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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
INSTITUT NATIONAL DE FORMATION SUPERIEURE PARAMEDICALE
CONSTANTINE
ETUDE BIOCHIMIQUE DU LCR ET DES
LIQUIDES D’EPANCHEMENT
PAR DR H.BOUMECHRA
Année universitaire : 2014-2015
PLAN DU COURS
ETUDE BIOCHIMIQUE DU LCR
I.
II.
III.
IV.
INTRODUCTION.
COMPOSITION CHIMIQUE.
ROLES PHYSIOLOGIQUES.
ETUDE BIOCHIMIQUE DU LCR :
1. Prélèvement.
2. Aspect macroscopique.
3. Dosages biochimiques.
ETUDE BIOCHIMIQUE DES LIQUIDES D’EPANCHEMENT
I.
II.
III.
IV.
INTRODUCTION.
LIQUIDES D’EPANCHEMENT.
CLASSIFICATIONS DES EPANCHEMENTS DES SEREUSES.
EXPLORATION BIOCHIMIQUE :
Prélèvement.
Aspect macroscopique.
Dosages biochimiques :
A. Liquide pleural.
B. Liquide d’ascite.
CONCLUSION
Etude biochimique du LCR
I. INTRODUCTION
Le LCR, 3 ͤ ͫ ͤmilieu
milieu intérieur de l’organisme, est le liquide dans lequel baignent le cerveau et la moelle
épinière. Il est produit, principalement au niveau de plexus choroïdes mais également au niveau des
capillaires de l’espace sous arachnoïdien spinal et péri-encéphalique,
péri encéphalique, à partir des constituants du
plasma par filtration et sécrétion active.
II. COMPOSITION CHIMIQUE
Le LCR est liquide clair de pH=7.32, dont la production quotidienne est d’environ 500ml avec un
volume total d’environ :
Adulte : 90 - 150ml.
Enfant : 10 – 60ml.
Le LCR doit fournir au SNC un environnement physico-chimique
physico mique constant pour maintenir ses
fonctions. Sa composition est difféérente de celle du plasma bien qu’elle
elle en soit voisine :
III. ROLES PHYSIOLOGIQUES
Rôle mécanique : assure le déplacement des méninges, tout en évitant les tensions douloureuses et
permettant l’amortissement de chocs.
Rôle protecteur : participe à la barrière hématohémato encéphalique.
Rôle métabolique : assure la nutrition et l’élimination des produits du métabolisme cérébral.
Rôle tampon : agit comme réservoir régulateur du volume encéphalique.
IV. ETUDE BIOCHIMIQUE DU LCR
Au cours de phénomènes pathologiques, il y’a modification de la composition du LCR.
LCR Ainsi, l’étude du
LCR est un examen d’urgence qui présente un intérêt diagnostic et thérapeutique. Elle comprend :
Aspect macroscopique.
Etude cytobactériologique.
Etude biochimique.
Diagnostic différentiel entre processus inflammatoire et non inflammatoire.
1. Prélèvement
Le prélèvement peut se faire selon trois modalités :
A. Ponction lombaire :
Se fait à l’aide d’une aiguille stérile dans la région lombaire basse entre la L₄ - L₅ ou L₄ - S₁, en
position assise ou couchée.
Le prélèvement est contre indiqué en cas d’hypertension intracrânienne et de traitement
anticoagulant et l’apparition des vertiges - céphalées est liée à la diminution de tension
intracrânienne.
B. Ponction sous occipitale :
ces deux techniques sont largement abandonnées.
C. Ponction trans-fontanellaire :
Il est préférable de recueillir le liquide dans 3 tubes distincts (2-4ml par tubes) car le premier tube est
souvent contaminé et doit être éliminé.
2. ASPECTS MACROSCOPIQUES
a. Limpide :
Un LCR normal est limpide, incolore : eau de roche.
Caractérisé par la rareté voir l’absence de GR(˂ 100/mmᶟ) et leucocytes( ˂ 10 ul).
b. Trouble :
Aspect purulent – opaque : eau de riz.
Taux de leucocytes élevé : 1000 – 10000/mmᶟ.
c. Sanglant : deux causes possibles :
=˃ Blessure vasculaire
Due à une ponction traumatique.
Le LCR est plus clair dans le troisième tube avec un nombre de GR et protéinorachie plus bas par
rapport au premier tube.
=˃ Hémorragie méningée
Coloration, cytologie et protéinorachie identiques dans les 3 tubes.
d. Xanthochromique :
Couleur jaune liée à la présence de bilirubine.
Rencontré dans le cas :
1) Hémorragie vieille de plus de 10H.
2) Atteintes hépatiques avec taux de BRB ˃150mg/l.
3) Protéinorachie ˃ 2g/l.
3. Dosages biochimiques
Glucose
La glycorachie, teneur du LCR en glucose, est de 30 à 40% inférieure à la glycémie et varie
parallèlement avec elle et dont les principes de dosage sont identiques.
La valeur normale varie de 0.5 à 0.7g/l.
Elle diminue indépendamment de la glycémie au cours des méningites bactériennes et
syndromes néoplasiques tandis qu’elle est peu perturbée au cours de méningites virales et
parasitaires.
Protéinorachie
Les protéines du LCR, formés de l’albumine et des immunoglobulines, ont trois origines :
1) Sérique : 80%, passage à travers la barrière hémato-encéphalique.
