programme 12 films, 25 séances présence de réalisateurs débats et conférences édition 2015 du 27 au 31 mai cinémas du grütli Sommaire Édito de monseigneur pierre farine EVÊQUE AUXILIAIRE Édito de Monseigneur Pierre Farine, Evêque auxiliaire Le mot d’Edouard Waintrop, directeur des Cinémas du Grütli 3 Présentation des rendez-vous cinéma de Gérald Morin Le mot d’Hervé Dumont, historien du cinéma et ancien directeur de la cinémathèque 4-5 Seuls face au pouvoir LE NOM DE LA ROSE - ANDREÏ ROUBLEV 6-7 Procès pour une vérité LA PASSION DE JEANNE D’ARC - LE PROCÈS DE JEANNE D’ARC 8-9 Fidèles à elles-mêmes LE DÉBUT - LA PASSION BÉATRICE 10-11 Grille des séances, débats et masterclass LA FOI ENTRE GUERRE ET PAIX L’Église catholique sort de ses murs et invite la communauté genevoise à des Rendez-vous Cinéma dans les salles obscures du Grütli. C’est une première ! Au cœur de cet événement, il y a notre conviction que le 7e art est un miroir formidable de notre monde et de nous-mêmes. Nous nous regardons et nous nous comprenons à travers les œuvres cinématographiques anciennes ou récentes. Ces films sont faits pour parler, partager et échanger. Grâce à des spécialistes du cinéma, des cinéphiles, des artistes, des scientifiques, des théologiens nous seront guidés à découvrir et décrypter des œuvres choisies avec soin. Venez avec nous rêver, frémir, découvrir des films forts, retraçant la vie de femmes et d’hommes de foi aux prises avec Dieu et avec leurs contemporains, avec le pouvoir politique et leur conscience, leur envie d’aimer et de changer le monde. En somme des moments incroyables à partager et à vivre ensemble, du 27 au 31 mai, car les meilleures rencontres sont à venir. 13-14 Le mot d’Edouard Waintrop Le retour aux sources LES 11 FIORETTI DE SAINT FRANÇOIS - FRANÇOIS OU LE CHEMIN DU SOLEIL 16-17 DIRECTEUR DES CINÉMAS DU GRÜTLI La foi sans concession UN HOMME POUR L’ÉTERNITÉ - GIORDANO BRUNO 18-19 L’ouverture au monde LE DESTIN - GALILÉE OU L’AMOUR DE DIEU 20-21 Événements et partenaires de l’ECR 23 L’ECR remercie le comité cinéma qui a conçu et organisé cette programmation : Bertrand Bacqué : enseignant à la HEAD-Genève, diacre, Briana Berg : rédactrice, programmatrice, Michel Colin : adjoint de Monseigneur Pierre Farine, Anne Deshusses-Raemy : assistante pastorale, théologienne, Serge Lachat : journaliste, chroniqueur, Gérald Morin : producteur, réalisateur, journaliste, Sabine Rosset : gestion de projets philanthropiques. Geoffroy de Clavière : chef de projet, Guylaine Antille : responsable de la communication, Silvana Basetti : en charge de l’information, Frédéric Chevalier : en charge du web et des réseaux sociaux IMPRESSUM: Photo Jacqueline Dumont (portrait d’Hervé Dumont) Design PULP, Genève Impression ATAR Roto presse SA, Genève www.ilestunefoi.ch www.cinemas-du-grutli.ch Pourquoi les Cinémas du Grütli accueillent-ils IL EST UNE FOI ? D’abord parce le programme proposé est alléchant, permettant de voir ou revoir des films superbes. De Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud à Onze Fioretti de Roberto Rossellini en passant entre autres par Le Début du cinéaste soviétique Gleb Panfilov… Chaque film sera présenté au public et des débats thématiques sont prévus. général, en sont imprégnés. Le catholicisme a également été la source d’une partie du néoréalisme italien. Des cinéastes comme Rossellini, Olmi, Zeffirelli… Il est présent comme une ombre inquiétante dans le cinéma de Buñuel… Et un pan du cinéma français lui doit son élévation… Pensez aux films du janséniste Robert Bresson, lecteur de Georges Bernanos… Et puis il y a un plus. L’un des grands modèles de la critique française moderne, André Bazin, a été formé dans le catholicisme et son œuvre en est toute imprégnée. Même ceux de ses « disciples » qui n’étaient ou ne sont ni catholiques ni croyants en Il nous semble donc normal que les Cinémas du Grütli, même si ce sont des salles publiques genevoises, et comme telles vouées à une prudente neutralité à l’égard des religions, se joignent à ce projet. Il est donc une foi… aux Cinémas du Grütli ! 