à Métabief En février dernier, avec les jeunes de la colo « Free-style et vidéo » dans le Doubs. Pique-nique ensoleillé au pied des pistes. Sébastien, l’un des trois animateurs, constate que cette colo est exemplaire. Retour des pistes : goûter, douche, puis on allume le feu et chacun contribue aux tâches collectives. C’est à quelle heure la boum ? Il manque une assiette. Super-ambiance et pas un papier par terre ! Pendant ce temps, d’autres se racontent les temps forts de la journée. Je veux le même ! Le bonnet de Gabriel, mort de rire ! ! ! À TABLE ! Tout le monde se régale... Oui, merci. Tu veux de l’eau ? Je ne connaissais pas le mont d’or ! Je fonds… 4 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 Ensemble, la vaisselle devient un plaisir. Et ça va plus vite ! Pour le coup de balai, les volontaires se font plus rares… … mais Mattis n’aime pas l’injustice. Bel esprit solidaire ! Ça me plaît bien le rôle d’animateur. Quentin, je te relaie si tu veux… Le ménage, avec un bon balai, c’est pas sorcier. Alors, il envoie un SMS groupé… … à la surprise générale ! C’est Séb ! Tu captes le wifi ? 21 heures : briefing du soir, Séb aimerait « capter » leur attention. Un vrai débat s’installe… Et c’est ainsi que les portables terminent la soirée dans les poches. En groupe, le portable coupe la communication, vous ne trouvez pas ? SCÉNARISTE : SOPHIE CHYREK – PHOTOGRAPHE : ÉLISE REBIFFÉ – RÉALISATION : NATACHA BAKALOWICZ/CCAS Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 5 VOTRE E C N A R U S S A N O I T A T I B HA Z CHOISISSE RE OPTION LA MEILLEU T N E M E G LO ANS 10 NEUF ET RÉCENT BÉNÉFICIEZ D’UNE RÉDUCTION POUVANT ALLER JUSQU’À 30 % GARANTIE VALEUR À NEUF POUR TOUS RENSEIGNEMENTS, DEVIS OU ADHÉSION 0970 809 770 Numéro non surtaxé Notre assurance, la du lundi au vendredi de 8h30 à 18h so lida ri té Groupe SATEC - 24, rue Cambacérès - 75413 PARIS Cedex 08 - SA de Courtage d’Assurances au capital social de 25 244 877, 42 € indirectement détenu à plus de 10% par AXA France Assurance - RCS Paris 784 395 725 - Registre des Intermédiaires d’Assurance n° 07000665 - Site orias : www.orias.fr - Sous le contrôle de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution - ACPR, 61, rue Taitbout, 75436 Paris Cedex 09 - TVA Intracommunautaire : SATEC FR 70784395725 - Pour le placement de vos risques, le Groupe SATEC sélectionne les compagnies les plus compétitives OAXA France IARD : Société Anonyme au capital de 214 799 030 € - 722 057 460 RCS Nanterre - Siège social : 313, Terrasses de l’Arche 92727 Nanterre Cedex. Document non contractuel Conception Boréal DU MOBILIER DE - 5 ANS Vivre ensemble © CHARLES CRIÉ/CCAS Heureux bénévoles Deux séjours bleus, l’un organisé par la CMCAS Melun, l’autre par la CMCAS Finistère-Morbihan, se sont côtoyés, une semaine en mars, à la maison familiale CCAS de Morgat. Par leur présence enthousiaste, les cinq accompagnateurs bénévoles ont créé du lien social. J ean-Claude, MarieDominique, Michelle, Nadine et Paule, engagés dans le réseau solidaire de leur CMCAS, œuvrent au bon déroulement de ces deux séjours (1) destinés aux bénéficiaires âgés de plus de 75 ans. « Je ne conçois pas ma vie autrement. Je me sens absolument engagé. J’apprends beau- LE RÉSEAU SOLIDAIRE, terrain fertile de l’engagement. coup auprès des anciens, cela me passionne », déclare Jean-Claude François, bénévole et président de la commission pensionnés de la CMCAS Melun. À peine en préretraite, Marie-Dominique Durrance s’engage déjà dans le réseau solidaire. « Je trouve naturel de m’occuper des personnes qui sont autour de moi. Quand la CMCAS m’a proposé d’accompagner ce groupe, j’étais ravie. J’aime la compagnie des personnes âgées qui n’est pas du tout monotone. Auprès d’elles, je reçois beaucoup. » « J’APPRENDS À DONNER aux personnes qui en ont besoin. Les réconforter est précieux », précise Paule Le Bars qui se souvient qu’après le décès de son mari elle a été touchée par l’aide qu’elle a reçu de la CMCAS FinistèreMorbihan. Femme d’agent inactif qui encadre durant l’été, Nadine Périer a intégré le réseau solidaire il y a trois ans. « Là comme je ne travaille pas, j’ai besoin d’avoir un contact social. Accompagner ce séjour me permet de me rendre utile en aidant les personnes, en leur apportant de la joie, de la bonne humeur. » Depuis qu’elle est à la retraite, Michelle Lerandy est active dans le réseau solidaire, après avoir été une consommatrice des activités sociales. « La solitude est une pauvreté. Pouvoir la casser en échangeant avec les personnes isolées me donne un équilibre. Voir les anciens sourirent m’apporte du bonheur. Tant que j’ai la santé, je continue avec plaisir. » Du petit déjeuner au coucher, les cinq accompagnateurs ne chôment pas. Ils mettent leur énergie et dynamisme au service de la rencontre avec l’autre. « Certes c’est fatiguant, ajoute Michelle, mais nous avons tout le temps de nous reposer après, puisque nous sommes à la retraite. » Quant à Marie-Dominique, toujours joviale : « Après avoir été la plus âgée au travail, me voilà la plus jeune. C’est comme une cure de jouvence. Je suis prête à repartir. » FRÉDÉRIQUE ARBOUET (1) Séjour bleu solidaire organisé par la CMCAS Melun du 1er au 14 mars. Séjour bleu découverte du 8 au 14 mars organisé par la CMCAS Finistère-Morbihan. À découvrir dans le journal en ligne le reportage sur ce séjour vacances. Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 7 Vivre ensemble droits des femmes Inter-POM Megévannes © PHILIPPE MARINI/CCAS L’outre-mer au complet L ’Inter- POM, traditionnel rassemblement entre bénéficiaires d’outre-mer, aura lieu du 14 au 18 mai prochain à la Martinique, qui organisera dans le même temps sa fête de CMCAS (le 17 mai). L’Inter- POM réunira pour la première fois des représentants des six CMCAS ultramarines : Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-etMiquelon. Seront également présents des élus de la CCAS, du comité de coordination des CMCAS et de la Camieg. Au programme, une journée culturelle autour de la musique « bèlè », un débat sur © DR/CCAS P le thème « Le syndicalisme, une idée moderne », une matinée sportive et une soirée de gala. Les Réunionnais, les plus éloignés des Antilles, joueront les prolongations en assistant le 22 mai à la Fête de l’abolition de l’esclavage. patrimoine A près une phase de démolition en novembre dernier, les centres de vacances CCAS du cap d’Agde et de Sérignan (Hérault) sont en chantier depuis le début de l’année. Sur place, une centaine d’ouvriers, répartis sur les deux sites, s’active pour installer 163 résidences mobiles de loisirs sur le cap et 120 toiles « dernier cri » ainsi qu’un bâtiment principal attractif SÉRIGNAN fait peu neuve. à Sérignan. Confort, qualité, remise aux normes et respect de l’environnement, les deux institutions, dont l’ouverture est prévue début juillet, se tournent résolument vers la modernité. Sous l’égide de la commission patrimoine et de ses deux chefs de projet, dans un département où le tourisme social n’a pas vraiment la cote, la CCAS renforce son rôle majeur dans ce concept d’avenir. 8 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 © JOSEPH MARANDO/CCAS NOUVEAUX GÎTES du cap d’Agde. © JOSEPH MARANDO/CCAS Travaux en cours rès de 180 vacanciers des centres de vacances de Megève se sont retrouvé le 7 mars au pied des pistes de la station de HauteSavoie. Organisée en partenariat avec l’École de ski français, cette journée a réuni le public pour un moment festif : descentes de ski, initiation au yonner, repas, déguisements et jeux ont égrainé le dernier jour des vacances de février. Placée sous le thème de la Marche mondiale des femmes, cette initiative a été l’occasion pour les vacanciers de se livrer à plusieurs jeux autour de la Journée internationale des droits des femmes. Pour Isabelle Famchon et Luce Gauthier, bénéficiaires des CMCAS ChartresOrléans et Dauphiné – pays de Rhône, « c’est une très bonne chose que les Activités Sociales aient choisi cette thématique pour l’année 2015 ». Pour la défense du droit à l’avortement, les luttes contre les violences faites aux femmes et la pauvreté, elles se sont élancées en fin d’après-midi avec l’ensemble des femmes pour une descente symbolique. SPF Solidarité L e Secours populaire français a débloqué un fonds d’urgence de 40 000 € pour venir en aide aux victimes du Vanuatu dévasté dans la nuit du 13 au 14 mars par le cyclone Pam, qui selon un communiqué de l’Unicef pourrait être « l’un des pires de l’histoire du Pacifique ». Le SPF appelle à la solidarité de tous pour venir en aide aux victimes. Dès l’annonce de la catastrophe, l’association