BIO 47 Le Bulletin bio des agriculteurs de Lot-et-Garonne – Printemps 2015 - n°40 EDITO Le printemps arrive, les champs attendent les agriculteurs et le dossier PAC aussi !!! Fruit des orientations des politiques européennes et nationales, force est de constater la SOMMAIRE complexité sans cesse grandissante de l'exerTECHNIQUES cice qui nous est demandé d'ici le 15 mai. Aussi en 2015, toutes les aides bio Conversions et Maintien vont basculer vers le second pilier dont les fonds sont maintenant gérés et orientés par la région Aquitaine. Proximité peut-être, mais complexité quand il s'agit de tenter d'harmoniser avec Limousin et Poitou-Charentes avec lesquelles nous ne ferons plus qu'un en 2016...Consolation tout de même, les producteurs bio sont dispensés du verdissement. L'empilement de toutes ces "conditions" en échange de soutiens, laissent un goût amer, à croire que la société est méfiante voire défiante envers ses agriculteurs.... De tous ces atermoiements, les producteurs que vous êtes, ont faits des choix délibérés et réfléchis pour leurs exploitations avec certes des convictions plus que des certitudes mais surtout une envie d'exercer ce beau métier d'agriculteur. Bons semis de printemps et bonne lecture de ce Bio 47 ! L'équipe de Bio47 pour Jean-Michel RUCHAUD Référent professionnel agrobiologie – CA47 Directeur de Publication : Jean-Michel RUCHAUD Rédaction/ PAO: Séverine CHASTAING (Tél : 05 53 77 83 12) Bio 47 est une publication du Service Agriculture Biologique de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne 271, rue de Péchabout - BP 80349 - 47008 AGEN CEDEX E-mail : [email protected] Site Internet : http://lot-et-garonne.chambagri.fr, rubrique Productions végétales - Agriculture Biologique Toute reproduction est interdite sans l’autorisation expresse de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne Bovins viande La viande bovine en bio : une opportunité ? p 2 Grandes Cultures Présentation de la vitrine féveroles bio p5 Préparer sa campagne en tournesol bio p6 Maraîchage Choix variétal en céleri branche et céleri rave p9 Arboriculture Quelles stratégies pour gérer le carpocapse en prunier bio ? p 10 Réglementation : dérogations 2015 p 11 Viticulture Les couverts végétaux au service de la double performance de la vigne p 12 EN BREF p 16 AGENDA TECHNIQUE • 31 mars, Journée Dephy Engrais Vert, au Château Grand Baril à Montagne (33) • 2 avril, Journée Dephy Engrais Vert, au Château Bois Beaulieu à Meilhan (47) • 10 juin, Essai Blé bio, chez M Delamarlière à Ferrensac. • Juin, Visite vitrine féverole, chez Jean Marboutin à Lavergne. EVENEMENT • 8 avril, Séminaire Avialim, Château d'Aubiac (47) Renseignements : Service PV, Naïma Khaouda au 05 53 77 83 14 1 TECHNIQUE... Bovins Viande La viande bovine en bio : une opportunité ? Le 6 février dernier, une quarantaine de producteurs s'est réunie au Gaec de la Gilette à Eymet, à l'initiative d'Arbio Aquitaine, des Chambres d'agriculture 24 et 47 ainsi que de la SICA Pré Vert. L ors de cette journée, la matinée était consacrée au marché de la viande bio en France et à la stratégie de développement de la SCA Pré Vert. Un point sur la PAC a été réalisé également. Puis l'après-midi, Laurent Combaud nous a présenté le GAEC. LA VIANDE BIO EN FRANCE Magali Colombet, chargée de mission à Arbio Aquitaine, a présenté l'évolution du marché de la viande bio en France. Les chiffres sont issus des données de l'Agence bio. La filière bovine bio En France, un agriculteur bio sur 3 est éleveur. 2824 éleveurs de vaches allaitantes bio sont présents sur la France dont 147 en Aquitaine. Pays de la Loire, Midi-Pyrénées et Auvergne sont les trois régions principales de production. Elles regroupent à elles seules, plus du tiers des exploitations et du cheptel bio. L'Aquitaine a un cheptel de 4079 vaches allaitantes bio dont plus de la moitié sont en Dordogne. C'est près de 25000 tonnes de viandes bio qui ont été abattues en 2013 (cf. graphique ci-contre). 166 abattoirs sont agrées bio en France dont 10 en Aquitaine (Ribérac, Villeneuve/Lot, Bazas, SaintJean Pied de Port, Bergerac...). viandes bio est constante progression depuis 2010. En 2013, les ventes de produits carnés et de l'aquaculture représentait 593 millions d'euros, soit 7 % des ventes de produits bio toute catégorie confondue. Les circuits de distribution La viande bio se retrouve dans tous les circuits de distribution de bio. Comparativement à d'autres produits, il y a une surreprésentation de l'artisanat à travers la boucherie (15%) et de la RHD (9%) et une sous représentation des magasins spécialisés bio (14%). La GMS étant autour de 50 %. Ces données sont nuancées en fonction des proGros Bovins laitiers duits. Veaux Gros bovins allaitants Conjonctures Evolution des volumes de viande bio abattue en France Les ventes de viandes en bio L'évolution des ventes de produits bio dont les La filière gros bovins bio reprend de la vigueur depuis le 2nd semestre 2012/13 ce qui était pénalisant pour la filière bio. Depuis les prix bio ont été réévalués et les cours du conventionnel ont chuté ce qui a permis une reprise des abattages bio (+10 % en 2014). En ce qui concerne le marché des veaux bio, les abattages sont en croissance (+10 % en 2014). Le secteur de la boucherie artisanale est dynamique. Pour les ovins bio, comme il manque d'agneaux en conventionnel, la concurrence est très forte. Ainsi alors que le cheptel bio augmente (+2 %), les volumes vendus en bio diminuent (-2%), et ce malgré une différence de prix entre le bio et le conventionnel de 5 à 16 %. Concernant, les porcs, malgré une forte progression des conversion, la filière a su trouver des équilibres. 