3 Présentation des rendez-vous cinéma de Gérald Morin CINÉASTE Quand le cinéma nous rappelle des parcours hors normeS au service de l’humanité Ces Rendez-vous Cinéma ont comme point d’ancrage une réflexion sur des hommes ou des femmes qui, au Moyen Âge ou au début de la Renaissance, ont pris le risque, au nom de la loyauté à leur foi, de contester la manière de gouverner des autorités politico-religieuses de leur époque, et l’ont souvent payé de leur vie. Seuls face au pouvoir, parce qu’ils voulaient être fidèles à eux-mêmes, à la recherche d’une vérité ; ouverts au monde tout en retournant aux sources dans un chemin de foi sans concession. On retrouvera ainsi Thomas More, Giordano Bruno, Jeanne d’Arc, Averroès, mais aussi d’Andrei Roublev, François d’Assise, Galilée, sans oublier Guillaume de Baskerville, le seul héros imaginaire de cette liste. Des personnages qui appartiennent à de l’histoire ancienne mais dont la problématique est toujours et combien actuelle. Le mot d’Hervé Dumont HISTORIEN DU CINÉMA ET ANCIEN DIRECTEUR DE LA CINÉMATHÈQUE Jeanne d’Arc de l’histoire à l’écran Une fois redécouverte et célébrée en 1841 par Jules Michelet, qui la qualifie de « vivante énigme » (tant pour les historiens que les théologiens), Jeanne d’Arc devient rapidement l’objet de toutes les récupérations. Les républicains laïques, les anticléricaux, les royalistes néocatholiques et les ultramontanistes, partisans d’une théocratie gallicane, se l’arrachent, suivis des socialistes révolutionnaires (n’a-t-elle pas dit : « J’ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux » ?). Les nationalistes de tous poils s’y joignent, de la Ligue des patriotes de Paul Déroulède au récent Front National qui 4 l’instrumentalisent pour chasser les immigrés (en oblitérant soigneusement le fait que le nationalisme dans son acception contemporaine est, au siècle de La caméra perplexe de Charles VII, aussi anachronique qu’un téléphone portable !). Le Vatican l’annexe à son tour, en la proclamant sainte… un demi-millénaire après sa condamnation à mort par un tribunal de gens d’Église. Une reconnaissance tardive et opportune, elle aussi, qui est surtout le fruit de subtiles tractations diplomatiques après la rupture des relations entre la Troisième République et le Saint-Siège en 1904. Pour déconcertantes qu’elles soient, la chevauchée et son héroïne n’ont cessé de fasciner, et dès l’invention d’Edison et des frères Lumière à la fin du XIXe siècle cette fascination s’est également transmise à la caméra. Et par la caméra… au monde entier : à ce jour, Jeanne a été incarnée plus de cent fois sur le grand et le petit écran. L’approche stylistique du cinéaste, et accessoirement aussi le choix de son interprète varieront en fonction de sa vision personnelle de la Pucelle, et par conséquent de la coloration idéologique ou religieuse qu’il souhaite donner à son récit. Toutefois, à quelques exceptions près (p. ex. la production nazie de 1935), celle-ci ne saurait être aussi tranchée que les manipulations politiques signalées plus haut, en raison de la vocation nécessairement consensuelle du cinéma et des intérêts commerciaux en jeu sur le plan international. Ce qui n’empêche pas les films de porter les stigmates de leur temps, d’en véhiculer toutes les caractéristiques et les partis-pris. Les premières œuvres sont encore marquées par la béatification (1908) puis la canonisation (1920) de Jeanne, alors que le conflit entre républicains et la papauté s’apaise. Aux Etats-Unis en 1917, où la Pucelle est populaire parmi patriotes et suffragettes, Cecil B. DeMille mobilise le geste héroïque dans le cadre de la Grande Guerre. L’austère protestant Carl Theodor Dreyer, en 1928, règle ses comptes avec l’intolérance inhumaine des clercs à travers une envoûtante mélopée visuelle, tandis que Marco de Gastyne, une année plus tard, projette l’image d’une France léchant ses plaies, mais à nouveau unifiée derrière sa sainte patronne dans une grande fresque spectaculaire. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Hollywood (et Ingrid Bergman) tente une fresque spirituellement « signifiante » et revigorante, mais dont la facture comme la lecture dérapent : la guerre froide est à la porte. Les décennies suivantes prennent de la distance avec le mythe, Jeanne est désormais broyée par l’État totalitaire, quel qu’il soit, où qu’il soit. En se tenant rigoureusement aux actes du procès en condamnation, Robert Bresson parvient, un des seuls, à approcher l’authentique personnalité de la Pucelle (1961), et les acquis de la nouvelle historiographie permettent à Jacques Rivette d’aborder l’épopée à travers une chronique quasi documentaire, loin des studios (1994). Quant à Luc Besson, enfant de son siècle, il relègue sans états d’âme sa damoiselle agitée dans la catégorie des teenagers hallucinés (1999). Très onéreuse, la création cinématographique est régulièrement handicapée par les compromis, ce qui, dans le cas spécifique de Jeanne d’Arc, a peut-être été – une fois n’est pas coutume – un atout. De manière générale, tout ce qui touche à la « mission céleste » à laquelle la sainte guerrière se réfère échappe aux cinéastes, limités par le langage surtout émotionnel de l’image, par le réalisme photographique de la caméra, par l’impératif de vraisemblance et par les nécessités dramaturgiques d’une narration qui pourrait facilement basculer dans la bondieuserie ou la divagation (péril que n’ont pas toujours évité les littéraires, loin s’en faut). Le silence que la Pucelle s’est obstinée à garder sur la nature de ses révélations ne fait que rajouter à son mystère. En fin de compte, son vrai visage demeure caché derrière l’écran de l’Histoire. Il reste toutefois dans ce Moyen Âge moribond, marqué par l’effondrement de la féodalité, l’Église en crise, la déliquescence de l’ordre social, la souffrance des démunis, la corruption des princes, le chaos des idées, l’abrutissement des élites (et son corollaire, le fanatisme doctrinaire), amplement de quoi rattacher le drame de Jeanne à notre époque. 