a préparé avec ses partenaires locaux de la région une réponse pour porter secours (nourriture, eau potable, produits d’hygiène et de première nécessité), selon les montants collectés, aux familles qui ont tout perdu. Vous pouvez adresser vos dons à la Fédération nationale des électriciens et gaziers du SPF au 40, rue GastonLauriau, 93100 Montreuil. La mémoire à bras-le-corps YASSINE KEBDANI, de l’association Siel bleu, anime les ateliers de « gym-mémoire » dans un esprit ludique et convivial. © JOSEPH MARANDO/CCAS Vivre ensemble En lien avec les CMCAS, la Camieg propose, partout en France, des ateliers du bien-vieillir, où l’on travaille la mémoire, l’équilibre et la condition physique, dans la joie et la bonne humeur. Reportage à Moulins (Allier). T enir sur un pied le plus longtemps possible, marcher tout en jouant avec un ballon, épeler des mots en partant de la fin… Pour les muscles et les neurones de Mauricette, Claudette, Évelyne, Claude et les autres, ce jeudi 12 mars, c’est jour de test ! Dans la salle d’activités de la CMCAS Moulins, sur le superbe site de Fromenteau, ils sont dix bénéficiaires à participer au premier d’une série de douze ateliers de gym-mémoire mis en place par la Camieg en collaboration avec les CMCAS. Cette séance inaugurale vise à évaluer les aptitudes de chacun en termes de mémoire et de capacités physiques. Elle se déroule sous l’œil bienveillant de Yassine Kebdani, intervenant de Siel bleu, association spécialisée dans la prévention de santé. LES ATELIERS GYM-MÉMOIRE visent à « développer la mémoire en utilisant les mouvements, prévenir les chutes, entretenir la puissance des membres inférieurs, donner le goût des activités physiques sur le long terme et réapprendre les automatismes », précise Yassine Kebdani. Plusieurs des participants ont déjà eu l’occasion d’expérimenter ce type d’ateliers il y a trois ans. C’est le cas de Claudette : « On s’amuse bien et on rencontre du monde », résumet-elle. Jeanine Bouleau en garde elle aussi un excellent souvenir. « J’ai tout aimé ! Après les douze séances, je me suis dit : “il faut que je trouve quelque chose à faire pour bouger”. Et j’ai trouvé : aujourd’hui, je fais de la gym tonic dans un club près de chez moi. » Diminuée par un accident vasculaire cérébral quelques années plus tôt, Évelyne Boistard a repris confiance en elle en bonne partie grâce à la gym-mémoire. « Je me suis rendue compte que j’étais encore capable de faire des choses. Aujourd’hui, je peux refaire de la cuisine, du tricot, de l’ordinateur. C’est énorme ! » SAMY ARCHIMÈDE Agir pour bien vieillir E N 2014, 56 actions (ateliers, sensibilisation, dépistage, etc.) ont été menées par la Camieg sur le thème du « bien-vieillir », en collaboration avec les CMCAS. Au total, 1 365 bénéficiaires y ont participé. Ces actions visent à entretenir la mémoire, à améliorer l’équilibre, à dépister les troubles de l’audition, à développer l’activité physique et à adapter l’alimentation des seniors. Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 9 Dossier Retraite à plein régime Attendu pour les uns, transition difficile pour d’autres, le passage à la retraite est différemment vécu. Pour trouver de nouveaux repères dans la vie présente et future, aucun modèle… mais, parfois, une réflexion à entreprendre. Vous avez dit inactifs ? DOSSIER RÉALISÉ PAR SOPHIE CHYREK ET FRÉDÉRIQUE ARBOUET 10 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 L a retraite n’est plus ce qu’elle était. À l’heure de ce prétendu arrêt d’activité, les personnes sont en bonne santé et leur séniorité s’apparente à une seconde vie. Aujourd’hui 15 millions, les plus de 60 ans seront 20 millions en 2030, représentant près du tiers de la population française. De plus en plus nombreux, les retraités vivront mieux, plus longtemps. Ce n’est pas un hasard si, ces dernières années, les politiques de santé publique à destination des plus de 60 ans intègrent d’autres dimensions que la prévention en matière de santé fonctionnelle et physique. Elles s’attachent désormais à promouvoir la qualité de vie (1). © GEORGE CLERK WWW.GEORGECLERK.COM LES RETRAITÉS ONT CHANGÉ. Rajeunis par le fait même de l’allongement de l’espérance de vie, ils sont de plus en plus actifs. En moins d’une génération, ils sont devenus des acteurs majeurs du lien social, de l’engagement civique et du maintien des solidarités. Comme le remarque le sociologue Serge Guérin (2), « sans les retraités actifs, le secteur associatif, qui permet pour une large part à la société de tenir, aux liens sociaux de se développer, à des personnes démunies de tenir la tête hors de l’eau, serait en mauvaise posture ». Ces millions de gestes n’apparaissent dans aucune comptabilité utilitariste mais « tricotent chaque jour le lien social ». PRÈS DE 4 MILLIONS d’entre eux se mobilisent dans la sphère privée en aidant un proche (ami ou parent) atteint d’une maladie chronique. Sans compter leur implication dans bien d’autres causes : 32 % // ... Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 11 Dossier //... des maires de nos communes (souvent les plus petites) sont des retraités. Et bien sûr, ils œuvrent en nombre dans les associations culturelles, périscolaires, sportives… Quand ils ne continuent pas d’exercer leur engagement syndical dans l’entreprise ou en dehors. Loin des représentations où les seniors seraient une charge pour la société, ils en constituent l’un des atouts majeurs. De quoi contribuer à combattre les idées négatives sur l’âge. Autre signe : le projet de loi d’adaptation au vieillissement (qui devrait être voté fin 2015) reconnaît leur rôle d’acteur dans la société. Un changement de regard qui pourrait permettre de retrouver une reconnaissance sociale parfois malmenée au moment de l’arrêt de l’activité salariale. POUR UNE MAJORITÉ, la retraite ouvre une période libérée des contraintes. Un après-midi de la vie offrant la possibilité de réaliser des projets jusqu’alors repoussés. La transition n’en demeure pas moins importante, notamment une fois passée la période d’euphorie relative à ce nouvel état. Changements financiers, de statut social, départs des enfants, perte de relations liées au travail… Vivre pleinement sa retraite estil une évidence pour tous ? Il faut s’y préparer, préconisent bon nombre de spécialistes de la question. Lorsqu’il cesse son activité professionnelle, un retraité a encore un tiers de sa vie à vivre. Avancer sans objectif ou projet précis peut être déroutant. La nouvelle vie qui débute doit pouvoir être mise en perspective sereinement. Et le temps n’a pas prise, assure Serge Guérin : « À tout âge, on peut aimer, désirer, inventer. » (1) Plan national « Bien vieillir » 2007-2009. (2) Auteur de Silver génération. Dix idées reçues à combattre à propos des seniors, Michalon, 2015. Préparatifs de départ Comment passer d’un monde à l’autre, en évitant une rupture trop brutale ou trop subie ? En s’y préparant… U ne formation pour se préparer à la retraite ? Je me suis dit que c’était une blague. Mais très rapidement, je me suis aperçu que ce n’était pas aussi simple. » Philippe, auparavant salarié dans les organismes sociaux, a suivi cette formation de quatre jours proposée par l’entreprise. « Plus j’avançais, plus j’étais heureux d’y participer, car je sous-estimais complètement les aspects psychologiques, physiologiques et autres. » Auparavant, les entreprises des IEG proposaient de manière relativement systématique des sessions de préparation, étalées sur plusieurs jours. Retraitée de GDF depuis 2000, Claude Bénard se souvient : « Les cinq de jours de stage ont été un remède à l’anxiété de savoir que l’on ne va plus être utile. » Depuis une dizaine d’années, le dispositif En moins d’une génération, les retraités sont devenus des acteurs majeurs du lien social, de l’engagement civique et du maintien des solidarités. 