Déchets ménagers : enfin Le syndicat mixte de l'est-yar fait un bond en avant avec des projets concrets pour l'avenir : usine de traitement biomécanique et création d'un site d'enfouissement à Bagnols-en-Forét A près des années de batailles judiciaires avec son délégataire et de conflits internes entre communes membres, le Syndicat mixte du développement durable de l'est-var pour le traitement et la valorisation des déchets ménagers (Smiddev) est enfin apaisé, 11 a trouvé son rythme de croisière avec son nouveau président depuis huit mois, Jacques Morenon, également premier adjoint au maire de Pugetsur-Argens. « Tout le monde a compris que si on ne se donnait pas la main, on n'y arriverait pas », explique celui qui a beaucoup œuvré pour pacifier les rapports " entre Saint-Raphaël et Bagnols-en-Forêt. Le président et son équipe travaillent aux solutions concrètes pour résoudre le problème complexe et essentiel des déchets dans Plus de 60000 tonnes d'ordures m é n a g è r e s sont produites par an sur les communes du Smiddev (Fréjus, S a i n t - R a p h a ë l , Puget, Roque(photos Philippe Arnassan) l'avenir. Question qui tou- brune, B a g n o l s - e n - F o r ê t , Les Adrets-de-l'Estérel. che tout un chacun. duites chaque année par les usine de traitement. Après cessaires et un investisse- tre de stockage de Bagnols- plus près, 150000 tonnes de communes membres du avoir étudié les différentes ment de près de 20 M€. en-Forêt. Pour un coût es- déchets ultimes, pendant Investissement Smiddev sont transportées typologies, notamment par « Mais il s'agit d'un équipe- timé à huit millions d'euros. deux à trois ans... C'est-àde près de 20 M€ jusqu'au centre de Balan- une visite à l'usine du Puy, ment pour les cinquante pro- Le maître d'ceuvre a déjà été dire le temps que l'usine soit Depuis la fermeture du cen- çan, au Cannet-des-Maures, nous avons écarté une ins- chaines années. D'ailleurs, choisi après appels d'offres édifiée ». tre de stockage des déchets triplant ainsi le coût pour tallation qui produirait de il s'agira d'un prêt sur trente et le groupe français HGM Et le Smiddev ne s'en tient ultimes de Bagnols-en-Forêt les administrés. Une com- l'énergie mais s'avère trop ans. On doit être vigilant car doit commencer le dossier pas là. Un accord a été fin 2011, les plus de 600001 plication qui dure depuis dangereuse, avec trop ces coûts se répercutent sur la piloté par la Direction régio- passé entre le maire de Bad'ordures ménagères pro- déjà trop longtemps et ne d'aléas et trop chère. Nous taxe d'ordures ménagères nale de l'environnement, de gnols-en-Forét et le syndipeut être envisagée à long avons décidé la construction des gens. Mon but : être le l'aménagement et du loge- cat pour lancer le projet de terme : outre le prix supplé- d'une usine de traitement bio-meilleur possible dans le tri, ment (Dréal). la création d'un site 4. Une mentaire du transport, Ba- mécanique. Un système de très bon dans le traitement et gageure vu les antécédents lançan est menacé de fer- machines puissantes et très enfouir au plus près. J'ai bien Un site 4, au plus et donc une belle réussite. meture d'ici quelques an- techniques, de tri électroni- l'intention que tout cela se près, pour 30 ans Unflancde colline qu'il faut, nées. que, magnétique, optique, qui fasse le plus rapidement pos- " C'est cher mais rapide. aménager (soit trois ans de permet de récupérer des désible -. Le président du Pour Jacques Morenon, Dans un an environ, les sites travaux) et qui pourra foncl'avenir passe, par le déve- chets à recycler et d'enfouir... Smiddev espère ainsi une seront fermés et la Dréal tionner pendant trente ans seulement 20 % !!» ouverture dès fin 2019. loppement durable et la vapourra nous donner l'autori- si l'enfouissement est milorisation au maximum : Pour accueillir et faire sortir D'ici là, plusieurs problèmes sation de surélever le site 2 et neur grâce à l'usine. De « Un plan départemental voit de terre cette entreprise doivent être résolus. Tout une partie du site 3. Cela vraies clés pour un avenir le jour depuis quelques se- haut de gamme, à la pointe d'abord la fermeture et l'im- nous permettra d'arrêter de plus vert. maines. Tout d'abord, il va des normes environnemen- perméabilisation des sites transporter au Balançan et JOCELYNE JORIS être nécessaire de créer une tales, trois hectares sont né- historiques 1,2 et 3 du cen- de déposer à Bagnols, au Jacques Morenon. [email protected] De nouvelles filières pour trier au maximum Pour la collecte des poubelles, chaque commune a sa compétence. Puget, Bagnols et Les Adrets ont choisi de rester en régie tandis que Fréjus, St-Raphaël et Roquebrune font confiance à un délégataire de service public... Pizzorno. Mais pour le traitement de ces déchets ménagers, c'est le Smiddev qui gère. Un syndicat qui a décidé d'accélérer la valori- sation depuis quelques années pour mieux réduire le tonnage à enfouir. Il est en train de mettre en place de nouvelles filières de recyclage : les déchets d'activités de soins à risques infectieux (seringues) avec 76 pharmacies partenaires peuvent être transformésà hauteur d e 4 t par an. Cinq tonnes de petits emballages aluminium collectés dans les bacs jaunes {capsules café, couvercles...) et 3001 par an d'emballages plastique autres que bouteilles