CM 2 épistémo-FMSP fiche dappui - Université Paris

1
FMSP- CM 2 : LA RELATION SYSTEMES PRODUCTIFS/TERRITOIRES DANS
LA GEOGRAPHIE SCIENTIFIQUE, APPROCHE EPISTEMOLOGIQUE
Introduction : Les couples : entreprise, firme, système productif / espace puis territoire
Les échelles d’analyse
Auteurs (géographes, économistes, sociologues, aménageurs) et principaux courants
I- Les recherches centrées sur la localisation de l’établissement dans l’espace et sur les
mécanismes de développement régional « par le haut » : l’entreprise imposée au « territoire »
1.1- Les tentatives d’explication de la localisation des entreprises
1.1.1- Les modèles classiques de localisation
Auteurs et ouvrages de référence
Weber A., 1909, Théorie de la localisation industrielle
Lösch A., 1940, L’ordre spatial de l’économie
Von Thünen, 1826, L’Etat isolé en relation avec l’agronomie et l’économie politique
Christaller W., 1933, Les places centrales en Allemagne du Sud
Isard W., 1956, Espace économique et localisation
Ces modèles ne seront pas étudiés en CM. Vous reporter éventuellement à Géneau de Lamarlière I.,
Staszak J.-F., 2000, Principes de géographie économique, Paris, Bréal : modèle de von Thünen, pp. 335338 ; modèle de Weber, pp.367-370 ; modèle de Christaller : pp.402-407
1.1.2-Théorie de la décomposition internationale des processus de production et
localisation
Auteurs
Ricardo D. ; Vernon R.
La théorie du cycle de vie du produit
R. Vernon, dont la théorie du cycle de vie du produit se rattache au courant néo-technologique, distingue la
nation "leader" (États-Unis), à l'origine de toutes les innovations, les pays "suiveurs" (Europe), et les pays en
voie de développement. Lors de la première phase, de lancement du produit (t0-t1), il n'y a pas d'échanges : des
prototypes coûteux sont vendus sur le marché intérieur américain, par des firmes innovatrices.
Lorsque le produit se standardise, au cours de la seconde phase de décollage (fabrication en grande série,
réalisation d'économies d'échelle), que les coûts de production et les prix de vente diminuent, la sphère de
consommation peut s'élargir aux autres pays développés, vers lesquels les firmes américaines exportent (t1-t2).
La technologie se banalise (t2) jusqu'à la phase de maturité, où le produit devient un bien de consommation
courante pour une population à bas revenu. La taille des unités de production continue à augmenter, ainsi que la
part des travailleurs non qualifiés. Ce facteur, joint à la concurrence oligopolistique que se livrent les firmes,
conduit à la diminution de la production dans le pays d'origine et à des délocalisations dans les pays développés
suiveurs, qui produisent pour leur marché local et pour l'exportation (t5).
Lors de la phase de déclin, la technologie est devenue dépassée. Le capital est obsolescent et le facteur de
2
production déterminant est le travail non qualifié. Les firmes des pays développés suiveurs se délocalisent à leur
tour vers les pays en voie de développement, où se trouve la main-d'œuvre à meilleur marché. Les flux
d'échange se sont renversés.
Cette analyse s'adaptait bien à la situation qui précédait les années 1970. Depuis, les flux se sont
complexifiés, avec des croisements d'investissements directs et le développement d'une multinationalisation des
firmes japonaises et des NPI très différente de celle que connaissent les firmes états-uniennes.
1.1.2-
Théorie de la DIT ou NDIT marxiste
Auteurs
David Harvey ; Allen Scott
DIT ou DST (Division Internationale ou Sociale du Travail) : au sens marxiste, stratégie productive, dont les
principaux agents sont les firmes multinationales. Elle consiste à segmenter le processus de production en
opérations distinctes que l'on réalise dans des pays différents, de manière à obtenir la plus-value maximale. Elle
se fonde essentiellement sur les différentiels de coût de travail et reflète les rapports de domination inscrits dans
l'organisation capitaliste. La nouvelle DIT (NDIT) prend en compte, en plus des salaires, la qualification de la
main-d'œuvre et sa docilité (taux de syndicalisation par exemple).
Modèle centre/périphérie :
1.2- Les théories du développement régional dites « exogènes »
Auteurs et ouvrages de référence
Boudeville J.-R. (dir.), 1968, L’espace et les pôles de croissance, Paris, PUF, 232p.