5 ROSe A L E D NOM ANNAUD LEAN-JACQUES 0h00 ai à 2 m 7 inéaste 2 edi h00 érald Morin, c 6 1 Mercr à i cG ss ave 28 ma Jeudi e Mastercla JE ’un suivi d En l’an 1327, dans une abbaye bénédictine du nord de l’Italie, des moines sont retrouvés morts dans des circonstances suspectes. Au même moment, sont réunis en ces lieux, pour une confrontation théologique en terrain neutre, des représentants du pape et des franciscains dont Guillaume de Baskerville (Sean Connery) accompagné d’un jeune novice Adso de Melk (Christian Slater). Comme dans un roman policier, ces deux franciscains vont mener l’enquête sur ces morts mystérieuses. La tâche sera difficile, pleine d’embûches et de surprises surtout à l’arrivée d’un inquisiteur impitoyable. Le point de vue de Gérald Morin Il a fallu l’imagination et la culture débordante d’Umberto Eco, l’art précis de raconter d’Annaud, la volonté et la ténacité du producteur Bernd Eichinger, et enfin le patient travail d’artisan de l’équipe du film (venant pour la plupart des films de Fellini) pour donner à cette enquête policière, située au Moyen Âge reconstitué méticuleusement, une dimension autre. Il y a les bons et les méchants, chacun recherchant à sa manière la vérité sur le chemin d’un doute jamais complètement élucidé. 1986 / 131 min. VO ST F D’après le roman d’Umberto Eco Coproduction germano-italo-française Photographie : Tonino Delli Colli Interprété par Sean Connery, F. Murray Abraham, Christian Slater et Michael Lonsdale EI TAR ANDR 3h15 ai à 1 m 7 2 h00 edi i à 20 Mercr 30 ma i d e Sam Le peintre de l’icône de la Trinité, le moine Andreï Roublev, a vécu de 1360 à 1430, une période marquée par les invasions des Tatars et les luttes intestines pour le pouvoir. Le film pose des questions sur l’essence de l’art et le sens de la foi. Roublev est à la recherche de réponses à une époque où la dimension spirituelle de la création et de la vie semble s’être perdue. Il passera par une véritable nuit de la foi avant de reprendre confiance en sa mission grâce à la rencontre avec un jeune fondeur de cloches. Le point de vue de Bertrand Bacqué «Tout ce qui reste d’une rose morte, c’est son nom.» Hubert de Roubaix «Le problème majeur était d’arriver à réaliser un film de deux heures à partir d’un livre de 500 pages. Faire un film de divertissement avec quelque chose de fort en plus.» Jean-Jacques Annaud 6 blev u o r i e andr KOVSKI « Dès les premières images, comme dans tous les films de Tarkovski, une trinité d’hommes se met en marche et parcourt le chemin qui nous sépare de l’enfer afin de trouver la piste anagogique qui nous sépare du salut » note judicieusement Marie-José Mondzain à propos d’Andreï Roublev. Sorti tout jeune du monastère, Roublev n’a qu’une idée en tête : peindre la beauté qui rendra gloire au Créateur. Or, il est confronté à la délation, au mensonge, à la trahison, à la souffrance et à la mort, et surtout à un pouvoir qui s’approprie le religieux pour maintenir le peuple dans un état de terreur permanente. En huit tableaux d’une beauté à couper le souffle, Andrei Tarkovski affirme l’indépendance farouche de la foi et de la création face au pouvoir, qu’il soit d’ordre temporel ou spirituel. URSS, 1966 / 185 min. VO ST F Scénario : Andrei Tarkovski et Andrei Mikhalkov-Kontchalovski Photographie : Vadim Yousso Musique : Viatcheslav Ovtchinnikov Producteur : Tamara Ogorodnikova Interprété par Anatoli Solonitsyne, Ivan Lapikov, Nikolai Grinko, Nikolai Sergueev, Irma Rauch, Nikolai Bourliaev, Rolan Bikov « Et ce n’est qu’après avoir traversé tous les cercles de la souffrance, uni au destin de son peuple, ayant perdu sa foi en une idée du bien qui ne pouvait pas se concilier avec la réalité concrète, qu’Andreï Roublev revient au point d’où il était parti : à l’idée de l’amour, de la bonté et de la fraternité » Andreï Tarkovski 7 ’Arc d e n n de Jea sion LaRPL TaHsEODOR DREYER CA olaire de sc le ron + tab 09h00 6h00 à i a t, ià1 28 m Dumon Jeudi che 31 mass avec Hervé Diman astercla 14h15 mai à 4h15 9 2 i d 1 acqué e Vendr di 30 mai à par Bertrand B é e im n m Sa n débat a ’u suivi d France-Danemark, 1928 / 85 min. Scénario : C.T. Dreyer et Joseph Delte Photographie : Rudolph Maté Décors : Hermann Warm et Jean Hugo Interprété par Renée Falconetti, Eugène