Programme du mariage Elsa et Jérémie 31 mai 2015 13 Sivan 5775 Bienvenue à notre mariage. Nous sommes honorés et touchés que vous ayez choisis de nous accompagner dans ce moment inoubliable de nos deux vies. Pour vous aider à bien comprendre ce qui va se dérouler, nous vous avons repris des passages et différentes explications concernant les us et coutumes du mariage juif. Nous espérons que vous saurez apprécier ce moment et surtout n‟hésitez pas à poser des questions si vous en avez ! Affectueusement Elsa & Jérémie Les fiançailles Les fiançailles sont un moment important du mariage. La cérémonie de mariage juif est séparée en deux moments forts : Les Eroussin ou fiançailles Les Quidouchin ou mariage à proprement parler Dans la coutume Ashkénaze, depuis le Moyen Age, pour donner à l'engagement d'un couple plus de force, on avait institué la promesse de mariage appelée le Qenass (littéralement : amende). Au cours d'un repas de famille, les parents des fiancés s'engageaient à unir leurs enfants. On plaçait les deux jeunes dans un cercle, on cassait une assiette (signe d'alliance) puis on écrivait un contrat de fiançailles appelé Tenaïm Rishonim (les premières conditions). Ce contrat fixait la date du mariage, le montant de la dot et tous autres engagements surtout d'ordre matériel. Il prévoyait qu'en cas de rupture une amende (Qenass) devait être versée par la partie responsable de la rupture. C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui encore, on appelle en Alsace les fiançailles le Qenass. ont cassé une assiette ! Nos fiançailles ont eu lieu le 6 juillet 2014, et nos deux mamans Eva et Simy Le chabat précédant le mariage Le Chabbat précédant le mariage, chez les Achkénazes mais aussi dans beaucoup de communautés, le 'hatane (futur époux) est fêté par la communauté: le repas du soir de Chabbate est une fête centrée aussi autour de lui, il monte à la Torah, il reçoit des bénédictions des rabbins et anciens, il est accompagné dans ses déplacements. Il a la priorité sur tous hormis sur ceux qui ont une obligation et il est à égalité avec un bar mitsva qui serait là. Dans certaines coutumes, le chabat précédant le mariage est le chabat Kala, de la mariée. Elle reste avec sa famille. C‟est le chabat qui suit le mariage qui est alors appelé Chabat Hatan, où le marié est fêté. Le jour du mariage Le 31 mai 2015, qui coincide cette année avec le 13 Sivan 5775 en calendrier hébraïque, est le jour de notre mariage. Dans la tradition juive, c‟est un des jours les plus importants pour le marié (chatan, )חטןet pour la mariée (kalla, )כלה, puisque que c‟est un jour équivalent à Yom Kippour, jeune du grand Pardon, pour les deux protagonistes. Leurs fautes passées sont généralement toutes pardonnées et ils s‟unissent pour ne former qu‟une seule et unique âme. Le mariage est d‟ailleurs l‟accomplissement de leurs âmes dont un des buts est de se retrouver pour s‟unir. Ce jour est si solennel qu‟il est de coutume chez les Ashkénazes de jeuner comme le jour de Kippour. C‟est un jour de jugement, de respect. Certains mariés ont également pour habitude de se marier avec leur linceul, tenue que l‟on ne porte durant sa vie que le jour de Kippour ! On dit même dans la Guemara Sota (2A), que la recherche de son mari/sa femme est comparée à « l‟ouverture de la mer rouge ». La houpa Vous pourrez voir au milieu une « houpa », qui représente en fait la future maison des deux mariés, protégée par un châle de prière et représentée par 4 poteaux. La kala arrive dans une pièce attenante