2 TECHNIQUE... Bovins Viande SCA LE PRÉ VERT Coopérative d'éleveurs du Sud-Ouest, 100 %, la SCA Le Pré vert regroupe une centaine d'éleveurs de Dordogne et des des départements limitrophes. En 2014, son chiffre d'affaire est de 3,5 millions d'euros. Elle commercialise des gros bovins de race Limousine et Blonde d'Aquitaine, des veaux de lait et rosés, des agneaux et des porcs du Limousin. Structurer la filière Le Pré Vert, grâce à ses 8 salariés et son organisation, maîtrise toute la chaîne d'approvisionnement : Eleveur Ramassage visite et planification par notre technicien par nos soins ou structures partenaires Abattage Découpe Client classification détermination prix Elle a développé une stratégie de partenariat fort avec l'abattoir de Ribérac, l'atelier de découpe de Brive et ceux de Limoges pour le porc ; ce qui lui permet une garantie de traçabilité de ses animaux. Pré Vert réfléchit à la mise en place d'ateliers communs. Pour le veaux de lait, il y a une forte demande pour des animaux classés en couleur 0, 1 ou 2. La demande en agneaux est très forte alors que l'offre est limitée et saisonnière. • Restauration collective Ce marché est en forte progression depuis 3 ans. Il y a une demande de bœuf, mais il manque d'animaux de type réforme. La demande en veaux rosés est satisfaite avec un potentiel de développement limité. La réflexion porte sur l'abattage des seuls mâles afin de conduire les femelles vers de la génisse légère ou lourde. Le Pré vert recherche de nouveaux débouchés pour ses veaux rosés. En conclusion L'ensemble de ce travail s'est conforté par la mise en place d'un partenariat fort avec Biocoop. Par ailleurs, le savoir-faire de la coopérative sur le veaux bio est reconnu au niveau national. Diversifier ses marchés Par ailleurs, Le Pré Vert a toujours cherché à diversifier et consolider ses différents marchés : la boucherie traditionnelle, les magasins spécialisés, la restauration collective et les transformateurs de plats cuisinés. Ceci lui permet à la fois de réaliser les équilibres matières et d'assurer ainsi une juste rémunération des éleveurs. Répartition des ventes en 2014 par circuits de distribution 3% 4% L'exploitation de la famille Combaud compte en 2015, 160 ha dont 15 ha de vigne et un troupeau de 85 mères et 80-90 génisses en moyenne dont 25-30 sont destinées au renouvellement. La ferme est passée en bio en 2002 dans le cadre d'un CTE bio. Le chargement est de 1 UGB / ha ; ce que le GAEC veut conserver afin de maintenir au mieux son autonomie fourragère. Gestion du troupeau 8% 11% 44% L'ÉLEVAGE BIO DU GAEC DE LA GILETTE 30% En 2014, les tonnages sont : • 228 t : gros bovins • 78 t : veaux rosés • 56 t : porcs Magasins bio – 44 % Restauration collective – 30 % Grossistes – 11 % Boucherie traditionnelle – 8 % Transformateurs – 4 % Autres – 3 % Chiffres SCA Le Pré Vert 87 t : veaux de lait 22 t : agneaux Perspectives Sur les différents marchés de la SCA, les besoins sont différents : • Boucherie traditionnelle et magasins bio Il manque d'animaux finis en gros bovins alors qu'il y a un fort potentiel de développement. Ainsi, le M. Combaud travaille en 100 % inséminé. Il a deux taureaux stériles pour détecter les chaleurs. Ceci lui permet d'améliorer la génétique pour avoir plus de lait pour les mères et faciliter les vêlages. • Performance Le GAEC est au contrôle de performance. A ce jour, l'IVV (Intervalle Vêlage-Vêlage) est de 370 à 380 jours, l'objectif est d'avoir un veau par an. De plus, le 1er vêlage arrive à l'âge de 36/37 mois, l'objectif est de descendre à 33 mois. Il travaille sur des lots homogènes ; avec les petites génisses et les génisses prêtes à saillir. Compte-tenu de la taille du bâtiment, et de la majorité des naissances à l'automne, il y a des soucis sanitaires qui pourraient être réglés par la mise en place d'un vide-sanitaire, c'est pourquoi, un nouveau bâtiment est sur le point d'être opérationnel. Il permettra également d'être au plus près des pâturages pour faire du « pâturage tournant ». 3 TECHNIQUE... • Alimentation Enrubannage (500 boules de 500 kg ) pour tous les animaux. Foin de luzerne : 2ème et 3ème coupe pour les génisses et les vaches à l'engraissement ; les autres coupes pour les autres vaches. Le foin permet d'apporter la fibre pour que la vache rumine. Céréales (épeautre pour limiter les problèmes d'acidose) ; uniquement pour les vaches prêtes à vêler et celles qui sont à l'engraissement. Pour les veaux : 1/3 d'épeautre, le reste en triticale aplati. Luzerne n'est pas pâturée sauf les étés très secs. Il a des problèmes de rumex sur certaines parcelles. Dès que la qualité de l'alimentation baisse, les conséquences sont immédiates sur le troupeau avec des baisses de performances. Vers l'Autonomie fourragère L'assolement est le suivant : 15 ha : triticale (seul ou méteil) 5 ha : épeautre 20 ha : luzerne + fétuque (25 kg+ 5-6 kg) 70 ha : prairies temporaires 30 ha : Prairies permanentes • La rotation Céréales => Épeautre/Méteil => Couvert de moutarde + fumier =>avoine avec semis de mélanges prairiaux ou luzerne dedans au printemps suivant. Prairies pour le pâturage autour des bâtiments=> destruction en juin/juillet => couvert de moutarde + fumier => semis d'avoine avec semis de mélanges prairiaux ou luzerne dedans au printemps suivant. Projet : faire des prairies d'automne pour les faire pacager dès le printemps suivant : Méteil => radis fourrager => prairies implantées à l'automne. • Composition des mélanges : Les méteils : avoine, vesce récolté en enrubanné début épiaison. Depuis 2-3 ans, mélange plus com- Bovin Viande plexe : vesce, avoine, triticale, épeautre, pois fourrager ; récolté en enrubanné début épiaison. Le mélange est constitué de 150 kg de céréales et 50kg de protéagineux. Les prairies temporaires (mélange pour terrains pauvres) : fétuque, dactyle, Ray Gras, lotier, trèfle. Monsieur Combaud a pour projet l'achat d'un semoir à semis direct dans sa CUMA pour rallonger des prairies avec du trèfle violet, Ray Gras hybride. • En conclusion Monsieur Cambaud n'assure pas une régularité de rendement au niveau de ses céréales (de 15 à 30 quintaux/ha). Aussi, il sécurise son élevage en achetant de la paille et des céréales bio (3 à 5 tonnes par an) à un céréaliers bio voisin, ainsi que 3 à 8 ha de luzerne bio sur pied. Ainsi, il a toujours un stock tampon en prévention d'une éventuelle sécheresse. Mode de commercialisation Si l'exploitation a commencé en faisant essentiellement