Réparer à l`endroit de l`accroc le tissu du temps Blanca Casas

Réparer
à l’endroit de l’accroc
le tissu du temps
Blanca Casas
Brullet
Laurence De
Leersnyder
Agnès Geoffray
Nina Lundström
Loreto Martínez
Troncoso
Arnaud Vasseux
[Commissariat : Marie Cantos]
Exposition collective
Jeudi 30 avril > samedi 25 juillet 2015
La Tôlerie, Clermont-Ferrand
www.clermont-ferrand.fr/-La-Tolerie-.html
*** Dates à noter
Visite presse :
Mercredi 29 avril à 16h30,
en présence des artistes et de la commissaire
de l’exposition.
Vernissage public :
Mercredi 29 avril à 19h00,
en présence des artistes et de la commissaire
de l’exposition.
Performance de Loreto Martínez Troncoso :
Jeudi 18 juin à 20h,
au bar Le Chapelier toqué,
2, place Saint-Pierre à Clermont-Ferrand.
Te perdí, te busqué pero no te encontré
[Je t'ai perdu, je t'ai cherché mais je ne t'ai
pas trouvé]
Une performance sonore, musicale, culinaire,
partagée. Avec le souffle, la respiration, les
rythmes du corps. Avec la gorge : cet endroit
où l'on peut avoir une boule, où se cache ce
qui est là, latent, en attente d'être dit,
sorti.
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*** Communiqué de presse
« Je sens, par mon silence, le creux dans ma bouche. »1
« Je voudrais savoir vous dire la simplicité, l’absence d’affectation
de ce couple qui était venu déposer au cimetière des chats
une latte de bois couverte de caractères.
Ainsi leur chatte Tora serait protégée.
Non, elle n’était pas morte, seulement enfuie,
mais au jour de sa mort personne ne saurait comment prier pour elle,
comment intercéder pour que la Mort l’appelle par son vrai nom.
Il fallait donc qu’ils viennent là tous les deux, sous la pluie,
accomplir le rite qui allait réparer à l’endroit de l’accroc le tissu du temps. »2
Il est des œuvres comme des drames à bas bruit qui, intimes et
narratives ou, au contraire, abstraites et processuelles,
évoquent, de manière sous-jacente, la perte : de soi, de
l’autre, de quoi que ce soit – échec, oubli, deuil, violence,
abandon, etc. Une perte que l’on peut choisir de valoriser, de
reproduire indéfiniment, contre laquelle on peut choisir de
lutter. Avec des gestes. Des gestes qui « en savent et en font
plus que nous »3, comme l’écrit Yves Citton4. Des gestes qui
tentent,
à
défaut
de
« renverser
l’insoutenable »5,
de
« réparer à l’endroit de l’accroc le tissu du temps ».
Parce qu’à une époque où la machinisation ne concerne plus
seulement l’industrialisation mais toutes les chaînes de
transmission de l’information, les gestes apparaissent plus que
jamais comme l’expression de nos humanités6, donc d’un refus
possible. Corps, images, consciences et matériaux répondent à
un même vocable où se croisent pressions, tensions, forces,
impressions...
1
Pierre Fédida, L’Absence (1978), Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 2005,
p. 289.
2
Sans soleil de Chris Marker (1983).
3
Yves Citton, Gestes d’humanités. Anthropologie sauvage de nos expériences
esthétiques, Paris, Armand Colin, coll. « Le Temps des idées », 2012, p. 15.
4
Yves Citton (1962) est, entres autres, professeur de littérature française à
l’université de Grenoble-3 et co-directeur de Multitudes revue politique, artistique
et philosophique trimestrielle. Il a écrit de nombreux ouvrages parmi lesquels,
outre Gestes d’humanités et Renverser l'insoutenable, on peut citer : Impuissances.
Défaillances masculines et pouvoir politique de Montaigne à Stendhal (1994), Lire,
interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ? (2007), ou Zazirocratie.