et, selon les coutumes, est entourée des femmes de la famille ou de ses amies qui la fêtent et prient avec elle. Pendant ce temps, le 'hatane termine la rédaction finale de la kétouba (contrat légal) et c'est lui qui sera amené le premier en cortège sous la 'houpa. Selon les coutumes, il est soit entouré de deux chochvinine (terme araméen qui veut dire amis, aimants) qui l'accompagneront, coutume surtout achkénaze, soit de ses parents. Puis arrive la kala à son tour, qui sera suivie de toutes ses amies ou de son père. Les coutumes sont très différentes. Mais les hommes et les femmes ne seront pas mélangés dans ce cortège. Il se placeront de façon diverse autour de la 'houpa suivant les communautés. Le mieux est de placer le 'hatane et la kala (fiancée, épouse) sous la 'houpa de manière à ce que leur visage soit dirigé vers le Temple, comme pendant la prière, en raison du lien du couple avec le Temple; beaucoup n'y pensent pas. Le 'hatane est à la gauche de la kala généralement. Chez les Achkénazes, la kala et ses deux accompagnants font alors sept fois le tour du 'hatane. Comme le monde fut créé en sept jours, la Kala construit au figuré les murs de son nouveau foyer. Le chiffre sept symbolise également l‟intégralité et la plénitude qu‟ils ne pourront atteindre séparément. D‟après une autre explication, les sept cercles correspondent aux sept fois où est écrit dans la Torah “ et quand l‟homme prend femme”. Dans la bible, juste après la mort de Moise, le peuple et son nouveau chef, Josué, se sont retrouvés face à la grande ville de Jericho. Cette ville semblait imprenable, avec de hautes murailles. D. ordonna à Josué de faire le tour sept fois de la ville, en sonnant du choffar (cor). Miraculeusement, les murailles se sont écroulées. La Mariée, en tournant sept fois autour de son mari, cherche à l‟inverse à construire une muraille indestructible pour la faveur du couple. Musique Entrée de Jérémie : Vehi Sheamda, Yossi Azulay Ce texte est un extrait de la Hagada (récit) de Pessah (Pâques). Ce chant vient réaffirmer la promesse faite par Dieu de défendre et sauver le peuple juif.. La mélodie composée par Yaakov Schwekey, un célèbre chanteur américain, a fait de ce chant un des plus choisis pour les mariages depuis quelques années, même si fondamentalement, le sens de son message n’a rien à voir avec le mariage ! Vehi she'amda lavosaynu, v'hishamda lavosaynu v'lonu She lo echad bilvad amad aleinu l'chalosaynu, amad aleinu l'chalosaynu V'HaKadosh Baruch Hu matzilaynu Matzilaynu miyadam C'est elle (la promesse d'Hachem) qui s'est tenue devant nos ancêtres et devant nous, lorsque plus d'un a tenté de nous exterminer... et D.ieu nous a sauvé de leurs mains... והיא שעמדה לאבותינו ולנו והיא שעמדה לאבותינו ולנו שלא אחד בלבד עמד עלינו לכלותינו עמד עלינו לכלותינו והקדוש ברוך הוא מצילנו מידם Musique choisie Entrée d’Elsa: Bohi Chala/Leha Dodi Ce texte est lu tous les vendredis soirs à l’entrée du chabat. Il fait partie des rares textes « rajoutés » aux offices qui se sont maintenus à la fois chez les Askhkénazes et les Séfarades. Il vient louer l’entrée du Chabat, qui est comparée à l’épouse qui arrive lors de sa Houpa. Boi ve-shalom ateret ba'alah Gam be-simchah be-rina u-vetzahalah Toch emunei am segulah Bo-i chalah Lechah dodi likrat kallah pnei Shabbat nekabelah Sois la bienvenue, toi, couronne de ton Époux; Viens, dans la joie et l‟allégresse, Au milieu des fidèles du peuple élu, Viens, ma fiancée, viens, ma fiancée! Viens, mon bien-aimé, au-devant de la fiancée, Allons