12 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 ’’ semble s’être tari. Quelques unités proposent néanmoins à leurs salariés et futurs retraités des formations, à l’exemple du CNPE (Centre nucléaire de production d’électricité) de Gravelines (Nord). Pour 2015, il a programmé six sessions de deux jours. « Dès que les inscriptions sont ouvertes, les demandes fusent », constate Céline Monborren, assistante au CNPE. UNE SESSION DE FORMATION se décompose en quatre parties : une information sur la retraite, l’intervention d’un psychologue, puis d’un médecin du travail et enfin d’un notaire. Gilbert Prévost de l’Institut français en conseil et préparation à la retraite, ancien salarié des IEG, organise et anime ces deux journées. « Les participants viennent sur les conseils de leurs collègues et se demandent ce qu’ils vont apprendre. En fin de session, ravis d’être venus, ils repartent avec des informations indispensables. » Chaque année, la Cnieg (Caisse du régime spécial de retraites des agents des IEG) envoie une invitation à participer à une réunion d’information des affiliés (RIA), à tous les agents des IEG sélectionnés en fonction de la date à laquelle ils ont un droit à pension (1). Selon Marie-Dominique, en préretraite, « cette réunion donne des pistes pour comprendre les différents régimes quand on a travaillé aussi à l’extérieur des IEG ». Ce sont avant tout des journées d’information à caractère administratif, au cours desquelles sont présentés le régime général et celui des IEG ainsi que toutes ses spécificités (mode de calcul, démarches à accomplir, régimes complémentaires…). « Les agents, habitués à avoir un service du personnel qui les gèrent complètement, découvrent surtout qu’ils devront se prendre en charge pour demander leurs différentes pensions de retraite. Nous leur conseillons de bien respecter les procédures prévues dans chaque régime », commente Philippe Legault, de la Cnieg. Le dispositif des RIA ne peut suppléer à la préparation psycholo giq u e et /ou s o c iale q u e nécessiterait un départ en retraite. Ce qui explique le recours de plus en plus fréquent à des formations individuelles, proposées par des organismes privés et prises en charge au titre de l’ex- DIF (2). « L’intervention du psychologue m’a fait prendre conscience que la rupture avec le travail et son environnement contraint est un deuil qui peut durer, selon les personnes, de dix minutes à dix ans. » La formation permet de préparer ce passage en l’anticipant. Passage qu’il ne faut ni sous-estimer ni négliger. (1) Plus d’infos sur www.cnieg.fr. (2) Le CPF remplace le droit individuel à la formation (DIF) depuis le 1er janvier 2015. Les salariés ne perdent pas leurs heures qu’ils pourront mobiliser jusqu’au 31 décembre 2020. Plus d’infos à l’adresse suivante : http:// vosdroits.service-public.fr/particuliers/ F10705.xhtml Paroles d’agents Ma femme avait cessé de travailler pour invalidité depuis deux ans, j’ai obtenu une retraite complète bien avant 60 ans. J’avais un travail très prenant et je n’ai jamais vraiment pensé à la retraite. Mes passions sont si nombreuses que je n’ai eu aucune difficulté à ce moment de ma vie. J’adore la musique. Je fabrique des instruments ; mon garage est un véritable atelier. J’aime la moto, la pêche, je suis président d’un groupe de country-club, je skie, et je bricole énormément. En fréquentant régulièrement les centres de vacances CCAS, je continue à avoir des liens avec des collègues de tous âges. Ma femme fréquente le club de poterie de la SLVie de Tricastin. On se crée aussi de nouveaux liens comme ça. En défi nitive, je suis extrêmement occupé, comme avant. ’’ JEAN-PIERRE, retraité d’EDF (chargé d’affaires dans la construction d’ouvrages électriques). Habite Avignon. © DIDIER DELAINE/CCAS Chaque année, 7 000 agents des IEG partent en « inactivité ». Comment ont-ils vécu cette transition ? Témoignages à distance. La retraite ? ça ne me faisait pas très envie. L’image du retraité n’est pas très positive, car cela évoque le vieillissement. J’aurai pu continuer plusieurs années, car j’aimais mon travail, le rythme, l’ambiance. J’ai suivi une formation de deux jours qui m’a appris de petites choses. Aujourd’hui, je fais partie d’une section informatique et de la section couture de la CMCAS. Cela me permet de maintenir le lien social. Pour être en forme, une dizaine d’heures de sport par semaine (gym douce, badmington, natation, rando en montagne) et de belles balades avec ma chienne. J’aime aussi retrouver les collègues encore en activité autour d’un plat de diots, une de nos spécialités savoyardes. À LA UNE de votre journal, le groupe The Shanicks composé de bénéficiaires de la CMCAS Nord Pas-de-Calais. ’’ LUCETTE CORSON, retraitée d’ErDF Savoie Technolac depuis juillet 2013. Habite Chambéry (Savoie). Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 13 Dossier Avant de partir, je me suis renseignée sur l’aide aux personnes âgées, et j’ai discuté avec des retraités présents dans des commissions de la CMCAS, en vue de m’impliquer. En octobre, j’ai suivi une réunion de retraités organisée par EDF. Aujourd’hui, j’ai beaucoup d’occupations concernant le périscolaire dans ma commune. Chez moi, je bricole beaucoup, je fais du scrap-booking, de la carterie, du mail art, je lis, je vais au cinéma, je fais de la moto avec mon ami. Et puis je suis grand-mère de sept petitsenfants… Je n’étais pas inquiète à l’idée de partir à la retraite, car je savais que je ne manquerais pas d’activités. Mais ça se prépare, il faut y penser. L’organisation de la vie est quand même chamboulée. Un point noir : j’ai eu quelques déboires administratifs. Je n’ai pas perçu ma première pension et on m’a retiré mon tarif agent. On n’est pas bien accompagnés sur ce plan-là. Mais à part ça, je vis très bien ma retraite ! ’’ JEANNE-MARIE, retraitée d’EDF Rhône-Alpes (direction commerciale) depuis mai 2014. Habite Saint-Cassin (Savoie). 14 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 La retraite, je n’étais pas prêt. Je travaillais énormément. Je me déplaçais dans toutes les centrales de France, je voyais beaucoup de monde. Je n’arrêtais jamais. Passionné d’électronique, il m’arrivait de retourner le samedi au boulot faire mes expériences. Bien avant de partir, je redoutais le regard des autres. Mais dès que j’ai été en inactivité, à 60 ans, j’ai décompressé. Les horaires, les contraintes, les rendez-vous, les réunions, les dossiers… on coupe très vite le fil. Une autre organisation se met en place : ce que l’on ne fait pas, on le fera plus tard. Les enjeux ne sont plus les mêmes, le collectif disparaît. Aujourd’hui, j’essaie de rattraper le temps perdu et de passer plus de temps avec ma famille. J’ai pas mal d’activités : musique, astronomie, vidéo, photo, sport. J’ai passé mon brevet de pilote d’ULM en 2012. Je m’intéresse aux nouvelles technologies. Continuer à apprendre est pour moi essentiel. Tout comme rester en forme physiquement. ’’ BERTRAND, retraité d’EDF (préventeur) depuis avril 2013. Habite à Bourgoin (Isère). Rejoindre les Activités Sociales N ’HÉSITEZ PAS À CONTACTEZ votre SLVie ou votre CMCAS pour vous renseigner. La formation « Prenez le relais » permet d’être animateur ou directeur d’un centre de vacances. Vous pouvez aussi siéger au sein de la commission pensionnés de votre CMCAS (en fonction de votre appartenance syndicale). Encadrer des séjours internationaux et convoyer des colos. De même, dans chaque région, les réseaux solidaires fonctionnent eux aussi grâce aux volontaires. Vous aimez lire, écrire, échanger, participer à un atelier des pratiques amateurs ? rapprochezvous de votre CMCAS sur le blog des PARLE sur ccas.fr. Rapidement après être entré GRPH Rhône, en 1979, j’ai encadré des séjours jeunes, et je continue ! À 55 ans, j’ai abordé ma retraite en sachant qu’après, toute cette activité extraprofessionnelle allait continuer. Et c’est le cas. Ce qui a changé ? Je ne me lève plus le matin pour aller au travail. J’ai le temps de m’occuper de mes petitesfilles et de faire plus de choses en famille. En défi nitive, ce passage je l’ai vécu au moment où je me suis dit : je vais pouvoir faire tout ce dont j’ai envie. Mes hobbies tournent beaucoup autour du sport et de la montagne. Qu’il s’agisse de séjours ou de rencontres sportives, j’aime organiser des activités pour les autres et rencontrer des gens de tous horizons. Depuis 1982, j’ai organisé et encadré quelque 180 séjours et rencontres sportives… J’essaie de partager ce que j’aime. Ce qui existe au sein de nos IEG est unique. Si nous voulons que cela perdure, il faut s’en occuper. ’’ ANDRÉ BLANC, J’ai beaucoup aimé mon travail. Mais lorsqu’il y a eu une possibilité, j’ai fait une demande. Je suis parti à 53 ans et demi, très progressivement du fait de congés à solder et en formant un jeune de 19 ans. J’étais d’autant plus content que mon gendre et l’une de mes filles avaient besoin d’aide pour construire leur maison. J’ai toujours aimé bricoler ; je sais à peu près tout faire dans une maison. La retraite ? Je n’y ai pas vraiment pensé. Je n’ai pratiquement rien changé à mes habitudes. Je faisais du sport trois fois par semaine ; aujourd’hui, j’en fais tous les jours. Avant, je me levais à six heures moins cinq pour regarder les infos avant de partir. Aujourd’hui je me lève autour de 6 h 30. Je ne me suis jamais ennuyé. Et je ne regarde pas plus la télé qu’avant… ’’ ROBERT, retraité d’EDF depuis quinze ans (exploitation électricité puis agence clientèle). Habite Le Conquet (Finistère). © PHOTOS ÉRIC RAZ/CCAS retraité du RTE Rhône depuis 2011. Habite Lyon. Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 15 Dossier Psychologue clinicienne à Paris, Sophie Muffang anime et conçoit des séminaires de formation à la retraite. F aut-il penser à sa retraite à l’avance ? Cela me paraît indispensable. Je préconise de le faire dans l’année qui précède le départ, mais les plans de formation des entreprises ne le prévoient pas toujours. Certaines personnes éprouvent le besoin d’y penser trois ou quatre ans avant. À mon sens, c’est un peu tôt ; mais elles peuvent en avoir besoin pour se rassurer. Que faut-il se demander ? C’est la représentation que chacun a de cette étape de la vie qui compte. En formation, je propose un exercice simple : faire un tableau avec d’un côté ce que l’on imagine gagner et de l’autre ce que l’on craint de perdre. Puis on en discute en groupe, sans chercher le consensuel bien sûr. Il est important d’en parler, car si certaines craintes peuvent se traduire en pertes objectives, d’autres sont subjectives. La vie est bien faite : parler de la joie l’augmente, parler de la peur la diminue. Mettre des mots peut permettre de relativiser ou d’élaborer des stratégies. C’est important de le savoir à l’avance : on peut alors trouver les ressources, faire des passerelles entre la colonne des gains et des espoirs et celle des pertes et des peurs. Dans la colonne gagner, je m’appuie sur Sénèque : « Il n’y a de vent favorable que pour celui qui sait où il va ! » Si vous ne savez pas où vous voulez aller pendant ces vingt à trente ans, vous allez répondre aux sollicitations des uns et des autres. Et les jeunes retraités peuvent être très sollicités, car ils sont bourrés de compétences. Mais cela ne répond pas à la question de ce que vous, vous voulez faire. J’ajouterai que faire partie d’une grande entreprise peut constituer une part de notre identité sans que l’on en soit forcément conscient et que la retraite peut enclencher la perte de cette identité. C’est parfois encore plus vrai pour les cadres supérieurs ou dirigeants, sur-sollicités, voyageant énormément, etc. Est-il important de faire un pot de départ ? Il faut célébrer cette sortie car nous avons besoin de rites pour nous relier à d’autres dans le réel comme dans le symbolique. Un pot au café d’en face avec quatre collègues un soir peut être suffisant. Ou bien un 16 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 « CE N’EST PAS parce qu’on sort de l’entreprise que l’on sort de la société. » barbecue le dimanche qui suit. Peu importe. Il faut pouvoir dire au revoir, potentiellement merci, ou même faire la paix, sans rancune, en étant tranquille, en posant les choses. Lorsqu’il y a eu souffrance au travail, j’insiste encore plus : faites un pot, ne serait-ce qu’avec deux personnes… Ce n’est pas parce qu’on sort de l’entreprise que l’on sort de la société. On y reste, même si, au regard de la Sécu, il faudra cocher la case inactif. Faut-il nécessairement avoir des projets ? Vouloir vivre sereinement avec son environnement peut être un projet. Un bon projet est concret, réaliste et réalisable, personnel et cohérent avec qui je suis et conciliable avec mon environnement personnel. Et surtout il doit être renégociable. Pour avoir un bon projet, il faut aussi rêver, car la pensée est créatrice. Pour en savoir plus : La retraite ? Pas si simple ! Comment passer le cap, par Sophie Muffang, Ellipses, 2009. © JULIEN MILLET/CCAS Mieux vaut prévoir Ici et ailleurs La dignité au bout du fusil Il y a soixante-dix ans, le 11 avril 1945, le camp de Buchenwald était libéré. Il fut le premier des camps de la mort à tomber intact aux mains des Alliés, qui découvrirent ainsi l’ampleur de la barbarie nazie. Mais aussi le seul à s’être libéré seul, par une insurrection patiemment préparée. L e camp de Buchenwald s’étendait sur plus de 190 hectares : la superficie d’un arrondissement du centre de Paris. Il fonctionnait, de fait, comme une ville, avec ses quartiers d’habitation – les blocks misérables pour les détenus, les villas somptueuses pour les SS – ses lieux de travail forcé (usines d’armement, travaux de terrassement ou d’entretien du camp) et même son zoo et son cinéma, réservés bien sûr aux SS. QUARANTE MILLE hommes y sont détenus à la fin de 1943. Un an plus tard, ils sont deux fois plus nombreux. Les nazis évacuent en effet en urgence, fin 1944, les camps d’extermination de Pologne (en particulier Auschwitz), que s’apprête à libérer l’armée soviétique, en de terrifiantes marches de la mort dans l’hiver glacial. Les conditions de vie, déjà difficiles dans le camp de Buchenwald, deviennent épouvantables du fait de cette surpopulation causée par l’arrivée de nouveaux détenus. Les premiers mois de 1945 sont les pires qu’aient jamais connus le camp depuis sa construction, en 1937, par des prisonniers politiques allemands. EN MARS 1945, les SS, aux abois, tentent d’évacuer le camp, devant l’avancée des troupes soviétiques à l’est, anglaises, américaines et françaises à l’ouest : illusoire tentative de conserver, pour un ultime combat du Reich en passe de s’effondrer, 18 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 cette masse de travailleurs réduite en esclavage. Car les détenus, qui ne sont plus que 48 000 tant le typhus, la dysenterie, la malnutrition et les sévices des SS ont fait des ravages, sont décidés à s’opposer de toutes leurs forces à l’évacuation. Ils ont pour eux une solide organisation clandestine : le comité international du camp, composé de délégués de chacune des dizaines de nationalités que compte le peuple misérable des déportés. Les Français sont, avec les Polonais et les Soviétiques, les plus nombreux avec environ 4 000 ressortissants. Ils ont formé un « comité de défense des intérêts français » dirigé par le communiste Marcel Paul (futur ministre de la Production industrielle en 1945 et 1946, et à ce titre père de la loi nationalisant EDFGDF et fondant son comité d’entreprise) et le gaulliste Frédéric-Henri Manhès. Les deux hommes créeront et dirigeront après la Libération la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes. DÉBUT AVRIL 1945, alors que les avantgardes américaines ne sont plus qu’à quelques kilomètres, le comité international redoute que les SS décident d’une évacuation générale du camp, qui se ferait au prix de terribles marches de la mort. Profitant de la désorganisation des SS, les déportés ont pu stocker des armes, dérobées dans les usines d’armement où travaillent nombre d’entre eux, et s’organiser. Chaque nationalité a formé son groupe de combat. Ils n’attendent que l’ordre du comité international pour passer à l’action. Buchenwald connaît dans les premiers jours d’avril 1945 une tension sans pareille. « Les provisions s’épuisent. Il reste quelques jours de vivres. De nouveau, on parle d’évacuation », note dans son journal Christian Pineau, syndicaliste résistant qui deviendra ministre après-guerre. LES DÉPORTÉS ont, de fait, cessé d’obéir aux SS. Fait sans équivalent dans l’histoire du camp, les déportés juifs ont refusé de se rendre à un appel le 5 avril, se cachant dans les blocks grâce à la complicité des autres détenus. Mais l’on redoute les représailles ou les vengeances des SS acculés. Le 8 avril, le comité international parvient à émettre, grâce à un poste radio clandestin, un message destiné aux troupes américaines. « Nous demandons de l’aide. Ils veulent nous évacuer. Les SS veulent nous exterminer. » Aucune réponse ne parvient et la tension est à son comble. Le 11 avril, vers midi, retentit dans les haut-parleurs du camp l’ordre d’évacuation… adressé à ses gardiens SS. Les bourreaux sont en fuite. LE COMITÉ INTERNATIONAL y voit immédiatement l’occasion à saisir. Les armes sont sorties de leurs caches et les déportés © ADAGP, PARIS 2015 BORIS TASLITZKY Insurrection à Buchenwald le 11 avril 1945, 1990. s’en emparent. « Les gardiens, racontera Marcel Paul, étaient visiblement accablés, quelques-uns se battaient, beaucoup se rendaient et laissaient prendre leurs armes. » « L’important, c’était de briser, ne fût-ce que pour quelques heures, la fatalité de l’esclavage et de la soumission. La dignité était au bout de nos fusils. C’est pour cette dignité-là, pour cette idée-là de l’espèce humaine, que nous avions survécu », analysera, plus tard, l’écrivain Jorge Semprun, qui participa à l’insurrection. Les derniers SS des miradors sont délogés à coups de fusil, puis pourchassés dans les forêts environnantes. Vers 