® VOL XXI • NO 20132015 VOL XXIII NO 1 •• JUNE FÉVRIER Etendre l’accès des patients pour aider à la prise Vol.ÊXXI,ÊIssueÊ1Ê enEditorial charge Board de leur douleur chronique PsychosocialÊAspectsÊofÊChronicÊPelvicÊPain Editor-in-Chief A utour de 20% de la populaJaneÊC.ÊBallantyne,ÊMD,ÊFRCA Anesthesiology,ÊPainÊMedicine tion dans de nombreux USA pays rapportent souffrir AdvisoryÊBoard d’une douleur chro- MichaelÊJ.ÊCousins,ÊMD,ÊDSC nique, et les études épidémiologiques PainÊMedicine,ÊPalliativeÊMedicine ont Australia démontré de façon répétée que la JuneÊ2013 chronique ont également une dépression (une co-morbidité fréquente de Malheureusement, ce défi est compliqué par le fait que, en général, la douleur chronique), non seulement les traitements sont Pain is unwanted, is unfortunately common, and remains actuels essential for assez survival (i.e., ils ont une danger) autre des 10facilitating pathologies limités dans leurs capacités à soulager of evading and medical diagnoses. This complex amalgamation 51 is a motisensation, emotions, and thoughts manifests itself aschronique. pain behavior. associées avec un handicap prola douleur TurkPain estimait à 1 and for emergency department visits and is vating factor for physician consultations partir longé, mais en plus cette combinaison des études publiées sur les traite- majorité de ceux qui ont ces douleurs s’ajoute de manière significative à leur ments que le niveau moyen de sou- chroniques vivent aussi des perturba- charge allostatique14 et réduit profon- lagement de la douleur permis par les dément les chances de répondre au traitements au moment où il écrivait traitement de la douleur comme de la (2002) était autour de 30%. Laissant de tions de l’humeur et un handicap. 13, 58 2, Le rapport récent provenant 22,50 du projet « Charge (coût) Globale de dépression. la Maladie » (Global Burden of Dis- est un concept important qui reflète tion (typiquement, les traitements avec ease), par exemple, concluait à partir l’usure accumulée au cours de la vie des résultats positifs tendent à être des études épidémiologiques de 289 qui peut altérer significativement la publiés plus facilement que ceux avec maladies et blessures que les patholo- capacité d’un individu à s’adapter aux des résultats négatifs) et la probabilité gies douloureuses chroniques (dont facteurs actuels de stress, augmen- que ce chiffre soit optimiste, 30% est la douleur lombaire, la cervicalgie, les tant ainsi le risque d’aggravation de bien loin des 50% de soulagement de la autres pathologies musculo-squelet- la santé future.16,43 L’attention sur douleur communément utilisés par les tiques, et les migraines et céphalées) l’ampleur et l’inflexibilité de la douleur chercheurs pour calculer le « Nombre étaient parmi les 10 pires pathologies chronique, en tant que problème com- Nécessaire à Traiter » (NNT-Number des années vécues avec un handi- munautaire et ses implications sur la Needing to Treat).29 Les études depuis santé et l’économie pour les personnes, 2002 ne semblent pas avoir amélio- ne vous tueront pas, mais si vous avez leurs familles, et les sociétés dans leur rées non plus cet état de fait, au moins n’importe laquelle d’entre elles, il est ensemble42, est une préoccupation dans la douleur chronique lombaire, cap. 58 Ces pathologies douloureuses La charge allostatique 11,39 côté les questions de biais de publica- très probable que vous souffriez de croissante de nombreux pays. handicap bien plus longtemps que les L’Association Internationale pour au long court.58 Une revue systéma- personnes avec d’autres pathologies. De l’Etude de la Douleur (IASP) se fait tique par Machado et al.28 des études plus, si les patients avec une douleur l’écho de cette préoccupation en en- cliniques randomisées de 34 traite- dossant un « appel à agir » adopté par ments communément utilisés dans la Déclaration de Montréal11 qui re- cette pathologie relevait que la grande connait le besoin urgent pour tous les majorité (85%) des traitements rédui- pays d’améliorer l’accès aux services saient les niveaux moyens de douleur de prise en charge de la douleur. Alors de moins de 20%. De façon regrettable, qu’on imagine mal que quelqu’un soit pour compliquer