accueillir le Chabbat.. בואי בשלום עטרת בעלה גם בשמחה ברינה ובצהלה וךת אמוני עם סגלה בואי כלה בואי כלה לכה דודי לקראת כלה פני שבת נקבלה Mise du talith Après s‟être remis de nos émotions, on enchaîne sur la mise du talith/chale de priere, offert par Elsa à Jérémie. Les mariés doivent en effet mettre un tout nouveau talith pour commencer leur nouvelle vie, comme un nouveau démarrage (le précédent datant généralement de la bar mitsva). Bénédictions des Eroussine C‟est le moment où les fiancailles sont prononcées par une prière sur le vin tout d‟abord. Remarquez bien que le verre est donné à Elsa par sa mère qui soulève son voile et non pas par le rabbin ou Jérémie. Prière sur le vin et les fiançailles Echange de l’anneau הרי את מקודשת לי בטבעת זו כדת משה וישראל Tu m'es à présent sanctifiée par cet anneau, selon la loi de Moïse et d'Israël Jérémie passe alors l'anneau sur la première phalange de l'index d‟Elsa, qui plie le doigt sitôt après en signe d‟acceptation. Chant Scalerica de Oro Ce chant typique de la liturgie des mariages ladino rappelle les belles origines marocaines de nos familles puisque que ce chant était chanté par les juifs marocains qui ont créé une langue, le ladino, qui mèle l’espagnol et l’hébreu. Ce chant souhaite le Mazal bueno ! Scalerica de oro de oro y de marfil para que suba la novia a dar kidushim. Vinimos a ver, vinimos a ver y gozen y logren y tengan mucho bien. La novia no tiene dinero. Que mos tenga un mazal bueno. Que mos tenga un mazal alto. La novia no tiene ducados. Que mos tenga un mazal bueno. Que mos tenga un mazal alto. Petit escalier d‟or Fait d‟or et d‟ivoire Afin que la mariée puisse le monter et Prononcer ses vœux Nous venons voir Nous venons voir Qu‟ils se réjouissent et s‟accomplissent Et qu‟ils soient riches La mariée n‟a pas d‟argent Qu‟elle ait beaucoup de chance Qu‟elle ait énormément de chance La mariée n‟a pas de richesse Qu‟elle ait beaucoup de chance Qu‟elle ait énormément de chance Discours du rabbin Rebibo, rabbin de la communauté israélite de Thionville Lecture de la Ketouba La ketouba n‟est pas rédigée en hébreu : elle est écrite en araméen qui est la langue qui était parlée par les juifs en exil en Babylonie, à l‟issue de la destruction du 1e Temple de Jérusalem. Cette langue est la langue du Talmud et des commentateurs de la Torah qui ont décidé des règles du mariage. Le ... jour de la semaine, le ... du mois de ... en l'année 5775 de la création du monde, suivant le compte que nous effectuons ici dans la ville de ... , voici comment M. ..., fils de M. ... a dit à cette jeune fille ..., fille de M. ... : "Sois ma femme conformément à la loi de Moïse et d'Israël et moi, avec l'aide des Cieux, je travaillerai pour toi, je t'honorerai, te nourrirai, t'entretiendrai, t'alimenterai et te vêtirai. Conformément aux obligations imposées aux maris juifs qui travaillent, honorent, nourrissent et entretiennent leurs femmes avec fidélité. Je te donnerai ta nourriture, tes vêtements, ce dont tu as besoin, et je vivrai avec toi comme mari et femme, tel que l'usage l'exige. Et ..., cette jeune femme, a déclaré qu'elle consentait à être sa femme." Ainsi a dit M. ... : "Ce contrat devra être payé par moi ou par mes héritiers après moi, sur mes meilleurs biens et acquisitions qui sont sous les cieux que j'ai acquis ou que j'acquerrai, sur les biens meubles ou fonciers, gagés ou hypothéqués. Ils garantiront ce contrat de mariage jusqu'au vêtement que je porte, que je sois vivant ou mort, à partir d'aujourd'hui et à