16 heures, les premiers blindés des avant-gardes américaines pénètrent dans le camp de Buchenwald. Il n’est pas de plus bel hommage à l’héroïsme de ses libérateurs que de citer le journal de marche de la IVe division blindée américaine en date du 11 avril : « Des groupes spéciaux d’assaut avaient été organisés pour vaincre les gardiens. Avant notre arrivée, les postes de garde ont été pris et 125 SS ont été capturés et sont toujours prisonniers du camp. La direction du camp est entre les mains d’un comité bien organisé composé de toutes les nationalités représentées. » NICOLAS CHEVASSUS Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 19 Ici et ailleurs Le goût des autres Depuis 2012, elle répand sa « pêche » au pays des agrumes. Responsable principale de la maison familiale CCAS de Menton, Cécile Castendet incarne l’engagement au sens propre. Un esprit militant que cette Bretonne d’origine s’est forgé au gré de ses expériences au sein des Activités Sociales. E ntre deux discussions avec les bénéficiaires en séjour bleu, le point sur les petits soucis d’entretien avec son personnel… Cécile prend le temps de se poser. Sur la terrasse de L’Annonciata, au milieu des agrumes, elle est dans son « jardin ». Le contact et le verbe aisés, voire innés, c’est tout naturellement qu’elle réagit au lendemain d’une énième attaque contre le tarif agent : « Les acquis sociaux ne sont pas des privilèges de nantis. Le tarif agent en est un symbole ! Si on y touche, cela aura de fâcheuses conséquences sur le niveau de vie de certains retraités, avec leurs pensions dérisoires, mais aussi sur celui de certains actifs, dont les salaires sont loin d’être mirobolants. » Le ton est donné ! Cet esprit critique, cette fille d’un père martiniquais et d’une mère bretonne, aux opinions politiques diamétralement opposées, le doit sans doute à cette cellule familiale « où le débat d’idées était présent mais pas l’idéologie ». Hasard ou coïncidence, lorsqu’en 2001 l’étudiante en sociologie et en sciences de l’éducation cherche un job d’été, elle décroche un poste d’animatrice culturelle à la CCAS près de chez elle, en Bretagne. « J’en garde un grand souvenir. Ce fut une super-saison. Je travaillais sur le 20 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 thème “Paix et solidarité” et faisais le tour des centres de vacances adultes et familles pour des projections de films, des débats, en organisant aussi des jeux avec les enfants contre les différentes formes de racisme. » CONQUISE par les valeurs véhiculées par les organismes sociaux, Cécile prend surtout conscience de la réalité. Bien loin « des caricatures présentes dans les médias » et sans véritable « culture syndicale », la jeune femme est « ébahie par ce qu’on peut réaliser avec cet esprit d’éducation populaire toujours prégnant ». À tel point que « faute d’argent pour descendre à Marseille entamer une formation de médiatrice culturelle », elle snobe cette option pour intégrer un poste dans les Activités Sociales à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Neuf mois durant lesquels elle découvre des gens « engagés, investis et qui ont un vrai sens de la transmission de leur savoir ». Celui-là même qu’elle met au service des autres en 2003, au moment de la réforme des organismes. « Au plus tu avances dans les Activités Sociales, au plus ton engagement militant prend du sens et de l’ampleur. » À cette époque, la création de projets, d’activités dans la proximité tels que l’organisation de Rencontres sportives nationales, les colos, les voyages des pensionnés, etc., où les notions de solidarité, de partage et de vivre-ensemble sont dominantes, finit de dissiper totalement ses doutes. « J’ai été stupéfaite, par exemple, lorsque j’ai découvert les séjours pluriels ou encore les Act’éthiques avec les gens du voyage. Car ce qui pouvait me paraître être une utopie s’est dressé devant moi comme une réalité : oui, le vivre-ensemble ça marche ! » « BOURLINGUEUSE » de nature, avide d’expériences diverses, l’appel du terrain se fait toutefois ressentir au bout de neuf ans. La Bretonne quitte alors sa terre natale et emprunte la diagonale pour rejoindre la Côte d’Azur. « En arrivant sur Menton, en étant novice, c’est forcément l’humilité qui bio express 28 AOÛT 1977 Naissance à Vannes (Morbihan). 2001 Premiers pas dans les Activités Sociales en tant que saisonnière comme animatrice culturelle itinérante sur le secteur opérationnel Bretagne-Nord. 2002 Assistante de direction au secteur opérationnel Bretagne-Nord. 2003-2010 Technicienne études et développement à la CMCAS de SaintBrieuc puis à celle de Haute-Bretagne (suite à la fusion). 2010-2012 Assistante séjours activités. DEPUIS 2012 Responsable principale du centre CCAS de Menton. prime. En tant qu’assistante séjours activités je prodiguais les bons conseils aux équipes… Or, sur place, la réalité est autre. Mais une chose est sûre, on s’enrichit chaque jour au contact des bénéficiaires et de son personnel. La monotonie n’existe pas en centre de vacances ! Il y a tellement de brassage avec les divers séjours proposés. » Ce goût des autres, cette envie de partager, de transmettre, Cécile y trouve notamment un écho auprès des aînés en séjours bleus. « Au quotidien, ce public est un régal. Fort de leur vécu et sans être passéistes, ils font preuve d’une ouverture d’esprit remarquable, malgré leur problème de solitude, d’isolement. Et ce vivre-ensemble est encore plus primordial à cet âge. En plus, sur quatre mois on peut tisser de vrais liens. » À la fin du mois, les séjours bleus se terminent. La responsable principale aura une fois de plus le cœur lourd… « À ce moment-là, on est tous toujours un peu triste… Il te faut un petit moment d’adaptation et ça repart… » Engagée depuis plus de dix ans dans les Activités Sociales, « pour respecter les orientations de l’organisme – sinon tu fais autre chose – », Cécile les partage et les propage tous les jours. Dans un mélange d’empathie et de pragmatisme. CÉCILE CASTENDET travaille au sein d’un organisme avec lequel elle partage totalement les valeurs d’éducation populaire. STÉPHANE ALESI – PHOTO JOSEPH MARANDO/CCAS Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 21 Culture, sport & loisirs Moyen métrage, grand format Pendant le festival du cinéma de Brive, le bonheur dure entre trente et soixante minutes. P ex p liq u e B e r na rd M a t hie u, président de la commission loisirs passion à la CMCAS Tulle-Aurillac. DÈS LE PREMIER JOUR des rencontres, cinq ou six bénévoles seront à pied d’œuvre pour guider les bénéfi ciaires dans le dédale de la programmation. À ne pas manquer : le ciné-concert du 16 avril, soutenu par la CCAS et mise en musique par Ulysse Klotz et sa formation Amour Océan. Le tout en plein air et pendant la projection de deux épisodes de Mushishi, série télévisée d’animation japonaise. LAÏLA SAÏDI UNE CENTAINE de projections, 13 fictions, 9 documentaires en compétition et de nombreux débats avec des réalisateurs. © ÉLISE REBIFFÉ/CCAS or tugal, Au tric he, Suisse… « Un tiers des 22 films présentés sont étrangers », précise Elsa Charbit, déléguée générale du festival du cinéma de Brive organisé cette année du 14 au 19 avril. Pas de quoi concurrencer Cannes, même si les Rencontres européennes du moyen métrage ont réussi à imposer dans le paysage un format libre compris entre trente et soixante minutes. Sans tapis rouge, ni starlettes, mais avec « des auteurs qui ont une patte, qui font des propositions fortes de mise en scène et des choix audacieux », ajoute Elsa Charbit. DEPUIS LA CRÉATION du festival en 2004, bien des cinéastes débutants ont pris le chemin de la Croisette, comme Katell Quillévéré, cofondatrice avec Sébastien Bailly de ces rencontres cinématographiques, avec son long métrage Suzanne. La CCAS, elle, repère les pépites pour les projeter dans ses centres de vacances. Le moyen métrage a trouvé son public parmi les agents, au point de faire de la CCAS et de la CMCAS des alliés de la première heure du festival. La CMCAS remet d’ailleurs le prix du public doté de 1 500 euros. « La première année, nous avons été surpris par le format et les films. Mais petit à petit, ils se sont révélés et ils méritent vraiment d’être vus », 22 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 Culture, sport & loisirs © CHRISTIAN PETIT/CCAS Golf story Qui sont ces individus capables de passer des heures sur un green à taper dans une petite balle blanche ? D’où leur vient cette passion singulière ? Enquête à Deauville. M ercredi 18 mars. Je prends le train pour Deauville de bon matin avec une idée en tête : percer le mystère