Les couleurs du jardin Le jaune au jardin

Les couleurs du jardin
Le charme d’un jardin dépend pour une grande part de ses couleurs et la façon
dont on les a associées.
Le jaune au jardin
Quand on évoque la couleur jaune, on pense soleil, chaleur et vacances d’été...
Mais, au jardin, c’est surtout une couleur de mi-saison : début du printemps et
automne.
Facile à utiliser, il égaie les premiers beaux jours, mais aussi les derniers...
Des narcisses
C’est la couleur la plus vive et la plus lumineuse.
Dans un massif coloré c’est la première couleur perçue par l’œil.
Éclatant, chaud, tonique, joyeux, le jaune évoque le soleil : il égaie les massifs
de fleurs sans être agressif.
C’est pourquoi
les floraisons jaunes sont plus intéressantes
les saisons où le soleil n’est pas trop violent.
A première vue cela peut paraître paradoxal, mais, à mon avis, c’est l’été que la
couleur jaune est la moins essentielle dans un massif ? A cette période les
espaces sont, bien souvent, très (trop ?) coloré. Pourquoi, alors, vouloir ajouter
encore un peu plus de lumière ? Quelques tâches jaunes seront les bienvenues
mais sans abus.
LE JAUNE EST DONC UNE COULEUR DE PRINTEMPS OU D’AUTOMNE
de printemps (ou fin d’hiver) : un peu de gaieté après plusieurs mois de
grisaille ne fait pas de mal !
Est-ce un hasard si la nature produit des floraisons printanières
principalement jaunes ? Avec les bulbes (Eranthis hyemalis,
Crocus, Narcisses, Tulipes…), les arbustes (le Jasminum nudiflorum
dès Noël, Hamamelis en janvier-février, Forsythia, Coronille,
Kerria, Mahonia ou Mimosa un peu plus tard), mais aussi les vivaces
(Primevères, Doronique, Alysse, Giroflée ravenelle, Pensées…)
Eranthis hyamelis, une des premières fleurs de l’année
ROUGE + JAUNE = ORANGE
Bien que souvent très proche dans son utilisation du jaune
(il s’associe aussi très bien avec le bleu), je ne parlerai pas ici de
cette couleur orange souvent difficile à utiliser car agressive.
Personnellement, je trouve le orange "tape-à-l’œil" et donc à
utiliser avec précaution. Rien à voir avec le jaune…
Quand le jaune se marie
Le jaune est l’une des couleurs les plus faciles à utiliser puisque s’associant avec
toutes les autres couleurs avec, il est vrai, plus ou moins de bonheur.
Mais faut-il parler du jaune ? ou plutôt des jaunes ?
A recommander : jaune + gris + bleu (ou violet)
jaune + gris
jaune + vert glauque
A éviter :
jaune + vert clair
jaune + rose
jaune + rouge
Le rouge au jardin
Couleur préférée des jardiniers amateurs, la couleur rouge est souvent mal
utilisée dans les massifs de fleurs en raison de l’effet visuel spectaculaire mais
pas toujours délicat.
Placé par petites taches en fond de massifs, le rouge égaie les plates-bandes un
peu ternes.
C’est la couleur des régions très ensoleillées
C’est avec le bleu et le jaune l’une des trois couleurs primaires. Sa couleur
complémentaire est le vert.
Associé au blanc, il donne le rose ; au jaune, l’orange ; avec le bleu, on obtient
le violet.
Symbole de force, d’ardeur, d’enthousiasme, de dynamisme, d’éclat (certains
ajouteront de passion, de drame, de violence ou d’érotisme), la couleur rouge
a un impact visuel fort, parfois spectaculaire, mais malheureusement pas
toujours délicat.
C’est une couleur en général mal employée, qui peut être d’une agressivité
visuelle frisant le mauvais goût et le tape-à-l’œil. Une masse rouge dans un
jardin ne passe pas inaperçue !
