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mmu es, mon cœur s'est arrêté d batt
Bruno Lambert participait à la course Alençon-Médavy le dimanche 29 mars. Juste après la ligne d'arrivee,
il a fait un arrêt cardiaque. L'important dispositif de sécurité a permis de le sauver.
«
Je participe à la course AlençonMédavy dep.uis 1989. J'ai participé à
quasiment toutes les éditions. Sauf
entre 2009 et 2011. Pendant ces trois
années, j'étais affaibli par la maladie
de Lyme, contractée à cause d'une'
tique attrapée pendant un cross en
forêt. Mais sinon, je suis de tous les
départs. La course à pied, c'est mon
plaisir. Cela fait partie de mon quotidien.
'
Alençon-Médavy
n'est pas une
épreuve à prendre à la légère. Il faut
s'entraîner toute' l'année si on veut
y participer. Licencié au club de
Condé-sur-Sarthe, je cours deux fois
par semaine. Le jour-J, je me suis
levé à 8 h et j'ai pris mon petit-déjeuner : viande blanche et pâtes. Le dernier repas doit être pris 3 h avant la
course. Le départ était donné à13 h,
je me sentais bien.
« Aucune
»
Des secours tout le long du parcours
Pierre Vannier, dans l'organisation
donneurs d'alerte en cas d'incident.
d'Alençon-Médavy
depuis plus de
« Même le public peut l'être ! » Le
quarante ans, le disait dans nos co- \ long du parcours est également jalonnes le samedi 28 mars, la séculonné de panneaux indiquant des letrité est « la priorité numéro 1 » sur tres, allant de A à R. « Cela permet
la course. Ce qui s'est passé avec
aux secours de localiser tout de
Bruno Lambert à l'issue de la course
suite où a lieu un incident, si incidémontre que rien n'est laissé au ha- dent il y a."
sard..« Nous déployons le maximum
Sur la ligne d'arrivée, un poste méde secours possible pour avoir une
dical avancé, PMA dans le jargon, est
couverture médicale optimum. »
installé. « Ce n'est ni plus ni moins
Samu, Croix-Rouge, Protection ci- qu'un service d'urgence
délocavile, sapeurs-pompiers et bénévoles
lisé ", détaille Pierre Vannier. Avec
sont postés tout le long du parcours.
ses pompiers, ses médecins réaniDeux motos suivent également la mateurs, ses véhicules de transport
course avec sur chacune d'entre
prêts à partir, a chaque seconde
elles, un médecin et un infirmier. « Ils
compte dans ces moments-là ".peuvent ainsi repérer les coureurs
Après chaque course, une réunion
en souffrance », précise Pierre Vande débriefing est organisée entre
nier. tous les acteurs de la sécurité. Elle a
Les 300 bénévoles qui jalonnent
eu lieu mercredi soir et c'est Bruno
la course peuvent aussi être des
Lambert qui l'a ouverte!
douleur»
Habituellement,
je mets environ
1 h 30 pour faire le parcours. Là, j'ai
bien vu que je peinais un peu plus.
Je ne ressentais aucune douleur, plutôt une fatigue générale. J'ai passé la
ligne d'arrivée 1 h 59 après le départ.
Puis, je suis allé me ravitailler.
À ce moment-là, les secours sont
là, ils nous observent. J'ai ensuite rejoint le bus qui devait me ramener à
Alençon. Il restait une place dans celui qui était prêt à partir. Je me suis
assis et j'ai dit à ma voisine: oh, c'est
marrant, je vois des étoiles. Puis je
me suis effondré.
La chance que j'ai eue, c'est que
j'étais assis juste devant un médecin
généraliste qui participait pour la première fois à Alençon-Médavy. Il m'a
fait un massage cardiaque pendant
LEGASSEAU
ALPES MANCELLES
- ST LÉONARD-DES-BOIS
ouvert
que le chauffeur donnait l'alerte. Le
poste médical avancé des pompiers
était à 50 m du bus.
Les pompiers ont ensuite pris le relais et m'ont déchoqué. Après quatre
minutes d'arrêt, mon cœur est reparti. J'ai ensuite été transféré au Mans
où on m'a opéré. Mes artères étaient
bouchées en fait. On m'a posé trois
stents.
Je suis sorti de l'hôpital quatre
jours après mon malaise. Je suis dé-
sormais en arrêt maladie pendant
trois mois. J'ai conscience de revenir de loin. Ma survie, je la dois à l'organisation d'Alençon-Médavy.
Rien
n'est laissé au hasard.
Réapprendre mes limites»
De toutes les courses auxquelles j'ai
pu participer, c'est la plus sécurisée.
Si j'avais fait mon malaise pendant
un entraînement, on m'aurait découvert mort en forêt...
Aujourd'hui, je dois réapprendre,
petit à petit, quelles sont mes limites.
On ne m'a pas interdit de faire à nouveau du sport. Je dois juste y aller
tranquillement.
Mais pourquoi pas
prendre le départ, l'an prochain, pour
ta 43e édition d'Alençon-Médavy? Je
m'y verrai bien moi!
»
Recueilli par
Delphine LE NORMAND.
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