lettre n° 28 - Chrétiens de l`Ain en Recherche

Groupe Partage
Lettre-info n° 28
avril 2015
J’ai besoin de la vérité des autres
Dès que nous prétendons (dans
l’Eglise catholique, nous en avons la triste
expérience au cours de notre histoire) posséder
la vérité ou parler au nom de l’humanité, nous
tombons dans le totalitarisme et dans
l’exclusion. Nul ne possède la vérité, chacun
la recherche, il y a certainement des vérités
objectives, mais qui nous dépassent tous et
auxquelles on ne peut accéder que dans un
long cheminement, et en recomposant peu à peu
cette vérité-là, en glanant, dans les autres cultures, dans les autres types
d’humanité, ce que les autres aussi ont acquis, ont cherché dans leur propre
cheminement vers la vérité. Je suis croyant, je crois qu’il y a un Dieu, mais je
n’ai pas la prétention de posséder ce Dieu-là, ni par le Jésus qui me le révèle,
ni par les dogmes de ma foi. On ne possède pas Dieu. On ne possède pas la
vérité et j’ai besoin de la vérité des autres.
Pour cette Lettre-Info n° 28, placée sous le signe de l’oecuménisme
et de l’interreligieux, nous vous proposons, en guise d’édito, ce texte de Pierre
Claverie, qui fut évêque d’Oran, et dont la page 15 nous rappelle la vie et la mort.
Sommaire
Édito .............................................................
p. 1
- Synode
Édito ................................................
p. 2 sur la famille......................... p. 9-10
Notre rencontre du 14 février :
- L’avenir des Vennes...............................p. 10
Notre rencontre du 13 décembre :
- Les événements de janvier.........................p. 2
- Conférences des protestants .............p. 11-12
En
revenant
de
Palestine...........p.
3-4 saint oecuménique....................p. 13
- La célébration............................................p. 3
- Vendredi
- La célébration..............................p.
5
Échos :
- Interreligieux
: Pierre et Mohamed...p. 14-15
- Mercredi des Cendres
avec: le CCFD....... p. 4
- Portes ouvertes à la mosquée........... ......p. 16
Échos
- La Palestine et le Moyen
Orient
............p.
5-6
- A travers
- Sexe et genre................................p.
6 notre quartier....................... ....p. 17
- Conférence de Guy Aurenche.................p. 7-8
- Dates à noter............................................p. 18
1. Un temps de réflexion
sur les événements de janvier
.NOTRE RENCONTRE
DU 14 FÉVRIER
Quelques semaines après les attentats terroristes de
janvier, nous avons éprouvé le besoin de réfléchir ensemble à
ces événements, aux questions qu’ils nous posent, à nos moyens d’agir, et aux raisons qu’on
peut avoir, malgré tout, d’espérer. Après un temps d’échanges en petits groupes, Etienne Fauvet
a élaboré une synthèse dont voici le résumé.
Ces événements doivent nous amener à approfondir notre regard sur le monde. Dans notre
société mondialisée, où que l’on soit, on est en communication universelle.
Deux perspectives à envisager : l’égalité et la
fraternité.
1. Un monde en mal d’égalité.
Notre monde globalisé est profondément marqué par
les inégalités, qui entraînent des affrontements
violents.
- Inégalité économique : 1 % de la population
mondiale cumule autant de richesses que les 99 %
restants, et le phénomène s’accélère. Un Américain
des USA a un revenu moyen 40 fois supérieur à celui
d’un Ethiopien... D’où des frustrations
incompressibles.
- Inégalité culturelle : des exemples : 40 % des
Arabes de plus de 15 ans sont analphabètes ; un
enfant arabe hors de sa classe lit en moyenne 6
minutes par an. Un enfant européen, 12 000
minutes. En France, 4,4 millions de personnes sont
en grave difficulté face à l’écrit.
- Inégalité politique : c’est d’abord à l’intérieur de
l’islam qu’a lieu l’affrontement et les musulmans en
sont les premières victimes. Daech, AqmIn, Boko
Haram, Al Qaïda s’en prennent parfois aux chrétiens,
mais en fait à tous ceux qui ne se soumettent pas à
leurs lois. Aujourd’hui,
la peur et la violence se
répandent dans notre société. Plus importante encore, la perte de confiance dans les institutions
françaises - d’où la montée du populisme.
Les événements de janvier ne sont pas l’effet du hasard. Dans une société mondiale
globalisée et inégalitaire, les stratégies s’affrontent dans la conquête du pouvoir. Les inégalités
conduisent à la peur, à la frustration, à l’humiliation, à la violence.
2. Pour aller plus loin dans la réflexion et dans l’action : la fraternité.
Dans une situation aussi complexe, il n’y a pas de recettes. Mais on peut indiquer des
attitudes à mobiliser dans la rencontre et dans l’action, pour vivre ensemble.
- Mobiliser notre intelligence : distinguer pour unir. Il ne faut pas tout mélanger : ne pas
mêler le ressenti et la raison ; ne pas faire d’amalgame à partir d’un fait ou d’une personne (ex. l’islam,
les musulmans) ; toute généralisation est erronée et dangereuse. Il est important de toujours faire une
analyse de situation (faits ? causes ? conséquences ?) avant de porter un jugement de valeur. Il faut
distinguer la personne, toujours à respecter, de sa parole et de son action qui peuvent, elles, être
contestées.
- Mobiliser notre volonté : penser globalement, agir localement.
- Agir localement, là où se nichent les inégalités, en agissant sur les effets mais aussi sur les causes.
- Agir, c’est vouloir comprendre le monde où nous vivons et pour cela y consacrer du temps (Internet,
l’islam, la laïcité...)
- Agir, c’est aller à la rencontre de l’autre, tenter des relations de fraternité dans la différence.
En conclusion, nous ne sommes pas seulement des citoyens, nous sommes des citoyens
chrétiens. Notre conviction est exprimée par Vatican II : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les
angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout, sont aussi les
joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ.
C’est en effet l’Homme qu’il s’agit de sauver...»
Sauver ? Le salut n’est pas dans l’au-delà, ni dans un ciel lointain,
il est dans l’aujourd’hui, dans une tâche d’humanisation de notre société :
nous avons à y témoigner d’une relation d’amour, l’amour reçu comme une
Bonne Nouvelle que nous essayons de partager dans l’espérance.
Nous avons de quoi faire... et de quoi être ! Bon courage !
2. La célébration
L’évangile du lépreux
Marc 1, 40-45
- De la peur devant la maladie incurable... à l’approche humble et délicate,
- d’un regard qui juge sur l’apparence et exclut... à un regard qui espère et suscite la relation,
- des talons qui se tournent ... à une main qui se tend et relève :
Autant de défis et de passages à vivre auxquels nous encourage la parole de Dieu ,
entendue aujourd’hui autour de deux attitudes exceptionnelles :
- celle du lépreux qui ne devait pas approcher.