de la vente directe, aujourd'hui, celle-ci est réservée à une petite clientèle de fidèles, pour 2/3 vaches et 5/6 veaux par an. En effet, la vente directe demande beaucoup de travaille pour une plus-value à peine supérieure à la vente au Pré Vert. Aussi, depuis quelques années c'est la filière Pré Vert qui est privilégiée. Sur 2014, en moyenne, tout animaux confondu, les vaches ont été valorisées en bio entre 5,20 € et 5,60 € kg carcasse et les veaux (mâles et femmes confondus) entre 5,60 € et 6,30 €. Les veaux lourds étant moins bien valorisés. Blondes d'Aquitaine ©MC Arbio Aquitaine Vers des filières volailles biologiques innovantes et performantes - Le 8 avril 2015 à Aubiac 9h30-12h30 : Quelles innovations pour l'alimentation 100 % bio des volailles – Résultats du Casdar Avialim Bio Chambre d'agriculture des Pays de la Loire et APCA 12h30-14h00 : Buffet bio 14h00-15h00 : Panorama européen et chiffres nationaux de la filière volailles biologique – ITAVI 15h00-16h30 : Les enjeux du développement des volailles biologiques dans le Sud-Ouest – Table ronde avec les acteurs locaux (Sud-Ouest Aliment, Etablissement Fourcade, Assov, Eleveuse de poule pondeuse bio, Eleveur de volaille de chair). Inscription gratuite et obligatoire Florinda D'Almeida : 01 53 57 11 57, [email protected] 4 TECHNIQUE... Grandes Cultures Présentation de la vitrine Féverole L'intégration de légumineuses dans les rotations est un des piliers fondamental de l'agriculture biologique. Jean Marboutin a mis en place une vitrine de différentes variétés de féveroles à suivre en 2015, sur la commune de Lavergne. Une visite sera organisée en juin. L a féverole se révèle être une bonne tête de rotation qui a l'avantage de libérer la parcelle suffisamment tôt pour implanter une céréale d'hiver dans de bonnes conditions. Dans le sud-ouest, une féverole laisse 60 à 80 kg/ha de reliquat d'azote, soit près de la moitié à 2/3 des besoins d'un blé à 35 q/ha. La fréquence de retour dans la rotation peut-être de 4 à 5 ans avec un optimum autour de 7 ans. Parcelle et itinéraire technique Type de sol : argilo-sablo-limoneux Plan de la vitrine et caractéristiques des variétés DIVA Variété DIVA DIVINE DIVER IRENA Précocité hiver printemps hiver hiver hiver Inscription 2001 1995 2008 2001 2001 Hauteur (cm) 120 120 120 110 120 PMG (g) 480 530 450 550 480 Protéines (%MS) 28 29,5 30 29 28 Densité vitrine (pieds/m2) 24 25 27 25 44 (double rang) (source : essais ProtéAB - CTPS et réseau Arvalis – Unip - Fnams) Etat de la culture et relevé de flore au 19 février 2015 La levée est homogène aussi bien en densité qu'en profondeur de semis et les pieds sont sains. Les féveroles sont en majorité au stade première pousse latérale discernable. La parcelle est dans l'ensemble propre. les principales adventices relevées et leurs densités sont les suivantes : Préparation de sol • un déchaumage/faux semis en sortie d'été • un labour à 25 cm en octobre • une reprise de labour début décembre avec un passage de vibroculteur. Précédent : soja Semis : le 9 décembre 2014 au semoir monograine pneumatique Chiendent (présence) Chardon des champs (densité > 15 pl./m2) Moutarde des champs (densité < 5 pl./m2) Profondeur de semis : 5 cm Ecartement entre rangs : 75 cm Densité : environ 25 000 gr/ha, soit environ 12,5 kg/ha, pour les variétés en simple rang Modalité : 12 rangs de chaque variétés sont semés + une variété semée en double rang Renouée des oiseaux Capselle bourse à pas- Repousses de céréales teur (densité<5 pl./m2) (présence) (présence) Visite prévue ce printemps Nous reviendrons plus en détails sur l'itinéraire technique de la féverole d'hiver à l'occasion d'une visite qui vous permettra de découvrir les principales variétés cultivées dans le sud-ouest. 5 TECHNIQUES... Grandes Cultures Préparer sa campagne en tournesol bio La conduite du tournesol en agriculture biologique pose peu de problèmes, à condition de respecter quelques règles à l'implantation, dans la gestion du désherbage... Le Cetiom propose de nombreux outils en ligne permettant d'optimiser l'ensemble de la conduite. Par ailleurs, chaque année, le colloque Olébio organisé par l'ITAB fait le point sur les résultats des derniers essais menés par différents partenaires. L e tournesol est une culture qui valorise des quantités limitées en eau et en azote. Les rendements sont en moyenne de 20 à 30 q/ha en sols profonds et 15 à 25 q/ha en sols superficiels. C’est une bonne tête d’assolement qui a l’avantage de libérer la parcelle suffisamment tôt pour des cultures d'hiver. TOUT SUR LA CULTURE DU TOURNESOL EN BIO Le CETIOM propose depuis 2012 un guide cultural rédigé et illustré par ses spécialistes et experts : http://www.cetiom.fr/publications/guides-de-culture/guideculture-tournesol-2015/. Cette publication a également bénéficié de l’appui de l’ITAB et de techniciens ou conseillers AB d’organismes variés : chambres d'agriculture, groupements professionnels bio, organismes stockeurs. Ce guide est à retrouver gratuitement à l'adresse suivante : http://www.cetiom.fr/publications/colloques-et-seminaires/guidetournesol-bio-2012 Les points clés de la conduite du tournesol, que vous retrouverez en détail dans ce guide sont : • le choix variétal doit privilégier le bon comportement face aux maladies. Pour vous aider le Cetiom met à jour chaque année dans son guide tournesol conventionnel la liste des nouvelles variétés et leurs caractéristiques. De plus, le Cetiom met à votre disposition l'outil myVar® (cf. Encart 1). • La densité de semis : l'optimum de rendement est obtenu avec une densité de 5,5 à 6 pl/m2. • La gestion des adventices : les mauvaises herbes se gèrent de manière préventive (rotation, faux semis, travail du sol...) puis curative (herse étrille, houe rotative, bineuse...). Les moyens à mettre en œuvre doivent être adaptés à la flore de vos parcelles. L'outil en ligne Infloweb peut vous aider à définir la stratégie la plus adaptée (cf. encart 2). Toutes les infos variétés du CETIOM en quelques clics Disponible gratuitement, myVar® : http://www.myvar.fr permet