Silvain, Antonin Artaud et Michel Simon Le point de vue de Briana Berg En évoquant la Passion dans le titre du film, Dreyer met en parallèle la mise à mort de Jeanne et celle du Christ. Le réalisateur danois laisse de côté l’épopée guerrière de la Pucelle d’Orléans et se base sur les minutes du procès, en se centrant sur les questions relatives à la spiritualité. Chaque choix formel manifeste une idée ou un sentiment. Pour exprimer l’intériorité des personnages et le chemin de foi de la jeune fille, il filme en une succession de gros plans, en accentuant les jeux d’ombre et de lumière, et en utilisant le cadrage pour indiquer la pureté de Jeanne par opposition à ses juges. Le film, conçu pour être parlant, sera finalement muet en raison de difficultés techniques. Le résultat à l’écran est frappant et l’esthétique du film unique le fera entrer dans l’Histoire du cinéma. Un préambule au générique montre la mère de Jeanne d’Arc qui, en 1456, vient lire devant les prélats assemblés à Notre-Dame de Paris une requête pour la révision du procès de sa fille. Puis, retour à Rouen, en 1431, pour le procès. Devant ses juges partagés, Jeanne fait face avec simplicité en affirmant l’authenticité de sa mission ; les Anglais qui veulent sa perte se livrent à de sourdes pressions. Scènes de prison. Abjuration puis rétractation de Jeanne. Condamnée pour parjure, elle meurt sur le bûcher. France, 1962 / 62 min. VO ST F D’après les minutes des procès Photographie : Léonce-Henri Burel Musique : Francis Seyrig Production : Agnès Delahaie Interprété par Florence Carrez, Jean-Claude Fourneau, Roger Honorat, Marc Jacquier, Richard Pratt, André Brunet Le point de vue de Bertrand Bacqué « Quels que soient aujourd’hui les avis sur ce ‹ chef-d’œuvre officiellement consacré ›, sur cette Joconde cinématographique, une évidence s’impose : La Passion de Jeanne d’Arc fait partie de ces films qui ont le plus contribué à faire admettre que le cinéma pouvait égaler les autres arts. » Hervé Dumont 8 cès LeBpERrToBRESSON RO orin ’une M suivi d ur Gérald M te ra é mod En 1431, capturée par les Bourguignons, Jeanne est vendue aux Anglais et mise en procès. Accusée d’hérésie et de sorcellerie, la jeune fille de 19 ans se retrouve seule face à un tribunal d’ecclésiastiques à la botte de l’occupant. Sous la menace de la torture, elle abjure, puis se rétracte. Elle sera brûlée pour ses convictions. ’Arc d e n n de Jea « Films lents où tout le monde galope et gesticule ; films rapides où l’on bouge à peine » déclarait Bresson dans ses Notes sur le cinématographe. Si l’on retient définitivement quelque chose du formidable Le Procès de Jeanne d’Arc, c’est la rapidité des échanges entre Jeanne et ses juges – science inégalée des rythmes. Les répliques de Jeanne sont comme des flèches lancées en plein ciel qui vous touchent droit au cœur : « Croyez-vous à la grâce de Dieu ? – Si je n’y suis, que Dieu m’y mette, et si j’y suis, que Dieu m’y tienne ! » Là où Dreyer filme les visages, restitue la vigueur d’une parole. Aujourd’hui encore, c’est son étonnante actualité qui frappe. Bresson a su saisir dans le passé ce qui est toujours présent : rien moins que « l’Internel », comme dirait Péguy. « Pas de films d’histoire, qui feraient ‹ théâtre › ou ‹ mascarade ›. Dans Le Procès de Jeanne d’Arc, j’ai essayé, sans faire ‹ théâtre › ni ‹ mascarade ›, de trouver avec des mots historiques une vérité non historique. » Robert Bresson « Enfin, le sujet c’est l’Injustice prenant la figure de la Justice, la sèche Raison luttant contre l’Inspiration, l’Illumination. » Robert Bresson 9 TRICE A É B N SIO LA PANSD TAVERNIER ut Le BdPéAbNFILOV GLE , 16h00 Hasanov mai sàs avec Elenaactrice 9 2 i a, cla ed Veniddr’une Mastenra Tchourikov h15 11 suiv atrice et In à i a 1m réalis che 3 Diman Pacha, ouvrière d’usine à Retschenk, est passionnée de théâtre. Elle joue dans la petite troupe de la ville, mais elle ne se voit confier que des rôles de sorcière. Un jour, un jeune cinéaste la remarque alors qu’il cherche une actrice pour incarner Jeanne d’Arc. Elle se rend à Moscou pour y tourner le film, tout ne se passe pas comme elle l’imaginait, mais comme Jeanne d’Arc, Pacha ne tergiverse pas ! A BERTR i 29 ndred Ve Russie-URSS, 1970 / 91 min. VO ST F N&B Image : Dmitri Dolinine Musique : Vadim Bibergan Production : LENFILM Interprété par Inna Tchourikova, Valentina Telitchkina, Leonid Kouravilov Le Point de vue de Serge Lachat Le Début offre donc un subtil jeu de miroirs entre la figure historique, voire mythique, le personnage de Pacha et l’actrice Inna Tchourikova. Le désir indestructible de Pacha d’être actrice et les humiliations qu’il suscite font écho au désir d’absolu de Jeanne. Toutes deux sont victimes d’humiliations, mais iront au bout de leurs idéaux. Rien de pesant dans