Encore faut-il nuancer le propos car le rouge décline toute une gamme de tons
(écarlate, cramoisi, magenta, cerise, sang, rubis, vermillon…) dont l’effet visuel
est très différent. De plus, la lumière reflète différemment selon la texture de
la fleur (veloutée, soyeuse ou mate). Il n’y a, par exemple, aucun rapport entre
le coloris cramoisi velouté ombré de noir de la Rose ‘Papa Meilland’ et le rouge
écarlate des Coquelicots.
QUAND LE ROUGE SE MARIE
On l’aura compris, la couleur rouge s’utilise en petites taches.
Elle ne doit jamais être la couleur dominante dans un massif.
Difficile à utiliser, plus que pour toute autre couleur, il faudra prêter une
attention particulière aux couleurs avec lequelles on l’associe. On prend moins
de risques avec des camaïeux ou des associations de bleus, de roses et de
blancs.
Attention aux fautes de goût et aux associations disgracieuses !
Utilisez le rouge avec modération…
Il existe une telle quantité de tons de rouge qu’il est difficile de définir des
associations toutes faites. On ne mariera pas un rouge magenta (Géranium
psilostémon) comme on le fera avec un rouge orangé (Coquelicot).
Mais on retiendra que :
il doit être entouré de feuillages gris ou un peu jaunes
Si le rouge est sombre
le blanc crée un contraste fort mais très agréable
Quelques mariages
A RECOMMANDER
Rouge + feuillages dorés ou d’un vert contenant beaucoup de jaune (Houblon
doré, Physocarpus ‘Dart’s Gold’…). L’ensemble est gai et tonique avec des
rouges soutenus.
Rouge + feuillages gris ( le gris atténue l’agressivité du rouge)
Rouge + feuillages vert pâle (Hellébore corsicus, Alchémille…)
Rouge + BLANC : le rouge rend plus éclatant le blanc
exemples : Coquelicots et grandes Marguerites, Roses rouges et Lis blancs
A ÉVITER OU A MANIER AVEC PRÉCAUTION
Rouge + JAUNE :
combinaison facile à réaliser pour créer des motifs flamboyants mais qui ne
conviennent pas pour un espace que l’on veut reposant et doux à l’œil. Mais si
un jaune pâle renforce la richesse d’un rouge écarlate, on se gardera d’utiliser
un jaune foncé.
Le fond devra être uni et sombre pour mettre en valeur ces couleurs.
Toutefois, cette combinaison forme un ensemble manquant souvent de
raffinement et de subtilité. Il est, de surcroît, bien souvent agressif.
Intercalez des feuillages gris.
Rouge + ORANGE :
Difficile de faire plus agressif et criard ! à proscrire.
Rouge + ROSE :
Méfiance ! ces deux couleurs, en général, ne vont pas bien ensemble. Toutefois
un rouge sombre se marie bien avec un rose pâle (ajoutez une touche de
blanc).
Rouge + BLEU :
Bien que le bleu apaise le rouge, le contraste est souvent écœurant.
Le bleu doit être en plus grande quantité.
Rouge + VIOLET :
Association difficile à réussir : ensemble lourd et choquant.
Un rouge orangé crée un contraste fort (couleurs complémentaires) qu’il est
possible de réussir ; mais un rouge magenta est à éviter près du violet car
l’ensemble est artificiel et lourd.
On évitera absolument l’association du rouge au lavande.
méfiance avec cette couleur que l’on utilisera par touches.
Enconclusion
On remarquera une fois de plus, et tout particulièrement ici,
l’intérêt des feuillages gris
une tache rouge-------->>>> un peu de gris et vous éviterez les associations
douteuses.
Le bleu au jardin
Une couleur peu lumineuse mais très appréciée au jardin. A associer à des
couleurs chaudes pour obtenir un contraste chaleureux ou au contraire à des
coloris doux pour créer un ensemble harmonieux.
Iris germanica
C’est la couleur la plus froide
Mais est-ce aussi simple ? Peut-on comparer le bleu vif et gai du Myosotis et le
bleu tendre du Lin vivace ou le bleu sombre de l’Aconit ?