d’accéder rapidement à toutes les références du CETIOM sur les variétés de tournesol, soja, colza et chanvre et d’optimiser son choix variétal. Deux entrées possibles : • consulter une fiche variété • choisir selon mes critères : maladie, richesse en huile... Reconnaître les adventices et choisir les moyens de lutte adaptés Infloweb fournit des informations pratiques indispensables (identification, nuisibilité, méthodes de lutte, agronomie, désherbage mécanique, agriculture biologique...) pour aider au raisonnement des stratégies de gestion et désherbage des principales mauvaises herbes rencontrées dans les grandes cultures (http://www.infloweb.fr). RETOUR SUR LA RÉUNION OLÉOBIO Le 26 février dernier s'est tenu à Agen la rencontre annuelle Olébio ayant pour objectif de présenter aux acteurs de la filières l'évolution des marchés de oléoprotéagineux bio ainsi que les recherches réalisées dans l'années par les instituts techniques Cetiom et Itab. Retour sur deux études menées sur tournesol ! Intérêt des engrais verts et des fertilisants organiques avant le tournesol bio L'objectif de ces essais [Saissac (11), Allex (26) et Feux (18)] est de tester des couverts à base de légumineuses susceptibles d'atteindre un niveau de biomasse suffisant pour fournir de l'azote au tournesol et d'étudier leurs effets, croisés avec des apports d'engrais organiques. Leurs incidences sur le comportement et la productivité du tournesol sont mesurés. Ces essais ont été fait dans des sols relativement pauvre en azote ! 6 TECHNIQUES... Grandes cultures Le gain de rendement apporté par les 40 U d'azote en sol nu est équivalent à supérieur à celui d'un en couvert avec légumineuse. En bref, en situation de sol au reliquat azoté plus important l'effet des couverts et de l'engrais sera limité. Enfin, parmi les couverts testés, ceux présentant un gain de rendement par rapport au sol nu sont les suivants : Légumineuse associée Figure 1 : effet sur le rendement des engrais et fertilisants organique 25 Avec apport de 40 U Sans apport 0 u 20 Rendement q/ha Comme le montre le graphique cicontre, dans toutes les cas (couverts végétaux et sol nu) l'apport de 40 Unités d'azote amène un plus au rendement. 15 10 19,8 20,2 17,8 19,6 19,5 18 5 0 lé gumine use seule lé gumine use associé sol nu source : réunion oléobio/cetiom/fév15 Légumineuse seule Moutarde + trèfle Féverole Avoine + vesce Vesce Blé + vesce Avoine + trèfle Quel que soit leur rôle (engrais vert ou piège à nitrate), les couverts prélèvent des éléments minéraux du sol et en restituent à la culture suivante. Ils ont aussi un effet à moyen/long terme sur le stock de matière organique. Sélectivité et efficacité des outils de désherbage mécanique ! En tournesol, le désherbage reposant uniquement sur le binage occupe 41% de la sole (avec la plupart du temps 2 passages de bineuse) et 43% pour le désherbage faisant appel à la combinaison de 2 outils. Pour nettoyer le rang de la culture, la herse étrille est préconisée et dans une moindre mesure la houe rotative. L'usage de ces outils doit être approprié au stade de développement de la culture, pour éviter au maximum les pertes. Le cetiom a mener un étude pour répondre à deux questions : • Quelle sélectivité en fonction du stade de développement du tournesol, quel est l'impact du passage de la herse étrille et de la houe rotative sur le peuplement de la culture ? • Quelle efficacité attendre de ces outils en matière de désherbage ? Les parcelles utilisées pour les essais avaient : • une densité d'au moins 75 000 plantes/ha • une culture saine, vigoureuse et poussante • résidus de culture absents ou bien dégradés Résultat "sélectivité ": Houe rotative ©CETIOM En herse étrille, au stade crosse plus on va vite et plus on créé de perte pour la même agressivité. En diminuant la vitesse et l'agressivité les pertes sont fortement diminuées. À partir de 2 feuilles les dégâts sont généralement beaucoup plus faibles pour des réglages peu agressifs et des vitesses comprises entre 3 et 5 km/h. Herse étrille ©CETIOM 7 TECHNIQUES... Grandes Cultures Puis à partir du stade 2 paires de feuilles, l'augmentation de la vitesse et de l'agressivité. Avec la houe rotative du stade cotylédon à 2 feuilles c'est assez risqué. En revanche au délà de 2 paires de feuilles, il n'y a plus de problème. Figure 2 : plage d'intervention et agressivité des peigne pour un maximu de sélectivité A0 A1 A2 B1-B2 B3-B4 prélevée crosse cotylédons 2 feuilles 4 feuilles B5-B8 5 à 8 feuilles Herse étrille Vitesse Agressivité des dents 5 à 7 km/h 3/5 3 km/h 2/5 15 km/h 8 km/h 3 à 5 km/h 3/5 5 km/h 4/5 5 à 7 km/h 3/5 Houe rotative Vitesse 10 à 12 km/h 12 à 15 km/h 12 à 15 km/h En conclusion, la combinaison des outils donne généralement le plus de satisfaction. Il n'existe pas d'itinéraire type, tant les déterminants des chois techniques sont variables. Résultat "efficacité" : Sans surprise, l'efficacité des outils est fortement conditionnée par le stade des adventices au moment de l'intervention. Entre fil blanc et 2 à 3 feuilles pour la herse étrille et la houe rotative et jusqu'à des adventices de d'une dizaine de cm pour la bineuse. De plus, les résultats montre qu'il faut 2 passages de herse étrille pour atteindre l'efficacité d'un seul passage de bineuse. Figure 3 : note au stade bouton étoilé des éfficacités du désherbage uniquement herse étrille En Crambade (31) – 2013 Mauvaise herbe Anthémis Chénopode Morelle Ray-grass Renouée Liseron Renouée des oiseaux Seneçon Densité 4 pl/m2 4 pl/m2 <2 pl/m2 4 pl/m2 <2 pl/m2 <2 pl/m2 4 pl/m2 Cotylédon 87% 73% Cotylédon puis 4-6 F 79% 90% 85% 82% 85% 90% Mauvaise herbe Adonis Morelle noire Panic p-de-coq Renouée persicaire Densité 5 pl/m2 23 pl/m2 9 pl/m2 12 pl/m2 Gardouch (31) – 2014 Cotylédon puis 2-4 F 80% 83% 70% source : réunion oléobio/cetiom/fév15 En conlusion, les plages d'intervention doivent être décidées de manière à épargner le tournesol et maximiser les chnaces de destruction de mauvaises herbes. N'envisager les passages d'outils que lorsque les conditions sont favorables (temps