ces effets d’échos, tant le cinéma de Panfilov est moderne quand il mélange les genres, filmant la réalité soviétique avec ses luttes et frustrations, mais jouant aussi de la connivence des regards-caméra, des digressions, des moments chantés… « Elle était telle qu’aurait pu être Jeanne d’Arc, même dans la réalité. Jeanne d’Arc et Inna Tchourikova se sont rencontrées en un seul personnage, et c’est ainsi qu’est née Pacha, l’héroïne du Début. » Gleb Panfilov « Ce mélange d’abnégation et d’idéalisme, c’est très important de nos jours, quand règnent le pragmatisme, l’absence d’âme et la mesquinerie » mai à 20h00 François de Cortemart devenu homme de guerre après la mort prématurée de sa femme est fait prisonnier par les Anglais à la bataille de Crécy (1346) où il découvre la couardise des puissants et la lâcheté de son fils. Béatrice attend le retour de ce père et de ce frère après cinq ans de captivité. À peine sortie de l’enfance, elle a pu payer la rançon en vendant quelques terres et objets précieux, mais en sauvegardant le domaine. Au retour de ce père adulé, elle découvre un homme qui a pactisé avec le Diable… Le point de vue de Serge Lachat Ce film montre la face noire du Moyen Âge. Il montre que, loin des idéaux de la chevalerie, un homme qui a passé des années sur les champs de batailles devient pure force du mal, au point de se comporter en bête sauvage, pillant les pauvres, violant les femmes, détruisant tout autour de lui. Allant jusqu’à souiller ce qu’il a de plus précieux, sa fille. Celle-ci, lumineuse, fière, indomptable lui renvoie l’image de ce qu’il aurait voulu être et de ce qu’il n’a pas pu être. Mais Béatrice, meurtrie dans sa chair et son âme, ne pourra que tuer son père et s’insurger à son tour contre Dieu, avant de faire le pèlerinage de Jérusalem. France-Italie, 1987 / 131 min. VO ST F Scénario : Colo Tavernier Photographie : Bruno de Keyzer Musique : Ron Carter Production : AMLF, Adolphe Viezzi Interprété par Bernard-Pierre Donnadieu, Julie Delpy, Nils Tavernier « Ce qui fascine Bertrand Tavernier, lorsqu’il s’attaque à l’Histoire, c’est le déclin et le désespoir qui accompagnent la fin des idéaux. Chaque fois au centre de sa fresque teintée d’irrespect, se débattent de robustes gaillards. Goliaths forts en gueule (…) acharnés à défier un Dieu auquel ils reprochent de les avoir abandonnés » Jean-Luc Douin Gleb Panfilov 10 11 ançois r F t n i de Sa i t t e r o fi LesER1T1O ROSSELLINI ROB 45 é à 11h d Bacqu 7 mai é par Bertran 2 i d e Mercr’un débat anim 10h00 suivi d mai à di 30 Same Inspiré des Fioretti di San Francesco et de la Vita di Frate Ginepro, ce film retrace en onze tableaux le quotidien des frères franciscains, après leur retour de Rome où le pape Innocent III a reconnu leur ordre. Avec l’aide, pour l’écriture du scénario, de Federico Fellini, d’un dominicain et de deux franciscains, Roberto Rossellini réalise une œuvre poétique et drôle, traversée d’une lumineuse beauté. Le point de vue de Bertrand Bacqué Ceci n’est pas un film, pourrait-on dire un peu vite, mais un poème, un fabliau médiéval, une succession de fresques. Evidemment, on pense à Giotto lorsqu’enfin l’humain et le divin se rencontrent en Occident. Et pourtant, c’est du cinéma ! Pour Rossellini, c’est même l’accomplissement d’une recherche entreprise avec le néoréalisme qui rencontre, en ce début des années cinquante, la spiritualité franciscaine. Une quête assoiffée d’humilité, de simplicité et de dépouillement. Amateurs de films austères ou à thèse, passez votre chemin ! Ici l’on rit, l’on pleure, et l’on danse comme l’on rend grâce au Créateur. Rossellini invente un cinéma « franciscain », jamais naïf, à mi-chemin entre l’enluminure et le documentaire, prêt à faire fondre les armures les plus épaisses ! Italie, 1950 / 82 min. VO ST F Scénario : Roberto Rossellini et Federico Fellini Photographie : Otello Martelli Musique : Renzo Rossellini présence de réalisateurs débats et conférences Production : Angelo Rizzoli Interprété par Frère Nazario Gerardi, Frère Severino Pisacane, Peparuolo, Aldo Fabrizi, Arabella Lemaître « Les hommes qui inventent, ceux qui influencent les autres durablement (prophètes, savants, philosophes, artistes) sont d’abord incapable de faire demi-tour. ‹ Montrer la voie ›, cela signifie d’abord cela : ne pas se retourner. » Serge Daney « Je n’ai jamais vu un film qui soit vraiment comparable aux Onze Fioretti de François d’Assise, et je ne m’attends pas à en voir un de toute ma vie. » Martin Scorsese 12 12 films, 25 séances programmation complète sur www.ilestunefoi.ch édition 2015 du 27 au 31 mai aux cinémas du grütli Les séances du 27 au 31 mai 09h00 www.ilestunefoi.ch Mercredi 27 Jeudi 28 Vendredi 29 UN HOMME POUR L’ÉTERNITÉ Table ronde scolaire LA PASSION DE JEANNE D’ARC Table ronde