un peu plus les choses, en désaccord avec cette position, sa certaines tentatives pour réduire la mise en oeuvre est un défi majeur. douleur chronique ont entrainé des Michael K. Nicholas, PhD Directeur des programmes de gestion de la douleur et d’éducation à la douleur Institut de recherche sur la gestion de la douleur Université de Sydney Royal North Shore Hospital St Leonards, NSW 2065 Australie [email protected] PAIN: CLINICAL UPDATES • FÉVRIER 2015 qui est la cause principale de handicap 1 problèmes additionnels (iatrogènes). nécessitent de s’occuper de bien plus et leurs familles pour acquérir les com- Peut-être que l’exemple le plus frap- que la douleur. Les experts ont forte- pétences et la confiance pour prendre pant implique les conséquences de la ment conseillé depuis de nombreuses en charge leur maladie chronique, en sur-prescription des opioïdes pour la années que les interventions pour fournissant des outils d’auto-prise en douleur chronique non cancéreuse, qui les personnes avec de telles douleurs charge » (p. 1776). Plus récemment, sont si évidente dans plusieurs pays. handicapantes devraient prendre l’Institut de Médecine a approuvé cette Sullivan et Ballantyne47 ont décrit en charge non seulement pour leur position dans son rapport « Soulager la 1 de façon éloquente et analysé cette expérience douloureuse , mais aussi douleur en Amérique » qui recomman- énigme. Comme ces auteurs, et d’autres leur humeur, et leur handicap, autant dait : « Parmi les étapes pour améliorer (von Korff ), l’ont montré, le problème que tous facteurs associés modifi- les soins, les professionnels de santé n’est pas tant avec les médicaments ables31. Etant donné qu’aucun traite- devraient se diriger de plus en plus vers eux-mêmes, qui possèdent clairement ment unique n’est capable de prendre une personnalisation des soins pour la leurs utilités, mais plutôt sur la manière en charge tous ces domaines, il existe douleur à chaque expérience person- dont ils semblent être attendus comme clairement un besoin d’approches nelle, et promouvoir l’auto-prise en ayant une capacité non réaliste à multiples, qui doit être mis en oeuvre charge de la douleur. »39 soulager les patients douloureux chro- de manière intégrée ou coordonnée.26 55 niques. Sullivan, 46 par exemple, notait Une question fondamentale posée Puisque ce défi n’est pas particulier à à ceux qui tentent d’aider les patients le fait que les opioïdes sont souvent la douleur chronique, mais s’applique avec une douleur chronique handica- préférentiellement prescrits pour les également à la prise en charge de pante et associée à une perturbation patients qui sont le plus dépressif et toutes pathologies chroniques où la de l’humeur, est : comment atteindre handicapé. Il a appelé cette tendance personne présentant cette pathologie ce but, particulièrement en raison des « sélection indésirable », et même si doit apprendre comment la prendre en différences entre les systèmes de soin cela peut presque être compréhensible charge aussi efficacement que pos- à travers le monde. Une autre question (ce groupe est plus susceptible d’être sible, de nombreux chercheurs ont concerne les compétences d’auto- plus désespéré dans la recherche de proposé l’application d’une variante gestion qui devraient être enseignées soulagement), cela est contraire à du « modèle de soins chroniques » et la personne qui devrait les fournir. quasiment toutes les recommandations souligné par Bodenheimer et al.5 Ce Inévitablement, il est peu probable internationales sur l’utilisation respon- modèle inclut six éléments essentiels, qu’il n’y ait qu’une seule solution à sable de ces médicaments (voir la revue dont les ressources et politiques de la toutes ces questions, particulièrement de Nicholas et al. ). Le résultat est une communauté, l’organisation des soins parmi des pays avec des systèmes de évolution sous-optimale de la douleur de santé, la conception du système de santé, une disponibilité des ressources, mais aussi des événements indésir- distribution, l’aide à la décision, et les et des accords de financements assez ables pour de nombreux patients.41,47 systèmes d’information clinique. Un différents. Quoiqu’il en soit, nous Ces