des mordus du gazon. Ma connaissance du golf tient alors en trois clichés : 1. ça coûte cher ; 2. c’est pas du sport ; 3. c’est réservé aux PDG et aux chirurgiens-dentistes. Me voici donc à l’entrée du golf de l’Amirauté, sur les hauteurs de Deauville. Je vais passer l’aprèsmidi avec les bénéficiaires du séjour passion organisé par la CCAS. PREMIÈRE SURPRISE : sur le parking, pas de Cadillac ni de Ferrari. Arrive mon groupe de bénéficiaires : une quinzaine de personnes, la plupart retraitées, habillées comme à la maison (ou presque). Le golf, un truc de riches ? « C’est pas plus cher que le tennis et c’est moins cher que Blue Green UN LOISIR DU DIMANCHE réservé à une élite argentée ? Pas si sûr… l’équitation », assure François Michels, président du Comité départemental de golf du Val-d’Oise, qui sillonne les greens depuis trentecinq ans. Si l’on en croit cet ancien ingénieur EDF de 67 ans, l’âge moyen du golfeur et l’absence apparente de transpiration sont trompeurs. « C’est un sport ! s’enflamme-t-il. Et un sport fabuleux, qui combine puissance et précision. » J’apprends qu’une demi-journée passée sur un green, soit le temps moyen d’un parcours 18 trous, c’est 6 à 8 kilomètres de marche rapide ! Bref, « le sport idéal pour préparer le troisième âge », résume Georges Picq, tout jeune retraité. Mais pour Émilienne, l’épouse de François Michels, pas question de rester entre sexagénaires ! « Avec des enfants, c’est encore mieux ! C’est un sport très formateur pour eux, qui leur apprend à se maîtriser, à ne pas tricher, à accepter les échecs. » Pas de bambins aujourd’hui au golf de l’Amirauté, mais un jeune agent francilien, acheteur traitement des déchets à TIRU (2). Richard Ikni, 27 ans, a découvert la discipline il y a tout juste un an et demi. Mais il est déjà accro : « On est en plein air, le cadre est extraordinaire. Quand L A CCAS s’est associée au réseau Blue Green pour permettre aux bénéficiaires de découvrir le golf et se perfectionner. Grâce à différentes formules d’abonnement proposées à des tarifs avantageux, vous avez accès à une cinquantaine de parcours toute l’année sur l’ensemble du territoire. Voir ccas.fr (espace bénéficiaires, rubrique sports). on joue, on ne pense qu’au golf, ça vide la tête. » Le virus, François Boineau, l’a attrapé il y a six ans grâce à des initiations organisées dans des centres de vacances CCAS. Ancien technicien d’agence clientèle à EDF, il est aujourd’hui président de la section golf de l’Électricité gaz association sportive (EGAS) de Caen et encadre cette semaine son douzième séjour passion. Certainement pas le dernier. « Ces séjours sont toujours pleins. Les gens en redemandent ! » Il est 19 heures, le soleil se couche sur Deauville. J’ai passé cinq heures au grand air et j’en suis maintenant convaincu : le golf est un vrai sport, que l’on peut pratiquer de 7 à 107 ans sans être millionnaire. SAMY ARCHIMÈDE, ENVOYÉ SPÉCIAL (1) Mouvement que fait le club avant de frapper la balle. (2) Traitement industriel des résidus urbains. Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 23 Culture, sport & loisirs Une expo au boulot Le 8 avril 2014, la CCAS signait la convention « Culture et monde du travail » avec le ministère de la Culture. L’idée : amener l’art dans l’entreprise avec des œuvres prêtées par des musées nationaux. Premier bilan. D écembre 2014, Mérignac, Gironde. Plusieurs œuvres prêtées par le Centre national des arts plastiques, dont une de Daniel Buren, grand ar tis te contemporain, sont exposées sur un site d’ErDF. Des salariés formés par le Frac (Fonds régional d’art contemporain) deviennent médiateurs et guident leurs collègues parmi les œuvres. Trois mois plus tard, Emmanuel Tosas, président de la CMCAS Gironde, revient sur l’événement : « Comme on était au début de la convention, il a fallu convaincre les employeurs du sérieux de la démarche. On a réussi, et l’événement s’est très bien déroulé. Seul regret : le manque d’aménagement des horaires de travail pour les actifs. Avec 350 agents touchés, on a encore une belle marge de progression. Cela dit, cet événement nous a permis de travailler avec des associations locales, avec le Frac aussi. On va continuer la démarche en proposant des activités de visite de musées, des expositions d’œuvres dans nos restaurants méridiens, et des animations dans nos centres jeunes aussi. L’exposition a réussi à créer une vraie dynamique locale. » CRÉER UNE DYNAMIQUE, rendre l’entreprise citoyenne, c’est justement le but de la démarche, comme l’expliquait Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, lors de la signature de la convention il y a un un : « Quand vous mettez une œuvre d’art ou un artiste au milieu d’un milieu professionnel, ça suscite beaucoup de choses, du débat, de l’interrogation, donc du dialogue entre les gens. C’est un bel idéal d’avoir un comité d’entreprise au service de la culture pour 24 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 tous les travailleurs. La CCAS, comme les autres comités d’entreprise signataires, sont les meilleurs partenaires qu’on puisse avoir pour toucher le plus grand nombre de salariés sur tout le territoire de la République. » La signature de cette convention est en effet pour la CCAS une belle reconnaissance de son action culturelle constante et ambitieuse, comme l’explique Michaël Fieschi, son président : « Cette convention est une reconnaissance de ce qu’est la CCAS et de son rôle culturel dans ce pays. Avec plus de 1 600 interventions culturelles dans nos centres de vacances chaque année, nous sommes le premier opérateur de spectacle vivant en France. On ne pouvait pas imaginer qu’un projet comme celui-là puisse se passer sans nous, parce que nous avons l’ambition de poursuivre notre projet d’émancipation des salariés. » APRÈS L’ÉVÉNEMENT de Mérignac, d’autres CMCAS ont suivi. Celle de SeineSaint-Denis, par exemple, en est au tout début de la démarche. Mais la motivation est là, comme l’explique Pascal Guérin, son président : « On veut décliner la convention localement, sur le site de Cap Ampère, qui compte 2 500 agents. Parler d’art c’est bien, faire toucher du doigt, c’est mieux. Pas besoin d’aller chercher l’art dans un musée, là, ce sont les œuvres qui viennent directement vous interpeller. C’est un peu comme la nature : elle n’est pas que dans les parcs, il peut y avoir de petites touches un peu partout. Ce qui est intéressant aussi, c’est que le lieu de travail ne soit plus un sanctuaire. On a déjà des expositions du club de peinture des salariés, on organise aussi des sorties aux musées, mais là, c’est encore plus fort. L’idée que des collègues deviennent eux-mêmes médiateurs, c’est important. Les œuvres ne sont pas juste posées là, il y a un dialogue, un pourquoi et un comment. » LA CMCAS LANGUEDOC VA, quant à elle, proposer une exposition au centre de relation clientèle EDF à Montpellier, en avril. Laurent Salençon, son président, nous en dit plus : « EDF a accepté d’accueillir l’exposition sur un site où travaillent 180 salariés. Courant avril, des œuvres d’art contemporain y seront exposées, avec une médiation culturelle du Frac. Il y aura aussi, dans la foulée, la possibilité pour les salariés d’une visite guidée au musée de Sérignan. Après les événements tragiques de ce début d’année, il est urgent d’élargir les horizons, de se confronter à l’art, à la réflexion, à l’autre. On espère que d’autres sites, notamment de GDF Suez et d’ErDF, emboîteront le pas à EDF. » Il y a plus de soixante ans, la même expérience avait été menée par le célèbre peintre cubiste Fernand Léger. Il exposa dans la cantine de l’usine Renault à Boulogne-Billancourt plusieurs de ses œuvres. Alors qu’il termine son repas et observe une certaine indifférence générale, un ouvrier vient le voir et lui dit : « Vous êtes le peintre, n’est-ce pas ? Vous allez voir, ils vont s’apercevoir, mes copains, quand on aura enlevé vos toiles, quand ils auront le mur tout nu devant eux, ils vont s’apercevoir ce que c’est que vos couleurs. » NOÉMIE COPPIN – PHOTO CHARLES CRIÉ/CCAS « LA CCAS, comme les autres comités d’entreprise signataires, sont les meilleurs partenaires qu’on puisse avoir pour toucher le plus grand nombre de salariés sur tout le territoire de la République. » Aurélie Filippetti, avril 2014. À voir ou revoir sur la chaîne YouTube CCASenergies le reportage tourné lors de la signature de la convention cadre avec le ministère de la Culture. Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 25 Culture, sport & loisirs À vous de jouer PAR LUC MALHER espace culture et loisirss Que du beau… oui ! mots croisés no 363 HORIZONTALEMENT I. Tourner la page. II. Contrôle de niveau. III. Drôle de palindrome. Aphones. IV. N’a plus les pieds sur Terre. Glace allemande. V. Du sud, en général. On l’aime douillet. C’est comme ça ! VI. Difficulté. Lisses et brillantes. VII. Plus très frais. VIII. Plus très fraîche non plus. Pour se mettre d’accord. IX. Conjonction. Ferai la part des choses. X. Ville du Morbihan. Vient derrière. VERTICALEMENT 1. Il a la folie des grandeurs. 2. Arrondies. De bas étage. 3. Poignard. Possessif. 4. En plein mélo. Engraissé. 5. Obsession difficile à digérer. 6. Qui finissent à l’eau. 7. Mérite à la fin. Bouts de temps. 8. Petit morceau de toile. Fin de soirée. Filet. 9. Elle fait voir rouge. Petit poème. 10. Nationale. Tamisait. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 I II III IV V VI VII VIII IX X E xpo, spectacles, sports et événements, retrouvez chaque semaine de nouvelles propositions dans votre espace culture et loisirs sur ccas.fr. Ce mois-ci, la rédaction de votre journal a sélectionné pour vous : l’exposition « David Bowie is » à voir jusqu’au 31 mai à la Philharmonie de Paris, vous propose d’acquérir votre billet d’entrée à « Expo Milano 2015 », la prochaine exposition universelle qui se déroulera en Italie du 1er mai au 31 octobre, mais aussi de découvrir l’exposition consacrée au créateur Jean-Paul Gauthier présentée au Grand Palais, à Paris, ou de prendre vos billets pour assister à l’événement sportif de l’année : la demi-finale de basket Eurobasket 2015 qui aura lieu en septembre à Villeneuve-d’Ascq, près de Lille (Nord). à lire sudoku no 363 COMPLÉTEZ LA GRILLE AVEC LES CHIFFRES DE 1 À 9, de façon à ce que : chaque ligne contienne tous les chiffres de 1 à 9 ; chaque colonne contienne tous les chiffres de 1 à 9 ; chaque carré de trois fois trois cases contienne tous les chiffres de 1 à 9. 8 2 7 6 5 3 4 1 9 1 3 6 9 8 4 2 7 5 5 4 9 7 2 1 6 3 8 7 8 5 4 9 2 3 6 1 6 1 2 3 7 8 9 5 4 4 9 3 5 1 6 8 2 7 3 6 1 8 4 7 5 9 2 9 7 4 2 6 5 1 8 3 2 5 8 1 3 9 7 4 6 26 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 Continuer l’histoire de la CCAS L a maison d’édition de l’Arbre bleu spécialisée dans l’histoire du mouvement ouvrier publie ces jours-ci le dernier ouvrage de François Duteil, président de l’Institut d’histoire sociale CGT Mines – Énergie et membre du Comité d’histoire des Activités Sociales des industries électriques et gazières. Il s’agit de la version remaniée et augmentée du livre consacré à l’histoire de la CCAS paru en 1986 alors que François Duteil était secrétaire général de la Fédération CGT de l’énergie (1979-1992). Cette contribution militante est un appel à la réflexion et à l’engagement en faveur des Activités Sociales de l’énergie. Culture, sport & loisirs festival Où dormir à Contre courant ? La 14e édition de Contre courant aura lieu du 10 au 19 juillet à Avignon (Vaucluse). Pour votre séjour, les Activités Sociales vous proposent plusieurs possibilités d’hébergement au centre partenaire Campéole Île-des-Papes : Holidéole, une structure rigide PVC entre le chalet et le mobilhome prévue pour cinq personnes pour des périodes de trois à quatre jours (70 € la nuit). Mobil-home prévu pour quatre personnes (50 € la nuit). Super Bengali, une structure meublée en toile prévu pour cinq personnes (40 € la nuit). Par ailleurs, les Activités Sociales vous proposent un hébergement au Vert Hôtel à Avignon. Chambre simple, 69 € ; chambre double, 79 € ; petit déjeuner, 7,50 € par personne. Enfin, vous avez également la possibilité de réserver un T2 à la semaine côté jardin PAR MICHEL COURBOULEX Élevage de graines à la dure ! P OUR UN PARTICULIER, utiliser, donner ou échanger ses propres graines de légumes est encore légalement possible, même si elles ne sont pas inscrites au sacro-saint catalogue officiel des semences. Outre l’économie générée, il semble évident à ceux qui ressèment depuis longtemps que les plants obtenus deviennent plus productifs et robustes d’année en année, comme si la plante s’adaptait aux conditions de culture de votre jardin. Faites-en l’expérience par vous-même et choisissez les fruits de fin de saison de plants élevés à la dure pour prélever les semences de l’an prochain. un succulent palmier du vendredi au vendredi à la résidence universitaire des Fenaisons (251,50 €). Réservations jusqu’au 15 avril. Renseignements sur www. ccas-contre-courant.org édition S i vous voulez de l’exotisme, plantez un Butia capitata. Ce palmier résiste à – 12 °C, a un port de feuillage au galbe ravissant et, s’il est élevé dans de bonnes conditions, produit à l’âge adulte, et chaque année, des régimes de petits fruits sucrés et acidulés qui se mangent en l’état, en confiture ou en « vin de palmier ». Agnès Bihl « La Vie rêvée V des autres » A surfaçage des plantes d’intérieur uteur et interprète, Agnès Bihl vient de publier son premier roman. Invitée de la rédaction de votre journal des Activités Sociales en mars et présente lors de la soirée du 50e anniversaire de la reprise des Activités Sociales à la Géode à Paris en 2014, cette artiste engagée avait publié l’an passé un premier ouvrage 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24, c’est pas assez). Avec La Vie rêvée des autres, elle nous plonge dans l’univers de « Mado, jolie pépette de 77 ans, est en maison de retraite. Seulement voilà, elle a le méchant sentiment de vivre en marge de la vie, cloisonnée entre les murs de cet asile de vieux. Delphine et Magali, ses petites-filles, veillent au grain mais ses copains de toujours, Jacky et Ferdinand, organisent un plan pour la faire évader… » La Vie rêvée des autres, éditions Don Quichotte, 2015, 18,90 €. os plantes d’intérieur ont eu du mérite de traverser l’hiver, il faut les alimenter. Avec une fourchette, grattez la surface du pot et retirez le substrat épuisé pour le remplacer par du compost enrichi en fumier. Arrosez et attendez la première pluie douce pour leur offrir une douche. le nom latin AQUILEGIA (ancolie), de aquilegium (réservoir). Allusion à la forme en cornet des pétales. solutions partie mots croisés no 363 HORIZONTALEMENT I. Moderniser. II. Évaluation. III. Gag. Muets. IV. Alunit. Eis. V. Lee. Nid. Na. VI. Os. Laquées. VII. Mature. VIII. Avariée. La. IX. Ni. Doserai. X. Elven. Suit. VERTICALEMENT 1. Mégalomane. 2. Ovales. Vil. 3. Dague. Ma. 4. El. Lardé. 5. Rumination. 6. Nautiques. 7. Ite. Durées. 8. Site. Ée. Ru. 9. Éosine. Lai. 10. RN. Sassait. Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 27 Dossier Notre monde en question Les transnationales face aux peuples Dans Les Usurpateurs (1), Susan George, présidente d’honneur d’Attac (2), s’insurge contre le pouvoir grandissant des multinationales symbolisé par l’accord de libre-échange en cours de négociation entre les États-Unis et l’Europe (TTIP). D epuis plus d’un an, vous menez un combat contre l’accord de libreéchange (TTIP) en négociation entre les ÉtatsUnis et l’Europe. Quelles menaces ce traité représente-t-il pour les citoyens européens ? Il y a déjà 3 200 traités dans le monde qui, comme le TAFTA (3), comportent un chapitre sur l’investissement. Que veulent les investisseurs maintenant ? Pouvoir faire toutes les lois eux-mêmes. Dans la plupart de ces traités, il y a une clause qui stipule que si un investisseur (une entreprise) estime que ses profits actuels ou futurs ont été ou vont être entamés par une mesure quelconque du gouvernement, il a le droit de porter plainte contre ce gouvernement devant une cour privée d’arbitrage. Dans certains cas, les compensations accordées sont absolument incroyables. Avez-vous des exemples ? Oui. Une compagnie pétrolière a intenté un procès contre l’Équateur. Celui-ci avait refusé d’autoriser le forage dans une zone écologiquement protégée. La compagnie a dit à l’Équateur : « J’avais le droit de m’attendre à pouvoir forer partout chez vous. Je porte donc plainte et je réclame 1,7 milliard de dollars de compensations. » Ce qu’ils ont 28 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 obtenu ! Autre cas : Veolia a porté plainte contre l’État égyptien pour avoir augmenté le salaire minimum. Et il y a beaucoup d’autres exemples. Ainsi, les entreprises multinationales ou transnationales s’accaparent le pouvoir judiciaire de façon totalement illégitime. Quels autres moyens les grandes entreprises utilisent-elles pour prendre le pouvoir ? L’autre façon de prendre le pouvoir, c’est de dicter ses propres règles. Depuis vingt ans, les compagnies se rencontrent de part et d’autre de l’Atlantique pour que les réglementations diminuent jusqu’au plus petit dénominateur commun. C’est une usurpation de la fonction législative