- celle du Christ qui ne devait pas le toucher.
Seulement, Jésus n’est pas venu pour les bien portants mais pour les malades. Son
projet n’est pas d’éliminer les pécheurs ou les « non conformes » mais de se donner à
rencontrer en vérité, de toucher les cœurs, de permettre à chacun de révéler ce qui est de
meilleur en lui.
La compassion du Christ, tout autant que la guérison, nous montre le visage de Dieu :
un Dieu de tendresse pour l’humanité souffrante.
Le lépreux dit : « Si tu le veux, tu peux » et Jésus répond : « Je le veux, sois purifié »
Mais aujourd’hui pouvons dire encore à Dieu : « Si tu le veux, tu peux » ?
Les guerres, nos violences, nos problèmes économiques, les barrages de races ou de
religions, la faim, la misère, la maladie qui exclut et qui fait peur, sont autant de maux devant
lesquels nous sommes désarmés. Le visage de Dieu dans le nouveau testament est celui
d’un nouveau-né qui compte sur ses parents pour vivre et finit sa vie condamné, fouetté,
crucifié.
Dieu a mis de côté sa toute-puissance pour se faire l’un de nous. Il ne choisit pas la
stratégie du fort mais celle du faible. Combien de gens aujourd’hui risqueraient de perdre la
foi s’ils se reposaient sur un Dieu qui les protègerait de tout, les guérirait de toute
souffrance ?
Que pouvons nous faire face à ces problèmes ?
Nous pouvons à l’image du Christ tendre la main et toucher les lépreux, nous pouvons
nous approcher des « non-conformes », poser sur eux un regard d’Espérance et d’invitation,
offrir une main qui se tend et qui relève.
Norbert Didier et Jean Leclair
3
Avec le CCFD,
le mercredi des Cendres
à Saint-Pierre-Chanel
ÉCHOS
Avec le CCFD,
le mercredi des Cendres à St-Pierre-Chanel
A la fin de la messe des Cendres, célébrée par le
P. Gladys Parfait Batekouahou, (nommé au mois de
janvier vicaire de l’unité paroissiale St-Pierre-ChanelViriat), des membres du CCFD ont présenté la tenture
« vitrail » dressée près de l’autel et les cartes qui seraient
distribuées les dimanches de Carême, chacune reprenant
une citation du pape François ou de Benoît XVI, proposant
des pistes d’action et invitant au don de Carême.
Une trentaine de personnes se sont retrouvées
dans les salles en sous-sol de Saint-Pierre-Chanel, autour
d’une soupe de légumes appétissante préparée par
l’équipe CCFD...
Puis nous avons formé cinq carrefours, chacun
d’eux reprenant le titre de l’un des cinq dimanches de
carême. Voici quelques-unes des réflexions partagées :
1 « Nos déserts, un espace à découvrir " :
Le désert : un temps de privation, de réflexion, de méditation, qui permet de se
retrouver face à soi-même et qui invite à s’engager dans le projet CCFD : le respect de la
nature, nos choix de consommation, l’engagement dans des actions internationales.
2 « A l'écoute de ce monde dont nous devons prendre soin " :
Le respect de notre planète et de l’humanité qui l’habite nous conduit à adopter
un comportement qui soit «un chemin vers la résurrection.»
3 « Invités à remettre les choses à leur juste place »:
Nous sommes avant tout invités à remettre à leur juste place, Dieu, nos frères,
la création à laquelle Dieu nous associe
A l'appel de François, nous pouvons nous engager davantage : "Je voudrais
que nous prenions l'engagement sérieux de respecter et de garder la création, d'être attentif
à chaque personne, de combattre la culture du gaspillage et du rebut, de promouvoir une
culture de la solidarité et de la rencontre "
4 « Création et humanité au coeur du dessein de Dieu »
La nature et l'homme nous parlent de l'Amour de Dieu .
5 « Comme la terre donne son fruit »
Voir les bourgeons pousser plutôt que les feuilles tomber...
Que l’Eglise, c’est-à-dire nous, s’ouvre au monde proche comme au monde
lointain. Chercher ce que nous pouvons faire à notre niveau de paroissiens : participer à une
équipe CCFD,, à la création d’une commission «solidarité», être à l’écoute de ce qui se passe
autour de nous...
Chacun a pu repartir avec cette question :
« Après les réflexions et les échanges de ce soir,
à quel changement, à quelle action, même modeste,
est-ce que je m’engage aujourd’hui ? »
Norbert Didier
4
La Palestine
dans le Moyen Orient
ÉCHOS
Le Collectif 01 pour la Palestine a
organisé le 9 mars au Vox une
soirée où se sont succédé
musique, petite restauration, table
ronde et chansons de Michel
Bühler.
Autour de la table ronde, et devant
160 personnes
: Pierre
Barbancey, du PCF et grand
reporter, Julien Salingue de NPA
ainsi que Jacques Fontaine de
l’AFPS, tous deux auteurs de
recherches sur le monde arabe.
Quelques échos des paroles échangées sur ce thème : « Les interactions entre les
évolutions politiques au Moyen Orient et le conflit israélo-palestinien ».
Si nous ne remontons pas aux raisons multiples, anciennes et actuelles, du conflit
israélo-palestinien, nous sommes démunis et risquons de désespérer.
• Les responsabilités de l’Occident
C’est d'abord l'Empire britannique et la
France qui se partagent le territoire au nom
de leurs propres intérêts coloniaux. Les
Anglais, en particulier, promettent à une
nation en devenir, Israël, une terre qui ne
leur appartient pas et qui est peuplée par
des Arabes.
Puis, après la seconde guerre mondiale, les
Etats-Unis, assoiffés de pétrole, passent
des accords pour 60 ans avec l'Arabie
Saoudite et installent leurs bases militaires
dans toute la région sans tenir compte du
destin des populations.
Un point de leur stratégie est d'exacerber
les oppositions religieuses, alors que les
conflits sont d'ordre politique. Les Frères
musulmans, puis le Hamas ont été
soutenus par les États-Unis. "Daesh n'est
que le dernier avatar, particulièrement
monstrueux, des conséquences des
politiques occidentales".
• Il faut informer car les médias sont
proches des pouvoirs
Le travail d'information que nous faisons,
dans cette rencontre par exemple, est
essentiel. Les médias sont toujours proches
de la politique nationale, quelle qu’elle soit.
Ils appuient sans critique les interventions
ou non-interventions de nos États.