Très curieuse introduction à la biopolitique et à la critique de la croissance
(2011) ou encore Pour une écologie de l'attention (2014).
5
Yves Citton, Renverser l'insoutenable, Paris, Le Seuil, coll. « Sciences humaines
et documents », 2012.
6
Un pluriel auquel tient Yves Citton.
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Quoiqu’issus de pratiques opposées ou utilisant des médiums
très divers, les artistes réunis dans cette exposition semblent
figer ces moments de bascule où, dans le travail de création
autant que dans l’organisation de nos sociétés ou nos vies
personnelles, quelque chose cède.
Laurence De Leersnyder crée des formes du retrait. Des
sculptures nées de matériaux pauvres et de procédures simples.
Plonger la main dans la terre, ménager un creux, puis couler
dans ce moule la matière d’un volume à venir. Tasser de la
terre dans un parallélépipède rectangle, puis séparer le pilier
de terre de son coffrage en bois, pour, parfois, faire
apparaître une crête en bas-relief sur des panneaux bakélisés,
parfois, faire s’ériger de friables stèles sans destination.
Toujours, quelque part : retirer – que ce soit physiquement,
mentalement, métaphoriquement.
Arnaud Vasseux partage avec Laurence De Leersnyder un intérêt
pour les pratiques d’empreinte et de moulage. Pour la recherche
de l’équilibre, voire du point limite, avec l’acceptation du
moment
où
tout
peut
s’écrouler.
Mais
qu’elles
soient
bidimensionnelles ou tridimensionnelles, les œuvres d’Arnaud
Vasseux se donnent comme des contreforts autant que des contreformes. Si ses œuvres adviennent par la prise des matériaux et
donc, éventuellement, par leur fissure, leur éclatement, elles
payent tout autant leur tribut à la notion d’appui qu’à celle
de chute.
Accrocs, ratages et brouillons sont au cœur des dessins, des
photographies et des installations de Blanca Casas Brullet. La
page, la table, l’atelier y deviennent des espaces où entrevoir
le processus de création ainsi que la construction de l’image.
Un processus long dont témoignent également ses Reprises
économiques, initiées en 2008 en réaction à la crise des subprimes : des livres de comptes de différents pays qu’elle
« reprend » comme on raccommode un vêtement usagé, les piquant
d’un fil parfois, rajoutant des pièces de tissu.
Loreto Martínez Troncoso reprend, se reprend : elle bute sur
les mots, sur le sens, sur ce qu’elle fait. Ses performances
parlées, souvent adressées directement au public, empruntent
une langue qui n’est pas la sienne : la faute, l’hésitation,
l’échec, voire le renoncement, lui permettent d’interroger le
langage
et
l’identité.
La
performance
devient
alors
performative, au sens propre. Et s’il « n’y a pas de consensus
autour de l’idée de geste, qui ne se développe jamais comme une
notion autonome » et « se définit par ce qu’il n’est pas »7, la
réflexion s’élabore en énumérant tout ce à quoi elle faillit.
7
Barbara Formis, Esthetique
d'art », 2010, p. 28.
de
la
vie
ordinaire,
Paris,
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PUF,
Coll.
« Lignes
En écho aux reprises de Blanca Casas Brullet, une nouvelle
série d’œuvres de Nina Lundström. De sa grand-mère décédée,
l’artiste hérite de quelques rubans de dentelle, enfermés dans
un sac en plastique. Démêlant l’écheveau de son histoire
familiale et de ses secrets, comme autant de nœuds, elle
élabore un ensemble d’œuvres autour de la figure de sa grandmère : dessins, sculptures, vidéos se donnent comme autant de
fragments d’une recollection – celle du travail de deuil et de
la construction identitaire.
Dans ses diaporamas ou ses accrochages subtils, Agnès Geoffray
met en rapport des images trouvées, retravaillées qu’elle
confronte avec des photographies qu’elle met en scène. Il y est
question de retouche photographique autant que de survivance
des gestes : ou comment s’élaborent les rapports de force et
les renversements d’interprétation. Un personnage effacé ici ;
une gueule cassée réparée là. Des chorégraphies étranges et
gauches où se joue, en réalité, une immense violence. Des
contre-formes de l’image. Quelque chose du deuil de l’histoire.