sec pérvue dans les jours qui suivent). Contacts Cédric Jaffry, Conseiller en grandes Cultures, CDA 47, 05 53 77 84 26 Séverine Chastaing, conseillère bio, CDA47, au 05 53 77 83 12 Visite des essais blés bio Le 10 juin à chez Christophe Delamarlière Une plate-forme d'essais variétaux en blé tendre est mise en place chez Christophe Delamarlière, grâce à un partenariat Arvalis, Chambre d'agriculture 47. Renseignements : Naïma khaouda au 05 53 77 83 14 8 TECHNIQUES... Maraîchage Choix variétal en céleri branche et céleri rave Le choix variétal est la première étape de la constitution de son itinéraire technique et ce d'autant plus en agriculture biologique où il peut y avoir des difficultés d'obtention des variétés en bio. L es variétés qui vous sont présentées sont bio. Cependant, que ce soit pour le céleri branche ou le céleri rave, il est possible d'obtenir des variétés en non traité sous réserve que la dérogation demandée soit bien argumentée techniquement. CELERIS BRANCHE – Récolte Printemps, Ete, Automne VARIETES CONFIRMEES TANGO (BEJO) -Semis Février à Juillet- OBSERVATIONS DISPONIBILITE Variété précoce peut se faire sous abri. AB Côtes pleines donc lourd ne fait pas de rejet; Variété longue, compacte, charnue et très lisse. Très bonne résistance à la montaison. Vert foncé. 80 jours. D’ELNE (AGROSEMENS) -Semis Février à maiDAYBREAK (BEJO) -Semis Avril à Juillet- Recommandé pour culture de printemps AB Doré - Branches charnues Bon comportement aux maladies AB CELERIS RAVE – Récolte Printemps, Eté, Automne VARIETES CONFIRMEES DIAMANT (BEJO) -Semis Mars à Mai- OBSERVATIONS DISPONIBILITE Facile à parer car les racines sont regroupées vers AB le bas ; ne creuse pas. 150 jours IBIS (ESSEM'BIO, VOLTZ) Variété très précoce pouvant être cultivée sous abri AB pour des récoltes de juillet à septembre. -Semis Mars à MaiCroissance rapide. Boule ronde de très bonne qualité interne. Très bonne tolérance à la montée à graines. MONARCH (ESSEM'BIO, Rave de bonne qualité, blonde, peu rugueuse. AB VOLTZ, DUCRETTET, Assez racineux. Feuillage robuste ce qui lui confère AGROSEMENS) de ne pas être trop sensible à la septoriose. -Semis Mars à MaiSensible à la montaison. Pour le marché de frais comme pour le stockage. Excellent rendement de bulbes volumineux à chair fine et dense qui reste blancs à la cuisson. Espèce hors dérogation en semences normales ( hors semences pré germées ou enrobées). Depuis de plusieurs années la Chambre d'agriculture travaille à l'élaboration d'un catalogue des choix va riétaux en bio pour de nombreuses espèces légumières, tel que le Céleri présenté ci-dessus. Ce travail est en cours de finalisation, n'hésitez pas à prendre contact avec notre conseillère en maraîchage. Contacts Cécile DELAMARRE, conseillère maraîchage, CDA47, au 05 53 77 83 43 Bulletin Technique maraîchage bio Depuis le début d'année la CDA47 est en partenariat avec MIP pour la réalisation d'un bulletin technique maraîchage. Pour le recevoir envoyer un mail à Cécile Delamarre à [email protected] 9 TECHNIQUES... Arboriculture Quelles stratégies pour gérer le carpocapse en prunier bio ? Le carpocapse des prunes peut entraîner de graves conséquences sur la récolte. Les solutions pour le maîtriser en agriculture biologique se sont élargies. BIOLOGIE DU RAVAGEUR Ce papillon de 10 à 14 mm est spécifique du prunier. Avec ses 2 à 3 générations par an, la période de risque débute à la chute des collerettes (80%) et se termine début août. Le premier vol a lieu d'avril à fin mai, la 2ème génération apparaît en juin et un 3ème vol peut avoir lieu de fin juillet à mi-août. Le papillon se déplace et pond à la tombée du jour. Les œufs sont déposés isolement sur les fruits. La ponte débute avec des températures crépusculaires supérieures à 13 °C et s'échelonne sur 3 semaines à 1 mois. Les éclosions débutent 7 à 15 jours après la ponte. Les larves se développent pendant 20 à 25 jours. Celles de la 1ère génération se nymphosent alors que celles de la 2nde et 3ème génération tissent un cocon pour passer l'hiver sous un abris à la surface du sol ou sous l'écorce. Cette chenille de couleur rose n'a pas de stade baladeur, elle pénètre directement dans le fruit. Dégâts Il est parfois possible d'observer des galeries superficielles. Les écoulements gommeux sur le fruit, sont caractéristiques d'une attaque. Les fruits chutent au sol ; s'ils restent dans l'arbre, ils sont sujets aux attaques de monilioses. MOYENS DE LUTTE En AB, il n'existe pas de solution « curative ». Toutes les solutions techniques à disposition ont une efficacité partielle et insuffisante en cas de forte pression. Il convient pour cela de combiner l'ensemble des mesures prophylactiques et biologiques dont nous disposons. Spécialités homologuées (cf tableau suivant) Les spécialités sont homologuées sur Prunier*Trt Part.Aer.*Chenilles foreuses des fruits. La confusion sexuelle reste la seule méthode de lutte homologuée en bio. Son spectre d'action couvre le carpocapse des prunes et la tordeuse orientale. Il est important d'installer la confusion sexuelle sur des parcelles ou blocs de parcelles d'au minimum 3 à 4 hectares. Il est également nécessaire de renforcer les bordures et les « trous » dans les parcelles (arbre mort). La forte pression au niveau des parcelles et/ou un environnement infesté limitent l'efficacité de cette méthode. Spécialités Doses DAR Modes d’action Remarques commerciales homologuées ISOMATE ROSSO OFM 600 diffuseurs /Ha ISOMATE OFM ISOMATE TT 600 diffuseurs /Ha OFM 300 diffuseurs /Ha CIDETRAK OFM 425 diffuseurs /Ha Technique de confusion : libération d’hormones sexuelles femelles dans le verger qui perturbent l’accouplement. Mettre en place les diffuseurs avant le début du 1er vol, dans le tiers supérieur des arbres avec un doublement des bordures. L'utilisation de nématodes Elle peut compléter la confusion sexuelle et contribuer à abaisser l'inoculum de la parcelle : ADVERB et NEMASYS. Il convient de réaliser leur application tout de suite après la récolte des prunes. Ces produits nécessitent des conditions pluvieuses lors de l'application et dans les jours qui suivent. ESTIMATION DU RISQUE CARPOCAPSE Les contrôles visuels sur fruits • Réaliser un comptage sur 1000 fruits sur 1 à 2 ha à l’issue de la 1ère génération permet de vérifier l’efficacité de la lutte mise en place et le cas échéant de rectifier la protection sur la 2ème génération. • Réaliser un comptage sur 1000 fruits sur 1 à 2 hectares à la récolte permet d’adapter la protection pour l’année suivante. Suivi du vol Le BSV grâce à son réseau de piégeage et au modèle carpocapse des prunes permet de suivre les vols et d'évaluer le risque. Pour autant, dans les parcelles à risques, la pose de piège à phéromone permettra un suivi plus précis. 