Le bleu pur est rare au jardin. C’est le bleu cyan. Pour simplifier, le bleu cyan
est le bleu clair souvent appelé bleu ciel.
On peut toutefois le trouver chez le Pavot bleu de l’Himalaya (Meconopsis
betonicifolia), la Gentiane, le Delphinium ou certaines variétés d’Iris.
Le bleu inspire calme, détente voire mélancolie. Mais attention : un excès de
bleu peut être lassant et triste voire déprimant…
De toute façon, un jardin monochrome bleu est impossible (contrairement au
blanc et bien évidemment au vert). Seul, il peut sembler sombre et terne.
On peut, par contre, créer à petite échelle un coin à dominante bleue dans un
endroit mi-ombragé en été (près d’un banc) avec des Véroniques, des
Delphiniums, des Violas et une touche de jaune pour égayer ou du rose pour
créer une harmonie douce.
Enfin, un tapis de bulbes à floraison bleue (Scille, Muscari, Chionodoxa,
Jacinthe des bois, Ipheion ou Anémone blanda) est superbe au printemps
quand il se marie aux floraisons jaunes des arbustes (Forsythia, Kerria…)
Le bleu est mis en valeur par une lumière filtrante et un ciel gris.
Il est écrasé par la lumière trop violente (l’associer alors avec du blanc ou du
gris).
Brunnera macrophylla ‘Langtrees’
Pourquoi du bleu au jardin ?
Le bleu cyan évoque les grands espaces, la mer et bien sûr le ciel.
Le bleu augmente les dimensions du jardin et donne une impression d’espace.
Il est à placer en fond de plate-bande.
On peut utiliser les fleurs bleues pour encadrer une scène : elles mettent leurs
voisines en évidence.
pour élargir un jardin tout en longueur (placer du bleu sur le côté)
Catananche
Comme le vert, le bleu s’accommode avec la plupart des coloris.
Harmonie avec le rose ou les couleurs voisines dans le cercle
chromatique (violet, mauve...)
contraste avec l’orange ou le jaune vif.
Les fleurs bleues, comme les feuillages bleutés, s’harmonisent bien
avec les feuillages argentés ou dorés.
Les feuillages glauques (vert bleuté) mettent en valeur les couleurs
franches (jaune, orange, rouge) et servent d’écrin de douceur pour
violet, rose, mauve ou blanc.
Le bleu adoucit les couleurs criardes (rouge et surtout orange) et
conserve son caractère avec le blanc (la froideur du blanc est
renforcée).
Anemone blanda
Le blanc au jardin
Au jardin, le blanc est une véritable couleur. Mais c’est la couleur la plus
complexe et moins simple à utiliser qu’on le croit généralement.

La couleur blanche
Arenaria montana
Symbole de pureté, pour un peintre le blanc n’est pas une couleur à part
entière.
Pour le jardinier, l’élément neutre est le vert (c’est la toile de fond), le blanc est
une véritable couleur.
Allium cowanii
première expérience : placez un banc blanc dans un jardin. Prenez du recul… on
ne voit que lui ! Qu’en conclure ? Tout simplement que…
Le blanc attire le regard, mais peut-on comparer les grosses fleurs blanches
des Iris germanica ou de l’Hydrangea ‘Annabelle’ et les inflorescences légères
du Gaura ?
deuxième expérience : asseyez-vous devant un salon de jardin blanc en plein
soleil. N’oubliez pas vos lunettes de soleil car vous risquez fort d’être aveuglé.
Et alors ?
C’est la teinte la plus lumineuse. C’est l’élément dans un massif qui l’éclaire et
égaie.
LE BLANC EST DONC INTERESSANT A L’OMBRE.
C’est un coloris à placer en priorité dans les zones peu éclairées du jardin. Il est
particulièrement recommandé dans les régions peu ensoleillées. En plein soleil
ou dans les régions à forte luminosité, les fleurs blanches peuvent être très
décevantes : elles perdent de leur éclat et passent très vite.
