Quelle ville pour demain ?

Atelier de réflexion
Quelle ville pour demain ?
Vivre ensemble dans une ville connectée, intelligente,
numérique, en harmonie avec son environnement
Mercredi 25 mars 2015
CNRS, Campus Gérard-Mégie – Auditorium Marie-Curie
3, rue Michel-Ange, Paris 16e
Conception graphique : © CNRS - Communication INSIS / Valérie PIERRE
www.cnrs.fr
Préambule
De nombreux colloques et manifestations sont organisés sur le thème de la « ville intelligente » dans
lesquels l’aventure technologique prend toute sa place. Les thèmes traités concernent l’énergie
et le changement climatique, la mobilité, et les réflexions se concentrent principalement sur les
bâtiments et quartiers neufs à énergie positive, smart grids, véhicules propres, modes doux et
plans de mobilité. Ces colloques n’envisagent cependant que très modestement l’épuisement
des réserves, le coût de l’énergie et de la nourriture, la gestion des déchets, et ne réinscrivent
guère ces questions dans une réflexion sur le vivre ensemble. Ils tiennent également peu compte
de l’hétérogénéité des moyens financiers, des logiques collectives, du caractère pluraliste de nos
sociétés et de la spécificité des milieux.
Or la ville est un système complexe qui façonne et/ou est façonné chaque jour par des habitants
dont les comportements évoluent. Ces évolutions peuvent être mieux appréhendées et dirigées
grâce aux apports des technologies numériques, mais elles peuvent également être accélérées
par ces dernières. Ceci suscite un enjeu majeur : est-il possible de concevoir et de mettre en
œuvre des manières de vivre ensemble dans une ville intelligente, plutôt qu’entretenir et accroître des inégalités de toutes sortes par le biais des nouvelles technologies ?
Une technologie n’existe que si elle est acceptée et utilisée par une partie de la société, même
minoritaire, qui a les moyens et la volonté de l’acquérir. Ceci semble pouvoir être généralisé à
l’ensemble des technologies du numérique, qui se développent d’autant plus vite qu’une large
communauté les adopte, voire les détourne pour en améliorer l’usage et la valeur. Pour beaucoup, la ville intelligente paraît être le résultat de l’application de technologies que l’on peut
qualifier de « hard », liées au infrastructures telles que les routes, métros, ou constructions, et
qui alimentent la réflexion de nombreux colloques, et de « soft » pour lesquelles les modes de
vie choisis par la population sont déterminants.
Les technologies « soft » ont un impact direct sur le comportement de la population urbaine et
peuvent par conséquent entrainer des modifications profondes dans le fonctionnement du système urbain, et ceci dans des domaines très divers : la santé et le bien-être, l’accès à la nourriture
(jardins citadins), les actes de la vie quotidienne, la culture, la formation, le divertissement, etc.
Ces activités essentielles dans la vie des individus le sont aussi par leur poids économique. De
ce fait, il parait nécessaire de les comprendre afin d’anticiper l’évolution des villes intelligentes :
quelle société construit-on à l’aide des nouvelles technologies ? Quel impact peuvent-elles avoir
dans un contexte d’épuisement de nombreuses ressources ? Quel rôle peuvent-elles jouer dans
des sociétés pluralistes et pluriculturelles, où les métissages réussis côtoient les crispations identitaires ? Comment ces technologies intègrent-elles la place de la nature dans la ville ?
Comment aborder de façon réfléchie la question du vivre-ensemble dans des villes intelligentes,
compte tenu de la prévision d’une urbanisation croissante à l’échelle de la planète ou de l’exposition à des risques sanitaires et environnementaux variés ? Comment faire en sorte que l’usage
de nouvelles technologies n’accroisse pas les inégalités et constitue un outil pour lutter contre
elles ?
L’analyse des hypothèses qui conduisent à investir dans les technologies « hard » (ex : énergie rare et chère/énergie bon marché et abondante ; priorité à la réduction des émissions de
GES/emploi) doit amener à démystifier ces choix et à ouvrir de nouvelles pistes d’analyse et de
recherche. Une approche systémique, heuristique, inter- et pluri-disciplinaire, associant étroitement les sciences de l’ingénieur, les sciences humaines et sociales ainsi que les sciences de
l’environnement, est nécessaire pour réaliser ce travail.
Construit autour d’ateliers thématiques liant intimement ces aspects « hard » et « soft », le
séminaire de réflexion conjoint CNRS/Académie des Technologies a pour but de susciter des
discussions à partir d’exposés introductifs afin de poser des bases de travail et d’identifier des
pistes de recherche en vue de les transformer en défis scientifiques.
Comité de pilotage
Bernadette Charleux (Saint-Gobain)
Helena Devillers (Mission pour l’interdisciplinarité du CNRS)
Agathe Euzen (Institut écologie et environnement du CNRS)
Marie Gaille (Institut des sciences humaines et sociales du CNRS)
Laurent Nicolas (Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes du CNRS)
Jean-Claude Raoul (Académie des technologies
Contact : Laurent Nicolas ([email protected])
Programme
9h30-9h50
Introduction
Alain Bravo, Vice-Président de l’Académie des technologies
Anne Renault, Directrice de la Mission pour l’interdisciplinarité du CNRS
9h50-12h15
Atelier « Introduction aux nouvelles technologies pour la ville »
Yves Farge (Académie des technologies) : Appropriation des technologies
Christiane Weber (LIVE) : Services écosystémiques et éco-ingénierie
François Bertière (Bouygues Immobilier) : Les éco-quartiers, vision d’un aménageur
Nathalie Rolland (IRCICA) : Réseaux de capteurs pour répondre aux défis de la ville
créative et durable
Frédéric Wurtz (G2ELab) : Enjeux et perspectives du bâtiment intelligent pour le génie électrique : conception, supervision optimale et intégration dans les réseaux et les éco-quartiers
Anthony Béchu (Agence d’architecture A. Bechu) : Ecocite, ville fractale
Pierre-Olivier Cheptou (CEFE) : Le milieu urbain comme modèle en écologie
Table ronde
12h15-13h15
Buffet
13h15-15h
Atelier « Réseaux et gestion des déchets dans la ville »
Sabine Barles (Geographie Cité) : Le métabolisme urbain : un enjeu majeur pour les villes
Olivier Coutard (LATTS) : Vertus, limites et enjeux des réseaux « intelligents » : l’exemple des
réseaux énergétiques urbains
Hervé Quenol (COSTEL) : Observatoire en environnement urbain : exemple des prairies
Saint Martin à Rennes
Jean-Paul Derian (Suez Envrionnement) : Les réseaux structurants, l’eau, les déchets
Bernard Saunier (BSR Technologies) : Réseaux de chaleur et récupération de chaleur
Table ronde
15h15-16h30
Atelier « La mobilité dans la ville »
Sophie Mougard (STIF) : Vision de la mobilité future en Ile-de-France
Sylvain Allano (PSA) : La place du véhicule du futur au sein d’une ville intelligente : interactions,
partages, convergences
Christophe Enaux (LIVE) : Quels fonctionnements urbains ? Les enjeux de la mobilité de demain
Table ronde
16h30-17h
Conclusions et perspectives
Luc Abbadie (CNRS / IEES)
Alain Pouyat (Académie des technologies)