Destanne de Bernis G., 1968, « Les industries industrialisantes et l’intégration économique régionale »,
Économie appliquée, 1, 41-68
Perroux F., 1950, « Les espaces économiques », Économie appliquée, n°1, pp. 245-258
François Perroux (1903-1987) : économiste français, qui a eu une influence importante à partir des années
1950. Il met au centre de l'analyse économique la prise en compte des effets de rapports de pouvoir. Dans
L'économie du XX siècle (1961), il montre que ce sont les grandes unités économiques telles que les entreprise
ou les Etats qui jouent un rôle important et non des forces anonymes d'offres et de demandes et remet en cause
les fondements de l'analyse néoclassique. Par ailleurs, pour Perroux, la théorie néo-classique ne prend pas en
compte les inégalités essentielles à la compréhension de la croissance. Il défend l'idée que le développement
économique n'apparaît pas partout en même temps et uniformément ; il se concentre sur quelques secteurs et la
croissance se répand des secteurs porteurs vers les autres. La transposition des idées de Perroux en termes
géographiques a été surtout réalisée par J.-R. Boudeville. L'espace économique est asymétrique et polarisé. Il
existe des centres moteurs ou pôles de croissance qui peuvent exercer des effets d'entraînement (par la demande
qu'ils adressent aux entreprises de la région, les emplois qu'ils offrent, les innovations qu'ils diffusent…). L'Etat
doit favoriser la propagation des effets entraînants de pôles de développement. Ces idées ont eu du succès dans
les années 1940-50, lors de la controverse sur le développement équilibré (application à Bari, en Italie, en
Algérie, etc.)
Multiplicateur keynésien : le multiplicateur keynésien mesure l'effet sur la variation du revenu d'une variation
de l'investissement. (L'État investit 100 millions dans la construction d'un pont par des chômeurs. Les chômeurs
voient leur revenu augmenter. Ils vont par ailleurs dépenser une partie de leur salaire en achats, par exemple de
biens de consommation. Les commerçants voient ainsi leur revenu augmenter et vont eux-mêmes élever leurs
dépenses ou investir. Ils vont par exemple renouveler leur équipement en s'adressant aux industriels. Le revenu
3
de ces derniers augmente également et ils peuvent embaucher à cause de l'élévation de leurs ventes, etc. Les 100
millions de départ seront source de la création d'un revenu supérieur. Il y a eu effet multiplicateur). L'effet
multiplicateur est analysé chez Keynes à l'échelle d'un pays. Il a été appliqué par les économistes du
développement ou les aménageurs-géographes aux échelles régionales ou urbaines.
Industries industrialisantes : industries qui produisent des effets multiplicateurs importants : à l’aval
(distribution de revenus aux employés qui vont les dépenser en produits de consommation) et essentiellement à
l’amont (fourniture de matières premières, de biens intermédiaires, recours à la sous-traitance…). Placées dans
des pôles choisis, elles pourraient être à l’origine du développement économique de toute une région.
II- Systèmes productifs et espace : l’impact du fordisme sur l’espace français
Auteurs et ouvrages de référence
Beckouche P., Damette F., Vire E ., 1997, Géographie économique de la Région parisienne, Paris, DRE, 139p.
Damette F., Beckouche P., 1990, « La métropole parisienne. Système productif et organisation de l’espace », 2001 Plus,
n°20-21 Damette F., Scheibling J., 1992, Le Bassin Parisien. Système productif et organisation urbaine, Paris, DATAR
Cet ensemble de travaux est très spécifique et de diffusion réduite (des chercheurs français qui étudient l’espace
français, à partir d’une construction qui leur est particulière). Il constitue toutefois une référence pour la question
FMSP. Il sera étudié dans le CM 4 « Fordisme et postfordisme, les grilles d’analyse ».
III- L’approche territoriale des systèmes productifs et du développement régional « par le
bas » : des réseaux d’activités économiques nés du territoire
1.1- Les districts industriels de la Troisième Italie : les atouts offerts par la proximité
géographique et culturelle
Auteurs et ouvrages de référence
Bagnasco A., Trigillia C., 1988, La construction sociale du marché. Le défi de la Troisième Italie, Cachan,
Édition de l’ENS-Cachan, 284 p.