(exemples : les conflits en Irak, au Kosovo,
en Libye). Dans la campagne des élections
départementales en cours, aucun des
candidats, ne se situe par rapport à cette
politique extérieure.
Plus que jamais, on a besoin de
comprendre ce qui se passe là-bas, en
particulier en ce qui concerne la politique
française sur le conflit israélo-palestinien.
On a tendance à mettre en avant les
dimensions humanitaires, mais rarement
sont abordées les raisons politiques et les
interventions militaires.
• Israël face à des régimes arabes en
crise
Israël, actuellement, craint de perdre sa
place dans le jeu complexe de la stratégie
américaine. Les États-Unis ont toujours eu
besoin de mettre aussi dans leur coalition
les pays arabes - qui sont en crise
profonde : les "printemps arabes" sont
malmenés par les pouvoirs dictatoriaux. Si
bien que ce sont les mouvements arabes
comme les Frères musulmans qui ont pris la
relève des contestations. Les dirigeants,
ayant perdu la confiance populaire, se sont
alors appuyés sur la religion : on a vu
Saddam Hussein priant et Bachar el-Assad
construisant des mosquées… En Palestine
on a voulu transformer le conflit politique - le
droit du peuple palestinien - en question
5
humanitaire. Dans cette ligne, les accords
d'Oslo, une véritable arnaque, furent un
échec. Il s’est agi pour Israël, non d’atteindre
un statut final pour l’État palestinien, mais de
rester d’une autre manière présent
militairement dans les Territoires. Israël
continue, à Gaza en particulier, à détruire les
infrastructures palestiniennes payées par
l'Europe… qui re-paye pour reconstruire,
sans autre protestation de sa part.
• Déstabilisation de la région, résistance
palestinienne et Israël dans l’impasse
À Gaza, Israël a voulu mettre à genou le
peuple palestinien et non éradiquer le Hamas
comme le prétendent les médias. Il a
échoué : le peuple palestinien continue à
résister : il répare, rétablit l'électricité, fait
fonctionner les boulangeries, plante son
drapeau sur les ruines…
Le 17 mars, ce sont les élections en Israël :
la question palestinienne n'est abordée par
aucune formation politique (sauf le PC avec
les listes arabes israéliennes). Nétanyahou
fait une démonstration de force, aux ÉtatsUnis en particulier, en se servant du danger
iranien. Il élude ainsi la question centrale : la
création d'un État palestinien dans les
frontières de 1967 avec Jérusalem Est
comme capitale. « Mais Israël va dans le
mur. Dans son Mur ».
En ce moment, dans toute la région, des
frontières sont contestées et même des États
risquent de disparaître… ou d'apparaître.
(Libye, Irak, Syrie, Kurdistan). Les révolutions
arabes sont la mise en cause de dispositifs
politiques figés, basés sur une économie de
rente : on vit sur l'exportation pétrolière au
profit des pouvoirs en place. Mais il n'y a pas
d'appareil productif, donc pas de travail. C’est
ce fonctionnement qui est en train de
craquer, sous l’impulsion d’une génération de
jeunes diplômés désœuvrés.
• Pas de place pour la Palestine
Dans ce contexte régional, pas de place pour
les revendications palestiniennes : « l’ordre »
régional reposait sur une paix « froide » entre
Israël et les régimes arabes, qui ont fait plus
de massacres en Palestine qu'Israël (camps
en Jordanie, Syrie, Sabra et Chatilla en
territoire arabe…) La résistance palestinienne
tient bon ; la première intifada a ouvert une
brèche et c'est la rencontre d'Oslo où Israël a
seulement imposé une autre organisation de
l'occupation.
Mais les Palestiniens ne renoncent toujours
pas à leurs droits. En 1911, la population a
fait, à sa manière aussi, son «printemps
arabe», en votant pour le Hamas, face à une
situation bloquée avec l'Autorité palestinienne, jugée défaillante.
Nous assistons à une nouvelle déstabilisation. D'une part les régimes arabes,
gênés par leurs populations en révolte,
laissent Israël faire ce qu'il veut, et c'est
l'occupation de Gaza. Pendant ce temps les
États-Unis perdent pied dans la région, en
Irak et en Syrie par exemple. Et s'ils
défendent encore Israël, ce n'est pas pour
qu’Israël fasse n'importe quoi. Mais, avec les
contestations internes de la Jordanie et de
l'Égypte en particulier, le dispositif régional
précédent se fissure…
D'autre part, Israël qui devient maintenant un
élément supplémentaire de déstabilisation,
voit grandir son isolement. Les États-Unis,
avec l'administration Obama prête à aller au
clash, ainsi que certains pays d’Europe ne
soutiendront plus automatiquement ce pays.
• Comment nous situer
dans ce contexte?
Il faut donc que nous
tenions compte de cette
nouvelle donne, d'une part
dans notre solidarité
profonde avec le peuple
palestinien dont la question
s'internationalise de
nouveau et, d'autre part en
favorisant l’isolement
d'Israël avec la campagne
BDS (Boycot - Désinvestissement -Sanction).
Armand Darmet
6
CCFD- Terre Solidaire :
Une journée avec Guy Aurenche
ÉCHOS..
1. Une après-midi de travail
sur la collégialité
Le 31 janvier, Guy Aurenche, président du CCFD-Terre Solidaire, avait été invité par le
CCFD de l’Ain à sa rencontre de Treffort, où étaient présents les Mouvements et Services
d’Eglise (MSE) du département
Pendant l’après-midi, les groupes se sont interrogés sur « le défi de la collégialité » :
!
- Que peuvent apporter les MSE à la solidarité internationale ?
- Quelle est la vocation particulière du CCFD-TS dans l'Eglise et avec les MSE ?
- Quelle est la complémentarité des MSE dans la diaconie du diocèse ?
- Quelles articulations les MSE peuvent-ils avoir au sein du CCFD-TS ?
Guy Aurenche a conclu cette après-midi par une intervention sur le thème de la
"collégialité", une collégialité qui est volonté et signe d’Eglise, qui doit évoluer avec le temps
et dont il a distingué trois expressions :
- La collégialité institutionnelle par les mouvements qui, par ailleurs, décident de leurs
propres orientations.
- La collégialité du "croire" : un certain type de présence et un signe de l'Eglise dans le
monde.
- La collégialité du "mieux faire ensemble" dans des projets partagés par divers
mouvements.
2. Une conférence :
« La solidarité peut-elle sauver le monde ? »
Avec un temps enclin à la neige et des chaussées
improbables, les organisateurs pouvaient craindre, en
ce 31 janvier, d’avoir réservé à Treffort une salle des
fêtes trop grande. Eh bien non ! l’espace était bien
rempli pour accueillir Guy Aurenche, notre intervenant
qui découvrait dans cette assistance nombreuse une
première démarche de solidarité.