10 TECHNIQUES... Arboriculture Réglementation De nouvelles dérogations en arboriculture pour 2015 : enfin ! Depuis quelques années, on constate des difficultés à gérer les attaques de carpocapses. Outre de possibles résistances aux produits phytosanitaires, on soupçonne la présence d'autres tordeuses que le seul carpocapse des prunes dans nos vergers de pruniers. Seul le piégeage des adultes permet de les distinguer car les chenilles portent un peigne anal (seul le carpocapse du pommier n'en a pas). Par ailleurs, il est très difficile de récupérer des carpocapses des prunes et on ne sait pas vraiment les élever. Aussi, il n'est pas possible de réaliser des tests de résistance aux produits phytosanitaires. Seuls des tests ADN permettent d'aller plus loin mais ils restent à ce jour beaucoup trop onéreux. Merci à Emmanuelle Marchesan, FREDON Aquitaine, pour sa relecture Contact : Nathalie Rivière, conseillère arbo au 05 53 77 83 45 Séverine Chastaing, conseillère bio CDA 47, 05 53 77 83 12 Cydia funebrana ©INRA CURATIO (Bouillie sulfo calcique) - Signée le 6 mars Usages : • Pommier intégrant le poirier par le nouveau catalogue au 1er avril 2014 - *Trt Part.Aer.*Tavelure(s) • Cerisier *Trt Part.Aer.*Coryneum/ polystigma, *Trt Part.Aer.*Monilioses • Pêcher intégrant l'abricotier par le nouveau catalogue au 1er avril 2014 - *Trt Part.Aer.*Cloque(s), *Trt Part.Aer.*Monilioses, *Trt Part.Aer.*Oïdium(s) • Prunier *Trt Part.Aer.*Coryneum/ polystigma, *Trt Part.Aer.*Monilioses Nombre d’applications et doses d'utilisation : • Pommier et poirier : - Avant floraison : 1 traitement à 24 l de PC /ha - Après floraison : 10 traitements à 18 L de PC /ha • Pêcher, Abricotier, Prunier et Cerisier - Avant floraison : 1 traitement à 39 l de PC /ha - Après floraison : 4 traitements à 24 l de PC /ha Délai d’emploi avant la récolte : 30 jours Précautions et conditions particulières d’utilisation : Ne pas réaliser de traitement au delà d’une température de 30° C. Porter les EPI (voir étiquette) Date d'expiration de l'AMM : 06 juillet 2015 NEEMAZAL TS (azadiractin) - signée le 11 mars Usage :Pommier*Trt Part.Aer.*Pucerons Nombre d’applications : - 1 application pré florale - 1 application post florale Dose d’utilisation : - 2 litre/ha de Pc par hectare Délai d’emploi avant la récolte : 42 jours Date d'expiration de l'AMM: 11 juillet 2015 Pas de traitement pendant la floraison SUCCESS 4 (spinosad) - signée le 13 mars Attaque de pucerons ©CDA 34 Usage : Pommier*Trt Part.Aer.* Coleoptères phytophages - uniquement sur anthonome du pommier Nombre d’applications : - 1 application pré florale du stade B au stade D - 2 applications max tous usages Dose d’utilisation : - 0,2 litre/ha de Pc par hectare Délai d’emploi avant la récolte : 7 jours Date d'expiration de l'AMM: 13 juillet 2015 Conditions d'emploi : voir étiquette Anthonome ©INRA Contact : Nathalie Rivière, conseillère arbo au 05 53 77 83 45 Séverine Chastaing, conseillère bio CDA 47, 05 53 77 83 12 11 TECHNIQUES... Viticulture Le bio-contrôle et La Pourriture Grise en viticulture Depuis la création du Resaq Bio, la Chambre d'agriculture 47 participe à la réalisation de différents essais. En 2014, ils ont porté sur la gestion de la pourriture grise par des produits de bio-contrôle. L e Résaq Vitibio (Réseau Aquitain d'Expérimentation et d'Observation de la Viticulture Biologique) s'est créé en 2011. Il est piloté par le Vinopole(CA 33 et IFV) et regroupe 10 partenaires techniques en Aquitaine. Il a plusieurs objectifs, en particulier l'étude de problématiques en viticulture biologique, l'acquisition de références et la diffusion des données auprès de la filière viticole. Les thématiques abordées sont axées sur la protection du vignoble et méthodes alternatives. De 2011 à 2013, le Resaq a mené des essais sur l'efficacité de la Kaolinite calcinée contre la cicadelle des grillures. Depuis 2014, les travaux portent sur l'efficacité de stratégies de « bio controle » dans la lutte contre la Pourriture Grise de la vigne. QUELQUES RAPPELS Le Bio contrôle c'est quoi ? Les produits de bio-contrôle représentent un ensemble d'outils seuls ou associés à d'autres moyens de protection des plantes pour la protection intégrée telle qu'elle figure dans l'approche européenne. On distingue 4 principaux types d'agents de bio-contrôle : • Les macro organismes : insectes, acariens ou nématodes utilisés de façon raisonnée pour protéger les cultures contre les attaques des bio-agresseurs (ex : les Typhlodromes). • Les micro-organismes : champignons, bactéries et virus utilisés pour protéger les cultures contre les ravageurs et les maladies ou stimuler la vitalité des plantes (ex : Bacillus). • Les médiateurs chimiques : les phéromones d'insectes. Ils permettent le suivi des vols des insectes ravageurs par piégeage et le contrôle des populations (exemple phéromones) ; • Les substances naturelles utilisés comme produits de biocontrôle composés de substances d'origine animale ,végétale ou minérale. La Pourriture Grise des raisins ou Botrytis La pourriture grise est une maladie très ancienne connue depuis l'antiquité. Le champignon responsable, Botrytis cinerea est un polyphage. Il peut se développer très rapidement et profiter de la moindre blessure pour s’installer. Il cause d'importants dégâts quantitatifs mais aussi qualitatifs : ces dégâts entraînent non seulement une perte