Diapositive 1

COURS DE SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
Philippe Mamas – Lycée Fulbert – Classe de Seconde
Dossier 10
LES FACTEURS ECONOMIQUES DE LA
CONSOMMATION
b – Pouvoir d’achat, prix et revenus
Quand les prix augmentent, nous sommes
énervés…
Nous avions prévu de dépenser une certaine
somme pour un achat, et finalement nous devons
payer plus ! Parfois, nous ne pouvons plus
acheter le produit et devons rentrer chez nous
chercher de la monnaie, ou aller à un distributeur
automatique de billets tirer de l’argent. Dans
certains cas, nous devons même renoncer à
l’achat : le prix à payer est finalement trop élevé
par rapport à notre budget.
Pour les adultes qui doivent subvenir aux besoins
alimentaires et vestimentaires de leur famille,
louer ou rembourser un logement, payer les
factures de chauffage et d’éclairage, posséder une
voiture, payer des impôts… les hausses de prix
inquiètent encore plus qu’elles énervent !
Pour désigner la quantité de produits qu’un ménage peut acheter avec son revenu
disponible, les économistes (comme les citoyens…) parlent de pouvoir d’achat.
Dans cette section, nous essaierons de comprendre comment le pouvoir d’achat
dépend à la fois du revenu et des prix.
Nous procéderons par affirmation… vraie ou fausse.
Idée 1 : Le pouvoir d’achat dépend à la fois du revenu disponible du ménage et du prix
des produits dans l’économie.
C’est totalement vrai.
Lorsque le revenu disponible d’un ménage augmente (pour l’expression « revenu
disponible », voir le dossier 9, cela peut lui permettre de s’acheter plus de produits
qu’auparavant.
Mais en même temps, il faut pour cela que les prix de ce qu’il achète n’augmentent
pas, ou n’augmentent pas trop, sinon l’augmentation de son revenu disponible ne lui
sera d’aucune utilité. Il peut même arriver que le revenu d’un ménage augmente, mais
moins vite que les prix, et à ce moment-là le pouvoir d’achat du ménage va diminuer.
Parallèlement, si le revenu disponible ne change pas mais que les prix augmentent,
alors son pouvoir d’achat diminue ; et si les prix baissent, son pouvoir d’achat
augmente.
Ainsi, on voit bien que le pouvoir d’achat des habitants d’un pays dépend à la fois des
évolutions de leurs revenus disponibles et des prix des produits.
En classe, nous illustrerons cette réalité au moyen de petits calculs simples.
Idée 2 : On appelle inflation la hausse des prix.
C’est partiellement vrai.
L’inflation est plutôt : la hausse durable, généralisée et auto-entretenue des prix. Pour
faire simple, disons que si le prix d’un ou de quelques produits augmentent, on ne
peut pas dire à leur propos qu’il y a une inflation. Pour qu’il y ait inflation, il faut que
la plupart des prix dans un pays augmentent, et que cette hausse ne dure pas que
quelques mois ou un an, mais dure plusieurs années.
Régulièrement, les experts de l’I.N.S.E.E. mesurent l’inflation dans un pays. S’ils nous
disent, par exemple, que le taux d’inflation est de 2 %, cela signifie qu’en moyenne les
prix ont augmenté en France d’environ 2 % en une année.
Attention, il ne faut jamais dire « l’inflation des prix », car l’inflation est en soi la
hausse des prix. C’est un pléonasme (comme « monter en haut »). Dire l’inflation des
prix reviendrait à dire « la hausse des prix des prix »…
Idée 3 : L’inflation fait diminuer le pouvoir d’achat.
Nous nous plaignons souvent que les prix
augmentent. Et il est vrai que dans l’histoire de la
plupart des pays du monde, les prix augmentent
régulièrement et assez rapidement. C’est vrai aussi en
France (voir ci-contre).
Et si nous nous en plaignons, c’est parce que nous
pensons qu’à cause de la hausse des prix notre
pouvoir d’achat diminue, donc notre confort de vie !
Mais cette idée n’est vraie que si le revenu disponible n’augmente pas. En
revanche, dès que le revenu disponible augmente, l’idée peut être fausse.
Il serait plus exact de dire : « L’inflation fait diminuer le pouvoir d’achat si dans le
même temps les revenus disponibles augmentent moins que les prix ».
D’ailleurs, en pratique, pendant les prix augmentaient dans les pays occidentaux,
le pouvoir d’achat continuait, lui aussi à augmenter !
Pourquoi le pouvoir d’achat n’a -t-il pas baissé lorsque les prix augmentaient ?
Parce qu’en même temps, les salaires des habitants augmentait, et donc aussi
leurs revenus disponibles !
Si les prix augmentent mais que les revenus augmentent autant, alors le pouvoir
d’achat ne va pas diminuer. Et si les prix augmentent mais que les revenus
augmentent plus que les prix, alors le pouvoir d’achat va augmenter !!!
Et donc il est faux de dire que l’ « inflation fait diminuer le pouvoir d’achat ».
Tout dépend de ce qui se passe du côté des revenus !!!
En fait, les économistes pensent que l’inflation, si elle n’est pas trop forte (autour
de 2 % par an) est plutôt bonne pour l’économie.
Ils pensent que c’est au contraire la déflation, c’est-à-dire la baisse généralisée,
durable et auto-entretenue des prix qui est néfaste pour l’économie.
D’ailleurs, en 2014-2015, les économistes du monde entier craignent pour l’Europe, et
notamment la France, une déflation.
Attention, lorsque les économistes disent que l’inflation n’est pas très gênante, ils ne
parlent que d’une inflation modérée ! Car quand l’inflation devient très forte et même
s’emballe (on parle d’hyperinflation) alors les dangers sont grands pour la vie
économique.
Que faut-il retenir principalement de cette introduction au Dossier 10 ?
Pour désigner la quantité de produits qu’un ménage peut acheter avec son
revenu disponible, les économistes (comme les citoyens…) parlent de pouvoir
d’achat.
Ce pouvoir d’achat dépend à la fois du revenu disponible du ménage et du prix
des produits dans l’économie.
Chacun sait que les prix ont généralement tendance à augmenter dans
l’économie. On parle d’inflation pour désigner la hausse durable et généralisée
des prix dans un pays.
On pense souvent que l’inflation fait diminuer le pouvoir d’achat, mais cette idée
n’est vraie que si, dans le même temps, les revenus disponibles n’augmentent pas
assez pour compenser la hausse des prix. En pratique, depuis cinquante ans en
France, les prix ont beaucoup augmenté sans que cela ne diminue le pouvoir
d’achat. D’ailleurs, les économistes considèrent qu’un taux d’inflation de 2 % par
an environ est plutôt positif pour l’économie d’un pays. Ils pensent qu’en
revanche une déflation (baisse durable et généralisée des prix) est beaucoup plus
problématique. Ils ajoutent aussi qu’une inflation trop forte peut être gênante
également.