Mais, tout comme le bleu (coloris conseillé pour les zones ombragées et les
régions peu ensoleillées), le blanc paraît augmenter les dimensions du jardin.
Il donne du volume aux massifs. On pourra donc marier ces deux coloris sans
problème.
Camellia ‘Cinnamon Cindy’
Rares sont les blancs purs (Camellia japonica ‘Nobilissima’, Libertia formosa...)
Il peut décliner différentes nuances :
Avec un peu de jaune, il devient crème (coquille d’œuf, blanc cassé, ivoire…) :
Tulipe ‘Purissima’...
Blanc rosé (Gaura lindheimeri, Clématite armandii, Rose ‘Mme Alfred
Carrière’…) : à associer aux fleurs roses pour former un ensemble charmant et
délicat.
Blanc bleuté (les campanules ‘Alba’…) : le reflet bleuté s’intensifie à l’ombre
ou par temps couvert.
Ces nuances entre les blancs sont évidemment surtout perceptibles lorsque
deux plantes différentes à floraison blanche sont mises côte-à-côte, ce qui est
le cas dans un jardin monochrome.
Mais le blanc peut aussi être moucheté (Lis tigré) ou veiné (Geranium pratense
‘Kashmire white’). Enfin certaines fleurs blanches ont un cœur jaune
(Leucanthemum), bleu (Osteospermum), vert (Rose ‘Mme Hardy’).
Deux utilisations importantes du blanc :
s’en servir pour mettre en valeur d’autres couleurs
l’utiliser seul dans un coin du jardin (jardin blanc).
Enfin, on a remarqué qu’avec le rouge les fleurs blanches sont les plus
parfumées (Viburnum, Seringat…)
Cosmos
Un jardin "noir"
Si l’on souhaite un jardin ou espace vraiment noir et cela presque toute
l’année, il faudra planter un maximum de feuillages sombres et de préférence
persistants. Les fleurs noires viendront en complément.
Le noir au jardin.
Le noir est associé, dans nos cultures occidentales, à la mort, la tristesse, le
drame, le mystère… bien qu’il ne manque pas d’élégance. C’est pourquoi la
couleur noire au jardin peut être séduisante pour certains et dérangeante
pour d’autres.
Alors créer un jardin noir relève d’un caprice du jardinier, d’un effet de style ou
d’un besoin de se distinguer ? Peut-être mais… il faut oser ! Alors pourquoi
pas ?
Fagus sylvatica ’Purpurea’
au feuillage presque noir
Le noir au jardin
La couleur noire…
n’existe pas ! Dans la palette des couleurs du monde végétal, il faut savoir
que…
le vrai noir n’existe pas !
Pour faire simple, on dira qu’il s’agit d’un pourpre très sombre qui peut tirer
sur le rouge ou sur le bleu…
passe inaperçue. Aussi est-il important de placer les feuillages et les fleurs
noires près des lieux de passage. Pour un jardin monochrome, il est essentiel
qu’il soit assez petit, un peu confiné, de façon que les plantes soient proches.
fixe la lumière et absorbe la chaleur : c’est pourquoi certaines fleurs
sombres grillent très vite au soleil.
n’attire pas les abeilles.
varie avec la lumière : un feuillage ou une fleur, que l’on dit noir, paraîtra
effectivement noir à mi-ombre ou à l’ombre, mais un excès de soleil lui
donnera des tons rougeâtre (vers le rouge) ou violet (vers le bleu). C’est le cas
de la tulipe ‘Queen of the night’. La plante que l’on peut considérer comme
ayant un feuillage le plus proche du noir est celui de l’Ophiopogon planiscapus
‘Nigrescens’.
Il faut toutefois savoir qu’avec le soleil, en général, les feuillages pourpres
sont plus foncés. Certains verdissent même à mi-ombre.
Ophiopogon planiscapus ’Nigrescens’
Comment le mettre en valeur ?