Réparer à l’endroit de l’accroc le tissu du temps constitue le
premier volet d’un diptyque d’expositions collectives portant
sur le rapport entre forme et contre-forme, geste et perte ; le
second volet, consacré à la figure de « L’Inconnue de la
Seine », se tiendra en 2016. Chacune des expositions présentera
des productions spécifiques.
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*** Les artistes de l’exposition
Blanca Casas Brullet est née en en 1973 à Mataró (Espagne).
Elle vit et travaille à Paris où elle est représentée par la
galerie Françoise Paviot.
http://www.paviotfoto.com/
Laurence De Leersnyder est née en 1979 à Clamart. Elle vit et
travaille à Paris où elle est représentée par la galerie
laurent mueller, Paris.
http://laurence-de-leersnyder.com/
http://www.galerielaurentmueller.com/
Agnès Geoffray est née en 1973 à Saint-Chamond. Elle vit et
travaille à Paris.
http://www.agnesgeoffray.com/
Nina Lundström est née en 1971 à Mölndal (Suède). Elle vit et
travaille à Weimar (Allemagne).
Loreto Martínez Troncoso est née en 1978 à Vigo (Espagne). Elle
vit et travaille à Porto (Portugal). Elle est représentée par
la galerie PM8, Vigo (Espagne).
http://www.pm8galeria.com/
Arnaud Vasseux est né en 1969 à Lyon. Il vit et travaille à
Marseille. Il est représenté par les galeries White Project,
Paris et AL/MA, Montpellier.
http://documentsdartistes.org/artistes/vasseux/repro.html
http://www.whiteproject.fr/
http://www.galeriealma.com/
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*** Visuels disponibles pour la presse
Blanca Casas Brullet
Reprises Économiques, 2008-2015
[Œuvre présente datant de 2010]
Couture sur cahiers de comptabilité
Dimensions variables
[30 x 42cm pour l’œuvre présente]
Courtesy de l’artiste et de la
galerie Françoise Paviot
Laurence De Leersnyder
Volume en creux II
2012
Béton allégé, terre, 170 x 50 x
50cm
Courtesy de l’artiste et de la
galerie laurent mueller, Paris
© Photo : Cyrille Robin
Agnès Geoffray
Suspens
2011
Photographie tirage jet d’encre
65 x 90 cm
Courtesy de l’artiste
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Nina Lundström
Geheimnisse [Secrets]
[Photogramme]
2013
Vidéo HD couleur sonore
5 mn 35 sec en boucle
Courtesy de l’artiste
Loreto Martínez Troncoso
La llamada (Contigo y sint ti)
[L’appel (avec et sans toi)]
2013
Installation vidéo
Vidéo HD couleur sonore
3 mn 42 sec en boucle
Courtesy de l’artiste et de la
galerie PM8, Vigo
© Photo : Francisco Salas
Arnaud Vasseux
Sans titre
[Détail]
2013
Verre brisé
155 x 117,5 x 4 cm
Courtesy de l’artiste et de la
galerie White Project, Paris
© Photo : Olivier Hamery / Domaine
de Kerguéhennec / CG56
+ autres visuels disponibles sur demande.
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*** Informations pratiques
Adresse :
Espace d’Art Contemporain La Tôlerie
10, rue de Bien- Assis
63000 Clermont-Ferrand
Accès : Tram ligne A, arrêt Les Carmes
(à 15 minutes du centre-ville)
Horaires :
Ouvert uniquement pendant les expositions,
du mardi au samedi, de 14 h à 18h.
Fermé le dimanche, le lundi et jours fériés.
Contacts :
Gaëlle Gibault, chargée de programmation
04 73 42 63 76
[email protected]
Marie Cantos, commissaire de l’exposition
06 07 40 25 56
[email protected]
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