de rendement mais ils affectent aussi et surtout la qualité des moûts. Les symptômes : Les attaques printanières apparaissent sous forme de taches brunes avec un feutrage grisâtre sur la face inférieure (fructifications du champignon). Ces taches forment d’abord un triangle partant du bord du limbe puis ont tendance à s’accroître et à envahir tout le limbe. Les grappes peuvent être touchées avant la floraison et se dessécher. Mais elles sont surtout très réceptives au moment de la véraison. A ce stade, les symptômes caractéristiques sont : • Une coloration brune des baies sur cépages blancs • Apparition d’un épais feutrage gris sur les baies Après la véraison, si le temps est suffisamment humide, la pourriture grise peut envahir la totalité des grappes. Attaque sur feuille ©IFV Attaque sur grappe ©Vinopôle Resaq Bio Moyens de lutte En agriculture biologique, les moyens de lutte directe contre le Botrytis sont très limités. Il s'agira surtout de maîtriser au mieux les facteurs de risque favorisant la maladie, en particulier les attaques de deuxième génération de tordeuses. Perforation de G2 ©Vinopôle Résaq bio 12 TECHNIQUES... Viticulture Sachant qu'on ne peut pas jouer sur le climat de l'année, le terroir, le cépage ni le porte-greffe, les clés de la réussite de lutte anti-botrytis sont d'abord la mise en œuvre de mesures préventives : maîtrise de la vigueur en raisonnant la fertilisation et éventuellement l'enherbement, travaux en vert pour dégager les grappes, protection phytosanitaire contre l'oïdium et donc surtout les tordeuses. Malgré cela, on remarque lors de millésimes très sensibles tel que 2013 que la maîtrise de la pourriture grise reste difficile. ZOOM SUR L'EXPÉRIMENTATION 2014 EN 47 L'objectif étant d'évaluer l'efficacité de 2 produits de bio contrôle contre Botrytis cinerea : l'Armicarb et le Botector, qui disposent d'une homologation en viticulture biologique depuis 2011 pour le 1er et 2012 pour le second. Les produits testés Ces deux spécialités sont distribuées par la firme De Sangosse. Ils bénéficient du classement NODU Vert et n'entrent pas dans le calcul de l'Indice de Fréquence de Traitement (IFT). • Le Botector est un produit d'origine naturelle,composé de deux souches d' Aureobasidium pullulans. Exempt de LMR, il estnon concerné par les phénomènes de résistances. Il agit sur le Botrytis comme antagoniste (compétition pour l'espace et les nutriments). Ces souches sont naturellement présentes sur les baies de raisin. De ce fait les traitements ne font que augmenter ses niveaux de populations. Compte-tenu du fait que c'est un champignon, tous mélanges avec des produits à base de cuivre sont à proscrire. • L'Armicarb est une poudre soluble composée à 85%de bicarbonate de potassium. Il n'est pas concerné par les risques de résistance, ni par les limites maximum de résidus retrouvés dans le fruit. Il a une action de contact en inhibant le développement des spores et des hyphes mycéliens par perturbation du pH et de la pression osmotique. L' Armicarb ne doit pas être mélangé à des formulations acides ni à des fertilisants foliaires. En revanche, des mélanges sont possibles avec des hydroxydes et des sulfates . Spécialités commerciales Botector Armicarb Matière active Aureobasidium pullulans Bicarbonate de potassium Mode d'action Compétition Physique 3 (B + C + D) 2 (C + D) Applications Remarques Stratégie de positionnement sur le réseau 2014 • Pour le Botector : Le premier traitement est à appliquer avant la fermeture de la grappe, de manière à installer la souche à l'intérieur. Deux autres traitements sont à envisager entre la véraison et la quinzaine qui précède la récolte en fonction des indicateurs climatologiques, du potentiel de réceptivité des baies et de l'indice de perméabilité pelliculaire. Le produit est à appliquer seul à 0,4kg/ha, dirigé sur grappe et de préférence avant un épisode pluvieux n'excédant pas 20 mm. Il faut respecter un délai de 3 jours entre un traitement antifongique et le Botector (risque d’inhibition du développement du micro organisme). L'application doit être réalisée en début ou fin de journée (T°<25°C) avec une forte hygrométrie. • Pour l'Armicarb : Le premier traitement est à appliquer à la véraison : période de sensibilité croissante des baies. Deux autres traitements sont à envisager jusqu'à la dernière quinzaine avant récolte. Ces deux derniers traitements seront à envisager en fonction des indicateurs climatologiques, du potentiel de réceptivité des baies et de l'indice de perméabilité pelliculaire. Le produit est à appliquer à une dose de 3 kg/ha et après un épisode pluvieux. L'application sera réalisée en soirée de préférence (T°<30°C). En conditions humides : après la pluie (Botector et avant la pluie (Armicarb) 13 TECHNIQUES... Viticulture Un protocole commun • 1 modalité = une bande de 4 à 8 rangs répétée 1 fois • 2 modalités sont réalisées : - 1 Témoin - 1 Bio contrôle • Dans chaque bande: 4 placettes de notation de 10 ceps En Lot et Garonne • 1 essai Botector testé chez une viticultrice de l'AOC Cote de DURAS en Merlot • 1 essai Armicard testé chez une Viticultrice de l'AOC BUZET en cabernet Franc Les deux parcelles étaient conduites en AB, d'une superficie allant de 0,6 à 1 ha Des observations et mesures tout au long de la campagne • Mesures d'indicateurs permettant d'analyser les résultats et identifier les facteurs clés de réussite, réalisées début véraison : - le feuillage: épaisseur, hauteur du feuillage et hauteur du tronc Ces mesures nous permettent de d'avoir une valeur moyenne du gabarit pour chacune des placettes. - les grappes : l'entassement, la charge et la compacité Les caractéristiques et la configuration des grappes jouent un rôle important dans le développement du botrytis • Mesures de facteurs externes - Climatologie - Tordeuses : perforations en G2 et G3 (mesure du pourcentage d'attaque et fréquence). Protocole type ©Resaq viti Bio LES RÉSULTATS DU RÉSEAU 2014 Les résultats sont synthétisés par l'IFV et la Chambre d'Agriculture de Gironde. Les résultats ci-après sont extrait