Un jardin noir ne comprenant que des plantes à feuillage sombre risque
d’être terne et triste voire morbide pour certains. On a donc intérêt à ajouter
quelques touches de feuillages d’une autre couleur qui réveille l’ensemble.
Mais laquelle ?
C’est vrai que le noir se marie bien avec quasiment toutes les couleurs, mais
personnellement je pense que ces touches doivent être surtout apportées par
des feuillages si possible persistants afin que le décor reste permanent, c’està-dire principalement l’hiver, une saison qui manque un peu de couleurs. S’il
ne reste que du noir…
On pourra donc l’associer au rouge (contraste violent), au bleu (ensemble
tristounet ?), au blanc (contraste violent)…
Personnellement, je préfère le gris (ou feuillages argentés), le jaune
(seulement s’il est doux), le vert anis (des fleurs vertes ?) ou le rose pâle.
Cryptotaenia japonica ’Atropurpurea’
Le feuillage est plus bronze ou pourpre que noir, mais il a sa place dans
un jardin "noir"
Des « accessoires » noirs pour compléter le décor.
Il est possible d’ajouter des éléments de décoration noirs :
palissades, tuteurs… peints en noir
pots noirs
plaques de schiste noir
Etc.
Si l’on veut réaliser une allée, elle pourra être faite à partir de débris
d’ardoises. On peut même aller jusqu’à recouvrir les plates-bandes
d’ardoises cassées.
Aeonium arboreum ‘Schwarzkopf’
Elles sont la base du jardin noir. Si en plus le feuillage est persistant, elles
créent un décor permanent : le jardin gardera un intérêt certain l’hiver.
A part l’Ophiopogon planiscapus ‘Nigrescens’ ou les Phormiums, les
feuillages sélectionnés sont plutôt pourpre foncé, brun-noir, chocolat ou
bronze. Les feuillages vraiment noirs sont peu nombreux.
Très important : A noter qu’avec un minimum de soleil (non brûlant), même
pour les plantes de mi-ombre, la couleur pourpre sera plus prononcée
(veiller que le sol ne se dessèche pas l’été). Trop à l’ombre, on risque de voir
le feuillage de certaines plantes verdir.
Du orange
Beaucoup de jardiniers se méfient de cette couleur. Certains la trouvent
flamboyante et chaleureuse, d’autres la considèrent comme vulgaire. Faut-il
pour autant la bannir alors qu’on s’extasie devant les chaudes couleurs
automnales où l’orange est omniprésent.
Dans le nom d’une plante aurantica ou aurantiacum indique une couleur
orange (exemple : Meconopsis cambrica var. Aurantiaca)
Sa couleur complémentaire est le bleu. C’est la couleur qui crée un contraste
fort mettant les tons orange le plus en valeur.
C’est la couleur la plus chaude. Elle est stimulante et synonyme d’énergie, de
chaleur et de dynamisme mais elle est aussi envahissante, en tout cas peu
discrète : il faut s’en méfier.
De l’orange ? Pour ou contre ?
Beaucoup de jardiniers se méfient de cette couleur. Certains la trouvent
flamboyante et chaleureuse, d’autres la considèrent comme vulgaire. Faut-il
pour autant la bannir alors qu’on s’extasie devant les flamboyantes couleurs
automnales où l’orange est omniprésent ?
Contre :
Souvent agressif si employé abondamment
Certains tons d’orange violent manquent de délicatesse.
Pas évident à employer : attire le regard. On peut s’en servir pour mettre en
valeur un objet de décoration ou un arbuste mais il faudra éviter de mettre du
orange près d’un endroit que l’on souhaite oublier (un mur inesthétique, une
construction sans intérêt…).
A éviter dans les jardins que l’on veut reposants.
Pour :
Couleur joyeuse et stimulante qui se marie bien avec le soleil d’été et les
fortes luminosités. C’est une couleur du Midi.
Teinte automnale par excellence.
Alors ?