scolaire GALILÉE OU L’AMOUR DE DIEU Table ronde scolaire 10h00 13h15 LES 11 FIORETTI DE FRANÇOIS D’ASSISE Débat avec Bertrand Bacqué ANDREÏ ROUBLEV GIORDANO BRUNO UN HOMME POUR L’ÉTERNITÉ Débat avec Serge Lachat 14h15 16h00 16h45 20h00 22h00 LE NOM DE LA ROSE Masterclass avec Gérald Morin, cinéaste Modérateur : Serge Lachat 11h45 LE DÉBUT FRANÇOIS ET LE CHEMIN DU SOLEIL 13h15 LE DESTIN PROCÈS DE JEANNE D’ARC 14h15 PROCÈS DE JEANNE D’ARC Débat modérateur Bertrand Bacqué LE DÉBUT Masterclass avec Elena Hasanov et Inna Tchourikova Modérateur : Bertrand Bacqué 16h00 GIORDANO BRUNO Masterclass avec Giuliano Montaldo Modérateur : Gérald Morin LA PASSION DE JEANNE D’ARC Masterclass avec Hervé Dumont Modérateur : Gérald Morin ANDREÏ ROUBLEV FRANÇOIS ET LE CHEMIN DU SOLEIL Débat avec l’abbé Giovanni GALILÉE OU L’AMOUR DE DIEU Masterclass avec Marco Marino Beiras et Roland Benz Modérateur : Gérald Morin LE NOM DE LA ROSE LES 11 FIORETTI DE FRANÇOIS D’ASSISE 11h15 GIORDANO BRUNO Dimanche 31 09h00 10h00 11h15 11h45 Samedi 30 16h45 LE DESTIN LA PASSION BÉATRICE 20h00 Soirée avec DJ Master Jésus Paroisse du Sacré-Cœur 22h00 IL EST UNE FOI : débats, masterclass, tables rondes scolaires et intervenants Les matinées sont consacrées aux tables rondes scolaires mais demeurent ouvertes à tous en fonction des places disponibles. Chaque séance fera l’objet d’une présentation de 5 minutes du film diffusé. etI le s i o ç n Fra ZEFFIRELL oleil du s n i m e ch O FRANC 11h45 mai à i à 20h00 anni 0 3 i d v Same che 31 ma par l’abbé Gio é Dima’unn débat anim suivi d GIULIANO MONTALDO HERVÉ DUMONT Masterclass Giordano Bruno, avec Gérald Morin Masterclass La Passion de Jeanne d’Arc, avec Gérald Morin Réalisateur italien engagé ayant dirigé plus de 20 films dont Sacco et Vanzetti, Les lunettes d’or et Le Raccourci, il présentera son film Giordano Bruno. Historien du cinéma, ancien directeur de la cinémathèque suisse. Auteur notamment de L’Histoire du Cinéma suisse et de L’Encyclopédie du film historique, il présentera son ouvrage Jeanne d’Arc – de l’histoire à l’écran. INNA TCHOURIKOVA Masterclass Le Début avec Bertrand Bacqué Actrice russe elle présentera le film Le Début dans lequel elle est l’interprète principale. ELENA HASANOV GÉRALD MORIN Modérateur de divers débats et Masterclass Modérateur de divers débats et Masterclass Critique et historien de cinéma, il est enseignant à la HEAD. SERGE LACHAT Producteur, réalisateur et journaliste, il fut l’assistant de Fellini durant 6 ans. Modérateur de divers débats et Masterclass Chroniqueur et critique de cinéma. 16 IT/UK/USA, 1972 / 122 min. VO ST F Scénario : Graham Faulkner, Judi Bowker, Franco Zeffirelli Musique : Riz Ortolani Chansons : Donovan Interprété par Graham Faulkner, Judi Bowker, Leigh Lawson, Alec Guinness Le point de vue de Briana Berg Réalisatrice d’origine russe, installée en suisse, elle participera à la Masterclass sur le film Le Début. BERTRAND BACQUÉ Au XIIIe siècle, le jeune François, fils d’une riche famille de marchands, part combattre les nobles de Pérouse. Il revient à Assise malade et choqué par la guerre. Après une longue convalescence de corps et d’esprit, il est incapable de reprendre sa vie d’autrefois. Il perçoit la misère et la souffrance du peuple, s’ouvre à la beauté de la nature et à la foi. Il quittera tout pour une vie consacrée à Dieu, dans le dénuement et l’amour de son prochain, bientôt rejoint par d’autres. La présence des participants est sous réserve de modifications. D’autres intervenants sont en cours de discussion. François et le chemin du soleil a longtemps été accusé d’être un film naïf et sentimental. Zeffirelli présente l’histoire de saint François comme s’il s’agissait de l’idéal hippie ultime, entre images bucoliques, balades seventies du chanteur Donovan et une esthétique « flower power » aujourd’hui taxée de kitch. Le réalisateur ne montre pas la maladie, la misère, ou les conflits des frères franciscains. La déchéance humaine est exposée ailleurs : dans le luxe et la luxure, la guerre et l’emprisonnement, les conditions de vie des pauvres ou des lépreux. Le message du saint, comme celui du Christ, est simple et radical, et plus que jamais d’actualité. Le réalisateur a cherché à retranscrire cette simplicité et sa beauté intrinsèque à l’image, avec la même « naïveté » d’un propos qui s’adresse au cœur et non à la raison. « On ne peut servir à la fois Dieu et l’argent ! » Extrait du dialogue de François et le chemin du soleil de Franco Zeffirelli. 