Becattini, 1989, Small firms and industrial districts in Italy, Londres, Routledge
Districts industriels : Le district industriel est une entité socio-territoriale, constituée d'une concentration de
nombreuses entreprises spécialisées dans différents segments d'une même activité, développée au départ par des
initiatives surtout locales. Les établissements se situent à proximité immédiate, pour fonctionner en réseau
flexible, et exportent leur production. On parle aussi de "district marshallien", le terme de district industriel
ayant été créé par A. Marshall pour désigner certaines formes de zones manufacturières qui apparaissaient à la
fin du XIXe siècle (Lancashire : textile ; Birmingham : cycle du fer). Cette forme a connu récemment un
nouveau développement : Troisième Italie (confection), Silicon Valley (microélectronique), Toyota City
(automobile).
Troisième Italie (par opposition à l'Italie du Nord et du Sud) : Italie centrale et côte de l'Adriatique, où se
multiplièrent des zones de PME innovantes et exportatrices.
Alfred Marshall (1842-1924) : économiste anglais dont les Principes d'économie politique (1890) ont très
fortement marqué sa génération en Grande-Bretagne, où il a été considéré comme l'économiste dominant de
cette période. Il a été le premier à parler d'économies externes pour expliquer le choix de localisation des
entrepreneurs et à mettre l'accent sur les avantages dus à la proximité d'activités et sur le rôle de configurations
locales dans la formation de districts industriels.
Atmosphère industrielle : ensemble de conditions culturelles qui favorisent l’apprentissage et l’acquisition de
compétences dans un métier ou de savoir-faire.
« Les secrets de l’industrie cessent d’être des secrets ; ils sont pour ainsi dire dans l’air, et les enfants
apprennent inconsciemment [pour] beaucoup d’entre eux. On sait apprécier le travail bien fait ; on discute
aussitôt les mérites des inventions et améliorations qui sont apportées aux machines, aux procédés, et à
l’organisation générale de l’industrie. Si quelqu’un trouve une idée nouvelle, elle est aussitôt reprise par
d’autres, et combinée avec des idées de leur crû ; elle devient ainsi la source d’autres idées nouvelles. Bientôt
des industries subsidiaires naissent dans le voisinage, fournissant à l’industrie principale les instruments et
matières premières organisant son trafic, et lui permettant de faire bien des économies diverses » (Marshall,
1890, p.119)
4
Economie d’agglomération : économies produites par l'accumulation dans la même région d'une grande quantité de clients
ou de fournisseurs
Economie externe ou externalités : avantages procurés à une entreprise qui ne dépendent pas de son action et qui ne se
traduisent pas par un paiement direct (qualité des infrastructures de transport, de la formation de la main-d’œuvre …)
1.2- Les « milieux innovateurs » : proximité géographique et innovation
Auteur et ouvrage de référence
Aydalot P., 1996, Milieux innovateurs en Europe, GREMI, 361 p.
1.3- Proximité et réduction des coûts de transaction dans les districts californiens
Auteurs et ouvrages de référence
Allen Scott, Michaël Storper, Richard Walker
Externalisation ou outsourcing : transfert vers des partenaires externes de fonctions qu’une entreprise pourrait
continuer à assurer elle-même. Il s’agit d’activités jugées non essentielles, non stratégiques. L’externalisation
conduit souvent l’entreprise à se recentrer sur son cœur de métier (core business). L'externalisation diffère de la
simple prestation extérieure de services, et de la simple sous-traitance, dans la mesure où il y a pilotage étroit
des fonctions externalisées par l'entreprise donneuse d'ordre.
R. H. Coase (1911- ) : économiste anglais émigré aux Etats-Unis. Son concept de coût de transaction, développé
en 1937, fut à l’origine d’une nouvelle réflexion sur la firme. Ce concept s’oppose de façon radicale aux
représentations traditionnelles de la firme et du marché, bien que Coase s’inscrive dans le courant libéral.
Coûts de transaction : dépense en temps, en énergie, etc. suscitée par le fonctionnement de l’échange, par
exemple dans le fonctionnement d’une entreprise (déplacements, prises de renseignements, négociation).
Coûts organisationnels : charges qu’entraîne l’organisation en propre d’une activité, par une entreprise
notamment (immobilisations matérielles, charge administrative, gestion du personnel, coûts de contrôle…)
Au-delà de l’opposition entre organisation et marché : les structures de gouvernance. L’économiste Oliver E.
Williamson (1932- ) a poursuivi la construction d’une théorie des coûts de transaction qui s’est imposée
comme une référence, en tenant, depuis 1975, d’offrir un cadre analytique qui aille au-delà de l’opposition
stricte entre marché et hiérarchie. La réflexion sur l’existence de formes intermédiaires (sous-traitance,
partenariat …) l’a conduit à la constitution d’une théorie générale du choix de différents types d’arrangements
institutionnels (governance structures), conçus comme des contrats qui visent à minimiser les coûts de
transaction. Le caractère des transactions détermine les le choix des formes contractuelles et par là des structures
d’organisation : firme, partenariat, marché ….