La solidarité, j’y crois, est le titre de son dernier livre.
A titre d’introduction, notre conférencier définit ce que
l’on met sous le vocable solidarité : « C’est d’abord
croire que mon comportement a de l’influence sur le
bonheur des autres. C’est aussi croire que le
comportement des autres a de l’influence sur mon
bonheur.
C’est encore croire que la solidarité est plus forte que la
violence. »
Tout au long de son intervention, Guy Aurenche n’a
cessé d’émailler son propos d’exemples pris dans son expérience riche de plusieurs années
7
dans l’action solidaire. « A quoi cela sert-il à mes petites filles que le grand-père aille parler
de solidarité ? La solidarité, pourquoi est-ce important pour moi, pour elles, pour vous ?
La mondialisation - cette interdépendance entre les nations - est aujourd’hui un
fait, je n’y puis rien changer, je dois «faire avec». « Les emplois futurs de mes petites filles,
se décideront à Paris, à Bruxelles, Berlin, au G12, au G20. . .»
On peut réagir ainsi :
- « Puisque je dépends de toi, pour régner, je te supprime » : c’est le refus de
l’autre.
- Nous sommes à l’ère de la compétition. Que le meilleur gagne ! Mais que restet-il aux perdants ? De survivre avec la peur au ventre de ne jamais gagner !
Le CCFD, lui, fait le choix de la solidarité. Avec les moyens modernes à notre
portée, comment utiliser internet pour le mettre à profit au service de la solidarité ?
Comment faire, comment vivre dans un monde déboussolé ? La première révolte,
c’est la révolte contre l’inacceptable, contre l’insupportable. Le premier pas de ma liberté de
penser, c’est de pouvoir dire : «Je ne peux pas faire autrement que dire mon désaccord »
La misère, aujourd’hui, chacun la constate. Entre riches et pauvres, le fossé
grandit : 1% des hommes profitent de 48 % des richesses mondiales. 99 % se partagent
les 52 % qui restent. L’égalité des chances est écrite dans les livres et même dans les
constitutions, mais c’est l’inégalité des chances que nous voyons progresser.
Alors comment sauver le monde ? Est-ce une utopie ? ? ?
Pour Guy Aurenche, pour le CCFD, sauver c’est déjà pouvoir dire à celui qui est
dépourvu de l’essentiel : « Tu n’es pas tout seul !
Quelques pistes, quelques chemins à entreprendre.
- Se lancer dans les actions qui favorisent la solidarité : Re-connaître, redonner
courage : « Tu n’es plus tout seul ! Un bout de chemin peut déjà s’envisager avec toi.» La
solidarité commence par cette première parole.
- Valoriser la dynamique des droits de l’homme. La dignité de l’homme, c’est de
donner des droits, c’est aussi d’exiger des devoirs. Tout geste de déshumanisation devient
interdit !
- Répertorier les causes de déshumanisation. La dimension politique de notre
démarche, comme le plaidoyer contre les paradis
fiscaux, permet des échanges autour d’une table,
une mise en commun des idées, avec la
multiplication de gestes solidaires.
La
responsabilité sociale et environnementale de
l’entreprise est à remettre à l’ordre du jour.
La solidarité permet un regard vers les
plus pauvres, elle permet aussi la réhumanisation, y compris celle que nous donnent
les plus pauvres lorsqu’ils se tournent vers nous.
Faire vivre la solidarité, la célébrer c’est
déjà ouvrir les yeux et prendre conscience que la
vie est en train de pousser, avant même que nous
nous mettions en marche.
Vous pouvez écouter le texte de la conférence
de Guy Aurenche
- en le téléchargeant à cette adresse : http://bit.ly/1Mkszh1
- ou en vous rendant sur le site :
https://www.dropbox.com/sh/idyjt1hyrqp5fmq/AACWxKhfp7c0IM5hgbsGomFPa?dl=0
Paul Morandat et Jean Leclair
8
ÉCHOS..
Avec le CAR, préparation
du prochain synode
sur la famille
De nombreux membres du groupe Partage ont participé, le 28 février, à la Maison JeanMarie Vianney, à l’assemblée diocésaine de Chrétiens de l’Ain en Recherche. Au programme :
participer à la préparation du prochain synode sur la famille. C’est la question n° 38 de la
troisième partie du document romain qui avait été retenue :
38. La pastorale sacramentelle à l’égard des divorcés remariés
a besoin d’un approfondissement ultérieur, en évaluant la
pratique orthodoxe et en tenant compte de « la distinction
entre situation objective de péché et circonstances
atténuantes » (n° 52). Quelles sont les perspectives au
sein desquelles se situer ? Quelles avancées sont
possibles ? Quelles suggestions pour remédier à des
formes d’empêchement non dues ou non nécessaires ?
Une question s’est posée : suite à ce questionnaire,
qui sommes-nous pour juger et pour déterminer les
circonstances atténuantes ? En fonction de quels critères,
et qui peut et a le droit de faire la distinction entre
situation objective de péché et circonstances
atténuantes ?
Voici, rédigé par le CAR, le compte rendu, des réflexions issues du travail en carrefours.
• L’engagement dans le mariage et la fidélité,
sont des valeurs essentielles à garder et à exprimer.
Ceci dit :
Que notre Eglise cesse de faire vivre à des
baptisés des situations d’exclusion et de rejet
mais manifeste envers eux la miséricorde de
Dieu. Au traumatisme du divorce, s’ajoute le
sentiment de culpabilité. A ce propos il est
important de bien souligner qu’accueillir ne
signifie pas approuver.
• Certains prêtres agissent de manière très
légaliste. (cf la douane dont parle le pape). Il
est donc primordial de mettre tout l’effort sur
la formation des futurs prêtres pour une
pastorale proche des situations concrètes
vécues par les gens.
• Pénitence et Eucharistie ne sont pas des
récompenses mais des forces, des aides, des
soutiens pour dépasser un échec, et sont
signes de l’amour du Christ pour tous. C’est
pourquoi les règles d’accès à ces
sacrements, compte tenu des situations
vécues, apparaissent à certains comme
hypocrites. Certaines fautes, même très
graves, seraient pardonnables et d’autres
pas !
• L’annulation du mariage proposée en certains
cas par l’Eglise semble tirer un trait sur un
amour authentiquement vécu durant une
période de la vie et peut s’avérer traumatisante
pour les enfants issus de ce mariage
désormais annulé.