17 rnité éte ’ l r u o ep mNN UnEDhZoINm NEMA FR 09h mai à 15 7 2 i d h e achat Mercr 28 mai à 1é3par Serge L im i n a d Jeu n débat laire de sco le ron b 00 + ta ’u suivi d En 1529, Sir Thomas More devient chancelier d’Henri VIII, qui lui demande d’obtenir de l’Église l’autorisation de divorcer de Catherine d’Aragon pour épouser Ann Boleyn, sa maîtresse. Déchiré entre sa conscience et son devoir d’obéissance au roi, Thomas More répond par un silence qui provoque la rage du souverain. Prolifèrent alors les jeux de pouvoirs, les intrigues de palais, les luttes politiques qui menaceront l’unité du pays, conduiront à la création de l’Église anglicane et à la condamnation à mort de Thomas More... UK, 1966 / 120 min. VO ST F Scénario : Robert Bolt d’après sa pièce de théâtre Photographie : Ted Moore Musique : Georges Delerue Interprété par Paul Scofield, Wendy Hiller, Orson Welles, Susannah York Le point de vue de Serge Lachat Tiré d’une pièce de théâtre, le film de Zinnemann brille d’abord par ses dialogues portés par de formidables acteurs. C’est en effet par la parole que tous s’efforcent dans un premier temps de persuader Thomas More qu’approuver le divorce et le remariage du roi ne met pas en cause sa croyance. En gros, libre à lui de penser et croire ce qu’il veut tant qu’il fait semblant de se soumettre au pouvoir politique. Mais dans un deuxième temps, cette parole se fait acte et Thomas More non seulement est enfermé, puis privé de visites, puis de livres mais finalement il est condamné à mort. Cynisme du pouvoir politique et victoire morale du pouvoir spirituel. 18 Il est très facile de voir ce film comme une fable morale, et beaucoup ont ironisé sur son aspect de « moralité médiévale ». Mais il est à la fois plus subtil et plus vivant que cela. La subtilité du script de Robert Bolt réside dans sa façon d’explorer une identité. Nous ne sommes pas supposés identifier ou admirer les idées religieuses de More, ce que le film met surtout en évidence, c’est ce que Bolt a appelé « le sentiment chez More du caractère inaltérable de son être propre. » runo B o n a Giord MONTALDO NO 15 GIULIA à 11h 45 8 mai mai à 11h00 2 i d u Je redi 29 ai à 16h le réalisateurorin Vend edi 30 m rclass avec ur : Gérald M Sam ’une Masteo, modérate suivi dno Montald Giulia À la fin du XVIe siècle, Giordano Bruno, philosophe et ancien frère dominicain, revient de l’étranger pour s’installer à Venise. Ses opinions en matière de philosophie et de religion sont trop en avance sur son temps et font scandale. Arrêté, après tortures et procès, Bruno est livré par les vénitiens à l’Inquisition romaine. Il est accusé d’hérésie, d’apostasie, d’enseignement contre la religion et de blasphème. Et bien que ses idées soient peu à peu acceptées, en particulier par les inquisiteurs, l’Église continue de le juger hérétique. Après huit ans de procès, ses écrits sont interdits, il est livré à la justice civile qui le condamne au bûcher. Le point de vue de Gérald Morin Giordano Bruno est un des précurseurs dans le domaine de l’astronomie moderne. C’est lui qui, à partir des travaux de Copernic, émit l’idée que la Terre tourne autour du soleil, que l’univers est infini et qu’il existe certainement d’autres systèmes planétaires. Pour l’époque, c’est un véritable coup de tonnerre qui s’abat sur l’Église romaine – déjà mise en difficulté par la Réforme – dont une lecture littérale de la Bible est la seule référence acceptable. Panthéiste, Bruno en vient à nier l’existence de Dieu et sa place dans l’univers. Cela est d’autant plus intolérable venant d’un prêtre. Il ne peut être que condamné. Galilée sera jugé par le même tribunal, mais sauvera sa tête en abjurant. Le propos de Giuliano Montaldo dans ce film est de dénoncer l’intolérance de l’Etat. IT, 1973 / 114 min. VO ST F Musique : Ennio Morricone Photographie : Vittorio Storaro Producteur : Carlo Ponti Interprété par Gian Maria Volontè, Mathieu Carrière et Charlotte Rampling « C’est à l’intellect qu’il appartient de juger et de rendre compte des choses que le temps et l’espace éloignent de nous. » Giordano Bruno « Nous déclarons cet espace infini, étant donné qu’il n’est point de raison, convenance, possibilité, sens ou nature qui lui assigne une limite. » Giordano Bruno 19 eu e Di d r u o m e ou l’a HE GaAlN-iDlAéNIEL VERHAEG tin LeUdSSeEFsCHAHINE h00 i à 20 à 13h15 a m 8 i 2 Jeudi che 31 ma Diman Le point de vue de Briana Berg Youssef Chahine ne prétend pas faire une œuvre historique avec ce film. Néanmoins de nombreux éléments du contexte historique sont exacts, et en particulier l’existence du savant Averroès – Ibn Rushd en arabe. Ce philosophe influent, grand médiateur entre le monde musulman et le monde chrétien, a traduit et commenté les écrits d’Aristote, qui furent ainsi connus en Occident. À travers cette figure historique, le réalisateur égyptien de confession chrétienne melkite (grecque-catholique) critique la censure subie par ses films précédents, tout en prônant la tolérance. Dans un climat actuel qui tend à assimiler l’islam au fanatisme, Le Destin a pour mérite de rappeler d’une part, l’âge d’or de la civilisation islamique et d’autre part, l’extrémisme de l’Inquisition. 