jamais." M. ... s'engage à respecter les clauses de ce contrat avec la gravité qui s'impose pour tout contrat de mariage en cours chez les filles d'Israël, conformément à l'institution rabbinique et non comme une simple promesse, ni comme de simples formulaires. Nous avons effectué un acte d'acquisition auprès de M. ..., fils de M. ..., pour ..., fille de M. ..., sur tout ce qui est mentionné ou explicité plus haut. Ainsi tout a été certifié, clarifié et bien-fondé. Chant Ana Bekoach Yossi Azulay Chant de kabbale, mais aussi tout simplement de repentance, Ana Bechoah est un chant mystique, chanté par certains tous les jours et notamment pendant la période du Omer (entre Pessah/Paques et Chavouot/Pentecote), période qui dure 49 jours (7 fois 7 jours). Ainsi l’intonation Ana Bekoach est récitée 7 fois et symbolise les astres, les 7 jours de la semaine mais peut être aussi les 7 bénédictions lues pendant le mariage… Ana bekoach, g'dulat yemincha,tatir tz'rura Kabel rinat amcha sagveinu,tahareinu nora(x2) Na gibor dorshei yichudcha, k'vavat shamrem Barchem taharem, rachamei tzidkatcha Tamid gamlem Chasin kadosh berov tuvcha, Nahel adatecha Yachid ge'eh le'amcha p'neh, zochrei k'dushatecha Shavateinu kabel ushma tza'akateinu, yode'a ta'alumot אנא בכח גדולת ימינך תתיר צרורה קבל רינת עמך שגבנו טהרנו נורא כבבת שמרם,נא גיבור דורשי יחודך צדקתך רחמי תמיד גמלם חסין קדוש ברכם טהרם ברב טובך נהל עדתך יחיד גאה לעמך פנה זוכרי קדושתך קבל ושמע צעקתנו יודע תעלומות שועתנו Nous te supplions, avec la force de ta main droite de nous délivrer de nos pêchés. Reçois les chants de supplications de ton peuple, élève-nous, purifienous, toi qui est redoutable. De grâce O Puissant ! Garde ceux qui recherchent ton unité. Bénis-les, purifie-les. Que ta juste bonté les comble toujours. Inébranlable, Saint, avec une immense bonté gouverne ton peuple qui est ta part. Unique, glorifié, adresse toi à ton peuple qui se souvient de Ta Sainteté. Reçois nos supplications, et écoute nos cris. Toi qui connais les mystères de la création. Cheva Berakhot ( 7 bénédictions) C’est maintenant la deuxième partie de la cérémonie, le mariage à proprement parler. Ce mariage est symbolisé par une série de sept bénédictions à la Gloire de Dieu dans un premier temps, puis des mariés. Ce texte sera lu pendant toute la semaine qui suit le mariage durant les repas. 1e bénédiction Béni es Tu Hachem notre D. Roi de l'univers qui crées le fruit de la vigne 2e bénédiction Béni es Tu Hachem notre D. Roi de l'univers qui a créé tout pour Sa gloire 3e bénédiction Béni es Tu Hachem notre D. Roi de l'univers qui forme le Adam 4e bénédiction Béni es Tu Hachem notre D. Roi de l'univers qui as formé le Adam selon Son image, selon la forme de l'image de Son modèle, et as préparé pour lui et de lui une construction pour toujours. Béni, Toi Hachém qui forme le Adam. Qu'elle se réjouisse et se réjouisse et soit en joie la stérile par le rassemblement de ses fils vers son être, bientôt dans la joie. 5e bénédiction Béni Toi Hachém qui réjouis Sion par ses fils. Réjouis et tu réjouiras les compagnons aimés comme Tu as réjouis ce que Tu as formé dans le Jardin d'Eden, jadis. 6e bénédiction Béni Toi Hachém qui réjouis le marié et la mariée. Béni es Tu Hachem notre D. Roi de l'univers qui as créé la joie et le bonheur, le marié et la marié, la joie (ici 4 autres mots intraduisibles qui indiquent la joie), l'amour et la fraternité, la paix et l'amitié. Bientôt Hachém notre D. on entendra dans les villes de Yéhouda et dans les places de Jérusalem, la voix du plaisir et la voie de la joie, la voix du marié et la voix de la mariée, la voix de jubilation des mariés depuis leurs 'houpa. Et les jeunes depuis le festin avec leurs chants. Béni Toi Hachém qui réjouis le marié avec la mariée. 