• Bien distinguer la diversité des situations. Des
personnes peuvent être cause ou victime d’une
séparation et leur remariage ne doit pas être
considéré de la même manière. Faire la
différence, pour le divorce, entre l’échec et le
péché. « Soyez miséricordieux comme votre
père est miséricordieux »
• Te n i r c o m p te d u fa i t q u e d a n s d e
nombreuses communautés chrétiennes, des
9
membres divorcés remariés prennent toute
leur place. Cette place qui leur est reconnue
dépend essentiellement de l’ouverture du
prêtre affecté à cette communauté. A l’opposé
d’autres couples divorcés ne cherchent plus
leur place dans l’Eglise. Ils sont soit
indifférents soit se sentent rejetés et certains
vivent ce rejet avec amertume.
• Bien prendre en compte la diversité
culturelle de notre société : mariages mixtes
ou interreligieux. Tout cela n’est pas sans
conséquence quant à la fidélité des couples.
Les divorcés remariés sont punis deux fois :
séparation du couple et exclusion de l’Eglise.
• Valoriser la place de la conscience
personnelle, quant à l’accès aux sacrements
après un divorce. La conscience demeurant
toujours la référence ultime.
• L’Eglise devrait exprimer des idées plus
claires sur la sexualité et sur son importance
primordiale dans la constitution de la
personne et du couple.
Il nous apparaît que la situation actuelle n’est
pas tenable au vu des évolutions sociales,
interculturelles et personnelles (allongement
de la durée de la vie, égalité hommesfemmes, besoin d’épanouissement et
d’accomplissement personnels).
D’où les propositions suivantes :
• Admettre la possibilité de l’échec, sans renier
la richesse de la vie du couple. L’exclusion,
suite au divorce-remariage, rejaillit très
négativement sur l’entourage et les enfants.
Que l’accueil permette et accompagne le
retour à la pratique sacramentelle.
• Faire confiance à la responsabilité
personnelle et savoir l’accompagner.
• Se référer à la pratique de l’Eglise orthodoxe
qui à la fois donne importance à la fidélité mais
admet un échec et donne une autre chance
avec possibilité d’un nouvel engagement en
Eglise.
• Proposer aux fiancés un engagement par
étapes ou par degrés différents : bénédiction
d’un couple qui la demande ou engagement
sacramentel. Actuellement c’est le sacrement
ou rien ! Prévoir également une célébration
adaptée aux divorcés qui se remarient.
A propos de l’avenir des Vennes.
!
ÉCHOS..
Une réflexion sur l’avenir de la communauté des Vennes se poursuit depuis plusieurs
mois. Le 24 mars dernier, le Conseil Pastoral de Paroisse des Vennes a rencontré le vicaire
général, Frédéric Pelletier.
Les représentants du CPP ont présenté la démarche engagée jusque-là : historique de la
communauté des Vennes, témoignages des membres de la communauté, groupes de travail,
pistes envisagées pour l’avenir...
Le vicaire général a rappelé l’évolution actuelle de l’organisation des paroisses, avec des
regroupements sur des secteurs géographiques élargis. L’avenir de l’Eglise dans notre monde
qui bouge est à inventer ensemble, clercs et laïcs.
Le vicaire général a clairement exprimé la position du diocèse concernant notre
communauté, qu’il nous charge de relayer auprès de l’ensemble de ses membres :
• Il y a une communauté qui est là, avec son identité, le diocèse souhaite s’appuyer
dessus pour qu’elle continue à se développer.
• Le diocèse est en recherche d’un prêtre qui aura en charge la communauté des
Vennes, à temps partiel, compte tenu d’autres missions qui lui seront confiées.
• Il y a aussi à faire en sorte que sur la ville de Bourg les différentes communautés, avec
leurs caractéristiques propres, sans fusion ni confusion, travaillent ensemble.
-Il souhaite que la communauté des Vennes, autour du CPP, poursuive ses
réflexions pour inventer l’avenir en lien avec le diocèse. Dans cette
perspective, une rencontre avec l’ensemble du CPP (y compris les
représentants de l’AEP) est fixée au mardi 21 avril à 20 h.
-Si vous avez des propositions ou des questions, n’hésitez pas à le dire, par
courrier ou par mail : [email protected]
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OECUMÉNISME
Les conférences de printemps 2015
de l’Association Culturelle Protestante
Comme les années précédentes, nos amis de l’Eglise Protestante Unie en BresseBugey-Dombes ont organisé trois soirées-débats ouvertes à tous, autour des thèmes de la
tolérance, de l’intolérance et de la liberté de conscience.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------La première, consacrée à Sébastien Castellion, à
l’occasion du 500ème anniversaire de sa naissance, a été
présentée le 25 mars, par Christian Buiron, auteur de l’histoire
du monument de Sébastien Castellion et par Jean-Pierre
Sternberger, bibliste régional.
Sébastien Castellion, né à Saint-Martin-du-Fresne en
1515, humaniste, bibliste et théologien protestant, était
porteur de valeurs chrétiennes fortes qui ont nourri ses prises
de position sur la tolérance et la liberté de conscience.
Proche, au départ, de Calvin, il en vient à s’opposer à lui.
Pour Castellion, différentes interprétations de la Bible sont
possibles, ce qui légitime un christianisme pluraliste et le refus
du recours à la violence. En 1553, l’exécution de Michel
Servet, brûlé à Genève pour hérésie antitrinitaire, l’indigne.
C’est alors qu’il écrit le texte célèbre - et profondément actuel
en ce début de 2015 :
Stèle de Sébastien Castellion
« Tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine,
à St-Martin-du-Fresne
c’est tuer un homme. Quand les Genevois ont fait périr Servet,
ils ne défendaient pas une doctrine, ils tuaient un être
humain : on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle ».
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------La conférence du 1er avril.
Le 1er avril, nous avons d’abord évoqué la tragique disparition de Jean-Pierre Charcosset,
décédé la veille, avec son épouse Maud, dans un accident de voiture. Jean-Pierre, qui fut
professeur de philosophie à Bourg, puis au Lycée du Parc à Lyon, était présent l’an dernier
aux conférences de printemps où il était intervenu sur le thème de la laïcité.
Les trois intervenants ont été un journaliste, Alain Lelandais, un psychologue, Eric
Vallée et Françoise Mesi, pasteure de la paroisse protestante.
▶ Pour un journaliste, la liberté d’expression pose beaucoup de questions : faut-il tout
dire ? Tout montrer ? Comment concilier cette liberté avec le respect d’autrui ? Comment ce
droit a-t-il évolué au cours de l’histoire ?