découvertes ne sont pas en accord point fondamental est que les patients devrions être capable d’envisager des avec l’évolution envisagée par les doivent adopter le rôle de fournisseur principes clés pertinents qui sous-ten- 36 5 recommandations pratiques mises de soin primaire. Dans ce modèle, les dent une approche intégrée, aussi bien en avant par la Société Américaine professionnels de santé devraient que certaines options et les preuves d’Anesthésiologie (ASA - American « aider en collaborant avec les patients disponibles en leur faveur. Society of Anesthesiology),1 dont les propositions clés sont résumées dans le tableau 1. Une conséquence de ces expériences avec une sur-utilisation des opioïdes est la compréhension que, pour aider complètement les personnes avec des douleurs chroniques, Tableau 1 Propositions de recommandations pour la prise en charge de la douleur chronique 1. Optimiser le contrôle de la douleur, en reconnaissant qu’un état sans douleur ne sera peut-être pas atteint ; 2. Améliorer les compétences fonctionnelles et le bien-être physique et psychologique ; 3. Améliorer la qualité de vie des patients ; handicapantes, associées à des pertur- 4. Diminuer les effets indésirables. bations de l’humeur, les interventions Source : American Society of Anesthesiology.1 2 PAIN: CLINICAL UPDATES • FÉVRIER 2015 Quelles compétences devraient être enseignées ? à la fois des études de population et et occupées, avec moins de dépendance des études de traitements. Les études vis-à-vis de stratégies passives de cop- D’un point de vue théorique, épidémiologiques fournissent un aperçu ing comme éviter les activités (repos) et l’adaptation à une douleur chronique des personnes vivant avec une douleur prendre ou suivre des traitements four- peut être considérée en terme de mé- chronique qui fréquentent rarement nis par d’autres (e.g., médicaments ou diateurs et de modérateurs. En utilisant les services de douleurs, et sont ainsi thérapies manuelles). Particulièrement, la méthodologie exposée par Kraemer peu susceptibles d’être intégrées dans Blythe et al. ont trouvé que l’utilisation des recherches cliniques sur la douleur de stratégies passives de coping était les modérateurs comme les caractéri- chronique. Les études épidémiologiques associée à une propension augmentée à stiques des patients avant un traite- de patients avec une douleur chronique avoir un niveau élevé de handicap lié à ment (habituellement peu susceptible dans la communauté, particulièrement la douleur (odds ratio ajusté [OR] = 0,59) de changer, comme l’éducation, le sexe, celles sélectionnées de manière aléa- ainsi que plus de consultations médi- et l’âge), et les médiateurs comme des toire, nous permettent d’examiner ces cales liées aux douleurs (OR ajusté = 2,9), facteurs qui peuvent être plus modifi- personnes qui prennent en charge leur alors qu’utiliser des stratégies actives ables, comme les stratégies de coping douleur d’une façon qui leur permet de était associé à une diminution substanti- (capacité à faire face, NdT) pour la dou- maintenir une qualité de vie normale ou elle d’avoir un niveau élevé de handicap leur et les croyances (e.g., le catastro- presque normale (malgré la persistance lié à la douleur (OR ajusté = 0,2). En phisme). Ainsi, un changement dans de leur douleur). accord avec ces résultats, dans une autre 24 31 et al. , Morley et Keefe ont décrit un de ces médiateurs devrait se refléter Une des découvertes à partir d’un dans un changement dans une variable échantillon de population, sélectionné 3 étude épidémiologique, Buchbinder et Jolley8 trouvent qu’une acceptation pertinente (e.g., la douleur, l’humeur, ou de manière randomisé est que, par faible de croyances que l’évitement des le handicap). rapport à ceux qui ne vont pas si bien, activités et la recherche de médicaments les personnes du groupe le plus cou- sont utiles dans la prise en charge de des médiateurs en lien avec l’impact ronné de succès semblent trouver des la douleur lombaire persistante, était de la douleur chronique proviennent façons de rester généralement actives associée à des résultats positifs globaux Les preuves empiriques du rôle Tableau 2 Eléments clés communs aux méthodes basées sur les thérapies cognitivo-comportementales pour l’auto-gestion de la douleur chronique 1. Evaluation du(des) problème(s) et identification des facteurs favorisants (biologiques et psychologiques) et leurs interactions avec l’environnement du patient. 