1.4- La synthèse offerte par l’approche par les « SPL » ou Systèmes Productifs Locaux.
Auteurs et ouvrages de référence
Courlet C., Colletis G., Pecqueur B., 1990, Les systèmes productifs localisés en Europe, Grenoble, IREPD
Numéro spécial de la Revue d’économie régionale et urbaine, 1993, n°3, « Économie de proximités »
1.5- La synthèse offerte par l’école de la régulation : passage d’un régime d’accumulation
fordiste à un régime postfordiste
Auteurs et ouvrages de référence
Benko G., Lipietz A., 1992, Les régions qui gagnent. Districts et réseaux, les nouveaux paradigmes de la
géographie économique, Paris, PUF.
Piore M., Sabel F.., 1984, The second industrial divide : possibilities for prosperities, Basic Book.
École de la régulation : école qui s'est développée à partir du début des années 1970, sous l'impulsion de
travaux d'économistes français. M. Aglietta, R. Boyer, A. Lipietz. Cette école, essentiellement française, retient
du marxisme une approche d'ensemble de la société et centre son attention sur les relations entre rapports
5
sociaux, croissance, et crises économiques. La tâche qu'elle se donne est d'expliquer la régulation de longue
période de l'économie. Les formes institutionnelles (formes de la concurrence, rapport salarial, modalités
d'intégration à l'environnement international, fonction de l'Etat) y jouent un rôle central. Les crises économiques
majeures sont des crises structurelles, des crises d'un mode de régulation. Les modes de régulation varient dans
le temps et dans l'espace. La crise de 1929 serait la crise du mode de régulation concurrentiel, la crise actuelle de
la régulation fordiste qui a caractérisé les Trente glorieuses et ouvrirait la voie à un mode de régulation
postfordiste ou flexible.
1.6-- Le cluster de Michael Porter ou le modèle du diamant.
Auteurs et ouvrages de référence
Krugman P., 1997, Development, Geography and Economic Theory
Porter M., 2003, “The economic performance of regions”, Regional Studies, 37, 6-7, pp549-78
Porter M., 2003, L’avantage concurrentiel, Paris, Dunod, 647p.
Un économiste américain, Paul Krugman (1953-), professeur au MIT, est devenu un des chercheurs actuels les
plus reconnus parce qu'il a participé à une réorientation fondamentale de la théorie du commerce international au
cours des années 1980. En se fondant sur des modèles de compétition monopolistique, il a démontré que les
échanges internationaux pouvaient exister, même en l'absence d'avantage comparatif, grâce aux seuls
rendements croissants procurés par les économies d'échelle et que ce type d'échange justifiait l'intervention
publique, au moyen de politiques industrielles et commerciales.
À partir de 1990, les recherches de P. Krugman se sont réorientées vers la géographie économique et surtout
vers la question de la localisation. Une des tâches les plus importantes de l'économie, affirme-t-il, est de
comprendre pourquoi les activités économiques apparaissent et se développent à tel endroit plutôt qu'à tel autre.
Il recourt pour cela aux rendements croissants liés à la concentration spatiale et montre qu'une région peut
devenir, par effet cumulatif, et à partir d'un démarrage presque arbitraire, plus compétitive qu'une autre. La
spécialisation des pays ne pourrait ainsi être comprise que si l'on observe, à l'intérieur de ceux-ci, leurs
spécialisations locales (perspective qui avait été complètement occultée par la théorie traditionnelle du
commerce international).
Rendements croissants : le rendement est le rapport entre l’output et l’input. Il est croissant si le même input
peut produire un output supérieur. Les rendements croissants sont liés aux économies internes et externes
Le modèle de la grappe (ou cluster) de M. Porter : un cluster est une concentration géographique d’une
grappe d’entreprises appartenant à la même chaîne de valeur (fournisseurs spécialisés, prestataires de services et
institutions associées : universités, associations commerciales…), toutes interconnectées. Elles se développent
dans des zones où des ressources et compétences se concentrent et atteignent un seuil critique, offrant une
position clé dans une branche économique et un avantage concurrentiel par rapport à d’autres zones
géographiques (l’agglomération élèverait en fait la productivité des entreprises et favoriserait l’innovation).