et flacons. Enfin, les déchets de chantiers et plâtre une fois triés représentent 18001 à valoriser par an. Le partenariat avec deux nouveaux éco-organismes, EcoDDS et Eco-mobiliser permettra de percevoir des aides financières et de faire des économies sur les coûts de traitement actuels. Une économie de 100000 € pour les 1801 de déchets dangereux spécifiques par-an et une autre de 270000 € pour les 3 2001 de mobilier. Au total, le Smiddev espère valoriser 55001 de plus chaque année. Pour Jacques Morenon : « Les déchets sont des matériaux ressources. » Maures - Estérel var-matin Mardi 20 janvier 2015 5 Les chiffres Le Smiddev sensibilise le public à la collecte sélective en informant les particuliers et en distribuant un nombre impressionnant de contenants : 34000 bacs roulants à couvercles jaunes (465 livrés aux communes en 2014), 700 colonnes pour le verre et le papier, 16 bennes de 30 m pour le tri dans les déchette ries, 4 armoires à déchets toxiques des ménages, 2 bornes à déchets de soins piquants, 4500 composteurs individuels... 3 des solutions durables Création d'une plateforme pour recycler le vert 28 € la tonne alors que si on le fait ajoute Jacques Morenon. « Nous La commune de Puget-sur-Argens traite déjà environ 100001 de défaire par un délégataire, ça revient cherchons à développer la collecte volontaire de manière la plus puis chets verts par an, mais sur un à44€». sante possible. Et pour que chacun terrain inadapté. Les élus de cette 33 % des déchets valorisés : puisse jeter facilement en triant, municipalité ont donc décidé, lors le Smiddev leader en Paca nous voulons multiplier les points du rachat par la ville de onze hectares de terrains militaires, Pour le tri des plastiques, papiers, de collecte, mettre le plus de cont « La poudrière », vers la Lieuteverre... réalisé par les particuliers, ners possible à la portée des partinante, d'en consacrer cinq pour la les communes membres du culiers. On veut aussi bien inforcréation d'une plateforme bien Smiddev se posent en leader delà mer et sensibiliser avec nos amspécialisée. région Paca avec le score record bassadeurs du tri. Nous voulons de 33 % des déchets qui sont va- aussi augmenter le nombre de déL'objectif : obtenir l'autorisation chetteries sur le territoire du lorisés. pour, dans deux ans, valoriser Reste donc 67 % d'ordures ména- Smiddev avec notamment une à jusqu'à 220001 de déchets verts Roquebrune. Je suis confiant en la gères (soit plus de 60000 t par par an, soit la quasi-totalité du an). Ces 33 % de déchets sont capacité du Smiddev. Les déchets vert des communes membres du transportés jusqu'à Mandelieu sont des matériaux essentiels, qui Smiddev. pour être recyclés par le nouveau sont autant de ressources ». - On construit une usine à comEt Jacques Morenon a encore des délégataire du Smiddev, Ehol. post. Ce site de traitement des dé» Ce groupe des Alpes-Maritimes a idées plein la tête pour recycler les chets verts, aux normes européenpu concurrencer Pizzorno sur ses déchets au maximum : il étudie la nes, dont on espère d'ailleurs une terres depuis une autorisation qui récupération des restes de repas validation biologique, est le seul qui produise des plaquettes de bois deux sortes de compost, un fin pourdu Smiddev. Pour Jacques More- permet aux déchets de traverser des grosses structures comme envoyées à Brignoles et son projet les jardiniers et un grossier qui sert non : « /e5 communes ont tout inté- les frontières du département. Ehol l'hôpital ou les lycées pour un traiInova (unité de production d'éner- de sous<ouche à la remise en terre rêt à se prendre en main. Puget re- fait la même chose que Pizzorno à tement producteur d'énergie. gie électrique). Nous faisons aussi des vignes », détaille le président cycle les déchets verts à un prix de moitié prix, donc on a changé », JJ. Pizzorno condamné à verser une somme colossale La cour de cassation a tranché. Le groupe Pizzorno reste condamné pénalement et administrativement, malgré ses nombreux appels et autres recours. Condamné pour surfacturations, condamné pour dépôts de matériaux illégaux (dont 90 0001 de mâchefers), pollution... à verser une somme colossale, qui tournerait autour des19M€. Le Smiddev ne se fait peut-être pas vraiment d'illusion sur la somme qu'il pourra récupérer. L'entreprise privée va chercher à mener des transactions... mais le montant s'annonce tout de même très important. Des sommes qui seraient bienvenues dans l'escarcelle du Smiddev pour financer la fermeture du.centre de stockage des déchets ultimes à Bagnols-en-Forêt (8 M€). Le maire de ce village, Michel Tosan, qui a porté le problème, serait favorable à la création d'un site sur sa commune à la condition que tout reste dans les normes environnementales et qu'il n'y ait plus de risque d'excès. Pour cela, il a souhaité auprès du Smiddev garder la responsabilité et le contrôle total de l'entrée du site. « // ne veut aucun intermédiaire et il a tout à fait raison. La puissance publique qu'il représente doit garder le contrôle sur ce qui est •déposé sur son territoire. Le pilotage restera public. Même s'il faudra sans doute avoir recours à des techniciens spécialisés pour la maintenance, il faut qu'on garde la main en mettant du personnel municipal », a précisé Jacques Morenon, le président du Smiddev.