2. Partage des résultats de l’évaluation avec les patients pour obtenir leur accord et leur envie de participer au processus de changement (dont des informations sur les différences entre douleur chronique et aiguë, et les implications thérapeutiques). 3. En collaboration avec le patient, identification d’objectifs comportementaux spécifiques souhaités par le patient (e.g., au domicile, au travail, et socialement). 4. Avec l’implication du patient, diviser les objectifs les plus grands en sous-objectifs (étapes atteignables vers les objectifs majeurs, comme du temps passé à s’asseoir, rester debout, marcher). 5. Introduire et enseigner aux patients des compétences simples pour atteindre des sous-objectifs, comme la régulation des activités (une certaine forme d’exposition graduelle). 6. Avec le patient, construire un plan d’activité quotidienne, intégrant des activités spécifiques et des exercices pertinents pour les sous-objectifs, ainsi qu’un contrôle et une régulation des activités, comme convenu. 7. Introduire et enseigner des compétences d’auto-gestion de la douleur pertinentes pour le patient (identifier et travailler des options pour contourner des obstacles probables à l’atteinte des objectifs, comme les poussées douloureuses et les croyances inutiles). Ces compétences incluent la pratique de la relaxation, la résolution de problèmes, et la défiance vis-à-vis des pensées inutiles, comme le catastrophisme. Pratiquer ces compétences en cours de session. 8. Renforcer la pratique du patient, l’application des compétences et la réalisation du plan des activités quotidiennes entre les sessions et encourager le patient à auto-renforcer ces réussites. 9. Aider le patient dans les difficultés à résoudre les problèmes qu’il rencontre entre les sessions et, avec l’implication du patient, développer un plan de gestion des rechutes pour l’avenir. 10.Terminer le traitement une fois que les objectifs sont atteints et que le patient est confiant dans ses capacités à maintenir le projet. PAIN: CLINICAL UPDATES • FÉVRIER 2015 3 en terme de diminution des arrêts de Comité de rédaction Rédacteur en chef Jane C. Ballantyne, MD, FRCA Anesthésiologie, Médecine de la Douleur USA Comité consultatif travail et diminution des coûts de trait- à la fois des études épidémiologiques ements pour la douleur du dos après un et des études de traitement, indiquent large programme d’éducation (délivré que les personnes avec une douleur via un média public). chronique qui utilisent des stratégies Il peut éventuellement être de coping basées sur l’activité, auto- argumenté que les enquêtes épidé- gérées et qui sont capables de remettre Médicine de la Doleur, Médecine Palliative Australie miologiques indiquent simplement en cause (plutôt que d’endosser) des que les patients qui ont les douleurs croyances inutiles (e.g., un catastroph- Maria Adele Giamberardino, MD les plus intenses sont les plus sus- isme) tendent à expérimenter moins de ceptibles d’adopter des stratégies douleur, moins de handicap lié à la dou- de coping passif ou d’évitement. Ce leur, et moins de souffrance morale par principe s’appliquerait seulement si les rapport à ceux qui ne prennent pas ces personnes avec les douleurs les plus approches, particulièrement ceux qui intenses ne pouvaient pas changer recherchent des stratégies d’évitement leur démarche tant que la douleur n’est de la douleur, plus passives. Cette pas soulagée. C’est exactement ce que analyse indique que quelque soit les les programmes de prise en charge de stratégies spécifiques de prise en charge la douleur se donne comme objectif de la douleur qui sont enseignées, elles : changer d’approche. Typiquement, devraient encourager les patients à ce sont ces cas les plus intenses qui s’engager dans leurs activités quotidi- sont adressés aux services de douleur ennes normales autant que possible, Michael J. Cousins, MD, DSC Médecine Interne, Physiologie Italie Robert N. Jamison, PhD Psychologie, Prise en charge de la Douleur USA Patricia A. McGrath, PhD Psychologie, Douleur de l’enfant Canada M.R. Rajagopal, MD Médicine de la Doleur, Médecine Palliative Inde Maree T. Smith, PhD Pharmacologie Australie Claudia Sommer, MD Neurologie Allemagne Harriët M. Wittink, PhD, PT Médecine Physique Pays bas Edition Daniel J. Levin, Directeur de publications Elizabeth Endres, Conseiller en édition chronique. 