7e bénédiction ינו מלְך-י ָּ אֱ ֹלה- בָּרוְך אַ תָּ ה י.1 , ׂשֹוׂש תָּ ׂשִ יׂש ותָּ גל ָּהעֲקָּ ָּרה.5 ינו י ִשָּמַ ע-י ָּ אֱ ֹלה- מה ָּרה י,ורעות . בֹורא פ ִרי ַהגָּפן,הָּעֹולָּם :בקִבוץ בָּני ָּה לתֹוכָּה בׂשִ מחָּה ,בעָּרי יהודָּ ה ובחוצֹות ירושָּ ָּלי ִם ינו מלְך-י ָּ אֱ ֹלה- בָּרוְך אַ תָּ ה י.2 מׂשַ ם ַח צִּיֹון,ָּ י-בָּרוְך אַ תָּ ה י קֹול חָּתָּ ן,קֹול ׂשָּ ׂשֹון וקֹול ׂשִ מחָּה . שהַכ ֹּל ב ָָּּרא לִכבֹודֹו,הָּעֹולָּם .ָּבבָּניה קֹול מִ צהֲלֹות חֲתָּ נִים,וקֹול ַכלָּה ינו מלְך-י ָּ אֱ ֹלה- ָּברוְך אַ תָּ ה י.3 , ׂשַ םַ ח תׂשַ םַח רעִים הָּאֲ הובִים.6 : ונע ִָּרים מִ םִ שתה נגִינָּתָּ ם,מ ֺּחפָּתָּ ם . יֹוצר הָָּאדָּ ם,הָּעֹולָּם :כׂשַםחֲָך יצִירָך בגַן עֵֽדן מִ קֵֽדם מׂשַ ם ַח חָּתָּ ן עִם,ָּ י-בָּרוְך אַ תָּ ה י ינו מלְך-י ָּ אֱ ֹלה- בָּרוְך אַ תָּ ה י.4 . מׂשַ םֵֽ ַח חָּתָּ ן ו ַכלָּה,ָּ י-בָּרוְך אַ תָּ ה י .ַה ַכלָּה אֲ שר יָּצַר את הָָּאדָּ ם,הָּעֹולָּם ינו מלְך-י ָּ אֱ ֹלה- בָּרוְך אַ תָּ ה י.7 , בצלם דמות תַ בנִיתֹו,בצַלמֹו , אֲ שר ב ָָּּרא ׂשָּ ׂשֹון וׂשִ מחָּה,הָּעֹולָּם :והִתקִ ין לֹו מִ םמו בִני ַן עֲדי עַד גִילָּה ִרמָּה דִ יצָּה,חָּתָּ ן ו ַכלָּה . יֹוצר הָָּאדָּ ם,ָּ י-בָּרוְך אַ תָּ ה י ַא ֲהבָּה וַא ֲח ָּוה שָּ לֹום,וחדוָּה Bris du verre La dernière étape de la cérémonie est le bris du verre, censé rappeler la destruction du temple de Jérusalem, et par là signifier qu'aucune joie ne peut être entière tant que le temple de Jérusalem n'est pas reconstruit. Le marié récite la phrase suivante du Psaume 137 : « Si je t'oublie Jérusalem que ma droite m'oublie. Que ma langue se colle à mon palais si je ne rappelle pas ton souvenir, si je n'élève pas Jérusalem au-dessus de ma joie ». Le marié casse ensuite un verre avec son pied. Le Talmud propose une autre explication à cette coutume : « Mar, le fils de rabina, avait fait un banquet de noces pour son fils. Il remarqua que les rabbins étaient de très joyeuse humeur. Il fit apporter une coupe précieuse qui valait quatre cents zuzim et la cassa devant eux de sorte qu'ils s'assombrissent ». Selon les tossafots, les suppléments aux commentaires du Talmud de Rachi : « C'est depuis ce moment que se pratique la coutume de casser un verre au mariage ». Dans le folklore yiddish, casser un verre est censé éloigner un démon, sitre-akhre, en lui donnant sa part à la cérémonie. Il peut ainsi aller ailleurs ruiner le mariage d'un autre couple. Fin de la cérémonie, Mazal Tov ! Quelques coutumes et autres cérémonies du mariage Lois et coutumes du mariage juif 1. Dans certaines communautés, la coutume est que le marié jeûne la veille de son mariage ; dans ce cas il doit prendre sur lui le jeûne depuis la veille dans la prière de Min‟ha. Il se repentira à cette occasion, et verra ses fautes pardonnées. (La mariée, quant à elle, ne jeûnera pas.) Cette coutume était pratiquée à Djerba. En Israël, toutefois, l‟usage est que le marié ne jeûne pas, et telle était l‟habitude à Tunis. En tout état de cause, ceux qui viennent de diaspora d‟une communauté où la coutume était de jeûner et veulent poursuivre leur usage en Israël, sont dignes de bénédiction. 