LIberté de conscience et liberté d’expression sont liées. Le texte fondateur en est la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (articles 10 et 11)
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▶ Le psychologue, lui, a envisagé la question de la tolérance et de
l’intolérance face à la frustration, essentielle dans la construction de la personnalité de l’enfant ; elle permet d’endiguer la toute puissance de «sa
majesté le bébé» pour intégrer les interdits et prendre place dans le groupe
social. Le seuil de tolérance à la frustration dépend des individus et du jeu
du Çà, du Moi et du Sur-moi...
▶ Quant à la pasteure, elle s’est tournée vers la Bible, creuset de la
culture occidentale. Dans l’Ancien Testament, des textes sur la notion d’étranger, sur le droit
d’asile, sur l’intégration de celui qui a fait souche, donnent à penser que l’intégration y est
multiraciale plutôt que multiculturelle. Le Nouveau Testament nous montre comment Jésus a
évolué quant à l’accueil de l’étranger, par exemple dans l’épisode de la Syro-Phénicienne.
« C’est dans la relation que nous découvrons qui est l’autre et que nous découvrons
qui nous sommes ».
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------La dernière rencontre, le 8 avril, a rassemblé un chef d’entreprise, Joël Froehly, un
aumônier régional protestant des prisons, Thierry Grenier, et Kamal Saffah, aumônier
musulman de prison à Bourg. Chacun a repris, à sa manière, le thème « tolérance et
intolérance ».
▶ Kamal Saffah a d’emblée précisé qu’il allait parler de l’islam en tant que religion, et
de ses principes - et non des musulmans, qui peuvent être plus ou moins instruits religieusement, plus ou moins tolérants...
L’islam a deux sources : le Coran et les enseignements prophétiques - et trois
pôles : la pratique, l’éthique et la croyance.
Quelques textes sur la tolérance : - « Je n’adore pas ce que vous adorez, vous
n’adorez pas ce que j’adore. A vous votre religion, à moi ma religion».
- « Pas de contrainte en religion». Chacun a la liberté de choisir et possède le librearbitre.
- Dans un état islamique, les chrétiens ou les juifs ont le statut de «dhimmi» et sont
considérés comme alliés et protégés. « Celui qui nuit à un non musulman, nuit au prophète
et à Dieu ».
Il existe bien sûr des limites à la tolérance, par exemple le droit à la légitime défense.
Pour le musulman, la bonne voie c’est l’islam et toutes les religions ne sont pas
bonnes ni agréées par Dieu.
▶ Joël Froehly, chef d’entreprise, nous a, quant à lui, expliqué comment il essaie de
vivre la tolérance avec ses salariés, ses clients et ses fournisseurs, soit dans des réunions
d’équipe, soit dans des rencontres face à face, pour créer du lien, dégonfler les tensions - et
ceci, souvent, grâce à l’humour.
▶ Thierry Grenier a rappelé quel était le rôle
d’un aumônier de prison : écouter sans juger,
permettre au détenu de cheminer vers une vie
spirituelle, et témoigner de la parole libératrice du
Christ. Il a à exercer la tolérance à l’égard des
aumôniers des autres Eglises, à l’égard de
l’administration pénitentiaire, à l’égard des détenus.
Dieu, qui est déjà présent en prison, l’aide à
accompagner l’autre au fil des jours.
Même si l’intolérance est énorme en prison, la
présence de l’aumônier et le culte permettent de
changer les relations, de faire revivre des valeurs.
Chacune des trois rencontres s’est terminée par
un temps de questions réponses où le public a
volontiers rebondi sur les thèmes abordés...
Suzanne Crouzier
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Au Temple, le vendredi saint.
Chacun, protestant ou catholique, a pu vivre un
moment de dialogue et de foi en cette soirée au
temple, le vendredi 3 avril, grâce aux textes et
commentaires qui nous ont aidés à prier, grâce au
recueillement qui a accompagné les lectures et les
temps de silence, grâce à la volonté de chacun de venir pour
rencontrer les autres.
En cette période où la parité est un thème porteur, deux hommes et
deux femmes ont lu la Passion, protestants et catholiques alternés.
Mais notre vraie « parité » n’est-elle pas celle que nous donne notre
appartenance au Christ, notre frère, qui par sa mort et sa résurrection
fait de nous des fils de Dieu ? Certes le temple était plein, mais notre
vrai but était le « vivre ensemble », prier ensemble, célébrer en communauté notre
appartenance au Christ venu nous sauver.
Nos chants enthousiastes résonneront encore un moment exprimant notre merci à
nos frères protestants, merci à tous ceux qui, au fil des années et événements, ont su
impulser ce partage, en avoir l’idée. Merci aussi à la nouvelle pasteure, Françoise Mési, qui
continue, avec un accueil chaleureux et souriant, cette pratique œcuménique sur le terrain,
qui nous permet de tisser entre nous la toile de la découverte de l’autre et de l’amitié.
Pour tous et au nom de tous, j’ose dire : Merci et à l’an prochain … mais aussi à
demain, dans la richesse de notre quotidien !
Jean Leclair
Patrick Richard en concert aux Vennes
Ce samedi 11 avril, à la chapelle des Vennes,
beau moment partagé avec Patrick Richard et
son associé Philippe Guevel Nous étions près
de deux cents participants venus écouter ce
chanteur troubadour animé d'une foi fulgurante.
Qui ne connaît son célèbre Psaume de la Création : " Mon Dieu, tu es grand, tu es beau...." ?
Un public attentif, acquis au message, et
généreux : le bénéfice de cette soirée revenait
en effet à la commission solidarité de la
communauté.
Beau moment de partage et de joie.
Voici bien un chanteur interprète qui peut
faire mentir la terrible phrase de Nietzsche :" Je
croirais en leur Dieu, s'ils avaient l'air un peu
plus sauvés..."
Après un tel moment,
nous avions tous l'air
d'être sauvés !
Merci Patrick et
Philippe pour votre
talent et votre
message, moment
prolongé
par
l'animation de la
messe du dimanche.
Quel bonheur !
ÉCHOS..
Ce sont, dit-on, les chrétiens
d’Orient qui ont adopté l’oeuf
comme symbole religieux.
Il représente le tombeau dont le
Christ est sorti vivant....
Michel Pelletier
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DIALOGUE INTERRELIGIEUX
Une pièce de théâtre :
« Pierre et Mohamed »
C’est dans le cadre d’une
journée de la Diaconie, le 14
mars aux Vennes, que nous
avons pu assister à un spectacle remarquable, intitulé «
Pierre et Mohamed ».
Pierre et Mohamed raconte l'amitié entre Pierre
Claverie, évêque d'Oran, et son jeune chauffeur musulman, Mohamed Bouchiki. La
pièce rend hommage à ces deux hommes que l'âge, l'origine et la religion opposaient.