20 Égypte, 1997 / 140 min. VO ST F Scénario et dialogues : Youssef Chahine et Khaled Youssef Photographie : Mohsen Nasr Musique : Kamal El Tawil et Yohia El Mougy (chansons interprétées par Mohamed Mounir) Interprété par Nour el-Chérif, Mahmoud Hémeida, Mohamed Mounir, Laila Eloui «Les idées ont des ailes… Personne ne peut les arrêter! » Extrait du dialogue d’Al Massir (Le Destin) de Youssef Chahine XVIIe siècle, Florence. Grâce à la lunette astronomique qu’il a inventée, Galilée acquiert la certitude que la Terre tourne autour du soleil. Cette découverte s’oppose à la théorie défendue par l’Eglise selon laquelle la Terre, immobile, serait au centre de l’univers. Le pape Urbain VIII, qui soutenait jusque là le savant dans ses recherches, se voit contraint de le soumettre à l’Inquisition. nz nd Be et Rola 16h45 s Ma mai sàs avec Marcoe 23) 7 2 i d la colaire ag e Mercdr’une Mastercld Morin (voir p + table ronde s i 0 ra iv é u 0 s 9h teur : G ai à 0 Modéra i 29 m d e r d Ven JE YO À la fin du XIIe siècle à Cordoue, en Andalousie islamique, le philosophe et humaniste Averroès, juge à la cour du Calife Al Mansour, est pris pour cible par une secte d’intégristes. Sous leur influence, le Calife ordonne la destruction par le feu des écrits d’Averroès, alors que ses disciples cherchent à les sauver en faisant sortir des copies du pays. eiras rino B France, 2005 / 90 min. VO ST F D’après un roman de Claude Allègre Scénario : Jean-Claude Carrière Photographie : Jean-Claude Larrieu Interprété par Claude Rich, Daniel Prévost, Jean-Pierre Marielle Le commentaire de Briana Berg Cent ans après Copernic, Galilée découvre de nouveaux éléments qui valident la théorie de l’héliocentrisme. Il se prononce ainsi contre la cosmologie d’Aristote qui a fait foi jusque là et que l’Eglise soutient. Le savant est accusé d’hérésie et doit faire face à un tribunal organisé par l’Inquisition. Filmé comme une pièce de théâtre, le film de Verhaeghe retrace un procès dont l’issue dépend plus de démonstrations oratoires que de preuves tangibles. D’un côté, Galilée défend des expériences scientifiques pour lui garantes de la véracité de son propos. De l’autre, les représentants d’une église ébranlée dans ses fondements mêmes par ces découvertes se basent sur l’exégèse littérale de la Bible. Une démonstration des enjeux inhérents aux avancées scientifiques à une époque où science et foi n’allaient pas systématiquement de pair. « L’autorité d’un seul homme compétent, qui donne de bonnes raisons et des preuves certaines, vaut mieux que le consentement unanime de ceux qui n’y comprennent rien. » Galileo Galilei 21 notre Haute technologie Savoir-faire Emotions au service de notre pour transmettre de belles masterclass du mercredi 27 mai « la foi à l’épreuve de la science » Après la diffusion de Galilée ou l’amour de dieu, un débat entre un scientifique athée, un pasteur physicien et un cinéaste catholique. MARCOS MARIÑO ROLAND BENZ Né en 1970, il a fait son doctorat en Espagne, et a travaillé comme chercheur aux universités de Yale, Rutgers et Harvard, aux EtatsUnis. Entre 2003 et 2007 il a été chercheur au CERN, et depuis 2007 il est professeur ordinaire à la section de Physique et à la section de Mathématiques de l’Université de Genève. Il est aussi le directeur du projet de Théorie de Cordes du le pôle national de recherche SwissMAP, consacré aux interactions entre Physique et Mathématiques. Ses domaines d’expertise sont la théorie des cordes, la théorie quantique, et la physique mathématique. Il fait des études de physique à l’Université de Genève, il enseigne durant 25 ans cette discipline au Collège de Genève. Actif dans l’Eglise comme laïc, il entreprend en 1989 – tout en continuant d’enseigner – de suivre des études à la faculté de théologie protestante de Genève. Il devient pasteur dans l’Eglise protestante de Genève en septembre 1994, où il occupe le poste de responsable du service jeunesse. De juin 2004 à juin 2007, il a la responsabilité de modérateur de la Compagnie des pasteurs et des diacres. ÉSUS Gé nérateurs d’ém ot ion s RJ MASTE J D C E V ARTY A 00 DANCE P i dès 22h a m 9 2 i Vendred Cœur nève u Sacré- S 4 Ge isse d ur - 120 /pages/DJ-Master-JESU fo à la Paro u D lra m é n co é k. o G o i b u 18 rue d sur facebook : www.f.faacecebook.com/ilestunefo vous Inscrivez- www L’Eglise Catholique Romaine Genève (ECR) remercie ses partenaires et tous ceux qui ont permis que ce projet se réalise, et particulièrement les Cinémas du Grütli. www.ilestunefoi.ch atar est au bénéfice des certifications régulièrement renouvelées et complétées : FSC®, PEFC™, PSO-UGRA, MYCLIMATE. www.cinemas-du-grutli.ch
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