12 Si nous regardons les interven- autant que minimiser la dépendance aux traitements dont le but essentiel tions de prise en charge de la douleur est de soulager brièvement la douleur. chronique basées sur une thérapie Plusieurs stratégies possibles peuvent cognitivo-comportementale (TCC) atteindre ces objectifs, mais en pratique pour des patients avec des patholo- clinique, il semble qu’elles doivent gies douloureuses chroniques handi- inclure une éducation concernant la Les sujets opportuns en recherche sur la douleur et son traitement ont été sélectionné pour publication, mais les informations fournies et les opinions exprimées n’ont pas impliqué de vérification des découvertes, conclusions, et opinions par l’IASP. Ainsi, les opinions exprimées dans Douleur: Mises au point cliniques ne reflètent pas forcément celles de l’IASP ou de ses dirigeants et conseillers. Aucune responsabilité n’est engagée par l’IASP concernant toute lésion ou dommage aux personnes ou propriétés en matière de responsabilité, négligence, ou par suite à toute utilisation de toutes méthodes, produits, instructions, ou idées contenues dans le présent matériel. En raison des avancées rapides des sciences médicales, l’éditeur recommande une vérification indépendante des diagnostics et des posologie des médicaments. capantes, les preuves convergentes nature de la douleur chronique,32 ainsi indiquent non seulement que de tels que l’établissement d’objectifs d’activité, patients peuvent tirer des bénéfices la régulation de l’activité, certains de programmes complets et correcte- pratiques de relaxation, et des moyens ment financés,18,19,61 mais aussi que de défier les croyances inutiles concer- © Copyright 2014 Association Internationale pour l’Etude de la Douleur. Tous droits réservés. Pour toute permission pour ré-imprimer ou traduire cet article, contacter : International Association for the Study of Pain 1510 H Street NW, Suite 600, Washington, D.C. 20005-1020, USA Tel: +1-202-524-5300 Fax: +1-202-524-5301 Email: [email protected] www.iasp-pain.org 4 En résumé, les preuves, provenant l’utilisation de stratégies plus actives de nant la douleur.33,34,53,62 De manière prise en charge de la douleur améliore importante, ce sont toutes des compé- les résultats pour la douleur, la détres- tences susceptibles d’apprentissage et se, et le handicap.32,33,49 De manière d’entrainement, qui sont cohérentes significative, ces programmes ne sont avec le sujet de la prise en charge auto- pas basés sur le principe que la douleur nome qui est compris dans le modèle de doit être soulagée avant d’entrer dans soins chroniques. le programme. Clairement, Nicholas et les patients qui étaient plus adhérents Comment devrait être délivrée la formation d’auto-prise en charge pour les patients douloureux chroniques ? aux stratégies spécifiques de prise en Les revues des études cliniques ran- charge de la douleur, comme la régula- domisées concernant des traitements tion de l’activité. dont l’objectif est l’auto-gestion de la al.33,34 ont trouvé que les niveaux moyens de douleur étaient plus réduits chez PAIN: CLINICAL UPDATES • FÉVRIER 2015 douleur chronique ont régulièrement douleur, la recherche devrait s’efforcer dépression co-morbide.25 Les ergo- conclu qu’il n’existe pas d’approche de montrer que les professionnels de thérapeutes ont depuis longtemps été plus efficace que celle qui utilise les santé d’un grand nombre de discipline capable de démontrer leur capacité à méthodes de TCC. 30,54,60 peuvent utiliser des méthodes tirées mettre en oeuvre ces types de straté- alors qu’elles peuvent varier dans leurs En substance, des TCC pour enseigner efficacement gies d’auto-gestion avec des patients caractéristiques et leur étendue, les des compétences de prise en charge de douloureux chroniques