Baillifard, meilleur boxeur du soir

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sports
Le Messager
Vendredi 10 avril 2015
BOXE PALÉZIEUX
Baillifard, meilleur boxeur du soir
Lors du meeting de Pâques
de Palézieux, le Valaisan Julien
Baillifard a reçu le prix du
meilleur boxeur de la soirée,
décerné par les journalistes
présents. Interview.
Que pensez-vous du meeting
de Palézieux?
Julien Baillifard: C’est l’un des plus
beaux rendez-vous de l’année. J’y avais
déjà pris part en 2014 et j’étais très
heureux de pouvoir revenir. L’ambiance
est particulière, avec du public de partout.
On sent vraiment cette proximité avec les
gens, notamment lorsqu’on traverse la
salle pour rejoindre le ring.
Dans quel état d’esprit étiez-vous
avant que le gong ne retentisse?
Je n’étais pas forcément en confiance.
Je venais d’enchaîner une série de trois
défaites et je ne connaissais pas mon adversaire. Je savais juste qu’il était légèrement plus lourd que moi, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle, et de surcroît
français. Dans le milieu de la boxe, nos
chers voisins ont un niveau assez élevé
comparé au nôtre. D’emblée, lorsqu’il
est monté sur le ring, je l’ai senti très motivé, voire impatient d’en découdre,
alors que de mon côté j’étais plutôt
tendu.
Vu de l’extérieur, vous sembliez
néanmoins serein durant le combat.
Qu’est-ce qui vous a permis
de reprendre le dessus?
Avec mon entraîneur, nous étions
dans l’idée que je devais rester calme au
début, pour ne pas m’épuiser inutilement.
Et je voulais observer mon adversaire.
C’est ce que j’ai fait. Rodolphe Cottaz a
donné beaucoup de coups, mais presque
tous sur mes gants. Cela ne sert à rien,
puisqu’on ne marque pas de points en
agissant de la sorte. J’ai, quant à moi, été
bien plus précis et je l’ai touché à plusieurs
reprises. J’ai même réussi à placer plusieurs
séries de frappes rapides. C’est ce qui explique mon grand sourire à la fin du
premier round.
Est-ce cet avantage qui vous a incité
à augmenter le rythme dans le
deuxième?
J’avais la consigne d’accélérer, mais
visiblement l’autre aussi. Dès lors, nous
avons échangé bien plus de coups sur celui-là. C’était vraiment cool, j’y ai pris
beaucoup de plaisir et j’espère que les
spectateurs aussi. Quand on lance une
série de quatre frappes et qu’il y en a trois
qui passent, on en oublie même la fatigue.
Même si le boxeur ne peut pas compter
le nombre de coups exacts qu’il donne et
qu’il reçoit, je savais que j’étais devant.
Donc, en ayant remporté les deux premiers
rounds sur trois, j’étais pratiquement
assuré de la victoire. Seul un k.-o. aurait
pu m’empêcher de l’emporter.
Dès lors, pourquoi ne vous êtesvous pas contenté de gérer votre
avance dans le troisième?
(rires) C’est bien ce que mon entraîneur m’avait conseillé de faire. Tant lui
que le président de mon club n’arrêtaient
pas de me dire de ne pas prendre de
risques. Mais, lorsque mon adversaire
baisse sa garde, c’est presque un réflexe
que d’attaquer. De plus, je sentais qu’il
n’avait plus de punch et donc qu’il ne
pouvait pas me faire bien mal. J’avais aussi
à cœur d’offrir un beau combat aux spectateurs.
Vous avez manifestement conquis
le public, puisque les journalistes
présents vous ont élu meilleur
boxeur de la soirée. Vous attendiezvous à recevoir cette récompense?
Absolument pas. Quand on m’a demandé de rester sur le ring, je ne comprenais
pas pourquoi. Et je dois bien avouer que
lorsque le speaker a annoncé mon nom
pour cette récompense, j’ai été ému. Je ne
boxe que depuis trois ans et je ne pensais
pas avoir fait suffisamment de progrès
pour être considéré de la sorte. Mais, si
j’analyse froidement les faits, c’est vrai
qu’avant je me contentais de mettre des
directs, gauche droite. Ma boxe est désormais plus technique et c’est clairement
à mes entraîneurs que je le dois.
Propos recueillis par
Xavier Fernandez
Julien Baillifard: «Seul un k.-o. aurait pu m’empêcher de l’emporter»
Photos XF
Le meeting de Palézieux en quelques résultats
Samedi, pour son traditionnel meeting pascal, le Boxing-club de ChâtelSt-Denis a concocté une affiche très hétéroclite. Les premiers combats
concernaient essentiellement des juniors ou des combattants peu expérimentés, pour ensuite gagner en puissance et en technique. Comme
mentionné dans notre édition de la semaine dernière, il n’y avait en revanche ni boxeurs locaux ni combats féminins. Dans le détail:
Catégorie junior
Victoire de Philippe Abate (Octodure) contre Kreshnik Ceraja
(Locarno), 48 kg.
Défaite sur blessure de Gabriel Tomas (Martigny)
contre Yann Pelletier (La Chaux-de-Fonds), 50 kg.
Catégorie jeunesse
Défaite de Gjemjl Ibishi (Lausanne) contre Joël Sisa de los Santos
(Locarno), 64 kg.
Victoire de Muhammed Ali Ulucinar (Villars-sur-Glâne)
contre Jan Juba Zerioul (Lausanne), 69 kg.
Catégorie élite
Victoire de Kasam Pulaj (Berne) contre Bibulat Bekhoeva
(Winterthur), 75 kg.
Défaite de Abdullah Zadran (Villars-sur-Glâne) contre Loïc Stefanoni
(Lausanne), 75 kg.
Victoire de Bruno Paunoiu (Bulle) contre Régis Nkoulou (Lausanne),
75 kg.
Victoire du champion suisse Raphaël Arguello (Lausanne)
contre Bastian Grillon (France), 69 kg.
Défaite de William Codirolle (Vernier) contre Ali Adili (Berne),
69 kg.
Victoire de Besart Emini (Lausanne) contre Abdeljalil Tajani
(La Chaux-de-Fonds), 81 kg.
Victoire de Julien Baillifard (Martigny) contre Rodolphe Cottaz
(France), 60 kg.