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8 AMIENS ET SA RÉGION
COURRIER PICARD MERCREDI 25 MARS 2015
POLITIQUE
Amiens 6,
l’UMP se retire
POLITIQUE
Le duo UMP Pinon-Domise laisse la voie libre
à celui de l’UDI, Fongueuse-De Jenlis.
Page 10
La culture
selon Gest
EMPLOI
Alain Gest a présenté
le projet culturel sur
lequel planchera le
conseil métropolitain
jeudi. Page 11
L’assurance
d’emplois
La société SPB, spécialisée dans l’assurance,
va ouvrir un centre
d’appel à Amiens.
Page 13
INDUSTRIE
Procter & Gamble réduit
sa facture d’énergie
Depuis avril 2013, l’usine amiénoise de production de détergents a investi dans des
compresseurs afin d’économiser environ 600 000 euros de facture énergétique par an.
ier, mardi 24 mars, le site
d’Amiens de Procter &
Gamble, sur la zone industrielle nord d’Amiens, a organisé
une visite de son site. La société
communiquait habilement sur ses
efforts environnementaux, lui permettant notamment de réduire sa
consommation énergétique alimentant ses machines. Le groupe, qui fabrique des produits détergents dont
les marques (Ariel, Febreze, Dash,
M. Propre…) sont connues du grand
public, a investi dans une nouvelle
unité de production d’air comprimé
produit par quatre compresseurs
abrités dans un nouveau bâtiment.
Cet air comprimé a notamment
pour fonction de nettoyer les kilomètres de tuyauterie et d’actionner
les machines de conditionnement,
puis celles vissant les bouchons sur
les bouteilles de lessive. Un nouvel
équipement élaboré en partenariat
avec Atlas Copco, un groupe suédois
fondé en 1873, dont une unité est
basée dans le Val d’Oise.
« Auparavant, nous avions 17 compresseurs alimentant divers ateliers
de l’usine. Ces compresseurs devenaient vieillissants. Nous sommes
alors partis d’une feuille blanche, avec
Atlas Copco, pour un projet qui a nécessité deux ans de recherche », développe Laurent Swiathy, responsable
maintenance dédié à l’énergie chez
Procter & Gamble. « Procter &
Gamble a décidé de repartir à zéro et
a tout revu d’un coup », confirme Ludovic Saint-Pol, directeur de la
communication d’Atlas Copco, dont
le groupe présente l’installation
amiénoise comme un étendard de
son savoir-faire. Quelque trois millions d’euros ont ainsi été investis
dans ces nouveaux compresseurs et
le réseau de tuyauterie alimentant
le site en air comprimé.
H
Des économies
non négligeables
Mise en service en avril 2013, la
nouvelle unité de production d’air
comprimé (deux compresseurs sur
GLO01.
« Nous réalisons
une économie de
50 000 euros mensuels,
soit 600 000 euros
annuels »
Laurent Swiathy, Procter & Gamble
L’usine Procter & Gamble est l’une des deux usines du groupe à produire la lessive trois en un. (Photos FRED HASLIN)
quatre en production et deux autres
en secours) semble avoir porté ses
fruits en matière de qualité de l’air
comprimé produit. Elle permet
« d’éviter toute contamination microbienne des produits en limitant la
présence d’eau à 0,001 gramme par
mètre cube d’air », souligne Laurent
Swiathy. Le nouvel équipement permet surtout de baisser la facture
énergétique de « 800 000 kw/h par
mois, soit une économie de 50 000
Plus de 50 ans de présence à Amiens
L’usine Procter & Gamble est implantée à Amiens
depuis 1964. Au départ, son activité consistait à produire du savon, puis de la lessive en poudre. Le fameux baril de la marque Bonux, et son célèbre cadeau
glissé dans la lessive, a également été produit sur le
site amiénois.
La production a ensuite évolué au fil du temps pour
être consacrée uniquement aux détergents, actuellement. Le site amiénois est ainsi l’un des six du groupe
à en produire sur la planète. Et depuis l’exercice 20112012, l’usine picarde fabrique la lessive trois en un de
la marque Ariel. Une capsule en plastique, qui se dissout dans l’eau, libère de la lessive, un détachant pour
les taches tenaces et de l’adoucissant. Aujourd’hui, le
site, étalé sur 47 hectares avec une capacité d’extension, emploie 1 105 personnes, dont 400 ont été embauchées depuis cinq ans et le lancement du produit
trois en un.
euros mensuels, 600 000 euros annuels », justifie le cadre de Procter &
Gamble. Le coût de la maintenance
a également été revu à la baisse. De
400 000 euros annuels pour les 17
compresseurs, il a chuté à 100 000
euros pour les quatre, soit une économie de 300 000 euros sur une année. Par ailleurs, la vapeur d’eau résultant de l’activité des compresseurs est récupérée afin d’alimenter
la chaufferie du site. L’eau consommée dans l’usine est ainsi chauffée
de 15oC à 85oC grâce à cette récupération calorifique. Le gaz prend
alors le relais pour augmenter la
température à 100oC, température
nécessaire aux besoins de l’usine. Là
encore, la consommation de gaz a
été réduite.
Ces économies permettent au site
amiénois de rester compétitif face
aux autres usines du groupe (six fabriquent des détergents dans le
monde) et à la concurrence internationale. Procter & Gamble à Amiens
demeure ainsi le troisième site du
groupe et l’un des deux produisant
la fameuse lessive trois en un,
l’autre unité de production étant à
Lima, aux États-Unis.
ALEXANDRE BOUDARD