handicapés.45 approches basées sur les TCC intègrent la douleur. Des praticiens en médecine générale des principes communs de change- Heureusement, depuis peu, des peuvent fournir à leurs patients ment de comportement dont le but est preuves grandissantes ont montré que présentant une douleur lombaire sub- d’aider les patients à atteindre leurs des professionnels de santé en de- aiguë une formation similaire d’auto- propres objectifs fonctionnels (raison- hors de la psychologie, dans un grand prise en charge, mais leur temps nables)(voir Nicholas et George35 pour nombre de pays, peuvent efficacement disponible pour cela tend à être un une liste complète de ces méthodes). fournir une prise en charge de la dou- facteur limitant.21 Auparavant, Lorig Le tableau 2 fournit un résumé des leur basée sur les TCC pour des patients et collègues27 ont décrit des approches caractéristiques clés fréquentes dans douloureux chroniques (e.g., Cardosa et similaires enseignées par des per- les approches basées sur les TCC. 9 al. ). Plus important, des recherches ont sonnes hors du domaine de la santé, montré que ces traitements peuvent mais malgré des économies substan- traitements de la douleur chronique être apportés de manière individuelle tielles liées à cette approche (e.g., von basés sur les TCC sont conduits dans et non plus seulement en groupes. La Korff et al.56), plusieurs reviewers ont des groupes avec une équipe mul- signification de ces développements posé la question de la valeur clinique tidisciplinaire, mais des versions s’intéresse à la promesse que les traite- de l’utilisation de personnel non soi- individuelles (« un-pour-un ») de ces ments basés sur les TCC peuvent être gnant (e.g., Foster et al.15). Etant donné traitements sont aussi fréquentes. offert aux patients douloureux chro- le besoin d’intégrer l’auto-gestion de la Quelque soit le choix, comme pour tous niques dans une vaste gamme de lieux, douleur chronique à d’autres interven- traitements psychologiques, la TCC est de la consultation de première ligne tions médicales ou sociales (comme fortement « opérateur-dépendante » aux services hospitaliers, après une for- dans le modèle de soins chroniques pour sa mise en oeuvre, et, à ce jour, mation adéquate. La prochaine section souligné par Bodenheimer et al.5) et la grande majorité des études des décrit quelques unes des preuves de ces la complexité de ce travail,56 il semble traitements basés sur les TCC pour la conclusions. également probable qu’il soit plus Dans beaucoup d’endroits, les douleur chronique ont été conduite Beaucoup d’études ont été rap- efficace et opérant d’impliquer des par des psychologues ou par des portées par des kinésithérapeutes professionnels de santé qualifiés plutôt psychologues travaillant avec d’autres traitant des patients présentant que des personnes « laïques » dans ce praticiens dans des équipes multi- une douleur lombaire chronique et processus. disciplinaires. Le problème est que, intégrant des méthodes de TCC dans étant donné l’importance du problème leurs traitements, particulièrement raisonnables pour que des personnes international que représente la douleur des techniques comme la re-concep- issues de différentes professions de chronique, il n’y a pas suffisamment tualisation de la douleur chronique, santé puissent offrir une formation de psychologues ayant un intérêt pour comme l’atteinte d’objectifs fonction- efficace à l’auto-gestion de la douleur à la douleur chronique, même dans les nels moins menaçants, et l’utilisation leurs patients douloureux chroniques. pays les plus économiquement dével- d’activités graduelles, l’exposition gra- Toutefois, cela pose aussi la question oppés, laissant seuls ceux dont les duelle, auto-mesurées par les patients, de la compétence pour délivrer cette 17,38 En résumé, il existe des preuves formation.30 Dans ce contexte, il est ressources sont plus limitées. Ainsi, et le renforcement des réussites. si des personnes avec des pathologies Les infirmières ont également utilisées inquiétant de voir le nombre d’études douloureuses chroniques handica- avec succès des méthodes similaires publiées avec une grande diversité par- pantes ont la possibilité d’accéder à des