2) Locale : 20%, synthèse issue de tissu nerveux.
3) Lymphoplasmocytaire : synthèse des Ig par les cellules immunocompétentes lors des
différentes affections.
Plusieurs méthodes de dosage :
Colorimétriques : méthode de LOWRY, méthode au rouge de pyrogallol, méthode au bleu
de Coomassie.
Immunochimiques : immunonéphélémétrie, ELISA, Electro-immunodiffusion……etc.
La valeur normale varie de 0.28 à 0.52g/l. Ce taux augmente lors de :
- Méningites bactériennes et virales.
- Processus néoplasiques.
- Maladies chroniques : SEP, AVC, ALZHEIMER…..etc.
Lactate
La teneur en lactate du LCR augmente lors de méningites bactériennes, tumeurs cérébrales et des
maladies cérébro-vasculaires.
Le dosage des lactates permet la distinction entre méningites bactériennes (taux élevé) et virales
(taux normal).
La valeur normale varie de 1 à 2 mmol/l.
Chlorures
Dosage par électrode spécifique, identique au plasma.
La valeur normale varie de 119 – 125 mmol/l.
Ce taux diminue au cours de méningites bactériennes.
Etude biochimique des liquides d’épanchement
I. INTRODUCTION
Un épanchement correspond à une accumulation anormale d’un liquide à un site donné. Il reflète
l’atteinte d’une :
- Séreuse : plèvre (liquide pleural), péritoine (ascite) et péricarde (liquide péricardique).
- Articulation : liquide synovial.
La ponction d’épanchement est réalisée dans un but :
1. Diagnostic : définir l’étiologie.
2. Thérapeutique : évacuation du liquide.
II. LIQUIDES D’EPANCHEMENT
Les liquides d’épanchement les plus étudiés sont les épanchements des séreuses :
Liquide pleural (++++): liquide clair, de faible volume (˂20ml/l) avec :
- Taux de protéines qui varie entre 15 – 20g/l.
- Taux des électrolytes identique au taux plasmatique.
Ascite (++++) : épanchement non sanglant de la cavité péritonéale, de faible volume (˂100ml/l),
pauvre en protéines et difficile à prélever.
Liquide synovial : liquide lubrifiant de quelques ml, d’aspect clair, riche en protéine.
III. CLASSIFICATION DES EPANCHEMENTS DES SEREUSES
Deux types des épanchements :
1. Transsudats :
Epanchement de type mécanique correspondant seulement à un passage du liquide.
Liquide clair, pauvre en protéines (˂25g/l).
Principales étiologies : insuffisance cardiaque, cirrhose, embolie pulmonaire, sténose mitrale,
syndrome néphrotique, hypothyroïdie…..etc.
2. Exsudats :
Epanchement de type inflammatoire correspondant à une altération de la membrane basale.
Aspect variable en fonction d’étiologie, riche en protéines (˃ 25g/l).
Principales étiologies : tuberculose, syndrome néoplasique.
IV. EXPLORATION BIOCHIMIQUE
L’étude de liquides d’épanchement est un examen d’urgence qui comprend :
Aspect macroscopique.
Etude cytobactériologique.
Etude biochimique.
1. Prélèvement
Liquide pleural : par l’aiguille de BOUTIN sous anesthésie locale.
Liquide d’ascite : par ponction abdominale, qui peut être réalisée sous échographie.
Liquide synovial : ponction articulaire sous anesthésie locale, dans des conditions d’asepsie stricte.
2. ASPECT MACROSCOPIQUE
Doit être soigneusement noté :
Liquide pleural
Liquide d’ascite
Liquide synovial
Clair-visqueux
Clair-citrin : transsudats
Clair-citrin : transsudats
Trouble-opalescent
Louche-purulent : exsudats
Purulent : exsudats
Hémorragique
Hémorragique : néoplasies
Hémorragique : néoplasies
Lactescent : pseudochylothorax Laiteux
3. Dosages biochimiques
A. Liquide pleural : les paramètres les plus dosés sont :
Protides totaux
- Permet un diagnostic différentiel entre exsudats et transsudats.
- Dosage par méthode colorimétrique : méthode de biuret.
LDH
- Présente un intérêt dans l’application de critères de light qui permettent un diagnostic
différentiel entre exsudats et transsudats.
- Selon les critères de Light :
Transsudat
Exsudat
Taux de LDH
< 200U/l
˃ 200u/l
Rapport de taux de protéines plèvre/plasma
< 0.5
˃ 0.5
Rapport de taux de LDH plèvre/plasma
< 0.6
˃ 0.6
Glucose
- Taux corrélé à la glycémie.
- Diminue dans les épanchements purulents, néoplasie, tuberculose polyarthrite rhumatoïde.
Amylase
- Présente intérêt au cours de pancréatite chronique et de rupture canalaire pancréatique.
Acide hyaluronique.
B. Liquide d’ascite : les paramètres les plus dosés sont :
- Protides totaux
- Taux de glucose
Identique au liquide pleural.
- Amylase
- Taux de triglycérides : pour différencier les ascites chyleuses des ascites chyliformes
CONCLUSION
L’étude biochimique du LCR et des liquides d’épanchement joue un rôle important dans le diagnostic
étiologique. Ce dernier n’est pas toujours simple, il implique de confronter les observations clinico-radiologiques
aux examens du laboratoire.