de la présentation de la Conférence bio-contrôle : « Protéger la vigne par l'utilisation de mécanismes naturels » réalilsée à Montpellier le mercredi 28 janvier 2015. Ces résultats ont été obtenus à partir de la compilation des données récoltées sur les 18 sites d'essais dont 9 sites avec la modalité « Botector » et 9 sites avec la modalité « Armicarb ». Il y a eu peu d'attaque de Botrytis en 2014 du fait du climat (mois d’août très humide mais septembre et octobre très secs) RESULTATS BOTECTOR Les graphiques ci-après présentent les résultats obtenus sur les différents sites d'essais. Différence statistiquement significative Efficacité du Botector en fréquence d'attaque ©Resaq viti Bio Source : Mémoire Bastien Pestourie 2014 (IFV/Bordeaux sciences agro 14 TECHNIQUES... Différence statistiquement significative Viticulture Différence Différence statistiquement statistiquement significative significative Efficacité du Botector en intensité d'attaque ©Resaq viti Bio Efficacité de l'Armicarb en intensité d'attaque ©Resaq viti Bio Source : Mémoire Bastien Pestourie 2014 (IFV/Bordeaux sciences agro Source : Mémoire Bastien Pestourie 2014 (IFV/Bordeaux sciences agro Sur les 9 sites d'essais, il y a 2 SITES sur lesquels une efficacité du Botector sur la fréquence de présence de botryris est significative, en revanche aucun site n'a présenté d'efficacité du Botector sur l'intensité d'attaque. RESULTATS ARMICARB Les graphiques ci-après présentent les résultats obtenus sur les différents sites d'essais. Différence statistiquement significative Efficacité du Botector en fréquence d'attaque ©Resaq viti Bio Source : Mémoire Bastien Pestourie 2014 (IFV/Bordeaux sciences agro 1 site avec efficacité sur fréquence et intensité d'attaque de botrytis En conclusion 2014 reste une première année d'acquisition de références. Une seule année de résultats ne permet pas de conclure sur l’efficacité des produits ni de la stratégie à mettre en place. En perspective, il faut continuer l'acquisition de données et donc reconduire cette expérimentation en 2015 sur le réseau Aquitain. En complément de ce réseau à grande échelle, d’autres essais plus restreints et ponctuels seront développés par certains partenaires sur des méthodes de lutte alternatives contre les maladies et ravageurs : micro-doses de sucre contre le mildiou, argile kaolinite calcinée contre les tordeuses, effet anti-mildiou d’applications de Prev-AM (extrait de citrus)… Enfin, comme chaque fin d’année, une enquête sur les pratiques de protection sera diffusée auprès des viticulteurs bio en Aquitaine pour mieux identifier les difficultés rencontrées en termes d’attaques de ravageurs ou de maladies, les emplois des produits cupriques ou soufrés ou encore le recours aux alternatives. Pour en savoir plus : http://www.vinopole.com/resaq-vitibio/1333expe.html Contact : Christine Rives, conseillère viticulture CDA 47, 05 53 77 83 85 15 En BREF... Nouveau dispositif d'aide à un régime de qualité, dont la certification bio PCAE – Programme pour la compétitivité des exploitations agricoles La Région Aquitaine a lancé sa nouvelle mesure 3.1 début mars 2015. Ce qu'il faut retenir pour les agriculteurs bio : Bénéficiaires Nouvel entrant dans un régime de qualité dont la bio. Etre âgé de 18 à 62 ans Etre agriculteur à titre principal, Pour les agriculteurs à titre secondaire seuls les JA et Nouvels Installés sont éligibles Montant de l'aide L'aide couvre 80 % des frais de certification jusqu'à 500 € pendant la période de conversion – soit 3 ans maximum. C'est la date de conversion du 1 er atelier de l'exploitation qui est prise en compte. Modalité d'attribution Renvoyer le formulaire mesure 3.1 et l'ensemble des pièces justificatives avant l'exécution du projet (c'est à dire le paiement de la facture). La demande d'aide est pluri-annuelle. La demande de paiement est annuelle (présentation à la Région de la facture acquittée annuellement). Les factures ne pourront être acquittées qu'après avoir reçu l'accusé de réception de votre dossier par la Région. Contact Séverine Chastaing, conseillère bio CDA 47, 05 53 77 83 12 Ce dispositif remplace les AREA PMBE, PVE, PPE. Les agriculteurs ayant déjà bénéficié de ces programmes peuvent solliciter à nouveau une aide. Ils peuvent être aider à travers ce dispositifs pour une large gamme de matériels en particulier destinés au désherbage mécanique. Ils sont exempts de certification AREA s'ils sont 100 % bio, pour les mixtes la certification sera obligatoire. Ils peuvent déposer plusieurs dossiers pendant la durée du programme, contrairement aux conventionnels. Comme tous les dossiers, les dossiers portés par des bio sont soumis à un système de notation, l'engagement dans la bio permet d'obtenir 20 points (pour être prioritaire, le dossier doit obtenir 50 points). Qui vous fera votre dossier : Votre conseiller de secteur pour les investissements type PVE, Vos conseillers élevage pour les dossiers type PMBE Contact Florent Ruyet, correspondant AREA, CDA 47, 05 53 77 83 82 La note PAC – A suivre en ligne ! Vos engagements en bio devront être réalisés avant le 15 mai, bien que vous ayez jusqu'au 9 juin pour faire votre déclaration. Compte-tenu des incertitudes, la note PAC ne sera pas envoyée par papier mais mise en ligne à compter du 15 avril sur le site de la CDA47 et mise à jour au fil de l'actualité. Cet outil existe depuis 2010 et a pour objectif de donner une seule information à tous les agriculteurs concernant le dispositif des aides bio de la PAC ainsi que le crédit d'impôt. Elle est le fruit d'échanges avec les correspondants PAC, les conseillers bio des départements de la région Aquitaine et les correspondants bio de l'APCA. Bonne lecture en ligne sur www.ca47.fr Contact Avec soutien Séverine Chastaing, conseillère bio CDA 47, 05 53 77le83 12 de Petites annonces Patrick Berrou recherche : • Un/une stagiaire d'avril à la fin d'été • Un petit tracteur sans cabine / 60 chevaux pour travailler sous les serres A contacter au 06 51 82 18 02 16
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