2. Il est bon de célébrer la „Houppa tant qu‟il fait encore jour, avant le coucher du soleil, comme l‟allusionne le langage de la Michna: "Une jeune fille se mariera le jour du mercredi". (Dans ce cas, on fera seulement six jours de réjouissances et non sept, car le jour même de la „Houppa compte pour un premier jour, et au coucher du soleil commence un nouveau jour.) 3. La mariée doit se tenir sous la „Houppa à la droite du marié. Le Rav prépare l‟alliance du mariage, puis invite les deux témoins à se présenter. Ceux-ci doivent assister de près au déroulement de la cérémonie des “Qiddouchine” (ce sont eux qui signeront également la Kétouba). Il est bon que le marié leur dise auparavant: "Vous êtes mes témoins". 4. Lorsque l‟alliance a été achetée par le père du marié, il doit la faire acquérir par une donation totale au marié avant la bénédiction en présence des témoins. Il faut veiller à avoir payé au bijoutier ce qui lui est dû, avant le mariage. 5. Notre usage est que le marié lui-même récite la bénédiction des “Éroussine”, suivant l‟opinion du Rambam et de Marane Rabbi Yossef Qaro. (Certains ont pour coutume que le Rav récite la bénédiction ; ce dernier devra alors penser en acquitter le marié, qui devra lui-aussi penser à être acquitté par le Rav ; le marié ne répondra alors pas “Baroukh hou ouvaroukh chémo”, mais seulement Amen à la fin de la bénédiction). Après avoir terminé la bénédiction, le marié goûte un peu du vin (si c‟est le Rav qui a récité la bénédiction, ce dernier goûtera du vin puis fera goûter au marié) ; il n‟est pas nécessaire de boire une pleine gorgée de la coupe. Ensuite, le marié fait passer la coupe de vin à la mère de la mariée (ou à une parente), qui en fera goûter à la mariée. 6. Après la bénédiction des “Éroussine”, le Rav montre la bague aux témoins et leur demande d‟attester qu‟elle vaut bien une pérouta (on procède ainsi pour que la mariée n‟évalue pas de son côté l‟alliance à un prix supérieur au prix réel, ce qui pourrait remettre en cause la validité des “Qiddouchine”). Le marié consacre alors la mariée, en lui passant la bague à l‟index de la main droite. Les témoins doivent veiller à avoir bien écouté le marié dire: “Haré ate méqouddéchète li etc.” (Voici, tu m‟es consacrée etc.), et à l‟avoir vu glisser la bague au doigt de la mariée. 7. Après cela, le marié s‟enveloppe dans un Talit neuf, après avoir récité la bénédiction du Talit ainsi que celle de “Chéhé‟héyanou”. En récitant cette dernière bénédiction, il pensera à inclure également la mariée elle-même, le nouvel appartement, les meubles etc. (S‟il s‟enveloppe du Talit après le coucher du soleil, il récitera uniquement la bénédiction de “Chéhé‟héyanou”, et ne se couvrira pas la tête avec le Talit.). Ensuite, on étend le Talit et le déploie au-dessus des mariés. 8. Notre coutume est que le Rav pose sa main sur la tête du marié et dise “Bichmakh Ra‟hamana etc.” (Au nom de Dieu etc.), puis il entame la lecture de la Kétouba. Dans certaines “Kétoubot”, un serment est mentionné dans le texte ; il convient fortement de le rayer, en ajoutant en bas du document que la correction a été faite devant témoins, qui devront signer (en plus de la signature sur la Kétouba même). On fera de même pour toute autre correction que l‟on devra ajouter à la Kétouba. Certains ont pris l‟habitude de signer à côté de la correction dans la marge, comme il est usage de le faire sur les contrats ou autres documents officiels ; il ne convient pas d‟agir ainsi. 9. Lorsque le Rav qui lit la Kétouba arrive au passage "Véqanéna miyyad hé‟hatane", il demande au marié s‟il prend sur lui toutes les obligations de la Kétouba, et ce dernier répond par l‟affirmative, tout en faisant acquisition de son engagement sur le contenu de la Kétouba. Le Rav achève alors sa lecture, puis le marié signe, suivi des témoins. Tout ceci doit être accompli entre les “Qiddouchine” et la récitation des “Chéva‟ bérakhote”, afin de marquer une pause entre ces deux cérémonies. 