avec différents groupes de patients, mi les cliniciens (voir Williams et al.60), centres de prise en charge de la douleur dont ceux présentant une arthrose6 bien qu’ils semblent tous apporter des pour les soutenir dans leurs efforts et ceux avec une douleur musculo- méthodes basées sur les TCC. Cette dif- pour améliorer l’auto-gestion de leur squelettique généralisée et une férence de compétence est une source PAIN: CLINICAL UPDATES • FÉVRIER 2015 5 évidente de variation potentielle dans 60 soins primaires. Les professionnels de la prise en charge de la douleur, mais santé (e.g., pour PDP, des psychologues; aussi grâce à un manuel, un groupe quelle sorte de formation ou prépara- pour PGAP, des kinésithérapeutes, des de discussion, une répétition obliga- tion ont besoin les professionnels de ergothérapeutes, et des infirmières en toire des méthodes, et une évaluation santé pour être compétent pour réaliser santé du travail) assistaient à un atelier comportementale de compétence. ce type d’intervention. Alors que des de formation structurée de 2 jours sur Typiquement, la formation est menée descriptions des formations enseignées les techniques d’intervention couvertes en petits groupes. Broderick et al.6 ont et de l’évaluation des compétences dans les programmes. L’utilisation de récemment rapporté un bon exemple n’ont pas été précisément fournies dans ces programmes dans plusieurs pays et de l’utilité de cette approche avec ce domaine, il est opportun d’examiner dans différents sites, par des méde- des infirmières venant de multiples ce qui existe pour fournir un guide cins généralistes qui avaient terminé services aux Etats-Unis. Dans leur pour d’autres. avec succès le protocole de formation étude contrôlée randomisée avec des les résultats et soulève la question de Kroenke et al. 25 ont proposé requis, 40,49 démontre la faisabilité de patients arthrosiques (présentant une d’utiliser des infirmières formées aux la formation de professionnels de santé douleur chronique du genou ou de la méthodes d’auto-gestion de la douleur provenant d’un panel de disciplines hanche), les chercheurs ont trouvé décrites précédemment par Lorig et pour enseigner des stratégies basiques que, comparée à un groupe contrôle de d’auto-gestion de la douleur. soins habituels, une intervention en 10 Holman. 27 Pentel et al. 38 ont décrit 6 sessions à partir d’un manuel de PCST peutes qui comprend la lecture d’un et Bryant et al. ont décrit l’utilisation permettait des améliorations significa- livre sur les techniques de TCC et la de programme de formation bien tives sur une série de mesures impor- participation à une session en petit établit développé par Keefe et col- tantes pour le patient. Ces mesures leur formation pour les kinésithéra- Plus récemment, Broderick et al. 7 23 lègues pour discuter et pratiquer brièvement Formation aux Compétences pour Faire fonction physique, la détresse psy- des compétences spécifiques. A part Face à la Douleur (PCST-Pain Coping chologique, l’utilisation de stratégies un test oral et une discussion sur les Skills Training). Keefe et collègues de faire-face vis-à-vis de la douleur, et principes de base des traitements, les ont formé un éventail de profession- l’auto-efficacité, autant que la fatigue, compétences n’étaient pas évaluées, nel de santé aux Etats-Unis et en la satisfaction concernant la santé, et et il n’existait pas de supervision des pour des non psychologues : incluaient l’intensité de la douleur, la groupe, d’une durée de une heure, Australie. 6,20,37,44 Alors que les cours la réduction de l’utilisation de médica- des formations PGAP et PDP se sont ments contre la douleur. Et important une formule similaire d’une session concentrés de façon prédominante sur pour l’intérêt de l’étude, les effets du de formation et un test écrit des con- la prévention du handicap et le retour traitement étaient indépendants du site naissances pour les kinésithérapeutes au travail chez les personnes blessées clinique. A 12 mois de suivi, tous les engagés dans une série d’études sur au travail ou par accidents de véhicule bénéfices, sauf l’auto-efficacité, étaient l’exposition graduelle chez des patients à moteur, le programme PCST a été