Ressources génériques et ressources spécifiques : Les ressources génériques au sens de « communes » sont
comparables quantitativement (les taux d’intérêts, les coûts de matières premières, de main-d’œuvre) et sont
donc accessibles pour une entreprise par l’intermédiaire du marché (achat de matières premières, emploi de main
d’œuvre). Les ressources spécifiques des territoires sont, à l’inverse, peu transférables. Il peut s’agir de
connaissances collectives, d’esprit d’entreprise ou d’innovation, de relations de confiance et de solidarité peu
commensurables et donc exprimables en prix. Elles sont souvent ancrées dans un lieu et nécessitent, pour qu’une
entreprise en tire bénéfice, une implantation dans ce même lieu.
6
IV- Nouvelles interprétations des relations du système productif au territoire
1.1- Proximité organisationnelle vs proximité physique
Auteurs et ouvrages de référence
Bouba-Olga, O., Coris, M., & Carrincazeaux, C., 2008, « la proximité : 15 ans déjà ! ». Avant-propos. Revue
d’Économie Régionale & Urbaine, 3, 279-287
Pecqueur B., Zimmermann J.-B. (dir.), 2004, Économie de proximités, Paris, Lavoisier
Proximité géographique/proximité organisationnelle : la première se réfère à la distance spatiale entre des
acteurs économiques. Des distances courtes permettent aux gens d'être ensemble, favorisent les contacts
d'information, et facilitent les échanges de connaissances tacites. Ainsi, plus la distance entre agents est grande,
plus l'intensité de ces externalités positives est faible et plus il est difficile de transférer les connaissances tacites.
La proximité organisationnelle relève d’une relation d’appartenance (deux agents appartiennent à une même
entreprise, à une organisation commune dans laquelle il y a coordination des actions) soit d’une relation de
similitude (deux agents ont une même culture, le même langage, les mêmes valeurs, normes et règles, ce qui
facilite la coordination entre eux, soit le plus fréquemment d’une superposition des deux.
1.2- L’importance pour les territoires d’activités non productives dites résidentielles ou
présentielles
Auteur et ouvrage de référence
Davezies L., 2008, La République et ses territoires. La circulation invisible des richesses, Paris, Editions du
Seuil
Théorie de la base (économique) : théorie d’économie urbaine développée dans les années 1950,
essentiellement par H. Hoyt. Selon cette théorie, le développement d’un espace (souvent une ville) dépend de
ses capacités à vendre à l’extérieur, d’un revenu monétaire capté. Seule la fraction de ces activités destinées à
l’extérieur rapporte un flux net de richesses à la ville (on parle pour cette raison d’activités « basic » ou
« fondamentales » ou encore « spécifiques »). Le développement naîtrait du secteur basique et entraînerait celui
du secteur résidentiel (ou « non basic » ou « induit ») qui fournit des biens et services vendus aux habitants. La «
base » n'est pas uniquement constituée d'activités privées: l'emploi public qui n'est pas financé localement, les
transferts publics de revenu dont bénéficient les habitants (pensions de retraite et prestations sociales), peuvent
aussi être considérés comme basiques dans la mesure où ils sont une source de revenu extérieurs à l'espace local.
Des calculs existent qui tentent de cerner l’effet multiplicateur (notamment en emplois) du développement du
secteur fondamental sur le secteur induit.
Economie résidentielle : ensemble des activités économiques destinées majoritairement à satisfaire les besoins
des populations résidant dans un territoire. Elle s’appuie sur la consommation locale et s’oppose aux activités
économiques dont l’existence dépend d’une demande extérieure au territoire et qui sont soumises à la
concurrence d’activités identiques présentes dans d’autres territoires. L’économie présentielle se différencie
légèrement de l’économie résidentielle en ce que son moteur n’est pas la consommation des seuls résidents d’un
territoire mais également des personnes qui y sont présentes provisoirement. Elle intègre notamment la présence
touristique.
Ces travaux seront présentés plus en détail dans le CM 3 « Les acteurs », dans le traitement de la fonction
redistributive de l’acteur étatique
1.3- Classe créative et ressources cognitives et culturelles
Auteurs et ouvrages de référence
Florida R., 2005, Cities and the creative class, Routledge, 208p.
Scott A., 2000, The Cultural Economy of Cities, Londres, Sage Publications, 246p.
Richard Florida :
Capital humain : expression utilisée par certains économistes (Gary Becker notamment) pour désigner le stock
des capacités humaines économiquement productives. Ce stock s’accroît par des investissements (dépenses
d’éducation, de formation professionnelle, de santé).