10. D‟après la halakha, il est préférable de ne pas distribuer les sept bénédictions, mais une seule personne les récitera toutes. Tel était l‟usage dans les communautés séfarades depuis toujours. Lors de la récitation des bénédictions, l‟assemblé "Elohénou mélèkh ha‟olame”, mais seulement “mélèkh ha‟olame”. 11. Le Rav qui a récité les bénédictions boira un révi‟ite (à priori) de vin, avant de donner à goûter au marié. Ce dernier fait ensuite boire la mariée. 12. La coutume est que le marié brise un verre, en souvenir de la destruction du Temple, qu‟il soit reconstruit rapidement, de nos jours. Avant cela, il récite le verset: “Ime èchka‟hekh etc.” (Si je t‟oublie, ô Jérusalem, que ma droite m‟oublie). Quant aux chanteurs et orchestres qui font retentir la musique juste au moment où le verre est brisé, ils agissent sottement: ceci est l‟antithèse même de la pratique de briser le verre. Il convient d‟attendre quelques secondes, pendant lesquels le marié et l‟assemblée doivent se recueillir et s‟attrister sur la destruction de Jérusalem et du Temple ; après cela seulement, la musique pourra commencer. 13. Les mariés ne doivent pas s‟isoler juste après les “Chéva‟ bérakhote”, mais seulement à la fin de la soirée. Telle était la coutume des communautés séfarades comme ashkénazes depuis toujours, et il ne faut pas y déroger. 14. Pour le Birkat hamazone, l‟usage en Israël est de prendre deux coupes de vin, une pour le Birkat hamazone lui-même et l‟autre pour la bénédiction des mariés. Une fois que celui qui a fait le Zimmoune achève le Birkat hamazone, il ne doit pas enchaîner directement avec “boré péri haguafène” mais laissera d‟abord le second officiant réciter les autres bénédictions jusqu‟à la fin des “Chéva‟ bérakhote”, sur la deuxième coupe de vin ; ce n‟est qu‟ensuite que le premier récitera la bénédiction de “boré péri haguafène”, en pensant à acquitter tous les convives, puis on goûte au vin. Nous avons la coutume d‟ajouter une troisième coupe que le marié tient. On mélange ensuite le contenu des coupes en déclarant "Que se multiplie les joies dans le peuple d‟Israël etc.". 15. Il est bon, lors des grandes réceptions, de convenir d‟un horaire fixe pour réciter le Birkat hamazone en présence de tous les convives, avant que chacun ne se disperse sans avoir récité le Birkat hamazone ni écouté les “Chéva‟ bérakhote”. Ensuite, on pourra poursuivre les chants et les danses. Site Chabad.Org : L’anneau, le cercle et le toit, extrait d’un discours du Rabbi de Loubavitch Le cercle marque la limite entre la zone définie qu‟il contient et l‟incommensurable étendue à l‟extérieur ; entre le mesurable et l‟infini ; entre le connu et l‟insondable. De fait, le cercle lui-même est un mystère, sa valeur ne se révélant que dans l‟énigmatique π, qui n‟est pas un nombre mais une série de chiffres qui s‟étendent à l‟infini. Dans les enseignements de la Kabbale, le cercle représente la lumière transcendante qui encadre notre réalité. La Kabbale distingue deux types de lumière divine : une lumière intérieure et pénétrante (or penimi), et une lumière universelle et transcendante (or makif). La lumière intérieure représente un flux d‟énergie divine qui s‟adapte aux paramètres de nos vies. Les mécanismes de la nature, par exemple, ou les rouages de