Élevé en Algérie, Pierre Claverie avait décidé de retourner dans l'ex-colonie française
après son ordination. Aucun prosélytisme chez celui qui devint l’évêque d’Oran, mais la
volonté de vivre auprès d’un peuple qu’il aimait. Volonté renforcée par la guerre civile
des années 1990. Être avec ceux qui souffrent, c’était la place de l’Église pour ce
dominicain qui, peu après les moines de Tibhirine, fut assassiné avec son chauffeur
Mohamed, le 1er août 1996.
Le montage du texte a été réalisé par un frère dominicain à partir d’homélies de
Pierre et des carnets de Mohamed. C’est un jeune comédien, Jean-Baptiste Germain,
qui a admirablement interprété, à lui seul, les deux rôles. Les textes étaient
accompagnés du hang (un étrange instrument de musique sphérique en métal d'origine
suisse) par Francesco Agnello, également metteur en scène, et qui s’exprime ainsi :
« Cette pièce parle à tout le monde car elle raconte l'histoire d’une incroyable
amitié et prône le respect de l'autre et de sa différence. Le spectacle donne des clefs
de compréhension pour s'ouvrir à l'autre, sans se perdre pour autant. Grâce à ces
outils, la démarche inter-religieuse prend sens. »
( Retrouvez - ou découvrez ! - de larges extraits du spectacle dans la vidéo intitulée
« Montage vidéo effectué par Mistral images pour le Service diocésain de Marseille »
sur la page internet : http://www.pierre-et-mohamed.com/videos/ )
Un temps d’échanges
Après la représentation de « Pierre et Mohamed », les participants, réunis en
petits groupes, ont pu poser un certain nombre de questions. Azzedine Gaci, imam de
la mosquée de Villeurbanne et Mgr Henri Tessier, ancien évêque d’Alger, originaire de
Poncin, ont pris la parole, ainsi que Rachid Ayach, imam de la mosquée de la CroixBlanche à Bourg, qui nous a invités à une journée « Porte ouverte à la mosquée », le
28 mars (voir p 16).
Les participants ont beaucoup apprécié cette rencontre; notre seul regret a été
que trop peu de musulmans aient pu y être présents.
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Quelques-un des propos échangés :
• Un verset coranique dit : « Nous vous avons faits à partir d’un homme et
d’une femme et nous avons fait des peuples et des tribus pour que vous vous
entre-connaissiez ». Ce mot-là est magique dans le Coran, il ne s’agit pas de la
connaissance mais de l’entre-connaissance. C’est aller au fond de l’autre et lui
dire : « Tu n’es pas comme moi, mais je suis prêt à te
connaitre, à cheminer avec toi, à savoir qui tu es, ce que
tu penses, je suis prêt à connaitre tes certitudes pour
questionner les miennes, non pas pour les changer mais
pour les approfondir ».
• Mgr Claverie insistait beaucoup sur la différence
entre le respect et la tolérance. La tolérance est un
concept qui est largement dépassé aujourd’hui. Quand
vous tolérez quelqu’un, c’est comme si vous souffrez de
sa présence. Moi je ne veux pas qu’on souffre de ma présence, je veux qu’elle soit un enrichissement pour l’autre.
• Maintenant, il y a chaque semaine neuf ou dix
groupes de musulmans qui viennent au monastère de
Tibhirine et qui découvrent ce que c’est que la vie d’un
moine, la prière, la communauté. Ce signe de la mort
violente des moines est difficile mais il se transforme en
instrument de découverte pour beaucoup de jeunes
Algériens de ce que c’est qu’une communauté
monastique chrétienne.
• Nous vivons dans la même France, le même
pays. Nous sommes devenus une communauté de
destin, nous devons apprendre à vivre les uns avec les
autres et non pas les uns contre les autres, nous devons
apprendre à vivre justement et paisiblement ensemble.
Azzedine Gaci
Henri Teissier
Concluons avec cette phrase lue sur l’’affiche de la pièce :
« Le dialogue est une oeuvre sans cesse à reprendre :
lui seul nous permet de désarmer le fanatisme, en nous et chez l’autre ».
Un message qui n’a rien perdu de son actualité, alors que différents
intégrismes religieux se font de plus en plus violents dans le monde. »
S.C.
Nous avons entendu dire également du bien - mais après coup ! - de « Désert
fertile », une pièce jouée à Saint-Pierre-Chanel dans le cadre de « L’année de la
vie consacrée ». Il semble que la publicité faite ait été trop discrète...
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DIALOGUE INTERRELIGIEUX
Portes ouvertes à la mosquée
C’était une première : en ce samedi 28 mars, la mosquée El Mouhsinine, dite «de la
Croix Blanche», ouvrait grandes ses portes aux non-musulmans. Nous avons été très
nombreux, dans la grande salle de prière à l’étage, à répondre à l’invitation.
Les responsables qui nous ont accueillis ont expliqué pourquoi ils avaient voulu cette
rencontre, au lendemain des attentats que la communauté musulmane condamne
absolument. Les tensions qui ont suivi ont fait ressentir que nous ne nous connaissons pas,
que fantasmes et préjugés sont souvent présents, et qu’il nous faut tisser des liens, afin de
vivre en paix.
Puis l’imam Rachid Ayach nous a présenté brièvement les fondamentaux de l’islam et
les activités de la mosquée. Après quoi, un temps d’échange nous a permis de partager
questions et réponses, depuis la différence entre sunnites et chiites au port du voile, depuis
la viande hallal à la spiritualité islamique ; on nous a aussi rappelé qu’il existe quatre
mosquées à Bourg : la mosquée Equilibre à la Reyssouze, celle du Pont-des-Chèvres, celle
de la communauté turque et la mosquée El Mouhsinine.
Une matinée dont le succès a montré que ces rencontres répondaient vraiment à un
besoin. Nous avons apprécié la qualité de l’accueil, l’intérêt des informations reçues... et la
saveur des boissons, des pâtisseries et autres préparations culinaires qui nous ont été
aimablement offertes à l’issue de la rencontre !
Vous retrouverez l’essentiel de ce qui nous a été expliqué,
- soit sur le site :
http://www.mosqueebourgenbresse.fr
soit sur le dépliant :
- « Présentation de l’Islam », que l’on peut demander au Centre culturel Islamique,
Mosquée El Mouhsinine
Mieux nous connaître, engager le dialogue, dans l’accueil et le respect mutuel, sont
aussi pour nous, lecteurs de Partage, des priorités en ces temps troublés. Nous remercions
vivement les membres de la mosquée El Mouhsinine de leur initiative et nous souhaitons
que, de part et d’autre, soient proposées d’autres rencontres qui nous permettent d’avancer
sur le chemin du dialogue interreligieux.