C’est une couleur à utiliser avec modération, par petites touches pour créer
une note vive et réveiller une plate-bande un peu sombre (le blanc et le jaune
réveillent également les teintes froides mais l’orange apporte plus de chaleur)
Avec quelles couleurs l’associer ?
En priorité avec le bleu, le vert foncé et le violet. Le contraste est fort. Au
milieu de teintes froides, l’orange doit rester minoritaire et être utilisé en
petites touches.
De même, il réveille les feuillages gris ou bleutés.
Intéressant avec le jaune et le rouge pour créer des plates-bandes vives et
colorées. Mais attention : un excès de couleurs chaudes peut donner un
ensemble criard, agressif, en tout cas peu reposant et gare aux fautes de goût.
A manier avec prudence… (on évitera de transformer son jardin en « platebande de commune » !). Toutefois ce mélange est somptueux à l’automne
(feuillages d’automne et floraisons rouge ou jaune). Il est vrai aussi que les
coloris orange des feuillages d’automne sont plus doux que la majorité des
floraisons.
Quand on pense à l’orange, on pense trop souvent à ça !!!
Superbe avec le pourpre et le « noir ». L’association d’un Cotinus coggygria
‘Royal Purple’ ou un Cercis canadensis ‘Forest Pansy’ avec un rosier
‘Westerland’ est du plus bel effet.
Westerland et Cotinus
La couleur rose
Camellia x williamsii ’Donation’
La couleur la plus répandue parmi les fleurs.
Combinaison du rouge et du blanc, le rose est la couleur la plus répandue
parmi les fleurs.
Il existe une infinité de nuances :



Teinté de bleu, on obtient le rose tyrien.
jaune, il est alors saumoné.
violet bleuté, il devient mauve…
Le rosier, à lui tout seul, donne toute la palette des différentes nuances de
roses : le rose lilas foncé de ’Yves Piaget’, n’a rien à voir avec le rose
saumoné de ’Albertine’ ou le rose pêche de ’Irène Watts’.
Jamais agressif, même dans ses tons les plus vifs, le rose reste toujours
une teinte claire : sous un soleil trop violent, il peut paraître délavé et sans
caractère.
pour les régions au soleil voilé, à l’atmosphère brumeuse
Le rose est une couleur pour les massifs à mi-ombre
Peu tonique quand on l’observe de loin, le rose se fond dans la végétation, et
donne une impression de flou : c’est un coloris à observer de près ; les touffes
de fleurs roses seront plantées en priorité près de la maison ou d’un lieu de
repos. Le rose convient bien aux petits jardins.
Délicat, rafraîchissant, charmeur, tendre, doux… autant d’adjectifs qui
caractérisent ce coloris des coins de détente et des endroits romantiques.
Le rose évoque le passé, les vieux jardins des maisons de campagne. C’est le
coloris des jardins un peu sauvages à la végétation foisonnante, des jardins
simples, naturels et champêtres.
Le rose au fil des saisons : C’est avant tout un coloris de printemps, la
lumière printanière mettant en valeur toutes ses nuances.
Les arbres à floraison rose sont nombreux : Camellia, Cognassier du Japon,
Rhododendron, Azalée, Deutzia, Kolkwitzia, Viburnum…
Les vivaces tout autant : Erica, Dicentra, Bergenia, Pivoine, Oeillet, Pulmonaire
…
En été, on utilisera le rose pour


donner de la couleur aux zones peu ensoleillées : Geranium endressi,
Fuchsia, Diascia…
apporter calme et douceur, alors qu’à cette époque, beaucoup de jardins
croulent sous les débauches de coloris parfois agressifs.
La floraison des rosiers est, alors, à son apogée en juin-juillet. A partir d’août
et assez tard en saison, l’Abelia floribunda a une floraison remarquable.
Quant aux vivaces elles ne manquent pas !