l‟histoire, sont en vérité des influences divines sur notre existence ; toutefois, ce sont des influences divines qui ont pris une forme et une nature que nous pouvons appréhender et intérioriser. La Torah, qui est la sagesse et la volonté divines rendues palpables par l‟esprit humain et réalisables par le comportement humain, est un autre exemple (quoique plus élevé) de lumière intérieure. Et puis il y a les manifestations supranaturelles et suprarationnelles de la lumière divine. Nous appelons cela des miracles, des mystères de l‟existence ou des expériences incroyables. Nous ne pouvons pas les comprendre ou les assimiler, mais seulement les accepter et nous y soumettre. Cela ne veut pas dire que la lumière transcendante est extérieure à notre être. Selon les termes du Tanya, elle « pénètre notre réalité, de la tête aux pieds, jusqu‟à son intériorité et jusqu‟à l‟intérieur de son intériorité » : elle est aussi essentielle (et même encore plus essentielle) à notre existence que la lumière intérieure. Et pourtant, bien qu‟elle imprègne notre être, elle nous échappe et nous dépasse, nous tenant dans son étreinte tout en se dérobant à nos tentatives de la saisir et de la définir. L‟âme de l‟homme, qui fut créée à l‟image de D.ieu, émet elle aussi une lumière intérieure et une lumière transcendante. Elle se manifeste par l‟intermédiaire de facultés limitées et définies telles que ses sens, ses talents, l‟intelligence et les sentiments. Mais elle présente aussi des aptitudes « transcendantes » telles que la volonté, le désir, la foi et la capacité d‟abnégation. Ce sont là des pouvoirs supra-rationnels et supranaturels qui défient les contraintes de la physique et de la raison, et même les axiomes de l‟intérêt personnel et de l‟auto-préservation. Trois cercles Le mariage est le projet le plus suprarationnel et supranaturel entrepris par l‟homme. Car le principe selon lequel deux personnes deviennent « une seule chair » viole toutes les lois de l‟ego et de l‟identité ainsi que la règle existentielle de base qui dit que un et un font deux. Ainsi, c‟est dans le mariage que nous imitons le plus D.ieu, en créant la vie et en rendant le temporel éternel (en se reproduisant, l‟homme et la femme créent non seulement un enfant, mais également le potentiel de cet enfant d‟avoir lui-même des enfants, et pour ceux-ci d‟en avoir à leur tour, etc à l‟infini). Quand deux deviennent un, ils transcendent leur finitude, mettant en œuvre la seule faculté humaine qui soit infinie et divine. Le mariage requiert donc la mise en œuvre des pouvoirs transcendants de toutes les parties impliquées. Il y a trois partenaires à un mariage – l‟homme, la femme et D.ieu – et chaque partie apporte à l‟ensemble la dimension supra-existentielle de son existence. Un mariage se compose ainsi de trois cercles : le cercle féminin, le cercle masculin et le cercle divin. La cérémonie du mariage commence avec le cercle de la mariée autour de l‟époux. Elle fait sept tours autour de son futur mari, l‟enveloppant de la lumière transcendante de son âme, s‟engageant dans un lien qui transcende la raison et l‟ego. Le marié fait ensuite de même en encerclant son doigt d‟un anneau, par lequel il la consacre comme sa femme. Et tout cela se produit sous la „houpah (le dais nuptial), qui représente l‟embrassement du couple par la lumière transcendante de D.ieu, qui leur donne ainsi les forces de transcender les limites du soi et de s‟unir dans l‟édifice éternel du mariage.
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