Suzanne Crouzier
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A TRAVERS NOTRE QUARTIER
Le bar-tabac a rouvert. Au bout de la rue
Jean-Moulin, là où commence la rue Robert Schumann.
Tiens, tiens, voilà notre Lettre-Info qui fait de la pub pour
un bistrot ? Est-ce le signe d’une dérive légèrement
éthylique de quelques pigistes locaux ? Rassurez-vous, il
n’est pas question de prôner ici la théologie de la
libation… Pourtant nous sommes un certain nombre de
gens du coin, pas toujours assoiffés, à nous réjouir de
cette réouverture. Sur ce grand quartier, il n’y en avait qu’un, de bar-tabac. Il avait fermé il y
a bientôt deux ans. On s’en souvient, vécu un peu comme un deuil. D’accord, on peut vivre
sans. Mais ça faisait comme un trou dans le lien. Aujourd’hui, il a rallumé ses néons. On
peut y acheter son Progrès et Voix de l’Ain (et aussi Charlie) et les joueurs y faire leur tiercé.
On signale cette dernière possibilité, même si le cheval au galop n’est pas notre tasse de
thé. A propos de thé, tiens, on peut y boire aussi un verre lors d’une rencontre, sortant de
l’épicerie ou du boulanger. Et c’est Kader qui dirige tout ça, avec Sylvana Falsaperla, Sofiane
et Youssef Djelassi, ses deux frères plus jeunes. Il est baraqué, Kader, ce qui peut rassurer.
Et en plus, il sert un très bon Mâcon. Avec modération, bien sûr. C’est du lien qui se retisse…
On a tant besoin de pouvoir se croiser dans un lieu ouvert à tous. Alors, si vous passez dans
le quartier et que vous avez une petite soif, n’hésitez pas, poussez la porte et vous serez
accueilli avec le sourire...
Une chaise et un café. Et toujours à la recherche de liens.
(C’est fou comme on en est gourmand). Le centre social, comme le
quartier, a connu des difficultés, qui ont eu droit aux journaux… Des
tensions sont nées, qui font regarder de travers. Alors, on se replie un
peu sur soi, chez soi, on se rencontre moins, les réunions sont
boudées… Un quartier, pourtant vertement rénové avec de jeunes
arbres à la veille du bourgeon, qui se vide de sourires, de « bonjour »,
de regards. Il faut relancer tout ça. Tous les quinze jours, le vendredi
après-midi, le Centre social offre une chaise et un café à celle, celui qui a envie de parler.
On y voit (parfois) des jeunes, mais aussi des plus anciens. Pour la rencontre. Des paroles
se disent. Et c’est plus facile de se saluer le lendemain, dans la rue.
La sortie neige. Et pourquoi pas faire connaissance également dans les abondantes
neiges du domaine nordique de Lachat, où ce dimanche 22 février 2015, 120 personnes
du quartier participèrent à la traditionnelle « sortie neige »
organisée chaque hiver par le Centre social ? Pas de skis
dans les coffres des bus mais des luges et des raquettes,
sans oublier les sacs pour le pique-nique pris en commun à
midi. Si les nombreux enfants présents s’adonnèrent sur le
champ aux plaisirs de la luge, la fixation des raquettes à des
pieds peu accoutumés à ce genre d’équipement demanda
plus de sollicitude de la part des accompagnateurs. Mais en
raccrochant les attaches d’une raquette qui soudainement se
veut indépendante on peut aussi y attacher un peu de patience et d’amitié, toutes choses
bien nécessaires pour vivre ensemble. Bien loin des performances de la « Transjurassienne », cette échappée dans les combes enneigées du Bugey donne chaque fois
davantage envie de mieux poursuivre ensemble la randonnée, sans neige ni verglas cette
fois, dans les montées des immeubles et des allées de nos quartiers.
Louis Goy et Jean Molard
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Gabriel GOUBET nous a qui)és le 2 avril, à l’âge de 94 ans, après une vie que l’on peut vraiment qualifier de bien remplie. Ancien chef d’entreprise, ayant suivi HEC en pleine guerre, c’était un homme d’iniGaGve. Père de six enfants, on ne le voyait guère sans Jacqueline, son épouse. Très récemment encore, il assistait avec elle à la messe à St-­‐
Pierre-­‐Chanel, sa paroisse. Parler de « sa » paroisse n’a rien d’abusif, car Gabriel avait été à l’origine de sa créaGon, avec l’appui de la municipalité de Bourg-­‐en-­‐Bresse. Il fit d’ailleurs parGe pendant deux mandats de l’équipe municipale d’Amédée Mercier. Sa paroisse, il aimait beaucoup en parler et en rappeler les débuts. C’est lui qui fut avec EGenne Prost à l’origine du Bulle%n Paroissial dont l’interdicGon, en 2011, fut l’acte de naissance de notre Le/re-­‐Info. IMême dans les moments les plus difficiles, il resta fidèle à ce)e paroisse, dont il fut l’un des animateurs. C’est un personnage chargé d’histoire qui nous qui)e aujourd’hui. Personne ne pourra oublier sa genGllesse et son sourire, ni ceux de Jacqueline, que nous assurons de notre amiGé fidèle. J.L.
Dates à noter
• Samedi 18 avril
Rencontre de Partage, à 18 h, aux Vennes.
• Lundi 20 avril, à 20 h
Réunion de l’équipe locale du CAR, au B.D.
• Jeudi 7 mai, de 17 h à 19 h
Réunion de l’Antenne Sociale, J-M Vianney, salle St-Nicolas
• Jeudi 21 mai
Réunion de l’équipe d’animation
• Samedi 13 juin
Dernière rencontre de Partage aux Vennes avant l’été.
• Vendredi 26 juin, de 17 h à 19 h
Réunion de l’Antenne Sociale, à J-M Vianney, suivie d’un casse-croûte.
• Samedi 26 juillet : Pique-nique de Partage à Serrières-de-Briord,
dans le cadre de Via Rhona et avec le CCFD
.
Horaires des messes à Saint-Pierre-Chanel
Samedi 11 avril : 18 h 30
Dimanche 26 avril : 10 h 30
Dimanche 12 avril : 10 h 30
Dimanche 19 avril : 10 h 30
Samedi 25 avril : 18 h 30
Samedi 2 mai : 18 h 30
Dimanche 3 mai : 18 h
Samedi 9 mai : 18 h 30
L’équipe d’animation du Groupe Partage : Gérard Barthoulot, Christiane Brevet, Olivier Burtin, Marie Cattin,
Suzanne Crouzier, Norbert Didier, Bernard Guillemaut, Jean Leclair, Marion Subert, Bernadette Terepata
Courriel : [email protected]
Courriel Lettre-Infos : [email protected]
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