maintenus. De manière importante présentant une douleur lombaire. Un utilisé plus largement dans des popula- aussi pour l’enseignement des compé- protocole écrit pour l’étude était aussi tions présentant une douleur liée à une tences d’auto-gestion, les chercheurs utilisé pour guider le programme de maladie chronique (e.g., pathologies ont trouvé que les patients qui étaient traitement. Sullivan et collègues48 articulaires et cancer) et est probable- les plus adhérents avaient les meilleurs ont décrit un cours de formation pour ment la formation de compétences la bénéfices par rapport à ceux qui étaient soutenir leur programme de préven- plus utilisée par les disciplines dans ce moins adhérents. Ces découvertes tion du handicap lié à la douleur (PDP domaine. Comme telle, il est probable reflètent directement des travaux - Pain Disability Prevention) et leur qu’elle soit plus immédiatement per- précédents de prise en charge multi- Programme d’Atteinte Progressive tinente pour cette très importante et disciplinaire basée sur les TCC dans un des Objectifs (PGAP-Progressive Goal grandissante population fragile.4 pratiques. George et al. 17 ont employé Attainment Program), particulière- Le PCST est un programme milieu hospitalier.33,34 ment pour les professionnels de santé structuré de formation qui est mené Conclusions s’occupant d’accidentés du travail ou par un psychologue, ayant une expéri- La reconnaissance que la douleur chro- automobilistes dans des cadres de ence importante de formateur et de nique est un problème majeur émerge 6 PAIN: CLINICAL UPDATES • FÉVRIER 2015 lentement. La douleur chronique, avec une solution plus complète pour tous. de formation à la prise en charge de la son cortège associé de handicap et de Ce qui est explicite dans une approche douleur. dépression, est un problème auquel de soins chroniques, c’est l’impératif sont confrontés les systèmes de santé pour les patients présentant une qu’il faut prendre des raccourcis en dans tous les pays. Malheureusement, pathologie - dans notre cas, la douleur apportant simplement une informa- à ce jour, la réponse par les mêmes chronique - de jouer un rôle majeur tion éducative; au lieu de cela, cela systèmes de santé a été inégale, et dans leur prise en charge. Le concept nécessite des professionnels de santé parfois, cela a mené à rendre les choses d’auto-gestion de la douleur (et ses formés à conduire efficacement cette pires pour ceux qui cherchent de l’aide mérites) a toujours été un élément forme de traitement. Heureusement, il dans la prise en charge de leur dou- intégral des traitements fondés sur la existe maintenant de bonnes preuves leur chronique. L’acceptation que la psychologie, pour la douleur chro- que les professionnels de santé qui ont douleur chronique, handicapante, est nique, mais la question récurrente reçu une telle formation, suffisamment une pathologie chronique pour laquelle est son accessibilité. Alors que les poussée, peuvent apporter cette forme il n’existe pas de solution simple a preuves disponibles indiquent qu’un d’aide à des patients appropriés pour même été plus lente à identifier que la certain nombre de ceux qui cherch- une gestion efficace de leur douleur reconnaissance de son existence, avec ent de l’aide pour prendre en charge chronique. Plus important, le fait que de nombreux systèmes qui financent leur douleur chronique auront besoin des professionnels de santé, de dis- toujours des traitements à court terme de programmes intensifs et multidis- ciplines variées et dans des endroits inefficaces à la place d’options plus ap- ciplinaires de gestion de la douleur, la divers, puissent être formés à ce travail propriées sur le long terme. grande majorité des moins handica- signifie que plus de personnes présent- pés ne le devraient pas; ils devraient ant une douleur chronique, invalidante accord grandissant qu’une approche faire très bien avec des versions devraient être capable d’accéder à ces des soins chroniques pourrait fournir moins intensives et moins coûteuses services. Malgré ces difficultés, il existe un Cette conclusion ne signifie pas References 1. American Society of Anesthesiologists. 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