et même de la fonction exécutive d’un gouvernement quand il s’agit d’un État petit et faible. Prenons l’exemple de la Slovaquie, qui avait privatisé les services de santé. Il y a eu un tel tollé dans la population que le gouvernement suivant a voulu réintégrer la santé dans le secteur public. Une compagnie d’assurance hollandaise, qui avait vendu beaucoup d’assurances au moment de la privatisation, a alors poursuivi l’État devant la justice. Cela risque fort de décourager les petits pays qui voudraient mieux protéger la santé, l’environnement, le travail, lutter contre les OGM ou appliquer le principe de précaution aux produits chimiques. Les services publics de l’électricité et du gaz sont-ils menacés par le TAFTA ? Tous les services publics peuvent l’être, notamment quand les entreprises ont le droit de se plaindre d’un monopole de fait et du nonrespect de la concurrence. Je n’ai pas d’exemple précis, car dans beaucoup de cas nous ne connaissons pas le motif exact de la plainte déposée par l’entreprise. Les Nations unies en ont dénombré plus de 560 à ce jour, avec un record de nouvelles plaintes l’an dernier. Elles vont exploser si le TAFTA est signé. Avec certainement des attaques contre les services publics. Le Québec avait signé un moratoire contre la fracturation hydraulique. Peu de temps après, une compagnie qui voulait forer dans le bassin du Saint-Laurent a intenté un procès à l’État, demandant 250 millions de dollars. Les négociations sur le TAFTA doivent s’achever à la fin de l’année. Où en sommes-nous ? Ces négociations sont secrètes. Même nos représentants élus au Parlement européen n’ont un droit d’accès que s’ils font partie d’une commission X . Mais je crois que l’Europe a maintenant peur car il y a eu énormément de protestations. Plus d’1,5 million de signatures ont été enregistrées contre le traité lors d’une initiative citoyenne autoorganisée. POUR SUSAN GEORGE, les enreprises transnationales menacent notre protection sociale, sanitaire et environnementale. Comment les citoyens peuventils reprendre ce pouvoir confisqué par les transnationales ? La connaissance est le premier instrument. Il faut savoir comment les choses se font, qui intervient à Bruxelles, quels sont ces grandes fondations, ces cercles, ces comités, ces grands lobbies qui s’occupent de secteurs entiers comme l’alcool, l’alimentation, les produits pharmaceutiques, chimiques, etc. Sur les 127 réunions préparatoires aux négociations sur le TAFTA , seules neuf ont eu lieu en présence de syndicats, de consommateurs, d’environnementalistes, bref avec ceux qui représentent réellement la société civile. Toutes les autres se sont déroulées entre groupes de pression et très grandes entreprises. Mais nous en savons assez pour pouvoir lutter contre. Les conséquences du TAFTA seraient graves et irréversibles. Voilà pourquoi je passe beaucoup de temps en ce moment à le combattre. PROPOS RECUEILLIS PAR SAMY ARCHIMÈDE PHOTO JOSEPH MARANDO/CCAS (1) Les Usurpateurs. Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir, Seuil, 2014. (2) Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne. (3) Le TAFTA (Accord de libre-échange transatlantique), dont les négociations ont débuté en juillet 2013, a été rebaptisé TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement). Retrouvez l’interview vidéo sur journal.ccas.fr Femme d’Attac U NIVERSITAIRE et militante franco-américaine, Susan George est présidente d’honneur d’Attac et présidente du conseil d’administration du Transnational Institute, un institut de recherche basé à Amsterdam. Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 29 Pour Changez vousd’air Sweet mobile home* © VAL * Doux mobile home. POUR SÉJOURNER dans une structure d’hôtellerie de plein air, les Activités Sociales vous proposent ce mois-ci des offres promotionnelles à découvrir dans votre espace vacances sur ccas.fr : CAMPING La Dune à Vias (Hérault). Du 12 avril au 31 mai les cottages du village vacances de Gruissan (Aude). CHALET à l’île du Pont à Mirande (Gers). Du 11 avril au 27 juin les chalets du village vacances Le Conquérant à Dives-sur-Mer (Calvados). LE CONQUÉRANT à Dives-sur-Mer (Calvados). © VAL © BERTRAND DE CAMARET/CCAS Du 11 avril au 20 juin les mobile homes et chalets du camping L’île du Pont à Mirande (Gers). V 30 Le journal des Activités Sociales de l’énergie/Avril 2015 Du 11 avril au 20 juin les mobile homes et les chalets aux campings La Dune et Jean-Pérès à Vias (Hérault). RETROUVEZ TOUS LES SÉJOURS sur l’espace vacances – séjours à thème sur ccas.fr selon les disponibilités © DR/CCAS oilà trois jours que nous sommes arrivés au mobil-home ! « Notre petite maison dans la forêt », comme dit Zoé. Et c’est vrai que nous sommes en pleine nature, des papillons viennent butiner notre confiture le matin sur la terrasse. Le mobil-home a tout d’une petite maison, une cuisine superéquipée, il y a même un lave-vaisselle ! Les vraies vacances quoi ! Zoé et les deux grands ont leur salle de bains, et nous la nôtre. C’est super ! Le voyage a été plutôt agréable, la pluie a cessé peu de temps après notre départ et ici le soleil paraît ne pas vouloir se coucher. Nous avons pu aujourd’hui aller nous promener dans le village médiéval, il y avait un guide prévu par la CCAS, nous avons appris plein de choses (tu aurais beaucoup aimé papy !) et c’était si paisible, la fraîcheur des pierres et de vigne vierge grimpant sur les murs, c’était très beau. Mais ce que nous adorons, c’est nous retrouver le soir en famille, à jouer aux cartes sous l’auvent. Nous avions besoin de ça, et la petite maison nous y aide beaucoup. Ce soir nous allons tous voir un spectacle, avec de la musique et du cinéma. Nous allons y retrouver un couple très sympa que nous avons rencontré ce matin à la balade, Zoé est déjà amie avec leur petite fille. Demain les grands vont faire du bateau, c’est leur première fois, ils sont tout excités et rêvent de grands voyages… Bon il n’y a plus de place sur la carte, alors on vous fait tous de gros bisous ! LÉONTINE ET MARC capacités de remboursement avant de vous engager. PRÊT AUTO Les beau ux jours de l’AU UTO ! A pa rtir d e 2,50% Un Prêt Projets de 1 500 € à 54 000 € de 12 à 84 mois % Un taux à partir de 2,50 % TAEG(1) 0 Sans frais de dossier &' $ ' hors assurance facultative TAEG hors assurance facultative $( 8 000 € )* *+-). /13 *-4+4. ++++. 48 mois 225,80 € 3,91 % 10 838,40 € +++. 48 mois 270,96 € 3,91 % 13 006,08 € $ ! """# # dans l’onglet «Mes Prêts» Flashez ce code APPEL GRATUIT DEPUIS UN POSTE FIXE Eole Finance est une marque commerciale de Financo. Exemple de prêt personnel auto (hors assurance facultative) : pour un montant total de crédit de 12 000 €, remboursable en 48 mensualités !"#$%&'#*$%+-' Perceptions forfaitaires 0,00 €. Coût total du crédit 1 006,08 €. Montant total dû par l’emprunteur 13 006,08 €. Première échéance à 60 jours. Durée effective du crédit 49 mois. Vous disposez d’un droit de rétractation. Taux Annuel Effectif de l’Assurance (TAEA) - hors garantie perte d’emploi : 2,64 % soit un coût mensuel de l’assurance de 14,40 € en sus de la mensualité indiquée plus haut et inclus dans l’échéance de remboursement. Le coût total de l’assurance sur toute la durée du prêt s’élève à 691,20 €. Contrat d’assurance facultative n° 5013 (Décès, Perte Totale et Irréversible d’Autonomie, Incapacité Temporaire Totale de travail, Perte d’Emploi) souscrit par Financo auprès des sociétés Suravenir et Suravenir Assurances, entreprises régies par le Code des assurances. Conditions en vigueur au 09/03/2015 et réservées à des crédits d’un montant de 1 500 € à 54 000 € et dont la durée de remboursement varie de 12 à 84 mois. Sous réserve d’acceptation de votre dossier par Financo et après expiration du délai légal de rétractation en vigueur <*=$>* &#?!"$#@'B@-'>><*** Prêteur : Financo, SA au capital de 58 000 000 €, RCS Brest 338 138 795 ; siège social : 335 rue Antoine de Saint Exupéry - 29490 Guipavas - Société de courtage d’assurances, n° ORIAS 07 019 193 (www.orias.fr) Crédit photo : thinkstock Du lundi au vendredi de 9h00 à 19h00 et le samedi de 9h00 à 16h00 Histoire d’image Q uatre jours pour faire courir la vie, quatre nuits pour soutenir le don d’organes. » Organisée par l’association Trans-forme, partenaire de la CCAS, la 29e Course du cœur s’est élancée de Paris pour sensibiliser le public à la transplantation d’organes et donc à la nécessité du don. En France, 40 000 personnes vivent grâce à une greffe. Mais près de 19 000 malades attendent de recevoir un organe. © DIDIER DELAINE/CCAS 18/03/2015
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