Les tons jaunes, orangés et cuivrés caractérisent l’automne. Pour tempérer
ces tons chauds d’arrière-saison, quelques floraisons roses ne sont pas à
négliger : Anémone du Japon, Chrysanthème, Dahlia… sans oublier les
Colchiques.
Enfin le rose donne l’impression d’agrandir le jardin.
Kolkwitzia amabilis
Un arbuste à floraison rose en juin.
Mariages en rose
Phlox (à gauche), Echinacea (devant) et Liatris spicata
Attention à ne pas abuser du rose. On risque de créer alors un ensemble
insipide et mièvre. Ainsi un jardin monochrome rose n’est pas envisageable.
Que le rose soit la couleur dominante pour créer une ambiance de calme est
évidemment préférable aux agressions des jardins multicolores, mais il est
indispensable
d’associer entre elles des nuances différentes de roses pour obtenir un
camaïeu (un rose un peu fade peut être réveillé par la proximité d’un rose plus
tonique).
d’utiliser d’autres coloris pour rompre la monotonie d’un massif rose.
Achillée et Echinacea
Dans le domaine des couleurs, et en particulier pour ce qui est de leurs
associations, il n’existe pas de règle. Telle association paraîtra, pour certains,
romantique à souhait, pour d’autres trop fade. Question de sensibilité ! De
plus, le choix des teintes dans un jardin dépend de la situation géographique (la
Bretagne appelle les couleurs tendres : le bleu, le rose…, alors que les régions
très ensoleillées demandent des tons plus vifs), des différentes expositions des
massifs (le blanc, le jaune et le rose sont à placer de préférence à mi-ombre).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le rose n’est pas un coloris qui se
marie avec toutes les autre couleurs. De plus, un rose pâle, un rose saumoné
ou un rose indien ne s’associent pas en donnant le même effet.
Thalictrum aquilegifolium
du rose et du vert...
Néanmoins, il se marie particulièrement bien avec :
Le blanc : le rose paraît plus foncé.
Beaucoup de fleurs blanches ont des effets rosés, ce qui permet de les
associer avec bonheur aux fleurs roses : on obtient un ensemble pastel très
délicat, en fin de compte très féminin.
Les feuillages gris ou argentés : le rose paraît plus vif.
Le bleu : harmonie froide à base de teintes douces.
Classique mais toujours réussie.
Tout rosier arbustif ou grimpant rose devrait être accompagné d’une
clématite bleue ou blanche.
Une association à retenir : rose + bleu + feuillage gris
Bleu et rose... effet garanti
Le
pourpre :
principalement
si
le
rose
est
assez
pâle
Arbustes à feuillage pourpre :Cotinus coggyria (arbre à perruque), Physocarpus
’Diabolo’, Cornus canadensis ’Forest Pansy’, Prunus padus ’Colorata’ etc.
On pourra y faire grimper des clématites roses : effet spectaculaire
garanti.
Les floraisons roses étant à rapprocher de la maison, on notera quelles se
marient très bien avec la brique, le bois naturel, le crépi blanc ou ivoire et la
pierre de taille. Faire grimper un rosier rose sur une maison, une pergola ou un
mur de pierre est toujours du plus bel effet.
L’association avec le jaune est plus délicate, surtout s’il s’agit d’un rose
tendre : la tonicité du jaune peut tuer la délicatesse du rose.
L’association avec le rouge est à manier avec infiniment de précaution. Elle
est souvent « tape à l’œil » et d’une banalité consternante. On notera toutefois
que l’association d’un rouge sombre et d’un rose pâle peut être réussie.
L’association avec l’orange est à déconseiller fortement.
Les contrastes entre une Primaire et une Binaire dans la
même proportion :
JAUNE
=
Rouge
=
Bleu
+
Violet
Gris noir
+
Vert
Gris noir
+
= Gris noir
Orange
Les contrastes entre deux ternaires dans la même
proportion
Bleu Indigo
+
Or
= Gris noir
Turquoise
=
+
Ecarlate
Gris noir
Pourpre
+ Vert chartreux
= Gris noir